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dira un jour de Lattre, ce dont je suis le plus fier ». Il en fera « RHIN ET DANUBE » et
méritera ainsi de recevoir avec nos alliés la reddition des nazis à Berlin.
B. LES CADRES NÉCESSAIRES à une armée qui grandira en taille et en
puissance jusqu’à compter plus de 400 000 hommes dont un peu moins de 150 000
viendront des maquis ou d’ engagements volontaires alors que les Ecoles sont occupées ou
même entièrement détruites comme celle de Saint-Cyr sont hérités des armées précédentes
avec un nombre important d’officiers et de sous-officiers de réserve. Des cadres bien formés
à cette nouvelle forme de guerre sont également indispensables aux maquis qui en manquent
souvent cruellement et aux réseaux. Dans les maquis, l’instruction militaire est souvent si
faible que les jeunes chefs venus du civil qui ne manquent ni de courage ni d’ambition se
tournent parfois vers des « Enfants de troupe » de 18 ans comme Gangloff, crédités d’une
expérience des armes et des combats qu’ils n’ont pas et les interrogent sur des problèmes
qui sont pour eux aussi des énigmes.
B-1. Les cadres existants ont toutefois suffi à mener plus de 400 000 hommes
au combat. Il ne faut pas oublier que l’armée comptait en 1939, 35 000 officiers. 12 000 sont
tombés prisonniers pendant la campagne de 1940. 12 000 autres étaient répartis outre-mer.
11 000 sont restés en métropole. Selon A de Dainville, « L’ORA et la résistance dans
l’armée », 15 % franchiront la frontière espagnole, et 40 % serviront de telle sorte que le
titre de résistants leur soit reconnu. Soit 6500 officiers sur 11000. Dainville ajoute qu’il faut
y ajouter une proportion équivalente de sous-officiers. Les pertes seront considérables : pour
ce seul exemple, 1800 déportés dont 750 ne rentreront pas. La campagne d’Italie coûtera
aussi très cher.
B-2. Pour former davantage de jeunes officiers, les État-major vont
multiplier les filières.
B-2.1. C’est ainsi qu’en Angleterre est créée le 20 février 1941 une « Ecole
militaire des Cadets de la France libre » qui fonctionne comme Saint-Cyr dont elle a
importé les traditions. Mais de nombreux adolescents, certains ont quatorze ans, arrivent
aussi en Angleterre. Quelques- uns passeront le Channel en canoë et arriveront à Douvres.
Ils seront ensuite reçus par Churchill. Au nombre de deux cents au total ces jeunes gens sont
réunis dans le Pays de Galles. Vêtus comme des boys-scouts, ils vivent en plein air et
pratiquent des activités en priorité militaires. Les meilleurs élèves passent ensuite dans un
Prytanée qui comptera une corniche de 20 bacheliers. Ils seront même vêtus de bleu, grâce à
un stock préparé en 1940 pour les chasseurs alpins qui se battaient en Norvège à Narvik