Cœur et sport oui absolument, mais pas n’importe comment ! Ecoutez votre corps et respectez les possibles signaux d’alerte cardiaques La pratique sportive qui a des effets bénéfiques indéniables sur la santé et en particulier sur le cœur, doit toujours être encouragée. Mais comme pour tout, il faut respecter certaines règles de bonne pratique pour en tirer le maximum de bénéfices et éviter les incidents voire les accidents. Ces accidents sont heureusement très rares, mais souvent graves, car on ne rigole pas avec le cœur. En respectant quelques règles de bon sens, nous pouvons nous les pratiquants diminuer nettement le nombre de ces accidents. Nous avons vu l’importance de respecter des temps d ‘échauffement et de retour au calme lors de nos activités sportives. Parlons aujourd’hui des symptômes à respecter. En tant que sportif nous avons appris à connaître notre corps et à ressentir ses « ratés ». Mais du fait de notre pratique nous nous focalisons et respectons essentiellement les bizarreries musculaires, tendineuses ou ostéo-articulaires. L’expérience montre que les sportifs négligent les symptômes d’origine cardiaque, surement car pour eux un sportif ne peut pas avoir de problème cardiaque. Le sport le protège ! Et bien non, grossière erreur. D’une part il n’a jamais été montré que le sport éliminait tous les accidents cardiaques, mais seulement qu’il y a moins d’accident cardiaque chez les sujets entraînés que chez les non entraînés. D’autre part, il est bien montré que dans environ 50 % des cas les sportifs qui ont un accident cardiaque grave ont eu des symptômes non respectés dans les semaines précédentes. Quatre principaux symptômes survenant à l’effort sont à connaître. Ils doivent pousser le sportif à consulter rapidement son médecin avec interruption de la pratique sportive en attendant la consultation. La douleur thoracique, plutôt sensation d’oppression ou de serrement avec ou sans irradiation dans les bras, les mâchoires, les poignets liée à l’intensité de l’exercice avec une disparition rapide en moins de 2 minutes après arrêt de l’effort. Les palpitations ou sensations de battements cardiaques désagréablement ressentis souvent comme cœur anormalement rapide régulier ou non. Associés ou non à un essoufflement anormal, un blocage musculaire avec incapacité de poursuivre l’effort au même niveau, un vertige. Le cardiofréquencemètre aide beaucoup au diagnostic car il permet de chiffrer la fréquence cardiaque. Rappelons à ce sujet que les systèmes de mesures actuels fonctionnent bien et que l’observation d’une fréquence cardiaque inhabituelle est anormale et non pas dû à un dysfonctionnement de l’appareil. Le malaise, ce terme un peu « fourre-tout » qui signifie sensation de mal être va du simple vertige à la perte de connaissance brutale et complète. L’essoufflement ou la fatigue anormale car inhabituelle pour le niveau d’effort correspondant avec ou sans anomalie de la fréquence cardiaque. Non expliqué par des perturbations récentes de l’entraînement, ils doivent interpeller le sportif Ces symptômes sont donc des feux clignotants qui doivent alerter le sportif. Ils doivent absolument être respectés F. Carré Cardiologue du sport