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Le Journal des Bayonnais n°spécial - Mai 2013
Bayon pendant la Seconde Guerre mondiale
Hommage aux victimes civiles et militaires
Dès 1924, Adolf Hitler définit ses objectifs dans le livre Mein Kampf : mettre fin au
Diktat du traité de Versailles de 1919 et agrandir l'espace vital allemand vers l'Est
de l'Europe en intégrant les populations germanophones à l'Allemagne. Le 30
janvier 1933, il accède au pouvoir en étant nommé chancelier du Reich par le
maréchal Hindenburg, président de la République. Le 2 août 1934, la mort
d’Hindenburg permet à Hitler de cumuler, par plébiscite, les fonctions de chef de
l'État et de chef du gouvernement. Le Führer instaure alors un régime totalitaire, le
IIIème Reich. En novembre 1936, il conclut avec son homologue italien, Benito
Mussolini, une alliance, le Pacte d'Acier, qui est peu après étendue au Japon, en
proie lui aussi à un régime totalitaire, pour créer l’« Axe » Berlin – Rome – Tokyo.
En 1939, forte des succès qu’elle a acquis sur la scène internationale avec la
remilitarisation de la Rhénanie en 1936, l’annexion de l'Autriche en 1938 et
l’occupation des Sudètes puis du reste de la Tchécoslovaquie entre 1938 et 1939,
l’Allemagne nazie revendique désormais le « couloir de Danzig », un territoire
devenu polonais par le traité de Versailles, qui sépare la Prusse du reste du Reich.
Le 20 août, face aux rumeurs de guerre et aux bruits de bottes outre-Rhin, les
permissions des militaires français sont suspendues ; le lendemain, les officiers de
réserve et les troupes spécialisées sont appelés sous les drapeaux. Le même jour,
les gardes mobiles prennent position sur les frontières. Le 23 août, avec la
signature d'un pacte de non agression entre l'Allemagne et l'Union Soviétique, plus
rien ne fait obstacle aux visées expansionnistes du Führer. Les troupes françaises
arrivent sur la ligne Maginot et le 25 août l'effectif de guerre est en place.
A Paris, comme partout en France, la population prend connaissance de l'ordre de mobilisation générale
Le 1er septembre 1939, l'Allemagne attaque la Pologne sans déclaration de guerre
préalable. C’est le début de la Seconde Guerre mondiale. Annoncée à la radio dans
l’après-midi du 1er septembre par Edouard Daladier, président du Conseil et
ministre de la Guerre, puis confirmée aux maires par télégramme et à la population
par voie d'affichage, la mobilisation générale est effective le lendemain matin à zéro
heure. En dix jours, près de cinq millions de Français âgés de 20 à 48 ans
rejoignent leur affectation. Dans le même temps, le gouvernement décide
d'évacuer les civils sur une bande de 5 à 8 kilomètres le long des zones frontalières
situées en avant de la ligne Maginot et le long du Rhin. 520.000 personnes quittent
leur maison avec trente kilos de bagages et quatre jours de vivres, laissant tous
leurs autres biens sur place.
Le 3 septembre, la Grande-Bretagne et la France, qui ont adopté pendant des
années une illusoire politique d’apaisement, décident de s’opposer à Hitler et
déclarent la guerre à l'Allemagne. Pour la seconde fois en un quart de siècle, les
nations européennes prennent les armes. « En fin d'après-midi, les cloches de
l'église de Bayon sonnent à toute volée pour annoncer la nouvelle à la population »
mais on ne voit pas, comme en 1914, les habitants enthousiastes accompagner les