Le processus de consultations mené, par le Système des Nations Unies en Algérie, de janvier à mai 2013 a
concerné une diversité de parties prenantes à savoir des représentants de la Société Civile (Jeunes, femmes,
militants des droits humains, des personnes handicapés et/malades), des représentants du secteur économique
privé et d’organisations patronales, des chercheurs et des universitaires …en recourant à divers moyens de
consultations tels les enquêtes terrain, le sondage en ligne, les focus groups..
L’analyse des contributions des participants sur la perception du bien vivre en Algérie et leurs aspirations au-delà
de 2015 ont permis de faire ressortir 7 priorités et trois groupes cibles.
Il s’agit en termes de priorité de l’emploi, le logement, la bonne gouvernance et l’état de droit, la paix et la sécurité,
l’éducation, la santé et l’accès aux soins ainsi que la cohésion sociale.
Cette contribution constitue un apport indéniable à l’enrichissement de la plateforme au niveau international, qui
est lie étroitement au concept et mesure du Développent humain. Tout comme en 2000, la définition des priorités
ne peut faire l’économie d’un débat sur les indicateurs et les outils d’évaluation des progrès réalisés.
Pour rappel, en 2000, l’Assemblée Générale des Nations Unies a adopté la déclaration du millénaire et défini 8
OMD qui ont été assortis de 21 cibles et 60 indicateurs. Ils couvrent toutes les dimensions de la pauvreté : le
revenu, l’emploi et la sécurité alimentaire, l’éducation, l’égalité des sexes, la santé, l’environnement, le commerce
et l’aide au développement. La date butoir pour atteindre les OMD a été fixée à 2015 (à l’exception de la cible
concernant la réduction du nombre de personnes vivant dans les bidonvilles, fixée à 2020). Pendant ces 14 années
les pays on fait des efforts pour améliorer le bien-être de leurs populations et par conséquence ont amélioré leur
classement dans l’échelle de Développent humain.
Le suivi des avancées donne régulièrement un classement des pays par rapport aux efforts consentis et aux
résultats obtenus en matière de développement, et de son impact sur les personnes ainsi que la réduction des
inégalités et des disparités tant au niveau des franges de la société qu’au niveau des régions territoriales, dans un
même pays.
Ce classement a le mérite notamment de susciter le débat sur le calcul des indices sur la base des données
nationales en tentant d’apporter des réponses aux écarts constatés par rapport à rapport mondial.
A ce titre, j’aimerais souligner que le Rapport National sur le Développement Humain (RNDH) élaboré par le CNES
est un outil d’évaluation des politiques publiques et par conséquent un instrument de référence pour mesurer
l’efficience des efforts consentis par le Gouvernement algérien dans l’atteinte du bien-être de la population.
Une question clé est celle du développement humain dans une approche par les territoires pour mesurer les
inégalités de développement reconnues comme un des défis auxquels l’Algérie doit s’atteler.
La territorialisation des indices de Développement Humain démontre un effort méritoire dans l'exercice mené, et
constitue un premier pas que l’on se devra d’encourager à plusieurs niveaux.
Aussi, la tenue de ce symposium au regard des objectifs assignés, et en ce moment précis, est plus que louable.
Il constitue une opportunité pour nous tous pour nous interroger et débattre sur des questions très pertinentes à
savoir, les défis et enjeux des nouveaux objectifs de l’agenda post 2015, comment seront définis les nouveaux
indicateurs et quel lien avec les indices de développement humain, le rapprochement entre les données nationales
et celles internationales, les méthodologies de calcul de ces indices, la désagrégation de ces mêmes indices au
niveau territoire pour un meilleur ciblage du développement local. L’agenda de ce Symposium est un champ ouvert
aux limites de notre imagination de concevoir un futur durable et équitable pour les futures générations.