Astrologie traditionnelle
Philippe Bonin a appris l’astrologie traditionnelle occidentale et indienne avec Denis Labouré. Il pratique la
lecture des thèmes d’interrogation (astrologie horaire) ainsi que des thèmes de naissance. Sa préférence va à
l’astrologie de l’Inde, restée très proche de ses racines divinatoires, et imprégnée d’un état d’esprit qui a survécu
à la censure religieuse et au scientisme. Il a également suivi l’enseignement d’Eric Spirau en ba zi, l’une des
deux grandes formes survivantes d’astrologie chinoise. Depuis une douzaine d’années, il se consacre à la
consultation et à la recherche.
Qu’est-ce que l’astrologie traditionnelle ?
L’astrologie est parfois qualifiée de science par les textes anciens. Elle l’est si l’on redonne au mot son sens
originel de « connaissance ». Par contre, elle n’a rien à voir avec une science telle qu’on l’entend aujourd’hui.
Elle est plutôt un art, car elle dépend des qualités du praticien. Elle s’inscrit dans la liste des arts divinatoires
utilisant un support, avec cette particularité que le support est naturel, il s'agit du ciel. L’astrologue, confronté à
une question du consultant, regarde les signes que le ciel offre au regard pour y lire une réponse. Nous sommes
dans un processus divinatoire qui fera extraire d’une quantité d’informations contradictoires ce qui est pertinent
pour le consultant. Cette dimension divinatoire est ce qui caractérise l’astrologie traditionnelle. Il ne s’agit pas
d’appartenir à une lignée ininterrompue de praticiens qui aurait véhiculé les arcanes de la connaissance
astrologique…Une telle lignée n’existe pas. Mais il s’agit de partager un état d’esprit, celui qui est propice à
l’acte divinatoire, et de connaître le symbolisme des astres, qui est un langage pour exprimer les réponses lisibles
dans le ciel.
Il est dommage que dans les pays d’islam et dans le christianisme latin, un raidissement doctrinal opéré dans la
deuxième partie du Moyen Age ait obligé l’astrologie à se travestir en science naturelle s’appuyant sur la
physique d’Aristote. On parla d’ influences astrales, de vibrations dans l’éther, etc. L’effondrement de la
physique d’Aristote faillit amener celui de l’astrologie. Lorsqu’elle renaquit de ses cendres, elle était en piteux
état. Il fallut le travail acharné d’érudits et de passionnés d’astrologie pour retrouver son sens profond. Entre
temps, certains astrologues, ne comprenant plus pourquoi la prédiction astrologique était possible, avaient
décrété que l’on ne pouvait déceler dans un thème de naissance que des tendances, se plaçant le plus souvent sur
le terrain psychologique. Aujourd’hui encore, certains sont des adversaires acharnés de la prédiction. D’autres
prétendent que la dimension divinatoire de l’astrologie négligerait le « libre arbitre » de l’être humain. Le fait de
percevoir à l’avance l’évolution d’une situation donne la possibilité de réagir autrement qu’en étant passif et
ignorant. Cette accusation de fatalisme est aussi ridicule que de prétendre que la météorologie priverait l’homme
de son « libre arbitre ». L’astrologie est un outil qui offre à chacun la liberté de se servir comme il l’entend
d’une information qui lui est communiquée par l’observation du ciel.
L’astrologie genethliaque ou astrologie du thème de naissance.
C’est la forme d’astrologie la plus connue. Elle s’intéresse à la carte du ciel natal. Il importe de dissiper un
malentendu : le thème natal d’un individu n’est pas un livre où on lirait toute sa destinée. C’est souvent ce qu’ont
à l’esprit ceux qui accusent l’astrologie traditionnelle de fatalisme. En fait, un thème de naissance ne véhicule à
lui seul aucune information. C’est l’astrologue, qui en regardant les configurations du ciel natal, sera à même de