A AIX EN PROVENCE
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Miollis 1940 - 1942
et
leurs actions de résistance 1942 - 1945
LES ÉCOLES MILITAIRES
DE SAINT CYR ET DE SAINT MAIXENT
À AIX - EN - PROVENCE
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LE RETOUR DES CERTITUDES : 1943 1945
« Mère, que sont tes enfants devenus » ?
« Seigneur, ils se battent. »
L’occupation totale du territoire, le coup d’état de Laval qui arrache tous ses pouvoirs au
maréchal, le sabordage de la flotte et enfin l’assassinat de Darlan éclaircissent la situation en
Afrique et mettent fin aux ambiguïtés de Vichy : Pétain y est « retenu » et Laval souhaite la
victoire de l’Allemagne. Bientôt ce seront les grandes victoires russes de Stalingrad et de
Koursk-Bielgorod et l’échec de la guerre sous-marine mais aussi la reconquête difficile du
Pacifique et des îles qui le bordent... Ce sera aussi la fin de la guerre en Afrique par la
campagne de Tunisie qui redonne à l’armée française le goût de la victoire et montre aux
alliés que notre pays peut reprendre une place dans le combat des peuples libres contre le
nazisme
Chronologie novembre 1942 mai 1945
24 décembre : L’amiral Darlan est assassiné à Alger
25 janvier 1943 : Évacuation du quartier du vieux port. 1200 réfugiés à Aix
Février: Les premiers élèves des Écoles rejoignent Lécuyer
Mai : Arrestations du Gal Delestraint puis de Jean Moulin
Aout : A Alger, toutes les responsabilités politiques à de Gaulle
25 Aout : Vague d’arrestations chez les « Résistants patriotes »
13 septembre : Arrestations des cadres de l’ORA à Aix
17 septembre : Nouvelles arrestations qui touchent les FTP, l’AS et l’ORA
Janvier 1944 : Premiers parachutages d’armes dans la Trévaresse
Février : Création des FFI : MUR + AS + FTP
Mars : Contacts Lécuyer Juvénal
24 Avril : Évasion organisée de 24 détenus de la prison d’Aix
6 Juin : Appel aux armes et mobilisation des maquis aixois
Juin : Les massacres dans les maquis du Pays d’Aix font 130 morts
Juillet : Nombreux parachutages. Massacres de Signes : 38 morts
Août : Exécutions et sabotages sont quotidiens. Aix est libérée le 21
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LA NOUVELLE ARMÉE
Pour que notre projet reste bien clair, il m’est nécessaire de rappeler quil n’est pas dans
notre propos de réécrire une histoire de la seconde guerre mondiale, ni une histoire de
l’Armée ni des officiers qui l’ont commandée et instruite, ni de la Résistance, ni du
Gaullisme ou du Pétainisme, et à plus forte raison d’étaler les problèmes qui en ont résulté.
Seulement de montrer comment les grandes Ecoles militaires qui ont séjourné à Aix et qui y
ont connu la fin que nous venons de relater, ont pu sous les formes diverses que la situation
imposait, intervenir et participer à la Libération de la France et en premier lieu à retrouver
leur mission : fournir et former des cadres nombreux à une armée qui va renaître de ses
cendres.
A. EN 1943, L’ARMÉE FRANÇAISE EST UN PATCHWORK,
« Un agrégat inconstitué » dont il faut vite faire un instrument de bataille.
A-1. L’armée d’Afrique au combat sera faite d’engagés métropolitains de l’ex-armée
d’armistice, de gionnaires, de troupes indigènes maghrébines à proportion d’un bon tiers
et de la mobilisation à partir de 18 ans des Français d’AFN. 25 classes seront mobilisées,
soit 17 % des Français d’Algérie. En proportion cela fait huit fois plus que pour les
populations autochtones.
A-2. A cette armée d’Afrique, il faut ajouter les Forces Françaises Libres qui seront
créditées de 50 000 combattants à l’été 43 parce qu ‘elles ont été alimentées par prés de 20
000 transfuges d’origines diverses. Comme il est dit au chapitre précédent le mouvement
gaullien en retirera une part de la légitimité qu’il recherche.
A-3. L’armée française sera reconstituée en septembre 1943 avec tous ces éléments,
mais aura t’elle pour autant retrouvé son unité ? Bien des cadres continueront à ne pas
s’aimer. Ces ressentiments s’atténueront toutefois pendant les combats et la Première
Armée française pourra être créée le 25 septembre 1944 alors qu’elle se bat dans la trouée de
Belfort et dans les Vosges. Elle a déjà été rejointe par des dizaines de milliers de FFI que de
Lattre a intégré à son armée par un « amalgame » qui se veut rappeler celui que le grand
Carnot avait réalisé en 1794 entre les troupes royales et celles de la Révolution. « C’est,
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dira un jour de Lattre, ce dont je suis le plus fier ». Il en fera « RHIN ET DANUBE » et
méritera ainsi de recevoir avec nos alliés la reddition des nazis à Berlin.
B. LES CADRES NÉCESSAIRES à une armée qui grandira en taille et en
puissance jusqu’à compter plus de 400 000 hommes dont un peu moins de 150 000
viendront des maquis ou d’ engagements volontaires alors que les Ecoles sont occupées ou
même entièrement détruites comme celle de Saint-Cyr sont hérités des armées précédentes
avec un nombre important d’officiers et de sous-officiers de réserve. Des cadres bien formés
à cette nouvelle forme de guerre sont également indispensables aux maquis qui en manquent
souvent cruellement et aux réseaux. Dans les maquis, l’instruction militaire est souvent si
faible que les jeunes chefs venus du civil qui ne manquent ni de courage ni d’ambition se
tournent parfois vers des « Enfants de troupe » de 18 ans comme Gangloff, crédités d’une
expérience des armes et des combats qu’ils n’ont pas et les interrogent sur des problèmes
qui sont pour eux aussi des énigmes.
B-1. Les cadres existants ont toutefois suffi à mener plus de 400 000 hommes
au combat. Il ne faut pas oublier que l’armée comptait en 1939, 35 000 officiers. 12 000 sont
tombés prisonniers pendant la campagne de 1940. 12 000 autres étaient répartis outre-mer.
11 000 sont restés en métropole. Selon A de Dainville, « L’ORA et la résistance dans
l’armée », 15 % franchiront la frontière espagnole, et 40 % serviront de telle sorte que le
titre de résistants leur soit reconnu. Soit 6500 officiers sur 11000. Dainville ajoute qu’il faut
y ajouter une proportion équivalente de sous-officiers. Les pertes seront considérables : pour
ce seul exemple, 1800 déportés dont 750 ne rentreront pas. La campagne d’Italie coûtera
aussi très cher.
B-2. Pour former davantage de jeunes officiers, les État-major vont
multiplier les filières.
B-2.1. C’est ainsi qu’en Angleterre est créée le 20 février 1941 une « Ecole
militaire des Cadets de la France libre » qui fonctionne comme Saint-Cyr dont elle a
importé les traditions. Mais de nombreux adolescents, certains ont quatorze ans, arrivent
aussi en Angleterre. Quelques- uns passeront le Channel en canoë et arriveront à Douvres.
Ils seront ensuite reçus par Churchill. Au nombre de deux cents au total ces jeunes gens sont
réunis dans le Pays de Galles. Vêtus comme des boys-scouts, ils vivent en plein air et
pratiquent des activités en priorité militaires. Les meilleurs élèves passent ensuite dans un
Prytanée qui comptera une corniche de 20 bacheliers. Ils seront même vêtus de bleu, grâce à
un stock préparé en 1940 pour les chasseurs alpins qui se battaient en Norvège à Narvik
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Pour devenir aspirants les élèves de corniche passent un concours d’entrée. Ils sont ensuite
groupés en promotions comme à Saint-Cyr dont ils ont fait adopter les Traditions avec 2S,
Baptême et Triomphe. Quatre promotions sortiront de cette école. Libération en 1941 avec
15 officiers reçus sur 25.Bir-Hakeim en 1942 : 15 reçus. Fezzan-Tunisie en 1943 : 33 reçus ;
18 juin en 1944: 123 reçus sur 200 candidats.
L’encadrement est assuré par de jeunes saint-Cyriens échappés de France.
213 officiers sortiront donc de cette école de cadets. 56 seront tués dont 27 pendant la
campagne d’Italie dans la 1ère DFL. Le drapeau de l’Ecole porte la Légion d’Honneur, la
croix de guerre et la médaille de la résistance. Il leur a été remis par le futur maréchal
Koenig. Il est aujourd’hui conservé au musée de l’ESM de Saint-Cyr. L’école sera fermée
quelques jours après le débarquement en Normandie.
B-2.2. L’armée d’Afrique puise d’abord dans ses cadres. Mais elle
entreprend aussi d’en former dans une Ecole militaire de type EMI / Saint-Maixent, à
Cherchell prés d’Alger. Les élèves officiers échappés de France viendront aussi s’y joindre.
A la fin de 1944 la promotion « Saint-Maixent 2 » qui a été rappelée et deux promos
clandestines de Cyr: 42/43 et 43/44 (après concours conjoint à celui d’HEC ! ) gagneront
aussi l’Algérie. Fin 1944 tous les jeunes officiers et ceux de « Croix de Provence » restés
deux mois à Aix rejoindront Cherchell qui formera une multitude de cadres auxquels il faut
ajouter le recyclage de tous les officiers de serve eux-aussi rappelés. Certains seront
formés dans les écoles des Protectorats, Médiouna au Maroc et Salammbo en Tunisie, celle-
là créée en 1941 par de Le général de Lattre de Tassigny.
L’historien se doit de préciser que les ralliements à la résistance seront plus rares: Tom
Morel contactera début 44 ses anciens élèves de la Promotion « Charles de Foucauld ». Il
recevra peu de réponses. Par la suite cette promotion perdra 80 des siens sur un effectif de
300. Nous montrerons plus loin que Lécuyer aura plus de succès auprès de ses anciens
élèves puisque pour la seule R2 il en recrutera une quarantaine.
B-2.3 Un dernier effort de formation des cadres sera entrepris à la
Libération par la création à Miollis d’une Ecole de Perfectionnement des 0fficiers L’E.P.O.
Mademoiselle Montaud fut la secrétaire du colonel Pelorgeas commandant cette École qui
fonctionna à partir d’Avril 1945. «L’E.P.O. accueille des officiers issus de la Résistance et
se compose de deux bataillons. C’est au colonel que nous devons les baptêmes des trois
bâtiments sous leur nom actuel. Les cours de perfectionnement sont donnés par des
cadres militaires d’active. En fonction des résultats obtenus les officiers sont maintenus
dans leur grade ou rétrogradés ou renvoyés dans leurs foyers. Une anecdote montre
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