Déclaration de l’AMCDD
Sur les défis climatiques nationaux et
planétaires
aux Acteurs Nationaux à l’occasion de
la COP21
À l’occasion de la tenue de la 21ème et de la 22ème Conférence des Parties
(CoP) dans le cadre de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les
Changements Climatiques (CCNUCC) qui auront lieu à Paris en décembre 2015 et
à Marrakech en décembre 2016, l’Alliance Marocaine pour le Climat est le
Développement Durable (AMCDD),qui regroupe plus de 160 organisations et
réseaux de la société civile marocaine, a élaboré une 1ère déclaration nationale
appelée D1, adressée aux acteurs de la société civile marocaine et une 2ème
déclaration internationale appelée D2, adressée aux partis prenants
internationaux.
AMCDD - D1- Maroc
Déclaration de l’AMCDD à l’occasion de la CoP 21
AMCDD D1-Maroc
Les conclusions du 5ème et dernier rapport du Groupe
Intergouvernemental des Experts sur le Climat publié en 2014, sont sans
équivoque :
- Les activités humaines sont à l’origine de la hausse exceptionnelle
de la concentration des gaz à effet de serre, transformant le
climat à un rythme jamais vu par le passé.
- La seule chance pour la communauté internationale sera de
stabiliser le réchauffement sous le seuil de 1.5°C, au-delà duquel
les scientifiques n’excluent pas un effet d’emballement et des
impacts irréversibles et imprévisibles.
Le Maroc, ne fait pas partie des grands emetteurs de gaz à effet de serre mais
subit de plein fouet les impacts négatifs de ce fléau. Cela de par sa position
géographique, de son climat irrégulier dans la zone nord, et aride à saharien
dans la partie sud. De ce fait, il est classé parmi les pays les plus vulnerables au
changement climatique.
En effet, toujours selon les experts, Les projections à l'horizon 2020 prévoient
pour le cas du Maroc :
o Une diminution des précipitations de 4% ;
o Une diminution des ressources en eau de 10 à 15% ;
o Une Baisse du rendement en céréales estimé entre 10 et
50% pour l’agriculture pluviale qui s’étend sur 83% des
terres agricoles.
Sur le plan social, cela se traduira inévitablement par une déstabilisation du tissu
socioéconomique du pays, en mettant en péril un grand nombre de
marocaines et marocains, dont la survie dépend entièrement de
l’agriculture locale.
Par ailleurs, notre pays fait face depuis les années soixante à une diminution de
la dotation en eau par habitant : Elle est passée de 2000 m3 depuis les années
soixante, à 700 m3 actuellement et qui atteindra bientôt le seuil du stress
hydrique à 500 m3 par habitant.
L’État marocain a déployé des efforts considérables dans le domaine de la lutte
contre les changements climatiques depuis l’entrée en vigueur de la CCNUCC et
sa ratification. Les réalisations ont touché, à des proportions variables, tous les
niveaux de la plupart des secteurs clés en relation directe ou indirecte avec les
changements climatiques :
La Nouvelle constitution qui reconnait le droit à l’environnement du
citoyen ;
La loi cadre n°99.12 portant sur le CNEDD et le document de stratégie
nationale de développement durable SNDD, qu’elle ordonne, a fixé les
principes et les orientations nécessaires pour l’intégration du concept de
développement durable et des risques climatiques dans l’ensemble des
politiques publiques ;
la mise en place de la PCCM en 2014 et la position du Maroc en tant que
leader dans le domaine de lutte contre les changements climatiques si on
compare notre pays avec la majorité des pays du Sud et du Nord, le Maroc
possède un programme ambitieux concernant les INDCS et qui vise à
porter l’effort de réduction de ses émissions de gaz à effet de serre à
32% ; lui permettant ainsi d’être un acteur diplomatique incontournable et
un catalyseur entre les pays du nord et du sud, surtout avec la future
présidence de la COP22 ;
La loi sur les zones protégées ;
L’institualisation du conseil national de l’environnement ;
La loi sur le littoral ;
Régionalisation avancée ;
Etc.
Cependant, la gravité des impacts du dérèglement climatique sur la paix, les
inégalités sociales et territoriales, les droits de l’Homme, les sécurités hydrique,
alimentaire et sanitaire, ainsi que sur la biodiversité et la pérennité des services
éco-systémiques, exige une mobilisation générale de toutes les composantes de
la société marocaine pour un changement profond, aux niveau du politique et du
citoyen, des systèmes de production, de consommation et de la gouvernance
pour faire face au défi climatique.
C’est dans ce sens et à l’issue de nombreuses rencontres et concertations, la
société civile marocaine qui a uni ses différentes voix à travers l’Alliance
Marocaine pour le Climat et le Développement Durable (AMCDD) et qui regroupe
la grande majori des ONG et réseaux d’ONG œuvrant dans le domaine de
l’environnement au Maroc, déclare et se déclare :
Consciente de la non durabilité des modes de consommation et de
production de notre modèle de développement, avec comme conséquence
directe, une course à l’exploitation des richesses sans se soucier des
principes de durabilité, de solidarité sociale et intergénérationnelle.
Mécontente du mode de gouvernance, d’implication des composantes
du gouvernement et du mode de partage et de coordination entre les
différents ministères dans les politiques de lutte contre les
changements climatiques et du développement durable,
Etonnée par la quasi-absence du changement climatique dans le
discours politique du chef de gouvernement et la plupart des ministres
lors des rencontres nationales et internationales, excepté ceux en
charge de l’environnement et les eaux et forêts.
Abasourdie par le faible niveau de consultation et d’implication par le
gouvernement des ONG nationales actives dans les domaines du
développement durable et du changement climatique, cela lors des
différents projets d’élaboration des politiques et des programmes
associés à la lutte contre le dérèglement climatique au regard des
prérogatives importantes qui leur sont octroyées par la constitution.
Préoccupée par l’implication limitée du secteur financier ainsi que
différentes autres composantes des entreprises privées dans différents
secteurs d’adaptation et d’atténuation, en dépit de l’importance des
risques et des opportunités que cela représente pour le tissu
économique marocain.
Effrayée par le faible niveau de capitalisation en matière d’expertise
nationale dans les domaines de recherche scientifique de prévision, de
prévention et de modélisation climatique.
Agacée par le retard inexpliqué du Conseil de Gouvernement à se
conformer à la loi cadre n°99-12 (visant à adopter par décret, le
document de la stratégie nationale de développement durable (SNDD))
et cela avant le 15 mars dernier, soit une année après la promulgation
de la loi 99-11. Ainsi que le retard d’un certain nombre de textes
d’application des lois environnementales, notamment la Loi 22-07
relative aux zones protégées promulguée par le dahir 1-10- 123 du
16 juillet 2010.
Consciente du pouvoir des agents de changement qui sont l’éducation
et les médias pour répondre aux enjeux des changements climatique et
du développement durable. Le système d’enseignement actuel, de par
ses contenus pédagogiques, ses méthodes et approches, sa fermeture
sur lui-même, incapable d’accompagner et de faciliter la transition vers
une société durable. Le paysage médiatique qui se limite dans le
domaine environnemental à l’information en lieu et place d’une
véritable stratégie de communication visant un changement sociétal
vers l’universali et la durabilité, par la valorisation, l’implication et
l’évaluation de tous.
Remarquant que la stratégie énergétique :
A permis un développement de projets de grande envergure dans
le domaine des Energies Renouvelables, mais se limite presque
entièrement au secteur de l’électricité, négligeant presque
totalement d’autres gros émetteurs de CO2 comme le secteur des
transports ou celui du chauffage/refroidissement, qui n’ont
enregistré aucune avancée notable.
A été élaborée et décidée par les instances gouvernementales de
la manière suivante :
Selon une approche verticale - du haut vers le bas de la
société- sans pour autant être territorialisée pour permettre
de libérer : les énergies et initiatives civiles, celles des
villes, communes et régions et des citoyens, afin qu’ils
puissent développer leurs systèmes et projets de
production des énergies renouvelables, réduire leurs
factures énergétiques, avec la possibili de vendre leur
surplus de production à l’instar d’autres pays.
L’exemple alarmant de la décharge de Fès, qui gaspille
depuis 2 ans des milliers de m3 de gaz brûlés dans l’air au
lieu d’en assurer une exploitation efficace, témoigne du
manque de réactivité positive de la part des autorités
compétentes, notamment dans un pays comme le Maroc
qui dépend fortement de l’importation d’énergie (95,6% en
2011) :
Responsable direct d’environ 50% du déficit
budgétaire, avec une consommation énergétique
qui s’est accrue de 5,7% (entre 2002 et 2011).
Insatisfaite par les programmes et projets d’adaptation qui demeurent
insuffisants et sans inscription au niveau de certains secteurs clés : tels
que l’habitat, le transport et les infrastructures, ainsi que le niveau de
réalisation très faible des projets d’efficaci énergétique par rapport
aux investissements d’atténuation et du risque climatique engagés
dans le cadre de la PCCM.
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