Les aliments et le régime alimentaire traditionnels des Métis
Les Métis ont énormément contribué au régime alimentaire, en
adaptant de nombreux aliments simples, nourrissants et savoureux qui
étaient consommés traditionnellement par leurs ancêtres des Premières
nations, euro canadiens et européens. Les Métis ont en particulier adapté
des plats canadiens français comme la tourtière (une tarte farcie de viande à
base de porc) et les boulettes (de viande) et des plats autochtones comme le
pemmican ou le riz sauvage. Ces aliments nourrissants, faciles à préparer et
à transporter, étaient particulièrement bien adaptés aux Métis qui étaient
semi-nomades. Les repas et les recettes métisses comprenaient des produits
que les gens obtenaient de la chasse, de la cueillette et de l’agriculture. Dans
d’autres cas, les recettes métisses comprenaient des ingrédients des postes
de traite.
Traditionnellement, les Métis mangeaient des aliments riches en
matières grasses et en glucides. Il le fallait parce qu’ils menaient une vie
active, souvent exigeante au niveau physique. L’énergie produite par un tel
apport calorique était utilisée pour un style de vie de subsistance. De plus,
comme les familles métisses pratiquaient l’agriculture, la chasse, la pêche et
la cueillette de plantes, elles avaient un régime varié, ce qui aidait à
compenser pour les sécheresses, les inondations, les gels précoces et les
chasses qui rapportaient peu. Toutefois, il y avait toujours la possibilité que,
lors d’une année particulièrement mauvaise, une famille manque d’aliments
frais. Lhiver était une saison très longue et même si un chasseur ou un
trappeur était habile, il y avait toujours la crainte qu’il n’y ait pas
suffisamment de nourriture pour la saison. Par conséquent, la plupart des
familles métisses essayaient de s’assurer de pouvoir supporter les années
difficiles et les hivers rigoureux en préservant et en entreposant la nourriture
de leurs jardins, de leurs champs et de leurs chasses.
Les Métisses faisaient généralement sécher et fumer les viandes et les
baies sauvages pour les utiliser plus tard. Elles pouvaient faire bouillir les
baies et les fruits séchés pour faire des tartes ou les manger avec de la
crème. Elles faisaient sécher et fumer la viande et le poisson dehors au soleil
et au vent sur des grilles au-dessus d’un feu doux. La viande et le poisson se
mangeaient nature ou bouillis dans des ragoûts. Le pemmican, une denrée
de base de nombreux régimes métis et un produit qui pouvait se conserver
pendant des années, était une source alimentaire indispensable mais fade à
base de viande de bison broyée, déchiquetée et enrichie de baies et de
graisse de bison chaude. On faisait des conserves de viandes, de baies et de
fruits. L’automne était la saison des mises en conserves et certaines familles
motivées mettaient en conserve jusqu’à un millier de pintes de légumes, de
fruits, de baies sauvages, de poisson et de gibier! Le maïs sucré, qui était un
produit assez commun dans les jardins, et l’orge étaient séchés et broyés
pour être entreposés facilement et utilisés dans les soupes, les ragoûts, le
bannock et le pain.
L’entreposage de fruits et de légumes dans de petites caves ou
caveaux à racines assurait des sources de vitamines et de minéraux
d’aliments frais aux familles pendant l’hiver. La viande était conservée au
frais dans un puits ou enfouie dans de la sciure, du blé ou bien enterrée. Elle
durait environ dix jours quand elle était conservée dans un seau au fonds
d’un puits. Les gens congelaient aussi le poisson, le gibier et la viande de
bétail abattu et conservait ça dans de lourds récipients ou dans un arbre et,
par conséquent, loin des animaux affamés. Si la famille avait accès à une
glacière, elle l’utilisait pour conserver la viande et les légumes congelés. Les
viandes congelées duraient jusqu’au printemps suivant sans se gâter.
Si une famille élevait des vaches, elle pouvait faire son propre beurre,
cuisiner avec la crème et boire le lait. Pour préserver le beurre l’hiver, les
femmes remplissaient une petite bassine de beurre, la recouvraient avec une
toile recouverte de gros sel et versaient un mélange de saumure et d’œufs
par-dessus. Elles mettaient ensuite un couvercle sur la bassine et la
conservaient dans un abri pour les produits laitiers séparé de la maison.
Le bannock est un aliment traditionnel métis, qui était utilisé par les
gens qui voulaient manger un repas rapide, nourrissant et savoureux, surtout
quand ils se dépensaient physiquement. Comme le pemmican, le bannock
était un aliment riche en énergie que mangeaient les voyageurs ou les gens
qui faisaient beaucoup d’activités physiques, qui n’avaient pas le temps de
préparer à manger. Il contient beaucoup de matières grasses et de glucides,
ce qui donnait de l’énergie à long terme pour les gens qui travaillaient sur les
sentiers de piégeage ou qui chassaient ou pagayaient sur de longues
distances. Toutefois, ce n’est pas un aliment sain à manger régulièrement si
on est sédentaire à cause de ces mêmes caractéristiques. Les Métisses
faisaient aussi des tartes, des tourtes et d’autres bonnes choses pour leurs
familles et quand des amis venaient en visite. Noël était une période
pendant laquelle de nombreuses femmes préparaient des pâtisseries comme
des biscuits au gingembre, des tartes aux raisins secs et au mince-meat et
des gâteaux aux fruits.
La méthode la plus commune de cuisson était de faire bouillir ou frire
les aliments. Les repas comprenaient un gros pourcentage de gibier et de
poisson mélangés avec des légumes du jardin, surtout des pommes de terre.
Au lieu d’huile ou de beurre, les Métis cuisinaient avec de la graisse de
moelle. Quand les familles pouvaient se le permettre, elles achetaient des
articles comme du sucre, des raisins secs, de la farine, du riz, du sirop et des
viandes en conserve dans les magasins locaux.
Adapté de :
Paquin, Todd, Dorion, Leah et Préfontaine, Darren R. «Métis Food and Diet».
http://www.metismuseum.ca/media/document.php/00746.pdf
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