Les Steppes
"Quand les Hordes voyagent, l'herbe a peur de repousser."
Territoire gigantesque aux peuplades assez différentes, peu de gens sont capables de décrire l’histoire
des Steppes sans user de raccourcis et de stéréotypes réducteurs de la diversité qu’elle a toujours abritée.
Parmi les éléments notables de l’histoire de cette immense terre en grande partie désolée, certains sont
considérés comme d’une importance telle qu’ils ont affectés de plus ou moins loin tous les peuples qui y
vivaient alors.
Tout d’abord, leur foi semble avoir été de tout temps tournée vers les esprits. Ainsi, parmi les
cultes anciens, le Chamanisme fut le culte des Steppes par excellence, les différentes tribus vénérant
tours à tours des éléments quotidiens comme la pluie le vent, le feu ou les arbres à travers les esprits qui
les entouraient.
Ensuite, le climat, qui sur ce vaste territoire a toujours été rude : des hivers extrêmement froids
et longs, et des été très pluvieux. Le peuple, qui en est victime au quotidien aurait une certaine
propension, lui aussi, à une certaine rudesse dans ses contacts avec autrui. Souvent peu loquace et assez
rustres, le steppard typique se remarque donc de loin pour son peu de manières, voir par sa tenue.
Enfin, pendant des siècles, le peuple des Steppes vécut en tribus de tailles variables : grandes
tribus de guerriers nomades cheminant à cheval, hameau de fermiers isolés vivant avec quelques bêtes
laissées librement en pâturage, petits groupes de mercenaires se déplaçant en fonction du travail.
Dépourvu d’un organe souverain centralisé, les hordes s'affrontèrent durant des générations.
Guidés par les Chamans, ils pratiquent diverses variantes de vénération de la nature et de ses
expressions, les éléments.
Cependant, les Steppes ne restèrent pas toujours un territoire morcelé. Perdant et récupérant
tour à tour des sections de territoire, une douzaine de seigneurs de guerre notables se disputaient le
contrôle de la région pour les ressources des communautés fermières et l'allégeance des clans nomades,
visant chacun à terme la conquête de l'Empire de l'Ouest, plus riche et au climat plus hospitalier. L'un
de ces seigneurs, Telhugan, se différenciait de ses concurrents en cela qu’il ne dévastait pas
systématiquement sur son passage toutes les tribus qu’il vainquait, au contraire il leur proposant de créer
un Empire des steppes avec leur aide.
Telhugan n'était à l’origine qu'un fils de pêcheur de l'Est, mais il devint ce grand chef de guerre, aimé
des hordes et parvint à obtenir, de la voix même des autres Seigneurs, la paix sur tout l'Empire des
Steppes: les plateaux d'Oulan, les Terres Kosak et les Monts Kazeï. Il fut proclamé
Khagan
, chef des
chefs. Ceci fut l'avènement de l'âge d'or des Steppes ou « la paix de Telhugan ».
Lorsqu’une grande période de sécheresse s’étendit sur le Steppes, réduisant encore leurs
chances de survie, un vent de changement souffla sur tout le territoire et Telhugan décida qu’il était
temps pour son fier peuple de prendre ce qui lui appartenait de plein droit : de bonnes terres où ils
pourraient s’installer, dans l’Ouest. Il envoya des émissaires à ses voisins du Kaizerreich pour faire part
de la requête de son peuple. Malheureusement, sous prétexte que le remplaçant de l’Empereur
précédent n’avait pas encore été désigné, l’Ouest renvoya aux Steppes un avis négatif en attendant que
leur situation se clarifie. Ce fut un signe pour Telhugan qui y vit une chance de dérober sous leurs yeux
le trône de l’Empereur tout en donnant une terre aux siens.
Ils partirent donc vers l’Ouest mais le trajet fut difficile et les chariots et les chevaux ne
terminèrent pas nombreux le chemin à travers la montagne. Malgré cela, le Khagan était à la tête d’une
troupe énorme de féroces guerriers des steppes et, pensait-il, nul ne pourrait les arrêter. Une fois les
premières lignes de défenses enfoncées, la troupe se dispersa quelque peu et partit piller à droite à
gauche dans les villes et villages les plus proches. Ainsi que l’avait commandé Telhugan, ils se réunirent
le matin du troisième jour pour poursuivre leur progression à l’intérieur des terres. Au terme du
cinquième jour de conquête, Telhugan se rendit compte qu’un tiers de ses troupes environ s’étaient
égaillées parmi les villages et hameau qu’ils avaient rencontrés jusqu’alors mais il poursuivit sa route.