Une croissance économique généralement plus soutenue

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Septembre 2015
Une croissance économique généralement plus soutenue en 2016-17 que 2015 pour
les provinces
Depuis la publication de l’édition printanière de l’Observateur provincial, les forces macroéconomiques influençant la performance des
provinces ont continué d’évoluer. D’abord, le prix des matières premières a poursuivi sa descente, accentuée entre autres par la perte de
vitesse de l’économie chinoise. Par contre, la persistance de la vigueur américaine est susceptible de porter fruit davantage. De son côté, la
devise s’est nettement dépréciée et procurera un effet stimulateur.
Au bout du compte, cette nouvelle édition de l’Observateur provincial inclut un bon nombre de révisions à la baisse de nos pronostics. Nous
nous attendons maintenant à ce que les provinces pétrolières de l’Alberta, de Terre-Neuve-Labrador et de la Saskatchewan soient tout près
du point de stagnation en 2015, suivi d’une légère amélioration pour 2016-17. Au Québec, la croissance économique avoisinera la moyenne
nationale en 2015 à 1,3 % et 1,5 % pour 2016 et 2017, plutôt que les 1,9 % prévus
Croissance annuelle moyenne - PIB réel
antérieurement. La plus grande fragilité des conditions économiques en Chine nous
1,0
amène aussi à réviser à la baisse nos pronostics pour la Colombie-Britannique. Pour
Alberta
1,3
sa part, l’Ontario restera selon nous la principale locomotive au pays dans les années à
Sask.
venir, avec une croissance se rapprochant de 2,5 %, tout comme le Manitoba. Dans la
2,2
C.B.
région de l’Atlantique, la Nouvelle-Écosse tirera son épingle du jeu avec une expansion
2,3
Manitoba
2015-17
avoisinant 2,0 %, alors que l’Île-du-Prince-Édouard et le Nouveau-Brunswick sont en
1,6
Canada
voie d’enregistrer une croissance plus lente.
1,4
2003-14
Québec
Comme lors des éditions précédentes, cet Observateur provincial élabore sur la
situation économique de chaque région dans les sections suivantes. L’ensemble de
nos prévisions pour 2015, 2016 et 2017 est disponible dans les tableaux à la page 9.
Québec : Une majorité d’industries enregistrent une
croissance modeste
Débutons notre tour d’horizon de cet Observateur provincial par le Québec. Au
printemps dernier, nous prévoyions que le PIB réel québécois allait progresser de
1,9 % en 2015 et en 2016. Or, bien que la croissance économique demeure au rendezvous, celle-ci ne s’accélèrera probablement pas en 2015 par rapport à l’an dernier.
Nous envisageons maintenant un rythme de croissance du PIB réel de 1,3 % pour
2015, semblable à 2014 (1,4 %). Pour 2016 et 2017, nous tablons sur une croissance
de 1,5 %.
Notre nouveau pronostic s’appuie sur l’analyse des 20 principales industries de
l’économie québécoise. En résumé, nous notons une timide étendue de la croissance
parmi les différentes sphères d’activité, même si les forces cycliques sont
généralement favorables (demande américaine vigoureuse, faible prix du pétrole et de
la devise).
2,3
Ontario
1,0
Atlantique
0,0
0,5
1,0
1,5
2,0
2,5
3,0
3,5
Sources: Statistique Canada, VMBL Rech. écon. et stratégie
Répartition des 20 principales industries de l'économie
du Québec, selon leur rythme de croissance annuelle
14
12
10
8
8
6
6
6
4
2
0
1998-2003
2004-2008
2009
2010-2014
secteurs en contraction
secteurs en croissance modeste (0 à 2%)
secteurs en forte croissance (2% et +)
2015
Source: Institut de la Statistique du Québec, VMBL Rech. écon. et stratégie
D’abord, il y a présentement plus de secteurs que de coutume qui sont en mode
contraction au Québec, soit six sur vingt (voir graphique; en moyenne, environ quatre industries ne participent pas à l’expansion). Parmi ces
six industries, le constat qui retient le plus notre attention est le recul prononcé de l’activité dans le secteur de la construction par rapport à
l’an dernier. Jusqu’ici, ce fléchissement exerce une ponction plus significative sur la croissance du PIB réel en 2015 (-0,2 %) que tout autre
secteur. L’essoufflement de la construction résidentielle est un secret de polichinelle. Par exemple, les mises en chantier devraient terminer
l’année sous la barre des 35 000 unités pour la première fois depuis 2001, résultat d’une demande plus faible pour des logements neufs qui a
mené parallèlement au report ou à l’annulation de quelques projets de condos.
Le présent document est publié à titre d’information seulement. Il ne doit pas s’interpréter comme un guide de placement ni comme une offre de vente ou une sollicitation d’achat des titres qui y sont mentionnés. L’auteur est un employé de Valeurs
mobilières Banque Laurentienne (VMBL), une filiale en propriété exclusive de la Banque Laurentienne du Canada. L’auteur a pris toutes les mesures usuelles et raisonnables pour vérifier si les renseignements qui figurent dans le présent document
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partie, ne peut être distribué, publié, mentionné ou reproduit de quelque manière qui soit sans le consentement écrit préalable de Valeurs mobilières Banque Laurentienne.
Il s’agit d’un mal pour un bien, dans la mesure où les inventaires de condos neufs demeurent passablement élevés dans la région de
Montréal, où le taux de chômage est le plus élevé parmi les principaux centres urbains du pays (8,9 % en juillet). Même si le marché de la
revente a été plus dynamique dernièrement, il n’est pas plus tendu, puisqu’il y a également plus de nouvelles inscriptions. Ainsi, les prix
demeurent stables. Il y a aussi des signes de relâchement dans le marché locatif. Le taux d’inoccupation moyen dépasse la barre des 3 %
dans toutes les principales villes du Québec et les loyers mensuels des appartements n’augmentent que très peu.
Ainsi, nous sommes d’avis que la tendance démographique contribue généralement à
ralentir la croissance dans plusieurs secteurs d’activité, et que les forces cycliques
favorables actuellement en place n’arrivent pas à renverser cette lourde tendance. En
d’autres termes, la légère diminution du bassin de main-d’œuvre
(15-64 ans) empêche la propagation d’une expansion vigoureuse parmi l’ensemble des
secteurs. C’est ainsi qu’il nous paraît de plus en plus envisageable que le Québec se
dirige vers des années où la croissance se situera entre 1,0 % et 1,5 % plutôt que
2,0 %. Somme toute, l’économie du Québec performe bien dans les circonstances. À titre comparatif, durant la période où l’économie québécoise affichait une croissance
soutenue, à la fin des années 90 et au début des années 2000, 14 industries sur 20
enregistraient une croissance supérieure à 2 % (voir graphique à la page 1). Enfin, cette
tendance démographique contribue à accroître l’écart entre la croissance du PIB réel au
Québec et celle de ses deux partenaires principaux, l’Ontario et les États-Unis. En effet,
pour une deuxième année consécutive en 2015, la croissance du PIB réel ontarien et
américain sera près de 1,0 point de pourcentage supérieur à celle du Québec.
100
95
Construction résidentielle
Biens ex. constr. résidentielle
Services
90
mai-15
janv.-15
mai-14
sept.-14
janv.-14
mai-13
sept.-13
janv.-13
mai-12
sept.-12
janv.-12
mai-11
sept.-11
janv.-11
mai-10
sept.-10
85
janv.-10
Également, nous dénombrons huit secteurs dont la croissance est positive, mais
relativement modeste (entre 0 % et 2 %). Parmi ceux-ci, le commerce de détail, dont la
croissance est négativement affectée par la popularité du commerce électronique et par
le fait que les retraités, de plus en plus nombreux, dépensent moins après avoir quitté le
marché du travail.
PIB réel par industrie au Québec
Indice Jan. 2013 =100
105
Source: Institut de la Statistique du Québec, VMBL Rech. écon. et stratégie
Unités multirésidentielles
dans la région de Montréal (en milliers)
25
20
mises en chantier (annualisé, éch de gauche)
4,0
unités complétées, non absorbées
3,5
3,0
2,5
15
2,0
10
1,5
1,0
5
0
0,5
1992 - Jan
1993 - Feb
1994 - Mar
1995 - Apr
1996 - May
1997 - Jun
1998 - Jul
1999 - Aug
2000 - Sep
2001 - Oct
2002 - Nov
2003 - Dec
2005 - Jan
2006 - Feb
2007 - Mar
2008 - Apr
2009 - May
2010 - Jun
2011 - Jul
2012 - Aug
2013 - Sep
2014 - Oct
Ceci dit, un autre point marquant de notre analyse du PIB réel par industrie est que,
d’année en année, nous observons une augmentation du nombre de secteurs dont la
croissance est modeste (de 0 % à 2 %) et une diminution des secteurs dont la
croissance est vigoureuse (supérieure à 2 %). Depuis le début de 2015, nous
dénombrons seulement six secteurs dont la dynamique de croissance en variation
annuelle est supérieure à 2 %, dont les secteurs du transport et du commerce de gros
qui bénéficient de la demande américaine (voir graphique). Cela témoigne que les
exportations internationales continuent d’être le principal contributeur à l’expansion
économique du Québec.
0,0
Source: SCHL, VMBL Recherche économique et stratégie
Taux de chômage
Ontario : Le principal moteur de croissance au pays
12
L’Ontario sera selon nous la principale locomotive de croissance économique
canadienne dans les années à venir. L’économie de la plus grande province du pays a
connu, comme les États-Unis, une brève stagnation au premier trimestre de 2015 en
partie en raison de conditions météorologiques défavorables. Cette perte de vitesse
temporaire nous amène à réviser à la baisse notre estimation de la croissance du PIB
réel en 2015 à 2,0 %, comparativement à notre ancien pronostic de 2,6 %. Néanmoins,
l’Ontario est sur la bonne voie pour connaître une expansion de 2,0 % ou plus pour
quatre années consécutives, de 2014 à 2017. 10
Québec
Ontario
Alberta
8
6
4
2
1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 2016
Source: Statistique Canada, VMBL Rech. écon. et stratégie
Parallèlement, cette performance plus que respectable en cours de l’économie se traduit
par une amélioration considérable des conditions dans le marché du travail. Le taux de
chômage en Ontario a plus diminué au cours de la dernière année qu’aux États-Unis, atteignant son plus faible niveau depuis 2007 (6,4 % en
juillet).
Septembre 2015 | 2
Nous prévoyons que le taux de chômage ontarien se rapprochera de 6 % en 2016 pour se retrouver à un niveau similaire à celui de l’Alberta,
une première en 15 ans (voir graphique).
Pour 2016 et 2017, nous sommes d’avis que la persistance de forces macroéconomiques favorables (la faiblesse du huard, du pétrole, des
taux d’intérêt et la vigueur des dépenses discrétionnaires aux États-Unis) propulsera la croissance du PIB réel légèrement au-dessus de
2 %. Une progression attendue du volume des exportations et l’utilisation grandissante des capacités de production devraient raviver les
dépenses en capital des entreprises.
Néanmoins, nous sommes d’avis que la croissance du PIB réel ontarien ne se
rapprochera pas de 3,0 %, contrairement à ce que nous avions été habitués vers la fin
des années 90. En effet, le potentiel de croissance demeure limité par le désavantage
compétitif des entreprises manufacturières canadiennes, dont ontariennes, par rapport
à la Chine et au Mexique. Bien que le huard se soit déprécié par rapport au billet vert
depuis plus de deux ans, sa valeur par rapport aux autres devises est restée
sensiblement la même durant la dernière année. Ainsi, selon une étude du Boston
Consulting Group publiée plus tôt en 2015, le coût de production du secteur
manufacturier au Canada est 17 % plus élevé qu’au Mexique. L’un des cas bien
documentés concerne le secteur automobile : l’assemblage de véhicules automobiles
bondit au Mexique alors qu’il stagne en Ontario. Coût de production du secteur manufacturier
(Indice: États-Unis = 100)
120
2014
115
2015
107
110
97
100
107
114
106
100
90
90
80
Mexique Chine
É-U
Espagne
R-U
Canada
Italie
Également, le risque plus accentué d’une dévaluation du yuan chinois est à surveiller Source: Boston Consulting Group, VMBL Rech. écon. et stratégie
de près, puisque les exportateurs du secteur manufacturier ontarien font concurrence,
non seulement aux producteurs américains et mexicains, mais de plus en plus à la Chine sur le marché le plus important du monde, les
États-Unis. Puisque le coût de production du secteur manufacturier au Canada est déjà 8 % plus élevé qu’en Chine, une dévaluation du yuan
ne peut qu’accroître le désavantage compétitif ontarien, dont les parts d’importations sur le marché américain sont déjà sur une pente
descendante. Or, en Chine, les ventes de véhicules automobiles baissent cette année alors que la capacité de production est en constante
progression. En dévaluant le yuan, la Chine aurait l’option d’écouler plus facilement son
Unités multirésidentielles
dans le Grand Toronto (en milliers)
surplus de production de véhicules automobiles aux États-Unis et ailleurs sur la planète,
3,0
mises en chantier (éch de gauche)
au détriment de l’Ontario.
40
unités multiples complétées, non absorbées
Alberta et Saskatchewan : Reprise modeste en vue, mais le
pire est possiblement passé
Nos perspectives pour les trois provinces pétrolières sont moins optimistes en
comparaison à nos prévisions antérieures, reflétant les récents développements sur le
marché mondial du pétrole. En effet, la situation d’offre excédentaire et l’ampleur du
ralentissement chinois se sont avérées plus prépondérantes qu’anticipées, contribuant
au repli du prix du brut sous la barre des 40 $ US le baril cet été.
30
2,5
2,0
1,5
20
1,0
10
0
0,5
1992 - Jan
1993 - Mar
1994 - May
1995 - Jul
1996 - Sep
1997 - Nov
1999 - Jan
2000 - Mar
2001 - May
2002 - Jul
2003 - Sep
2004 - Nov
2006 - Jan
2007 - Mar
2008 - May
2009 - Jul
2010 - Sep
2011 - Nov
2013 - Jan
2014 - Mar
2015 - May
Finalement, nous ne pouvons passer sous silence l’accentuation du risque de
déséquilibre sur le marché des condos dans la région du Grand Toronto. Certes, les bas
taux d’intérêt et la création d’emplois à temps plein ont contribué au raffermissement
printanier et estival de la demande dans le marché immobilier de la Ville reine. Par
contre, la cadence de construction de nouvelles habitations nous paraît trop élevée. En
fait, les mises en chantier dans le segment des logements multifamiliaux ont fortement
augmenté depuis le début de l’année, même si l’achèvement de nombreux projets a fait
bondir le nombre d’unités achevées et non écoulées à un niveau que nous n’avions pas
observé depuis le début des années 90. Bref, une offre encore plus abondante de
condos est en train de se former. Il serait donc souhaitable que le niveau des mises en
chantier dans l’ensemble de la province passe sous la barre des 60 000 unités en 2016
et 2017.
0,0
Source: SCHL, VMBL Recherche économique et stratégie
Production de pétrole au Canada
(prévisions de 2014 et 2015, mbj)
6,0
prévision
2014
Total
Sables Bitumineux
prévision 2015
5,0
4,0
3,0
prévision
2014
prévision 2015
2,0
2014
2017
2020
2023
2026
2029
Source: Association can. des producteurs pétroliers (ACPP) 2014, 2015
Septembre 2015 | 3
Le principal constat est que la pression qu’exerce l’OPEP, et en particulier l’Arabie saoudite, sur les pays producteurs de pétrole nonmembres de l’OPEP, comme les États-Unis et le Canada, n’a pas encore donné les résultats escomptés. Le développement de nouvelles
technologies plus avancées d'extraction pétrolière, la réduction des coûts dans l’industrie et le fait que le prix du pétrole brut s’est transigé
aux alentours de 60 $ US le baril pendant une partie du printemps dernier retardent l’enclenchement d’une consolidation majeure qui
amènera une diminution de la production hors OPEP, tel que souhaité par l’OPEP. Entre autres, les producteurs de schiste en sol américain
ont poursuivi leurs activités comme si de rien n’était, jusqu’à tout récemment cet été. De plus, l’OPEP a rehaussé délibérément sa production.
Qui plus est, l’accord nucléaire annoncé plus tôt cet été entre le groupe des Six et l’Iran permettra à ce pays d’ajouter environ 500 000 b/j de
pétrole brut sur le marché d’ici un an, une augmentation substantielle.
À ce prix d’environ 40 $ US le baril, les producteurs hors OPEP, dont certains joueurs marginaux aux États-Unis, ne peuvent garder le même
rythme de production bien longtemps. Nous commençons à voir davantage de signes qu’un ajustement de la production est en train de se
produire. Les toutes dernières données de l’Energy Information Administration indiquent que la production de pétrole a diminué d’environ 320
000 b/j entre le sommet d’avril et juin. Jumelée à une augmentation graduelle de la demande de pétrole à l’échelle mondiale, la réduction de
la production devrait contribuer à raffermir graduellement le prix WTI vers 60 $ US à la fin de 2015 et vers 70 $ US à la fin de 2016.
Mais il n’y a pas que les États-Unis qui devront plier les genoux pour éponger l’offre excédentaire gargantuesque estimée à 1,6 mbj en 2015
et à 0,6 mbj en 2016 par la Energy Information Administration. La stratégie de l’OPEP étouffe aussi l’industrie pétrolière au Brésil, en Russie
et bien sûr, les producteurs canadiens œuvrant dans le secteur des sables bitumineux en Alberta. Ces derniers sont des producteurs à hauts
coûts (les coûts du cycle complet gravitent autour de 80 $ US moins les dividendes et les paiements d'intérêts, selon Energy Aspects). Leurs
coupures considérables de dépenses en capital et en main-d’œuvre ont des conséquences bien visibles. Premièrement, à long terme, les
coupures réduiront substantiellement la croissance de la production de pétrole au Canada. L’Association canadienne des producteurs
pétroliers a révisé à la baisse sa projection de production de pétrole à l’échelle canadienne de 20 % pour 2030 (à 5 mbj, nettement inférieur
au pronostic de 6 mbj fait l’an dernier). En d’autres mots, la production augmentera toujours, mais à un rythme moindre par rapport à ce qui
avait été prévu il y a à peine un an. La totalité de cette révision touche la production provenant des sables bitumineux, et donc l’Alberta (voir
graphique). Deuxièmement, à court terme, l’économie albertaine est en récession. Selon nous, plusieurs secteurs de l’économie en Alberta se
contractent de manière considérable, même si notre estimation de la croissance du PIB réel est près du point de stagnation en 2015 (-0,5 %
plus précisément). En réalité, les producteurs de sables bitumineux, dont les coûts fixes avaient déjà été assumés dans le passé, opèrent
avec des coûts marginaux beaucoup plus bas et peuvent donc augmenter leur volume d’extraction. Ainsi, la hausse d’environ 6 % du volume
d’extraction de pétrole prévue pour cette année est la seule raison pour laquelle la croissance du PIB réel pour l’ensemble de l’année 2015
en Alberta ne sera pas significativement négative.
Bref, il ne faut pas trop accorder d’attention à cette statistique du PIB réel, malgré
l’ampleur du déclin des dépenses des entreprises du secteur pétrolier (les dépenses en
capital pourraient dépasser les 20 % cette année). Également, les coupures d’effectifs
ont donné lieu à une détérioration des conditions du marché du travail. Le taux de
chômage a bondi d’un creux cyclique de 4,5 % à 6,0 % depuis un an en Alberta. Les
plus optimistes noteront que cette hausse de 1,5 point de pourcentage est moins
importante que lors des précédents chocs pétroliers (voir graphique). De plus, l’emploi à
temps plein fléchit à peine puisque des Albertains réussissent à dénicher, pour le
moment, des postes vacants qui étaient affichés dans d’autres sphères d’activités.
Néanmoins, cette situation ne risque pas de perdurer longtemps. Et déjà, le salaire
hebdomadaire moyen diminue depuis quatre mois, un autre signe de faiblesse. De plus,
la croissance de la population a ralenti. La population a augmenté en 2015T2 à son plus
faible rythme annuel depuis 2008-09, le fruit d’un flux migratoire moins favorable.
Taux de chômage en Alberta
(par rapport au nombre de mois suivant le sommet du
prix du pétrole ou le début de la récession)
12
10
8
6
4
2
2008-10
2014-15
1985-87
1981-83
2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 30 32 34 36
Source: Stats. Can., VMBL Rech. économique et stratégie
Ces détériorations sur les plans de la démographie et de l’emploi ont provoqué un relâchement dans les marchés immobiliers du neuf, de la
revente et du locatif. Sur le marché de la revente, les transactions ont chuté d’environ 20 % en moyenne lors des sept premiers mois de 2015
comparativement à pareille date l’an dernier. Réalisant l’absence d’acheteurs potentiels, plusieurs vendeurs ont retiré leurs pancartes à
vendre. Ce comportement permet d’éviter ainsi une dépréciation majeure des prix de logements.
Septembre 2015 | 4
À Calgary, par exemple, les prix des logements ont diminué de 3 % depuis l’automne 2014, alors qu’ils avaient plutôt chuté de 9 % en 2009.
Du côté du marché du neuf, la cadence de construction est demeurée élevée, près de 40 000 unités (annualisées) lors du premier semestre
de 2015. Toutefois, une hausse modérée du nombre d’unités achevées et invendues de propriétés a commencé, particulièrement à
Edmonton où la situation est relativement plus préoccupante qu’à Calgary. Bien que le niveau d’offre de logements neufs invendus soit loin
d’être excessif, comparativement à 2009-10, il faudrait s’attendre à ce que le rythme de mises en chantier ralentisse en 2016. Le marché
locatif commence à montrer aussi des signes de fatigue. Le taux d’inoccupation a largement dépassé la barre des 2 % à Calgary et à
Edmonton ce printemps, après s’être maintenu en deçà de 2 % au cours des quatre années précédentes.
Au bout du compte, nous ne notons pas de détresse chez les consommateurs albertains, et donc, du marché immobilier. C’est toutefois un
risque qui demeure présent dans la mesure où la persistance de bas prix du pétrole peut mener à une perte de confiance majeure.
Cependant, il est possible que le prix du pétrole brut ait atteint un creux en août, tel que discuté précédemment. Somme toute, la faiblesse de
l’économie albertaine devrait se poursuivre, puisqu’une deuxième vague de réductions de dépenses vient tout juste d’être annoncée,
conjointement à la publication des derniers résultats trimestriels des compagnies du secteur pétrolier.
Pour 2016 et 2017, nous n’entrevoyons pas un rebond rapide et significatif du prix du
pétrole similaire à ce qui a été observé en 2010. Par conséquent, l’activité économique
ne reprendra pas de manière substantielle; la croissance devrait atteindre 1,5 % en
2016 et 2,1 % en 2017, alors que le taux de chômage devrait rester au-dessus de la
barre des 6 % sur l’ensemble de la période.
Alors que nous nous attendions à ce que l’économie de la Saskatchewan, en raison de
la plus grande diversification de ses industries liées à l’extraction de ressources
naturelles, résiste un peu mieux au choc pétrolier que sa voisine albertaine, force est
d’admettre que cela n’est pas le cas jusqu’à maintenant. Effectivement, bien que la
Saskatchewan ne produise que l’équivalent d’une fraction du pétrole de l’Alberta, les
effets négatifs du plus bas prix du brut semblent être aussi significatifs. Depuis juillet
2014, le taux de chômage a monté de presque deux points de pourcentage (de 3,3 % à
5,2 %), alors qu’il a monté d’un point et demi de pourcentage en Alberta (de 4,5 % à
6,0 %). Par contre, il est à noter qu’une partie de la baisse de l’emploi en Saskatchewan
s’explique par des pertes dans l’administration publique alors qu’en Alberta, l’emploi
dans ce secteur a augmenté.
Unités multirésidentielles complétées
et non absorbées
800
700
600
500
400
300
200
100
0
Calgary
Edmonton
Regina
2007 - Jan
2007 - Jun
2007 - Nov
2008 - Apr
2008 - Sep
2009 - Feb
2009 - Jul
2009 - Dec
2010 - May
2010 - Oct
2011 - Mar
2011 - Aug
2012 - Jan
2012 - Jun
2012 - Nov
2013 - Apr
2013 - Sep
2014 - Feb
2014 - Jul
2014 - Dec
2015 - May
Donc, les bienfaits du huard plus faible, du faible prix du gaz naturel et de l’écart faible
entre le WTI et le Western Canadian Select (le prix du brut canadien) ne sont pas
suffisants pour contrer les effets négatifs du prix du brut plus faible à l’échelle mondiale. Source: SCHL, VMBL Rech. économique et stratégie
10%
8%
6%
4%
2%
0%
-2%
-4%
-6%
Production de pétrole brut
(variation annuelle en %)
La morosité du marché de l’emploi en Saskatchewan affecte inévitablement les
habitudes de consommation des ménages. Les ventes au détail sont 13 % plus faibles
pour les six premiers de l’année, comparativement à la même période l’an dernier; il
2014
2015
s’agit du plus important recul parmi les provinces. Le marché résidentiel est lui aussi
Alberta
Saskatchewan
T.N.L.
touché. Depuis le début de l’année, la revente de logements est en baisse d’environ
Source: Office National de l'Énergie, VMBL Rech. écon. et stratégie
7 %. Cette chute d’activité dans le secteur résidentiel, jumelée à un nombre déjà élevé Note: La production pour 2015 est un estimé préliminaire
de logements invendus à Régina, devrait continuer à ralentir les mises en chantier au
cours des prochaines années. Le risque de correction dans le secteur immobilier à Régina est particulièrement élevé. Par exemple, le
nombre d’unités multirésidentielles neuves invendues à Régina est similaire à Edmonton en ce moment (près de 200 unités, voir graphique),
mais la population de Régina est six fois plus petite.
Septembre 2015 | 5
Quelques hypothèses permettent d’expliquer ce ralentissement significatif en Saskatchewan. Premièrement, le ralentissement de l’extraction
de pétrole semble plus important dans cette province qu’ailleurs. L’Office national de l’énergie estime que la production de pétrole lourd
diminuera de plus de 8 % en Saskatchewan cette année (pétrole conventionnel), alors qu’elle devrait augmenter de 11 % en Alberta (sables
bitumineux). Deuxièmement, le prix des produits de base excluant l’énergie, dont les produits de l’agriculture, est aussi nettement plus bas
que l’an dernier, créant de la pression sur ces secteurs de l’économie.
Finalement, un aspect positif provient du secteur de la potasse où le prix a grimpé de 23 % depuis son creux de l’été 2014. Ceci donnera un
second souffle à l’industrie. La compagnie chinoise Yancoal est en processus de consultation afin d’aménager une mine de potasse. Ce
projet de 3 milliards $ emploierait 2 200 personnes pendant la phase de construction qui pourrait débuter mi-2016 et 350 personnes durant la
phase de production qui pourrait débuter en 2019.
Manitoba : Toujours parmi les chefs de file
Au Manitoba, l’ajout de nombreux emplois, autant dans le secteur des biens que des services depuis un an, devrait contribuer à solidifier la
croissance économique. De plus, le plan d’investissement dans les infrastructures sur cinq ans du gouvernement provincial, annoncé lors du
dépôt du budget de 2014, continuera d’alimenter l’investissement non résidentiel. La somme allouée cette année pour la construction et la
réparation d’infrastructures publiques est de 1,1 G$ (enveloppe totale de 5,6 G$ sur cinq ans). Par ailleurs, le secteur commercial n’est pas
en reste. Par conséquent, la construction de bâtiments non résidentiels progresse à un rythme plus rapide au Manitoba que dans toute autre
province (voir graphique). La finalisation de plusieurs projets d’envergure dans le centre et aux alentours de Winnipeg depuis quelques
années (aéroport international, stade de football et aréna de hockey et autres musées et expositions) contribue à alimenter la croissance
dans le centre économique de la province. Ceci a aussi eu pour effet de stimuler la
Investissement public et privé en construction de
bâtiments non résidentiels
construction résidentielle. Les mises en chantiers ont atteint des sommets de 2010 à
(en termes réels, var. ann. en %, 15H1 vs. 14H1)
2014. Par contre, ceci a contribué à une hausse de logements invendus sur le marché, 10
pesant sur les perspectives d’investissement résidentiel pour les prochaines années.
0
Finalement, bien que l’emploi dans le secteur manufacturier ne cesse d’augmenter
depuis la fin de la récession, la valeur des ventes manufacturières ainsi que les
exportations ne progressent pas aussi rapidement. En somme, des perspectives de
développement moins positives qu’anticipées dans le secteur de la construction
résidentielle ainsi qu’une sous-performance du secteur manufacturier nous amènent à
réviser légèrement à la baisse la croissance pour cette année à 2,1 %, ce qui demeure
la meilleure performance parmi les provinces. Les forces macroéconomiques favorables
contribueront à une légère accélération de la croissance économique en 2016 et 2017
(2,4 %).
-10
-20
-30
-40
-50
Source: Statistique Canada, VMBL Recherche économique et stratégie
Colombie-Britannique : Quand la Chine s’en mêle
Exportations de la C.-B. principalement destinées vers la
Chine et importations de la Chine
70
Exportations (C.-B.)
50
Importations (Chine)
30
10
-10
-30
moy. mobile de 6 mois
Apr-2015
Aug-2014
Apr-2013
Dec-2013
Aug-2012
Apr-2011
Dec-2011
Aug-2010
Apr-2009
Dec-2009
Aug-2008
Apr-2007
Dec-2007
-50
Aug-2006
Bref, l’été 2015 ne marque certainement pas la fin du miracle chinois, mais nous ne
pouvons affirmer avec certitude en ce moment que la Chine gagnera son pari de
développement à long terme. Il s’agit d’un risque de taille pour les perspectives de la
province.
%, a/a
Dec-2005
Les nombreux défis socio-économiques auxquels fait face la Chine, un partenaire
commercial plus important pour la C.-B. que pour toute autre province canadienne,
s’accumulent. Après l’investissement non résidentiel excessif, le recul prononcé de
l’activité immobilière et l’affaissement du crédit parallèle, voilà que les derniers mois ont
été marqués par une correction boursière d’envergure. Les autorités chinoises
multiplient les interventions pour stimuler leur économie en perte de vitesse. L’annonce
surprise, le 10 août dernier, de la Banque centrale de Chine de dévaluer le yuan (la
devise chinoise) a eu pour effet d’amplifier le scepticisme des investisseurs. Le tout
rend davantage complexe la transition de la Chine vers une économie davantage axée
sur la consommation.
Source: China Customs, Thomson Datastream, VMBL Rech. écon. et stratégie
Septembre 2015 | 6
Déjà, les effets négatifs sont notables. Les importations chinoises diminuent (voir graphique). Ceci n’est pas sans conséquence pour les
exportations de la C.-B. En particulier, la valeur des produits principalement exportés en Chine est en baisse cette année pour la première
fois depuis la récession de 2008-09 (voir graphique). À terme, le ralentissement chinois pourrait aussi nuire à la création d’emplois,
particulièrement dans le secteur des biens.
En raison de ce contexte externe soudainement moins favorable et à risque de se détériorer davantage dans le futur, il serait surprenant que
le dynamisme de l’activité sur le marché immobilier de la C.-B. puisse continuer de la sorte. Certes, l’engouement des acheteurs pour le
marché immobilier multidimensionnel de Vancouver a récemment été soutenu par quelques facteurs. D’abord, la baisse des taux
hypothécaires a permis d’alléger les coûts liés aux prêts hypothécaires, nettement plus élevés qu’ailleurs puisque, le prix des logements à
Vancouver est parmi les plus dispendieux au monde. Ensuite, l’accélération de la migration interprovinciale, provenant surtout de l’Alberta
durement touchée par la baisse des prix du pétrole, a été favorable à la demande de logements. Résultat? Dans le Grand Vancouver, le
nombre de transactions sur le marché de la revente a bondi de près de 30 % lors de la première moitié de 2015 par rapport à la même
période l’an dernier. Parallèlement, le ratio des ventes aux nouvelles inscriptions a bondi au-dessus de 0,70, un seuil élevé signalant un
marché à l’avantage des vendeurs. Il va donc de soi que l’appréciation du prix des logements s’est aussi accélérée. Lors de la première
moitié de 2015, les prix des logements à Vancouver étaient en hausse d’environ 6 % par rapport à pareille date l’an dernier. Finalement, la
cadence de la construction par rapport à la tendance démographique est près de son plus haut niveau depuis que la récession de 2008-09
est terminée.
Également, la contribution des investissements étrangers à la demande immobilière demeure un sujet d’actualité. Les informations à ce sujet
sont rares et ne donnent pas un portrait complet de la situation. Selon un sondage mené à l’automne 2014 par la SCHL, 3,4 % des condos
dans la ville de Vancouver sont détenus par des investisseurs dont la résidence permanente est à l’extérieur du Canada (et 2,3 % pour
l’ensemble de la région métropolitaine de Vancouver). Le gouvernement de la C.-B. a récemment mentionné qu’il n’envisageait pas de mettre
en place des mesures afin de limiter les achats des étrangers comme l’ont fait d’autres villes dans le monde dont Singapour et Londres.
Somme toute, la prépondérance du ralentissement chinois nous amène à réviser légèrement à la baisse nos perspectives de croissance du
PIB réel pour la C.-B. pour 2015 (de 2,5 % à 2,2 %) et 2016 (de 2,5 % à 2,2 %). La croissance économique en C.-B. demeurera néanmoins
supérieure à la plupart des provinces, propulsée entre autres par une demande américaine vigoureuse et la construction du projet de barrage
hydroélectrique du site C de 9 milliards $ qui aura lieu entre 2015 et 2024.
Finalement, il y a deux autres risques principaux qui pourraient influencer la
performance économique de la C.-B. à moyen terme. Premièrement, 2016 sera marqué
par d’éventuelles négociations avec les États-Unis pour en venir à un nouvel accord sur
le bois d’œuvre (l’accord en cours se termine en octobre). Deuxièmement, les
investisseurs sont toujours en attente d'un dénouement concernant le secteur du gaz
naturel liquéfié (GNL). D’ici la fin de l’année, nous devrions être en mesure de savoir si
des grandes entreprises du secteur énergétique iront ou non de l'avant avec le
développement de projets d’envergure. Le GNL permettrait de remplacer le charbon et
de subvenir à long terme aux besoins grandissants de l’Asie en énergie. La phase de
construction des projets de GNL stimulerait l'activité économique de la C.-B. à partir de
2017. Ensuite, la phase d’extraction débuterait vers 2020, moment où la province
collecterait ses premiers dollars en redevances liées à l’extraction de gaz naturel. 85
80
75
70
65
60
55
50
45
40
35
Indice de confiance des PME
(plus de 50 = meilleurs résultats attendus
pour les 12 prochains mois)
Québec
C.-B.
Alberta
Source: FCEI, VMBL Recherche économique et stratégie
Du côté de l’Atlantique
Nous anticipons que la province pétrolière de Terre-Neuve-et-Labrador (T.-N.-L) sera la plus durement touchée par la conjoncture mondiale
actuelle. En plus de l’Alberta, T.-N.-L. est l’autre province où nous estimons que le PIB réel s’est légèrement contracté en 2015.
Premièrement, l’emploi est en voie de se replier pour deux autres années en 2015 et 2016, résultant entre autres de la faiblesse des prix du
pétrole. Également, le ralentissement de la demande chinoise affecte les prix des matières premières hors énergie, par exemple dans le
secteur de l’extraction de minerai de fer important pour la province de T.-N.-L. Par contre, l’année 2017 présente de meilleures perspectives
en raison de la mise en service de la plateforme de forage Hebron qui devrait produire, à son plus haut niveau d’activité, environ 150 000
barils de pétrole par jour.
Septembre 2015 | 7
Au Nouveau-Brunswick, le taux de chômage se maintient au-dessus de 10 % depuis 2012. Nous estimons que l’économie n’a crû que très
faiblement en 2015 (0,7 %). Comme dans les autres provinces de l’Atlantique, le vieillissement de la population semble continuer d’affecter à
la baisse les perspectives de croissance. Par contre, l’ouverture d’une nouvelle mine
Croissance de la population (var. annuelle en %)
dans le secteur de la potasse et un potentiel d’extraction supplémentaire à la mine 2,5
Caribou seront porteur de croissance. Aussi, la faiblesse du dollar canadien et la
2005-2011
2
remontée du marché immobilier aux États-Unis devraient stimuler davantage l’activité
2012-2014
économique au cours des prochaines années, surtout dans le secteur des produits 1,5
2015T2
forestiers. À ce chapitre, la décision en mars 2014 du précédent gouvernement
1
conservateur provincial de rendre disponible une plus grande partie des forêts de la 0,5
province à l’exploitation forestière pourrait générer un investissement plus soutenu ainsi
0
qu’une création d’emplois dans les années à venir, bien que cette politique soit
-0,5
présentement réévaluée par le nouveau gouvernement libéral provincial.
En Nouvelle-Écosse, la province est en voie d’afficher l’expansion économique la plus
robuste des provinces maritimes entre 2015 et 2017. La croissance du PIB réel pourrait Source: Stats. Canada, VMBL Rech. économique et stratégie
se rapprocher de 2 % en moyenne annuelle durant cette période. Du côté du secteur
des exportations, la demande asiatique pour les produits de la mer et une devise plus faible devrait continuer de faire croître cette industrie.
Les compagnies œuvrant dans cette industrie ont en effet vu leurs profits augmenter en raison de la hausse de la demande internationale.
Dans le secteur immobilier, la présence d’investissements directs étrangers, entre autres provenant de la Chine, devrait soutenir le secteur
de la construction résidentielle ainsi que le tourisme dans les années à venir. Finalement, le contrat de 25 G$ qu’a accordé en 2011 le
gouvernement fédéral à la compagnie Irving Shipbuilding de Halifax pour la construction de navires de la marine devrait soutenir
l’investissement, l’emploi et la consommation à mesure que la réalisation du projet s’intensifie.
Finalement, à l’Île-du-Prince-Édouard (IPE), le faible dollar canadien semble attirer les touristes. En effet, le nombre de visiteurs
internationaux croît à un rythme plus rapide à l’IPE que dans les trois autres provinces de l’Atlantique. Le trafic de passagers est d’ailleurs en
hausse à l’aéroport de Charlottetown. Les vacanciers provenant des autres provinces canadiennes semblent aussi avoir été plus nombreux,
comme en témoigne la hausse du trafic sur le pont de la Confédération durant la période estivale. Le tout aide à contrer la tendance
démographique défavorable. Au bout du compte, l’emploi devrait reculer pour une deuxième année consécutive en 2015. De son côté, la
croissance économique dans la province de l’IPE restera près de 1,0 %.
Sébastien Lavoie | Économiste en chef adjoint
514 350-2931| [email protected]
Dominique Lapointe | Économiste
514 350-2924 | [email protected]
Septembre 2015 | 8
Croissance du PIB nominal (%)
2011 2012 2013 2014 2015
Canada
T.-N.-L.
Î.-P.-É
N.-É.
N.-B.
Québec
Ontario
Manitoba
Sask.
Alberta
C.-B.
6,5
15,3
4,0
3,4
4,4
4,9
4,6
5,4
17,7
10,8
5,6
3,5
-3,4
1,9
-0,4
1,1
3,4
3,2
6,0
5,7
5,6
2,3
3,4
10,7
5,0
2,4
0,5
1,5
2,4
3,7
5,5
7,1
3,2
4,3
-2,2
3,1
3,3
1,4
3,1
4,1
4,3
2,6
7,0
4,4
1,2
-8,4
1,9
3,0
2,3
3,2
4,0
3,8
-3,1
-7,9
3,3
2016
2017
4,3
4,6
2,7
3,5
2,3
3,3
4,0
3,9
4,4
5,3
4,9
4,3
3,5
3,4
3,8
3,4
3,6
4,4
4,3
4,3
4,3
4,2
Source : Statistique Canada; Prév isions - VMBL Rech. économique et stratégie
2011
Canada
T.-N.-L.
Î.-P.-É
N.-É.
N.-B.
Québec
Ontario
Manitoba
Sask.
Alberta
C.-B.
3,0
3,1
1,6
0,7
0,6
2,0
2,6
2,1
5,8
5,7
2,8
Croissance du PIB réel (%)
2012 2013 2014 2015
1,9
-4,5
1,0
-0,3
-0,4
1,5
1,7
3,3
3,1
4,5
2,4
2,0
7,2
2,0
0,3
-0,5
1,0
1,3
2,2
5,0
3,8
1,9
2,4
-2,2
1,1
1,6
0,1
1,4
2,2
2,4
1,6
3,7
2,6
1,2
-0,6
0,9
1,8
0,7
1,3
2,0
2,1
0,4
-0,5
2,1
2016
2017
2,0
-0,4
1,2
1,9
0,9
1,5
2,4
2,4
1,6
1,5
2,2
2,2
1,5
1,4
1,9
1,2
1,5
2,4
2,4
2,0
2,1
2,2
Source : Statistique Canada; Prév isions - VMBL Rech. économique et stratégie
Canada
T.-N.-L.
Î.-P.-É
N.-É.
N.-B.
Québec
Ontario
Manitoba
Sask.
Alberta
C.-B.
2011
Taux de chômage (%)
2012 2013 2014 2015
2016
2017
7,5
12,6
11,0
9,0
9,5
7,9
7,9
5,5
4,9
5,4
7,5
7,3
12,3
11,2
9,1
10,2
7,7
7,9
5,3
4,7
4,6
6,8
6,6
13,3
10,9
8,2
10,1
7,3
6,3
5,3
5,2
6,3
6,0
6,5
13,0
10,7
7,8
10,0
7,2
6,1
5,1
5,1
6,2
5,9
7,1
11,6
11,6
9,1
10,3
7,6
7,6
5,4
4,1
4,6
6,6
6,9
11,9
10,6
8,9
10,0
7,7
7,3
5,4
3,8
4,7
6,1
6,8
12,9
10,9
8,6
10,2
7,5
6,6
5,4
5,0
5,8
6,1
Source : Statistique Canada; Prév isions - VMBL Rech. économique et stratégie
Croissance de l'emploi (%)
2011 2012 2013 2014 2015
Canada
T.-N.-L.
Î.-P.-É
N.-É.
N.-B.
Québec
Ontario
Manitoba
Sask.
Alberta
C.-B.
1,5
4,1
3,0
0,3
-0,7
1,0
1,8
0,4
0,9
3,7
0,1
1,3
3,7
1,6
1,0
-0,6
0,8
0,7
1,6
2,5
3,5
1,6
1,4
1,1
1,6
-1,0
0,2
1,2
1,8
0,7
2,9
2,4
0,1
0,6
-1,9
-0,4
-1,1
-0,2
-0,1
0,8
0,1
1,0
2,2
0,6
0,8
-1,1
-0,8
0,3
-0,6
1,1
1,1
1,7
0,2
1,0
0,6
2016
2017
1,0
-0,5
0,4
1,0
0,2
0,8
1,7
1,3
0,6
0,4
0,7
1,2
0,8
0,5
1,0
0,5
0,7
1,4
1,4
1,1
1,2
0,9
Croissance des ventes au détail (%)
2011 2012 2013 2014 2015 2016
Canada
T.-N.-L.
Î.-P.-É
N.-É.
N.-B.
Québec
Ontario
Manitoba
Sask.
Alberta
C.-B.
4,0
5,1
5,4
3,5
4,8
3,0
3,6
4,3
7,3
6,8
3,2
2,5
4,5
3,2
1,0
-0,7
1,2
1,6
1,3
7,4
7,0
1,9
3,2
5,0
0,8
2,9
0,7
2,5
2,3
3,9
5,1
6,9
2,4
4,6
3,4
3,3
2,3
3,8
1,7
5,0
4,3
4,6
7,5
5,6
2,2
0,4
1,8
0,2
2,7
1,0
3,9
0,8
-2,4
-2,2
6,8
3,1
1,7
2,5
2,8
2,4
2,5
4,2
3,5
2,1
1,8
3,3
2017
3,0
2,0
2,5
2,9
2,4
2,5
3,8
3,3
2,8
3,2
3,4
Source : Statistique Canada; Prév isions - VMBL Rech. économique et stratégie
Canada
T.-N.-L.
Î.-P.-É
N.-É.
N.-B.
Québec
Ontario
Manitoba
Sask.
Alberta
C.-B.
2011
2012
2,9
3,4
2,9
3,8
3,5
3,0
3,1
2,9
2,8
2,4
2,3
1,5
2,1
2,0
1,9
1,7
2,1
1,4
1,6
1,6
1,1
1,1
Inflation (%)
2013 2014
0,9
1,7
2,0
1,2
0,8
0,8
1,1
2,3
1,4
1,4
-0,1
1,9
1,9
1,6
1,7
1,5
1,4
2,3
1,8
2,4
2,6
1,0
2015
2016
2017
1,3
0,4
-0,1
0,8
0,8
1,3
1,6
1,5
1,8
1,4
1,5
1,8
1,5
1,7
1,7
1,5
1,8
2,0
1,9
2,0
1,6
1,7
1,9
2,0
1,9
2,0
1,8
2,0
2,1
2,0
2,1
1,9
1,8
Source : Statistique Canada; Prév isions - VMBL Rech. économique et stratégie
Mises en chantier (en milliers)
2011 2012 2013 2014 2015
Canada
T.-N.-L.
Î.-P.-É
N.-É.
N.-B.
Québec
Ontario
Manitoba
Sask.
Alberta
C.-B.
194,0 214,8
3,5
3,9
0,9
0,9
4,6
4,5
3,5
3,3
48,4 47,4
67,8 76,7
6,1
7,2
7,0 10,0
25,7 33,4
26,4 27,5
2016
2017
187,9 189,3 184,5 172,5 179,4
2,9
2,1
1,5
1,5
2,0
0,6
0,5
0,5
0,5
0,5
3,9
3,1
4,0
3,5
4,0
2,8
2,3
2,2
2,0
1,9
37,8 38,8 34,5 35,0 35,0
61,1 59,1 60,3 56,5 58,0
7,5
6,2
5,1
6,0
6,5
8,3
8,3
6,0
5,5
5,0
36,0 40,6 38,5 33,0 35,5
27,1 28,4 32,0 29,0 31,0
Source : SCHL; Prév isions - VMBL Rech. économique et stratégie
Source : Statistique Canada; Prév isions - VMBL Rech. économique et stratégie
Septembre 2015 | 9
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