1 Introduction
1.1 Cadre de recherche
1.1.1 Illustration
Au cours de la formation menant au diplôme de maître socioprofessionnel délivré par l’École
Supérieure Domaine Social Valais, une présentation d’un pédagogue nous a été demandée
dans le cadre de l’unité pédagogie suivie en 1ère année. Mon choix s’est porté sur Rudolf
Steiner et la pédagogie Waldorf. Ce travail m’a amené à découvrir la philosophie de Steiner
et les nombreuses applications pratiques qui en découlent, que ce soit au niveau de
l’enseignement, de l’agriculture ou de la médecine.
À la suite de ce travail, à l’occasion d’échanges avec des collègues, la thématique de la
pédagogie curative, en particulier l’intérêt qu’elle représente dans l’accompagnement de
personnes en situation de handicap, s’est imposée.
Les avis sur cette pédagogie sont plutôt partagés. Dans la majorité des cas, elle n’est pas du
tout connue, ou alors de manière relativement superficielle. Certaines remarques ont aussi été
faites sur le côté « pseudo-scientifique » de ses fondements et ses potentielles dérives
sectaires. En général, peu de personnes peuvent prétendre apporter un jugement objectif sur
le sujet, car peu sont au fait des concepts y relatifs, si ce n’est par ouï-dire.
Au fil de ces discussions, deux personnes ont éveillé ma curiosité et nourri mon intérêt pour
ce sujet. Toutes deux pouvaient parler en connaissance de cause, car elles avaient eu un
contact direct avec la pédagogie curative d’orientation anthroposophique. Pour l’une d’elles,
son parcours professionnel l’avait amenée à effectuer un stage dans une institution
anthroposophique et pour l’autre, une proposition d’emploi dans une autre institution du
même type.
Ce qui m’a particulièrement interpellé au fil de ces discussions, ce n’est pas l’intérêt de ces
personnes pour la pédagogie curative, mais les bienfaits qu’elles ont pu observer sur les
bénéficiaires de cette méthode. Ces observations ont porté en particulier sur le rythme
journalier offert aux personnes concernées. Celui-ci est généralement adapté à chaque
bénéficiaire selon ses capacités et les normes de l’atelier qui l’occupe. Une attention est aussi
apportée au rythme saisonnier et aux activités proposées. Un autre aspect de cette méthode
porte sur le caractère des personnes, plus particulièrement sur leur tempérament et sur les
tâches qui leur seront dévolues. Face à la nécessité de placer un membre de leur famille dans
une institution, nul doute que ces personnes opteraient pour une institution de type
anthroposophique.