Il y a un dosage à établir entre la stabilisation du
taux de change et la stabilisation de l’économie
nationale dans les trois grandes zones monétaires,
mais il n’y a pas lieu de s’inquiéter de la volatilité si
elle tient à la position différente des principales éco-
nomies dans le cycle conjoncturel, et non à un désa-
lignement flagrant de leurs monnaies. Cependant, un
désalignement notable et prolongé des monnaies
principales est préoccupant tant pour les grands pays
industrialisés que pour le reste du monde. La surveil-
lance exercée par le FMI et une action concertée du
G-3 et du G-7 ont certainement un rôle à jouer pour
éviter les déséquilibres les plus marqués.
Régime de change pour
les pays en développement
Le système international actuel se caractérise par
une grande flexibilité, note M. Masson. Les pays en
développement doivent tenir compte de cet environ-
nement international, mais aussi des circonstances
qui leur sont propres lorsqu’ils choisissent un
régime de change. Entre les deux extrêmes — ré-
gime très flexible et caisse d’émission ou union
monétaire — se situent divers régimes — comme les
bandes de fluctuation mobiles et les parités ajus-
tables — qui ne se caractérisent ni par une grande
flexibilité ni par un engagement à maintenir une
parité fixe et invariable.
Certains disent que ces régimes «intermédiaires»
vont probablement disparaître parce qu’ils ne sont
pas viables, en particulier pour les pays qui sou-
haitent s’intégrer davantage aux marchés interna-
tionaux de capitaux. Selon l’étude, une plus grande
intégration aux marchés des capitaux rend plus dif-
ficile le maintien d’un régime de change qui n’est ni
l’un ni l’autre des deux extrêmes. Mais la politique
économique à mener pour appliquer un régime de
flottement efficace et stable, ou une parité fixe, est
plus rigoureuse.
Bien que les pays en développement semblent
tendre vers une plus grande flexibilité, les régimes
actuels continueront probablement d’exister. Un des
éléments qui influent sur le choix d’un régime de
change est le degré de diversification des échanges; la
flexibilité entre les principales monnaies causera des
problèmes aux rattachements à une seule monnaie,
puisque le rattachement à l’une des monnaies princi-
pales impliquera des fluctuations substantielles par
rapport aux autres.
Cependant, le rattachement à une seule monnaie
est aujourd’hui, et sera sans doute à l’avenir, un
régime très recommandable pour les pays dont les
échanges s’effectuent essentiellement avec l’un des
grands blocs. Pour les pays qui adoptent un régime
plus souple, il faut trouver un autre point d’ancrage
nominal que le taux de change et mettre en place
les institutions capables de maintenir ce nouveau
point d’ancrage.
Un flottement pur n’est sans doute pas opportun
dans ces pays, note M. Masson. Pour être viable, un
flottement pur exige un marché des changes actif, ce
qui n’est généralement pas le cas dans les pays en
développement. Il est donc probable que les auto-
rités continueront
d’intervenir dans
une certaine mesure
sur le marché et de
se préoccuper de
l’évolution du taux
de change pour
établir leur poli-
tique monétaire.
En réponse à une
question sur la ten-
tation de mettre fin
à l’appréciation
d’une monnaie par
un rattachement de
facto et quant à savoir si cela créerait les mêmes
problèmes que ceux qui ont débouché sur la crise
asiatique, M. Mussa a déclaré que les monnaies asia-
tiques, à l’exception de celle de la Malaisie, flottent
officiellement. «Cependant,» a-t-il ajouté, «nous
craignons encore que, si l’on en revenait au rat-
tachement de facto, cela recréerait certains des pro-
blèmes qui ont surgi en Asie.»
«Dans le cas d’un régime de flottement», a-t-il
souligné, «il est donc important que le taux de
change soit effectivement déterminé par le marché
et que, lorsque les entreprises effectuent des opéra-
tions — en particulier sur le marché des capi-
taux —, elles se rendent compte qu’il existe réelle-
ment un risque de change. En d’autres termes, le
taux de change va fluctuer et les entreprises n’ont
pas de garantie implicite que l’État interviendra
pour les sauver si elles font de mauvais choix dans
la structure de leurs activités et de leurs bilans.»
15 mai 2000
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Principaux taux du FMI
Paul Masson
Semaine Taux d’intérêt Taux de Taux de
commençant le du DTS rémunération commission
1er mai 4,29 4,29 4,88
2 mai 4,29 4,29 4,97
8 mai 4,41 4,41 5,11
Le taux d’intérêt du DTS et le taux de rémunération des avoirs corres-
pondent à une moyenne pondérée des taux d’intérêt d’instruments à
court terme émis sur les marchés monétaires des cinq pays dont les
monnaies composent le panier de calcul du DTS : au 1er mai 1999, les
pondérations étaient comme suit : dollar E.U., 41,3 %; euro (Alle-
magne), 19 %; euro (France), 10,3 %; yen, 17 %; et livre sterling,
12,4 %. Le taux de rémunération des avoirs est le taux de rendement de
la position rémunérée des États membres dans la tranche de réserve. Le
taux de commission correspond à un pourcentage du taux du DTS
(jusqu’au 1er mai, 113,7 %, et à partir du 2 mai, 115,9 %) et représente le
coût d’utilisation des ressources du FMI. Les trois taux sont calculés le
vendredi et appliqués la semaine suivante. Les taux de rémunération et
de commission de base sont ajustés en fonction des arrangements con-
clus au titre de la répartition des charges. Pour connaître les derniers
taux, appeler le (202) 623-7171, ou se reporter au site du FMI :
www.imf.org/external/ np/tre/sdr/sdr.htm.
Source : FMI, Département de la trésorerie