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La Lettre du Neurologue - Suppl. Les Actualités au vol. VIII - n° 6 - juin 2004
toutes les crises généralisées d’emblée. La
PHT est indiquée da ns les crises partielles et
les CGTC, elle est égaleme n t indiquée of f i c ie l-
l e me n t da n s la prévent i on et le tra i t e m e nt de
crises survena nt en milieu ne u ro c h i r u rg ic a l
ou après tra u m a t i s m e crânien sévère. D’autre s
m é d i c a t io n s sont utilisées mo i ns souvent : le
p h é n obarbital (crises tonic o c l o n i q u e s, ma i s
aussi absences atypiques et crises toniques) ;
l ’ é t ho s u x i m ide est utilisé da n s les absenc e s,
mais le VPA lui est en général préféré en ra i-
son de son plus large spectre. Le clona z é p a m
est indiqué da n s les CGTC et les crises fo c a l e s,
et le clobazam en ajout dans les épilepsies
re b e l l e s. L’ a c é t a z o l a m ide est indiquée en
ajout dans divers types de crises.
Chaque médic a m e n t a ses pro p res effets ind é-
s i r a b l e s, en partic u l i er au niveau du système
nerveux cent ral. Ces effets ind é s i rables sont
do s e - d é p e nda nt s, et peuvent être diffic i l e s
à discerner des conséquences de la maladie
épileptique.
Les effets de ces MAE sur le fœtus do n n e n t à
réfléchir car tous ont été associés à des ma l-
fo r ma t io ns. Les polythéra p ies ent r a î n e nt un
risque plus élevé, mais celui-ci peut aussi être
lié à la sévérité de l’épilepsie maternelle.
Principes de base du traitement
des épilepsies
Les nouveaux MAE suivants ont été cons i -
d é r é s : gabapent i ne (GBP), lamo t r i g i n e (LTG ) ,
l é v é t i rac étam (LEV), oxc a r b a z é p i ne (OXC ) ,
tiagabine (TGB), topiramate (TPM) et viga-
b a t r i ne (VGB). Ils sont re c o m ma n dés da n s le
t r a i t e me n t des épilepsies lorsque les patie n t s
n ’ o n t pas pu suivre un tra i t e me nt utilisant
un antiépileptique classique pour les ra i s o ns
suivantes :
–c o n t re - i n d i c a t ion à l’utilisation de ces
médications ;
–i nt e ra c t ion médic a me n teuse (cont r a c e p t i f s
oraux par exemple) ;
– intolérance aux médicaments classiques ;
– patiente en âge de procréer.
Les principes de base du tra i t e me nt ant i-
épileptique sont rappelés et consensuels :
– mo n o t h é r a p i e puis, en cas d’éche c , seconde
monothérapie ;
–p o l y t h é r a p ie après échec de plusie u r s
monothérapies ;
–c o m b i n aison de MAE re t e nu e : meilleur com-
p r omis possible ent r e efficacité et toléra n c e ;
–f e m me en âge de pro c r é e r : pre n dre en
compte les int e ra c t io n s possibles avec les
c o n t r aceptifs oraux, évaluer le risque de ma l-
fo r ma t ion chez le fœtus (précaution parti-
culière dans l’utilisation du VPA) ;
– après une pre m i è re c rise, le patie nt do i t
c o n sulter dès que possible un épileptologue ;
–r é é v a l u a t ion régulière du tra i t e me n t ant i-
épileptique.
Ces re c o m ma n da t io ns générales s’appliquent
aux populatio ns partic u l i è res telles que les
sujets âgés et les porteurs d’un hand ic a p
intellectuel.
Antiépileptiques nouveaux
En Gra nde - B re t a g ne, les nouveaux MAE sont
tous re c o m ma n dés en tra i t e m e n t associé, ma i s
t r ois ont une ind i c a t i on en mo n o t h é r a p i e : la
LTG, l’OXC et le TPM. L’a v a nt a g e principal de ces
nouveaux MAE est qu’ils sont associés poten-
t ie l l e me nt à une me i l l e u r e qualité de vie, en
p a r t i e liée à une baisse des effets ind é s i r a b l e s .
En re v a nc he, les effets délétères sur le fœtus
restent insuffisamment documentés.
La LTG a été comme rc i alisée comme tra i t e m e n t
associé en 1991 et a reçu l’ind ic a t ion de la
mo n o t h é r a p ie en 1995 (>12 ans). Elle n’affecte
pas l’efficacité des contraceptifs oraux.
L’ OXC est indiquée chez l’adulte et l’enfa nt de
plus de 6 ans en mono- ou en polythérapie,
dans le traitement des crises partielles avec
ou sans généralisation secondaire. Elle pro-
voque mo i n s d’int e ra c t io ns que la CBZ, ma i s
interagit avec les contraceptifs oraux.
Le TPM est indiqué en tra i t e me nt associé
c h ez l’adulte et l’enfa n t de plus de 2 ans no n
c o ntrôlés par les MAE classiques, pour les
crises focales avec ou sans généra l i s a t io n ,
les crises du syndro me de Lennox-Gastaut, et
les CGTC d’emblée. Il est aussi recommandé
en mo no t h é ra p ie chez l’adulte et l’enfa nt de
plus de 6 a n s avec CGTC et crises partie l l e s
avec ou sans généra l i s a t i on. Il provoque peu
d ’ i n t e r a c t io ns, mais int e r f è r e avec les cont r a-
ceptifs oraux.
La GBP est indiquée en association pour les
crises focales avec ou sans généra l i s a t io n
c h ez des patie nts non cont r ô l é s , ou présen-
t a nt des effets collatéraux, sous MAE clas-
s i q u e s. Elle n’int e r f è re pas avec les autre s
m é d i c a me nt s. L’ e n f a nt de 6 à 12 a n s doit être
surveillé par un neurologue.
Le LEV est indiqué en associa t ion da ns les
crises partielles avec ou sans généra l i s a t i o n .
Il n’est pas re c o m m a ndé pour les enfa n ts de
moins de 16 ans. Il ne présente pas d’inter-
a c t i o ns médic a me n teuses re c e nsées à ce jour.
La TGB est indiquée en associa t ion da ns le
t ra i t e me nt des crises focales avec ou sans
g é n é r a l i s a t ion, chez l’adulte et l’enfa nt de plus
de 12 a n s. Elle n’affecte pas les conc e n t ra t i o ns
p l a s m atiques des cont r aceptifs oraux ou de s
a u t r es MAE, mais les MAE inducteurs enzyma-
tiques augme n t e n t le métabolisme de la TG B .
Le VGB a une ind ic a t ion limitée au tra i t e-
me nt associé seuleme nt en cas d’échec de
toutes les autres combina i s o ns de MAE. Le
VGB ne doit pas être utilisé en monothéra-
pie de première intention, excepté dans les
s p a s mes infa nt i l e s . Il doit être initié par un
spécialiste de l’épilepsie.
Le rapport fait ensuite état du coût des no u-
veaux MAE par rapport aux anc ie ns. À de s
doses mo y e n ne s , le coût de 28 jours de tra i-
t e m e nt est de 5 à 10 fois plus élevé. Depuis
1991, date de l’int r o d uc t i on du vig a b a t r i ne,
la part des nouveaux MAE da ns les pre s c r i p-
t io n s est passée de 0,1% à 11,2 % et, actuel-
lement, ils représentent 69 % des dépenses
pour cette classe théra p e u t i q u e. Certains de
ces nouveaux MAE sont cependant prescrits
pour d’autres indications que l’épilepsie, ce
qui peut expliquer en partie cette tendance
expansive.
Place des antiépileptiques nouve a u x
Efficacité clinique
La grande majorité des études a été menée
en associa t io n : malgré un gra nd no m b r e
d ’ é t ude s , il y a très peu de données perme t -
t a nt de comparer l’efficacité des no u v e a u x
MAE ent r e eux. En re v a n c h e, l’efficacité cont r e
placebo a été démontrée pour tous les nou-
veaux MAE.