Les Médecins de famille représentent une importante source d'aiguillage: Création de réseau à Terre-Neuve Hassan Khalili et Bill Kane C'est en travaillant avec des omnipraticiens au fil des ans que nous avons constaté qu'ils représentent une importante source d'aiguillage. En 1966, nous avons décidé d'examiner les raisons qui incitent les omnipraticiens à aiguiller leurs patients vers des psychologues. Environ 417 omnipraticiens travaillent à Terre-Neuve et environ 151 exercent dans la région de St. John's. Au moyen d'entrevues et d'un sondage, nous avons pris contact avec 48 d'entre eux (de même qu'avec 18 des 25 psychologues travaillant à temps plein ou à temps partiel). Dans le sondage, nous demandions aux omnipraticiens s'ils avaient aiguillé des patients vers des psychologues en pratique privée pour 29 problèmes donnés. On leur demandait aussi d'indiquer les raisons pour lesquelles ils n'avaient pas orienté des patients vers ces psychologues. Les résultats du sondage font ressortir les raisons courantes qui incitent les omnipraticiens à aiguiller des patients vers des psychologues : besoin d'aide pour régler des problèmes relationnels, stress, anxiété, problèmes de comportement, problèmes à l'école, manque de confiance en soi, déficit de la capacité d'attention, violence sexuelle, colère, difficultés liées au rôle parental et problèmes sexuels. Les résultats du sondage mené auprès des 18 psychologues correspondaient de près aux données provenant des omnipraticiens; les psychologues ont cependant indiqué que bon nombre de clients leur avaient été envoyés parce qu'ils présentaient des symptômes de dépression, des traumatismes ou des troubles du sommeil. Le sondage portait également sur les raisons pour lesquelles les omnipraticiens avaient hésité à diriger des patients vers des psychologues en pratique privée. D'après les omnipraticiens, les patients ne semblaient pas avoir les moyens de recourir aux services offerts par des organismes privés ou hésitaient à rechercher de l'aide pour des problèmes de santé mentale. Encore une fois, les résultats du sondage mené auprès des psychologues correspondaient de façon significative aux données recueillies auprès des omnipraticiens; les psychologues avaient toutefois l'impression que les omnipraticiens ne savaient pas exactement quand il y avait lieu d'aiguiller le patient ou qu'ils ne connaissaient pas bien un psychologue en particulier. Le sondage ne faisait pas que mettre en lumière la nature des différents types d'aiguillage vers des psychologues : il soulevait également des questions intéressantes au sujet du niveau d'utilisation des services de psychologie. D'après les estimations générales, il semble que les omnipraticiens pourraient recevoir entre 30 et 40 patients par jour (soit environ 600 à 800 par mois). Parmi les omnipraticiens qui ont été sondés, 91 % ont indiqué avoir eu l'occasion de diriger des patients vers des psychologues. Quarante pour cent des omnipraticiens ont indiqué qu'ils connaissaient un psychologue vers lequel ils pouvaient aiguiller des patients. Par contre, l'an dernier, les omnipraticiens ont aiguillé vers des psychologues d'un à 60 patients, soit 13 en moyenne. Nous croyons que les omnipraticiens n'aiguillent pas suffisamment de patients vers des psychologues en pratique privée. Nous estimons cependant que la création de réseaux entre omnipraticiens et psychologues est le moyen de remédier à cette situation, comme pourraient en témoigner, d'après notre expérience, ceux et celles qui travaillent étroitement avec les psychologues. Nous aussi, en tant que psychologues praticiens, devrions considérer les omnipraticiens comme de proches alliés pouvant aider nos patients.