1
C’est Notre Seigneur qui attire notre attention
sur la vie intérieure des plus jeunes, quand il dit :
si vous ne vous convertissez pas et ne devenez
pas comme des petits enfants, vous n’entrerez
pas dans le royaume des cieux (Matthieu, 18, 1).
Il dit encore : Laissez les petits enfants venir à
moi et ne les empêchez pas ; car le royaume des
cieux est à ceux qui leur ressem-
blent (Marc, 10, 14).
Quels sont les motifs de la
supériorité de la vie intérieure
des enfants ? On peut en donner
trois. 1) Chez un enfant, l’inno-
cence baptismale demeure ; la
vie de la grâce, qui devrait en soi
durer toujours dans une âme,
n’est pas brisée chez lui. 2) Une
âme en état de grâce devrait nor-
malement tendre toujours plus
fortement vers Dieu, comme la
pierre qui tombe va d’autant plus
vite qu’elle se rapproche de la
terre. Ce mouvement est brisé
par le péché mortel, freiné par le
péché véniel, surtout le péché
véniel délibéré. Les enfants pe-
tits, dans leur innocence, font encore peu de péchés
véniels délibérés. 3) Une âme qui a peu péché a peu
d’expiation à faire pour elle-même ; elle est donc
mieux disposée à la charité. Une telle âme est plus
proche de Dieu. C’est le cas des âmes d’enfants.
Aussi, les Frères des écoles chrétiennes ensei-
gnent combien il est comme naturel pour un enfant
de s’attacher au bon Dieu : le péché n’a point encore
porté le trouble dans leur conscience ; aucune cause
de séparation ou de refroidissement ne s’est interpo-
sée entre eux et leur Père céleste ; ils vont à lui avec
un naïf abandon, et ils acceptent avec la même doci-
lité ses préceptes et sa doctrine.
Il convient donc de faire prier les enfants et de
leur apprendre à prier, selon les forces de leur âge.
L’enfant, dans l’état d’innocence, a une propension
naturelle à prier, pourvu qu’on le lui enseigne. La
prière, fleur divine, a été implantée dans son âme au
baptême par le Saint-Esprit. Il faut se garder de la
laisser périr, mais au contraire, la cultiver avec le
plus grand soin dès que l’enfant
peut en être capable. Cela signi-
fie aussi qu’il convient de lancer
l’enfant petit à petit dans l’orai-
son, cette prière qui se fait dans
le silence de son cœur. Toute
prière, même les prières vocales
comme le chapelet, contient du
reste cet élément intérieur, sans
quoi ce ne serait pas une prière.
Or, c’est par notre âme et ses ac-
tes spirituels que le règne de No-
tre Seigneur s’établit dans l’âme.
L’enfant, si proche de Dieu par
nature, doit donc être conduit
dans ce rapprochement explicite
entre Dieu et son âme faite pour
Dieu. Un jour, Anne de Guigné
dit à sa mère : « Maman, voulez-
vous me permettre de prier sans
livre pendant la messe ? - Pourquoi donc ? - Parce
que je sais par cœur les prières de mon paroissien et
que je suis souvent distraite en les lisant, tandis que
lorsque je parle au bon Jésus, je ne suis pas distraite
du tout : c’est comme quand on cause avec quel-
qu’un, maman, on sait bien ce qu’on dit. - Et que dis-
tu au bon Jésus ? - Que je l’aime. Puis je lui parle de
vous, des autres, pour que Jésus les rende bons. Je lui
parle surtout des pécheurs. Et puis, je lui dis que je
voudrais le voir. »
Les enfants ne pensent pas le mal, ils sont hum-
bles et simples. Par contre ils sont faibles pour le
Numéro 238
P a r a ît l e de r n ie r d im a n ch e d u m o i s
Gratuit dans nos chapelles
Lanvallay, Saint-Malo, Saint-Brieuc, Guer, Rennes, École Sainte-Marie, Cours Sainte-Anne
Avril 2012
É
ÉÉ
É
D
DD
D
I
II
I
T
TT
T
O
OO
O
R
RR
R
I
II
I
A
AA
A
L
LL
L
La prière des plus jeunes
La prière des plus jeunesLa prière des plus jeunes
La prière des plus jeunes
Par M. l’abbé Jacques Mérel