Maladies de la faune sauvage/mars 1993 1
61 SG/16
Original: anglais
Mars 1993
RAPPORT DE LA REUNION
DU GROUPE AD HOC DE L'OIE SUR LES MALADIES DES ANIMAUX SAUVAGES
Paris, 1 - 4 mars 1993
_____
attention: remplacer faune sauvage par "animaux sauvages"
La première réunion du Groupe s'est tenue du 1er au 4 mars 1993, au siège de l'OIE.
Le Dr J. Blancou, Directeur général de l'OIE, a ouvert la séance en souhaitant la bienvenue aux participants (dont la
liste figure dans l'Annexe I). Le Dr M.H. Woodford a été élu président de séance et les docteurs R. Bengis et M. Artois
ont été nommés rapporteurs. Les participants ont approuvé l'ordre du jour (Annexe II).
L'objectif principal du Groupe ad hoc est d'identifier les maladies importantes des animaux sauvages dans les Pays
Membres et celles dont la déclaration à l'OIE devrait être envisagée. A cet effet, l'OIE avait adressé à 125 Pays
Membres un questionnaire (Annexes III, IV et V) destiné à recueillir la liste des maladies de la faune sauvage qui ont
des répercussions notables sur le bétail domestique, les volailles ou l'homme dans les différents pays ou régions, ainsi
que la liste des maladies affectant exclusivement ou essentiellement les populations d'animaux sauvages. Il était
également demandé, dans ce questionnaire, de citer les affections des animaux domestiques ou des volailles ainsi que
les maladies humaines qui ont, ou pourraient avoir, des répercussions importantes sur les populations d'animaux
sauvages dans les pays concernés.
1. Analyse des réponses
Quarante-huit des 125 Pays Membres interrogés (38,4%) ont répondu. Les taux de réponse obtenus dans les
différentes régions géographiques, découpées arbitrairement, ont été les suivants :
Europe occidentale 14/18 78%
Amérique du Nord et du Sud 5/16 31%
Afrique subsaharienne 8/35 23%
Australie/Nouvelle-Zélande et îles du Pacifique 3/4 75%
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Europe de l'Est et Asie 11/35 31%
Afrique du Nord et Moyen-Orient 7/17 41%
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Le dépouillement des réponses a donné les résultats décrits ci-après :
1.1. Récapitulation des maladies*
a) Parmi les maladies considérées comme importantes pour la faune sauvage, 10 appartiennent à la liste
A de l'OIE : peste équine, peste porcine africaine, fièvre catarrhale du mouton, fièvre aphteuse, peste
porcine classique, peste des petits ruminants, peste bovine, fièvre de la Vallée du Rift, peste aviaire,
maladie de Newcastle.
b) Parmi les autres maladies importantes pour la faune sauvage, 21 figurent sur la liste B de l'OIE :
fièvre charbonneuse, maladie d'Aujeszky, tuberculose bovine, brucellose, cowdriose (heartwater),
échinococcose, méningo-encéphalomlite enzootique des équidés, leishmaniose, coryza gangreneux,
rage, myiase (Cochliomyia hominivorax), theilériose, trichinellose, trypanosomose, tuberculose aviaire,
entérite virale du canard (peste du canard), choléra aviaire, psittacose (ornithose), myxomatose,
tularémie et maladie hémorragique virale du lapin.
c) Une liste préliminaire comportant 30 autres maladies ne figurant pas dans les listes A ou B a été
dressée d'après les réponses. Celles-ci sont considérées comme importantes car des animaux sauvages
sont impliqués dans leur épidémiologie en tant que victimes, porteurs ou vecteurs reconnus ou
potentiels. Il paraît justifié d'en envisager la déclaration obligatoire et l'inclusion dans une "liste
d'attente des maladies spécifiques de la faune sauvage". Il s'agit des affections suivantes :
Mammifères : Helminthose à Baylisascaris spp., besnoïtiose, maladie de Carré, ecthyma contagieux,
crassicaudose, élaeophorose, maladie hémorragique épizootique, rouget, syndrome du lièvre commun,
panleucopénie féline, leucémie féline, fasciolose des cervidés, maladie de Lyme, gale, gale psoroptique,
helminthose méningée du cerf de Virginie, helminthose méningée des cervidés européens, myiase
oculo-vasculaire (gedoelstiose), maladie de Carré des phocidés, calicivirose des mammifères marins,
peste (sylvatique), salmonellose, toxoplasmose et maladie de Tyzzer.
Oiseaux : variole aviaire, paludisme aviaire, filariose des cygnes, histomonose, hépatite à inclusions
cellulaires et trichomonose.
Les réponses au questionnaire ont également fait état d'autres problèmes sanitaires et parasitaires que le
Groupe ad hoc a considéré comme moins prioritaires. Il s'agit en effet de problèmes non spécifiques tels que
la présence d'"ectoparasites" ou de cas où le Groupe n'est pas convaincu de l'implication de la faune sauvage
dans le processus épidémique ou encore de maladies considérées comme présentes dans toutes les régions du
monde et/ou revêtant une importance mineure. Par ailleurs, dans certains cas, les méthodes de diagnostic ne
sont pas standardisées. Des informations complémentaires sont nécessaires avant que le Groupe ad hoc
puisse recommander la déclaration de ces maladies.
1.2. Ordre d'importance des maladies citées
a) L'Annexe III récapitule les réponses données, pour les maladies des listes A et B par les Pays Membres
des différentes régions découpées arbitrairement, à la question suivante : "Quelles sont les maladies
infectieuses ou parasitaires qui touchent les différentes espèces d'animaux sauvages en liberté (ou en
captivité) dans votre pays/région et qui sont reconnues comme ayant des répercussions importantes sur
le bétail domestique, les volailles ou l'homme?" (Question 1a).
Parmi les maladies de la liste A de l'OIE, il apparaît clairement que les Pays Membres attachent une
grande importance à la maladie de Newcastle. Dans les pays touchés par la peste porcine africaine et la
fièvre aphteuse, ces affections sont également considérées comme significatives.
Entre autres maladies importantes de la liste B, différents pays ont cité la rage, l'échinococcose, la
tuberculose, la brucellose et la psittacose.
* Dans le paragraphe 1.1. les noms des maladies sont indiqués dans l'ordre alphabétique du texte original (anglais).
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b) L'Annexe IV contient un tableau récapitulatif des réponses apportées à la question suivante : "Quelles
sont les maladies infectieuses ou parasitaires qui touchent les différentes espèces d'animaux sauvages
en liberté (ou en captivité) dans votre pays/région et qui sont reconnues comme ayant des
répercussions importantes uniquement ou principalement sur les populations d'animaux sauvages?"
(Question 1b).
Parmi les maladies de la liste A, la maladie de Newcastle est aussi largement prédominante, suivie de la
fièvre aphteuse.
Pour les maladies de la liste B, la rage, puis la fièvre charbonneuse, la tuberculose, la brucellose et la
myxomatose sont les plus fréquemment citées.
c) Le questionnaire comportait également la question suivante : "Quelles sont les maladies infectieuses ou
parasitaires qui touchent les animaux domestiques, les volailles ou l'homme dans votre pays/région et
qui ont (ou pourraient avoir) des répercussions importantes sur les populations d'animaux sauvages?"
(Question 2). Un tableau récapitulatif des réponses figure à l'Annexe V.
En ce qui concerne les maladies de la liste A, la maladie de Newcastle est aussi la plus fréquemment
mentionnée, suivie de la fièvre aphteuse, de la peste bovine et de la peste porcine classique.
Parmi les maladies de la liste B, les réponses les plus fréquentes ont porté sur la tuberculose bovine,
suivie de la brucellose et de la fièvre charbonneuse. La rage des animaux domestiques est fréquemment
considérée comme un risque pour les populations d'animaux sauvages.
d) En ce qui concerne les nombreuses maladies proposées pour figurer sur une "Liste d'attente des
maladies de la faune sauvage" (affections ne figurant pas dans les listes A et B) ainsi que les diverses
autres affections énumérées, la description de l'agent étiologique et des hôtes impliqués a varié
considérablement selon les régions. C'est pourquoi ces données n'ont pas été présentées sous forme de
tableaux. Les maladies les plus souvent mentionnées, par ordre de fréquence décroissante, ont été les
suivantes :
Question 1a : Salmonellose, leptospirose, toxoplasmose, maladie de Lyme et différentes
poxviroses.
Question 1b : Gale, coccidiose, nématodoses pulmonaires, pasteurellose, toxoplasmose, maladie
de Carré chez le chien, leptospirose, syndrome du lièvre brun européen.
Question 2 : Maladie de Carré chez le chien, leptospirose, fasciolose, diarrhée virale bovine,
parvovirose canine.
2. Vue d'ensemble des maladies de la faune sauvage
Le Groupe a estimé intéressant et/ou utile pour les Pays Membres de faire le point sur les connaissances relatives
aux rapports entre la faune sauvage et les différentes maladies. L'Annexe VI comporte une brève description de
toutes les maladies des listes A et B, ainsi qu'une proposition de liste provisoire des maladies considérées comme
importantes pour la faune sauvage, le bétail domestique, les volailles ou l'homme, soit localement soit dans des
régions plus étendues. Les genres et les espèces des animaux sauvages concernés sont précisés dans l'Annexe VII.
3. Déclaration des maladies de la faune sauvage
Pour ce qui concerne la déclaration à l'OIE des affections et des parasites de la faune sauvage, le Groupe ad hoc
recommande vivement que soit déclarée toute observation, dans la faune sauvage, de l'une des maladies des listes
A ou B de l'OIE, qu'il s'agisse d'oiseaux ou de mammifères terrestres ou aquatiques. Le Groupe a demandé à la
Commission du Code zoo-sanitaire international d'inclure les mammifères marins dans les définitions d'animaux
figurant dans le Code. Les déclarations à l'OIE des épisodes touchant la faune sauvage doivent préciser le genre et
l'espèce concernés et, si possible, comporter un rapport épizootiologique détaillé. Le Groupe ad hoc recommande
également que les 30 maladies supplémentaires, considérées comme importantes mais non incluses dans les listes
A et B, soient examinées en vue d'une inscription sur une liste provisoire de maladies à déclarer à l'OIE.
Maladies de la faune sauvage/mars 1993 5
En attendant, ces maladies pourraient être signalées annuellement sur une base volontaire, comme les maladies du
bétail de la liste B, conformément à l'Article 1.2.0.3. Section 1d du Code zoo-sanitaire international.
Le Groupe ad hoc recommande aussi que toute maladie de la faune sauvage incluse dans les listes A ou B ou sur
la liste provisoire soit déclarée :
a) par le Délégué du Pays Membre auprès de l'OIE aux organismes chargés de la conservation de la faune
sauvage dans le pays concerné;
b) par le Bureau central de l'OIE aux organisations internationales intéressées par la faune sauvage.
Les Délégués des Pays Membres auprès de l'OIE pourraient aussi encourager les organismes nationaux chargés de
l'étude et de la conservation de la faune sauvage à les informer de toute observation ou suspicion de maladies des
animaux sauvages.
4. Répercussions sanitaires des déplacements de la faune sauvage
a) Différents risques de maladies sont liés au transfert et à la commercialisation des animaux sauvages. Le
risque le plus évident est l'introduction directe d'une nouvelle maladie touchant des animaux sauvages ou
domestiques, à la suite d'un transfert d'animaux. Ce phénomène s'est souvent produit et a conduit à
l'émergence de maladies telles que la tuberculose bovine, la rage et l'échinococcose dans des zones
précédemment indemnes. L'introduction d'une espèce sauvage facilitant la transmission d'une affection
préexistante est un autre type de risque. Un bon exemple en est l'introduction du phalanger renard
(Trichosurus vulpecula) en Nouvelle-Zélande, car cette espèce est devenue un réservoir de bacilles de la
tuberculose bovine. Le déplacement et la multiplication ultérieure d'une espèce sauvage peut aussi conduire à
une densité artificiellement élevée qui facilite la transmission des maladies endémiques, ce qui constitue un
troisième type de risque. Lorsque des espèces ou des individus immunologiquement "naïfs" sont introduits
dans des régions endémiques ou dans des environnements gravement pollués ou écologiquement inadaptés,
d'autres problèmes peuvent aussi s'ensuivre.
Un transfert d'animaux sauvages ne porte jamais sur une seule espèce. Les animaux vivants sont des
"collectifs biologiques" composés de l'animal hôte et des micro-organismes qu'il transporte, c'est-à-dire des
virus, des bactéries, des champignons, des protozoaires, des helminthes et des arthropodes. Souvent, ces
micro-organismes ne sont pas pathogènes pour l'hôte car une adaptation mutuelle est intervenue au cours du
temps. Malheureusement, l'introduction d'une espèce sauvage exotique porteuse d'agents pathogènes, eux-
mêmes exotiques, peut poser un problème aigu pour les espèces sauvages indigènes. L'extermination de
certains oiseaux sauvages à Hawaii par suite de l'introduction du paludisme aviaire en est un bon exemple.
Pour éviter les problèmes sanitaires liés au transport et au commerce de la faune sauvage, une évaluation
approfondie et prudente constitue un préalable indispensable à l'introduction envisagée. Par définition, des
animaux sauvages introduits dans une région sont pratiquement impossibles à recapturer une fois qu'ils ont
été libérés ou se sont échappés vers d'autres zones. Il faut donc garder à l'esprit qu'aucun retour en arrière
n'est possible si des animaux sauvages infectés ou malades ont été libérés ou se sont échappés.
b) Le Groupe a discuté de l'historique de plusieurs maladies importantes qui se sont propagées par suite de
transferts d'animaux sauvages. Il a également considéré les aspects internationaux liés à certaines maladies
mentionnées dans le Code zoo-sanitaire international de l'OIE et a formulé les recommandations qui suivent
sur les transferts nationaux et internationaux d'espèces sauvages :
L'évaluation des risques sanitaires liés à un transfert de faune sauvage doit commencer par des recherches
exhaustives bibliographiques sur les maladies et les parasites intéressant les espèces impliquées.
Parallèlement, des experts spécialistes des maladies de la faune sauvage doivent être consultés afin que les
maladies importantes puissent être identifiées conjointement par les autorités sanitaires chargées de l'élevage
et de la faune sauvage, dans le pays ou la région de destination. La seconde étape devrait consister à effectuer
un bilan sanitaire des animaux sauvages ou captifs dans la population d'origine. Bien que cela ne soit pas
toujours possible, il est souhaitable de réaliser une étude complète, avec autopsie, et d'effectuer des
prélèvements chez des animaux de l'habitat d'origine. En cas d'impossibilité, il peut être nécessaire de
substituer aux résultats de cette étude ceux d'une surveillance à long terme. Dans certains cas, il peut être
indispensable de transmettre expérimentalement à des espèces indigènes les maladies des espèces introduites,
afin d'évaluer les problèmes potentiels.
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