aide-mémoire

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INFORMATIONS SUR LA GOURME POUR LES PROPRIÉTAIRES DE
CHEVAUX, LES DÉTENTEURS DE CHEVAUX ET LES EXPLOITANTS
D’ÉCURIE
GÉNÉRALITÉS SUR LA GOURME
La gourme (all: Druse; angl.: strangles) est une maladie très contagieuse des voies respiratoires
supérieures du cheval décrite depuis des siècles. Elle est due à une infection causée par la bactérie
Streptococcus equi ssp. equi. Elle touche le plus souvent les jeunes chevaux, mais les animaux plus
âgés peuvent également tomber malades.
La gourme est transmise d’un cheval à l’autre tant par contact direct avec l’animal malade que de
manière indirecte par le biais d’ustensiles d’affouragement et de seaux d’abreuvement contaminés,
d’eau de boisson contaminée et autres. L’agent infectieux responsable de la gourme peut survivre
dans l’environnement durant plusieurs semaines, voire plusieurs mois.
Après la contamination, un temps d’incubation de 3 à 14 jours s’écoule jusqu’à l’apparition des
symptômes de la maladie. La gourme peut provoquer une flambée épizootique dans les effectifs de
chevaux.
La gourme doit dans tous les cas être prise très au sérieux et il faut absolument éviter qu’elle
continue à se propager. Elle peut entraîner des complications graves et peut dans des cas rares même
provoquer la mort du cheval. Il faut impérativement se conformer aux instructions du vétérinaire.
SYMPTÔMES
Le premier symptôme observé est souvent une forte fièvre (jusqu’à 41°C). D’autres symptômes sont
une altération de l’état général, un manque d’appétit et un écoulement nasal d’abord séreux, puis
purulent. Le cheval peut également présenter une toux humide et des difficultés de déglutition. Les
ganglions lymphatiques de la tête (ganglions lymphatiques mandibulaires, ganglions lymphatiques
rétro-pharyngiens, ganglions lymphatiques parotidiens) enflent et forment des foyers purulents
(abcès). Dans certains cas, les ganglions lymphatiques grossis peuvent provoquer un rétrécissement
de la région des ganaches et conduire à une détresse respiratoire. Une à deux semaines après
l’apparition des premiers symptômes cliniques, on observe typiquement une suppuration des
ganglions lymphatiques: les abcès percent et le pus s’écoule vers l’extérieur ou vers l’intérieur dans
les poches gutturales du cheval. A ce stade de la maladie, on constate une nette amélioration des
symptômes et une baisse de la fièvre. En cas d’évolution défavorable, des complications peuvent se
déclarer, notamment des abcès dans les organes internes ou une fièvre pétéchiale due à un
dysfonctionnement du système immunitaire (voir également ci-dessous «Pronostic»).
DIAGNOSTIC
En cas de suspicion de gourme, les chevaux atteints doivent être immédiatement isolés des autres
chevaux encore en bonne santé jusqu’à ce qu’un diagnostic soit posé ou que la gourme ait pu être
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+41 (0)31 631 22 43 | [email protected] | www.equinella.ch
exclue comme cause de maladie. Le vétérinaire diagnostique la gourme sur la base des symptômes
cliniques typiques. Une endoscopie des poches gutturales s’avère parfois nécessaire. Une analyse
bactériologique de la sécrétion purulente ou d’un échantillon de rinçage de la poche gutturale (si
celle-ci est également atteinte) permet de confirmer le diagnostic.
TRAITEMENT
Le traitement doit se faire individuellement en fonction du patient concerné, du type et de la gravité
de la maladie et des symptômes existants. On provoque la maturation des abcès par application de
chaleur ou de pommades stimulant la circulation sanguine. Les abcès percés peuvent être rincés avec
une solution de rinçage désinfectante. Des médicaments antiinflammatoires et antipyrétiques sont
parfois utilisés pour soutenir la thérapie.
Les antibiotiques ne sont que rarement indiqués. Des antibiotiques utilisés de manière erronée
peuvent même ralentir le processus de guérison ou provoquer des complications graves. Dans la
plupart des cas (sans complications), le traitement de la maladie peut se faire dans l’exploitation de
provenance sans qu’il soit nécessaire de référer le cas dans une clinique.
AFFOURAGEMENT DES CHEVAUX TOUCHÉS
La quantité totale de nourriture, principalement la ration d’aliment concentré, doit être adaptée au
mouvement réduit. Les chevaux atteints de gourme souffrent souvent de difficultés de déglutition. Il
est dans ce cas bénéfique d’affourager du mash car il peut être avalé plus facilement.
PRONOSTIC
Le pronostic en cas de gourme est bon. La maladie guérit en général sans complications. La gourme
peut être considérée comme une sorte de «maladie infantile» du cheval. La plupart des chevaux
seront confrontés à l’agent infectieux au cours de leur vie. Une fois la gourme surmontée, la durée de
l’immunité varie d’un cheval à l’autre, mais elle ne dure pas toute la vie et n’empêche donc pas une
nouvelle apparition de la maladie.
Il convient de noter que même après la guérison des symptômes cliniques, les chevaux peuvent
encore rester porteurs et excréteurs de l’agent infectieux et représenter ainsi un danger durable pour
les autres chevaux de l’effectif.
Dans des cas rares, des complications parfois graves peuvent apparaître durant le processus de
guérison. Il peut ainsi y avoir des accumulations de pus dans la poche gutturale ou une dissémination
de l’agent pathogène dans les autres organes du corps (comme par ex. le foie, la rate, les reins, le
cerveau ou les ganglions lymphatiques intestinaux) dans lesquels des abcès peuvent se former par la
suite. Une autre complication dangereuse est ce que l’on appelle la fièvre pétéchiale. Il s’agit d’une
réaction du système immunitaire aux composants des bactéries. On peut observer des saignements
punctiformes dans les muqueuses, des enflures à la tête et aux jambes. Dans des cas rares, le cheval
peut également développer une maladie musculaire immunitaire (similaire au coup de sang).
En cas de complications ou d’évolution grave de la maladie avec détresse respiratoire ou difficultés de
déglutition, il peut s’avérer nécessaire de référer le cas à une clinique.
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MESURES À PRENDRE À L’ÉC URIE EN CAS DE SUSPICION DE GOURME OU DE
CONSTAT DE GOURME CONFIRMÉ
La gourme est une maladie très contagieuse. Pour juguler la maladie, il est très important d’isoler les
chevaux atteints et de respecter systématiquement les règles d’hygiène.
Le contact avec les sécrétions purulentes des chevaux infectés constitue la principale source de
contamination. Une contamination indirecte par le biais d’objets tels que les seaux d’eau, les fourches
à fumier, les brouettes, le matériel de pansage ou les mangeoires est également possible. La maladie
peut également se transmettre par le biais des chaussures, des bottes ou des vêtements des
personnes qui s’occupent des chevaux.
Tout trafic de chevaux doit être stoppé sur l’exploitation touchée (pas de chevaux nouvellement
introduits à l’écurie, pas de transport de chevaux quittant l’écurie, que ce soit des chevaux malades
ou des chevaux apparemment en bonne santé). Les animaux souffrant de gourme ainsi que les
animaux de contact potentiels (encore «sains») ne doivent pas participer à des concours ni avoir de
contacts avec d’autres chevaux.
Les animaux malades doivent être détenus à l’écart des autres animaux (voir mesures d’isolement ciaprès).
La fièvre est souvent le premier signe d’infection. Tous les chevaux de l’exploitation touchée doivent
donc être surveillés et la température corporelle des animaux doit être mesurée 2x par jour (la
température corporelle normale d’un cheval se situe entre 37.5 et 38.2°C). Si d’autres chevaux
développent de la fièvre ou présentent d’autres signes de maladie (manque d’appétit, écoulement
nasal, manque d’entrain), il faut informer immédiatement le vétérinaire traitant et isoler les chevaux.
Si plusieurs chevaux sont touchés, les mesures d’hygiène doivent être renforcées en conséquence :
Il faudrait idéalement former 3 groupes (mais au moins 2 : «en bonne santé» et «malade»): on
attribue au groupe «rouge» les chevaux malades (présentant des symptômes tels que de la fièvre,
des ganglions lymphatiques grossis etc.). On classe dans le groupe «orange» les chevaux qui ont été
en contact avec les chevaux malades mais qui ne présentent pas (encore) de signes de maladie. Les
chevaux en bonne santé (pas de symptômes, pas de contact avec les chevaux malades) sont attribués
au groupe «vert». Les différents groupes devraient si possible être détenus loin les uns des autres.
Une barrière physique doit être mise en place, principalement pour accéder au groupe rouge, c’est-àdire aux chevaux malades: «sas d’isolement» avec 2 pédiluves, port obligatoire de vêtements
d’isolement (bottes en caoutchouc, manteaux, gants à usage unique) lors de contact avec les chevaux
atteints («malades»), utilisation de produits de désinfection des mains. Des fourches et des brouettes
à fumier spécifiques à chaque groupe doivent être utilisées lors du nettoyage des écuries. Les
excréments et autres matériaux organiques doivent être stockés séparément. Veuillez également
vous assurer que les licols, les cordes et le matériel de pansage ne quittent pas le secteur d’isolement.
Les pâturages qui ont été occupés par les chevaux malades ne doivent pas être utilisés pour d’autres
chevaux pendant une période de 4 semaines. Réduisez à un minimum le nombre de personnes qui
ont des contacts avec ces chevaux. Contrôlez deux fois par jour la température corporelle de tous les
chevaux. Si de la fièvre se déclare chez des chevaux du «groupe vert» ou du «groupe orange», ces
chevaux doivent être amenés dans le «groupe rouge». Veuillez informer votre vétérinaire. Si la fièvre
réapparaît chez des chevaux du groupe rouge, veuillez également prendre contact avec votre
vétérinaire privé, car cela pourrait être un signe de complications. Les chevaux malades devraient si
possible être affouragés et soignés par une personne autre que celle qui s’occupe des chevaux dans
les autres secteurs de l’écurie. Si cela n’est pas possible, il faut s’occuper d’abord des chevaux «en
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bonne santé» puis en dernier des chevaux «malades» placés en isolement. Les chevaux doivent être
traités d’après les instructions du vétérinaire d’écurie.
Nettoyez et désinfectez tous les objets (y c. les transporteurs, les boxes, etc.) qui sont entrés en
contact avec les chevaux atteints.
PROCÉDURE DE LEVÉE DES MESURES DE QUARANTAINE
La procédure actuelle, y compris le schéma des analyses de laboratoire nécessaires, pour déclarer un
foyer terminé, peut être demandée aux cliniques équines des Facultés Vetsuisse de Zürich (+41 44
635 81 11) ou de l’ISME Berne (Equinella: +41 31 631 22 43).
Source: ISME Berne
Source: ISME Berne
Remarque: cette fiche d’information se base sur les informations destinées aux propriétaires rédigées
par la Clinique équine de la Faculté Vetsuisse de l’Université de Zürich et sur le livre
«Pferdekrankheiten, Innere Medizin» de V. Gerber et R. Straub, 2ème édition, utb Verlag.
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