Contrôleur général des lieux de privation de liberté – Rapport d’activité 2008
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On se souvient que, durant les débats préparatoires de la loi instituant le Contrôleur général des
lieux de privation de liberté, certains parlementaires s’étaient inquiétés de la modestie de ses
effectifs prévus en loi de finances. La garde des sceaux avait précisé en réponse à ces
préoccupations qu’un décret permettrait au contrôle général de recourir à des experts divers pour
des missions partielles.
Le décret du 12 mars 2008 a parfaitement répondu à cet objectif. Son article 3 dispose que des
personnes ayant une activité rémunérée peuvent, sans aucunement renoncer à celle-ci, apporter
leur concours au contrôle général, de manière continue ou intermittente. Ce concours, comme il a
été indiqué précédemment, est rémunéré forfaitairement (on doit comprendre : en surcroît de leur
rémunération perçue au titre de leur activité habituelle).
En réalité, cette disposition demeure lettre morte. Elle implique en effet que, tout en ayant une
activité au contrôle général, des personnes continuent d’être rémunérées au niveau usuel par leur
employeur habituel, alors que, par construction, ils ne consacrent plus au travail qu’ils doivent à
ce dernier un temps aussi important. C’est là exiger des employeurs une appétence pour le
contrôle général dont l’expérience a montré qu’aucun d’eux ne l’avait atteinte. La seule exception
qui a pu être trouvée est celle d’un praticien hospitalier, dès lors que le statut de ces praticiens leur
ménage la possibilité d’exercer partiellement (un jour par semaine) hors de leur établissement de
rattachement une activité liée à l’intérêt général : en d’autres termes, c’est le décret statutaire, et
non pas le décret de 2008, qui a fondé la solution. On ne saurait mieux indiquer que l’article 3
n’aura aucune descendance. Ce qui interdit évidemment au contrôle général d’augmenter ses
effectifs autrement que par la voie normale d’inscription d’emplois en loi de finances.
1.2 Financement
Les montants de crédits alloués en 2008 n’étant manifestement pas suffisants pour assurer la
pérennité des missions en année pleine, le Gouvernement a accordé en juillet 2008 au Contrôleur
général une augmentation significative de l’enveloppe en 2009, portant celle-ci à un montant
global légèrement supérieur à trois millions d’euros. À noter que les collectivités locales, à qui
cette possibilité est ouverte par la loi, n’ont apporté aucun concours financier.
Cette augmentation a naturellement pour contrepartie une maîtrise des coûts par le Contrôleur
général qui doit être constante dans tous les domaines. Ce choix implique, par exemple, que
l’institution renonce à l’achat d’un second véhicule qui lui serait pourtant nécessaire pour que ses
équipes puissent se rendre dans les établissements (brigades de gendarmerie par exemple) très
éloignés des dessertes de transport en commun. Il implique aussi que, logé cette année dans des
locaux dépendants du Premier ministre, il s’installera à compter du mois de mars prochain au 16-
18, quai de la Loire, à Paris (19e), première implantation d’une administration nationale dans cet
arrondissement, afin d’être en état de payer, pour un nombre de mètres carrés par personne
conforme aux standards du ministère du budget, un loyer substantiellement moins élevé que dans
d’autres secteurs de la capitale. Cette implantation n’allait pas tout à fait de soi, dès lors qu’elle
accroît sensiblement le temps de déplacement d’un certain nombre d’agents du contrôle, résidant
en banlieue sud ou ouest. Chacun d’entre eux en a, semble-t-il, compris les motifs. Cette
installation a été l’occasion aussi de choix d’investissements suivis très attentivement par les
services, selon des procédures conformes aux exigences de la concurrence (marchés de travaux ou
de matériel).
1.3 Relations avec le Gouvernement et les administrations
Le Gouvernement a eu la préoccupation incontestable durant ces premiers mois de faciliter le
travail du Contrôleur général dans les lieux qu’il lui appartient de contrôler. C’est ainsi que cinq
jours après sa nomination, la garde des sceaux, ministre de la justice, a pris une circulaire SC.08-