Table des matières INTRODUCTION ........................................................................................................ 1 1. 2. Les structures en Bourgogne ........................................................................... 3 1.1. Vitinnov ................................................................................................... 3 1.2. BIVB ........................................................................................................ 5 1.3. Le stage .................................................................................................. 7 Le programme Biodivine .................................................................................. 9 2.1. Contexte du projet ................................................................................... 9 2.1.1. La Bourgogne environnementale/biodiversité .................................. 9 2.1.2. La notion de paysage ..................................................................... 12 2.2. La Bourgogne ....................................................................................... 13 2.2.1. La Bourgogne des vins ................................................................... 13 2.2.2. Les sites d'études ........................................................................... 18 2.2.2.1. Irancy .......................................................................................... 18 2.2.2.2. Paysage de Corton ..................................................................... 19 2.2.2.3. Pouilly Fuissé .............................................................................. 19 2.3. 3. Le projet ................................................................................................ 20 Méthode et outils............................................................................................ 22 3.1. Le réseau de piégeage d'arthropodes................................................... 22 3.2. Le système de piégeage (Cf. Figure X) ................................................ 24 3.3. Les relevés de terrain ........................................................................... 25 3.4. Analyse des échantillons par la méthode RBA (Rapid Biodiversity Assessment) ...................................................................................................... 26 3.5. Les indices de biodiversité .................................................................... 28 3.6. Analyse de la structure paysagère par cartographie ............................. 29 3.7. Traitement SIG : digitalisation des éléments paysagers ....................... 30 3.8. Typologie des éléments paysagers ....................................................... 31 3.9. 4. 3.9.1. Proportion des surfaces des différents milieux du site d'étude ....... 31 3.9.2. Indice de Shannon paysager pour l'hétérogénéité ......................... 31 3.9.3. Connectivité (en pourcentage) ....................................................... 32 3.9.4. Corrélation de Spearman ............................................................... 32 Résultats ........................................................................................................ 34 4.1. Indice de biodiversité ............................................................................ 34 4.1.1. Abondance et la richesse par piège (Cf. figure et) ......................... 34 4.1.2. Abondance et richesse au cours du temps (Cf. figure et) ............... 35 4.1.3. Abondance et richesse par taxon ................................................... 37 4.2. Indice paysager..................................................................................... 38 4.2.1. Richesse paysagère (Cf. Annexe) .................................................. 38 4.2.2. Connectivité de la vigne (Cf. Annexe) ............................................ 38 4.3. 5. Acquisition des variables paysagères ................................................... 31 Corrélation de Spearman ...................................................................... 39 4.3.1. Relation entre indice biodiversité et paysage ................................. 39 4.3.2. Relation entre indice biodiversité et surface vide ........................... 41 4.3.3. Relation entre ordre et paysage ..................................................... 41 4.3.4. Relation entre ordre et surfaces vides ............................................ 43 4.3.5. Relation entre la connectivité et les indices .................................... 43 Discussions .................................................................................................... 44 5.1. L’analyse paysagère ............................................................................. 44 5.2. La période d’échantillonnage ................................................................ 44 5.3. La méthode RBA................................................................................... 44 5.4. La cartographie ..................................................................................... 46 Conclusion ................................................................................................................ 48 INTRODUCTION « Les hommes n'acceptent le changement que dans la nécessité et ils ne voient la nécessité que dans la crise. » Jean Monnet (économiste français, 18881979) Cette citation reflète bien la mentalité du comportement de l’homme, dont elle est toujours d’actualité. La préoccupation de l’environnement n’est pas une réflexion qui est arrivé naturellement. Elle est passée par un long processus de crises et de catastrophes naturelles. Après la seconde guerre mondiale, le monde agricole entre dans une politique productiviste par augmentation des surfaces agricoles et industrielles aux dépens des milieux naturels. On assiste à l'utilisation systématique des intrants (désherbants, insecticides, nutriments, etc.) chimiques sans tenir compte des dosages et des impacts sur l’environnement. De 1950 à nos jours, nous avons à déplorer un nombre de catastrophes naturelles : la pollution du Rhin par l’insecticide endosulfan en 1969, la disparition de milieu naturel (la cascade des sept chutes au Paraguay et au Brésil) en 1973, les marées noires de l’Exxon Valdez (1982), de l’Erika (1999) et du Prestige (2002), l’assèchement et la pollution des eaux comme la mer d’Haral qui a pratiquement été asséché (elle a perdu 75 % de sa surface, 14 mètres de profondeur et 90 % de son volume) pour la production du coton. Tous ces événements ont entraînés des impacts environnementaux et sanitaires. Sous la pression des ONG environnementales et la prise de conscience de la population, le milieu politique a commencé à réagir en 1992 avec le sommet de Rio. Cette conférence a jeté les bases de la biodiversité et les premières actions à faire 1 pour la sauver. Depuis Il y a eu d’autres conférences internationale (Kyoto, Johannesburg) et nationales (Grenelle de l’environnement I et II) pour la protection de l’environnement. Elles ont permis un renforcement de la réglementation des intrants, complété par l’augmentation des prix des produits phytosanitaires et de la redécouverte des services écosystémiques des auxiliaires de culture, ceci ont amené le monde agricole à repenser son système de production et ses impacts environnementaux (SENTENAC, 2011). La viticulture ne reste pas en marge de cette démarche, elle ne représente que 3 % de la surface agricole en France pour 14-20% des intrants (Moral, 2008 ; M.Aubert et G.Enjoiras, 2012 ; FranceAgriMer). Elle est touchée par la perte de biodiversité due à l’expansion de la monoculture de la vigne (INRA, 2010) De nombreux projets européens et nationaux se développent sur l’étude, la protection et la valorisation de la faune, de la flore et du paysage. Le projet Life+ BIODIVINE s’inscrit dans cette volonté de remettre en avant les valeurs de la structure paysagère qui est un facteur favorisant la biodiversité dans les espaces viticoles. Le projet essaye de redonner une dimension agro-écologique à la viticulture afin de tendre vers un équilibre « environnemental » dans les vignes. Il y a 7 sites européens participant au projet : 1 au Portugal (région du Douro), deux en Espagne (Penedes et La Grajera) et quatre en France (Bordeaux, Bourgogne, Costière de Nîmes et Limoux).le projet a une durée de 4 ans (2011-2014) Il permet d’effectuer des mesures de biodiversité (arthropodes, mammifères, oiseaux, plante) et de faire le lien avec le paysage. Il sensibilisera les professionnels de la viticulture et le public. Il financera et mettra en place des aménagements qui favoriseront la biodiversité sur les sites d’études. Le projet pose la problématique suivante : « Existe-t-il une influence paysagère sur la biodiversité ? » Au sein de ce projet, mon étude a portée sur l'estimation de la population des arthropodes dans le paysage viticole. Je rechercherai l'influence de la structure paysagère sur cette population. J'utiliserai la méthode simplifiée RBA (Rapid Biodiversity Assessment). Je vais présenter les structures qui participent au projet sur la Bourgogne, puis la région Bourgogne. Ensuite le matériel et outils d’analyse pour le projet et enfin les résultats de l’analyse. 2 1. Les structures en Bourgogne Au cours de mon stage j'ai travaillé avec deux structures de stage. La première est mon employeur, Vitinnov responsable du projet BIODIVINE avec l’IFV (Institut Français du Vin) au niveau national. La seconde structure est le BIVB (Bureau Interprofessionnel des Vins de Bourgognes), qui travaille en collaboration avec Vitinnov sur le projet au niveau local. 1.1. Vitinnov Vitinnov est une cellule de transfert de technologie en viticulture. Elle fut créée le 1er juillet 2011. Les locaux sont situés à Bordeaux Science Agro, l'ancien ENITA. C'est l’ADERA (Association pour le Développement de l’Enseignement et des Recherches en Aquitaine), qui assure la gestion administrative et financière de Vitinnov. La cellule est là pour accompagner la filière viticole afin d'analyser les problèmes actuels (réchauffement climatique, environnement, ...) et aider à répondre aux différents questionnements sur les pratiques et leurs conséquences pour la pérennité du vignoble. Pour cela, Vitinnov propose de mettre en place des travaux de recherche appliqué adapté aux problématiques : en production intégrée et durable, protection du vignoble, systèmes de production, fonctionnement de la plante dans son environnement, viticulture de précision, biodiversité et paysage. Vitinnov s’engage dans des programmes de recherche afin de : lever les impasses techniques rencontrées par la filière en matière de gestion du vignoble, valider et développer des outils innovants de production (nouvelles technologies), 3 définir des modes de gestion favorables à l’environnement (rôle de la biodiversité et du paysage en viticulture). Les projets touchent la recherche innovante (nouvelle technologie), l'expérimentation et la protection de l'environnement. Les projets sont financés entre autre par FranceAgriMer ou les fonds CASDAR, et par l'Europe pour le programme Life+ BIODIVINE. Elle prend part à la recherche de pratiques plus économe en intrant, à une vision à long terme des vignoble et à la connaissance du monde viticole (maladie de la vigne, lutte contre les nuisibles de la vigne, ...). Le travail, en collaboration avec d'autre laboratoire ou entreprise sur la recherche sur les vignes, permet de rester toujours à « l'avant-garde » des nouvelles innovations sur la viticulture. En parallèle, Vitinnov propose des formations et des prestations d'audit sur les thématiques précédentes. C'est une aide supplémentaire pour les viticulteurs afin de les accompagner dans une meilleure gestion technique et démarche environnementale. Elle participe à des projets (de l'élaboration à la réalisation) autant sur des programmes régionaux, nationaux et européens. Vitinnov propose d'autres services comme l'accompagnement dans la création de protocole d'expérimentation et la formation des stagiaires d'autres entreprises et domaines de viticultures pour fournir un encadrement scientifique et technique. Vitinnov met son expertise afin de : Choisir le dispositif adéquat selon leurs objectifs : densité et fréquence d’observation, sélection des sites, moyens de surveillance … Définir les méthodes et protocoles d’observation, qu'ils mettront en œuvre ou pour lesquels ils seront formés. Valider, interpréter et diffuser les résultats via des bulletins techniques, éventuellement complétés de résultats de modélisation du risque parasitaire et de règles de décision pour raisonner la protection. 4 Enfin, elle participe à l'aménagement de la lutte contre la flavescence dorée (obligatoire) avec la création de GDON (Groupement de Défense contre les Organismes Nuisibles). L'équipe de Vitinnov est constituée principalement de six personnes : Coralie Laveau, la directrice, spécialisée dans la gestion du court-noué, écophysiologie et système de production, Emma Fulchin, la directrice adjointe, spécialisée dans la gestion phytosanitaire collective, et les ravageurs, Josépha Guenser, spécialisée sur les missions de biodiversité, de paysage et d'aménagement, Séverine Mary, spécialisée dans l'analyse des données David Granger, spécialisé dans la viticulture de précision Guillaume Darrieutort, le technicien. Vitinnov n'avais pas de locaux en Bourgogne. Le BIVB m'a accueilli dans leur bureau du centre technique, au CITVB (Centre Interprofessionnel Technique des Vins de Bourgogne). 1.2. BIVB Le BIVB s’est engagé dans le programme Biodivine qui est en accord avec sa politique de développement durable 2015 C'est une organisation professionnelle (association loi 1901) rassemblant l’ensemble des vignerons, coopérateurs et négociant-éleveurs de Bourgogne. Elle est gérée par des représentants élus. Le BIVB est reconnu par l'arrêté interministériel du 10 juillet 1975. Il est soumis au contrôle économique et financier de l’État. Son champ d’action couvre l’ensemble des appellations d'Origine Contrôlée de Bourgogne. Il a pour but de représenter et de défendre les intérêts des vins de Bourgogne. Puis il définit la politique adoptée par les vins de Bourgogne sur le plan technique, économique, environnemental, et de communication. Il met en place les actions conformes aux différentes politiques précédentes. 5 Le BIVB est dirigé par un Conseil dans lequel sont représentées les deux familles de la viticulture, en équilibre paritaire : Les professionnels du négoce représentés par la fédération des négociants éleveurs Les professionnels de la viticulture représentée par la confédération des associations viticole de Bourgogne. Au sein du conseil, il y a un équilibre paritaire entre les professionnels du négoce et de la viticulture. Afin que les décisions soient prises, il faut l'accord des deux familles de l’interprofession. Le BIVB est divisé en plusieurs pôles avec leurs compétences spécifiques : Le pôle technique : il a pour objectif d'améliorer la qualité des vins de Bourgognes, de former des dégustateurs, tendre vers une viticulture respectueuse de l'environnement et donner des conseils et l'aide aux professionnels pour atteindre cet objectif. C'est le lieu des dégustations des guides et revues des vins. Le pôle des marchés et développements : il doit connaître les marchés du vin et affiner les stratégies de communication du BIVB. Il conseille les entreprises de viticulture pour une meilleure approche commerciale. Le pôle communication : il affine et assure la promotion des produits viticole de la Bourgogne au niveau national et international. Il propose des fiches techniques aux consommateurs pour une meilleure connaissance des vins de Bourgogne et des aides pour apprécier les vins. Il conseille les entreprises du vin dans la commercialisation de leurs produits. Le pôle administratif et financier : permet de faire fonctionner l’interprofession Les professionnels versent une cotisation au BIVB. Elle est calculée sur la base des sorties de vin, moûts et raisins et dont le taux varie selon la catégorie d’appellation. Ainsi, le budget annuel en 2007 était de 10 millions d’euros. 6 1.3. Le stage Pendant la durée du stage de six mois j'ai effectué plusieurs travaux autour de la mission principale. Avant de partir directement sur le site d'étude, la Bourgogne, j'ai bénéficié d'une formation d'une semaine sur le projet Biodivine à Bordeaux (Cf. Annexe). Elle avait pour objectif la présentation du projet Biodivine et une mise à niveau des stagiaires sur les outils utilisés dans le projet (méthode d'identification, outils SIG, tableur Excel). La mission principale du stage est le projet Biodivine life+ : le but est de montrer s'il y a une corrélation entre le paysage et la biodiversité. Pour ma part, je n'ai participé qu'à la partie arthropode. Elle se déroule en trois étapes : la capture et l’identification d'arthropodes. la création d'une carte d'occupation du sol via photo-interprétation. l’interprétation et l'analyse statistique des données. J'ai participé aux Assemblées générales (AG) des ODG (Organisme de défense) des sites qui participent au projet : Irancy, Pouilly-Fuissé, et Aloxe-Corton au cours desquelles j'ai présenté les résultats de l'année 2012 (Cf. Annexe diapo) sur la biodiversité et sur la corrélation entre la biodiversité et le paysage. Puis j'ai fais un rappel sur les actions financées par le projet Biodivine (plantation de haies, confusion sexuelle, enherbement des parcelles, et prairie mellifère). J'ai fini par une note d’information sur la cicadelle de la flavescence dorée (Scaphoideus titanus) et les impacts de la maladie flavescence dorée sur les vignes. Parallèlement, j'ai effectué des travaux divers qui ne sont pas développés dans ce rapport : j'ai assisté le stagiaire Biodivine mammifères en l’introduisant auprès des viticulteurs qui participent au projet. Je suis allé récupérer pour lui les caméras à détection automatique planté autour des parcelles. 7 J'ai vidé le personnel de Vitinnov à planter des semis des plantes testées pour la lutte contre les nématodes présentent dans le sol. j'ai participé à des tests techniques de l'IFV (Cf. Annexe). Ce sont des dégustations de vins ayant eu des méthodes différentes d'éraflages. Il y avait plusieurs paramètres à analyser comme le goût, l'acidité, l'odeur, l'équilibre,... 8 2. Le programme Biodivine 2.1. Contexte du projet 2.1.1. La Bourgogne environnementale/biodiversité La Bourgogne n'est pas seulement connue pour sa richesse viticole, c'est aussi une richesse environnementale. C'est une région avec plus de 2000 ha de zone humide (lac et plan d'eau). Nous trouvons aussi 31 % de sa surface en forêt et enfin une grande diversité agricole (culture céréalière, élevage, vigne,...) qui représente 59 % de la superficie du territoire bourguignon. Depuis quelques années, la région s'est lancée à la redécouverte de son patrimoine naturel et paysager. Dijon s'est donné l'objectif de devenir la première ville écologique de France. Les viticulteurs s’intéressent à l'environnement, chacun s'adapte selon sa fibre environnementale (diminution de la fréquence d'insecticides, biodynamie, culture raisonnée,...). Par exemple, dans l'appellation de Pouilly-Fuissé, certains viticulteurs n'utilisent plus d'insecticide depuis 2008. Sauf par obligation préfectorale cette année 2013 où les traitements contre la flavescence doré seront obligatoires. Ce sont des traitements pour lutter contre le développement de la flavescence dorée. À l'heure actuelle, la lutte s'effectue uniquement contre le vecteur de cette maladie, la cicadelle (Scaphoideus titanus). Les traitements sont renouvelés trois fois. Le changement de pratique ne s'est pas développé du jour au lendemain. Il s'est lancé dans les années 1992 après le sommet de Rio et le développement de la notion de la biodiversité, de la protection de l'environnement et d'une action politique (loi paysage, loi sur l'eau, PAC, etc.). La notion de « biodiversité » est très récente. Dans les années 1980, c’était l’expression « biological diversity » inventée par l’américain Thomas Lovejoy qui fut utilisée. Le terme « biodiversité » fut inventé par le biologiste américain Walter G Rosen en 1985 lors de la préparation du « National Forum on Biological Diversity » organisé par le « National Research Council » en 1986. 9 La définition officielle du mot biodiversité est apparue lors de la convention de Rio le 5 juin 1992. Sa définition est la suivante : « variabilité des organismes vivants de toute origine y compris, entre autres, les écosystèmes terrestres, marins et autres écosystèmes aquatiques et les complexes écologiques dont ils font partie : cela comprend la diversité au sein des espèces et entre espèces ainsi que celle des écosystèmes. (Article 2 de la Convention sur la diversité biologique) » Cette définition établie l’enjeu de la diversité sur 3 niveaux distincts : Une diversité génétique d’une espèce Une diversité des espèces Une diversité des paysages. La préservation de la biodiversité n’est pas uniquement un enjeu environnemental. Pour de nombreuses personnes, l'environnement n'est pas l'enjeu principal surtout en ce temps de crise. Pourtant, il y a une prise de consciences des différents enjeux qui touche à la conservation de la biodiversité et surtout l’intérêt de la protéger. Ils ont été démontrés par les auteurs suivant : Xavier Le Roux, Robert Barbault, Jacques Baudry, Françoise Burel, Isabelle Doussan, Eric Garnier, Félix Herzog, Sandra Lavorel, Robert Lifran, Jean Roger-Estrade, Jean-Pierre Sarthou, Michel Trommetter, en juillet 2008. D'après Lévêque (1997) les enjeux de la protection de l'environnement et de la biodiversité son : C'est un enjeu économique : la biodiversité permet le développement des nouvelles technologies (biotechnologie), elle fournit les matières premières pour l’industrie, la santé et l’usage domestique. C’est un besoin vital pour l’agriculture et la production alimentaire. S’il n’y avait pas de biodiversité, non seulement nous n’aurions pas autant de production alimentaire mais nous serions à la merci de la moindre maladie. L’homme utilise la biodiversité dans l’agroalimentaire afin d'améliorer les races (un cheval plus endurant, un bovin qui produit plus de lait ou de viande, des ceps de vigne résistantes à un champignon, etc.) 10 Elle suscite une activité économique liée au tourisme et à l’observation d’espèces dans leur milieu ou à l’attrait de beaux paysages. Elle joue un rôle dans l’équilibre de l’utilisation des sols et limite l’utilisation de produits phytosanitaires. C'est un enjeu sanitaire : la médecine moderne n’invente pas des médicaments, elle en fabrique en utilisant ce que lui donne la nature. En détruisant tous les espaces naturels (aquatiques ou terrestres), peut être que l’Homme détruira la plante qui pourra soigner une maladie incurable a l’heure actuelle. Elle joue aussi le rôle de dépolluant naturel comme dans les stations d'épurations qui utilisent les roseaux. C'est un enjeu éthique : c’est un débat qui est toujours d’actualité mais qui est intégré au développement durable. Pouvons-nous faire tout ce que nous voulons ou sommes-nous redevable aux générations futures ? C’est un enjeu social et qui touche à l’image, actuellement, de la gestion et dans le milieu que nous voulons vivre. « Les hommes ont le devoir moral de ne pas éliminer les autres formes de vie. », Lévêque, 1997. La gestion de la biodiversité passe par la protection de l’environnement grâce à de nombreux outils. Nous sommes dans la gestion dite « quantitative » (Expertise scientifique collective INRA, Agriculture et biodiversité : Valoriser les synergies ; Synthèse du rapport d'expertise, Juillet 2008). La gestion vise un ensemble et non une espèce particulière. Nous parlons de mesures de préservation. En Bourgogne, la préservation de l’environnement (Cf. Annexe X) prend de plus en plus d’ampleur : Les 71 Sites Natura 2000 (ZPS, ZPS, ZICO confondu) Les Arrêtés de Protection du Biotope (APB) Le Parc Régional du Morvan Les Réserves naturelles : la réserve du Val de Loire dans la Nièvre, la réserve de la Truchère en Saône et Loire, la réserve du Bois du Parc dans l’Yonne et la Combe LAVAUX en Côte d’Or, 11 La création d'un Parc National lancé par la région Bourgogne et la région Champagne. Il concerne les forêts feuillues de plaine dans la zone de Châtillon, Châteauvillain et Arc-en-Barrois. La vision de la protection de l'environnement évolue. Il ne suffit pas seulement de protéger une plante ou un animal mais il faut protéger son écosystème, son milieu de vie. Cette protection passe par le paysage. C'est une notion plus large et qui touche un public plus large. 2.1.2. La notion de paysage C’est le géographe George Bertrand qui en donne une première définition en 1976 : « Le paysage est un média entre la nature et la société ayant pour base une portion d’espace matériel qui existe en tant que structure et système écologique, donc indépendamment de la perception » (l’écologie du paysage : concept, méthode et application BUREL et BAUDRY, 2003). Il plaide pour une géographie globale à travers le terme paysage. Plus récemment il donne cette définition : « C’est sur une certaine portion d’espace le résultat de la combinaison dynamique, donc instable, d’éléments physiques biologiques et anthropiques, qui en réagissant dialectiquement les uns sur les autres, font du paysage un ensemble unique et indissociable en perpétuelle évolution ». (Une géographie traversière, 2002, BERTRAND) En 2003, BAUREL et BAUDRY, synthétise la définition de BERTRAND et de FORMAN ET GAUDRON : « c’est un niveau d’organisation des systèmes écologiques supérieurs à l’écosystème ; il se caractérise par son hétérogénéité et par sa dynamique gouverné pour partie par les activités humaines. Il existe indépendamment de la perception. » En prenant cette définition, le paysage est perçu comme la traduction spatiale de l’écosystème (RICHARD, 1975). Un paysage a une structure qui lui est propre. Nous pouvons distinguer dans la structure trois parties distinctes (FORMAN et GODRON, 1981 dans BUREL et BAUDRY, 2003) : La « matrice » est l’élément dominant qui englobe les « unités fonctionnelles » dit « taches » (bosquets, habitations) et les 12 « corridors ». Elle est également l’élément le plus extensif et le plus connecté du paysage (FORMAN et GODRON, 1986). Les taches se différencient de la matrice de par leur apparence et leur composition (BUREL et BAUDRY, 2003). Elles varient en fonction de leurs tailles, de leurs formes, de leurs hétérogénéités, etc. Les corridors sont des unités linéaires qui assurent des fonctions écologiques de passage, de réseaux entre les populations des taches ou des matrices du paysage. Ce sont des corridors biologiques. Chaque partie du paysage (taches, matrice et corridors) sert de référence de mesure de la structure paysagère. Ainsi nous pouvons reconnaître chaque paysage à partir de la distribution, de la taille, de la forme, du nombre et de la configuration spatiale de chacune des parties qui composent le paysage. En améliorant notre connaissance sur le paysage, sur son fonctionnement, sur sa perception.... nous pouvons mieux le protéger, mieux l'aménager et mieux l'entretenir. Puis si nous le combinons avec notre connaissance sur la biodiversité et l’écologie, nous améliorerons la protection de l'environnement. La volonté de protéger et de connaître l'environnement (biodiversité et paysage) ne passe pas uniquement par les politiques et leurs outils (Natura 2000, parcs nationaux ou régionaux, APB, etc.). Les acteurs locaux y participent de plus en plus soit avec leurs propres moyens (associations, volontaires, observations...) soit grâce à des financements publics, européens ou privés. Dans ce cadre-là, le BIVB et les viticulteurs bourguignons ont souhaité intégrer le programme BioDiVine Life+. 2.2. La Bourgogne 2.2.1. La Bourgogne des vins La Bourgogne est une des 6 plus grandes régions de la France avec 31 582 km2. Elle est composée de 4 départements : la Côte d’Or (21), de l’Yonne (89), de la Saône-et-Loire (71) et la Nièvre (58). 13 C'est une région très agricole. Nous y trouvons la culture de la vigne, des vergers, des cultures annuelles, prairie… L’agriculture représente 59% de sa superficie en 2002. La culture de la vigne est importante pour la Bourgogne. Elle offre autant de variété de goût et de vin qu’il y a de producteur. Elle produit 200 millions de bouteilles par an. En 2011, les ventes de vins et de spiritueux français à l'exportation représentent une valeur supérieur à 10 milliards d'euro, juste derrière l’aéronautique (17,7 milliard d’euro) (source: http://import-export.gouv.fr/newsletter-3- viticulture%C2%A0-les-exportations-francaises-en-pleine-forme-chiffresperspectives-role-de-la-douane-3550/ ). La Bourgogne a une très longue histoire avec la viticulture. Les premières traces écrites de la présence de la vigne en Bourgogne date de 372 après J-C. Soucieux d'avoir des vins de qualité en Bourgogne, par un édit datant de 1395, Philippe le Hardi, duc de Bourgogne, autorise uniquement la culture de Pinot noir et de Chardonnay qui donne un vin fin et de qualité. Actuellement, le Pinot noir représente 36 % des surfaces viticoles et le Chardonnay 46 % des surfaces viticoles pour le vin blanc. D'autres cépages ont été introduit et représente 18 % des surfaces viticoles : les cépages césar et gamay pour le vin rouge les cépages aligoté, sauvignon, pinot beurot et le melon pour le vin blanc. 14 Figure 1 : Répartition de la production en fonction du cépage et des appellations pour la Bourgogne. Source : BIVB Le vignoble Bourguignon se situe à 2 h de Paris et à 1 h de Lyon. Il représente environ 27 366 ha de vigne. Nous trouvons cinq grandes régions viticoles (carte à rajouter) : Chablis et grand Auxerrois Côte Chalonnaise et Couchois Mâconnais Cote de Nuit, Haute Cote de Nuit et Châtillon Côte de Beaune, Haute Côte de Beaune 15 Figure 2 : Les Vignobles Bourguignons. Source : www.biodivine.eu et Territoires et Paysages À l'intérieur de ces grandes régions viticoles, nous trouvons une organisation double : le terroir et le climat. Commençons par le terroir. Pour les bourguignons, la notion de terroir est la composante à la fois humaine et naturelle. C'est cette notion de terroir qui est à l’origine de l'appellation contrôlée en Bourgogne : Les facteurs naturels sont la composante du sous-sol et du sol. Ils sont différents en fonction de la constitution du sol (taux de silice, de fer, d'argile, etc.). Il faut prendre en compte aussi l'exposition, l'inclinaison 16 de la pente, la durée de l'ensoleillement, l'altitude, le drainage et les conditions climatiques. Les facteurs humains concernent essentiellement les différents itinéraires techniques (entretiens de la vigne mécanique ou chimique, lutte chimique ou biologique contre les nuisibles, etc.). C'est la combinaison de ces deux facteurs qui permet de déterminer l'appellation du vin. En fonction des conditions du terroir de la parcelle, celle-ci peut être classé en Grand Cru, en 1er cru, en appellation village ou en appellation régionale Bourgogne. Par exemple, si nous sommes dans une même unité géologique, deux parcelles peuvent avoir des appellations différentes puisqu’elles n’auront pas le même % d'argile, de marne, etc. et l’inclinaison de la pente, etc. peuvent-être identique. Une appellation comprend plusieurs parcelles. Figure 3 : Répartition des appellations. Exemple sur la colline de Corton. Source : BIVB Puis au sein des appellations, nous trouvons des climats. Ils dépendent des conditions climatiques et géologiques spécifiques. Ce sont généralement des parcelles délimitées. Malgré tout, un climat peut concerner plusieurs parcelles comme une seule parcelle. 17 Nous pouvons déterminer trois sortes de climat : les classiques (c’est-à-dire des parcelles délimites et cadastré), (exemple : Pommard) les lieux dits (terrain qui rappelle une spécificité topographique ou historique), (exemple : Corton-Charlemagne) les clos (climats entouré de mur), (exemple : Clos du Vougeot) À l'heure actuelle, nous trouvons environs 600 climats en 1er cru en Bourgogne. Cette hiérarchisation mise en place pour mettre en valeur le terroir n'est pas répartie proportionnellement. La plus petite appellation est la plus importante en superficie et les grands crus ont une petite superficie. Cette répartition se retrouve dans le volume de production. Les grands crus représentent seulement 2 % de la production totale et les appellations régionales 52 %. Enfin, pour avoir l'appellation, le viticulteur doit respecter un cahier des charges. S'il n'est pas respecté, le vin produit sur la parcelle sera déclassé dans l'appellation inférieure. En Bourgogne, le rosé n'a pas de cahier des charges et il peut être cultivé sur un terrain en premier cru, il sera classé en appellation Bourgogne. 2.2.2. Les sites d'études Le climat y est continental, mais fortement sujet à des influences méditerranéennes au sud et à des influences océaniques au nord de la région (CHABIN J.P., 1996) 2.2.2.1. Irancy Placé dans le grand Auxerrois et dans le département de l’Yonne à quinze kilomètres d’Auxerre. Le paysage dessine une cuvette entourée de coteaux. Ce sont des pentes marneuses du kimméridgien, avec des sols bruns calcaires où s’épanouit le Pinot Noir. C’est une appellation village de l’Auxerrois. Il y a 180 ha de vignes (surface totale de l’appellation est de 300 ha) entre 150 et 200 m d’altitude(BIVB). 18 C’est une zone de jonction entre au sud la zone Natura 2000 « Pelouses et forêts calcicoles des coteaux de la Cure et de l’Yonne en amont de Vincelles » et au nord le site Natura 2000 « des carrières souterraines de Bailly ».Irancy fait partie de deux zone d’inventaire : la ZNIEFF « bois de Senoy et Bouchat » et la ZNIEFF « anciennes carrières de la Perrière » C’est une zone à forte population de chauve-souris. 2.2.2.2. Paysage de Corton C’est une association de vignobles appartenant à trois communes : AloxeCorton, Ladoix-Serrigny, Pernand-Vergelesses. Il se situe entre les Côtes de Nuits et Beaune. Les vignes encerclent la montagne de Corton. Le sol est brun rougeâtre, calcaire sur le coteau et des sols argilo-calcaires à la base du coteau. Le paysage de Corton a 36 climats en 1er cru et 3 en grand cru .La vigne s’étalent sur près de 550 ha entre 200 et 300 m d’altitude (BIVB). Paysage de Corton se situe dans le périmètre du site Natura 2000 de « l’Arrière côte de Dijon et Beaune » et de « Gilly les Citeaux » pour la protection des chauves-souris. Le site de Corton a fait l’objet d’un inventaire ZNIEFF type 2 « Côte et arrière côte de Dijon ». 2.2.2.3. Pouilly Fuissé L’appellation est composée de plusieurs communes : Vergisson, SolutréPouilly, Fuissé et Chaintré. Le site est aussi connu pour ces rochers : la roche de Vergisson et la roche de Solutré. Nous sommes sur des sols argilo calcaire et caillouteux. L’appellation Pouilly-Fuissé est une appellation village. L’ODG a fait une demande pour passer certaines parcelles de vigne en 1er cru. Il y a 760.62 ha de vigne entre 200 et 500 m d’altitude. Pouilly-Fuissé a fait l’objet de nombreux inventaire ZNIEFF liée essentiellement aux roches de Vergisson et de Solutré : « Roches de Vergisson », de « la Roche de Solutré, Mont de Pouilly », et celle des « Roches Mâconnaises ». Puis il y une zone Natura 2000 « Pelouses calcicoles du Mâconnais » pour la protection des pelouses sèche. 19 2.3. Le projet L'objectif du projet Biodivine est de valoriser la bonne gestion des habitats et de leur connectivité dans les vignes. Il favorise la mise en place des pratiques de la culture raisonnée. La valorisation passe par les éléments suivants : Conserver la nature et la biodiversité en viticulture (habitat, chaîne alimentaire, communication entre les différents habitats, ...) Améliorer la qualité de l'environnement. Promouvoir le paysage et le terroir Le projet Biodivine essaye de répondre à la question suivante : La variabilité paysagère contribue-t-elle au maintien de la biodiversité dans le vignoble ? » Elle s'articule autour de deux axes : D'une part, la mesure de la biodiversité sur les parcelles viticoles des vignerons participant au projet et sur l’étude de l'occupation du sol autour de ces parcelles. Les valeurs permettront de calculer les indices de richesse, d’abondance. La biodiversité est étudiée sur différents classes : les Arthropodes, les oiseaux, les mammifères et les plantes (l'étude floristique n'aura pas lieu en 2013). Mon étude sur le projet porte uniquement sur les arthropodes. Dans un second temps, au regard des résultats issus des mesures de biodiversité, il s’agit de proposer aux acteurs du territoire (en l’occurrence les vignerons), la mise en œuvre d’actions de conservation au sein des vignobles : aménagement de Zones Écologiques Réservoirs (ZER) par la gestion de parcelles en repos du sol sous forme de prairies temporaires, enherbement des inter-rangs, plantation de haies champêtres avec des essences locales. Le projet a débuté en septembre 2010 et se déroulera jusqu’en décembre 2014. Il est cofinancé par le programme européen Life+ « Nature et Biodiversité », les partenaires du projet (coordinateur IFV,...) et les co-financeurs locaux (Syndicats 20 des appellations pilotes, interprofessions (BIVB pour la Bourgogne)...). Le projet s’effectue sur 7 grands vignobles européens : 4 vignobles français : Saint-Emilion (33), Limoux (11), Costières de Nîmes (30), Bourgogne (21, 71, 89) 2 vignobles espagnols : La Grajera, Penedes 1 vignoble portugais : Alto Douro. Chaque site de démonstration possède son propre contexte climatique, pédologique et ses paysages particuliers. Le but est de montrer que le paysage a une influence sur la biodiversité quelle que soit la région étudiée. Le projet se déroule selon les étapes suivantes : 2011 : Mesures de biodiversité dans 5 habitats types dans chaque site étudié 2012/2013 : Mesures de biodiversité dans les parcelles viticoles en lien avec les habitats environnements. Mise en place des premières propositions d'aménagement (plantation de haie, confusion sexuelle, prairie enherbée, etc.) 2014 : Interprétation des résultats et propositions d’aménagements (semis de parcelles en repos, semis des inter-rangs, plantations de haies...) Pour le bon déroulement du projet et montrer que le résultat est le même quel que soit la région, un protocole d’expérience a été mis en place. 21 3. Méthode et outils 3.1. Le réseau de piégeage d'arthropodes Un réseau de piégeage a été implanté sur les trois sites de la Bourgogne : Paysage de Corton, Irancy et Pouilly-Fuissé. Il y a 25 postes de pièges au total. Les trois sites représentent environ 1400 ha de vignes. Comme l’année dernière en 2012, l’étude de la biodiversité d’arthropodes est mesurée uniquement dans le même milieu : la vigne. L’objectif de l’étude reste le même, je dois démontrer s’il y a une influence du paysage sur la biodiversité. Afin que l’expérience reste cohérente, j’ai installé les pièges sur les mêmes parcelles et rangs de vignes qu’en 2012. Une demande d’autorisation de capture d’espèces protégées a été demandée afin d’éviter d’être dans l’illégalité s’il y avait des arthropodes protégés ou sur liste rouge nationale des espèces menacées (Cf. Annexe X). L’installation du réseau de pièges fut facilitée cette année (2013) par le travail réalisé par Quentin Deschamp l’année dernière. Il a informé les viticulteurs de la durée de l’expérience (2 ans pour la Bourgogne) et que les pièges seraient posées au même endroit. En 2012, la sélection des parcelles pour le projet BioDiVine a été effectuée par un appel à candidature pour des vignerons intéressés et indépendamment des itinéraires techniques, du cépage et du mode de viticulture (biodynamie, biologique, traditionnelle, etc.). Il y a 17 vignerons qui participent au projet BioDiVine en Bourgogne. La mise en place du réseau de piégeage est soumise à des contraintes du protocole (Cf. Annexe X) et a nécessité une adaptation dut à la particularité du site de la Bourgogne : D’après le protocole, la distance entre 2 postes de piégeage doit être de 1 km afin de permettre une analyse paysagère dans un rayon de 500 m autour de chaque piège. Les zones d’études ne doivent pas se superposer afin de garantir « l’indépendance statistique ». Mais cela ne fut pas possible pour la Bourgogne. La taille des parcelles et la taille des vignobles ne le permettent pas sur tous les sites. Nous avons pour 22 les sites de la Bourgogne une distance de 600 m entre deux points de piégeage sur le site d’Aloxe-Corton, Ladoix, Vergisson et sur deux pièges sur le site de l'ODG de Pouilly-Fuissé. Sinon la distance entre deux pièges est supérieure à 1 km. Cette année, il m’a été demandé de faire les statistiques sur un rayon de 500 m malgré les superpositions. la parcelle échantillonnée doit être au minimum de 1 ha afin que l’habitat vigne soit suffisamment représentatif de l’habitat étudié. La taille des parcelles bourguignonnes étant inférieure à 1 ha, nous avons considéré l’ensemble des parcelles adjacentes autour du piège séparé par des chemins étroit, enherbé ou non comme un îlot de vigne. le poste de piégeage doit être positionné en centre de l’îlot à une distance minimale de 50 m du bord de l’îlot. les pièges doivent être placés sur le rang de vigne entre deux ceps afin d’éviter la destruction du piège et de gêner les interventions du viticulteur sur la parcelle. De plus la hauteur des pièges ne doit pas excédés 1m10 (pour la Bourgogne) afin d’éviter leurs destruction lors des rognages de la vigne et des passages des enjambeurs. le réseau de piégeage doit pouvoir être relevé en une seule journée afin d’éviter les biais liés à la date de relevé, il y a une tolérance de plus ou moins une journée. L’itinéraire réalisé pour la récolte des 25 postes de piégeage ne doit pas excéder 200 km dans la journée. Les trois sites de la Bourgogne étant très éloigné les uns des autres, la distance parcourue est supérieur à 500 km. Le site d’Irancy et de Pouilly-Fuissé sont à une distance de 233 km, qui sont respectivement à une distance 120 km et 100 km d'Aloxe-Corton. Lors d'une journée de relevé concernant uniquement Pouilly-Fuissé (11 pièges), le trajet était d'environ 260 km. Pour cela, il y a une personne du bureau de Vinipole Sud, Patrice Joseph, pour faire le relever sur le site de Pouilly-Fuissé. Les échantillons étaient transportés par le COB (Centre d’œnologie de Bourgogne) pour les amener à Beaune. le choix des parcelles de vigne est dépendant des viticulteurs répondant à l’appel à candidature. Plusieurs postes de piégeage 23 peuvent être installés sur un même domaine sous réserve que les critères précédemment cités soient respectés. 3.2. Le système de piégeage (Cf. Figure X) Chaque poste de piégeage est constitué de 3 pièges. Il y a un piège aérien dit « combi », un piège au ras du sol dit « pitfall » et un piège sélectif pour Cochylis (Eupoecilia ambiguella) grâce aux hormones dit « Tri-Anglué®» Le piège « Combi » est destiné à capturer les arthropodes volants (ptérygotes). Il se compose d'un entonnoir jaune dans lequel s’encastre deux plaques de plexiglas perpendiculaires (si possible). Les plaques ne doivent pas se superposer l'une sur l'autre. L’entonnoir est bouché par un bouchon (une bonde). Il contient 5L d’une solution saline (5 %) avec une goutte de liquide vaisselle inodore et incolore. Le sel permet la conservation des individus jusqu’au ramassage des échantillons et le produit vaisselle évite que les arthropodes s’échappent (il augmente la viscosité de l'eau). Les individus heurtent les plaques avant de chuter dans l’entonnoir rempli de la solution saline. Le piège « Pitfall » est destiné à échantillonner les arthropodes rampant (aptères). Il se compose d’un flacon de 500 ml et d’un entonnoir vissé au flacon. Il est enterré dans le sol. Les individus chutent dans ce réceptacle qui contient la même solution saline et produit vaisselle que le piège « combi ». Sur le goulot du petit entonnoir, il y a deux fils de fer qui se croisent perpendiculairement afin d'éviter que les gros animaux comme les lézards tombent dans le piège. Le piège « Tri-Anglué® » se compose d’une structure triangulaire jaune accrochée à un fil de palissage du rang de vigne. Une plaque engluée est maintenue sur la base avec des pinces. Une capsule de phéromones mâles assure l’attraction des Cochylis femelles. Les individus se posent et restent collés sur la plaque et permettent un comptage. Il est utilisé à titre d’indication mais ne rentre pas dans les statistiques. 24 Combi Tri-Anglué® Pitfall Figure 4 : Système de piégeage. Photo Andres Jérémy 3.3. Les relevés de terrain À l’aide du logiciel ArcGis 10.0® ou Qgis®, un circuit est établi pour les relevés de terrain dans le but d’optimiser le parcours à emprunter. Le circuit s’étend sur 517 km. Chaque poste de piégeage se voit attribuer un numéro afin de garder le même numéro chaque semaine sur les flacons. L’activation des pièges s'est déroulée le mardi 9 avril 2013. Les relevés des pièges ont eu lieu mardi 16 avril (date du 1er relevé) au mardi 18 juin 2013 (date du 10ème relevé). Nous aurions dû effectuer un relevé supplémentaire après le traitement contre la cicadelle (Scaphoideus titanus) flavescence dorée en accord avec Vitinnov et le Paysage de Corton. Mais ce traitement a eu lieu plus tardivement que prévu, la semaine du 6 juillet 2013, et pour des raisons techniques (démontage des pièges) le relevé n'a pas été effectué. Les relevés se font une fois par semaine. Tous les individus récoltés dans les pièges « combi » et « pitfall » sont conservé séparément dans un flacon. 25 Je dois récolter les individus d'une taille supérieure à 2 mm. Pour ce faire, la solution saline est récoltée dans une bassine après être passé à travers un tamis d'un maillage de 2 mm. La solution est saline est utilisé une seconde fois pour enlever les individus inférieurs à 2 mm restant dans le tamis. Une fois le tri effectué, les individus sont mis dans un flacon de 100 ml avec une solution d’éthanol à 70 %. C’est la même procédure pour les individus du piège « pitfall ». Le contenu de chaque piège est remplacé toutes les semaines. Sur chaque flacon, il y aura le numéro du piège, du type de piège (P pour « Pitfull » et C pour « combi ») et la date de relevé. Exemple pour la semaine 1 : 16/04/2013 4 P. À la fin de l’expérience (10 semaines), il y aura 500 échantillons, soit 250 échantillons « combi » et 250 échantillons « pitfall ». Les pièges « Tri-Anglué® » sont relevé chaque semaine mais les individus ne sont pas conservés. Il y a juste un comptage à titre d’information et les individus sont enlevés de la plaque. Toutes les deux semaines la plaque Anglué est remplacée, ainsi que les capsules de phéromones mâles. 3.4. Analyse des échantillons par la méthode RBA (Rapid Biodiversity Assessment) La méthode RBA (Rapid Biodiversity Assessment) a été créée pour faciliter la reconnaissance d'individu sans aller jusqu'à l'espèce. Cette méthode permet de pallier le manque de spécialiste en taxonomie (OLIVER & BEATTIE, 1993; KRELL, 2004; DUELLI & OBRIST, 2005; GUENSER, 2008). Elle a été créée en 1993 par Oliver et Beattie. Elle essaye d’être la plus complète possible et permet de répondre à certaines questions sur la biodiversité. Par contre, n'allant pas jusqu'à l'espèce, la méthode RBA ne permet pas de faire de la biodiversité fonctionnelle (SENTENAC, 2013), c’est-à-dire qu’elle ne permet pas de dire si les individus récoltés sont des nuisibles ou au contraire une biodiversité qui lutte contre les nuisibles (prédateur, parasitisme, etc.). Elle ne permet pas non plus de faire une comparaison entre différents sites. L'identification par la méthode RBA se déroule en laboratoire. Le principe est de reconnaître les individus selon l'ordre auxquels ils appartiennent (myriapode, 26 arachnide, opilion, coléoptères, scorpions, etc.) sans aller au niveau de la famille et de l’espèce. C'est une détermination simplifiée. Une fois l'ordre déterminé, nous classons les individus selon trois critères de détermination : la taille, la couleur, la forme (morphologie). AR.01 CO.01 HY.01 HY.02 CO.02 MY.01 Figure 5 : Tri effectué par la méthode RBA. Photos Andres Jérémy Les classes créés sont des morphotypes (MT) (KRELL, 2004; DUELLI & OBRIST, 2005; GUENSER, 2008; PORTE, 2011; OBRIST & DUELLI, 2010; OLIVER & BEATTIE, 1993). Les morphotypes sont entièrement subjectifs et varient en fonction des individus qui utilisent la méthode RBA. Les morphotypes créés sont identifiés selon un code propre au projet BioDiVine. Il s'agit de prendre les deux premières lettres de l'ordre et de rajouter un numéro. Par exemple le code CO.01 correspond au morphotypes 1 du groupe coléoptère. Afin de se souvenir et d'éviter une collection trop grande de morphotypes, un (voire deux) individu sera conservé dans une tube afin de créer une collection de référence. 27 L’ensemble des échantillons collectés et la collection de référence crée lors du stage sont conservés durant toute la durée du projet BioDiVine dans de l’éthanol à 70 %. Figure 6 : Echantillons pour la collection de référence 3.5. Les indices de biodiversité Une fois la base de données crée (issus de l'identification des dix semaines de relevés) et épurée, les premiers indices de biodiversité étudiés seront : L’abondance, elle correspond aux nombres d'individu total (effectifs) sur chaque piège et type de pièges, pitfall et combi) par semaine et sur la durée de l'expérience. La richesse morphotypique (RMT), c'est le nombre de morphotypes crées lors de l'identification des pots d’échantillonnage. Elle permet d'avoir une idée du nombre « espèces » (ici de morphotypes) présent sur le site d’étude. D'après Gotelli et Colwell, 2001, une courbe d'accumulation de morphotypes permettra de voir si nous avons la courbe qui forme un plateau au bout des 10 semaines. Lorsque le plateau se forme, cela veut dire que nous n’avons pas de nouvelle création de morphotypes. Nous avons atteint potentiellement un aperçu complet de la richesse offerte par le milieu d'étude. 28 Une fois ces indices obtenus, nous pouvons les utiliser dans L’indice de Shannon-Weaver (Shannon & Weaver, 1963). C’est l'indice le plus utilisé dans la littérature et dans les études (Grall & Hily, 2003). L'indice de Shannon-Weaver permet d'établir l'hétérogénéité des morphotypes. Plus l'indice est proche de 1 (H est maximal) quand tous les morphotypes sont répartie équitablement et proche de 0 (H est minimal) quand il y a une espèce dominante. Il est obtenu par la formule suivante : H = - Σ (Pi * ln(Pi)) Pi = Ni/N Ni = nombre d’individus du morphotypes i dans la zone considérée N = nombre total d’individus dans la zone considérée L’indice de Shannon se retrouve souvent suivi par l’indice d’équitabilité (Piélou, 1966), aussi appelé indice équirépartition (Blondel, 1979). Il est obtenu par la formule suivante : J = H / Hmax H, l’indice de Shannon-Weaver Hmax = ln (S), Hmax étant l’indice maximal théorique pour le peuplement S, le nombre total de morphotypes du peuplement (= richesse morphotypique) L'indice d'équitabilité varie entre 0 et 1. Il est maximal quand les morphotypes ont des abondances identiques et il est minimal quand un seul morphotypes domine. 3.6. Analyse de la structure paysagère par cartographie L'analyse du paysage est réalisé par les logiciels SIG (Système d'information Géographique) Arcgis® ou Qgis®. Pour cela, j'ai effectué une vectorisation de l'occupation du sol à partir des ortho-photographies fournie par l'IGN (Institut Géographique National). Elles datent de 2010 pour la zone d'Aloxe-Corton, de 2007 pour Irancy et Pouilly-Fuissé. Le système de projection utilisé est le Lambert 93, projection associée au système géodésique RGF93. 29 L'analyse paysagère s’effectue sur un rayon de 50 m, 100 m, 200 m, 300 m et 500 m autour du piège. 3.7. Traitement SIG : digitalisation des éléments paysagers La position des pièges est obtenue par GPS. Ainsi leur position est géolocalisée sur les ortho-photographies. Pour ma part, j'ai récupéré la couche shape des points de l'année dernière et j'ai digitalisé la zone entre 300 m et 500 m. L’analyse du paysage est réalisée dans un rayon de 500 m maximum autour de chaque piège. Il y a une étude sur des distances intermédiaires : 50 m, 100 m, 200 m et 300 m. Afin de délimiter la zone d'étude, j'ai effectué une opération de buffer sur les points géolocalisés. Au total, je me retrouve avec 5 buffers. L'occupation du sol est divisée en trois couches shapes : Une couche « polygones » pour les éléments surfaciques. Le contour des parcelles est digitalisé afin de créer les grands ensembles de l’occupation du sol. Une couche « polylignes » pour les éléments linéaires tels que les haies, les routes et chemins de terre. Une couche « points » pour les éléments ponctuels tels que les arbres isolés ou les pylônes électriques. Dans la table attributaire associée à la couche créée, chaque polygone, polyligne ou point correspond à une catégorie de la typologie en vigueur pour le projet BioDiVine. Une vérification terrain s'impose afin de vérifier l'exactitude de l'occupation du sol, puisque l’évolution de l'exploitation du terrain est rapide (arrachage de vigne, jeune vigne plantée, mise en jachère, etc.) La vérification s’est effectuée pour la couche shape polygone lors des relevés de terrain pour une zone de 50-100 m autour du piège. J’arrive sur le rayon de 500 m a une exactitude de 80-90% pour l’occupation du sol. Afin pour travailler sur la zone géographique concernée, j'utilise l’outil « intersecter » antre la couche occupation du sol et les buffers (50, 100, 200, 300, 500 m). Cette action permet de découper et de garder les éléments de l'occupation du sol qui m’intéressent. 30 L’espace digitalisé représente environ de 1962.5 ha soit 78.5 ha par piège. Les espaces vacants et non digitalisés tel que les fossés, les tournières ou les bords de parcelles sont définis comme étant de l’espace interstitiel potentiellement aménageable. 3.8. Typologie des éléments paysagers La typologie des éléments paysagers composant l'occupation du sol est commune pour les 7 sites du projet européen. Cela permet une comparaison entre les différents sites. La typologie est décrite dans l'annexe X Pour le site de la Bourgogne, il a été rajouté deux catégories à la typologie : les carrières (« quarrier ») et les collecteurs d’eau (« rainfall collector »). 3.9. Acquisition des variables paysagères À l’aide du logiciel SIG, les valeurs caractérisant l’occupation du sol peuvent être déterminées grâce à la table attributaire : les surfaces des parcelles de vignes (en ha), le nombre d’arbres isolés (numérisés sous formes de points) la longueur des éléments linéaires (haies, routes...) les surfaces vides donnent des indications sur les tournières, les fossés, les bandes enherbées entre parcelle... 3.9.1. Proportion des surfaces des différents milieux du site d'étude C’est la proportion de la surface couverte par un type d'habitat sur l’occupation du sol au sein du site d'étude. PROPType= ( AType / ATot) * 100 Avec AType l’aire d’un habitat et ATot l’aire du paysage 3.9.2. Indice de Shannon paysager pour l'hétérogénéité Concept : L’hétérogénéité du paysage intègre à la fois la composition du paysage, c’est-à-dire le nombre de types d’occupation du sol présents, mais aussi 31 les proportions de ces derniers. C’est une notion plus globale, intégrant les notions de fragmentation et de connectivité, appliquée uniquement au paysage (Burel & Baudry, 2003). Pour le paysage, l'indice de Shannon est calculé de la même manière que pour l'hétérogénéité de la biodiversité. H = - Σ (Pi * ln(Pi)) Plus l'indice est proche de 1, plus les habitats sont dans une proportion identique. Il est généralement suivi de l'indice de Piélou. Il permet de déterminer si le paysage est composé d'habitats avec des surfaces identiques et minimales. 3.9.3. Connectivité (en pourcentage) Calculer la connectivité permet de mettre en avant les interactions d'un habitat avec d'autres habitats. Ici nous allons calculer la connectivité de la vigne. Elle permettra de voir si la vigne a une connectivité faible ou élevé avec les autres habitats présent sur l'étude : forêt, aire urbaine, culture annuelle, etc. Elle est calculée par la formule suivante : C= (périmètre total îlots vignes/périmètre total parcelles vignes) x 100 Plus le ratio est important, plus les parcelles sont proche du milieu naturel et plus le ratio est faible, plus les parcelles sont grandes et les échanges sont faible. 3.9.4. Corrélation de Spearman La corrélation de Spearman (nommée d'après Charles Spearman) est étudiée lorsque deux variables statistiques semblent corrélées sans que les relations entre les deux variable soit affine. Elle permet de repérer des corrélations entre les différents rangs des valeurs. Elle est utilisée lorsque les distributions des variables sont asymétriques. Pour calculer la corrélation de Spearman est calculée avec un niveau de signification de 5 % 32 Les corrélations de Spearman étudiés dans ce rapport sont : la corrélation entre les indices de Biodiversité et le paysage la corrélation entre les surfaces vides et les indices paysagers la corrélation entre l'ordre et le paysage la corrélation entre l’ordre et la surface vide la corrélation entre la connectivité et les indices de biodiversité 33 4. Résultats 4.1. Indice de biodiversité 4.1.1. Abondance et la richesse par piège (Cf. figure et) Sur les 10 semaines de relevés, 31546 individus ont été identifiés sur l’ensemble des 25 sites de piégeage, tous types de piège confondus (« combi » et « pitful »). Les 31546 individus sont répartis dans 844 Morphotypes différents. L’abondance entre les différents sites n’est pas homogène. Elle varie entre 734 pour le piège n°24 et 2672 pour le piège n°20. Il y a deux pièges au-delà de 2000 individus comptabilisé. Ces valeurs s’expliquent par l’éclosion d’un coléoptère (morphotype CO.03) présent dans les cultures annuelles de colza. La richesse en morphotype s’échelonne entre 116 morphotype pour le piège n°22 et 182 pour le piège n°2. La répartition est plus homogène entre chaque piège. D’après les graphiques, je ne peux pas établir de lien entre l’abondance et la richesse du piège. Puisque si nous regardons bien le piège n°12 à une abondance plus importante que le piège n°11 et par contre une richesse plus faible. Abondance par piège 3000 2672 PouillyFuissé 2500 1821 2000 1815 1497 1500 1050 1000 871 884 1148 1093 856 1571 1414 845 828 1475 1299 1154 1088 938 883 Paysage de 1293 Corton 1386 820 734 Irancy 500 Trap25 Trap24 Trap23 Trap22 Trap21 Trap20 Trap19 Trap18 Trap17 Trap16 Trap15 Trap14 Trap13 Trap12 Trap11 Trap10 Trap9 Trap8 Trap7 Trap6 Trap5 Trap4 Trap3 Trap2 0 Trap1 Abondance 2111 Pièges Figure 7 : Abondance par pièges 34 Richesse par piège 200 187 180 140 142 134 149 156 158 145 139 142 140 167 152 138 120 164 Pouilly153 Fuissé 172 154 155 144 140 128 121 116 120 Paysage de Corton 100 80 60 Irancy 40 20 Trap25 Trap24 Trap23 Trap22 Trap21 Trap20 Trap19 Trap18 Trap17 Trap16 Trap15 Trap14 Trap13 Trap12 Trap11 Trap10 Trap9 Trap8 Trap7 Trap6 Trap5 Trap4 Trap3 Trap2 0 Trap1 Richesses 160 166 Pièges Figure 8 : Richesse par pièges 4.1.2. Abondance et richesse au cours du temps (Cf. figure et) Durant les 10 semaines de relevé, l’abondance subit une fluctuation. Elle varie entre 1170 individus pour la semaine 21 et 7310 individus pour la semaine 16. Cette fluctuation peut être due au changement de température. Comme nous pouvons le voir à l’Annexe X, après la semaine 21, la température a chuté de 10 degrés. La température a commencé à avoir une évolution positive et régulière après la semaine 21 La fluctuation de la richesse est différente. Elle varie entre 221 morphotypes pour la semaine n°21 et 357 pour la semaine n°24. L’évolution des deux courbes ne suit pas le même schéma. La courbe de l’abondance diminue après la semaine 16 puis remonte à partir de la semaine 21, alors que la courbe de la richesse a une forme en dentition dès la semaine 16. Elle commence par une augmentation et fini par une diminution du nombre de morphotype. Je confirme ce que j’ai dit précédemment, je ne peux pas déceler de lien entre l’abondance et la richesse en morphotype. De plus, si nous observons bien la courbe d’échantillonnage au cours du temps, nous n’avons pas atteint de plafond (Cf. figure et). Ce qui nous laisse sousentendre que si la période d’échantillonnage était rallongée, de nouveau morphotype serait apparue. 35 Abondance au cours des 10 relevés 8000 7310 abondance 7000 6000 4629 5000 3927 3111 4000 2854 2234 3000 1996 1977 2000 2338 1170 1000 0 Durée de l'échantillonnage Figure 9 : L’abondance en fonction de la durée de l’échantillonnage Richesse au cours des 10 relevés 400 350 Richesse 300 250 296 260 357 345 320 286 280 334 261 221 200 150 100 50 0 semaine semaine semaine semaine semaine semaine semaine semaine semaine semaine 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 Durée des l'échantillonnage Figure 10 : la richesse en fonction de a durée de l’échantillonnage 36 Richesse Effort d'échantillonnage 900 800 700 600 500 400 300 200 100 0 809 641 492 661 710 844 740 547 Total cumulatif 379 260 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Durée de l'échantillonnage Figure 11 : courbe d’effort d’échantillonnage 4.1.3. Abondance et richesse par taxon Lors de l’étude 2013, j’ai dénombre 844 morphotypes répartie dans 19 ordres différents (Cf. Annexe). Il y a trois ordres qui ressortent lors de l’expérience. Il y a les Coléoptères (coléoptera) avec 212 MT (soit 26% des ordres), les hyménoptères (hymenoptera) avec 156 MT (soit 19%) et les diptères (diptera) avec 138 MT (soit 16%). Nous retrouvons d’autre ordre de moindre importance, comme les arachnides, les hétéroptères et les homoptères avec respectivement 92 MT (11%), 98 MT (12%) et 4 MT (5%). Les 13 autres ordres que je n’ai pas cités ont moins de 30 morphotypes différent voir qu’un seul morphotype comme l’ordre des Raphidiidaes (Cf. Annexe). Pour l’abondance, nous retrouvons les trois ordres précédents qui sont les plus représentés. Les coléoptères est l’ordre le plus représenté en abondance avec 12512 individus soit 39,66%, suivi par les diptères avec 7696 individus (24.4%) et les hyménoptères avec 5422 individus (17.2%). Les autres ordres sont inférieurs à 5% de la population totale. 37 Richesse en pourcentage par ordre Orthoptera Lepidoptera 2% 3% Autres 6% Aranea 11% Hymenoptera 19% Homoptera 5% Coleoptera 26% Heteroptera 12% Diptera 16% Figure 12 : La richesse en morphotype en fonction des ordres 4.2. Indice paysager 4.2.1. Richesse paysagère (Cf. Annexe) Sur le site d’étude, il y a deux types d’habitat qui domine le paysage : La vigne avec 62.8% qui représente 956993,471 ha La forêt avec 19.56% représentant 108064,423 ha Les autres habitats représentent respectivement moins de 5% de la surface d’occupation du sol. 4.2.2. Connectivité de la vigne Le résultat de la connectivité est le suivant : Tableau 1 : La connectivité de la vigne périmètre vineyard îlot 679632,329 périmètre vineyard Connectivité 956993,471 71,01744678 Sur l’ensemble du site d’étude, la connectivité de la vigne est en moyenne de 71% (Cf. Figure). Ce résultat veux dire les 2 tiers des bords extérieurs des îlots de vigne sont en contact avec les milieux naturels. 38 Donc les échanges entre la vigne et les autres habitats sont important et fréquent. 4.3. Corrélation de Spearman Le but du projet est de déterminer si le paysage a une influence sur la biodiversité. Pour cela, j’ai utilisé la corrélation de Spearman, avec un indice de dispersion de 5 %. Il permet de mettre en avant l’existence d’un lien entre deux valeurs mais elle ne prouve pas l’existence de ce lien. Pour le prouver, il faut mettre en place d’autre expérience. Il existe deux effets significatifs dans la corrélation de Spearman : Une corrélation positive : les deux variables évoluent dans la même manière. Si une variable augmente, l’autre variable augmente. Une corrélation négative : les deux variables évoluent différemment. Quand une variable augmente, l’autre variable diminue. Pour calculer la corrélation de Spearman, j’ai utilisé le logiciel XLStat. Pour les tableaux suivant, j’ai gardé uniquement les variables avec des valeurs significatives. Cela ne veut pas dire que les autres variables paysagères n’ont pas de lien avec la biodiversité mais elles restent moins importantes que celles retenues. 4.3.1. Relation entre indice biodiversité et paysage (Cf. Annexe) Tableau 2 : Corrélation entre les indices de Biodiversité et les surfaces de la structure paysagère Variables forest B 500 orchard B 500 scrubland B 500 vineyard B 500 dirt_road B 500 sealed_road B 500 annual_crop_field B 300 forest B 300 orchard B 300 vineyard B 300 dirt_road B 300 annual_crop_field B 200 forest B 200 orchard B 200 vineyard B 200 Abondance -0,111 -0,344 -0,493 0,363 -0,382 0,609 -0,389 -0,170 -0,302 0,434 -0,223 -0,389 -0,291 -0,302 0,485 Richesse 0,223 -0,462 -0,233 0,006 -0,357 0,287 -0,419 0,203 -0,444 -0,003 -0,480 -0,419 0,115 -0,444 0,041 Shannon 0,398 -0,052 0,419 -0,425 0,230 -0,444 0,233 0,463 -0,087 -0,492 -0,039 0,233 0,544 -0,087 -0,536 Equitabilité 0,200 0,230 0,458 -0,385 0,413 -0,504 0,425 0,246 0,177 -0,438 0,175 0,425 0,376 0,177 -0,515 39 dirt_road B 200 low_wall B 200 forest B 100 garden B 100 dirt_road B 100 sealed_road B 100 -0,415 0,560 -0,373 0,330 -0,382 0,609 -0,066 0,197 -0,022 0,471 -0,357 0,287 0,297 -0,411 0,485 -0,183 0,230 -0,444 0,310 -0,503 0,455 -0,330 0,413 -0,504 Le tableau est le résultat de la corrélation entre les surfaces de la structure paysagère sur les rayons de 50, 100, 200, 300 et 500 m autour des pièges et les indices de biodiversité : l’abondance, la richesse, l’indice de Shannon et d’équitabilité. Il y a aucune corrélation significative sur un rayon de 50 m donc j’ai gardé aucunes variables de se rayon. L’indice de Shannon a une corrélation à hauteur de 39.8 % à 500 m, de 46.6 % sur 300 m, 54.4 % sur 200 m et de 48.5 % à 100 m avec l’habitat forêt. Il y a un lien qui existe entre la forêt et la diversité en arthropodes mais plus l’habitat « forêt » est important plus le lien potentiel diminue et son influence sur la diversité aussi. L’habitat « friche arbustive » a aussi une corrélation positive avec la diversité en arthropodes. Par contre, elle a un effet identique sur l’équitabilité. Plus la surface en friche arbustive est importante, plus la diversité en arthropodes sera répartie de manière homogène sur la friche. Par contre, les habitats verger et culture annuelle est anti-corrélé avec la richesse en morphotypes des arthropodes Les murets sont corrélés avec l’abondance en arthropode. Il faut mettre ce lien avec la composition des murets. Ceux qui sont situé sur les sites d’étude sont majoritairement construits en pierre sèche. Par contre, l’habitat muret est anti corrélé avec les indices de Shannon et d’équitabilité. Ce qui veut dire qu’il favorise le nombre d’individu mais l’augmentation des surfaces en muret a pour effet de diminuer la richesse en arthropode. Le résultat surprenant de la corrélation des chemins de terre avec l’abondance peut être dus à la présence de bande d’enherbement et que le sol n’est pas travailler 40 sur les bordures des chemins. Avec la vigne, les chemins de terre sont anti-corrélé avec la diversité et la répartition homogène des arthropodes. 4.3.2. Relation entre indice biodiversité et surface vide Tableau 3 : Corrélation entre les surfaces vides et les indices de biodiversité Variables surface vide 500 surface vide 300 surface vide 200 surface vide 100 surface vide 50 Abondance -0,011 -0,058 0,174 0,045 0,068 Richesse 0,263 0,247 0,423 0,514 0,407 Shannon 0,061 0,165 0,072 0,292 0,138 Equitabilité -0,063 0,031 -0,140 -0,013 -0,105 Les surface vide ont une corrélation positive signification jusqu’à un rayon de 200 m. Au-delà, les surface vide ont moins d’effet sur la richesse en arthropode. Parallèlement, elles n’ont pas l’air d’avoir un effet positif ou négatif sur les autres indices de la biodiversité. 4.3.3. Relation entre ordre et paysage Tableau 4 : Corrélation entre les arthropodes et la structure paysagère Variables annual_crop_field B 500 buildings B 500 fallows B 500 forest B 500 meadow B 500 orchard B 500 picnic_area B 500 scrubland B 500 vineyard B 500 dirt_road B 500 low_wall B 500 sealed_road B 500 buildings B 300 forest B 300 orchard B 300 uprooted_plots B 300 urban_area B 300 vineyard B 300 low_wall B 300 buildings B 200 fallows B 200 Ar -0,010 0,493 0,482 0,255 0,374 -0,061 -0,422 0,117 -0,264 0,081 -0,305 0,206 0,453 0,218 -0,033 0,034 -0,121 -0,325 -0,198 0,399 0,012 Co 0,017 -0,411 -0,236 0,087 -0,348 0,054 0,356 -0,227 0,043 -0,165 0,231 0,429 -0,164 0,066 0,086 -0,425 0,003 0,157 0,159 -0,274 -0,010 Di -0,338 -0,189 -0,265 -0,015 -0,415 -0,465 0,448 -0,442 0,284 -0,210 0,596 0,415 -0,114 -0,056 -0,457 -0,184 0,199 0,265 0,688 -0,052 -0,273 He -0,146 0,115 -0,050 0,250 0,018 -0,031 0,233 0,055 -0,142 0,082 0,110 0,035 0,260 0,203 0,018 -0,141 0,173 -0,099 -0,121 0,223 0,087 Ho -0,218 -0,146 -0,354 -0,039 -0,295 -0,353 0,277 -0,055 0,191 -0,002 0,301 -0,192 -0,212 0,087 -0,356 -0,266 0,218 0,084 0,602 -0,029 -0,184 Hy -0,148 0,188 -0,195 0,094 -0,111 -0,427 0,112 -0,215 0,194 -0,058 0,214 0,050 0,106 -0,021 -0,433 0,054 0,215 0,200 0,170 0,169 -0,406 Le 0,069 0,068 0,136 0,295 0,240 -0,005 0,052 0,043 -0,200 -0,425 -0,282 0,101 0,351 0,291 0,039 0,027 -0,479 -0,151 -0,318 0,097 -0,076 Or 0,442 -0,059 0,181 0,621 0,211 0,473 0,044 0,412 -0,718 0,282 -0,155 -0,182 0,042 0,626 0,472 -0,143 -0,081 -0,625 -0,418 0,055 0,435 41 forest B 200 meadow B 200 orchard B 200 urban_area B 200 vineyard B 200 dirt_road B 200 hedgerow B 200 low_wall B 200 sealed_road B 200 fallows B 100 garden B 100 meadow B 100 orchard B 100 dirt_road B 100 low_wall B 100 sealed_road B 100 vineyard B 50 low_wall B 50 0,298 0,447 -0,033 0,072 -0,355 0,172 -0,187 -0,221 -0,004 0,012 0,471 0,363 -0,042 0,081 -0,305 0,206 -0,161 -0,360 -0,107 -0,024 0,086 -0,223 0,236 -0,718 0,277 0,580 0,464 -0,010 0,229 0,348 0,155 -0,165 0,231 0,429 0,163 0,025 -0,083 0,030 -0,457 0,031 0,181 -0,417 0,091 0,642 0,137 -0,273 0,427 0,028 -0,371 -0,210 0,596 0,415 0,023 0,341 0,085 0,243 0,018 0,042 0,086 0,146 0,015 -0,154 0,111 0,087 0,045 0,442 0,002 0,082 0,110 0,035 -0,331 0,211 0,115 -0,125 -0,356 0,013 0,001 -0,136 0,202 0,403 -0,115 -0,184 -0,187 -0,169 -0,360 -0,002 0,301 -0,192 -0,119 0,434 -0,042 -0,060 -0,433 0,106 0,204 0,109 0,035 0,136 -0,043 -0,406 0,090 -0,075 -0,292 -0,058 0,214 0,050 -0,018 0,381 0,180 0,246 0,039 -0,532 0,030 0,057 -0,081 -0,136 0,168 -0,076 0,038 0,456 0,111 -0,425 -0,282 0,101 -0,273 -0,230 0,443 0,243 0,472 -0,109 -0,491 -0,322 0,459 -0,157 0,077 0,435 0,046 0,270 0,422 0,282 -0,155 -0,182 0,487 -0,179 Le tableau présente les résultats de la corrélation entre les principaux ordres d’arthropodes et la structure paysagère des sites d’étude. Les orthoptères sont corrélés avec les habitats haies, cultures annuelles, les friches, les prairies et les vergers. Par contre, ils sont anti-corrélés avec la vigne et les murets. Donc plus la surface en vigne est important, moins nous aurons des orthoptères. Les hyménoptères et les diptères sont corrélés pour les vergers. Les murets et les routes en terre sont corrélés avec les coléoptères et les diptères. C’est peut être dus à la végétation présent autours des chemins en terre et des murets. De plus, les murets peuvent jouer un rôle de protection pour les arthropodes (ici, surtout avec les coléoptères). Pour les araignées, la corrélation est avec les habitats prairies, jardins et bâtiments. La corrélation avec l’habitat bâtiment peut s’expliquer grâce à la présence de jardin autour du bâtit. Les hétéroptères et les lépidoptères sont uniquement corrélés avec l’habitat prairie. 42 Les résultats de la corrélation entre les ordres des arthropodes et la structure paysagère montre qu’il n’y pas un type d’habitat qui convient à tous les arthropodes. Pour avoir une grande diversité d’arthropode, il faut une structure paysagère diversifiée. 4.3.4. Relation entre ordre et surfaces vides Tableau 5 : Corrélation entre les ordres et les surfaces vides Variables surface vide 500 surface vide 300 surface vide 200 surface vide 100 surface vide 50 Ar 0,091 0,125 0,420 0,327 0,193 Co -0,411 -0,378 -0,078 -0,195 -0,245 Di 0,052 0,033 0,289 0,093 -0,008 He -0,045 -0,091 -0,121 -0,044 0,182 Ho 0,066 0,190 0,202 0,185 0,206 Hy 0,244 0,223 0,357 0,022 0,016 Le -0,064 0,006 -0,002 0,360 0,285 Or -0,536 -0,394 -0,097 -0,230 -0,527 Il y a uniquement une corrélation positive entre l’ordre des araignées et les surfaces vides sur un rayon de 200 m. Malgré tout, les lépidoptères et les hyménoptères ont une corrélation positive et proche de celle des araignées même si elles ne sont pas significatives. 4.3.5. Relation entre la connectivité et les indices Tableau 6 : Corrélation entre la connectivité de la vigne et les indices de biodiversité Variables Connectivité Abondance -0,462 Richesse 0,014 Shannon 0,467 Equitabilité 0,455 Le tableau présente le résultat de la corrélation de Spearman entre la variable de la connectivité de la vigne et les indices de biodiversité des arthropodes. Les indices de Shannon et d’équitabilité sont corrélé avec la connectivité de la vigne. Donc plus la vigne n’a d’interface avec les milieux naturels et semi-naturel, plus la diversité et la répartition équitable des arthropodes est importante. Parallèlement la connectivité a un effet négatif sur l’abondance des arthropodes. 43 5. Discussions 5.1. L’analyse paysagère 5.2. La période d’échantillonnage La durée de l’échantillonnage a duré 10 semaines, d'avril à juin. En théorie, à partir d'une période de 7 semaines, l'échantillonnage est considéré comme fiable et représentatif des individus de l'ensemble de la population (Duelli et Obrist, 2010). La saison choisie pour l'échantillonnage semble adaptée au cycle de vie des arthropodes pour répondre sur un délai de courte durée comme pour mon stage. Malheureusement, comme on le voit sur la courbe d’échantillonnage, nous n'avons aucun palier qui se forme à la fin des relevés. De nombreux ordres ont commencés à apparaître sur la fin de la période de prélèvement : Orthoptère, Lépidoptère. Pour ces deux ordres, lors de l'identification, je n'avais des individus au stade larvaire (lépidoptère) ou juvénile (Orthoptère). La variation en abondance de la population peut être expliqué en fonction des conditions météorologique. Durant la période d'échantillonnage, une période pluvieuse et froide a eu lieu. Si nous comparons le graphique des températures et la pluviométrie nous avons une certaine concordance entre la température et l'abondance en arthropodes. (graphique abondance + température+ tableau de corrélation). La période d'échantillonnage mériterai qu'elle d’être étendue à la période estivale (au moins jusqu'à fin juillet) afin d'atteindre le palier de la courbe de saturation. 5.3. La méthode RBA Comme il a été montré par les études scientifiques de Duelli et Obrist (1999, 2003, 2005 et 2010) et mentionné dans les rapports des stagiaires des années précédentes (Q. Deschamp, P. Tolle, Y. Lefort,2012 et B. Porte, 2011), la méthode 44 RBA conserve une rigueur scientifique et les marges d'erreur dus au biais de la méthode sont acceptables. C'est une méthode permettant l'acquisition de données sur une durée courte. Elle est accessible à des non-initiés à l'entomologie. Par conséquent, la méthode RBA est peu coûteuse. La méthode RBA est une méthode scientifique simplifiée. Il lui est reconnu certaines erreurs et limites. La qualité des données peut être remise en cause. La seule certitude des informations concernant les arthropodes est l'ordre des morphotypes. Des erreurs sont dues à la subjectivité de la personne utilisant cette méthode. Deux effets sont admis par le protocole RBA : L'effet « lumping » : il rassemble des individus morphologiquement « identique »mais d'espèces différentes dans le même morphotypes. L'effet « splitting » : il dissocie des couples morphologiquement différents d'une même espèce (dimorphisme sexuel) dans des morphotypes différents. Pour limiter les erreurs, nous ne considérons pas le stade larvaire des arthropodes où l'aspect est différent de celui de l'adulte. Nous avons donc considéré uniquement le stade adulte. La limite du protocole RBA est sa portée d'utilisation. L'identification s’arrête à l'ordre et ne permet pas de faire de l’écologie fonctionnelle. L'ordre d'un arthropode ne nous donne aucune information sur l’écologie du morphotype. À aucun moment, nous pouvons dire si le morphotype est un auxiliaire de culture (prédateur, parasite, etc.), ou un nuisible (cicadelle, cochylis, eudémis, etc.) de la vigne (l'habitat de l'étude). Par conséquence, la corrélation avec la structure paysagère ne permettra pas de dire quel habitat favorise les auxiliaires de culture ou les nuisibles. C'est en général, ce qui intéresse les viticulteurs au niveau de l'aménagement autour de ses vignes. Même s'il veut participer à la biodiversité, il préférera une diversité qui ne détruira pas ses vignes ou sa récolte. 45 Le système de piégeage utilisé lors de l’étude est un piégeage passif. C'est le plus simple d'utilisation mais qui comporte un petit caractère sélectif. Tout d'abord par sa composition : La couleur jaune de l’entonnoir favorise les arthropodes attiré par cette couleur. Puis les plaques en plexiglas sont efficaces sur les arthropodes mobiles et rapides comme les hyménoptères et les coléoptères (pourcentage respectif des ordres) mais reste d'une efficacité très faible sur les lépidoptères. (Pourcentage de l'ordre) Puis par la position des pièges : ils sont immobiles. Le nombre d'arthropodes varie en fonction de ce qui passe exactement a ce niveau. Cela veut dire de nombreux morphotypes ne sauront pas toucher par le piège. 5.4. La cartographie L'occupation du sol est effectuée par interprétation des orthophotographies. La détermination des éléments de la structure paysagère dépend de la qualité des photos et des éléments visibles. De nombreux éléments comme des murets ne sont pas visibles sur les photos. Ils sont recouverts par de la végétation. La date des photos ne permet pas d'avoir une carte correcte. L'occupation du sol a une évolution rapide en fonction des cultures et de l’expansion urbaine. D'une année à l'autre, l'urbanisation gagne du terrain, des parcelles de vigne sont arrachées ou replantées, la rotation des cultures peut faire passer une parcelle cultivée à une jachère, etc. C'est pour cela qu'une vérification terrain est obligatoire. Par manque de temps, elle ne peut pas être effectuée correctement sur les 500 m de rayon de chaque piège. Elle fut vérifiée lors des relevés sur un rayon de 50-100 m. Pour avoir une carte correcte sur tout le site d’étude, il faudrait accorder du temps afin de relever chaque arbre isolé, chaque muret ou changement de culture. Malgré cela, après la vérification du terrain effectué, la marge d'erreur calculée est acceptée par le protocole. 46 La typologie crée pour le projet Biodivine permet de répondre a un maximum d'habitats communs à chaque site participant. Il est prévu aussi qu'il peut être rajouté des types d'habitat « spécifique » à une région d’étude comme l'habitat « quarrier » pour la Bourgogne. La typologie pèche par la précision qui caractérisé chaque type d'habitats et laisse une grande marge de manœuvre à la subjectivité de l'individu. Cela influe sur la surface totale de chaque habitat, de leurs effets sur la biodiversité et de l'interprétation qui peut être effectué. 47 Conclusion 48