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"En vue d'une harmonisation de l'interprétation des résultats obtenus dans les
divers pays, les laboratoires réalisant ce test devront utiliser un sérum de référence
pour vérifier le niveau de sensibilité de leur technique. Ce sérum de référence est
stérile, traité par la chaleur et lyophilisé. Il est préparé par le Comité de
référence...".
Ce Comité comporte le "National Institute of Animal Health" à Tokyo pour
l'Asie et l'Australie, les "Veterinary Services Laboratories" de l'USDA à Ames
(Iowa) pour les Amériques, et l'École Vétérinaire d'Alfort (France) pour l'Europe
et l'Afrique. Ainsi, toutes les bases techniques pour l'assainissement des effectifs
équins et la circulation sans risque des chevaux sont réunies.
ENCÉPHALOMYÉLITE ÉQUINE VÉNÉZUÉLIENNE
L'encéphalomyélite équine vénézuélienne (EEV) est une zoonose grave qui
atteint l'homme et le cheval, mais dont l'épidémiologie complexe met en jeu de
nombreuses espèces animales (équidés, ruminants, suidés, carnivores, chiroptères,
édentés, marsupiaux, rongeurs, oiseaux et reptiles) et de nombreux arthropodes
(Culex, Aedes, Anopheles, Psorophora, Mansonia).
Les foyers naturels d'infection sont localisés aux forêts humides de l'Amérique
tropicale, habituellement dans les régions marécageuses. Les principaux réservoirs
sont différentes espèces de rongeurs; les moustiques Culex servent de vecteur pour
la transmission du virus aux animaux sensibles. Lors de l'apparition de conditions
écologiques favorables (pluies, chaleur intense), les rongeurs se multiplient et la pul-
lulation des moustiques amplifie sa propagation.
Le complexe EEV comporte plusieurs souches (IA - IB - IC - ID - IE - II - III -
IV).
L'épizoodémie la plus récente et la plus meurtrière fut celle de 1969 provoquée
par le sous-type IB. Elle se propagea de l'Equateur au Guatemala puis à d'autres
pays d'Amérique Centrale, au Mexique pour atteindre le Texas, aux États-Unis en
1971.
Au cours de cette épizoodémie, 38 000 à 50 000 chevaux seraient morts;
quant aux cas humains, on en a recensé 31 000 environ dont 310 mortels pour le
seul Equateur. Cette flambée de la maladie justifia l'embargo, tel qu'il est recom-
mandé par le Code, placé par les pays indemnes sur les importations de chevaux en
provenance des pays contaminés.
Cependant, une lutte antivectorielle d'ampleur sans précédent et une vaccina-
tion très large avec un virus vivant modifié d'une souche Donkey Trinidad 1943,
puis clonée sous le nom de TC 83, ont enrayé l'extension de la maladie dans le sud
des États-Unis d'Amérique.
En mai 1972 (un an après l'épisode IB de l'infection du Texas), une table ronde
sur l'EEV se tient au siège de l'Office à Paris sous la présidence du Pr. C. Han-
noun, Chef du Service d'Ecologie virale à l'Institut Pasteur.
Les experts confirment l'intérêt pour les pays indemnes de se protéger par
l'interdiction totale d'importation des chevaux pendant la période d'activité des
moustiques. Ils préconisent, lors de la reprise des importations, la mise en quaran-
taine des animaux pendant deux semaines, le critère considéré le plus important
pour s'assurer qu'ils sont sains étant l'examen de leur courbe thermique pendant la
période d'observation. Ce n'est en effet que pendant la courte période virémique de
la maladie que le cheval est porteur de virus. Ces principes sont repris dans le Code