parvenu de l’autre côté du tunnel. D’après Jean-Marc Dumas, directeur des
études logistiques chez Danone Waters France, « une bonne solution consiste à
stocker dans un entrepôt chez un prestataire d’un port au Nord Ouest de la
Belgique, comme Zeebrugge ou Ostende, puis de faire livrer tous les jours le
Royaume Uni à partir de ce port avec ferry. Délai de livraison dans la journée ».
4. Distinguer entre produits frais et produits à température ambiante : D’après
Lionel Etienne, directeur Supply Chain de Bongrain « l’important pour les
produits frais c’est de choisir une plate-forme de prestataire qui manipule au
moins 200 000 tonnes de produits. Comme cela on est assuré que les clients sont
livrés tous les jours ». Pour Léandre Boulez, directeur Supply Chain du groupe
Auchan, « autant dans les pays de l’Est on trouve facilement des prestataires à
température ambiante, autant c’est difficile pour les produits frais. Dans le cas
de produits frais il faut créer son propre réseau de distribution, ce qui pour des
PME n’est pas évident. Une autre solution, bien meilleure, consiste à passer par
un grossiste qui se charge à la fois de la vente et de la logistique. En tout état
de cause il vaut mieux produire en Pologne que d’importer. »
5. Revoir sa gamme produit : il faut éviter d’avoir un emballage par pays dans la
mesure du possible. L’idée est plutôt soit de faire un produit multilingue, soit de
faire ce que l’on appelle de la différentiation retardée (un emballage primaire
uniforme tous pays puis au dernier moment l’apposition d’une étiquette
spécifique dans la langue du pays). C’est par exemple ce que faisait le groupe
Mars. Il est important de procéder de cette manière si l’on ne veut pas avoir des
coûts de production exorbitants ou des produits qui se périment en stock.
6. Mutualiser sa distribution : une autre solution pour vendre et livrer en Europe
est de mutualiser sa distribution. C’est ce que fait Bongrain en Italie avec
Galbani. On peut même s’associer avec des concurrents ou avec des gros de
l’alimentaire pour le faire. Cela réduit les coûts de distribution sans léser l’une
ou l’autre partie.
7. Attention aux palettes : ne pas oublier de trouver un système dans lequel
l’entreprise récupère d’une manière ou une autre ses palettes. Les mécanismes
les plus connus sont soit de ne faire que de la palette perdue, soit d’exiger le 1
pour 1 une palette livrée pour une palette vide rendue ou de travailler avec un
système de location de palettes, le fournisseur se chargeant de récupérer les
palettes livrées. Une autre méthode consiste à revendre sur place les palettes
vides car cela coûte cher de les rapatrier.
8. Choisissez des transporteurs dans le pays de réception : pour livrer mieux vaut
contracter avec un transporteur local. Il connaît les points de livraison, il les
approvisionne fréquemment, ses prix sont bas. Si vous choisissez de faire
organiser le transport par votre prestataire habituel vous aurez probablement
des coûts plus élevés et surtout des délais de livraison pas forcément
compatibles avec le service que vous cherchez à rendre.
Pour l’instant l’export en Europe se cantonne pour les produits alimentaires à l’Europe de l’Ouest.
Lorsqu’une PME de l’agro-alimentaire réussit à vendre dans un autre pays d’Europe que la France,
sans passer par un grossiste, il doit mettre en place une logistique adaptée. Il le fait comme on le
pratique sur un territoire quelconque c’est à dire en commençant par une étude de réseau. Il faut
privilégier le passage par des prestataires locaux, faire l’acheminement au meilleur coût en
comparant les prix des transporteurs de la région de départ et les transporteurs de la région
d’arrivée. Pour le Royaume uni ne pas oublier de traiter le cas particulier de l’approvisionnement
d’une île. Ne pas utiliser le tunnel mais préférer le ferry. Attention à l’étiquetage et aux palettes.
Bonne chance.