Les Français et l`économie circulaire

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 Les Français et l’économie circulaire Analyse étude ELABE pour Ecofolio Méthodologie Echantillon national de 1 001 personnes, représentatif de la population résidente en France métropolitaine âgée de 18 ans et +, interrogés online du 18 au 25 octobre 2016. Déchets : évolution des consciences et des pratiques, révolution des représentations Les Français ont adopté le tri sélectif. Ils sont de plus en plus nombreux à déclarer une consommation « attentive » à l’impact environnemental qu’elle produit. Ils entrent progressivement dans une économie de l’usage et la consommation collaborative se développe. 1 A cet état des lieux, il faut ajouter une évolution plus discrète mais profonde : celle des représentations. 84% jugent qu’il n’y a pas d’arbitrage à faire entre environnement et économie et leur attribuent une importance équivalente. Autrement dit, nous sommes passé d’une opinion jugeant dans les années 90 que l’économie était une menace pour l’environnement, et l’environnement une contrainte pour l’économie, à la perception d’une convergence possible et souhaitable des sphères économique et environnementale. C’est, en 25 ans, une mutation profonde des représentations du rapport entre environnement et économie. Et, à tout le moins dans les discours et les représentations, le remplacement du paradigme de la croissance par celui du développement durable (depuis la fin des années 2010, opinion majoritaire stable sur la convergence économie / environnement). Nous assistons actuellement à une seconde révolution des représentations, qui transforme le rapport des Français aux ressources. 75% sont aujourd’hui convaincus que les déchets sont nos premières ressources (dont 18% tout à fait d’accord). Ce qui annonce, dans les représentations collectives, la disparition progressive de la notion de déchet dans son sens classique : un bien qui n’a plus d’utilité au point d’être impropre à toute consommation ou tout usage et de devoir être éliminé. 1
Etude ELABE pour Ecofolio, novembre 2016 / Echantillon national 1001 individus, représentatif Français 18 ans et +, interrogation online : 87% des Français affirment trier leurs déchets (dont 56% systématiquement) 75% consomment le plus possible des produits alimentaires de producteurs locaux / À qualité et prix équivalents, 74% choisissent le produit ou service le plus respectueux de l’environnement / 63% se déclarent prêts à renoncer à un produit / service qu’ils achètent s’ils apprennent que l’entreprise qui le commercialise ne respecte pas les réglementations de protection de l’environnement / 25% dénoncent sur Internet les entreprises qui ne respectent pas les réglementations en matière d’environnement 83% donnent, revendent ou font recycler les produits dont ils ne servent plus / 41% louent ou empruntent les produits dont ils se servent occasionnellement ‐ 1 ‐ Si un regard pessimiste porté sur ces pratiques et opinions pourrait faire état d’une tendance à la sur‐déclaration alimentée par le socialement correct, un regard objectif impose également de constater, de la part des individus, une dynamique favorable à une économie circulaire. Ces changements de représentations précèdent la connaissance de la notion d’économie circulaire dans l’opinion publique. Economie circulaire : une expression méconnue, mais un sens intuitivement compris 74% des Français n’ont jamais entendu parler de l’économie circulaire, ne serait‐ce que de nom. 26% reconnaissent l’expression, mais une majorité admet qu’elle a une idée imprécise de ce qu’elle signifie. Ces derniers sont néanmoins convaincus qu’elle est un modèle qui contribue autant à la croissance économique qu’à la préservation de l’environnement (76%). Au final, seuls 7% des Français estiment aujourd’hui savoir ce qu’est une économie circulaire. Si ce modèle économique est confidentiel en 2016, les mots qui le désignent produisent spontanément un sens. 62% des Français (soit 36 points de plus que la part de l’opinion publique en ayant déjà entendu parler) décrivent intuitivement un modèle de production et de consommation en boucles fermées, dans une logique de développement durable2. Et, pour la plupart, il réconcilie écologie et économie. 2
Question ouverte posée à l’ensemble de l’échantillon : Quelles sont toutes les idées, tous les mots, toutes les images qui vous viennent à l’esprit lorsque vous pensez à l’économie circulaire ? Aucune réponse suggérée. Voir résultats détaillés en annexes de ce document. ‐ 2 ‐ La promesse crédible d’une réconciliation de l’économie et de l’écologie Après information3, 94% des répondants affirment avoir une bonne opinion de l’économie circulaire, dont 1 sur 3 une très bonne opinion. A travers cette opinion, c’est surtout l’attraction et la crédibilité du modèle qui sont mesurées. L’opinion publique française exprime sans réserve le besoin et l’envie d’un projet en capacité de réconcilier les progrès (économique, environnemental et social) : ‐ 9 Français sur 10 pensent que l’économie circulaire peut contribuer à créer de la richesse tout en préservant les ressources naturelles. ‐ Une création de richesse dont 3 Français sur 4 estiment qu’elle se traduira par la création d’emplois qualifiés et d’emplois inclusifs (retour à l’emploi de personnes en difficulté sociale ou professionnelle). Cette adhésion est également nourrie par la perception d’un outil de dynamisation des territoires : ‐ 9 Français sur 10 jugent que l’économie circulaire est une opportunité de réindustrialisation des territoires, et un levier de leur autonomie énergétique (respectivement 36% et 35% oui, certainement). ‐ Loin des idées qui circulent sur une économie qui signifierait le « retour à la nature », 86% considèrent qu’elle peut stimuler l’innovation dans les territoires. ‐ 8 sur 10 pensent qu’elle peut contribuer à relancer la croissance économique dans les territoires, y créer des emplois non délocalisables et en renforcer l’attractivité pour les entreprises et les industries. 3
Exposition de la totalité de l’échantillon à la définition suivante : « L’économie circulaire est modèle économique dont l’objectif est de produire des biens et des services tout en limitant la consommation et le gaspillage des matières premières, de l’eau et des sources d’énergie. Elle désigne un modèle d’organisation dans lequel les déchets sont réintroduits dans le circuit de production, sous leur forme initiale ou transformée, pour devenir à nouveau des matières premières. Elle promeut la mise en place de circuits courts et des filières ‐ 3 ‐ locales. » L’appel à la mise en œuvre d’un projet partenarial local : impulser la transition depuis les territoires C’est un plébiscite sans réserve pour un projet partenarial local : ‐ Une majorité de Français estime que c’est localement que la mise en œuvre d’une économie circulaire trouvera ses applications les plus concrètes et produira ses effets. La région et le département sont les échelles d’action jugées les plus adaptées pour mettre en œuvre la transition (respectivement 44% et 40% de citations, devant la commune 36% et l’Etat 33%). ‐ L’économie circulaire est un modèle perçu inclusif auquel peuvent participer citoyens, entreprises, élus locaux, scientifiques et chercheurs (rappelant la place de la recherche et du développement dans la transition du linéaire au circulaire). S’ils ne sont pas disqualifiés, le gouvernement, l’Union Européenne et les élus nationaux sont cités par moins d’1 Français sur 2. Ce décrochage traduit la défiance à l’égard d’acteurs qui peinent à convaincre de l’efficacité de leur action. Au final, 9 Français sur 10 se disent favorables à la mise en œuvre des principes de l’économie circulaire par les acteurs économiques et politiques dans leur région (dont 37% très favorables). Et 89% affirment qu’elle doit faire partie de leurs priorités dans les années à venir (dont 29% oui, tout à fait). ‐ 4 ‐ ANNEXES Résultats question ouverte : Quelles sont toutes les idées, tous les mots, toutes les images qui vous viennent à l’esprit lorsque vous pensez à l’économie circulaire ? Aucune réponse suggérée. Economie durable et écologique 20% Economie centrée sur le recyclage, réutilisation, récupération, cycle de vie des produits, déchets
Economie favorisant le dévt durable, éco. responsable, conso. durable, système qui concilie économie, environnement, social
Economie respectueuse de l'environnement, économie verte, industrie écologique, ‐ de pollution, de transports
Economie limitant le gaspillage, économie de l'usage, de la fonctionnalité, de la performance
Economie respectueuse des ressources, production et utilisation des ressources raisonnée, écologique, bio
Economie locale, directe, autonome
12%
7%
6%
3%
2%
18%
Economie locale, de proximité, monnaie locale
6%
Economie autonome, en circuit fermé, réservée à un cercle restreint d'acteurs économiques
6%
Economie directe, circuit court, vente directe du producteur au consommateur
ESS et économie collaborative
3%
13%
Echanges de biens, services, connaissances, savoir‐faire, troc, prêt entre particuliers
8%
Economie solidaire, aide, entraide
3%
Partage
3%
Economie collaborative, participative, en réseau, entre particuliers
Economie en mouvement
Economie en boucle, continuité, répétition, interdépendance, enchaînement des acteurs économiques
Economie en mouvement, qui circule, flux
Evocations en lien avec le terme "économie"
2%
10%
5%
2%
10%
Argent, finance, banque, budget
4%
Economie, concept économique 4%
Investissement, retour sur investissement
Economie équitable et bénéfique pour tous (redistribution, gagnant/gagnant, économie vertueuse) Forme circulaire (cercle, rond, roue, pièce, etc.) 2%
5%
Economie entre plusieurs pays, accord entre plusieurs pays, importations, exportations, mondialisation Economie qui n'avance pas, qui n'évolue pas, cercle vicieux 2%
4%
2%
‐ 5 ‐ 
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