Sondes JFil et MiniJFil : progrès décisifs dans la tolérance des

Progrès
en
urologie
(2014)
24,
441—450
Disponible
en
ligne
sur
ScienceDirect
www.sciencedirect.com
ARTICLE
ORIGINAL
Sondes
JFil
et
MiniJFil
:
progrès
décisifs
dans
la
tolérance
des
sondes
urétérales
et
propriétés
inattendues
du
fil
urétéral
Pigtail
suture
stent:
Decisive
progress
towards
double-pigtail
stent
tolerance
and
unexpected
properties
of
the
suture
in
the
ureter
B.
Vogt,
A.
Desgrippes,
F.-N.
Desfemmes
Service
d’urologie,
polyclinique
de
Blois,
1,
rue
Robert-Debré,
41260
La
Chaussée—Saint-Victor,
France
Rec¸u
le
23
juin
2013
;
accepté
le
22
d´
ecembre
2013
Disponible
sur
Internet
le
10
f´
evrier
2014
MOTS
CLÉS
Sonde
;
Qualité
de
vie
;
Fil
;
Questionnaire
;
Douleur
;
Dilatation
;
Calcul
Résumé
Objectif.
La
tolérance
des
sondes
double
J
est
un
problème
majeur
pour
la
qualité
de
vie
des
patients.
La
réduction
du
matériel
intravésical
pourrait
diminuer
les
symptômes.
Nous
avons
évalué
la
tolérance
d’un
nouveau
type
de
sonde
par
un
questionnaire
dédié.
Patients
et
méthodes.
L’innovation
principale
de
la
sonde
JFil
repose
sur
le
remplacement
d’une
partie
inférieure
variable
de
la
sonde
double
J
par
deux
fils
de
0,3
F.
Cent
huit
patients
ont
eu
ces
sondes
dans
le
but
de
diminuer
leurs
symptômes
urinaires.
La
sonde
double
J
de
24
patients
se
plaignant
fortement
de
leurs
symptômes
a
été
échangée
contre
une
JFil
(groupe
1).
Soixante-huit
patients
ont
eu
d’emblée
la
JFil
après
une
intervention
endoscopique
urétérale
(groupes
2
et
3).
Seize
patients
ayant
un
calcul
rénal
non
obstructif
ont
eu
une
MiniJFil
(groupe
4).
Résultats.
Quatre-vingt-quatorze
questionnaires
ont
été
analysés.
Dans
le
groupe
1,
le
chan-
gement
de
la
sonde
double
J
en
JFil
a
réduit
significativement
les
scores
des
symptômes
urinaires
(34,4
±
9,0
versus
20,3
±
7,4,
p
<
0,0000007),
et
les
scores
de
douleur
(10,1
±
5,1
versus
4,8
±
3,2,
p
=
0,0001).
Les
scores
étaient
similaires
chez
les
patients
ayant
la
JFil
dans
les
groupes
1
et
2.
Un
mois
après
la
pose
de
la
JFil
ou
de
la
MiniJFil,
une
dilatation
franche
du
méat
probablement
induite
par
le
fil
a
permis
l’introduction
aisée
d’un
urétéroscope
ou
d’une
gaine
d’accès
(12
F).
Après
lithotritie
extracorporelle,
les
fragments
des
calculs
se
sont
évacués
autour
des
fils
sans
colique
néphrétique.
Auteur
correspondant.
Adresse
e-mail
:
(B.
Vogt).
1166-7087/$
see
front
matter
©
2014
Elsevier
Masson
SAS.
Tous
droits
réservés.
http://dx.doi.org/10.1016/j.purol.2013.12.007
442
B.
Vogt
et
al.
Conclusion.
Les
sondes
JFil
ou
MiniJFil
semblent
améliorer
la
tolérance
des
sondes
urétérales.
Nous
avons
découvert
fortuitement
que
le
fil
dilate
l’uretère
et
son
méat.
Nous
pensons
que
la
sonde
double
J
n’est
plus
le
seul
moyen
de
drainer
un
uretère
mais
que
la
forme
de
la
sonde
doit
être
choisie
en
fonction
de
la
pathologie
du
patient.
Niveau
de
preuve.
5.
©
2014
Elsevier
Masson
SAS.
Tous
droits
réservés.
KEYWORDS
Stents;
Quality
of
life;
Suture;
Questionnaires;
Pain;
Dilation;
Stone
Summary
Objective.
Double-pigtail
stent
intolerance
reduces
the
quality
of
life
of
patients.
By
decrea-
sing
the
amount
of
material
within
the
bladder,
it
should
be
possible
to
attenuate
the
symptoms
linked
to
the
stent.
We
evaluated
the
tolerance
of
a
new
stent
with
a
dedicated
questionnaire.
Patients
et
methods.
The
major
innovation
of
the
pigtail
suture
stent
(PSS
and
MiniPSS)
was
in
the
replacement
of
the
lower
part
of
the
double-pigtail
stent
with
a
0.3
F
suture.
One
hundred
and
eight
patients
agreed
to
be
fitted
with
a
PSS.
The
double-pigtail
stents
of
24
patients
com-
plaining
strongly
of
symptoms
were
replaced
with
PSS
(group
1)
and
sixty-eight
other
patients
were
fitted
directly
with
the
PSS
after
an
endoscopic
intervention
on
the
ureter
(groups
2
and
3).
Sixteen
patients
with
non-obstructive
kidney
stone
received
MiniPSS
(group
4).
Results.
Completed
questionnaires
were
obtained
from
94
patients.
In
group
1,
the
repla-
cement
of
the
double-pigtail
stent
with
a
PSS
significantly
decreased
urinary
symptom
scores
(34.4
±
9.0
vs
20.3
±
7.4,
P
<
0.0000007),
and
pain
scores
(10.1
±
5.1
vs
4.8
±
3.2,
P
=
0.0001).
The
scores
of
the
two
first
groups
fitted
with
a
PSS
were
similar.
Following
PSS
or
MiniPSS
implantation,
a
clear
dilation
of
the
ureteral
meatus
was
probably
induced
by
the
sutures,
faci-
litating
the
introduction
of
an
ureteroscope
or
a
flexible
ureteroscope
sheath
(12
F).
Following
extracorporeal
shockwave
lithotripsy,
the
stone
fragments
gradually
slid
down
the
PSS
sutures,
without
renal
colic.
Conclusion.
The
PSS
seems
to
improve
the
tolerance
of
ureteral
stent.
Unexpectedly,
fol-
lowing
PSS
implantation,
we
observe
a
clear
dilation
of
the
ureter.
We
believe
that
use
of
a
double-pigtail
stent
should
no
longer
be
considered
the
only
way
to
drain
the
ureter.
Instead,
the
form
of
the
stent
should
depend
on
the
patient’s
disease.
Level
of
evidence.
5.
©
2014
Elsevier
Masson
SAS.
All
rights
reserved.
Introduction
La
pose
de
sonde
urétérale
double
J
est
un
acte
fré-
quent
en
urologie.
Pourtant,
la
tolérance
de
cette
sonde
est
un
problème
majeur
pour
la
qualité
de
vie
des
patients
[1,2].
Plusieurs
études
ont
décrit
clairement
ces
symptômes
:
pollakiurie,
besoins
urgents,
dysurie,
inconti-
nence,
hématurie,
sensation
de
résidu,
pesanteur
pelvienne
et
douleur
lombaire.
Les
symptômes
semblent
provenir
en
grande
partie
de
l’irritation
vésicale
par
la
sonde
[3].
Certains
auteurs
se
sont
interrogés
sur
la
taille,
la
forme
et
la
composition
optimale
des
sondes
afin
de
réduire
son
inconfort.
Il
est
possible
qu’en
dimi-
nuant
le
matériel
intravésical,
les
symptômes
décroissent
également
[3].
Nous
avons
créé
de
nouvelles
sondes
que
nous
utili-
sons
depuis
3
ans.
Nous
les
avons
placées
chez
202
patients
et
nous
souhaitons
relater
notre
expérience.
Cette
nou-
velle
sonde
nommée
JFil
a
réussi
depuis
décembre
2010
à
réduire
les
symptômes
urinaires
des
patients.
L’innovation
principale
repose
sur
le
remplacement
de
la
partie
inférieure
d’une
sonde
double
J
par
deux
fils
de
0,3
F
(diamètre
0,3
French
;
0,1
mm
;
5—0).
L’impression
initiale
était
excellente
avec
une
tolérance
vésicale
améliorée.
Mais
il
persistait
une
fréquente
gêne
au
niveau
du
flanc.
Cette
gêne
semblait
en
rapport
avec
l’irritation
de
l’uretère
par
la
partie
inférieure
de
la
sonde
sectionnée
transversa-
lement
et
manuellement.
En
janvier
2013,
nous
avons
effilé
l’extrémité
inférieure
de
la
sonde
telle
une
radicelle
dans
le
but
de
limiter
l’irritation
de
l’uretère.
Depuis
cette
date,
la
tolérance
abdominale
de
la
JFil
a
été
nettement
accrue
et
la
fréquence
de
sa
pose
s’est
accélérée.
Outre
l’amélioration
de
la
tolérance,
nous
avons
découvert
des
adaptations
anatomiques
surprenantes
proba-
blement
liées
à
la
présence
des
fils
dans
l’uretère.
En
effet,
l’uretère
apparaissait
systématiquement
dilaté
et
acceptait
un
urétéroscope
12
F
sans
dilatation
supplémentaire.
Aussi,
nous
avons
voulu
exploiter
cette
propriété
dilatatrice
des
fils
pour
traiter
des
calculs
asymptomatiques
du
bassinet
avant
lithotritie
extracorporelle
(LEC).
Nous
avons
alors
mis
au
point
une
nouvelle
sonde
MiniJFil
réduite
à
deux
fils
de
0,3
F
attachés
à
une
simple
boucle
intrarénale
de
sonde
double
J.
La
boucle
était
conservée
dans
le
but
exclusif
de
suspendre
les
fils.
Pour
cette
étude
clinique
associant
des
résultats
rétros-
pectifs
et
prospectifs,
nous
avons
chiffré
l’amélioration
constatée
de
la
tolérance
des
sondes
JFil
au
moyen
d’un
questionnaire
dédié.
Nous
mettons
ensuite
en
avant
les
pro-
priétés
particulières
de
ces
nouvelles
sondes.
Sondes
JFil
:
progrès
décisifs
dans
la
tolérance
des
sondes
urétérales
443
Figure
1.
A.
Sonde
urétérale
JFil
découpée
manuellement.
L’innovation
caractéristique
de
cette
sonde
repose
sur
le
rempla-
cement
de
sa
partie
inférieure
par
deux
fils
de
0,3
F.
L’effilement
de
l’extrémité
inférieure
semble
limiter
les
accrochages
de
la
sonde
durant
les
mouvements
respiratoires.
B.
Sonde
MiniJFil.
L’innovation
caractéristique
de
cette
sonde
repose
sur
le
remplace-
ment
de
toute
sa
partie
urétérovésicale
par
deux
fils
de
0,3
F.
Patients
et
méthodes
Technique
Les
laboratoires
PORGES-Coloplast
ont
donné
leur
accord
afin
que
les
sondes
modifiées
puissent
être
présentées
dans
cette
publication.
Création
de
la
JFil
L’innovation
caractéristique
de
cette
sonde
repose
sur
le
remplacement
de
la
partie
inférieure
de
la
sonde
par
deux
fils
de
0,3
F.
Seules
la
partie
rénale
et
une
portion
urétérale
ont
été
conservées
et
prolongées
par
une
queue
effilée
puis
par
un
fil
noué
à
la
queue.
Le
modèle
court
Une
sonde
double
J
en
polyuréthane
(Double
loop
ureteral
stents
7
F
26
cm,
Coloplast)
était
sectionnée
perpendiculai-
rement
10
cm
à
partir
de
la
boucle
rénale.
Dans
la
version
initiale
sans
queue
profilée,
les
bords
tranchants
de
la
coupe
étaient
parfois
chanfreinés
au
ciseau
ou
au
grattoir.
Dans
la
version
comportant
la
queue
profilée
(Fig.
1A
et
2A),
une
découpe
était
faite
au
niveau
de
la
partie
sectionnée
dans
le
sens
de
la
longueur
en
séparant
deux
moitiés
égales
sur
3
cm.
La
fin
de
la
recoupe
vers
la
partie
supérieure
venait
mourir
latéralement
en
formant
un
biseau
sans
aspérité.
La
queue
était
effilée
vers
le
bas
et
devait
mesurer
moins
de
0,5
mm
à
son
extrémité
inférieure.
Un
fil
de
polypro-
pylène
(Ethicon
monofilament
polypropylene
suture
;
gauge
size
U.S.P.1
;
0,1
à
0,15
mm
;
0,3
à
0,45
F
;
5-0)
perforait
le
bout
de
la
queue
puis
la
sonde
au-dessus
du
biseau.
Un
nœud
était
réalisé
au
niveau
du
biseau
puis
les
deux
brins
du
fil
de
0,3
F
formaient
la
partie
inférieure
de
la
sonde
sur
environ
20
cm.
Un
nœud
distal
réunissant
les
deux
fils
a
parfois
été
réalisé
afin
de
faciliter
l’ablation
de
la
sonde
avec
la
pince.
La
JFil
courte
avait
une
longueur
totale
de
30
cm.
Le
modèle
long
Une
sonde
double
J
Tumor
Stent
(Double
loop
urete-
ral
stent
Vortek
Tumor
Stent
7
F
26
cm,
Coloplast)
a
été
Figure
2.
Positionnement
anatomique
des
sondes
JFil
et
MiniJFil.
A.
JFil
courte
placée
pour
obstruction
urétérale
lombaire
avec
pro-
longation
de
la
sonde
par
les
fils
vésicaux.
B.
JFil
longue
placée
pour
obstruction
urétérale
lombo-iliaque
ou
pelvienne
avec
intubation
de
l’obstruction
par
la
sonde.
C.
MiniJFil
placée
pour
des
calculs
non
obstructifs
du
rein
;
la
boucle
de
la
sonde
double
J
est
placée
dans
le
but
exclusif
de
suspendre
les
fils
intubant
l’uretère
:
a
:
obstruction
par
calcul
ou
syndrome
de
jonction
pyélourétérale
;
b
:
obstruction
par
sténose
tumorale,
sténose
post-radique
ou
calcul.
sectionnée
perpendiculairement
en
prenant
garde
que
la
sonde
soit
assez
longue
pour
descendre
3
cm
au-dessous
de
l’obstruction
urétérale.
La
sonde
mesurait
environ
20
cm.
Les
fils
prolongeaient
la
sonde
de
10
cm
seulement
et
étaient
passés
dans
la
sonde
sculptée
comme
précédemment.
La
JFil
longue
avait
une
longueur
totale
de
30
cm
(Fig.
2B).
Création
de
la
MiniJFil
L’innovation
caractéristique
de
cette
sonde
reposait
sur
le
remplacement
de
toute
la
partie
urétérale
par
deux
fils
de
0,3
F.
Seule
la
boucle
rénale
a
été
conservée
et
prolongée
par
une
queue
courte
et
effilée
puis
par
un
fil
noué
à
la
queue.
Une
sonde
double
J
en
polyuréthane
(Double
loop
ureteral
stents
6
F
26
cm,
Coloplast)
était
sectionnée
per-
pendiculairement
au-dessous
de
la
boucle
rénale.
Afin
de
réaliser
la
queue,
une
découpe
était
faite
au
niveau
de
la
partie
sectionnée
dans
le
sens
de
la
longueur
en
séparant
deux
moitiés
égales
sur
0,5
cm.
La
fin
de
la
recoupe
vers
la
partie
supérieure
venait
mourir
latéralement
en
formant
un
biseau
sans
aspérité.
La
queue
était
effilée
vers
le
bas
et
devait
mesurer
moins
de
0,5
mm
à
son
extrémité
infé-
rieure.
Le
fil
de
polypropylène
perforait
le
bout
de
la
queue
puis
la
sonde
au-dessus
du
biseau.
Un
nœud
était
réalisé
au
niveau
du
biseau
puis
les
deux
fils
de
0,3
F
formaient
la
par-
tie
inférieure
de
la
sonde
sur
environ
28
cm.
Un
nœud
distal
réunissant
les
deux
fils
a
parfois
été
réalisé
afin
de
faciliter
l’ablation
de
la
sonde
avec
la
pince.
La
MiniJFil
avait
une
longueur
totale
de
30
cm
(Fig.
1B
et
2C).
Pose
et
ablation
de
la
JFil
et
de
la
MiniJFil
L’intervention
se
passait
sous
anesthésie
générale
ou
régio-
nale.
La
boucle
de
la
JFil
était
placée
dans
le
rein
comme
une
sonde
double
J
normale
au
travers
d’un
endoscope
et
sous
amplificateur
de
brillance.
Une
sonde
urétérale
(Open-
End
Flexi-Tip
Ureteral
Catheter,
5
F/70
cm,
Cook
Medical)
444
B.
Vogt
et
al.
introduite
à
l’envers
était
utilisée
comme
poussoir
pour
pallier
le
manque
de
longueur
du
poussoir
d’origine.
Une
cinquantaine
de
centimètres
étaient
nécessaires
pour
pous-
ser
la
sonde.
Les
deux
fils
étaient
abandonnés
dans
la
vessie
en
veillant
à
ne
pas
les
pousser
dans
l’uretère
avec
la
sonde.
La
sonde
pouvait
être
retirée
sous
anesthésie
locale
à
l’aide
d’un
fibroscope
et
d’une
pince
en
tirant
sur
l’un
des
fils.
Le
fil
ne
cassait
pas
mais
l’ablation
de
la
JFil
pouvait
être
délicate
faute
de
matériel
de
préhension
adapté.
Une
pince
à
biopsie
(Karl
Storz—Endoskope,
Biopsy
Forceps,
double
action
jaws,
7F,
length
40
cm,
27175A)
était
bienvenue
en
l’absence
de
nœud
distal
réunissant
les
fils
vésicaux.
Patients
et
groupes
De
décembre
2010
à
novembre
2012,
56
patients
ont
eu
la
JFil
non
profilée
dans
le
but
de
diminuer
leurs
symptômes
urinaires.
Vingt-quatre
patients
se
plaignant
fortement
de
leur
sonde
double
J
(Double
loop
ureteral
stents
7F
26
cm,
Coloplast)
ont
réclamé
une
solution
de
soulagement.
Nous
avons
échangé
leur
sonde
contre
la
JFil
non
profilée
(groupe
1).
Trente-deux
autres
patients
ont
d’emblée
eu
la
JFil
non
profilée
après
une
intervention
endoscopique
uré-
térale
et
n’ont
jamais
eu
de
sonde
double
J
auparavant
(groupe
2).
De
janvier
à
juin
2013,
36
patients
ayant
une
obs-
truction
urétérale
ont
rec¸u
une
sonde
JFil
profilée
(groupe
3).
De
mars
à
juin
2013,
16
patients
ayant
un
calcul
rénal
non
obstructif
suffisamment
volumineux
pour
décider
de
pla-
cer
une
sonde
avant
traitement
ont
rec¸u
une
sonde
MiniJFil
(groupe
4).
Chaque
patient
a
été
informé
du
caractère
novateur
de
la
sonde
et
de
la
possibilité
d’une
nouvelle
intervention
en
cas
d’échec.
Le
comité
local
d’éthique
a
donné
son
accord
pour
que
ces
sondes
soient
utilisées
dans
l’établissement.
Questionnaires
Une
traduction
franc¸aise
du
questionnaire
USSQ
a
été
utilisée
pour
évaluer
la
tolérance
des
sondes
[4,5].
Les
11
questions
des
symptômes
urinaires
(score
total
de
11
à
56)
ont
été
respectées
afin
de
pouvoir
comparer
nos
résul-
tats
aux
séries
internationales.
Nous
avons
utilisé
5
questions
relatives
à
la
douleur
(score
total
de
2
à
17)
et
une
ques-
tion
liée
au
retentissement
sur
le
travail
(score
de
1
à
5).
Les
symptômes
urinaires
habituels
n’ont
pas
été
retranchés
des
scores.
Les
questionnaires
ont
été
adressés
par
courrier
rétrospectivement
aux
56
patients
des
groupes
1
et
2.
Les
questionnaires
des
36
patients
du
groupe
3
et
des
16
patients
du
groupe
4
ont
été
donnés
prospectivement.
Nous
avons
demandé
aux
patients
du
groupe
4
d’évaluer
leurs
scores
de
symptômes
urinaires
habituels
sans
sonde
afin
d’obtenir
un
score
de
référence.
Analyse
statistique
Les
données
ont
été
décrites
selon
leurs
moyennes
±
écart-
types.
Le
test
t
de
Student
et
le
test
de
2ont
été
utilisés
pour
vérifier
la
comparabilité
des
groupes.
Un
test
t
apparié
bilatéral
de
Student
et
un
test
exact
de
Fisher
ont
été
utilisés
pour
la
comparaison
des
scores
des
groupes.
Une
valeur
de
p
inférieure
à
5
%
a
été
considérée
comme
significative.
Résultats
Quarante-deux
des
56
questionnaires
du
groupe
1
et
2
ont
été
retournés
(75
%).
La
totalité
des
questionnaires
du
groupe
3
et
4
a
été
obtenue.
L’âge,
le
sexe,
le
poids,
la
taille,
le
côté,
la
procédure
et
la
cause
de
la
dérivation
sont
résumés
dans
le
Tableau
1.
Les
scores
des
symptômes
uri-
naires
et
de
douleur
au
sein
des
groupes
sont
résumés
dans
le
Tableau
2.
Résultats
de
l’étude
rétrospective
(groupes
1
et
2)
Les
deux
groupes
étaient
comparables.
Dans
le
groupe
1,
le
délai
avant
le
remplacement
de
la
sonde
double
J
en
JFil
a
été
de
11,5
±
6,2
jours.
Les
patients
ont
eu
la
sonde
durant
76,7
±
53,8
jours.
Huit
patients
ayant
une
sténose
urétérale
tumorale
ou
post-radique
ont
toujours
une
sonde
JFil.
Dans
le
groupe
1,
les
scores
des
symptômes
urinaires
(34,4
±
9,0
vs
20,3
±
7,4
;
p
<
0,0000007)
et
les
scores
des
douleurs
(10,1
±
5,1
vs
4,8
±
3,2
;
p
=
0,0001)
étaient
signi-
ficativement
réduits
après
changement
de
la
sonde
double
J
en
JFil
(Tableau
2
:
pa).
Les
scores
de
la
sonde
JFil
dans
les
deux
groupes
étaient
similaires
(Tableau
2
:
pb).
Nous
n’avons
pas
rencontré
de
problème
pour
placer
la
sonde
JFil
ou
MiniJFil
dans
le
rein.
Lors
des
contrôles
endoscopiques
chez
les
huit
patients
ayant
encore
la
sonde
JFil
au
cinquième
mois,
aucune
calcification
des
fils
n’a
été
observée.
Aucune
sténose
urétérale
défini-
tive
n’a
été
observée
au
contact
de
la
queue.
Dans
tous
ces
cas,
la
sonde
JFil
a
permis
un
drainage
rénal
efficace.
Dix-neuf
patients
ayant
une
JFil
ont
été
réopérés
par
endoscopie
urétérale
et
avaient
tous
une
dilatation
franche
du
méat
urétéral
et
de
l’uretère
intubé
par
les
fils.
Grâce
à
cette
dilatation,
il
n’a
pas
été
utile
d’agrandir
le
méat
urétéral
pour
introduire
l’urétéroscope
rigide
ou
la
gaine
d’accès
de
l’urétéroscope
souple
(12
F).
Après
LEC,
les
fragments
des
calculs
se
sont
éva-
cués
autour
des
fils
de
la
JFil
et
de
la
MiniJFil
sans
que
nous
n’observions
de
douleur
de
colique
néphrétique
(17
patients).
En
cas
de
cure
de
jonction
pyélourétérale,
la
sonde
JFil
a
été
remplacée
par
une
sonde
double
J
pendant
la
cure
par
cœlioscopie.
Lors
de
l’ablation
de
la
sonde,
il
a
été
noté
chez
4
hommes
une
migration
des
fils
vésicaux
dans
l’urètre.
Cette
migration
trans-sphinctérienne
des
fils
n’a
pas
eu
de
répercussion
sur
la
continence.
La
sonde
d’un
patient
a
être
retirée
sous
urétéroscopie
car
les
fils
trop
courts
avaient
migrés
dans
l’uretère.
Chez
ce
patient,
il
n’a
pas
été
utile
d’agrandir
le
méat
urétéral
pour
introduire
l’urétéroscope
rigide.
La
sonde
d’un
second
patient
a
être
retirée
sous
urétéroscopie
car
l’ablation
sous
fibroscopie
était
impossible.
Chez
ce
dernier
patient,
un
calcul
indolore
juste
au-dessous
de
la
queue
empê-
chait
l’ablation
de
la
sonde
par
simple
traction
sur
les
fils.
Sondes
JFil
:
progrès
décisifs
dans
la
tolérance
des
sondes
urétérales
445
Tableau
1
Données
démographiques.
Groupe
1
(n
=
18)
Groupe
2
(n
=
24)
p
(groupe
1
vs
2)
Groupe
3
(n
=
36)
Groupe
4
(n
=
16)
Sonde
double
J
Puis
JFil
JFil
JFil
profilée
MiniJFil
Âge
54,3
±
12,5
59,0
±
14,2
0,27
60,2
±
15,2
58,6
±
16,3
Homme/Femme
11/7
14/10
0,86
20/16
13/3
Poids
(kg)
71,5
±
14,4
70,1
±
13,9
0,76
76,1
±
12,7
77,3
±
14,7
Taille
(cm) 170,1
±
7,9
167,9
±
7,2
0,36
167,0
±
8,3
168,7
±
5,6
Côté
(D/G) 11/7
13/11
0,76 19/17
5/11
Indication
de
pose
de
sonde
Calcul
rénal
non
obstructif 5
3
0
16
Calcul
jonction
pyélourétérale
4
6
2
0
Calcul
lombaire
1
5
22
0
Calcul
pelvien 1
3
8
0
Jonction
pyélourétérale 2
4
2
0
Sténose
urétérale 5
3
4
0
Procédures
Sonde
seule
2
1
8
0
LEC
6
4
5
0
LEC
puis
urétéroscopie
3
4
7
10
Urétéroscopie
laser
4
8
15
5
Alcalinisation
1
3
1
0
Alcalinisation
puis
urétéroscopie
0
0
0
1
Laparoscopie
2
4
0
0
LEC
:
lithotritie
extracorporelle.
Résultats
de
l’étude
prospective
(groupes
3
et
4)
Dans
le
groupe
3,
les
patients
ont
eu
la
sonde
durant
52,3
±
25,2
jours.
Neuf
patients
ayant
une
sténose
urétérale
tumorale
ou
post-radique
ont
toujours
une
sonde
JFil.
Vingt-deux
patients
du
groupe
3
ayant
une
JFil
et
15
patients
du
groupe
4
ayant
une
MiniJFil
ont
été
réopé-
rés
par
endoscopie
urétérale
et
avaient
tous
une
dilatation
franche
du
méat
urétéral
et
de
l’uretère
intubé
par
les
fils
(Fig.
3
et
4).
Après
LEC,
les
fragments
des
calculs
se
sont
évacués
autour
des
fils
de
la
JFil
et
de
la
MiniJFil
sans
que
nous
n’observions
de
douleur
de
colique
néphrétique
(12
patients
du
groupe
3,
et
9
des
10
patients
du
groupe
4).
Les
patients
du
groupe
4
ayant
la
sonde
MiniJFil
avaient
encore
des
symptômes
urinaires
significatifs
par
compa-
raison
à
leur
état
urinaire
sans
la
sonde
(Tableau
2
:
pc).
Dans
le
groupe
4,
la
taille
moyenne
des
calculs
rénaux
était
de
13,5
±
6,9
mm.
La
sonde
MiniJFil
a
été
placée
au
moins
11
jours
avant
la
lithotritie
extracorporelle.
Lors
de
l’urétéroscopie,
nous
avons
noté
une
dilatation
franche
du
méat
urétéral
et
de
l’ensemble
de
l’uretère.
Dans
8
cas,
le
bassinet
et
les
calices
étaient
dilatés
alors
qu’aucun
obstacle
urétéral
n’était
visible
en
urétéroscopie.
Après
lithotritie
extracorporelle,
les
fragments
des
calculs
ont
été
évacués
autour
des
fils
de
la
MiniJFil
avec
empierrement
urétéral
pelvien
asymptomatique
dans
2
cas
(Fig.
5).
Dans
un
autre
cas,
la
douleur
était
modérée
et
s’est
amendée
rapidement
sous
anti-inflammatoires.
Trois
calculs
de
15
à
18
mm
ont
disparu
sur
les
abdomens
sans
préparation
réa-
lisés
à
11,
24
et
42
jours.
Les
calculs
plus
petits
des
autres
patients
ont
été
évacués
sans
que
nous
n’observions
de
dou-
leur
de
colique
néphrétique.
Discussion
Tolérance
La
pose
de
sonde
urétérale
double
J
est
un
acte
fréquent
en
urologie.
Elle
est
utilisée
pour
court-circuiter
un
obs-
tacle
urétéral
et
drainer
l’urine.
La
sonde
JFil
décrite
dans
notre
étude
ne
modifiait
absolument
pas
le
mode
de
drai-
nage
de
l’obstacle.
Qu’il
s’agisse
d’un
calcul,
d’un
syndrome
de
jonction
pyélourétérale
ou
d’une
sténose
urétérale,
l’obstacle
a
été
court-circuité
par
la
partie
supérieure
non
modifiée
de
la
sonde.
Nous
pensons
que
lorsque
l’obstacle
est
sur
la
partie
haute
de
l’uretère,
la
partie
restante
de
l’uretère
est
saine
et
n’a
pas
de
raison
d’être
drainée
par
une
sonde.
La
partie
vésicale
de
la
sonde
est
dans
ce
cas
inutile
et
sa
présence
pourrait
provoquer
des
effets
secon-
daires.
Certains
auteurs
ont
suggéré
que
la
réduction
du
matériel
vésical
pourrait
diminuer
les
symptômes
pelviens
[3].
C’est
pour
cette
raison
que
nous
avons
réduit
la
partie
inférieure
de
la
sonde
à
de
simples
fils.
Ces
fils
réduisaient
le
matériel
vésical
tout
en
permettant
l’ablation
de
la
sonde
par
endoscopie
vésicale.
1 / 10 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans l'interface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer l'interface utilisateur de StudyLib ? N'hésitez pas à envoyer vos suggestions. C'est très important pour nous!