PROJET – DEUXIÈME VERSION 5
RÉSUMÉ
Les pays en développement ont désormais accès à de multiples financements
censés les aider à lutter contre le changement climatique et le nombre de circuits
de financement ne cesse d’augmenter. Le processus à l’origine de ces apports
de fonds remonte à plus de 20 ans, puisqu’il a été initié au Sommet de la terre de
Rio en 1989. Depuis, nous appréhendons mieux les défis liés au changement
climatique. Parallèlement, nous savons aussi mieux comment rendre le
financement extérieur du développement international efficace (qu’il s’agisse
d’une aide bilatérale ou multilatérale, d’un investissement privé ou d’une autre
forme d’aide). Le Consensus de Monterrey, en 2002, a permis de formaliser ce
processus, conduisant à l’adoption des principes de l’efficacité de l’aide énoncés
dans la Déclaration de Paris.
Le présent rapport aborde la question du financement de la lutte contre le
changement climatique à travers le prisme de ces principes acceptés par la
communauté internationale pour tenter d’exploiter au maximum les financements
extérieurs. Il propose une synthèse des enseignements tirés d’études de cas
menées dans six pays africains (Afrique du Sud, Cameroun, Ghana, Kenya,
Maroc et Tanzanie), choisis pour donner une représentation aussi large que
possible du continent. Associé à un précédent exercice réalisé en Asie, ce
rapport cherche à renforcer la riposte internationale au changement climatique.
Principaux résultats
Coordination et impulsion au niveau des pays
a) La plupart des études de cas pointent un déficit d’initiative intérieure sur le
changement climatique, de sorte que la réaction des pays est (pour
l’essentiel) dictée par les normes et les organisations internationales, sans
avoir forcément de lien avec les priorités nationales.
b) Lorsque les dirigeants font avancer la cause de la lutte contre le
changement climatique, ils le font à travers d’autres priorités (plus
immédiates), comme le fait d’assurer la sécurité et la diversification des
sources d’énergie ou la production de denrées alimentaires.
c) Alors que l’architecture internationale a imposé aux pays d’établir des
institutions nationales particulières, les réponses au changement
climatique ne deviennent cohérentes que lorsque les fonctions essentielles
du gouvernement (cabinet du Président/du Premier ministre, ministère des
Finances) s’y impliquent de manière active.
d) L’organisation d’une réponse efficace (et l’exploitation optimale des fonds
disponibles) impose la présence de plusieurs éléments dans chacun des
systèmes nationaux : un cadre général d’action, qui fixe la vision du pays
et l’intègre dans ses processus, ses cibles et ses budgets de
développement ; les plans d’action et les textes de lois habilitants pour
rendre ces dispositifs institutionnels concrets, adaptés et opérationnels ; et
un mécanisme de reddition de comptes garantissant l’obtention de
résultats. Pour l’instant, aucun des six pays étudiés n’a adopté une telle
stratégie globale et le rythme avec lequel ils tendent vers cet objectif est
très variable.