transgenre
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Quand on se sent d'un genre tendant vers le masculin et qu'on décide d'entamer un
parcours transsexuel, il est difficile de s'y retrouver parmi ce flot d'informations. Il y a
quantité de choses à dire et à savoir sur la transsexualité pour être bien armé et savoir ce
que l'on veut, ce site en est un exemple flagrant. C'est pourquoi, nous rédigeons à
nouveau un parcours « type », mais qui n'est qu'un point de départ aussi complet que
possible. Ce qui suit n'est donc ni exhaustif, ni obligatoire ni le reflet d'une marche à
suivre. Cet article n'est que pour tenter d'y voir plus clair avant d'entamer la lecture
d'articles plus spécifiques et doit être lu en lien avec l'article "Équipes officielles ou
privées ?"».
Le psychiatre
L'endocrinologue et les hormones
Les premières chirurgies
La chirurgie génitale
État-civil
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Le psychiatre
Comme vous vous en doutez déjà, il faut voir un psychiatre avant de pouvoir entreprendre
quoi que ce soit, du moins dans la plupart des cas. Pourquoi un psychiatre ? En théorie,
on peut s'attendre à ce que ce dernier soit chargé de vous aider à passer certains caps
difficiles comme le coming out, oser sortir attifé en bûcheron même si vous n'aviez jamais
cédé à vos envies jusqu'à maintenant, vous aider dans une rétrospective de votre vie,
déculpabiliser de ce que vous imposez à papa et maman etc... La travail ne manque pas
et ça pourrait être ainsi mais je vous arrête tout de suite, à moins de tomber sur une perle,
toutes ces choses, votre psy s'en moque comme de sa première dent de lait.
Dans les faits la présence d'un psy est bien plus pragmatique que ça. Comme vous devez
vous en douter (cf. "Psy ?"), le psychiatre est là en premier lieu pour vérifier que votre
demande n'a pas pour origine une schizophrénie, un état psychotique ou une fuite en
avant basée sur un refoule quelconque. Bref, il doit vérifier que vous êtes bien un
authentique label rouge trans' et "qu'aucun trouble psychiatrique caractérisé" ne se cache
dans votre caboche ou est en lien avec votre sentiment d'être trans. Rappelons d'ailleurs
que la transidentité n'a, à ce jour, aucune explication que ce soit psychologique ou
biologique. Le psychiatre doit donc éliminer une à une les possibilités qui expliqueraient
rationnellement votre sentiment d'appartenir à un autre genre que celui de naissance.
Enfin, une fois que votre psy juge que vous êtes bien transsexuel, il doit rédiger une
attestation (ou certificat) expliquant que vous êtes vraiment MTF et prêt pour la suite
(hormones, chirurgies, etc). Pour cela, n'hésitez pas à lui rappeler de temps en temps la
raison pour laquelle vous venez le voir et ce que vous attendez de lui, c'est à dire entamer
une transition, chirurgie, bref du concret. Si vous ne ressentez pas le besoin d'être suivi
par un psychiatre, rien ne vous oblige à continuer de le voir après l'obtention de votre feu
vert sauf si vous comptez sur le remboursement pour une phalloplastie ou une méta (cf.
Sécurité sociale).
Un problème s'impose alors parfois à vous : vous ne vous sentez pas fou et vous ne voyez
pas l'intérêt personnel de voir un psy et encore moins un psychiatre. Malheureusement,
malgré toutes les revendications allant dans le sens de la dépsychiatrisation, à l'heure
actuelle la transsexualité fait toujours partie des maladies psychiatriques, notamment dans
le DSM IV et la CIM10, les deux principaux ouvrages de référence des troubles mentaux.
S'il est possible (avec beaucoup de chance, une bonne étoile, quelques prières et un bon
litre d'eau bénite) de trouver un endocrinologue ou un médecin généraliste qui vous
prescrirait des hormones sans l'accord d'un psy, cette tâche est très difficile, et trouver des
chirurgiens l'est encore plus. En effet, la plupart des chirurgiens refusent déjà, même en
toute légalité, d'opérer les transsexuels. Par conséquent, en vous mettant dans une
posture encore plus bancale, le choix n'en est que restreint surtout pour les ftm où la
mammectomie et l'hystérectomie se fait dans 90% des cas en France. Malgré tout, à
chacun de décider en son âme et conscience de sa destinée Complice.
Passons au pratique à présent. Pour trouver un psychiatre il n'y a pas 36 solutions. La
première est d'éplucher votre annuaire et de prendre rendez-vous jusqu'à trouver une
personne prête à vous suivre et suffisamment ouverte sur cette problématique. La
seconde est de trouver une adresse par le bouche à oreille. De mon point de vue, il est
capital de dire en face au psychiatre la raison pour laquelle vous venez le voir.
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Le transsexualisme est encore méconnu, il existe de nombreux a priori, et il est plus facile
de dire non à une voix au téléphone qu'à une personne bien réelle. Bien sur ça demande
un peu de courage, mais il faut s'y habituer car la marche à suivre sera toujours la même.
Enfin, concernant le suivi psy, aucune loi ne demande un minimum de deux ans. Cette
échéance des deux ans minimum n'est fixée qu'au sein de certaines équipes officielles
mais n'ont rien de légales. Le seul délai existant est, comme je le disais précédemment,
de deux ans de suivi pour obtenir le remboursement d’une VAGINOPLASTIE, ce qui
n'engage en rien les hormones et les autres actes chirurgicaux. En revanche, chaque
psychiatre à le droit d'avoir sa marche à suivre, à vous de le choisir en fonction de vos
exigences et de vos attentes.
Ou un médecin peux prescrire les hormones et voir psychologue #
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L'endocrinologue et les hormones
Un endocrinologue est un médecin spécialiste des hormones. En général, c'est le
psychiatre qui décide de vous donner le feu vert sous forme d'une attestation. Il peut alors
vous conseiller un endocrinologue de sa connaissance ou vous laisser le choisir. Quoi qu'il
en soit, rien ne vous oblige à être suivi par un médecin qui vous donne de l'urticaire.
En théorie, tout médecin endocrinologue doit être apte à prescrire un traitement hormonal
de substitution (THS). Dans les faits, il arrive souvent que l'évocation du mot transsexuel
efface subitement toutes leurs connaissances en matière d'hormonothérapie. Comme pour
le psychiatre, je ne saurais trop vous conseiller de vous rendre sur place pour exposer
votre « problème », car une fois encore il est plus facile de se dérober par téléphone qu'en
face à face. Vous pouvez aussi demander à votre psychiatre de vous aider en appelant lui-
même des endocrino. Le médecin aime ses compères Complice.
Tout bon endocrinologue ne donnera pas votre ordonnance au bout de 15 minutes
d'entretien. Il faut d'abord faire au moins une prise de sang. Cet examen est chargé de
vérifier, entre autres, vos taux hormonaux et veiller à ce qu'il n'y ai pas de contre-indication
à la prise de testostérone ou de facteurs nécessitant un contrôle particulier.
Principalement, sont vérifiés le cholestérol, la thyroïde, le diabète et d'éventuels problèmes
du foie (cf. "Risques et suivi de la THS " )
Généralement, il n'y a pas de gros risques pour que la THS vous soit refusée même si un
problème est détecté lors de la prise de sang. Il est presque toujours possible d'avoir une
hormonothérapie quitte à prendre quelques précautions supplémentaires comme un
régime alimentaire adapté, un suivi encore plus régulier ou des dosages de testostérone
légèrement différents. En parfaite santé ou non, vous avez tout intérêt à refaire une prise
de sang une à deux fois par an au moins et ce, tout au long de votre vie.
Une fois l'ordonnance en votre possession, vous n'avez plus qu'à vous rendre à la
pharmacie la plus proche de chez vous. Le traitement le plus commun sont les injections
d'Androtardyl à faire tous les 15 jours/3 semaines, que vous pouvez effectuer vous-même
ou par un infirmier. Mais il existe d'autres traitements comme des cachets, des crèmes ou
des injections aux modes d'actions différentes
ou
TH féminisant
Hormones féminisantes
Les hormones ne sont pas des produits anodins. On ne prend donc pas des hormones
pour « avoir des gros seins », idée qui relève plus du fantasme que d’une transition
réfléchie (dans ce cas, d’ailleurs, une mammoplastie suffit – et c’est réversible !).
Si l’on décide de s’hormoner, c’est un choix personnel définitif (assez vite, les
conséquences sociales deviennent irréversibles et les risques sont importants pour la
santé en cas d’arrêt). Si l’on décide de s’hormoner, c’est qu’on a vraiment choisi de vivre,
définitivement, au féminin.
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