OUSSAMA,
ce héros
Une pièce de Dennis KELLY
Mise en scène Vincent Franchi
Avec Amine Adjina, Guillaume Mika, Gilbert Traina
(distribution en cours...)
Assistanat Mise en scène Maelle Charpin
Création lumière Léo Grosperrin
Contact Compagnie Souricière
MOZAIC, Espace Maurice 141 Avenue Marcel CASTIE 83000 TOULON/06.10.36.56.55/
[email protected]/www.compagnie-souriciere.fr
UN SENTIMENT D'URGENCE ET DE NÉCESSITÉ...
Depuis quatre années, je travaille à une exploration active des écritures contemporaines encrées dans
le réel immédiat de leur époque, et qui tentent de renvoyer un miroir subjectif sur un Monde que je
qualifierais de post-politique.
Il y eût d'abord Lars NOREN en 2012 avec ACTE qui confrontait par ses deux personnages le
conservatisme bourgeois hanté par le spectre du nazisme, et le marxisme révolutionnaire dans le
désastre sanguinaire de son échec historique. Ce texte m'a permis de moigner d'un sentiment
d'impasse, hérité des expériences malheureuses du 20ème siècle.
Puis, Stéfano MASSINI en 2014 avec la pièce Femme non-rééducable [mémorandum théâtral sur
Anna Politkovskaïa], m'interrogera sur la notion d'engagement contemporain face à la passivité
collective et au renoncement général des mouvements d'émancipation.
Me voilà aujourd'hui "embarqué" avec l'auteur britannique Dennis KELLY, et sa pièce au titre choc
Oussama, ce héros. Ce choix fut motivé par une forme de nécessité intime liée à la question du
politique.
En l'espace des cinq dernières années, nous avons vécu une accélération tangible d'un mouvement
historique dont le point de départ serait les attentats du 11 septembre 2001 : Succession d'attaques
terroristes à Madrid, Londres, Toulouse, création d'un Etat Islamique déterminé dans sa pulsion de
mort, et enfin montée de l'extrême droite europèenne profitant de ce nouvel "ennemi" et de la
faiblesse des Etats occidentaux. En France, notre dernier traumatisme fut la tuerie de "Charlie
Hebdo". Comme beaucoup, cet événement tragique marqua dans mon esprit un sentiment
contradictoire, à la fois de désorientation sensible, mais également d'une sorte de "réveil" violent
d'une prise de conscience : En ce début de 21ème siècle, il faudra compter avec un retour radical du
"fait religieux" et son instrumentalisation fondamentaliste, symptôme, entre autres, de la crise
politique et civilisationnelle que traverse l'Occident. Dennis KELLY s'empare de ses enjeux en
écartant tout lieu commun et jugement moral inopérants. La pièce met en action des personnages
pris au piège de ce contexte. Elle en étudie, de manière presque expérimentale, le comportement
réactif, et nous suggére, peut-être, des pistes de réflexions.
Pour toutes ces raisons, il y avait donc urgence, pour moi, à travailler sur cette pièce.
Vincent FRANCHI
Contact Compagnie Souricière
MOZAIC, Espace Maurice 141 Avenue Marcel CASTIE 83000 TOULON/06.10.36.56.55
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GARY "Question de point de vue, tout est question de point de
vue ; tuer deux mille personnes n'est pas forcément mal, ça
dépend juste de quelles deux mille personnes il s'agit. J'ai dit ça
pendant le cours de maths, j'ai été collé, j'ai dit ça dans un cours
sur les médias et j'ai eu "très bien" même que le prof a cru que
c'était une citation d'Orson Welles, j'ai dit ça pendant le cours de
gym et on m'a demandé de sortir du gymnase. J'ai cru que le
professeur allait pleurer. Je l'ai jamais redit."
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LA PIÈCE
Gary, quinze ans, vit en marges des valeurs modernes que la société libérale vend aux
adolescents : ultra-médiatisation, consumérisme ostentatoire, esprit de compétition, dérision
permanente, culte de l'argent facile et de l'Individu-Roi.
A travers une série de confessions, Gary se construit progressivement un semblant de discours
idéologique par opposition systémique à l'Occident. Ce discours s'avère parfois pertinent sur le
plan du constat immédiat, mais se révèle souvent confus par des glissements analogiques, des
raccourcis simplificateurs, et finit par l'isoler de ses contemporains.
Sa pensée se radicalise à l'extrême dans son rapport au Monde, et l'amène à choisir, pour un
exposé portant sur un "héros vivant", la figure d'Oussama Ben Laden.
Quatre personnages vont graviter autour de Gary :
Francis et Louise, la trentaine, frère et soeur, orphelins, vivant ensemble dans un quartier
urbain. Francis est sans emploi, et passe ses journées à épier à sa fenêtre les pervers et les
terroristes, tandis que Louise tente en vain de calmer les pulsions paranoïaques de son frère.
Leurs voisins, Mandy, seize ans, camarade de classe de Gary, et Mark, cinquante ans, sont en
couple malgré la différence d'âge dont ils ont par ailleurs fait l'étalage dans les médias.
Leur quartier subit depuis un moment une vague d'incendies criminels touchant aux garages des
résidents. Quand celui de Mark est à son tour attaqué, tous les soupçons se tournent vers Gary,
l'exposer faisant seule "preuve" de sa culpabilité. Séquestré et passé à tabac par les quatre
voisins, Gary clamera jusqu'au bout son innocence.
Il périra sous les coups.
La dernière partie de la pièce expose séparément les quatre agresseurs, Francis, Mark, Louise et
Mandy. Chacun se lancera dans le récit intime et détaillé d'une scène de violence dont il a été,
cette fois, le spectateur impuissant : Agression d'un homme dans une rue, vidéo djihadiste d'une
décapitation, regard d'une épouse trahie signant la fin d'un amour, et enfin tentation de Mandy
de fuir la civilisation et vivre dans un parc, à l'image de Démocrite dans sa cabane.
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FRANCIS. Que penses-tu d'un vieux type qui abandonne sa femme après vingt-deux
ans et qui invite une mineure dans son garage ? Une fille que personne n'aime
beaucoup.
LOUISE. Moi je l'aime bien.
FRANCIS. Pas très intelligente, vulnérable, qu'est-ce que tu penses de ça ?
LOUISE. Je pense que tu as besoin de prendre l'air, de trouver un boulot et de te bouger
un peu.
FRANCIS. Qu'est-ce que tu penses de ça ?
LOUISE. A écarter les rideaux, ce n'est pas sain, c'est...
FRANCIS. QU'EST-CE QUE TU PENSES DE çA ?
LOUISE. JE PENSE QUE C'EST MAL.
FRANCIS. Merci. Merci.
LOUISE. Mais ça ne signifie pas que tu dois commencer à perdre le contrôle.
FRANCIS. C'est ta seule réponse ? Trouver du boulot ? L'argent, la situation, le monde
qui tombe en pièce, des terroristes et des putains de pervers, tu as changé Louise. Ton
travail n'est qu'un travail de bureau, mais vraiment tu as changé. Tu es différente.
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