Introduction
En emménageant en région parisienne pour mes études d’architecture, j’ai eu l’impression que mon
cadre de vie se dégradait... La ville dense m’étouffait, je recherchais des espaces de respiration...
Ayant grandi en pleine campagne, dans un village de cinq cent habitants, sans commerce, le contraste fut
rude. Ma première réaction fut d’aller chercher cet espace de respiration dans un petit parc se trouvant
à cinq minutes de chez moi. Le besoin de retrouver un lieu de méditation, de repli sur soi-même a tou-
jours été associé pour moi à un lieu naturel. L’homme a besoin d’espace où il se sent englobé et ressent
une sensation de bien-être, comme celle que procure le rapport à la Nature. Un retour à son essence
même. Ce rapport de l’homme à la nature me semble important et donc son habitat doit être en adéquation
avec son environnement, pour le bien être des habitants. L’architecture est le lieu de rencontre entre
le naturel et le non-naturel, le dehors et le dedans. Ces deux milieux s’interpénètrent pour former un
tout.
C’est pour cela que j’ai toujours essayé de travailler cet aspect du rapport à la Nature dans mes
projets; et que ce thème peut servir de fil conducteur à ce rapport de Licence.
En prenant du recul sur ce thème qui se dégage de mes trois années de licence, plusieurs questionne-
ments me sont apparus: Dans ce monde actuel, quel est le statut de ce milieu naturel? Comment est perçu
par l’homme ce rapport à la nature? Quel lien existe-t-il entre la ville et l’espace naturel; et à une
autre échelle entre l’habitat et son environnement?
Le rapport entre homme et nature a beaucoup évolué au cours des siècles. Au commencement, l’homme
oscille entre un rapport de symbiose avec « Mère Nature » et une mise à distance de ces « forces de
la nature ». Puis une certaine distance critique est prise par rapport à ce milieu naturel, à partir de
la renaissance. Un dualisme entre homme et nature apparait qui ne va cesser de s’intensifier au cours du
temps. Au siècle des lumières, la Nature est perçue comme un mystère à comprendre, à conquérir. Cette
domination de l’homme sur la nature va se poursuivre jusqu’à son apogée, lors de la période d’industria-
lisation : cet espace naturel est alors, utilisé comme un stock de ressource. Au cours de cette exploi-
tation intensive, l’environnement est profondément modifié, des dommages irréversibles sont commis. On
prend alors conscience, avec l’émergence de l’écologie, de la finitude de notre planète
Aujourd’hui, cette conception de la domination de la nature est remise en cause. De nouvelles so-
lutions sont recherchées pour stopper ces destructions du patrimoine naturel. A travers cet exposé, je
vais aborder ce nouveau rapport de penser la nature.