Rev. sci. tech. Off. int. Epiz., 1986, 5 (1), 179-187 La contribution de l'OIE à la lutte contre les maladies du cheval* L. BLAJAN** Résumé : Informer les Pays Membres de l'OIE sur l'évolution des principales maladies animales contagieuses et harmoniser les règlements zoo-sanitaires constituent les fonctions prioritaires de cette organisation. Dans le domaine de la pathologie équine, dix-sept maladies sont prises en considération dans le système d'information. Elles font l'objet d'une notification à l'OIE en cas de foyer nouveau, et d'une surveillance particulière lors d'échanges internationaux. A partir des données régulièrement transmises par les Services vétérinaires des Pays Membres, l'auteur analyse la situation épizootiologique et les principaux moyens de lutte mis en œuvre contre cinq maladies équines : peste équine, anémie infectieuse, encephalomyélite équine vénézuélienne, métrite contagieuse équine et grippe équine. Les risques sanitaires très importants auxquels sont exposés les chevaux de course et de sport, peuvent être minimisés par une information sanitaire immédiate et des interventions rapides et concertées. MOTS-CLÉS : Commerce international - Haemophilus equigenitalis - Maladies du cheval - OIE -Prophylaxie - Surveillance des maladies - Vaccination - Virus de l'anémie infectieuse des équidés - Virus de l'encéphalomyélite équine vénézuélienne - Virus de la grippe équine - Virus de la peste équine. L'Office International des Epizooties (OIE) est une organisation intergouvernementale créée en 1924 à l'initiative de la France pour coordonner la lutte contre les grandes maladies contagieuses des animaux. L'apparition de la peste bovine en Belgique, à la suite du transit dans le port d'Anvers de zébus en provenance du Pakistan, en a été l'occasion. Il s'agissait pour les pays fondateurs, à l'origine au nombre de vingt-huit, de s'informer mutuellement de leur situation sanitaire, d'unir leurs connaissances, de coordonner leurs recherches, afin de mieux lutter chez eux contre ces maladies et aussi d'en éviter la diffusion au-delà des frontières à l'occasion des échanges. Cette préoccupation ainsi que le souci d'harmoniser les réglementations sanitaires applicables aux échanges d'animaux ont conduit à la rédaction d'un recueil de recommandations, appelé Code Zoo-sanitaire International, adopté par le Comité de l'OIE en 1968. Le Code indique en premier lieu les obligations des Pays Membres et du Bureau Central de l'OIE en matière de notification des maladies animales. Il constitue donc la e * Rapport présenté à la 9 Conférence internationale bisannuelle du cheval de trot, Brisbane (Australie), 7-11 octobre 1985. ** Directeur Général de l'OIE, 12 rue de Prony, 75017 Paris, France. — 180 — base du système d'information sanitaire de l'OIE. L'information sur la situation sanitaire est en effet une condition essentielle des échanges d'animaux et de produits animaux, reconnue explicitement par l'article 1.3.1.1. (1), qui stipule notamment que : "Il doit être tenu compte des éléments suivants : 1. Informations sur la situation sanitaire et le système national d'information sur les maladies animales du pays exportateur afin d'établir qu'il est indemne ou dispose de zones indemnes des maladies de la Liste A. 2. Régularité et rapidité des informations fournies par le pays exportateur sur les maladies contagieuses, notamment celles mentionnées dans les Listes A et B...". La Liste A comporte les maladies les échanges internationaux du fait Liste B comporte celles qui, tout en être prises en considération dans les qui sont considérées les plus importantes pour de leur caractère hautement contagieux. La étant moins contagieuses, doivent cependant échanges. Dix-sept maladies des chevaux figurent sur ces listes : — peste équine, métrite contagieuse équine, dourine, lymphangite épizootique, méningo-encéphalomyélite enzootique des équidés, anémie infectieuse des équidés, grippe équine (virus type A ) , Piroplasmose équine, rhinopneumonie équine, morve, variole équine, artérite infectieuse des équidés, encéphalite japonaise, gale des équidés, salmonellose (S. abortus equi), surra, encéphalomyélite équine vénézuélienne. Mais le Code est avant tout le guide mis à la disposition des Services vétérinaires pour fixer les règles sanitaires pour l'importation et l'exportation des animaux et produits animaux. Il a l'avantage de proposer aux problèmes posés par les échanges des solutions scientifiquement fondées qui peuvent être pragmatiquement définies par les pays importateurs et exportateurs, en fonction de leur situation zoo-sanitaire respective. Il comporte également un ensemble de recommandations pour les mesures sanitaires applicables pendant le transport depuis leur élevage d'origine j u s q u ' a u lieu de destination des animaux. Il convient à cet égard de signaler que les experts de l ' O I E participent aux travaux du Groupe de collaboration des transports internationaux d'animaux, dans le cadre de l'Association internationale des Transports aériens (IATA). Le Code décrit enfin les méthodes à suivre pour effectuer les tests sanitaires dont l'objet est de confirmer que les animaux sont indemnes de maladies des Listes A et B. Il est important, en effet, que tous les pays parlent le même langage et que les tests effectués dans le lieu d'origine soient réalisés selon les mêmes méthodes q u ' à destination. Les méthodes sont standardisées par la Commission des Normes, de même que les techniques de préparation et de contrôle des produits biologiques qu'il peut être utile d'administrer aux animaux avant l'exportation. Il ne saurait être question ici d'analyser et de discuter tous les chapitres concernant les équidés, mais d'examiner quelques-uns d'entre eux qui ont pour les échanges de chevaux une importance particulière. P a r m i les maladies qui ont, à cet égard, suscité des difficultés, il nous a p a r u intéressant de retenir la peste équine, l'anémie infectieuse, l'encéphalomyélite équine vénézuélienne, la métrite contagieuse équine et la grippe équine. — 181 PESTE ÉQUINE J u s q u ' à l'invasion du Moyen-Orient en 1959-1960, la peste équine était, à l'exception de quelques incursions au-delà de la Mer Rouge, restée cantonnée à l'Afrique au sud du Sahara. Dans ces régions où elle est enzootique, la maladie p r o voque une mortalité peu élevée. P a r contre, dans les régions vierges, elle est la cause d'épizooties graves. C'est ainsi q u ' o n estima à 300 000 au moins le n o m b r e d'équidés morts au cours de la première phase de l'épizootie au Proche-Orient et dans l'Asie du Sud-Ouest. O n comprend d o n c l'inquiétude suscitée dans les milieux du cheval, en E u r o p e tout particulièrement, par l'extension de la peste équine au Maghreb en 1965. La réunion d'urgence sur la peste équine, tenue en janvier 1961 au siège de l'OIE à Paris, avait établi le schéma des mesures à adopter pour faire face à la maladie. T o u s les pays désireux de protéger leur industrie du cheval édictèrent, comme le préconise le Code de l ' O I E , une prohibition d'entrée sur leur territoire des équidés en provenance des pays infectés. Cette interdition efficace pour les pays éloignés des foyers d'infection, donc hors de portée des insectes vecteurs de la maladie, ne fut pas suffisante p o u r empêcher l'Espagne d'être contaminée à partir du Maghreb en octobre 1965. Mais, grâce à la mise en œ u v r e immédiate et énergique par les Services vétérinaires espagnols des mesures préconisées par l ' O I E , l'épizootie fut rapidement éteinte et, le 1 février 1967, l'Espagne pouvait être considérée comme totalement indemne. e r Dans le M a g h r e b , les derniers foyers étaient signalés en juin 1967. L o r s q u ' a lieu la table ronde organisée au siège de l ' O I E , les 26 et 27 mai 1971, sous la présidence du Docteur Mirchamsy (Institut Razi, Iran), quatre ans se sont écoulés sans apparition de nouveaux cas dans les pays d'Afrique du N o r d , malgré les importations de chevaux neufs en provenance d ' E u r o p e . Les experts estiment en conséquence que le virus de la peste équine paraît avoir disparu des régions antérieurement envahies. Cette opinion est conforme aux dispositions du Code selon lesquelles "un pays peut être considéré indemne de peste équine lorsqu'aucun cas n'y a été confirmé depuis deux ans et qu'aucune vaccination contre la maladie n'y a été pratiquée pendant cette période. En outre, le pays en question ne doit pas avoir importé d'équidés en provenance de pays où la maladie a été confirmée au cours des deux années précédentes ou dans lesquels la vaccination contre la peste équine a été pratiquée pendant cette période". Un certain n o m b r e de pays, dont la France, reprennent leurs échanges traditionnels de chevaux avec les pays du M a g h r e b , sans qu'il en résulte le moindre inconvénient sanitaire, m o n t r a n t ainsi la justesse des mesures prévues par le Code. Celui-ci prévoit également la possibilité d'importation de chevaux en provenance de pays où la peste équine est présente. Une telle éventualité ne pourrait pas être envisagée pour les pays indemnes, si les équidés venant de pays infectés pouvaient être porteurs de virus. A cette question posée à la réunion spéciale tenue le 21 juillet 1972 au siège de l ' O I E , les experts répondirent par la négative, la phase de virémie durant habituellement de 7 à 9 jours chez le malade et le virus disparaissant rapidement chez le guéri. Le mouvement des chevaux à partir des pays considérés infectés est donc possible sous le couvert des conditions précisées dans l'article 2.1.11.6. (1) du Code, à savoir : — 182 — — choix de la saison de non-activité des insectes vecteurs de la maladie, les culicoïdes; — mise en quarantaine à l'abri des insectes pendant 40 j o u r s , durée correspondant à la période maximale d'incubation de la maladie; — deux épreuves de fixation du complément avec résultat négatif à intervalle d'au moins 21 jours et au plus de 30 j o u r s . Dans la perspective des prochains Jeux Olympiques de Séoul en 1988, le Rapport sur les maladies du cheval présenté à la 5 3 Session Générale de l ' O I E en mai 1985, appelle l'attention du Comité sur les dispositions prévues par le Code, n o t a m ment pour la peste équine. e ANÉMIE INFECTIEUSE DES ÉQUIDÉS L'anémie infectieuse des équidés est une maladie généralement chronique qui frappe surtout le cheval. L'ampleur qu'elle a prise en 1966 dans certains centres européens de chevaux de compétition a amené l ' O I E à l'inclure dans les travaux de la Commission du Code et de la Commission des Normes. Dans un premier temps, le Code a prévu pour les chevaux admis dans les échanges internationaux : 1) qu'ils ne présentent mie infectieuse; le jour de leur embarquement aucun signe clinique d'ané- 2) qu'aucun cas d'anémie infectieuse ne doit avoir été constaté dans les lieux où les animaux ont séjourné au cours des trois mois précédant leur exportation. Cependant, ces garanties apparaissent insuffisantes, les animaux atteints d'anémie infectieuse pouvant être source de contage, sans présenter de symptômes, au moins pendant certaines périodes. Il était donc important que puisse être mise en œuvre une méthode diagnostique permettant de reconnaître les animaux infectés chroniques. Le test de Coggins qui correspond à cet objectif a été introduit dans le Code à la suite de la 3 Réunion sur les maladies du cheval, tenue à Lyon en 1977, qui avait favorisé la rencontre des experts, et de l ' O I E . e Selon le Code, le test doit être pratiqué dans les 30 jours avant le départ des chevaux. Cette exigence est difficile à satisfaire dans le cas des chevaux de compétition qui se déplacent souvent. C'est p o u r q u o i , les organisations hippiques ont souhaité un test périodique, par exemple annuel. Il est évident q u ' u n tel assouplissement peut être prévu dans l'esprit du Code, en fonction d'accords bilatéraux et de la connaissance que les pays partenaires peuvent avoir de leurs conditions sanitaires réciproques. Les organisations hippiques doivent apporter leur collaboration aux autorités vétérinaires pour procéder à des enquêtes méthodiques dans les effectifs de chevaux souvent regroupés dans les Centres d'entraînement et les hippodromes d ' o ù peuvent être, le cas échéant, éliminés les animaux malades. P o u r donner au test de Coggins une valeur incontestable dans le cadre des échanges, la méthode standardisée fait l'objet de l'Annexe 4 . 4 . 3 . 1 . (1) du Code : — 183 — "En vue d'une harmonisation de l'interprétation des résultats obtenus dans les divers pays, les laboratoires réalisant ce test devront utiliser un sérum de référence pour vérifier le niveau de sensibilité de leur technique. Ce sérum de référence est stérile, traité par la chaleur et lyophilisé. Il est préparé par le Comité de référence...". Ce Comité comporte le " N a t i o n a l Institute of Animal H e a l t h " à T o k y o p o u r l'Asie et l'Australie, les "Veterinary Services L a b o r a t o r i e s " de l ' U S D A à Ames (Iowa) pour les Amériques, et l'École Vétérinaire d'Alfort (France) p o u r l ' E u r o p e et l'Afrique. Ainsi, toutes les bases techniques pour l'assainissement des effectifs équins et la circulation sans risque des chevaux sont réunies. ENCÉPHALOMYÉLITE ÉQUINE VÉNÉZUÉLIENNE L'encéphalomyélite équine vénézuélienne (EEV) est une zoonose grave qui atteint l ' h o m m e et le cheval, mais dont l'épidémiologie complexe met en jeu de nombreuses espèces animales (équidés, r u m i n a n t s , suidés, carnivores, chiroptères, édentés, marsupiaux, rongeurs, oiseaux et reptiles) et de nombreux arthropodes (Culex, Aedes, Anopheles, Psorophora, Mansonia). Les foyers naturels d'infection sont localisés aux forêts humides de l'Amérique tropicale, habituellement dans les régions marécageuses. Les principaux réservoirs sont différentes espèces de rongeurs; les moustiques Culex servent de vecteur p o u r la transmission du virus aux animaux sensibles. Lors de l'apparition de conditions écologiques favorables (pluies, chaleur intense), les rongeurs se multiplient et la pullulation des moustiques amplifie sa propagation. Le complexe EEV comporte plusieurs souches (IA - IB - I C - ID - IE - II - III IV). L'épizoodémie la plus récente et la plus meurtrière fut celle de 1969 provoquée par le sous-type IB. Elle se propagea de l'Equateur au Guatemala puis à d'autres pays d ' A m é r i q u e Centrale, au Mexique pour atteindre le Texas, aux États-Unis en 1971. A u cours de cette épizoodémie, 38 000 à 50 000 chevaux seraient m o r t s ; quant aux cas humains, on en a recensé 31 000 environ dont 310 mortels pour le seul E q u a t e u r . Cette flambée de la maladie justifia l'embargo, tel qu'il est recommandé par le Code, placé par les pays indemnes sur les importations de chevaux en provenance des pays contaminés. Cependant, une lutte antivectorielle d'ampleur sans précédent et une vaccination très large avec un virus vivant modifié d ' u n e souche Donkey Trinidad 1943, puis clonée sous le n o m de T C 83, ont enrayé l'extension de la maladie dans le sud des États-Unis d ' A m é r i q u e . En mai 1972 (un an après l'épisode IB de l'infection du Texas), une table ronde sur l'EEV se tient au siège de l'Office à Paris sous la présidence du P r . C. H a n noun, Chef du Service d'Ecologie virale à l'Institut Pasteur. Les experts confirment l'intérêt pour les pays indemnes de se protéger par l'interdiction totale d'importation des chevaux pendant la période d'activité des moustiques. Ils préconisent, lors de la reprise des importations, la mise en quarantaine des animaux pendant deux semaines, le critère considéré le plus important pour s'assurer qu'ils sont sains étant l'examen de leur courbe thermique pendant la période d'observation. Ce n'est en effet que pendant la courte période virémique de la maladie que le cheval est porteur de virus. Ces principes sont repris dans le Code — 184 — qui recommande pour les chevaux venant de pays infectés qu'ils soient placés en quarantaine avant l'exportation puis isolés et observés à l'arrivée dans le pays importateur pendant dix j o u r s . MÉTRITE CONTAGIEUSE ÉQUINE La métrite contagieuse équine (MCE) a été identifiée en 1977 dans les effectifs de pur sang d'Angleterre, d'Irlande et d'Australie. Elle a été plus tard — en 1978 — reconnue aux États-Unis, en France, Belgique et République Fédérale d'Allemagne, en 1980 au J a p o n . L ' O I E organise en mai 1978 à Paris une table ronde de spécialistes qui examine les différents problèmes posés par la M C E , n o t a m m e n t diagnostic, transmission, épidémiologie et mesures de lutte. Les travaux effectués ont m o n t r é que la maladie était sexuellement transmissible, mais la contagion pouvait également être indirecte et se faire par l'intermédiaire des locaux, des instruments de pansage, etc. Le Code recommande de tenir compte pour le déplacement des étalons et juments de l'existence d'une organisation officielle de contrôle permettant d'assurer qu'ils n ' o n t pas eu de contact direct par la saillie avec un animal infecté ou de contact indirect du fait du passage dans un établissement contaminé. Est réputé contaminé tout élevage ou local dans lequel la métrite contagieuse équine a été observée au cours des deux derniers mois et qui n ' a pas été soigneusement nettoyé et désinfecté. Le chapitre relatif à la M C E comporte en annexe les protocoles à respecter pour procéder au prélèvement du germe responsable — Haemophilus equigenitalis — chez la j u m e n t et chez l'étalon, à sa conservation pendant le transport dans un milieu approprié, à son ensemencement dans plusieurs milieux, aux conditions particulières de son incubation et à son identification. GRIPPE ÉQUINE L ' O I E a eu plusieurs fois l'occasion d'étudier les maladies respiratoires du cheval, mais la grippe n ' é t a n t pas j u s q u ' e n 1983 sur la liste des maladies visées par le Code, aucune disposition particulière n'était prévue à son égard. Cependant, lors de la Conférence sur le thème Les grippes humaines et animales organisée à l'École d'Alfort en 1979, étaient indiquées les possibilités pour l ' O I E de participer aux actions envisagées pour la protection du cheval. La démonstration semblait en effet significative du succès de la vaccination du cheval, en particulier dans la région parisienne. C'est la Société d'Encouragement pour l'amélioration des races de chevaux en France qui la première paraît avoir entrepris d'exiger la vaccination antigrippale pour l'entrée sur les hippodromes et les terrains d'entraînement des chevaux de pur sang. La pratique de la vaccination s'est petit à petit étendue chez les pur sang de divers pays et le problème s'est alors posé de la surveillance du virus dans la grippe équine. On sait que les virus grippaux peuvent évoluer par "glissement" ou "fracture" et remettre en cause l'immunité acquise par une atteinte antérieure ou par une vaccination. — 185 — Les experts de l ' O I E pour les maladies du cheval ont pu, dans ces conditions, proposer au Comité international de l'Organisation, de mettre en place un dispositif de surveillance de la grippe à la double fin : — de coopérer avec l ' O M S à la connaissance des rapports entretenus par les virus équins avec les autres virus des différentes espèces animales et avec les virus humains; — de procéder à l'examen des virus isolés dans les diverses régions du m o n d e chez les équidés, de façon à pouvoir, dans les meilleurs délais, étudier l'opportunité de la préparation d ' u n nouveau vaccin. Ce p r o g r a m m e a fait l'objet de diverses consultations et le Comité de l'Office a donné par sa Résolution n° V en mai 1983, lors de sa Session Générale annuelle, son agrément à la création d ' u n Laboratoire de référence de la grippe équine de l'OIE à l'Université Vétérinaire de Munich (Professeur P . Bachmann). Le regretté Professeur P . A . Bachmann avait transmis au mois de mai à l ' O I E , à l'intention de la 5 3 Session Générale de son Comité, un " R a p p o r t pour 1984 sur l'état d'avancement du Laboratoire de référence de la grippe à M u n i c h " . Ce r a p port traite des sujets suivants : e 1. Recherches comparées sur la surveillance des souches de virus — Typage de souches envoyées de Suède et de France. — Préparation d'anticorps m o n o c l o n a u x . — Constitution d'une b a n q u e de souches. 2. Surveillance épidémiologique — Mise en évidence du sous-type H N sur des sérums couplés envoyés de France et de la République Fédérale d'Allemagne. 3 8 — Recherche négative sur des sérums reçus de Turquie. 3. Préparation d'antigènes pour le diagnostic A partir des deux souches de référence A / e q u i / P r a g u e 1/56 et A / e q u i / M i a m i / 63, des antigènes de référence ont été préparés et distribués aux laboratoires en vue du diagnostic sérologique. 4. Standardisation des techniques de diagnostic Des études aux fins d'établir un protocole standard pour la détection des anticorps de la grippe équine par inhibition de l'hémagglutination (IHA) sont réalisées en collaboration avec l'Unité de virologie équine du " A n i m a l Health T r u s t " à Newmarket, Grande-Bretagne (Dr. Mumford) et l'Institut d'Hygiène et d'Epidémiologie de Prague (Dr. T u m o v a ) . Il sera ainsi possible de comparer les résultats de la surveillance épidémiologique et de la vaccination. En 1983, le Comité a décidé l'inclusion dans le Code d'un article conseillant la vaccination des équidés qui doivent se déplacer d'un pays à l'autre. Cependant, pour tenir compte de l'absence de vaccination dans les pays qui n ' o n t pas connu la grippe équine, il est conseillé de vacciner les animaux à l'arrivée dans le pays importateur. Différents textes concernant la surveillance de la grippe sont en préparation : technique de prélèvement du virus et mode d'envoi au laboratoire notamment. — 186 — Le calendrier des vaccinations a fait l'objet de nombreuses discussions dans les milieux hippiques. Il s'agit de tenir compte, d'une part, des moments les plus favorables à la primovaccination, du délai à observer pour le premier rappel et les rappels consécutifs. D ' u n autre côté, les entraîneurs souhaitent que ces interventions successives aient lieu de façon à s'intégrer, sans les gêner, aux diverses phases qui amènent le cheval j u s q u ' à l ' h i p p o d r o m e . Les études expérimentales faites sur le cheval neuf sont restées trop limitées pour permettre des conclusions définitives. En tout état de cause, le contrôle périodique de l'immunité devrait, dans le cadre de la pratique de la vaccination, permettre de faire des observations utiles à une échelle statistique significative. A cette fin, il est nécessaire d'obtenir des milieux hippiques une coopération active, pour procéder, selon les instructions que donnera le Laboratoire de référence, au prélèvement des souches du virus grippal et à la récolte de sérums à examiner. CONCLUSIONS La prospérité de l'élevage du cheval, en particulier de course et de sport, est conditionnée par la facilité des échanges et la sauvegarde de l'état sanitaire des anim a u x . Ces deux conditions, en apparence opposées, ne peuvent se concilier que par une collaboration étroite des Services vétérinaires officiels et des Autorités hippiques. Les risques sanitaires sont particulièrement importants pour les chevaux de course et de sport, en contact dans leur propre pays, comme dans les pays où ils se rendent, avec de nombreux congénères qu'ils rencontrent sur les terrains de concours, les hippodromes ou dans les haras. Ces risques ne peuvent être évités ou tout au moins minimisés que par une information sanitaire immédiate et une action rapide et concertée. Rapidité et fiabilité de l'information, efficacité de l'action dépendent du dispositif mis en place pour assurer une véritable coopération entre Autorités hippiques et Services vétérinaires. L'exemple de cette coopération au niveau mondial est donné par les relations établies entre l'Office International des Epizooties et les Autorités hippiques internationales : Fédération Équestre Internationale, Conférence internationale des Autorités hippiques, Association mondiale du trot. Il convient de rappeler ici certaines des conférences internationales patronnées par les Autorités hippiques, le plus souvent avec la participation de l ' O I E , et qui ont contribué à l'étude des maladies infectieuses du cheval : e r e • l Conférence internationale tenue à Stresa (Italie) du 11 au 13 juillet 1966 sous le double parrainage de l'Union nationale pour l'amélioration des races chevalines (Rome) et de la Fondation Grayson (Lexington, USA). e • 2 Conférence internationale organisée par la Société d'Encouragement et l'OIE à Paris du 14 au 18 juin 1969. e • 3 Conférence internationale organisée par la F o n d a t i o n Grayson, la Société d'Encouragement et l ' O I E à Paris du 17 au 21 juillet 1972. e • 4 Conférence internationale organisée par la Fondation Grayson et la Société d'Encouragement à Lyon (France) en septembre 1976. — 187 — • La Conférence internationale de coopération des Services vétérinaires ministériels et des Autorités hippiques avec un accent particulier sur les échanges dans l'espace méditerranéen, tenue à R o m e les 26 et 27 février 1981, au siège de l ' U N I R E , mérite également d'être signalée. Cette Conférence examina un projet d'accord concernant la réglementation zoosanitaire en matière de libre circulation des chevaux de compétition entre les pays méditerranéens. P o u r la réalisation de cet accord, la Conférence r e c o m m a n d a en particulier que les Services vétérinaires disposent d ' u n système de contrôle efficace p o u r les maladies du cheval et fournissent régulièrement et en temps voulu les informations nécessaires sur ces maladies. Elle confirma également la nécessité déjà soulignée à l'occasion des deux Conférences précédentes d ' u n e collaboration permanente entre Vétérinaires officiels et Vétérinaires des Autorités hippiques. Ce bref rappel des actions conduites par l'OIE à l'égard de certaines maladies du cheval conduit à souhaiter u n élargissement de la recherche de l'information sanitaire à tous les terrains où on élève le cheval et où on l'utilise, qu'il s'agisse de chevaux d'élite ou de chevaux communs et, à cette fin, la coopération de toutes les Associations concernées ( C I A H — Association des Trotteurs — Fédération Equestre Internationale). L ' O I E apparaît en effet, à l'heure actuelle, compte tenu de son expérience et de sa finalité, l'organisation la mieux préparée à coordonner toutes initiatives visant l'information sur les maladies du cheval. * * * BIBLIOGRAPHIE 1. OIE (1986). — Code Zoo-sanitaire International (nouvelle édition, sous presse).