Beauté et Esthétique dans la Rome antique, Maÿllis 4èmeC et Lucie

Portait d'une jeune femme,
Pompéi, Ier siècle ap.J.-C.
Beauté
et Esthétique
dans la Rome
antique
Lorsque l’on s’intéresse à l’histoire antique et à l’époque romaine, on pense peu à la
femme. Pourtant, la population féminine représentait la moitié des habitants de
l’Empire romain, mais nous ne savons que peu de choses à leur sujet.
Dès la fin de la République, le Romain fait très attention à son apparence. Il
aura un corps lavé, habillé, bien nourri, aux cheveux et à la barbe entretenus. Le
mot désignant les soins du corps est « cultus » et signifie aussi la culture. Au
contraire, celui qui ne prend pas soin de lui (inculte, sale, répugnant) est appelé
« sordidus ». Soigner son apparence est un devoir envers soi-même et aussi envers
autrui.
La toilette
A la campagne, la règle était de se laver chaque jour les parties salies au
travail. Le reste du corps était lavé une fois par semaine ou une fois tous les neuf
jours, ce qui correspondait aux jours de marché.
A la maison, la toilette se limite seulement à laver les parties intimes de la
femme et des jeunes enfants.
A la ville, seuls les riches disposaient d’un bain privé. Les pauvres, eux, allaient
aux Thermes (bâtiment où se trouvaient les bains publics).
A la suite d’un scandale, un décret impérial imposa des heures différentes pour les
femmes et les hommes (les femmes y allaient le matin et les hommes l’après-midi).
Ce décret s’appliquait à tout le monde, sauf dans certains cas, comme à Pompéi
les bains hommes-femmes étaient dans le même bâtiment mais dans des parties
différentes ; les hommes avaient leur local à gauche du bâtiment et les femmes à
droite. Ils étaient donc séparés.
Les femmes les plus riches prenaient un bain de lait (amande douce pour Cléopâtre
et d’ânesse pour Poppée, seconde épouse de l'empereur Néron). Le lait d’ânesse
était réputé pour atténuer les rides, tout comme la vigne blanche pilée ou la fiente
de pigeon délayée dans du vinaigre ou encore du suc huileux tiré de la toison de
brebis.
Reconstitution des thermes privés de la villa de Borg
Les produits utilisés pour se laver
Ne connaissant pas le savon, les Romains utilisaient une éponge ainsi que des
substances dégraissantes. Pour retirer les impuretés, ils utilisaient un strigile (un
racloir), de l' écume de salpêtre, du sapo (pâte moussante à base de graisse de
chèvre et de cendres de hêtre), du « lomentum » base de farine de fèves et de
coquilles d’escargots pillées) et le « pumex » (pierre ponce).
Strigiles romains en bronze
Tous ces détergents étaient très abrasifs, et après chaque lavage, il était nécessaire
d’appliquer une pommade ou une lotion hydratante d’huile parfumée destinée à
redonner douceur et élasticité à la peau du corps.
Les lotions étaient concoctées avec l’écume des boissons à base de céréales ou
avec la lanoline extraite de la laine des moutons, mais celles-ci doivent
impérativement être parfumées car elles étaient très malodorantes
Les Romains utilisaient également des pierres d’alun comme déodorant.
Beaucoup de produits présentés comme hydratants provoquaient des sions plus
ou moins graves. Les produits les moins nocifs restaient les onguents à base
d’huile.
Le maquillage
Le mot latin désignant le maquillage est « rutrum ».
Le maquillage des Romaines était souvent très marqué. Elles se maquillaient les
joues, le teint ainsi que les yeux. Le maquillage était fait à partir soit de végétaux
soit d’ingrédients organiques.
Les yeux
Le mot latin désignant les yeux est « oculus ».
Les Romains trouvaient une femme attirante avec de gros yeux et des cils épais,
fournis, surmontés de sourcils presque rejoints. Les Romaines savaient intensifier
leur regard et dessinaient leurs sourcils.
Elles ajoutaient un trait noir sous leurs yeux pour les rendre plus grands et
noircissaient leurs sourcils.
Le teint
Le principal critère de la beauté romaine était la blancheur de la peau, par
opposition aux esclaves et aux femmes travaillant dehors, qui elles, n’avaient que
très peu de maquillage et le teint hâlé. Le teint blanc était une marque de richesse
(l’aristocratie), cela permettait de distinguer les esclaves des autres femmes.
Toutefois, la roseur des joues était signe de bonne santé.
Elles accentuaient la blancheur de leur teint avec de la craie ou du blanc de céruse.
Cependant, ce matériau issu du plomb n’était pas sans danger pour la santé.
Galien, un célèbre médecin, en dénonçait la nocivité. Aussi, dès le second siècle
après J-C, on utilisera plutôt le khôl ou la suie et on rougira les joues avec de
l’orcanète ou de la mûre écrasée. Les tempes, elles, étaient bleutées grâce à des
crèmes colorées.
Pour les grandes occasions, on aspergeait le visage de paillettes tirées de cristaux
broyés d’hématite.
Les fards
Le mot latin désignant les fards est « umbra, ae ».
Toutes sortes de colorants étaient utilisés pour fabriquer des fards. On les
mélangeait dans de petits récipients. La substance de base était issue du suint de la
laine, l’oepysum, puis il fallait le colorer.
On obtenait le rouge à partir de l’ocre d’une espèce de lichen (fucus) ou encore de
mollusques, le bleu était obtenu avec de l’azurite et du carbonate de cuivre et le vert
était tiré de la malachite. On collait sur le visage de petites rondelles d’étoffe pour
cacher les petites imperfections disgracieuses ou au contraire en réhausser l’éclat.
On les nommait les « plena lunata ».
Les dames disposaient d’une palette de fards. Les onguents (pommades) liquides
se conservaient dans de petites fioles de fine céramique souvent richement ornées,
ou dans de petits flacons de verre de forme allongée (albastre) et de forme
sphérique (aryballe). Des boîtes rondes contenaient le maquillage plus épais que
l’on prélevait au pinceau. Chaque femme mettait son nécessaire à maquillage dans
un coffret appelé « alabastrothèque ».
Les lèvres et les ongles
Les mots latins désignant les lèvres et les ongles sont « labia» et « unguis »
Malheureusement, rien ne nous permet d’affirmer que les femmes de la Rome
antique avaient des lèvres colorées et des ongles décorés.
La bouche et les dents
Pour la bouche et les dents, ils utilisaient une poudre à base de soude, appelée «
dentifricium ». D’autres utilisaient de l’urine ou encore de la poudre de pierre ponce.
Il existait aussi des pastilles de myrte ou de lentisque pétries dans du vieux vin pour
rafraîchir l’haleine. Pour enlever les résidus de nourriture, ils utilisaient soit une
plume soit un « dentiscalpium » en métal, une sorte de cure-dents fini par un
crochet en os, en bois ou en métal. Il était déjà utilisé chez les Grecs. Certains
exemplaires réunissaient un cure-dent d’un côté et de l’autre un cure-oreille.
Les masques de beauté
Les masque de beauté, eux, étaient composés de farine de froment et de lait
d’ânesse, ou de colle d’esturgeon cuite mélangée à du souffre, de l’orcanète, de
l’écume d’argent et de l’eau, ou encore, de la mie de pain, de la pommade et des
œufs. Ces masques de beauté ne devaient pas rester posés plus de quelques
heures sinon ils pouvaient causer des irritations ainsi que des rougeurs. En cas
d’irritations, un mélange de gomme d’encens, de myrrhe et de nitre, délayé dans du
miel et assaisonné de fenouil et de roses sèches pouvait en venir à bout. Les taches
de rousseur devaient également être atténuées avec du jus de concombre, de la
bouse de veau pétrie à la main avec de la gomme et de l’huile.
L’épilation
Les femmes s’épilaient les jambes ainsi que les aisselles avec une crème d’épilation
à base de colophane dissoute dans de l’huile et parfois mélangée à de la résine, de
la cire et une substance caustique. Certaines préféraient la cire à base desine de
pin. Ou, plus simplement, les femmes pouvaient utiliser une pince à épiler en bronze
(dont la taille variait de 5 à 11 cm) et dont la forme ressemblait beaucoup à notre
pince actuelle. Les hommes, eux, s’épilaient aussi bien le visage que le corps.
Après de longues heures de toilette, la femme peut se maquiller et s’habiller. Mais
une femme romaine ne doit jamais se laisser voir pendant sa toilette, surtout par
son amant.
Accessoires de maquillage
Pour se maquiller, les Romaines utilisaient des spatules, des cuillères, des
coupelles, des os, de l’ivoire, du verre ou encore du métal.
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