Par Krys3000 (Groupe « The Trust » - http://www.cours-en-ligne.tk/) Page 3
Si on veut que le gène cloné puisse s’exprimer dans une bactérie, il faut :
- Pour les procaryotes : que l’intégralité du gène, promoteur compris, soit cloné.
- Pour les eucaryotes : utiliser un vecteur d’expression contenant un promoteur en amont du site, et cloner l’ADNc.
Au-delà des bactéries, on pourrait utiliser d’autres systèmes (levure, champignons, cellules animales) mais malgré leurs
avantages (modifications post-traductionnelles plus poussées et stabilité accrue) il y a des inconvénients comme la complexité
du milieu de culture et la plus grande fragilité des cellules.
V – ISOLATION D’UN FRAGMENT D’INTÉRÊT
Tout ça c’est bien, mais comment isoler le fragment d’ADN que je veux ? Pour cela, on a plusieurs types de clonage :
- Si on connait la fonction du gène porté par le fragment : Clonage fonctionnel
- si on connait un gène homologue, un fragment du gène, un ou une fraction de messager correspondant : Clonage par
hybridation ou Clonage par PCR
A] LE CLONAGE FONCTIONNEL
Il faut que les fragments clonés s’expriment : chez les procaryotes, il n’ya pas d’introns, on peut donc y aller directement en
faisant un clonage complet du génome ; pour cela, une digestion partielle de l’ADNg suivi d’un clonage est nécessaire, le fait de
digérer partiellement augmentant la probabilité d’avoir le gène complètement, avec son promoteur.
Chez les Eucaryotes en revanche, il faut cloner l’ensemble des ADNc, c’est donc un peu plus dur.
Quoi qu’il en soit, on obtient ainsi une banque, ensemble des clones correspondants au génome. Si le vecteur d’expression
contient un promoteur, on parlera de « banque d’expression ». Il faut maintenant transformer les bactéries (ou transfecter s’il
s’agit de cellules eucaryotes) avec tout les clones, puis imaginer un test qui permettra de repérer les bactéries contenant la
fonction voulue.
B] LE CLONAGE PAR HYBRIDATION
La base est pareille : il faut fabriquer une banque d’ADNg ou d’ADNc. Dans le cas d’un ADNg, on va d’abord procéder au choix de
l’enzyme utilisée pour construire la banque à l’aide d’un Southern blot.
La technique du Southern Blot part d’un constat : chaque brin d’ADN peut s’apparier avec son complémentaire inverse. On n’a
donc plus qu’à fabriquer des brins d’ADN marqués radioactivement, et reproduire les conditions d’un appariement, pour
détecter ainsi le brin voulu. Ces fragments sont des sondes. La taille des sondes n’a aucune importance.
Pour fabriquer une sonde, on peut fabriquer un oligonucléotide et marquer son extrémité au phosphate. Sinon on part d’un
fragment d’ADN homologue à notre gène d’intérêt et on réalise un marquage selon une des 4 techniques suivantes :
Marquage aux extrémités via remplissage
Nick-translation (translation de coupure) : consiste à faire des cassures sur l’ADN avec des DNAses, et de mettre ensuite
des polymérases en présence de dxTP marqués. Au final, le brin sera donc marqué aux différents endroits de coupure.
Random priming (initiation aléatoire) : consiste à dénaturer l’ADN par chauffage, donnant de l’ADN sous forme SL
(simple brin). On va ajouter des amorces aléatoires en excès pour empêcher le réappariement, et ensuite on peut
envoyer une polymérase avec des dXTP marqués. Tout le brin sera alors marqué.
Sondes ARN SL : on peut également faire des sondes d’ARN simple brin, en utilisant ici un fragment d’ADN cloné dans
un vecteur possédant des promoteurs de phages. On ajoute ensuite des RNA polymérases phagiques avec des xTP
marqués pour fabriquer ainsi l’ARN simple brin marqué.
Notre sonde préparée, on peut maintenant réaliser le Southern Blot. Cette technique nous permettra, à l’aide de la sonde, de
révéler l’ADN voulu. Il faut :
- Préparer l’ADN et le digérer par enzyme de restriction.
- Le faire migrer sur PAGE (gel d’électrophorèse de polyacrilamide).
- Faire tremper ce gel dans une solution alcaline (soude) pour dénaturer, et neutraliser ensuite la solution.
- Placer le gel sur une éponge, l’éponge dans une solution saline, et mettre une membrane de nitrocellulose sur le gel,
suivie de serviettes en papiers pour faire pression et permettre à l’ADN de se transférer sur la membrane par capillarité.
- Faire une fixation covalente de l’ADN à la chaleur.