APPRENDRE À RÉDIGER Cours Moyen/6ème Document réalisé avec l’aide d’ouvrages scolaires anciens. 1

publicité
APPRENDRE À RÉDIGER
Cours Moyen/6ème
Document réalisé avec l’aide d’ouvrages scolaires anciens.
1
Malheur au pays dont la littérature est menacée par l’intervention du
pouvoir ! Car il ne s’agit plus là seulement d’une violation du «droit
d’écrire», c’est l’étouffement du coeur d’une nation, la destruction de sa
mémoire.
Alexandre Issaïvitch Soljenitsyne
2
TABLE DES MATIÈRES
Quelques conseils$
5
Les règles essentielles$
$ Construire des phrases simples$
$ Apprendre à bien ponctuer$
7
8
13
Plan - Présentation$
18
Le style$
$ Éviter les répétitions$
$ Éviter les répétitions par l’emploi de mots
$ ou expressions synonymes$
$ Éviter les répétions en employant des pronoms$
$ Employer le mot propre$
$ Ne pas écrire de mots inutiles$
$ Savoir placer les compléments$
$ Concordance des temps$
$ Supprimer certains mots de liaison$
$ Supprimer les propositions subordonnées inutiles$
$ Éviter les équivoques$
$ Choisir des verbes expressifs$
$ Rédiger des phrases vivantes et expressives$
$ Employer le style direct$
24
25
3
26
31
37
44
50
55
61
66
72
78
84
90
Les sujets spéciaux$
$ Décrire une chose$
$ Décrire un paysage$
$ Observer un animal$
$ Apprendre à faire un portrait$
$ Décrire une scène animée$
$ Raconter un évènement, une histoire$
96
97
102
107
112
117
122
Je ne dis pas ... Je ne dis...$
$
128
$
4
QUELQUES CONSEILS
Quelques moyens d'apprendre aux enfants à rédiger
correctement
1) Les faire parler
Les habituer :
- à répondre par phrases complètes aux questions posées,
- à parler distinctement, à articuler les mots,
- à éviter les mots d'argot,
- à participer à des discussions orales "pour" ou "contre" sur un sujet donné.
2) Leur faire aimer la lecture
Qu'ils lisent, qu'ils lisent beaucoup.
Les inscrire à la bibliothèque municipale.
5
Si possible, leur constituer une bibliothèque abondamment pourvue.
(Il est possible d'acquérir des livres à des prix raisonnables sur les sites de vente
internet).
- qu'ils établissent une fiche de lecture sur laquelle sont inscrits les livres lus,
- leur apprendre à se servir fréquemment du dictionnaire.
3) Quelques autres moyens
- Le dessin : un dessin représentant la scène ou le personnage à décrire éclairera
le sujet à traiter.
- L'interprétation d'une gravure donne lieu à de multiples exercices de rédaction.
- Constitution d'albums illustrés de monographies, des "bestiaires", etc....
6
LES RÈGLES ESSENTIELLES
!
7!
6
CONSTRUIRE DES PHRASES SIMPLES
Quelques règles simples
Employer le présent :
- Il est plus facile d’employer le présent qu’un autre temps.
- Au présent, les devoirs sont plus clairs, les phrases plus vivantes, les idées se
classent plus facilement.
Exemple :
«Le jour de la rentrée des classes, Alain et Josette prirent le chemin de l’école. Deux
kilomètres séparaient leur maison du bourg. La route leur semblait longue. Aussi, pour
cette première fois, ils avaient un peu peur. Mais ils s’en allèrent fièrement, heureux d’aller
seuls en classe.»
On écrit plus simplement :
«Le jour de la rentrée des classes, Alain et Josette prennent le chemin de l’école. Deux
kilomètres séparent leur maison du bourg. La route leur semble longue. Aussi, pour cette
première fois, ils ont un peu peur. Mais ils s’en vont fièrement, heureux d’aller seuls en classe.»
Ecrire des phrases courtes :
- Il est plus facile de construire correctement une phrase courte qu’une longue
phrase où l’on risque de s’embrouiller.
- Les phrases courtes, plus agréables à lire, forment des paragraphes alertes et
vivants.
8
IMPORTANT : Ne pas oublier la majuscule en début de la phrase et le point à la fin.
Exemple :
«Ce matin, je me lève plus tôt, car c’est la rentrée des classes et je dois retrouver mon
camarade Robert qui m’attend au bout du chemin pour que nous fassions, ensemble, le
chemin de l’école qui est à deux kilomètres de chez nous.
Le devoir est plus alerte et plus vivant, si l’on écrit :
«Ce matin, je me lève plus tôt. C’est la rentrée des classes. Je dois retrouver mon
camarade Robert. Il m’attend au bout du chemin. L’école est à deux kilomètres.
Nous ferons la route ensemble.»
Lire des exemples :
La récréation est finie. Les élèves s’alignent sur deux rangs. Le bruit des voix
meurt lentement sous les regards du maître. Les files silencieuses disparaissent
peu à peu dans les salles d’étude. (R. Bazin)
Eviter les phrases sans verbe :
- Le verbe est la clé de la phrase. Il indique l’action ou exprime l’état. Les autres
mots se groupent autour de lui.
- Quand les verbes sont bien choisis, le devoir gagne en clarté et en précision.
9
Exemple :
Mon école. Elle est perchée sur une butte, près du bourg. Quatre grandes fenêtres sur la cour. A
l’intérieur, un gros poêle et quatre rangées de tables. Sur les murs, des gravures, des cartes
géographiques.
Exemple correct :
Mon école Elle est perchée sur une butte, près du bourg. Quatre grandes fenêtres s’ouvrent
sur la cour. A l’intérieur, s’alignent quatre rangées de tables. Un gros poêle la
chauffe. Des cartes géographiques, des gravures ornent ses murs.
Lire des exemples :
Comme ils sont tristes ces soirs d’octobre ! Les feuilles tombent lasses de vivre.
Des troupes d’oiseaux reviennent au nid.(R. Bazin)
Garçons et filles prennent leur récréation dans la même cour. Les filles se
contentent des marches de l’entrée et de l’ombre d’un gros noyer. Elles jouent à
petit bruit.(J. Cressot)
Lire un bon exemple
Sur le grand pont, se hâtent une petite fille et un petit garçon qui reviennent de
l’école. Elle a bien six ans et lui n’en compte sûrement pas quatre. Elle est jolie et
alerte. Sa courte natte de cheveux blonds saute sur son fichu bleu. Son tablier
noir est proprement serré par une ceinture de cuir. De ses jambes minces, elle
trotte vite, son cartable sous le bras gauche. De son bras droit, elle entraîne son
petit frère. ll est gros, un peu pataud dans sa grande culotte et soigneusement
entortillé dans un immense cache-nez. (G. d’Houville)
10
EXERCICES
1) Composez cinq phrases sur le sujet suivant :
Mon école Répondre à chacune des questions suivantes :
Où est-elle située ?
Que remarque-t-on en entrant ?
Combien y a-t-il de classes ?
Combien d’élèves ?
La cour est-elle grande ?
Aimez-vous venir à l’école ?
Pourquoi ?
2) Découpez la phrase suivante en cinq phrases courtes :
Ma classe est vaste et quatre grandes fenêtres l’éclairent mais le parquet est
pourri par endroits et les tables sont trop petites pour les grands élèves, pourtant
je la trouve jolie.
3) Dans les phrases suivantes, remplacez les points par le verbe
convenable : illumine, se dresse, fréquente, accueille, découvre, cache, franchit.
Je.......... l’école du village. Elle...... au milieu des champs. On la ......... au détour de
la route. Elle se ........ derrière une rangée de marronniers. Sa façade de briques
roses s’......... au soleil levant. Un bourdonnement........... celui qui ......... son seuil.
4) Textes de rédactions
a) Montrez un de vos camarades dans diverses circonstances de la vie scolaire et faites son
portrait.
11
b) La classe est finie. Survient une averse. Décrivez cette sortie sous la pluie.
c) Il est l’heure de partir en classe. Vous vous apercevez qu’il vous manque un livre ou un
cahier. Remue-ménage dans la maison. Imaginez la suite et dites vos réflexions sur le chemin
de l’école.
12
APPRENDRE À BIEN PONCTUER
(La ponctuation mal mise peut changer le sens d’un texte)
PRINCIPALES RÈGLES DE PONCTUATION
Terminer une phrase par un point (.) :
«On lave les tombereaux. On balaie, nettoie les cuves et cuveaux. On sort les
paniers.»
Si la phrase est interrogative, (question posée), elle se termine par un
point d’interrogation «Les pommes sont-elles mûres ? «
«Rentrez-vous bientôt les betteraves ?».
Après une exclamation, on n’oublie pas le point d’exclamation (!) «Quelle belle grappe !»
«Que de pommes cette année !»
Avant une énumération on met deux points (:) «Voici que commencent les travaux d’automne : vendanges, cueillette des
pommes, labours....»
13
Par des points de suspension (...) on indique qu’une énumération
pourrait se continuer «L’automne est la saison des fruits : pommes, poires, coings, raisins...».
Par des virgules, on sépare plusieurs termes semblables dans la phrase
(plusieurs sujets - plusieurs verbes - plusieurs propositions
indépendantes)
«Hommes, femmes, vieillards, enfants, tout le monde vendange.»
«Il marche dans la plaine immense, va, vient, lance la graine au loin, rouvre sa
main et recommence.»
«Il nous faut vite préparer les fûts, les paniers, les hottes.»
La virgule permet aussi de séparer un complément de son verbe.
«Dans les prés voisins, les fermiers récoltaient les pommes.»
«Au petit jour, Vincent commence à labourer.»
Ouvrir les guillemets («) au début d’une conversation.
Les refermer (-») quand la conversation est terminée.
Par un tiret (-), on indique le changement d’interlocuteur (la personne
qui parle)
«Où allez-vous ? Attendez un peu !
- Nous n’avons pas le temps. Nous partons en quête de vendangeurs.»
14
LIRE UN BON EXEMPLE
La récolte des pommes
Dans les près voisins, les fermiers récoltaient les pommes. Elles tombaient, roulaient dans
l’herbe épaisse, abondantes comme à nulle autre année. Les travailleurs n’y pouvaient point
suffire. Il en venait des villages voisins. On les embauchait pour huit jours. Charles et moi,
parfois, nous amusions à les aider. Les uns gaulaient les branches pour en faire tomber les
fruits tardifs. On récoltait à part les fruits tombés d’eux-mêmes, trop mûrs, souvent talés,
écrasés dans les hautes herbes. On ne pouvait marcher sans en fouler. L’odeur montant du pré
était âcre et douceâtre et se mêlait à celle des labours. (A. Gide)
Importance de la ponctuation
Constatons les différences de sens dues aux signes de ponctuation mal placés.
Bonne ponctuation :
«Perrette, sur sa tête ayant un pot au lait, bien posé sur un coussinet, prétendait
arriver sans encombre à la ville. Légère et court vêtue, elle allait à grands pas.» (La
Fontaine)
Mauvaise ponctuation :
«Perrette sur sa tête, ayant un pot au lait, bien posé sur un coussinet, prétendait
arriver sans encombre, à la ville légère et court vêtue. Elle allait à grands pas.»
Bonne ponctuation :
«On trouvait des couturières installées devant le poële, au milieu des étoffes.»
(J. Cressot)
Mauvaise ponctuation :
«On trouvait des couturières installées devant, le poële au milieu des étoffes.» (J.
Cressot)
15
Bonne ponctuation :
«Il lançait la faux, la retenait, la faisait passer à plat sur les pierres, plongeant de la
pointe.» (Giono)
Mauvaise ponctuation :
«Il lançait la faux, la retenait, la faisait passer à plat, sur les pierres plongeant de la
pointe.» (Giono)
Exercices
1) Dans les deux textes ci-dessous remplacez chaque barre oblique par le
signe de ponctuation convenable
Vendange en Moselle
Au coin d’un pré / un vigneron foule les grappes / debout sur un chariot / du soleil
plein les yeux / la face épanouie d’un large rire / L’homme se baisse / enfonce une
pelle de bois dans l’amoncellement des grappes noires / Le moût gicle / ruisselle /
lèche de son flot écumeux les douves de la cuve / A la nuit tombante / les chariots
rentrent / grinçant à chaque cahot / Des femmes suivent / chargées de grappes.
(E. Moselly)
L’automne en Touraine
Les dernières belles journées de l’automne se parent / en Touraine / d’une grâce
sans égale / Les vendanges sont faites / Les vignes se dorent / La terre / qui n’a
plus rien à produire / dégage / sous les caresses attardées du soleil / son vrai
parfum de terre / Dans les buissons d’épine / des oiseaux minuscules lancent une
dernière fois leur petite chanson en trois notes / L’air est bleu à la lisière des bois /
rose sur les bancs de sable de la Loire /
16
(M. Bedel)
2) Recherchez dans le texte les endroits ou vous placerez les signes de
ponctuation convenables.
Cela n’a l’air de rien On prend une fourche On soulève le pied et tout sort à
droite à gauche On s’anime on rivalise avec ses compagnons C’est très gai Mais il
ne faut pas piquer les tubercules une pomme de terre atteinte par la fourche se
conserve mal Parfois il faut gratter le sol pour retirer celles qui ne sont pas
déterrées.
3) Rédigez 5 phrases sur le sujet suivant.
La cueillette des pommes. Utilisez un des verbes suivants dans chacune des phrases :
gauler - ramasser - emplir - vider - transporter.
4) Texte de rédaction (placez correctement les signes de ponctuation)
Après une bonne pluie, voici le soleil. En compagnie de quelques camarades, vous décidez de
rechercher dans les bois des cèpes savoureux. Vous connaissez les bons endroits. Déception des
uns, joie des autres... bonne journée pour tous. Racontez.
17
LE PAN - LA PRÉSENTATION
Chercher - Classer - Rédiger
18
Classer les idées
Bien présenter son travail
ETABLIR LE PLAN DU DEVOIR
Lire le texte très attentivement, plusieurs fois.
Cette lecture indique les différentes parties du devoir.
Une rédaction comprend :
L’introduction
Le devoir proprement dit
La conclusion
Exemple :
Devoir à traiter :
Vous accompagnez votre père, ou un ami, à la chasse. Les préparatifs. La marche à travers
champs. Une perdrix !... Le retour....
a) Introduction : Nous nous préparons : le chasseur, moi-même, le chien...
b) La chasse : La marche à travers champs, à la recherche du gibier.
Enfin le premier gibier est levé !
La chasse se poursuit.
c) Conclusion :
La joie ou la déception du retour.
19
CHERCHER LES IDEES ET LES CLASSER DANS CHAQUE
PARAGRAPHE
Avant de rédiger le devoir, réfléchir, se poser des questions.
A quelle occasion ? Quand ? Comment ? etc....
Je note au brouillon les réponses à ces questions, dans chaque partie.
Introduction.
Je pars à la chasse. A quelle occasion ? Avec qui ? Le chasseur. Comment est-il vêtu ?
Comment est-il équipé ? Son chien, que fait-il en attendant le départ ?
La chasse.
La marche à travers champs. Où ? Comment ? Ce que l’on voit, entend. Le premier gibier,
que fait le chien ? Le chasseur ? Que se passe-t-il ? (le gibier est tué ou court encore).
La chasse continue. Quel gibier rencontre-t-on ? Que tue le chasseur ?
Conclusion.
Le retour. Comment revenez-vous (joyeux, déçus, fatigués). L’arrivée à la maison. Comment
êtes-vous accueillis ?
REDIGER LE DEVOIR
Ecrire correctement, sur un cahier de brouillon, les idées trouvées.
Relire le devoir, et corriger les fautes d’orthographe, de style. Utiliser le
dictionnaire.
Recopier le travail corrigé sur un cahier de français.
20
BIEN PRÉSENTER SON TRAVAIL
Ecrire le mieux possible.
Disposer convenablement le devoir.
Commencer chaque paragraphe en retrait de la marge. Sauter une ligne entre
deux paragraphes.
LIRE UN BON EXEMPLE
(Devoir d’élève - Année 1950)
Depuis longtemps, papa m’a promis de m’emmener à la chasse. Enfin, le jour tant
attendu arrive. J’endosse pour la circonstance mon blouson de gros lainage
marron, je chausse mes bottes de caoutchouc : il va falloir marcher dans la terre
humide. Papa revêt sa tenue de chasse : brodequins et guêtres de toile, culotte de
cheval, veste de velours à grande poche dans le dos. Sa cartouchière, bien garnie
le ceinture. Le carnier sur le dos et son fusil, un seize à deux coups, sur l’épaule, le
voilà prêt à partir. Rita, le petit cocker, trépigne de joie et saute à la porte de la
cour.
Nous partons. Il est tôt, cependant, papa marche d’un bon pas. J’ai peine à le
suivre, mais je ne voudrais pas le lui avouer. Rita ne perd pas son temps. Elle
court en tous sens ; le nez bas, sa courte queue toujours en mouvement. Le gibier
ne se montre pas...
Soudain, la chienne s’arrête. Papa se tient prêt à épauler. J’ose à peine respirer.
Sur un signe du chasseur, Rita s’élance. Une volée de perdreaux s’enfuit en tous
sens, le carnier restera vide. Il nous faut reprendre notre marche. A chaque
instant, je crois apercevoir un lièvre, un faisan. Cette fois, j’en suis sûr ! C’est bien
un lapin qui montre sa petite queue blanche. Malheureusement, il est trop loin et
papa ne peut pas le tirer. Nous devons nous contenter de la petite grive qui
s’envole, entre deux rangs de vigne, à quelques mètres de nous. Sur un coup de
fusil, elle s’abat, et Rita, toute joyeuse, la rapporte bien vite...
21
Exercices
A/ Le vent souffle avec violence. Sur le chemin de l’école je m’étonne de la force
du vent ; les arbres... (montrez la violence du vent à l’aide de cinq ou six phrases).
B/ Je profite de mon mercredi pour me promener dans la campagne. Une forte
pluie survient... (continuez).
C/ Pour le sujet : «Il a fait du vent toute la nuit.» Jacques a établi le plan ci-après :
1/ Au réveil le matin (les dégât).
2/ Le vent, la nuit (les bruits).
3/ En arrivant à l’école (réflexions des camarades).
4/ Dans le jardin.
5/ Sur le chemin de l’école.
Rétablissez dans l’ordre logique les cinq parties du devoir.
D/ Lisez le texte suivant :
Un bel oiseau de nuit.
Il était presque blanc, gigantesque. Il marchait en soulevant ses pieds noyés de plumes, ses
pieds durs d’oiseau qui rendaient le son d’un pas humain. Le haut de ses ailes lui dessinait des
épaules d’homme, et deux petites cornes de plumes, qu’il couchait ou relevait, tremblaient
comme des graminées au souffle d’air de la lucarne. Il s’arrêta, se rengorgea, et toute la plume de son visage magnifique enfla autour de son bec fin. (Colette)
Voyez comme l’auteur, à l’aide de comparaisons, nous a présenté l’oiseau d’une
manière imagée. A votre tour décrivez un animal des bois : écureuil, lapin,
renard etc.....
22
TEXTE DE REDACTION
Une violente tempête s’est déchaînée toute la nuit. Les bruits qui vous
parviennent vous prouvent les dégâts que subissent les arbres, les plantes du
jardin, les toitures... Le matin, vous êtes debout plus tôt que de coutume. Vous
constatez les dégâts...
23
LE STYLE
24
ÉVITER LES RÉPÉTITIONS
Les répétitions alourdissent la phrase
1/ Il n’est pas agréable de trouver dans un devoir le même mot répété à des
intervalles trop rapprochés.
Exemple :
La veillée
Le soir, après diner, toute la famille se réunit autour de la grande table. Papa fume
une cigarette en lisant une revue agricole. Grand-père lit le journal en fumant sa
pipe. Je joue aux cartes avec mon grand frère. Ma soeur joue avec le chat.»
Quelles répétitions pouvez-vous signaler dans ce texte ? Ne voyez-vous pas un
moyen de les éviter ?
2/ Deux mots se ressemblant (mots de la même famille) reproduits trop près l’un
de l’autre, choquent l’oreille.
Exemple :
«Maman tricote sont tricot. Je joue à des jeux amusants.»
25
ÉVITER LES RÉPÉTITIONS PAR L’EMPLOI DE MOTS
OU EXPRESSIONS SYNONYMES
Deux mots sont synonymes quand ils ont le même sens
ou des sens très rapprochés.
Exemple :
Dans le texte (La veillée) je supprime les répétitions des verbes :
lire, fumer, jouer en écrivant :
«Le soir, après diner, toute la famille se réunit autour de la grande table. Papa
fume sa cigarette en lisant une revue agricole Grand-père parcourt le journal en
tirant de grosses bouffées de sa pipe. Je joue aux cartes avec mon grand frère. Ma
soeur s’amuse avec le chat.»
Exemple :
De même, on dit : «Maman tricote une chaussette (le sens est plus précis). Je
découvre des jeux amusants.»
Quelques exemples de synonymes.
Des noms : Le foyer : l’âtre
Un poêle : un fourneau
Du charbon : des boulets, du coke, de l’anthracite
La soirée : la veillée
Le grand-père : l’aïeul
Des adjectifs :
Une lumière vive, aveuglante, éblouissante
Une nuit noire, sombre
Une soirée calme, paisible, reposante, tranquille
Content, heureux
26
Des verbes :
Bavarder, parler, deviser, causer
Raccommoder, repriser, ravauder
Se réunir, se grouper
Luire, briller, scintiller
Chercher des synonymes dans le dictionnaire.
ATTENTION !
Deux mots sont quelquefois synonymes dans un certain texte, mais
peuvent ne pas l’être dans un autre.
Exemple :
Nous avons remplacé «lire» par «parcourir» dans le texte «la veillée». Dans cette
phrase «parcourir» veut dire : lire rapidement.
Dans la phrase suivante : «J’aimerais parcourir la France.», «parcourir» n’a pas du tout le sens de lire, mais veut dire : voyager.
«J’aimerais beaucoup voyager à travers la France.»
27
LIRE DE BONS EXEMPLES
Le feu
C’est tout un art que d’allumer le feu. Il faut savoir creuser la cendre, échafauder
ramilles et brins de fagots, glisser dessous la paille enflammée, poser dessus la
bûche et le rondin. Gouverner le feu est une science. Si vous le fourgonnez trop,
il boude, il fume, il s’éteint. Si vous le laissez à sa fantaisie, il part d’un bel élan,
mais vous retrouverez des tisons le nez en l’air et la bûche à peine noircie. Il
fallait voir mon grand-oncle, Baptiste, comme il savait, pincettes en mains,
ménager l’air, tirer les braises, faire bondir la flamme et la calmer, remonter sous
la marmite l’échafaudage sans cesse détruit ! Pris par les yeux, je serais resté toute
la nuit. J’en oubliais les pommes de terre qui, le ventre au chaud, crachaient leur
âme dans la cendre.»
(Cressot)
La veillée
On heurte à la porte. Elle s’ouvre, et la cuisine, tout d’abord, apparait illuminée
par le foyer qui flambe en pétillant, parmi un feu d’artifice d’étincelle. C’est un
brouhaha de bonsoirs. Puis, tandis que les vieilles, affairées et muettes, avec une
joie attendrie au fond de leurs yeux pâles, attisent le brasier pour lui faire
abandonner sa cendre, tandis qu’elles mettent la nappe blanche à la table, sous les
bouteilles de vin nouveau, les jeunes se précipitent dans la grange. Un falot pendu
à la poutre maîtresse l’éclaire vaguement. Chacun choisit sa place. Durant
quelques minutes, tout le monde se tait. Mais un rire fuse, puis deux, puis toute
une bordée. Et, soudain, sans un signal, comme de soi, une voix chante, une voix
d’homme... La pendule rauque sonne. Il est minuit.»
J. de Pesquidoux)
28
Exercices
1/ Remplacez les mots en italique par un des mots suivants :
se groupent, papotant, s’isolent, bavardent, auprès, s’approchent, discutent, se réunissent, sous,
pièce, s’amusent, s’installera.
Dans la grande salle, la veillée rassemble les familles voisines. Les fillettes se
rassemblent autour de la table et jouent à des jeux en parlant à voix basse. Les
garçons, eux, se rassemblent dans un coin de la salle et parlent beaucoup. Les
femmes se rassemblent autour de la lampe, tricotent ou raccommodent en
parlant. Les hommes se rassemblent autour de la cheminée et parlent de
leurs travaux. Vers onze heures, tout le monde se rassemblera autour de la
grande table, pour manger des châtaignes et boire du cidre nouveau.
2/ Remplacez l’adjectif «grand» par un des suivants :
haute, vaste, énorme, longue, large, démesurés, immense, profond, colossale.
Une grande cheminée.
Un grand buffet.
Une grande salle.
Une grande horloge.
Une grande table.
Des bras grands.
Un grand puits.
Une grande plaine.
Une grande statue.
3/ Composez quelques phrases sur le sujet suivant : Une panne
d’électricité.
Le soir, après dîner... - Subitement.... - Que fait maman ? Que fait papa ? Les enfants ?
Comment se termine la soirée ?
29
TEXTE DE RÉDACTION
(Utilisez les synonymes pour éviter les répétitions)
1/ Ce soir, les voisins doivent venir passer la soirée avec votre famille. Mais vous
avez fait aujourd’hui une grosse sottise et votre père, pour vous punir, vous à
envoyer vous coucher. De votre lit vous entendez les voisins arriver, s’installer....
Montrez vos regrets et les bonnes résolutions que vous prenez.
30
EVITER LES RÉPÉTITIONS
EN EMPLOYANT DES PRONOMS
REMPLACER LE NOM PAR UN PRONOM
Exemple :
Maman a beaucoup de travail à la maison. Maman se lève la première chaque
matin. Maman allume le feu, prépare notre déjeuner. C’est Maman qui lave,
repasse, raccommode nos vêtements. Quelquefois, je fais de la peine à maman. Je
voudrais bien pouvoir rendre un jour, à maman tous les soins que maman m’a
donnés.
Ne trouvez-vous pas que la répétition du même nom rend pénible la lecture de ce texte ?
Vous éviterez cette répétition en remplaçant le nom par le pronom convenable.
«Maman a beaucoup de travail à la maison. Elle se lève la première chaque matin.
Elle allume le feu, prépare notre déjeuner. C’est maman qui lave, repasse,
raccommode nos vêtements. Quelquefois, je lui fais de la peine. Je voudrais bien
pouvoir lui rendre un jour, tous les soins qu’elle m’a donnés.»
CHOISIR LE PRONOM QUI CONVIENT
Respecter le genre, le nombre, la personne.
1/ Employer des pronoms personnels :
Remplacer un nom au masculin singulier par : il, se, soi, le, lui, en, y.
Exemple :
«Avant le jour, papa part à son travail. Il ne rentre que le soir à la nuit tombée. La
journée lui semble longue.»
31
Remplacer un nom au féminin singulier par : elle, la, se, lui.
Exemple :
«Un peu plus tard, maman descendait dans la rue pour acheter du pain. Elle tirait
la porte doucement et la refermait sans bruit.» (G. Duhamel)
Remplacer un nom au masculin pluriel par : ils, se, les, leur, en, y.
Exemple :
«Deux enfants se tenaient dans l’encoignure d’une porte. Ils grelottaient de froid
et se blottissaient l’un contre l’autre.»
Remplacer un nom au féminin pluriel par : elles, se, leur, en, y.
Exemple :
«Trois petites soeurs reviennent de l’école. Elles bavardent gaiement en se
tenant par la main. Les passantes leur sourient.»
Si le pronom remplace plusieurs noms, on l’écrit au pluriel.
Si l’un des noms est au masculin, on écrit le pronom au masculin pluriel.
Exemple :
«Nous nous mettions quatre à table, mes parents, ma soeur et moi.» (E. Lavisse)
«Le père attendait sa petite fille à la porte de l’école. Ils regagnaient tous les
deux la maison.»
32
2/ Employer des pronoms possessifs
Remplacer un nom précédé d’un adjectif possessif, par un pronom possessif (en
respectant le genre, le nombre, la personne).
Exemple :
«Que ta soeur est grande ! La mienne (ma soeur) n’a que quatre ans.»
«Papa accomplit des travaux difficiles. Maman a aussi les siens (ses travaux).»
3/ Employer des pronoms démonstratifs
Remplacer un nom, précédé d’un adjectif démonstratif par un pronom
démonstratif (même genre, même nombre).
«De ces deux chiens, je choisis celui-ci».
Exemple :
Retenir le sens de certains pronoms démonstratifs.
Ceci : se rapporte à ce que l’on va dire :
%
Exemple :
%
Retenez ceci : «Que toujours votre mère soit au centre de votre vie.»
Cela : se rapporte à ce que je viens de dire :
%
Exemple :
%
%
«Quand on vit ensemble, quand on s’aime les uns les autres,... , cela, c’est la
famille.»
Celui-ci, celle-ci, ceux-ci, celles-ci, désignent le nom le plus rapproché.
Celui-là, celle-là, ceux-là, celles-là, désignent le nom le plus éloigné.
33
Exemple :
Marcelle ne pense qu’à jouer. Odette aide sa maman dans ses travaux. Suis
l’exemple de celle-ci (Odette) ; n’imite pas celle-là (Marcelle).
4/ Employer des pronoms relatifs
Relire la liste de ces pronoms et respecter le genre et le nombre pour certains
(lequel, laquelle... ).
Apporter une attention particulière à l’emploi de : dont et où.
Dont a le sens de :
de qui, de quoi, duquel, de laquelle, desquels, desquelles. On peut le remplacer
par un de ces pronoms.
%
Exemple :
%
%
«La plus ancienne joie dont (de laquelle) je me souvienne fut de voir mon
petit frère endormi dans son berceau.» (L. Veuillot)
D’où marque un rapport de lieu (l’endroit dont on vient de parler).
%
Exemple :
%
%
«J’aime la maison d’où je pars chaque matin pour me rendre à l’école.» (d’où
indique l’endroit dont on vient de parler : la maison).
34
Exercices
1/ Remplacez les mots en italique par le pronom personnel convenable :
Maman s’éveillait toujours la première. Nous entendions maman errer
doucement dans la maison. Maman traversait notre chambre. Maman
examinait nos vêtements, notre linge. Maman prenait souvent une pièce de
linge et s’en allait ravauder la pièce dans la cuisine. Un peu plus tard, maman
descendait dans la rue pour acheter du pain. Maman tirait la porte doucement.
(d’après G. Duhamel)
2/ Remplacez les mots en italique par le pronom personnel ou possessif
convenable :
La porte s’ouvrit et ma mère entra souriante. Oh! je revois encore ma mère telle
que ma mère apparut à moi là. Je retrouve tout : l’expression de son regard
rencontrant mon regard, le son de sa voix, même les détails de sa chère toilette.
Ma mère sentait une odeur de soleil et d’été que ma mère avait prise dehors.
Ma mère se pencha sur mon lit pour m’embrasser et alors, je n’eus plus envie de
rien. (d’après P. Loti)
3/ Remplacez les points par un des pronoms démonstratifs suivants :
celles-là, ceux-ci, ceci, celui-là, celle-ci, c’ :
Robert et Paulette rendent de grands services à leurs parents ; ..... prend soin de
ses petits frères ; ...... aide son père à cultiver le jardin.
Ecoute bien .... : «L’amour d’un père est le bien le plus précieux ici-bas.»
Jacqueline et Monique prennent soin de leurs vêtements ; Jean et Paul salissent
déchirent leurs blouses. Suis bien l’exemple de ....... ; surtout n’imite pas.......
Travaille bien en classe, .... est pour tes parents une grande satisfaction.
35
4/ Remplacez les points par : dont ou d’où
Quelqu’un ...... on se souvient tant, n’est pas absent ; son esprit est en nous.
(Lamartine)
Et toi, mon cher père,...... la vie fut aussi rude que ton rude métier, tu m’avais
montré ce que la patience peut faire dans de longs efforts. (Pasteur)
La maison..... je vous avais parlé et ....... vous venez, est ma maison natale.
...... arrives-tu ?
As-tu retrouvé le livre ....... je t’avais lu les premières pages ?
TEXTES DE REDACTIONS
1/ Faites le portait de votre père ou de votre mère (portrait physique : visage,
vêtements, occupations,....).
2/ Votre père rentre régulièrement, le soir, de son travail. Aujourd’hui, il a plus
d’une heure de retard. Inquiétude de votre mère. Que fait-elle ? Enfin votre père
arrive. Il donne l’explication de son arrivée tardive. Tout le monde est rassuré.
36
EMPLOYER LE MOT PROPRE
EMPLOYER LE MOT EXACT
Exemple :
Ne pas écrire :
«Le bébé se nourrit avec des bouillies, des purées, des panades.»
Mais écrire :
«Le bébé se nourrit de bouillies, de purées, de panades.»
Ne pas écrire :
«Cette usine fait des machines agricoles.»
mais
«Cette usine fabrique des machines.»
NE PAS DEFORMER LES MOTS
Exemple :
Ne pas écrire :
«Pour les enfants, les parents reçoivent des allocutions familiales.»
mais
«Les parents reçoivent des allocations familiales.»
«Le 11 novembre, le Maire a prononcé une allocution très écoutée.»
37
NE PAS INVENTER DES MOTS
Exemple :
Beaucoup de verbes forment leur contraire avec le préfixe «dé» (faire - défaire /
tordre - détordre / tacher - détacher... ).
Mais on ne forme pas ainsi le contraire de n’importe quel verbe.
Ne pas écrire :
«L’enfant veut être déproché de la table.»
mais
«L’enfant veut être éloigné de la table.»
On ne peut pas former le contraire de «approcher» avec le préfixe «dé».
Autre exemple :
Ne pas dire :
«Ce spectacle est émotionnant.»
mais
«Ce spectacle est émouvant.»
DONNER AUX MOTS LEUR SENS PRECIS
Il faut distinguer la différence de sens parfois peu précise entre plusieurs
synonymes.
exemple :
Cherchez dans le dictionnaire le signification exacte des mots suivants ;
employez-les ensuite dans des phrases simples.
38
adjectifs : peureux - craintif - effrayé - affolé - anxieux - angoissé - alarmé inquiet.
verbes : tomber - culbuter - basculer - chavirer - s’affairer - s’abattre - s’écrouler s’effondrer - s’ébouler.
noms : un bruit - un tapage - une rumeur - une clameur - un brouhaha - un
vacarme - un grondement - un tumulte.
FA I R E PA R T I C U L I È R E M E N T AT T E N T I O N À N E PA S
EMPLOYER «ON» POUR «NOUS»
«ON», pronom indéfini, ne s’emploie que lorsque la personne dont il est question
n’est pas connue.
exemple :
«Il fait nuit, nous dînons. On frappe à la porte.»
Qui frappe ? Une personne quelconque. Nous ne la voyons pas.
«On a souvent besoin d’un plus petit que soi.»(La Fontaine)
Tout le monde, chacun peut avoir besoin d’un plus petit que soi.
«Nous», pronom personnel, 1ère personne du pluriel est mis pour plusieurs
personnes (une ou plusieurs personnes et moi).
exemple :
«Lorsque ma soeur et moi, dans les forêts profondes nous avions déchiré nos pieds
sur les cailloux.» (T. de Banville)
39
exemple :
Ne pas écrire :
«Mon petit frère a quatre ans. On joue tous les deux. On ne s’entend pas
toujours.»
Mais écrire :
«Mon petit frère a quatre ans. Nous jouons tous les deux. Nous ne nous
entendons pas toujours.»
EVITER LES PERIPHRASES
Un seul mot suffit souvent pour exprimer une idée représentée par un groupe de
plusieurs mots. Supprimons ces groupes de mots (périphrases) et remplaçons-les
par les mots propres. Les phrases sont plus légères, plus précises.
Exemple :
Ne pas écrire :
%
«Jean-Claude est un tout petit garçon qui n’a peur de rien.»
mais
«Jean-Claude est un bambin intrépide.»
40
QUELQUES EXEMPLES DE MOTS PROPRES
Ne pas écrire....%
Mais écrire...
Des noms :
celui qui cultive la terre %
le cri du chat%
des assiettes posées les unes sur les autres%
le cultivateur
le miaulement
des piles d’assiettes
Des adjectifs :
qui a peur de tout%
qui est très bon%
poltron
bavard
Des verbes :
mettre ses chaussures%
couper les branches%
enlever les feuilles%
agiter les bras et les jambes%
se chausser
ébrancher - élaguer
effeuiller
gesticuler
ECRIRE CORRECTEMENT LES PHRASES NEGATIVES
On marque la négation en plaçant après le verbe les adverbes : pas, point, que,
rien, jamais..
On n’oublie pas d’écrire devant le verbe : ne (ou n’).
Exemple :
«Tu n’ouvriras plus une porte à la volée : il peut y avoir un petit homme accroupi
de l’autre côté. Tu ne fermeras jamais les tiroirs d’un coup de genou : les petites
mains se glissent partout. Tu n’allumeras pas un feu sans penser que le feu
brûle.» (G. Duhamel)
41
Exercices
1/ Dans chaque groupe, recherchez l’expression correcte et employez-la
dans une courte phrase :
Un garçon feignant ou fainéant.
Une pêche confite ou confie.
Une fillette maligne ou maline.
Un enfant épleuré ou éploré.
Des enfants bien éduqués ou bien élevés.
2/ Dans chaque groupe de noms suivants, recherchez le nom correct et
employez-le dans une courte phrase :
Le quincaillier - le quincailler
Un groseillier - un groseiller
Une babine - une babouine
Une disparution - une disparition
3/ Remplacez les points par le verbe convenable : décrocher - cueillir ramasser - rattraper - saisir - prendre - attraper (écrivez-les
convenablement)
Un lapin s’est échappé du clapier. Je le ....... dans le jardin.
Vivement, je le ........ par les oreilles.
J’ai fabriqué un piège ; j’ai réussi à ....... une souris vivante.
42
Dans les bois, je ........ du bois mort ; je........ quelques fraises.
Le boucher .......... des quartiers de viande.
Je viens d’..........une mouche au vol.
TEXTES DE RÉDACTIONS (Appliquez-vous à employer le mot
propre)
1/ Un jeune enfant de trois ou quatre ans vous est confié pour tout l’après-midi.
Dites ce que vous imaginez pour le distraire et comment se passe cette demijournée.
2/ Vous retrouvez une photographie de vous à l’âge de trois ou quatre ans. Faites
votre portrait de cette époque. Vous rappelez-vous dans quelles circonstances
cette photographie a été prise ?
3/ Aimeriez-vous revenir à l’âge de trois ou quatre ans ? Préférez-vous, au
contraire, avoir votre âge ? Donnez les raisons de votre choix.
43
NE PAS ÉCRIRE DE MOTS INUTILES
ELIMINER LES MOTS FAISANT DOUBLE-EMPLOI
1/ Dans une même phrase, évitez d’employer des mots indiquant une idée déjà
exprimée.
exemple :
«Je sors dehors.»
Dire simplement : «Je sors.»
Un adjectif est inutile :
«Il a reçu une lettre anonyme, non signée.»
(Anonyme veut déjà dire : non signé)
Un adverbe est inutile :
«Il préfère mieux les confitures.»
«Dépêche-toi vite !»
«Toute la maison est entièrement meublée.» (les sens de toute et entièrement
s’ajoutent).
«La poire est plus meilleure que la pomme.»
«Enfin, finalement, le repas est prêt.»
(Indiquez et expliquez pourquoi il faut supprimer les mots en italiques).
44
2/ Pour éviter les double-emplois, remplacez l’adjectif possessif par l’article,
quand la possession ne laisse aucun doute.
exemples :
«Maman me donne mes bonbons que mon oncle m’a envoyés.»
Ecrire :
«Maman me donne les bonbons que mon oncle m’a envoyés.»
La fin de la phrase indique qu’il s’agit bien de mes bonbons.
«Je me suis coupé ma main.» (Je me suis coupé la main.)
«Il a mal à sa jambe.» (Il a mal à la jambe.)
EVITER LES PERIPHRASES, LES CLICHÉS ET LE STYLE
IMAGÉ
1/ Ecrivez simplement, avec le moins de mots possible. (Employez des
périphrases rarement , pour éviter une répétition par exemple).
2/ N’employez pas les expressions toutes faites et trop souvent utilisées (que l’on
appelle aussi clichés).
«N’écoutant que sont courage,....» (Courageusement,... )
«En moins de temps qu’il n’en faut pour l’écrire...» (Rapidement,... Soudainement,... )
«Pendant tout le repas le vin coula à flots...» (Pendant le repas, de nombreuses bouteilles
furent vidées.... ou : La boisson fut distribuée abondamment.... )
«Il reçut une avalanche de cadeaux.» (Il reçut de nombreux cadeaux)
«Il versait des torrents de larmes.» (Il pleurait sans pouvoir s’arrêter)
«Il bondit comme un léopard.» (Il bondit)
45
ECRIRE QUELQUEFOIS DES PHRASES SANS VERBE
1/ Pour rendre un récit plus vivant, pour noter une description, une énumération
rapide, je supprime quelquefois le verbe de la phrase.
2/ Lire un exemple :
«C’est là une vraie cuisine. Une salle immense. Un des murs occupé par les
cuivres, l’autre par les faïences. Au milieu, la cheminée, énorme caverne qu’emplit
un feu splendide. Au plafond, un noir réseau de poutres magnifiquement
enfumées, auxquelles pendent toutes sortes de choses joyeuses : des paniers, des
lampes, un garde-manger, et, au centre, une large nasse à claire-voie où s’étalent
de vastes trapèzes de lard. Sous la cheminée, entre le tourne-broche, la
crémaillère et la chaudière, reluit et pétille un trousseau éblouissant d’une
douzaine de pelles et de pincettes de toutes formes et de toutes grandeurs. L’âtre
flamboyant envoie des rayons dans tous les coins et découpe de grandes ombres
sur le plafond.»
LIRE DES EXEMPLES SIMPLES ET PRÉCIS
Une table bien mise
Kobus choisit une belle nappe damassé, et l’étendit sur la table soigneusement,
passant une main dessus pour en effacer les plis et faisant aux coins de gros
noeuds, pour les empêcher de balayer le plancher. Il fit cela lentement,
gravement, avec amour. Après quoi, il prit une pile d’assiette plates et la posa sur
la cheminée, puis une autre d’assiettes creuses. Il fit de même d’un plateau de
verres de cristal, de ces verres lourds où le vin rouge a les reflets sombres du rubis,
et le vin jaune ceux de la topaze. Enfin, il déposa les couverts sur la table,
régulièrement, l’un en face de l’autre. Il plia les serviettes dessus, avec soin, en
bateau et en bonnet d’évêque, se plaçant tantôt à droite, tantôt à gauche pour
juger de la symétrie.
Erckmann-Chatrian
46
Le pot au feu
Le pot au feu ouvrait tout le repas de cérémonie, que ce soit noce ou
enterrement. Il était la dernière ressource des malades et le salut des
convalescents. Une main patiente levait l’écume grise. Puis venaient la carotte, le
poireau, l’oignon clouté de girofle, le navet, la gousse d’ail, le demi feuille de
laurier. La cuisson durait quatre ou cinq heures et davantage. Cela devait frémir
et non bouillir et l’on tirait comme il faut les cendres et les braises. Mais quel
parfum dans la maison, de la cuisine à l’alcôve où le malade se sentait renaître.
Comment l’oublier ce premier bol de bouillon parfumé, semé de cerfeuil et
auquel on souriait, adossé aux oreillers.
J. Cressot
EXERCICES
1/ Dans les phrases suivantes supprimez les mots inutiles.
Pour préparer le repas il n’y a que deux cuisinières seulement.
Toute la table est entièrement remplie de volailles : poulets, dindes, canards...
En outre de cela, nous avons mangé des gâteaux, des fruits...
Pierre redemande à nouveau une deuxième par de gâteau.
Ces pauvres gens manquent de pain pour se nourrir et de bois pour se chauffer.
2/ Corrigez les phrases suivantes (supprimez les mots inutiles, remaniez
la phrase si nécessaire)
Je monte pour prendre le balai en haut de l’escalier.
Je rentre à nouveau dans la cuisine.
Je descends en bas de l’échelle.
Je relis mon devoir une seconde fois.
47
J’avance d’un pas en avant.
A la corde lisse je suis monté de trois mètres en hauteur.
J’avance d’un pas en avant.
Je stationne sur place.
3/ Supprimez les adjectifs inutiles dans les phrases suivantes :
C’était un grand géant gigantesque.
Cette revue hebdomadaire paraît chaque semaine.
Une minuscule petite bête.
C’est une petite poule naine.
Un pauvre mendiant frappe à la porte.
Des larmes éplorées coulaient sur son visage.
Cette réparation provisoire ne durera pas.
Ce spectacle permanent ne connaît pas d’arrêt.
Je viens de vider mon verre plein de vin.
Il est sourd des oreilles et borgne d’un oeil.
48
TEXTES DE REDACTIONS
1/ Il vous est arrivé de faire un repas sur l’herbe. Racontez à quelle occasion, où,
quels compagnons vous aviez... Décrivez ce repas et montrez le plaisir que vous
avez éprouvé.
2/ Des amis déjeunent à la maison. Tout le monde est à table. Soudain, votre petit
frère, toujours aussi maladroit, renverse son verre. Montrez les diverses réactions
des personnes présentes : que font votre petit frère, votre père, votre mère... ?
Racontez la scène d’une manière vivante et faites parler les personnages.
49
SAVOIR PLACER LES COMPLÉMENTS
Les compléments mal placés nuisent à l’harmonie et à la bonne compréhension
de la phrase.
PLACER LE PLUS SOUVENT LE COMPLÉMENT D’OBJET
DIRECT IMMÉDIATEMENT APRÈS LE VERBE DANS L’ORDRE :
sujet - verbe - complément d’objet direct
Dans les exemples suivants cherchez le complément d’objet direct (le verbe est en
italique).
Le visage amaigri montrait un air de lassitude. (H. Bosq)
La maladie a un avantage : elle nous fait connaître nos amis. (A. France)
CLASSER LES COMPLÉMENTS PAR ORDRE DE «LONGUEUR»
SI
LE VERBE A PLUSIEURS COMPLÉMENT , ÉCRIRE LE PLUS COURT LE
PREMIER, LE PLUS LONG LE DERNIER.
exemple : Je me sentais, tout le long du dos, une douleur.
La phrase est mieux équilibrée si l’on écrit : Je me sentais une douleur tout le long du
dos.
50
SI
LE COMPLÉMENT D ’ OBJET DIRECT EST PLUS LONG QU ’ UN AUTRE
COMPLÉMENT, L’ÉLOIGNER DU VERBE.
exemple :
Je me sentais une douleur très vive dans le dos.
Il est plus logique d’écrire : Je me sentais dans le dos, une douleur très vive.
PLACER QUAND C’EST NÉCESSAIRE, LE COMPLÉMENT
CIRCONSTANCIEL EN TÊTE DE LA PHRASE, DANS L’ORDRE
complément circonstanciel - sujet - verbe - autres compléments
exemples :
Robert ressent une douleur dans la poitrine depuis plusieurs jours.
La phrase sera plus alerte si l’on écrit le complément circonstanciel au début de la
phrase : Depuis plusieurs jours, Robert ressent une douleur dans la poitrine.
Dans les exemples suivants cherchez les compléments circonstanciels :
Sur les oreillers renflés et blancs, les têtes reposent, les visages s’apaisent et
sourient...» (E. et J. de Goncourt)
Chaque nuit, Jacques voit sa maman penchée au-dessus de lui. (E. Lavisse)
Le lendemain, une maladie se déclara, une grosse et maligne maladie que l’on
appelle une pleurésie. (M. Genevoix)
51
POUR METTRE EN VALEUR UNE PHRASE PLACER L’IDÉE
PRINCIPALE EN TÊTE DE LA PHRASE
Quand le verbe a plusieurs compléments circonstanciels, placer en tête celui que
l’on veut mettre en relief. L’attention est ainsi attirée sur l’idée principale.
exemples :
Subitement, une forte fièvre se déclara.
Toute la journée, elle reste assise près de la couchette où meurt Florentin (G.
Duhamel)
ASSORTIR LES COMPLÉMENTS
Ne relier par «et», «ou», que deux compléments de même nature (deux noms, deux
pronoms, deux infinitifs.... ) ou de même sens (ne pas employer un complément
au sens propre et au sens figuré).
exemple :
dites : le docteur lui ordonne une potion et du repos. (deux noms)
ne dites pas : Le docteur lui ordonne une potion et de se reposer» (un nom et un
verbe)
dites : Il prend des médicaments ordonnés par le médecin et s’engage à être plus
prudent à l’avenir.
ne dites pas : Il prend les médicaments ordonnés par le médecin et la résolution
d’être plus prudent à l’avenir. (prendre des médicaments = sens propre, prendre
une résolution = sens figuré).
52
EXERCICES
1/ Lisez le texte suivant et, dans chaque phrase, placez les compléments
dans l’ordre qui vous paraîtra le meilleur.
Je me mis à dormir/ d’un sommeil réparateur/ comme un bienheureux/.
Je dormais encore/ le soir venu/.
La pendule sonnait/ cinq heures du matin/ de son timbre clair/ lorsque je
m’éveillais/.
J’avais/ à jeun/ une faim de loup/.
Tout dormait/ dans la maison/.
Je n’osais pas réveiller grand-mère qui avait passé/ à mon chevet/ tant de nuits/.
Je fus sur le point d’appeler/ plus de dix fois/.
L’aube/ parut enfin/ tardive et lente/ à travers les carreaux givrés aux fleurs de
nacre/.
(P. Besson)
2/ En prenant un groupe de mots dans chacune des quatre listes
suivantes, construisez des phrases et classez les compléments dans
l’ordre le meilleur.
Sujets : le médecin - l’infirmière - Robert - Le convalescent
Verbes : avale - ausculte - apporte - quitte
C.O.D. : une tisane bouillante - le petit malade - la cuillerée de potion amère - la
chambre
53
Autres compléments : au malade - en faisant la grimace - d’une oreille attentive pour la première fois
3/ Rédigez quelques phrases sur le sujet suivant :
Le docteur fait une visite à la maison. (qui est malade ? Le docteur arrive :
comment est-il habillé ? Que porte-t-il ? Il ausculte le malade).
Rédactions
1/ Depuis ce matin, votre petit frère a une forte fièvre. Vos parents sont inquiets.
Le docteur arrive, ausculte le petit malade. Ce n’est rien de bien grave. Il rédige
une ordonnance. Racontez les diverses scènes en montrant les sentiments
éprouvés par les membres de la famille au début et à la fin de la visite du docteur.
2/ Il fait beau dehors. Une mauvaise grippe vous oblige à garder la chambre.
Montrez vos regrets. Vous suivez par la pensée vos camarades, en classe, pendant
la récréation, à la sortie de l’école. Que de bonnes parties perdues ! Faites part de
ce que vous éprouvez.
54
CONCORDANCE DES TEMPS
EMPLOYEZ LE PRESENT LE PLUS SOUVENT POSSIBLE
LORSQUE L’ON DÉCRIT UNE CHOSE, UN ANIMAL, UNE PERSONNE,
UNE SCÈNE, UN PAYSAGE,
ON SE REPORTE AU MOMENT OU ON L’A OBSERVÉ,
ET L’ON ÉCRIT COMME SI ON LE VOYAIT ACTUELLEMENT.
exemples :
Dans cette salle commune, se trouve la grande cheminée avec le foyer autour
duquel la famille se rassemble durant les longues heures d’automne et d’hiver. (P.
Bouvier)
Une fillette de dix ans, gracieuse, jolie, adroite, s’élance sur le tapis en multipliant
les cabrioles. Ses mains se dressent, son petit corps se tend, ses jambes sous le
tutu, s’allongent. (L. Guilloux)
1) Q UAND
ON RACONTE UN ÉVÈNEMENT , UNE HISTOIRE , LE PRÉSENT
PERMET DE RENDRE LE RÉCIT PLUS VIVANT, PLUS ALERTE
exemples :
J’arrive, le coeur palpitant, à une salle bâtie en bois, dans une rue déserte de la
ville. J’entre par des corridors noirs. J’ouvre une petite porte et nous voilà avec
mon frère dans une loge à moitié pleine». (Chateaubriand)
Tandis que nous avançons, peu à peu se précise un tumulte de foire : musique des
chevaux de bois, pétarades des moteurs, rumeur béate de la foule. (A. Soubiran)
55
2) POUR EXPRIMER UNE ACTION PASSÉE AU MOMENT OU L’ON OBSERVE,
ON UTILISE LE PASSÉ COMPOSÉ
exemple : (cherchez l’action passée)
Toute neige ne convient pas au ski. S’il fait trop doux, elle mouille et colle. S’il
gèle, le ski mord mal sur sa croûte glacée. Or, la veille encore, il a neigé, la
température est favorable, les organisateurs se frottent les mains. (R. Roussel)
3) POUR
EXPRIMER UNE ACTION QUI SE FERA APRÈS LE MOMENT OÙ L’ON
OBSERVE ON EMPLOIE LE FUTUR SIMPLE
exemple : (cherchez l’action future)
La petite classe s’occupe tout entière à fabriquer des guirlandes de papier plissé
qui flotteront un peu partout au gré de la brise. (Willy et Colette Willy)
DÉCRIRE ET RACONTER CORRECTEMENT AU PASSÉ
1) E MPLOYER L ’ IMPARFAIT
DURÉE.
POUR EXPRIMER UNE ACTION DE LONGUE
ECRIRE LE VERBE AU PASSÉ-SIMPLE POUR INDIQUER UNE ACTION
QUI SURVIENT TOUT À COUP ET QUI NE DURE PAS
exemples : (remarquez les verbes au passé-simple et à l’imparfait)
La foule attendait, entassée en trépignant, le lever du rideau. Le pitre parut, fit
ses grimaces, débita ses facéties au milieu des huées et des bravos. (C. Lemonnier)
On acclamait les coureurs, et ils ne semblaient rien entendre. Il étaient tous
pareils avec leurs fronts plissés. Le numéro six jeta en passant un objet blanc qui
rebondit sur l’herbe.
56
2) POUR EXPRIMER UNE ACTION PASSÉE AU MOMENT OÙ ON L’OBSERVE,
ON EMPLOIE LE PLUS-QUE- PARFAIT
exemples : (remarquez l’action écoulée avant l’observation)
Les spectacles des tribunes avaient grimpé sur les bancs. Les autres, debout dans
les voitures, suivaient avec des lorgnettes l’évolution des jockeys. (G. Flaubert)
On avait sorti des armoires d’antiques chapeaux, hérissés comme des barbets qui
ont couru dans les broussailles. Les femmes descendaient des voitures, tapant à
petits coups sur la soie de leur robe pour en effacer les plis. (E. Moselly)
FAIRE CONCORDER LES TEMPS DANS UNE MÊME PHRASE
L’ACTION EST SUBORDONNÉE À UNE CONDITION
1/ La subordonnée est au présent ; la principale au futur simple.
exemple : Si tu as de bonnes notes, tu iras au cinéma.
2/ La subordonnée est à l’imparfait ; la principale est au conditionnel présent.
exemple : Si tu avais de bonnes notes, tu irais au cinéma.
3/ la subordonnée est au plus-que-parfait ; la principale est au conditionnel passé.
exemple : Si j’avais eu de bonnes notes, je serais allé au cinéma.
57
L’ACTION EST SOUMISE À UNE VOLONTÉ
1/ La principale est au présent ; la subordonnée est au subjonctif présent.
exemple : Je souhaite que le spectacle soit intéressant.
2/ La principale est au conditionnel présent ; la subordonnée est au subjonctif
présent. (1)
exemple : Je voudrais que le spectacle soit intéressant.
(1) On peut employer l’imparfait du subjonctif.
DEUX ACTIONS SE SUCCÈDENT AU FUTUR
Exprimez la première action par le futur antérieur (proposition subordonnée), la
deuxième par le futur simple (proposition principale).
exemple : Quand nous aurons fini de souper, nous partirons au spectacle.
EXERCICES
1/ Faites la description suivante au présent.
Employez au passé composé les verbes exprimant une action passée au moment
où est faite la description.
Dès le matin du Comice Agricole, tous les habitants, sur leurs portes,
s’entretenaient des préparatifs. On avait enguirlandé de fleurs le fronton de la
Mairie. Une tente, dans un pré était dressée pour le festin et, au milieu de la
place, devant l’église, une espèce de bombarde devait signaler l’arrivée de
Monsieur le Préfet et le nom des cultivateurs lauréats. Plusieurs bourgeois, dès la
58
veille, avaient lavé leur maison. Des drapeaux tricolores pendaient aux fenêtres
entrouvertes. Tous les cabarets étaient pleins. (G. Flaubert).
2/ Complétez les phrases suivantes par une proposition avec un verbe au
futur simple :
Si je suis sage......
Si vous avez le temps,......
Si nous arrivons en retard......
Si le spectacle commence à huit heure,.........
3/ Complétez les phrases suivantes par une proposition avec un verbe au
conditionnel présent :
Si tu étais gentil,.......
Si vous vouliez,........
Si la fête finissait de bonne heure.......
Si nous nous dépêchions, ...........
2/ Complétez les phrases suivantes par une proposition avec un verbe au
conditionnel passé :
Si j’avais obéi,.......
Si papa avait voulu.......
Si tu avais pu venir,.......
Si vous nous aviez accompagné,.......
59
3/ Terminez les phrases suivantes par une proposition au subjonctif
présent :
Papa permet que.......
Il est nécessaire que........
Je souhaite que........
Il faut que.........
Rédactions :
1/ C’est la fête du village ou du quartier. Décrivez les principales attractions.
Montrez l’animation qui règne dans les rues. Racontez ce qui vous intéresse le
plus.
2/ Vous avez assisté à des séances de cinéma. Racontez un film qui vous a laissé
des souvenirs précis.
60
SUPPRIMER CERTAINS MOTS DE LIAISON
REMPLACER «ET» - «OU» PAR DES VIRGULES
1) Dans une énumération, l’emploi répété de : «et» et «ou», alourdi la
phrase.
Il est plus simple de séparer plusieurs noms par une virgule.
exemples :
1/ Les cinq oiseaux qui annoncent le printemps : l’hirondelle, le loriot, le coucou,
la caille, le rossignol, arrivent dans les golfes de la péninsule armoricaine, la terre
se couvre de marguerites, de pensées, de jonquilles, de narcisses, de jacinthes, de
renoncules et d’anémones. (Chateaubriand)
2/ Ce jardin avait pour nous une valeur considérable : il nous nourrissait, nous
fournissait à peu près ce que nous mangions : pommes de terre, fèves, choux,
carottes et navets. (H. Malot)
2) Dans une succession d’actions, séparer les verbes par des virgules.
exemple :
L’épinard se prélasse, s’empresse de verdir. Les petits pois volages s’élancent,
s’allongent, couverts de papillons immobile et tenaces. (M. Maeterlinck)
3) Séparer plusieurs adjectifs par des virgules.
exemples :
Un petit cri d’oiseau s’éveilla quelque part. Des gazouillement, timides d’abord,
sortirent des feuilles. Ils s’enhardirent devinrent vibrants, joyeux, gagnant de
branche en branche, d’arbre en arbre. (G. de Maupassant)
61
Il vient de pleuvoir. La nature est fraîche, rayonnante. Le chant des oiseaux est
plus pur, plus vif, plus éclatant. (M. de Guérin)
4) Supprimer «et» et «ou», entre des propositions indépendantes (mettre à
la place une virgule, un point-virgule, un point)
exemples :
Les arbres s’étaient baissés vers les ronces, les ronces étaient montées vers les
arbres ; la plante avait grimpé, la branche avait fléchi.» (V. Hugo)
La forêt n’était pas comme en été un asile de recueillement. Tout s’éveillait, tout
s’agitait, tout chantait. Les arbres dépliaient leurs premières feuilles ; les cerisiers
sauvages étaient comme d’énormes bouquets blancs.» (E. Pérochon)
Quatre heures viennent de sonner. Le temps est clair. La campagne est
magnifique. Les poiriers laissent tomber en pluie leurs pétales blancs ; les
pommiers se couvrent de fleurs blanches et roses ; les lilas embaument. L’air est
pur et frais.»
REMPLACER «CAR», «PARCE QUE», PAR DEUX POINTS
La phase est plus légère, plus active, si l’on fait précéder une explication de deux
points.
exemples :
A lieu de : «Les oiseaux recommencent à chanter parce que le printemps est
revenu.»
L’on écrit : «Les oiseaux recommencent à chanter : le printemps est revenu.»
62
L’on remplace : «Le jardinier sème des radis, car le temps le permet.»
par : «Le jardinier sème des radis : le temps le permet.»
exemples :
Un jour de fin mars, le vent du sud souffla sur la forêt. Les nuages s’éparpillèrent ;
le ciel prit sa couleur d’été ; les sources se gonflèrent comme une eau qui va
bouillir. En un instant tout changea : c’était le printemps.» (H. Watz)
Il y eut des vents aigres, de pesantes averses, des giboulées de grêle, violentes et
brusques comme des gifles. Mais tout cela entremêlé de coups de soleil : le
printemps était là.» (E. Pérochon)
AU DÉBUT DE S PHRASE S EVITER L’EMPLOI DE MOTS
INUTILES
L’emploi d’expressions telles que : puis, et puis, ensuite, après..... au début des phrases
est souvent inutile. Supprimer ces mots qui alourdissent le devoir.
exemple :
Il a plu la nuit dernière. ce matin le beau temps est revenu. Les verts bouquets de
palmiers s’entr’ouvrent, commencent à jeter de l’ombre. Les verdures voisines se
reflètent sur le rideau. La mousse trempée de rosée garde la moindre empreinte,
comme un velours délicat.» (G. Gautier)
63
EXERCICES
1/ D’après le modèle de la leçon : «La terre se couvre de marguerites, de pensées, de
jonquilles....» (Chateaubriand) ; complétez les phrases suivantes :
Les buissons s’emplissent.....
Les talus se couvrent......
Les prés s’émaillent......
Les bois retentissent.....
2/ Sur le même modèle, composez une phrase avec chacun des verbes
suivants : se garnir, se remplir, résonner, se vêtir, s’affairer, gazouiller,
embaumer.
3/ Dans le texte suivant, supprimez tous les mots de liaison qui sont
inutiles :
A la fin mars, le vent du sud souffle sur la forêt. Et puis les nuages s’éparpillent et
le ciel devient bleu et la sève sous l’écorce des arbres et les sources se gonflent. En
un instant, tout change parce que le printemps arrive. Et puis, les bourgeons se
développent et les arbres se couvrent de fleurs et les blés reverdissent. Enfin, les
oiseaux transportent des herbes sèches parce qu’ils construisent leurs nids. Et l’on
entend dans les buissons des bruissements et dans les arbres des gazouillements.
Toute la nature se réveille.
Textes de rédactions (évitez les mots inutiles, employez le moins
possible les conjonctions).
1/ L’hiver se termine. Le temps est encore incertain, mais quelques signes
annoncent l’arrivée du printemps. Par des observations précises, dites comment
se manifeste le renouveau, dans les champs, dans la cour et le jardin de l’école......
64
2/ Dans le jardin familial, votre père a fait une large place aux fleurs. Un voisin lui
dit : «A quoi cela sert- il ? En voilà de la place de perdue !».
Imaginez la réponse de votre père. Continuez la conversation. Faites part de vos
réflexions.
65
SUPPRIMER LES PROPOSITIONS SUBORDONNÉES
INUTILES
Les mots introduisant les propositions subordonnées relatives (qui, que... )
ou conjonctives (que, dès que, lorsque, quand... ) alourdissent la phrase.
Les éliminer le plus souvent possible.
Supprimer : QUI
1/ Remplacer la subordonnée par un participe présent
Au lieu de : Le chat qui s’approche du nid effraye la mésange.
Ecrire : Le chat s’approchant du nid effraye la mésange.
Voyant le vigneron et sa famille s’avancer entre les ceps, la grive avait compris que
les temps de grande abondance allaient prendre fin. (E. Pérochon)
2/ Remplacer la subordonnée par un infinitif
Remplacer : De ma fenêtre, je vois un moineau qui transporte des brins de paille.
par : De ma fenêtre, je vois un moineau transporter des brins de paille.
J’ai vu l’oiseau y transporter successivement la paille, la laine destinée à la
construction de sa demeure. (E. Souvestre)
66
3/ Remplacer la subordonnée par un nom
Au lieu de : A mon réveil, j’entends le coq qui chante.
écrire : A mon réveil, j’entends le chant du coq.
4/ Remplacer la subordonnée par un adjectif convenable (ou un
participe passé)
Remplacer : Le poussin, qui ne se doute pas du danger, ne prend pas garde au chat qui
s’approche silencieusement.
par : Insouciant du danger, le poussin ne prend pas garde au chat s’a pprochant
silencieusement.
(remarque : l’adjectif est placé en tête de la phrase)
Glorieux, le paon se promène avec une allure de prince indien et porte sur lui les
riches présents d’usage. (J. Renard)
5/ Supprimer les expressions inutiles : qui est, qui sont, etc;...
Pour mettre en relief une qualité, on place l’adjectif en tête de la phrase.
exemple :
Le coq, qui est perché sur un brancard de la charrette lance son joyeux cocorico.
Supprimer : qui est, et placer le participe au début de la phrase :
Perché sur un brancard de la charrette, le coq lance un joyeux cocorico.
67
Supprimer : que, dès que, quand, etc...
1/ Remplacer la subordonnée relative par un participe passé (le faire
passer en tête de phrase)
exemple :
Les vers que le merle apporte, sans cesse sont avalés gloutonnement par les oisillons affamés.
Supprimer la subordonnée et placer en tête de la phrase le participe
passé :
Apportés sans cesse par le merle, les vers sont avalés gloutonnement par les oisillons.
2/ Remplacer la subordonnée conjonctive par un participe passé (pour
rendre la phrase plus alerte, l’écrire au début de la phrase)
Au lieu de : Dès que le printemps arrive, les hirondelles regagnent nos pays.
écrire : Le printemps arrivé, les hirondelles regagnent nos pays.
Remplacer : Quand la nuit est tombée, le hibou commence sa chasse.
par : La nuit tombée, le hibou commence sa chasse.
3/ Remplacer la subordonnée conjonctive introduite par que, par un
pronom personnel.
exemple :
La dinde se pavane au milieu de la basse-cour. Elle croit qu’elle est la plus belle.
Supprimer : qu’ : La dinde se pavane au milieu de la basse-cour. Elle se croit la plus belle.
68
Le plus souvent possible supprimer les subordonnées
Alléger les phrases en supprimant les pronoms relatifs et les
conjonctions de subordination.
Il suffit pour cela de remplacer les propositions subordonnées par des
indépendantes.
Au lieu de : C’est la poule noire qui circule, qui dresse et rentre par saccades son cou
élastique et qui s’avance à grands pas maniérés.
écrire : La poule noire circule. Elle dresse et rentre, par saccades son cou élastique, s’avance à
grands pas maniérés. (H. Barbusse)
exemples :
Le paon va sûrement se marier aujourd’hui. Ça devait être pour hier. En habit de
gala, il était prêt. Il n’attendait que sa fiancée. Elle n’est pas venue. Elle ne peut
tarder. Il monte en haut du toit et regarde du côté du soleil. Il jette son cri
diabolique : Léon ! Léon ! (J. Renard)
Regardez un peu ma basse-cour ! Le pourceau grouille dans sa souille. Le lapin est
bête. Le dindon est sot. L’oie est stupide. Les uns cancanent, les autres
caquettent. Tous bavardent au hasard, sans écouter leur voisin. La poule, cette
commère, jalouse la pintade. Le canard, ce porc de la gente volatile, se goberge
hideusement dans la mare. Le coq, cet hidalgo, fait le bravache, promène et varie
ses allures de capitan. (V. Hugo)
69
EXERCICES
1/ Dans les phrases suivantes, remplacez les subordonnées introduites
par «qui» par un participe présent (écrivez, s’il y a lieu, le participe
présent au début de la phrase).
exemple : Les poulets entendant...
Les poules qui entendent la fermière arriver, se précipitent contre la porte du
poulailler.
L’épervier, qui plane au-dessus de la basse-cour, effarouche les poussins.
Les oiseaux, qui volettent dans la cour, essaient de dérober le grain des volailles.
Un merle, qui sifflote dans le milieu de la cour, m’amuse chaque matin.
Les hirondelles, qui arrivent chaque jour plus nombreuses, annoncent le retour du
printemps.
2/ Dans les phrases suivantes, remplacez la subordonnée introduite par
«qui» par un infinitif
exemple : Je regarde le pinson transporter...
Je regarde le pinson qui transporte des vers.
Chaque matin, nous voyons un moineau qui s’approche de la cuisine pour
rechercher des miettes.
La poule a vu le chat qui rampe vers ses poussins.
Chaque année, une hirondelle construit son nid dans un coin de l’étable.
Je la vois qui y apporte de la boue et des plumes.
Dans les bois on entendait des oiseaux qui chantaient, on se réjouissait de voir les
arbres qui reverdissaient.
Le fermier regardait dans la plaine, ses blés qui ondoyaient.
J’entends Paul qui crie.
3/ Dans les phrases suivantes supprimez les expressions inutiles (qui
est, qui sont...). Modifiez, s’il y a lieu l’ordre des mots dans les phrases.
Cette nuit, les rats ont tué trois lapins qui étaient âgés de deux mois.
Un vilain garnement a détruit le nid qui était dissimulé dans le marronnier de la
cour.
70
Les moineaux qui sont maintenant sans abri, ne savent où construire leur
demeure.
Le renard qui est affamé attend la nuit pour pénétrer dans le poulailler.
Les volailles qui s’étaient endormies sont surprises par le brigand.
Celui-ci emporte plusieurs victimes dans son terrier qui est caché dans le bois.
Plusieurs chasseurs que l’on a avertis se sont mis à l’affût.
Compère Renard que la faim poussait est sorti et a été tué.
Texte de rédaction.
Il fait chaud. Les fenêtres de la classe sont ouvertes. Toute la classe rédige
silencieusement un exercice. Un oiseau étourdi pénètre dans la salle. Racontez la
scène et indiquez comment elle se termine.
71
Eviter les équivoques
EVITER LES
PERSONNELS
É Q U I VO Q U E S
DUES
AU X
PRONOMS
Si une phrase contient plusieurs noms au même genre ou au même
nombre, l’emploi des pronoms personnels peut prêter à confusion.
exemple :
La mésange a trouvé une chenille, elle la porte à sa nichée. Elle est bientôt engloutie par un
bec largement ouvert. (Qui est engloutie ?)
On évite les équivoques en écrivant :
La mésange a trouvé une chenille. Elle la porte à sa nichée. L’insecte est bientôt englouti par
un bec largement ouvert.
Pour éviter la confusion, employez le même pronom pour remplacer le même
nom.
Utilisez, s’il y a lieu des pronoms démonstratifs (celui-ci, celui-là... ), des pronoms
relatifs (qui, que..... ).
Remplacez un nom par un synonyme.
N’hésitez pas à répéter le nom s’il le faut.
exemple :
La chrysis(1) a pondu dans le nid de l’abeille. Mais voici l’abeille revenue. Elle
bourdonne. La chrysis a entendu ce bourdonnement qui est pour elle le son
terrible de la trompette guerrière. Elle veut s’enfuir, elle sort. Mais l’autre,
justement irritée, se précipite sur elle et la frappe de sa tête. (A. Karr).
(1)chrysis : guêpe dorée
72
ÉVITER LES ÉQUIVOQUES DUES AUX PRONOMS RELATIFS
Un pronom relatif mal placé change le sens de la phrase et, souvent, la
rend ridicule.
exemple :
Les escargots sont détruits par le jardinier qui dévorent les salades.
Evitez les équivoques en écrivant :
Les escargots, qui dévorent les salades, sont détruits par le jardinier.
Placez le pronom relatif près de son antécédent.
Mieux encore, vous pouvez supprimer le pronom relatif et écrire :
Le jardinier détruit les escargots mangeurs de salades.
exemple :
Chaque étage de la fourmilière a sa destination propre que détermine surtout la
température, les parties les plus chaudes étant réservées à l’élevage.
(M. Maeterlink)
L’araignée, qui était deux fois grosses et lourde comme la plus grosse mouche,
marcha sur la toile sans briser une maille. (A. Karr)
É V I T E R L E S É Q U I VO Q U E S
DEMONSTRATIFS
DUES
AU X
PRONOMS
Revoir le sens de : celui-ci, celui-là, celle-ci, celle-là, ceux-ci, ceux-là, celles-ci, celles-là
(voir : LE STYLE - Éviter les répétitions en employant des pronoms)
73
É V I T E R L E S É Q U I VO Q U E S D U E S AU X A D J E C T I F S
POSSESSIFS
Il peut y avoir confusion par l’emploi d’un adjectif possessif.
exemple :
Le hérisson s’est embusqué dans la planche de salades. Il y attend un escargot. C’est là son
domaine. (Le domaine du hérisson ou de l’escargot ?)
Précisez le sens en remplaçant l’adjectif possessif par un complément de nom
(employez un synonyme si possible)
Le hérisson s’est embusqué dans la planche de salades. Il y attend un escargot. C’est là le
domaine du mollusque amateur de feuilles tendres.
ÉVITER LES ERREURS DE SENS
CORRECTEMENT CERTAINS MOTS
EN
PLAÇANT
La place de l’adjectif qualificatif (avant ou après le nom) peut modifier le sens de
la phrase.
Remarquez la place de l’adjectif dans les phrases suivantes :
Pasteur et Curie sont de grands hommes.
Les géants sont des hommes grands.
Durand a commis plusieurs vols : c’est un triste individu.
Il ne rit jamais : quel individu triste !
Placer correctement certains compléments (évitez les équivoques en plaçant les
compléments le plus près possible des mots complétés, verbes ou noms).
74
exemples : (remarquez l’équivoque)
Cette année, c’est la première entrée dans la maison d’une mouche.
Cette année, c’est la première entrée d’une mouche dans la maison.
Ce matin, trois poules ont été trouvées étranglées par Pierre, près du poulailler.
Ce matin, Pierre a trouvé trois poules étranglées près du poulailler.
exemple :
Le réveil de la ruche
Les abeilles de la ruche ont secoué la torpeur de l’hiver. La reine s’est remise à
pondre dès les premiers jours de février. Les ouvrières ont visité les anémones, les
ajoncs, les violettes, les saules et les noisetiers. Puis le printemps a envahi la terre.
Les greniers, les caves débordent de miel et de pollen. Des milliers d’abeilles
naissent chaque jour. L’encombrement de la cité trop prospère devient tel que, le
soir, à leur retour des fleurs, des centaines de travailleuses attardées ne trouvent
plus à se loger.
(A. Maeterlinck)
75
EXERCICES
1/ Dans les phrases suivantes, supprimez l’équivoque due à l’emploi des
pronoms personnels en italique.
Pierre s’entretient souvent avec son ami, mais il (l’ami) écoute mal ce qu’il (Pierre)
lui dit.
L’abeille se pose sur la fleur. Elle (la fleur) est remplie de suc qu’elle (l’abeille)
aspire et qu’elle (l’abeille) transporte ensuite à la ruche.
Jeanne essaie d’attraper la sauterelle, mais elle (la sauterelle) la (Jeanne) voit et
elle ((la sauterelle) saute plus loin.
La mouche s’est prise dans la toile de l’araignée. Elle (la mouche) se débat. Elle
(l’araignée) arrive pour la (la mouche) piquer, mais elle (la mouche) réussit à se
décrocher et elle (la mouche) s’envole.
2/ Dans les phrases suivantes, écrivez à leur place normale les
subordonnées, ou, si vous le pouvez, supprimez-les.
La mouche est aussitôt tuée par l’araignée qui s’est prise dans la toile.
Je viens de trouver des chenilles dans le jardin qui dévorent les choux.
J’ai aperçu un pivert sur un arbre qui cherchait des insectes.
Pour aller à la pêche, Pierre a attrapé des sauterelles dans le pré qu’il a mis dans
un boîte.
René a trouvé une mouche sur la table qui a deux pattes arrachées.
Il a attrapé un papillon sur une fleur qui se posait.
Robert a donné des vers aux poules qu’il a trouvés dans le jardin.
76
3/ Rédigez quelques phrases sur le sujet suivant : «un beau papillon»
(où l’avez-vous vu ? Décrivez son corps, sa tête, ses ailes)
4/ Rédactions
1/ Une araignée a tendu sa toile dans le jardin. Une mouche vient s’y prendre.
Décrivez les efforts de la mouche pour se libérer, l’arrivée de l’araignée.
2/ Une fourmi transporte un fardeau bien plus gros qu’elle. Vous l’observez. Vous
placez un obstacle sur sa route. Montrez la persévérance de l’insecte, son
insistance à poursuivre sa route et à ne pas abandonner son fardeau.
77
Choisir des verbes expressifs
Essayez de rendre vos phrases plus précises, la lecture de votre devoir plus
agréable, en employant les verbes qui conviennent le mieux.
ÉLIMINER CERTAINS VERBES
Certains verbes sont employés dans des sens tellement différents qu’ils ont perdu
toute signification particulière.
Supprimez-les et remplacez-les par des verbes expressifs.
1/ Evitez le verbe avoir (employé seul) :
exemple :
Il a un grand tablier de cuir noué à la taille....
Remplacez le verbe «avoir» par :
Son grand tablier de cuir, noué à la taille, et formant poche sur les genoux recueille la
poussière.
(Cercier et Sauvestre «Le bijoutier»)
2/ Evitez le verbe être.
La forge était à côté du marché couvert. Les jours de foire, elle était un lieu très animé.
Remplacez le verbe «être» par :
La forge se trouvait à côté du marché couvert. Les jours de foire, elle devenait un lieu très
animé.
3/ Evitez le verbe faire.
Il faisait son métier comme au temps de son début.
78
Remplacez le verbe «faire» par :
Il pratiquait son métier comme au temps de son début. (P. Hamp)
4/ Evitez le verbe mettre.
Sur une litière de paille sèche et de fagots, Pouillaude avait déjà mis, les uns sur les autres,
une dizaine de cercles de fer.
Remplacez le verbe «mettre» par :
Sur une litière de paille sèche et de fagots, Pouillaude avait déjà disposé, les uns sur les
autres, une dizaine de cercles de fer. (R.M. du Gard)
5/. Evitez le verbe dire
Le charron me dit les différentes opérations du ferrage d’une roue.
Remplacez le verbe «dire» par :
Le charron m’explique les différentes opérations du ferrage d’une roue.
EMPLOYER DES VERBES PRÉCIS
Certains verbes donnent une idée trop générale.
Remplacez-les par d’autres ayant un sens plus précis.
1/ Remplacez le verbe voir :
On ne distinguait rien. (E. Zola)
Dans la pénombre de la forge, on aperçoit des formes se démener autour de l’enclume.
79
2/ Remplacez le verbe manger :
J’apportais dans ma poche un morceau de pain dur avec un peu de fromage et je cassais la
croûte, assis sur une pierre. (E. Guillaumin)
Après dix heures de travail harassant, ils dévoraient leur maigre pitance.
3/ Lisez quelques exemples de verbes précis :
Le charron se démenait autour de son bûcher délirant de flammes. Nicolas et Joseph se
hâtent d’inonder la roue embrasée. Les garçons pataugent dans la boue. (R.M. du Gard)
En janvier, Firmin tranche bien net les brins d’osier flexibles. (J. Rogissard)
Le bois est plus dur que les pierres. On dirait qu’il tient tête à l’ouvrier et s’acharne à lui
rendre la vie plus difficile. Baptiste l’attaquait comme un ennemi. (Ch. L. Philippe)
EMPLOYER DES VERBES AU SENS FIGURÉ
Pour éviter l’emploi des verbes trop courants,
utilisez certains verbes au sens figuré.
Les phrases sont ainsi plus alertes.
exemples :
Ce qui frappaient d’étonnement, c’étaient deux mains agiles, deux petites mains
d’un rose pâli, effleurées par la lumière. (Estaunié «La Dentellière»)
Les bruits prenaient une sonorité rauque, sans un écho dans l’air mort. (E. Zola)
Il n’accusait point les clous de se tordre exprès, ni le bois de se fendre, ni le plâtre du
mur d’éclater par morceaux. (J. Romains)
Ventajou jetait un coup d’oeil vers son feu, de temps à autre. (L. Massé)
Tout ce travail donne le spectacle de la force, de l’équilibre, de l’harmonie. (G.
Duhamel)
80
PERSONNIFIER LES CHOSES
Pour varier un récit et lui donner un ton plus gai, faites agir les choses comme
vous le feriez pour un animal ou une personne.
exemples :
Les tuiles volent de mains en mains sans jamais manquer le but jusqu’à venir s’entasser
en bon ordre sur les lattes. (G. Duhamel)
Il est assis sur son tabouret et de ses doigts de fée, naissent des joyaux. (Cercier et
Sauvestre)
On voyait de dessous son bras, d’entre ses jambes, d’une poche de sa veste, sortir un
tournevis, une pince, un marteau... Soudain apparaissaient entre son pouce et son index le
boîtier d’un double-mètre en métal élastique. (J. Romains)
Chez le maréchal
Le maréchal et son ouvrier, l’un soufflant sur la forge, l’autre battant le fer,
jetaient sur le mur de grandes ombres brusques... De temps à autre, le travail
paisible et régulier de la boutique s’interrompait pour un instant. Le maréchal
laissait à petits coups pesants et clairs retomber son marteau sur l’enclume. Il
regardait, en l’approchant de son tablier de cuir, le morceau de fer qu’il avait
travaillé. Et redressant la tête, il nous disait, histoire de souffler un peu : «Eh
bien ! ça va, la jeunesse ?». L’ouvrier restait la main en l’air à la chaleur du soufflet,
mettait son poing gauche sur sa hanche et nous regardait en riant. Puis le travail
sourd et bruyant reprenait.
(A. Fournier «Le grand Meaulnes»)
81
EXERCICES
1/ Remplacez chacun des verbes en italique par un verbe plus expressif :
enfourne, s’empilent, pose, sont accrochés, conseiller, tient.
Le maréchal met le fer rouge sur le pied du cheval.
Dans le fond de la maréchalerie, il y a des fers de toutes dimensions.
Au plafond de la boutique, il y a des sabots de toutes tailles.
Le boulanger met les pains dans le four.
Le menuisier dit à son apprenti de prendre des précautions pour se servir de la
scie mécanique.
L’étameur a sa boutique en plein vent.
2/ Modifier les phrases suivantes pour éliminer les verbes avoir et être
exemple :
Le forgeron a un grand tablier qui le protège des étincelles.
Un grand tablier protège le forgeron des étincelles.
Le menuisier a des machines qui lui permettent de travailler plus rapidement.
Le boulanger a un mitron qui a vingt ans.
Le cordonnier a besoin d’un compagnon parce qu’il a trop de travail.
Le charron a un vaste atelier dans lequel il a plusieurs machines : une scie à ruban,
une raboteuse, une toupie...
Le soudeur a des lunettes pour se garantir les yeux de la lumière éblouissante du
chalumeau et des étincelles.
82
Rédactions :
1/ Vous avez bien réfléchi à la profession que vous exercerez à la sortie de l’école.
Donnez les raisons qui vous l’ont fait choisir.
2/ Existe-t-il des métiers que vous connaissez et que vous ne voudriez pas exercer
vous-même parce qu’ils vous paraissent trop pénibles, trop difficiles, ou que vous
ne les aimez pas. Montrez ce qui vous déplait dans ces divers métiers.
83
RÉDIGER DES PHRASES VIVANTES ET
EXPRESSIVES
1/ Vous voulez montrer l’animation, l’activité :
Pour rendre la phrase plus vivante, mettre en relief l’importance d’une
action, montrer une succession rapide de gestes, écrivez plusieurs verbes,
séparés seulement par une virgule.
Tout cela se mêle, s’étend, plane, couvre la ville, emplit les rues, cache le ciel, éteint le
soleil. Une poussière de charbon voltige, pique les yeux, tache la peau, macule le
linge. (G. de Maupassant «Le Creusot»)
Les machines voraces mangent le fer, le broient, le coupent, le scient, l’aplatissent, le
filent, le tordent. (G. de Maupassant)
Selon la qualité du métal, la gerbe d’étincelles augmente, frappe les bords de
l’orifice d’évacuation, retombe en bouquets dans le hall de l’aciérie, dessine dans
l’air et à terre toutes les capricieuses figures du feu. (P. Hamp)
Montrer l’activité par une succession de plusieurs propositions
indépendantes courtes.
Les roues crénelées se mordaient à belles dents ; les laminoirs se frôlaient en
sifflant ; leurs soupapes claquaient de la langue ; les ressorts faisaient jouer leurs
nerfs et leurs détentes. (Th. Gautier)
Dix mineurs sont dans la cage. Une cloche sonne. La machine souffle ; la roue
tourne ; le câble se déroule et la cage s’enfonce dans la nuit.
84
2/ Montrer le rassemblement d’objets, d’animaux, de personnages.
Pour donner l’impression de la variété et du nombre, grouper plusieurs
noms séparés par des virgules.
a/ Employer plusieurs compléments
C’est un labyrinthe de roues, de manivelles, de courroies, d’engrenages en mouvement.
(G. de Maupassant)
L’outillage comprend entre autres des silos pour les grains, un entrepôt frigorifique,
un parc à moutons, des réservoirs de mazout et de pétrole, des grues à charbon.
(J. Sion)
La production qu’il assurait ça et là était très variée : fer, fonte, acier brut, charpentes,
tôles, plaques de blindage... (J. Romains)
Les hommes détachent avec des pics, des coins et des masses le charbon des veines.
(Coornaert et Sauzeau)
b/ Employer plusieurs sujets
Des piliers rougeâtres surgirent de l’ombre, des poutrelles, un pont roulant, une
charpente métallique et vénérable couverte de soixante ans de poussière. (J. Pallu)
Au XVIIIème siècle, partout en France, les tanneries, les verreries, les papeteries, à
part quelques grands établissements, les teintureries et blanchisseries sont de petites
exploitations. (H. Sée)
3/ Mettre en relief la qualité essentielle d’un objet, d’un personnage.
Attirer l’attention sur une qualité que vous voulez mettre en évidence, sur
une attitude particulière, en plaçant l’adjectif qualificatif en tête de la
phrase.
85
Follement prestes, féeriques à force d’adresse, les mains dansaient comme un
carillon de fête, tout en jouant gaiement avec les navettes. (Estaunié)
Insister sur une qualité essentielle en écrivant plusieurs adjectifs qui se
complètent.
Le ciel est bleu, tout bleu, plein de soleil. Là-bas, devant nous, un nuage s’élève,
tout noir opaque... C’est la fumée du Creusot. (G. de Maupassant)
Des panaches de fumées sortent des arbres comme si la forêt brûlait : grises, bleues,
jaunes, noires. (Claretie)
La pâte, sortie des ateliers du bord de la Vienne est moulée, tournée, dégourdie,
biscuitée à 900 degrés. (A. Meynier «Porcelaine à Limoges»)
4/ Insister sur la manière dont s’accomplit l’action.
Placer en tête de la phrase le complément circonstanciel de manière.
Avec leurs poitrines et leurs bras, des hommes poussaient, tandis que d’autres, attelés,
tiraient. (G. Flaubert)
Sans un bruit, d’un jaillissement doux et de bête nocturne la cage de fer montait du
noir, se calait sur les verrous, avec ses quatre étages contenant chacun deux
berlines pleines de charbon. (E. Zola)
86
Exercices
1/ Dans les phrases suivantes, rétablissez l’ordre logique des différentes
actions.
Le cheval hennit longuement, s’arrête, repart au galop, broute l’herbe du chemin.
Le moteur accélère sa course, ronfle, démarre doucement, tourne à toute vitesse.
Le cycliste jette un coup d’oeil derrière lui, se couche sur son guidon, débouche
au virage de la piste, franchit en vainqueur la piste, écrase les pédales, augmente
sa vitesse.
Le forgeron retire du feu la barre de fer étincelante, saisit ses tenailles, frappe de
son lourd marteau, la porte sur l’enclume.
2/ D’après le modèle de la leçon (un sujet, plusieurs verbes) composez
une phrase alerte avec chacun des sujets suivants :
La locomotive part.....
La batteuse est en pleine action......
L’avion décolle......
La grue décharge un wagon.....
Le tracteur laboure.....
3/ Ecrivez les phrases suivantes en classant les propositions dans leur
ordre logique.
Le moteur tourne ; la portière claque ; le démarreur grogne ; l’automobile
démarre ; le conducteur accélère.
87
La vapeur jaillit ; la locomotive siffle ; le convoi s’immobilise ; les roues grincent.
Les freins grincent ; l’agent lève son bâton ; l’auto file, démarre ; les
automobilistes, les cyclistes s’arrêtent.
Le train s’ébranle ; le chef de gare siffle ; des mouchoirs s’agitent ; les portières
claquent.
4/ Composez cinq phrases comportant un sujet et plusieurs verbes.
5/ Composez cinq phrases formées de propositions indépendantes.
6/ Composez cinq phrases comportant plusieurs sujets pour un seul
verbe.
7/ Composez cinq phrases comportant plusieurs sujets placés après le
verbe
(exemple : Dans l’immense fabrique de meubles, s’alignent des scies, des raboteuses, des toupies,
des mortaiseuses, des ponceuses... )
8/ Composez cinq phrases mettant en relief au début, un adjectif
qualificatif.
9/ Composez cinq phrases en plaçant en tête un complément de
manière.
10/ Composez cinq phrases comportant un adjectif en relief, un sujet
pour plusieurs verbes.
(exemple : Vorace, la machine avale des barres de fer, écrase, aplatit, cisaille...)
88
Rédactions :
1/ Vous vous promenez sur la place, un jour de marché. Montrez en quoi,
aujourd’hui, l’aspect de cette place diffère de celui des autres jours ; décrivez
l’animation qui y règne (les vendeurs, les promeneurs, les acheteurs..... )
2/ C’est quand on manque de quelque chose que l’on se rend compte de son
utilité. Pendant une panne d’électricité, vous imaginez ce que serait la vie de
votre famille, de votre ville ou village, si on ne connaissait pas l’électricité.
89
Employer le style direct
Alléger le devoir en faisant parler les personnages
1/ Chaque fois que vous pouvez expliquer ce qui est dit par une
personne, employez le style direct.
2/ L’emploi du style direct vous permet d’alléger la phrase et d’éviter les
répétitions (que, si...).
exemples : je lui dis que... ; je lui demande si... ; je fais remarquer que... ; il
m’assure que... ; nous ajoutons que... ; il reprend que... ; je redis que... .
3/ Le plus souvent possible, écrivez uniquement les paroles prononcées.
exemple :
- Je me suis engagé, maître Jacques à donner ce soir à souper.
- Grande merveille.
- Dis-moi un peu, nous feras-tu bonne chère ?
- Oui, si vous me donnez bien de l’argent.
- Que diable ! Toujours de l’argent ! Il semble qu’ils n’aient d’autre chose à
dire !» (Molière «L’avare»)
4/ Vous pouvez employer mais sans abus, diverses expressions
annonçant la conversation :
placées avant la conversation :
Il me dit ;
je lui assure ;
ils reprennent ;
nous ajoutons ;
je le rassure.
ou :
après les paroles prononcées :
90
répond-il ;
annonce-t-il ;
approuve-t-il ;
déclarons-nous ;
pense-t-il.
exemple :
Monsieur Goulden leur dit :
- Ce doit être bientôt l’heure pour les jeunes gens de la ville ?
- Oui, monsieur Goulden, répondit Catherine ; ceux des villages ont fini.
- Bon... bon... Eh bien, Joseph, il est temps que tu partes, dit-il. Mais ne te
chagrine pas. Ces tirages ne sont plus que pour la forme. (Erkmann Chatrian
«Un conscrit de 1813»)
Employer correctement le style direct
Retenir les règles à appliquer
1/ Indiquer par deux points (:) que la conversation va commencer.
exemple : Je rencontre Jacques à la porte de la boucherie : «Bonjour, Jacques...»
2/ Ouvrir les guillemets («) au début d’une conversation (aussitôt avant la
première parole prononcée par la première personne).
Fermer les guillemets à la fin de la conversation.
exemple :
Je rencontre Jacques à la porte de la boucherie :
«Bonjour, Jacques. Comment vas-tu ? Il y a longtemps qu’on ne t’a pas vu à
l’école !»
3/ Mettre un tiret (-), à la ligne, quand on change d’interlocuteur (la
personne qui parle).
91
exemple :
«Bonjour, Jacques. Comment vas-tu ? Il y a longtemps qu’on ne t’a pas vu à
l’école ?
- Je suis guéri, maintenant. Je reprends la classe lundi prochain.
- Tant mieux ! Nous pourrons recommencer nos bonnes parties.»
Rechercher à chaque tiret ou guillemet la personne qui va parler.
exemple :
«Eh ! Bonjour Jeannille. Avez-vous de la plume, de la laine, une poignée de
chiffons ? Une paire de peaux de quelque chose ?
- Rien mon pauvre.
- C’est peu !
- Il me reste peut-être de la plume... Combien la payes-tu ?
- Il faut voir.» (J. de Pesquidoux)
Eviter les erreurs courantes
Vérifier si tout ce qui est entre tirets ou guillemets a bien été prononcé.
1/ Placer convenablement les guillemets et tirets.
Pour ne pas faire d’erreurs, quand vous n’êtes pas habitués à l’emploi du style
direct, vous placez devant chaque guillemet ou tiret le nom de la personne qui
parle.
exemple :
Je rencontre Jacques à la porte de la boucherie :
Moi : «Bonjour, Jacques. Comment vas-tu ? Il y a longtemps qu’on ne t’a pas vu à
l’école !
Jacques : - Je suis guéri, maintenant. Je reprends la classe lundi prochain.
Moi : - Tant mieux ! Nous pourrons recommencer nos bonnes parties.»
92
2/ Ne pas oublier les points d’interrogation.
Construisez des phrases interrogatives (question posée)
exemple 1 :
«Comment vas-tu ?» (remarquez la place du sujet après le verbe)
exemple 2 :
«Est-ce que tu reviens bientôt à l’école ?» (vous pouvez commencer une interrogation
par la formule : est-ce que...?)
3/ Ne pas oublier les points d’exclamation.
Construisez des phrases exclamatives (réflexion, exclamation)
exemple 1 :
«Il y a bien longtemps qu’on ne t’a pas vu à l’école !» (réflexion)
exemple 2 :
«Tant mieux !» (exclamation) (Remarquez la forme de la phrase : pas de verbe.)
93
Exercices
1/ Sur le modèle suivant : «Que fais-tu jeudi prochain ?» ;
composez trois phrases commençant par : Que...
et trois autres phrases commençant par : Où...
2/ Sur le modèle : «Allez-vous au marché, mardi ?»
composez une phrase commençant par chacun des verbes suivants : Partez... ?
Déjeunes... ? Viens.... ? Restent... ? Penses.... ?
(n’oubliez pas le tiret entre le verbe et le sujet)
3/ Sur le modèle : «Est-ce que nous partirons jeudi ?»
composez quatre phrases.
(n’oubliez pas le point d’interrogation)
4/ Sur le modèle : «Quelle belle automobile !»
Construisez cinq phrases en parlant de :
Une vieille maison ;
Une rue ;
Un magasin ;
Un étalage ;
Un monument.
(cherchez l’adjectif qui convient, n’employez pas deux fois le même).
94
5/ Votre père téléphone à son frère. Vous assistez à l’entretien mais vous
n’entendez pas les réponses de votre oncle.
Rétablissez la conversation telle que vous la devinez.
(Lisez le texte attentivement)
Papa : «Allo ! C’est toi Jean ?
Oncle : - ...
- Ça va bien merci. Personne n’a été enrhumé de tout l’hiver.
- ....
- Jean-Louis travaille toujours bien. Il est encore le premier de sa classe. Mais
Françoise n’aime pas beaucoup l’école ! Comment va Monique ?
- .....
- Heureusement ! Qu’elle ne fasse pas d’imprudence !».
6/ Lisez le texte suivant et reproduisez-le sous forme de dialogue entre Pierre et
vous.
Jeudi matin, j’ai rencontré Pierre. Il m’a demandé ce que je ferai l’après-midi. Je
lui indique que je resterai à jouer à la maison. Il m’a demandé si je voudrais aller
avec lui faire une promenade. Il m’a dit que nous prendrions nos bicyclettes. Je lui
ai répondu que je devais demander la permission à maman. Il m’a indiqué qu’il
passerait après le déjeuner pour connaître la réponse de maman.
Rédaction :
1/ Au marché un camelot vient de s’installer. En le faisant parler, décrivez la
marchandise qu’il présente. Un client paraît intéressé, et lui pose des questions.
Rapportez la conversation. Comment se termine-t-elle ?
95
LES SUJETS SPÉCIAUX
96
DÉCRIRE UNE CHOSE
1/ Lire un texte d’écrivain
La maison paternelle
On entre d’abord dans un corridor large et bien éclairé. A gauche est la cuisine
dont la porte, toujours ouverte, laisse apercevoir une longue table de chêne
entourée de bancs. A droite, se trouve la salle à manger. Rien ne la décore qu’une
table de sapin, quelques chaises et un vieux buffet à compartiments. Un escalier
mène à l’étage unique ou les chambres ouvrent sur des corridors obscurs.
A. Lamartine
2/ Découvrir l’idée générale
L’ensemble du texte donne l’impression de simplicité. Rien ne décore la salle à
manger qu’une table de sapin, quelques chaises, un vieux buffet. Un escalier mène
à l’étage unique.
Pour décrire une chose, cherchez les termes qui peignent le mieux l’impression que vous avez
ressenti en observant : simplicité, beauté, pauvreté, richesse, grandeur, laideur, etc...
exemple :
Maison abandonnée
La façade était enduite d’un crépi rosâtre, lézardé, rouge de salpêtre, percé de
fenêtres sans volets, dont les vitres poussiéreuses semblaient celles d’un logis
abandonné. La maison était séparée de la rue par une cour étroite, ceinte de murs
et pleine de détritus, de ferrailles, de gravas, entre lesquels un gros sureau avait
poussé. La grille d’entrée n’existait plus. (R. Martin du Gard)
97
* pauvreté :
«Nous n’avions qu’une seule chambre. On y mangeait. On y dormait. On y
travaillait. Même certains soirs on y recevait des amis.» (A. France)
* construction géante :
«L’immeuble de trois cent soixante dix neuf mètres de haut a coûté trente-cinq
millions de dollars. Ses quatre-vingts six étages abritent toute la journée dix-huit
mille personnes en moyenne. Entre six heures du matin et vingt heures, plus de
c i n q u a n te m i l l e p e r s o n n e s e m p r u n te n t l e s a s c e n s e u r s d u g r a t te ciel.» (Demangeon et Weiler)
* maison accueillante :
«La petite chambre du premier étage avait un aspect gai et hospitalier. Les murs
étaient blanchis à la chaux, les chaises, la table étaient en bois de chêne ciré. Un
bon feu de souches pétillait dans la cheminée de pierre.» (A. Theuriet)
* maison agréable :
«On suivait une allée dont la courbe avait beaucoup de grâce. Cette allée était
bordée d’arbres sous lesquels se trouvaient les fleurs du printemps... Devant la
maison s’étendait une vaste pelouse.»
3/ Une description doit être précise
La description de la maison permet de l’imaginer, de connaître la disposition
exacte des pièces. Vous pouvez facilement en tracer le plan.
«On entre dans un corridor. A gauche est la cuisine. A droite se trouve la salle à
manger. Un escalier mène à l’étage.»
Par une observation exacte, par la précision des termes employés, décrire une chose telle
qu’elle existe.
98
exemples :
«La salle était basse de plafond, mais vaste. Une énorme poutre la traversait de
part en part. La cheminée était immense.» (P. Lebois)
«Ah ! Si tu la voyais maintenant, notre maison, toute passée au lait de chaux et
lisante de loin, dans les figuiers, avec ses murs blancs et ses tuiles neuves !»
(P. Arène)
«Autour des murs, il avait fallu ranger deux lits, une table, deux armoires, un
buffet, le tréteau du fourneau à gaz, accrocher les casseroles, les photographies de
famille.» (A. France)
«La salle tenait toute la maison, sauf un petit cellier où l’on descendait par trois
marches et qui servait aussi de laiterie. Au milieu du carrelage de briques, la table
s’allongeait massive avec deux ou trois chaises et quelques escabeaux autour. Les
autres meubles étaient poussés contre les murs chaulés.» (M. Genevoix)
4/ Adopter une tournure de phrase qui rend le récit moins monotone.
Pour varier la description, inverser la phrase.
«Derrière la porte, à gauche, se cachait le fourneau de fonte, et sur la table, se
trouvaient cinq ou six petits gobelets et la cr uche de grès à fleurs
bleues.» (Erckmann-Chatrian)
«Devant la maison, s’étendait une vaste pelouse, tondue comme les gazons anglais
et presque nue. Seule y courait une bande de leurs violettes.» (A. Maurois)
5/ Essayer d’employer un langage pittoresque.
«Les grenouilles se posent, presse-papiers de bronze, sur les larges feuilles du
nénuphar.» (J. Renard)
«Par-dessus les collines, les trains poursuivent une stridente conversation à coups
de sifflets.» (G. Duhamel)
99
«C’étaient des mannequins de boue qui défilaient godillots de boue, cuissards de
boue, capotes de boue et les bidons pareils à des blocs d’argile.» (Les soldats après
l’attaque)
«La batteuse avalait, frémissait, crachait une grosse fumée noire et broyait les
gerbes dont, par un autre côté, on la gavait.»
«La girafe qui montre sa tête au bout d’une pique, les flamants qui marchent sur
des pincettes et le pélican qui tient son bec comme un sabre de bois.» (J. Renard)
EXERCICES
1/ En quelques phrases simples, décrivez l’extérieur d’une maison que vous avez
observée. Choisissez les termes qui montrent que la maison est bien entretenue.
2/ Même exercice que le (1/) sur le sujet : une vieille maison.
3/ Même exercice que le (1/) sur le sujet : une maison neuve.
4/ Même exercice que le (1/) sur le sujet : une maison tombant en ruine.
5/ En quelques phrases, décrivez l’intérieur d’une maison que vous avez observée
en choisissant les termes qui montrent que la maison est bien éclairée, bien aérée.
6/ Rédigez une phrase montrant un jardin sous chacun des aspects suivants :
Un jardin bien entretenu.
Un jardin délaissé.
Un jardin après la grêle.
Un jardin au printemps, en automne, en hiver.
7/ Modifiez les phrases suivantes en plaçant en tête le complément de lieu et le ou
les sujets après le verbe.
100
exemple : Sur l’étage supérieur du buffet s’alignent.....
Des pots de confiture s’alignent sur l’étage supérieur du buffet.
La vaisselle sale s’empile dans un coin de la cuisine.
Un journal traîne sur le carrelage.
Une petite maison blanche entourée de grands peupliers surgit au détour du
chemin.
Une pelouse toujours bien entretenue s’étend devant la maison.
Une treille s’étale sur la façade.
Deux sapins magnifiques se dressent de chaque côté de l’entrée.
Des fagots, des caisses, des bûches s’entassent pêle-mêle dans la remise.
Rédaction :
1/ Il est un coin de la maison ou vous aimez vous retirez. Décrivez cet endroit.
Montrez ce qui vous le fait préférer aux autres. Racontez les bons moments que
vous passez dans ce lieu favori.
2/ Décrivez la maison ou vous habitez en rédigeant quatre paragraphes. Chacun
de ses paragraphes la présentera à l’une des saisons de l’année.
3/ Supposez que vous ayez la possibilité de choisir la maison que vous voudriez
habiter. Comment la désireriez-vous : habitation principale, dépendances, jardin ?
Décrivez cette maison, que vous voudriez pratique, saine et agréable.
101
DÉCRIRE UN PAYSAGE
Lire un texte d’écrivain
La forêt en hiver
La campagne, l’hiver, c’est encore autre chose : plus une feuille aux arbres. Les
près sont morts, grisâtres et tristes. La terre est durcie par la gelée. Les herbes
folles et les grands chardons desséchés sont blancs de givre et, le long de rives,
dans les petits creux où l’eau dort, la glace est prise. En haut des rochers, les
squelettes noircis des grands châtaigniers se dressent immobiles, sous le ciel
couleur de plomb. Tout est endormi et repose. Pourtant, les ajoncs vivaces, au
milieu des bruyères grises et des fougères séchées, éclairent leur verdure terne de
quelques fleurs jaunes, et les houx, aux feuilles luisantes, montrent leurs belles
grappes de graines rouges.
Découvrir l’impression qui se dégage de la description
L’auteur a montré que le paysage est «triste» et «mort» :
1/ En choisissant ses mots :
«plus une feuille aux arbres. Les prés sont morts, grisâtres et tristes. L’eau dort. En
haut des rochers, les squelettes noircis des peupliers se dressent immobiles. Tout
est endormi et repose.»
2/ En usant de contrastes :
Quelques fleurs jeunes, les grappes de graines rouges font paraître par
comparaison le paysage plus morne encore.
3/ Pour décrire un paysage cherchez les termes qui traduisent le mieux
l’impression que vous avez ressentie en observant :
la tristesse, la gaieté, l’immensité, le silence, le vacarme etc...
102
exemple :
Campagne silencieuse :
Un silence profond régnait dans la solitude de la campagne, car la neige amortit
tous les sons avec son tapis d’hermine. (Th. Gauthier)
Solitude :
La grande plaine est blanche, immobile et sans voix ; pas un bruit, pas un son ;
toute vie est éteinte. (G. de Maupassant)
Beauté de l’hiver :
Et qu’y a-t-il de plus beau que la neige, lorsque le soleil en fait une nappe de
diamants, ou lorsque la gelée se suspend aux arbres en fantastiques arcades, en
indescriptibles festons de givre et de cristal. (G. Sand)
Violente tempête :
L’air n’était que tourbillons de neige, sifflements aigus du vent dans les branches
sèches des mélèzes, glapissements insensés des rafales dans le creux des roches.
(S. Faugier)
Remarquer la précision des détails
L’auteur montre toutes les parties du paysage (la forêt) et leur aspect particulier
en hiver :
Le ciel : «....sous le ciel couleur de plomb».
La terre : «La terre est durcie par la gelée.»
L’eau : «Dans les petits creux où l’eau dort, la glace est prise.»
Les plantes : «Les herbes folles et les grands chardons desséchés sont blancs de
givre.»
103
«En haut des rochers, les squelettes noircis des grands châtaigniers se dressent
immobiles.»
«Les ajoncs vivaces, au milieu des bruyères grises et des fougères séchées...».
Pour une observation exacte, situer tous les détails d’un paysage
a/ Notez ce que vous avez vu (formes, couleurs, lumières) ; ce que vous avez
entendu (bruits) ; ce que vous avez senti (odeur), touché, goûté.
b/ Choisissez les termes qui peignent ces détails aux différentes époques de
l’année, aux différentes heures de la journée, par divers temps (soleil, pluie, etc... )
exemples :
Des adjectifs : «Le ciel profond, net et dur était criblé d’étoiles».
(G. de Maupassant)
«La blanche lumière de l’hiver remplissait ma petite chambre».
(Erckmann-Chatrian)
Des verbes : «Un verbe glacé frissonne et court par les allées».
(G. de Maupassant)
«Le vent sifflait sur les champs couverts de neige. Il gémissait à travers les
branches de vapeur».
Les armées de nuages reculèrent : la bourrasque bondit, monta, tordit des
masses de vapeur». (H. Bosco)
C/ Notez les bruits :
exemples : «Le vent soufflait par rafales et les arbres qui se heurtaient avec force
faisaient entendre des plaintes en se penchant très bas. J’entendais de longs
sifflements, des craquements et des chutes de branches». (M. Audoux)
104
Lire et comparer d’autres descriptions
En forêt, au printemps
Peu à peu, l’oreille s’habitue au silence et discerne mille petits bruits qui lui
échappaient. La feuille inquiète frissonne et frémit comme une robe de soie. Une
eau invisible murmure sous l’herbe. Un caillou sort furtivement d’un arbre. Un
gland se détache et tombe sur le gazon avec un son mat. Une bête passe, froissant
l’herbe. Un écureuil glapit en escaladant un arbre. Le pivert, avec un bruit régulier
frappe du bec l’écorce des ormes pour en faire sortir les insectes dont il se
nourrit. (Th. Gauthier)
La forêt à l’automne
Des feuilles tombaient à terre, et là, mêlées à la boue, formaient un terreau
glissant et gras. Le sentier que nous suivions s’enfonçait en serpentant à travers
des fourrés roussâtres. Des éclaircies, sur nos têtes, laissaient voir un ciel bas,
couleur de grisaille et de cendre. La pluie menaçante endeuillait la forêt. Mais
quelquefois encore, filtrant entre deux couches de nuages, un rayon de soleil
glissait, traversait obliquement la futaie, féériquement les haies, s’étalait sur le sol
feuillu». (M. V. der Meerch)
Exercices :
1/ Remplacez les point par un des mots suivants :
ne sortaient, craquer, se détachait, brisés, tombait, montaient, tués.
La plaine, les haies, les ormes des clôtures, tout semblait morts,................. par le
froid. Ni hommes, ni bêtes............. . Seules, les cheminées des chaumières en
chemise blanche, révélaient la vie cachée des foyers par les minces filets de fumée
qui................ droit dans l’air glacial. de temps en temps, on entendait................ les
105
arbres comme si leurs membres de bois se fussent.................. sous l’écorce, et,
parfois, une grosse branche........... et ............... (G. de Maupassant)
2/ Lisez les deux textes «La forêt au printemps» et «La forêt à
l’automne» :
a/ Quelles impressions se dégagent de chacun de ces textes ? Relevez les mots qui
traduisent le mieux ces impressions.
b/ Relevez en deux listes distinctes les adjectifs et les verbes qui vous paraissent
les plus descriptifs.
c/ Notez les mots parlant de couleur et de lumière. Y-a-t-il des sensations
transmises par le toucher ? Lesquelles ?
3/ Composez une phrase décrivant le ciel dans ses aspects différents :
a/ en hiver, par temps de neige
b/ au printemps
c/ en été, avant un orage
d/ en automne
Textes de rédaction
1/ Depuis plusieurs jours, le temps annonce la neige. Les journaux l’annoncent
aussi. Qu’elle tarde à venir ! Enfin, pendant la classe du matin, les premiers
flocons font leur apparition. Les écoliers chuchotent, jettent des coups d’oeil par
les fenêtres. Les visages s’épanouissent. Chacun attend avec impatience l’heure de
la sortie.
2/ L’hiver apporte aux écoliers des joies. Faites-les connaître en insistant sur les
principales.
106
OBERVER UN ANIMAL
Lire un texte d’écrivain
L’écureuil
Il est propre, leste, vif, très alerte, très éveillé, très industrieux. Il a les yeux pleins
de feu, la physionomie fine, le corps nerveux, les membres très dispos. Sa jolie
figure est encore rehaussée par une belle queue en forme de panache qu’il relève
presque sur sa tête et sous laquelle il se met à l’ombre.
Il est, pour ainsi dire, moins quadrupède que les autres. Il se tient ordinairement
assis, presque debout, et se sert de ses pieds de devant comme d’une main pour
porter à sa bouche.
Il approche des oiseaux par sa légèreté. Il demeure comme eux sur la cime des
arbres, parcourt les forêts en sautant de l’un sur l’autre, y fait son nid.
(Buffon)
Remarquez la précision du portrait
1/ Les qualités particulières :
«Il est propre, leste, vif, très alerte, très éveillé, très industrieux».
2/ Le portrait physique :
«Il a les yeux pleins de feu, la physionomie fine, le corps nerveux, les membres très dispos. Sa
jolie figure est encore rehaussée par une belle queue en forme de panache qu’il relève presque
sur sa tête et sous laquelle il se met à l’ombre.»
3/ Pour décrire un animal, insistez sur un détail caractéristique de sa
physionomie sur une qualité particulière :
«Le loup débouche. On aperçoit ses yeux étincelants, ses oreilles droites et courtes, son cou
étroit qui ne lui permet pas de regarder de côté.» (E. Herriot)
107
«Ce singe est chauve, fourré de gris, avec des dents de petite fille et d’étincelants yeux actifs.»
«Ce crocodile qui passe est charmant. Il est vert et cuivre, avec des reflets d’or. Son ventre
plus clair est en cuir mandarine. Son cou et sa gueule d’un seul tenant, se déplacent
doucement de droite à gauche, et de gauche à droite, mécaniques». (F. de Croisset)
«Un éléphant traverse le Congo. On ne voit que la crête de son dos et sa trompe qui se tord
au-dessus de l’eau comme un serpent.» ((A. Davesne)
Remarquez les attitudes
1/ Ce qui distingue l’écureuil des autres quadrupèdes :
«Il est, pour ainsi dire, moins quadrupède que les autres. Il se tient ordinairement assis,
presque debout, et se sert de ses pieds de devant comme d’une main pour porter à sa bouche.»
«....une belle queue en forme de panache qu’il relève presque sur sa tête et sous laquelle il se
met à l’ombre.»
Rendez un portrait vivant et naturel en notant des attitudes habituelles
à l’animal :
exemples :
«Le singe est accroché à une branche, son trapèze, et grimace dans une courte barbe de
vieillard. L’une de ses mains fouille sa bouche une troisième pend, balance, et, de la
quatrième, il se gratte.»
«De temps en temps, par-dessus les tiges de bruyère, j’apercevais le chevreuil, dressant les
oreilles ; frappant de la corne, flairant le rayon, réchauffant au soleil sa tiède
fourrure.» (Lamartine)
«Roussard, le lièvre, écrasé sur ses jarrets, les oreilles rabattues, les yeux tout ronds,
frémissait, mais ne bougeait pas de son gîte.» (L. Pergaud)
108
Remarquez les moeurs spéciales de l’animal
«Il approche des oiseaux par sa légèreté. Il demeure comme eux sur la cime des arbres,
parcourt les forêts en sautant de l’un sur l’autre, y fait son nid.»
a/ Pour donner plus de précision à la description, essayez d’indiquer par quelques
détails, le genre de vie de l’animal, les endroits qu’il fréquente...
b/ Montrez les animaux au travail :
exemples :
Les castors
La manière dont les castors abattent des arbres est très curieuse. Ils le choisissent
toujours au bord de la rivière. Un nombre de travailleurs proportionné à
l’importance de la besogne ronge incessamment les racines. On n’incise point
l’arbre du côté de la terre, mais du côté de l’eau pour qu’il tombe dans le courant.
Un castor, placé à quelque distance, avertit les bûcherons par un sifflement quand
il voit se pencher la cime de l’arbre attaqué, afin qu’ils se mettent à l’abri de la
chute. Les ouvriers trainent le tronc abattu à l’aide du flottage jusqu’à leurs villes,
comme les Egyptiens, pour embellir leur métropoles, faisaient descendre sur le
Nil les obélisques taillés dans les carrières d’Eléphantine.» (Chateaubriand)
Les autruches vivent principalement de matières végétales ; elles ont le gésier
muni de muscles très forts, comme tous les granivores, et elles avalent fort
souvent du fer, du cuivre, des pierres, du verre, du bois et tout ce qui se présente.
Malgré leur force, elles n’attaquent point les animaux les plus faibles. Elles savent
se soustraire aux grands dangers par la rapidité de leur fuite ; si quelquefois elles
se défendent, c’est avec le bec, avec les piquants de leurs ailes, et surtout avec les
pieds. Les autruches vivent dans les déserts d’Afrique et d’Arabie où elles se
réunissent en troupes nombreuses qui, de loin, ressemblent à des escadrons de
cavalerie.» (Buffon)
109
Exercices
1/ Lisez les phrases suivantes. Après chacune d’elles, indiquez le nom de
l’animal dont il s’agit : le chat, les singes, l’âne.
Ce sont des rouquins effrontés, vulgaires et vilains, oisifs et toujours agités,
diligents à mal faire. (Vasto)
Il est de son naturel humble, patient, tranquille. Il est sobre sur la quantité et la
qualité de la nourriture. (d’après Buffon)
Il est propret, dédaigneux, méticuleux et, dans tous ses mouvements, adroit au
miracle. (Taine)
2/ Suivant le modèle de la dernière phrase de l’exercice précédent,
composez une phrase montrant les qualités particulières à :
un chien de garde,
un chien de chasse,
un chien de berger.
3/ Lisez le texte suivant :
«Ah ! qu’elle était jolie, la petite chèvre de M. Seguin ! Quelle était jolie avec ses yeux doux,
sa barbiche de sous-officier, ses sabots noirs et luisants, ses cornes zébrées et ses longs poils
blancs qui lui faisaient une houppelande ! Et puis docile, caressante, se laissant traire sans
bouger, sans mettre son pied dans l’écuelle. Un amour de petite chèvre !» (A. Daudet)
110
En prenant ce texte pour modèle, décrivez :
a/ un jeune lapin,
b/ un vilain singe,
c/ un beau coq.
Textes de rédactions
1/ Allongé à l’ombre des arbres d’un petit bois, vous lisez ou rêvez. Un petit bruit
attire votre attention. Un écureuil, qui ne se croit pas surveillé s’approche.
Décrivez l’animal, montrez son agilité, quelques-unes de ses attitudes.
2/ Vous avez eu l’occasion de visiter un jardin zoologique. Quel animal vous a le
plus intéressé ? Décrivez-le d’une manière précise. Montrez quelques-unes de ses
attitudes en insistant sur celles qui vous ont le plus amusées.
111
APPRENDRE À FAIRE UN PORTRAIT
Lire un texte d’écrivain
Un vieux soldat
Ses petits yeux plissé, son nez en bec de corbin, les pommettes de ses joues
séparées du nez par deux grosses rides en paraphe, lesquelles se perdaient dans
une large impériale roussâtre, tout riait dans la physionomie du vieux soldat, tout
respirait une bonne humeur joviale. C’était une vraie figue militaire, hâlée, brunie
par le grand air, pleine de franchise, mais aussi de finesse goguenarde. Son grand
shako, sa grosse capote gris-bleu, le baudrier, l’épaulette, semblaient faire partie
de son individu. On n’aurait pu se le représenter autrement.
(Erckmann-Chatrian)
C O M M E N T FA I R E L E P O R T R A I T P H Y S I Q U E D ’ U N E
PERSONNE ?
a/ Evitez les descriptions trop minutieuses et trop longues, ne notez pas tous les
détails.
b/ Au contraire, choisissez les traits caractéristiques, ceux qu’on remarque à
première vue concernant :
LE COSTUME :
«Son grand shako, sa grosse capote gris-bleu, le baudrier, l’épaulette semblaient
faire partie de son individu.»
«Une casquette à visière de cuir cachait en partie son visage. Sa chemise de grosse
toile jaunie laissait voir sa poitrine velue.» (V. Hugo)
112
«Ses jambes en bas bleu sortaient d’un pantalon jaunâtre très tiré par les bretelles.
Il était chaussé de souliers forts, mal cirés, garnis de clous.» (G. Flaubert)
LE VISAGE, LES MAINS, LE CORPS etc....
«Ses cheveux avaient blanchi sur sa figure rouge et ravinée par les rides. Son grand
corps noueux et maigre, jadis si robuste, se cassait en deux et s’inclinait de plus en
plus vers la terre.» (O. Mirbeau)
«Elle était sèche, ridée, courbée. Ses doigts crochus comme des pattes de crabe
saisissaient à la façon des pinces.»
«Une petite fille blonde et rose, de seize à dix-sept ans, fraîche comme un bouton
d’églantine, les yeux bleus, le petit nez droit, aux narines délicates, les lèvres
gracieusement arrondies.» (Erckmann-Chatrian)
LES ATTITUDES - LES GESTES
Grand-père fume sa pipe à petits coups... Il se baisse, prend un charbon et le
pose sur sa pipe. (Moselly)
Les vieux jouent aux quilles :
Il faut les voir, le genou ployé, lever la boule à la hauteur des yeux comme pour
viser les quilles, puis la lancer brusquement d’un vigoureux coup de reins, et
quand elle est lâchée ils font des gestes et des tâtonnements de mains comme
pour la ramener au milieu si elle s’égare.
La petite acrobate :
Une fillette de dix ans, gracieuse, jolie, adroite, s’élance sur le tapis en multipliant
les cabrioles. Un baiser à droite, un autre à gauche, et la voilà qui bondit sur un
escabeau. (Guilloux)
113
COMMENT FAIRE LE PORTRAIT MORAL
Pour donner une idée du caractère, des sentiments, de la condition sociale d’une
personne :
a/ énumérer simplement ses qualités ou ses défauts :
«C’était une figure militaire pleine de franchise, mais aussi de finesse
goguenarde.»
«C’était un beau et grand vieillard, digne dans son langage, ferme dans son
commandement, bienveillant au pauvre monde, rude pour lui seul.» (F. Mistral)
b/ suggérer ou laisser deviner le caractère :
En montrant la personne en action :
Le distrait :
«Il joue au tric-trac, il demande à boire, on lui en apporte : c’est à lui de jouer, il
tient le cornet d’une main, le verre de l’autre ; et, comme il a grand soif, il avale
les dés et presque le cornet, jette le verre d’eau dans le tric-trac et inonde celui
contre qui il joue.» (La Bruyère)
Un homme économe mais charitable :
«Bien que le long du chemin il ramassât une bûchette pour l’apporter au foyer,
bien qu’il se contentât, pour son humble ordinaire de légumes et de pain bis,
toujours sa table était ouverte et sa main et sa bourse pour tout pauvre venant.»
En rapportant quelques paroles probantes :
Un avare :
«Nous serons huit ou dix ; mais il ne faut prendre que huit. Quand il y a à manger
pour huit il y en a bien pour dix.» (Molière)
114
c/ Mettre en harmonie le physique et le moral :
«Mon père les dominait par la taille, par le sens comme par la noblesse. C’était un
beau et grand vieillard, digne dans son langage, ferme dans son
commandement.» (F. Mistral)
«Les lèvres rasées soigneusement, dessinent le modèle de leur bonté
souriante.» (Mossely)
Exercices :
1/ Dans les mots ci-après, cherchez ceux qui s’appliquent :
à un homme fort,
à un homme faible.
frêle - robuste - râblé - vigoureux - débile - musclé - solide - malingre - chétif découplé - fluet - une forte carrure - un gringalet - un hercule - un maigrichon un géant - une faible corpulence - un athlète - un colosse.
Employez le mot «svelte» dans une courte phrase.
2/ Avec les mots ci-après composez deux listes : une pour les défauts,
une pour les qualités :
serviable - dévoué - zélé - égoïste - cruel - charitable - taquin - obligeant ponctuel - turbulent - effronté - calme - méticuleux - prudent - espiègle - éveillé impulsif - scrupuleux - savant - brutal - compétent - audacieux
3/ En quelques phrases décrivez les traits caractéristiques d’un
camarade.
4/ En une phrase décrivez les traits caractéristiques du visage des
personnes suivantes :
un vieillard triste
un enfant grognon
un homme gai
un enfant entêté
115
5/ Suivant le modèle des paroles prononcées par l’avare :
«Nous serons huit ou dix ; mais il ne faut prendre que huit. Quand il y a à manger pour huit
il y en a bien pour dix.» ; écrivez des paroles prononcées par chacune des personnes
suivantes en montrant leur caractère :
une femme prévoyante
un homme généreux
un enfant charitable
116
DÉCRIRE UNE SCÈNE ANIMÉE
Lire un texte d’écrivain
Arrivée d’une course cycliste
Tout à coup, il me semble que tout le monde se mettait à sauter sur place. Un
énorme cri montait. D’abord parut une voiture couverte de boue d’où jaillirent
deux hommes en gros pardessus à martingales. Ils crièrent : «Attention !
Attention à l’arrivée !». Et puis, dans un soudain silence, où des centaines de
poitrines respiraient toutes ensemble, je vis s’avancer trois silhouettes noires qui
portaient à peine sur le sol, me semblait-il, comme si elles étaient montées sur
patins. De chaque côté de la roue, les jambes montaient, descendaient, comme
des bielles affolées. Ils foncèrent sur nous dans une rafale d’éclaboussures jaunes.
«Bellanger !» crièrent en même temps les deux hommes en gros pardessus. Le
second était déjà là «Hilarion !». Puis le troisième : «Valadas !». Je ne vis plus rien.
Le public envahi la route. Tout le monde criait, riait, gesticulait».
(G. Magnane)
Remarquer les différents personnages de la scène
1/ L’auteur, en décrivant la scène, montre les actions et traduit les sentiments
de chaque personnage.
L’impatience des spectateurs : «Tout le monde se mettait à sauter sur place».
Leur enthousiasme : «Le public avait envahi la route. Tout le monde riait,
gesticulait».
La surexcitation des organisateurs : «D’abord parut une voiture couverte de
boue d’où jaillirent deux hommes».
L’ardeur des coureurs : «Je vis s’avancer trois silhouettes noires qui portaient à
peine sur le sol.»
«Les jambes montaient, descendaient...»
«Ils foncèrent sur nous.»
117
Cherchez les mots qui peignent d’une manière vivante les actions de chaque personnage.
2/ Notez les actions successives et essayez d’exprimer les sentiments de chaque
personnage.
exemples :
«J’ai vu passer, tout de suite avalés par des tourbillons lourds, trois coureurs
minces, l’échine en arceau, la tête vers les genoux». (Colette)
«Il est empoigné par le milieu du corps, par la tête, par les jambes, par les pieds».
(P. Bourget)
«Tous leurs membres accusaient leurs efforts ; leurs tendons sortaient de la chair
comme des cordes ; les veines de leur cou se gonflaient comme prêtes à crever».
(E. Le Roy)
«Le plus souvent, sûrs d’eux-mêmes, ils laissent la balle tranquillement toucher à
terre, et, clac ! elle repart, prise juste à point, grâce à une merveilleuse précision
du coup d’oeil... «
Noter les bruits
1/ L’auteur note les bruits qui traduisent l’impression d’ensemble et les sentiments
de chaque personnage.
Les cris de la foule : «Un énorme cri montait». «Tout le monde criait».
Les exclamations des organisateurs : «Attention ! Attention à l’arrivée ! Bellanger ! - Hilarion ! Valadas ! !».
2/ En indiquant un silence subit, l’auteur montre le brusque changement du
sentiment de la foule qui, d’impatience, devient attentive.
«Et puis, dans un soudain silence, où des centaines de poitrines respiraient toutes
ensemble».
118
3/ Traduire les sentiments, les réactions des acteurs d’une scène en rapportant
leurs paroles, leurs cris. Employer des interjections.
exemple :
(Chercher les interjections)
Pâle, tout en sueur, l’air excité, Matou faisait de grands gestes :
«Reprenez barre ! criait-il. Sortez, sortez ! Gare aux prisonniers ! Hardi-à ! Prends-le !».
Il y eut une sorte de mêlée confuse, puis, tout à coup, s’éleva de nouveau la voix aiguë de
Matou : «Pris ! pris !.
- Non, criait un autre, un grand rouge qui devait être le chef de l’autre camp. Il n’est pas pris.
- Si, si !
- Tricheur !
- Ah ! tricheur !».
Et Matou, comme un chat furieux, s’élança sur le grand rouge... .
(P. Souriau)
Il fallait voir le joueur, sa blouse rentrée dans la ceinture, ramasser la boule, la soupeser, la
tourner, se la caler dans la main, fléchir, se fendre, viser, hésiter et, enfin se détendre avec un :
Han ! Comme il suivait sa boule ! Quels cris ! Quels commentaires ! dans le fracas des quilles.
(J. Cressot)
119
Pour donner plus de vivacité au récit, utiliser les comparaisons
L’auteur établit des comparaisons :
«Je vis avancer trois silhouettes noires qui portaient à peine sur le sol, comme si
elles étaient montées sur patins».
«Les jambes montaient, descendaient, comme des bielles affolées».
Autres exemples : (relevez les comparaisons)
Des jeunes qui ne connaissent pas leur force lancent la boule comme une bombe.
(E. Moselly)
La balle lancée à tour de bras, se met à voler, frappe le mur à grands coups secs,
puis rebondit et traverse l’air avec la vitesse d’un boulet. (P. Loti)
120
Exercices
1/ En vous inspirant de certaines phrases du texte «Arrivée d’une course cycliste»
construisez une phrase en notant une attitude particulière d’un des personnages
suivants :
Un cycliste montant une forte côte.
Le coureur à pied au départ d’une course de vitesse.
Le gardien de but attrapant le ballon.
Un sauteur en hauteur franchissant la barre.
2/ En quelques phrases, notez les actions des acteurs et des spectateurs des scène
suivantes :
a/ Une dispute pendant la récréation.
b/ Une partie de football : un but vient d’être marqué.
3/ En quelques phrases, notez les bruits que l’on entend sur la place du village, le
jour du marché.
Textes de rédactions
1/ Quelques jours avant le Mardi-Gras, vous projetez un déguisement, pour vous,
votre frère, votre soeur ou un camarade. Racontez la confection du costume, le
travail en commun, l’étonnement de vos parents quand le déguisé se présente
devant eux.
2/ Vous assistez à un match de football, etc;....
Racontez la partie en insistant sur les phases les plus intéressantes. Montrez le
plaisir que vous éprouvez.
121
RACONTER UN EVENEMENT, UNE HISTOIRE
Raconter un évènement, une scène vécue.
Paris délivré par la Division Leclerc
Brusquement, à vingt-deux heures, ce soir du vingt-quatre août, la nouvelle
éclate : «Leclerc est arrivé ! Leclerc est là ! Leclerc est à l’Hôtel de Ville !». «Oui,
j’en suis sûr, je les ai vus passer sous mes fenêtres». Et soudain, dans le beau soir
d’été de douceur, passe un long tintement. Une cloche, puis une seconde, puis des
centaines d’autres. Bientôt, confondant en une vaste rumeur leurs sons limpides
ou graves, les émouvantes voix de bronze des cloches de toutes les paroisses
annoncent au peuple parisien sa délivrance... De toutes les portes des gens
jaillissent et envahissent les rues. Les strophes de la «Marseillaise» s’élèvent dans
les ténèbres. Chacun le jette dans la nuit comme un cri trop longtemps
comprimé.
(J. d’Esme)
1/ Remarquez comment l’auteur situe le récit.
a/ L’auteur précise le jour, l’heure, la soudaineté de l’évènement...
«Brusquement, à vingt-deux heures, ce soir du vingt-quatre août, la nouvelle
éclate. Et soudain, dans le beau soir d’été de douceur».
b/ Lisez un autre exemple :
«Longeant le bord des routes, les chemins vicinaux, les pistes à travers champs, ils
fuyaient la région de Verdun évacuée par ordre». (G. Duhamel)
c/ Commencez votre devoir en indiquant les circonstances particulières au récit :
date, heure, temps, lieu, etc...
122
2/ Remarquez la sincérité, la précision de la narration.
a/ «Leclerc est arrivée... est là... à l’Hôtel de Ville. Et soudain... passe un long
tintement. De toutes les portes, des gens jaillissent, envahissent les rues. Les
strophes de la «Marseillaise» s’élèvent...
b/ Lisez un autre exemple
«C’étaient des mannequins de boue qui défilaient, godillots de boue, cuissards de
boue, capotés de boue et des bidons pareils à des blocs d’argile».
3/ Pour que votre récit soit clair et compréhensible, décrivez les
évènements dans l’ordre où ils se sont produits.
A/ Remarquez que l’auteur a noté les évènements dans l’ordre où ils se sont
déroulés :
a/ On annonce la nouvelle de l’arrivée de la Division Leclerc.
b/ La nouvelle se précise.
c/ Les cloches sonnent.
d/ Les gens sortent.
c/ «La Marseillaise», chant de délivrance, retentit.
B/ De même, classez vos idées dans un ordre logique.
exemple :
Le ciel était sombre à l’horizon. Bientôt un vent furieux se leva poussant de
lourds nuages noirs. Un premier éclair jaillit, un grondement sourd se termina en
claquement secs et la pluie, une pluie torrentielle, se mit à tomber.
C/ Pour mettre en relief un fait ou une idée, placez-les en tête du récit.
123
exemple :
Ce fut un orage terrible ! Dès trois heures les nuages amoncelés à l’horizon etc....
D/ Rendez votre récit intéressant en décrivant d’une manière vivante et précise
ce que vous avez observé.
a/ Découvrez les sentiments relevés et exprimés par l’auteur.
L’auteur a su traduire les sentiments de la foule parisienne en décrivant ses
actions, ses cris. Vous découvrez la joie des Parisiens : «Les strophes de «La
Marseillaise» s’élèvent dans les ténèbres».
Les sentiments de délivrance : «... comme un cri trop longtemps contenu».
b/ Lisez un bon exemple (Cherchez les sentiments exprimés dans les phrases
suivantes) :
«Les uns regardaient la terre sans pouvoir en détourner les yeux... Il y en avait qui
parlaient tout seuls, d’autres pleuraient... Ils ne pouvaient se lasser d’admirer la
verdure des colline, le feuillage des arbres...». (Bernardin de Saint-Pierre : Retour
en France)
c/ Faites sentir dans votre narration (sans avoir besoin de l’écrire) les sentiments
éprouvés par les auteurs ou par vous-même (ce qui vous a intéressé, ennuyé,
amusé, etc... )
Faites un récit d’un évènement vécu
exemple :
«Ton chien Médor a été renversé par une automobile». Faites le récit de ce petit
drame.
1/ Apprenez à commencer un récit :
Le début d’un récit doit être court et vivant.
124
Il doit nous faire participer tout de suite à l’action, sans longueurs et sans détails
inutiles.
Voici trois débuts possibles :
a/ Samedi dernier nous étions à table lorsque nous entendîmes un hurlement dans
la rue. Nous nous précipitâmes dehors...
b/ La semaine dernière il faisait beau temps. Mon père était dans le jardin et moi
je faisais mes devoirs. Ma soeur Jacqueline voulut aller jouer sur le trottoir. Elle
ouvrit la porte et Médor en profita pour sortir...
c/ Il est midi, nous déjeunons en famille. Soudain un hurlement dans la rue ! Nous
nous précipitons...
2/ Ordonnez votre récit :
1/ Le hurlement de Médor
2/ nous accourons, nous relevons le chien Médor
3/ on l’examine
4/ l’automobiliste vient s’excuser
5/ le diagnostic : ce n’est pas grave Médor n’a qu’une patte cassée
6/ conclusion
3/ Traduisez les sentiments de tous :
La crainte, l’émotion, l’embarras de l’automobiliste, l’inquiétude. Enfin, le
soulagement : ce n’est pas grave.
4/ Apprenez à terminer votre récit :
125
La fin d’un récit doit être la suite logique des évènements. Elle doit satisfaire le
lecteur. Voici deux manières de terminer ce récit.
a/ On fit venir le vétérinaire qui assura que ce n’était pas grave : Médor avait une
patte cassée.
b/ Le vétérinaire examina Médor : «La patte avant droite est cassé, dit-il, ce n’est
pas grave». Il la plâtra et Médor, tel un infirme, promena quelques semaines sa
patte malade à travers la maison. Il est maintenant guéri, mais il a peur des
automobiles «Chat échaudé craint l’eau froide».
126
Exercices
1/ Classez dans un ordre logique les évènements du récit ci-après :
La voiture capote, l’automobiliste freine, le conducteur aperçoit un chariot qui
barre la route, les témoins se précipitent, on appelle le médecin, on sort les
blessés de la voiture.
2/ Il vous est arrivé d’avoir peur. Racontez dans quelles circonstances. Qu’avezvous fait ? Avez-vous essayer de vaincre votre peur ? Racontez fidèlement.
3/ Quel est votre jeu préféré. Racontez une partie que vous faites avec un
camarade. Expliquez pourquoi vous préférez ce jeu aux autres.
4/ En rentrant de l’école, le soir, vous trouvez sur le bord de la route, un objet
perdu : porte-monnaie, clef, somme d’argent, objets divers.... Vous portez l’objet
trouvé à la Mairie.
5/ Vous avez eu l’occasion d’assister dans la rue à une scène amusante. Racontez
en quelles circonstances, ce que vous avez vu, ce qui vous a tant amusé.
6/ (Voir la fable le Lièvre et la Tortue - La Fontaine)
Le lièvre, par son insouciance, a reçu une bonne leçon de la part de la tortue.
Devenu vieux, il raconte son aventure à ses petits-enfants et il leur fait des
recommandations.
7/ Le chat et le chien de la maison parlent entre eux de leurs maîtres. Imaginez ce
qu’ils peuvent bien se dire.
8/ Un lapin s’est échappé du clapier et rencontre un lapin de garenne. Imaginez
quelle peut être leur conversation.
127
Je ne dis pas...
Il se promène en bras de chemise.
Il est mou comme une chique.
Une tête d'oreiller.
Il risque de guérir.
Il a des chances de se blesser.
Tu me rabats les oreilles
Il reste rue des Bateliers.
Je soussigné, a l'honneur....
Ce barrage est vraiment conséquent.
Cet homme est très fortuné.
C'est une rue passagère.
Je pars à la ville.
J'ai rêvé à vous.
Je vais au boucher.
Je dis....
Il se promène en manches de chemise.
Il est mou comme une chiffe.
Une taie d'oreiller.
Il a des chances de guérir.
Il risque de se blesser.
Tu me rebats les oreilles.
Il demeure (habite) rue des Bateliers.
Je soussigné, ai l'honneur...
Ce barrage est vraiment important.
Cet homme est très riche.
C'est une rue passante.
Je pars pour la ville.
J'ai rêvé de vous.
Je vais chez le boucher.
J'ai déjeuné avec du pain sec.
La clé est après la porte.
Il y a sept à huit personnes chez le
boulanger.
Je roule en bicyclette.
J'ai déjeuné de pain sec.
La clé est à la porte.
Il y a sept ou huit personnes chez le
boulanger.
Je roule à bicyclette.
C'est à vous à qui je parle.
C'est à vous que je parle.
La maison que je vous parle est vendue. La maison dont je vous parle est vendue.
Je me rappelle de mon premier jour de
Je me rappelle mon premier jour de
classe.
classe.
Tant qu'à faire, je préfère la meilleure
Quant à faire, je préfère la meilleure
qualité.
qualité.
Tout d'un coup, il pleut.
Tout à coup, il pleut.
Dessus le buffet.... Dessous l'armoire.
Sur le buffet..... Sous l'armoire....
Il est adoré de ses employés.
Il est adoré par ses employés.
Parmi toutes ses images, il n'y en a pas Parmi toutes ces images, il n'y en a pas
une pareille.
deux pareilles.
Je ne m'en rappelle plus.
Je ne me le rappelle plus.
Nous sommes obligés de s'asseoir par Nous sommes obligés de nous asseoir par
terre.
terre.
Je vous écrirai aussitôt mon retour.
Je vous écrirai après mon retour.
Mène moi (z) y.
Mènes-y moi.
Donne moi (z) en.
Donne m'en.
Ils se sont en allés après dîner.
Ils s'en sont allés après dîner.
Ne redemande pas à nouveau du gâteau.
Ne redemande pas du gâteau.
J'ai vu un petit nain et un grand géant.
J'ai vu un nain et un géant.
Je suis sorti dehors, monté en haut,
Je suis sorti, monté, rentré, descendu.
rentré dedans, descendu en bas.
La conversation se termine par des
La conversation se termine par des
reproches réciproques de part et d'autre.
reproches réciproques.
128
Téléchargement