En avril 2009, des cas de maladie
humaine provoqués par une
nouvelle souche du virus
pandémique de l’influenza
A/H1N1 ont été signalés au
Mexique et aux États-Unis
d’Amérique. Très rapidement
et dans un contexte
de niveau élevé de surveillance à
l’échelle mondiale, d’autres cas d’infection humaine par ce
virus ont été signalés dans tous les
continents, ce qui a amené l’Organisation
mondiale de la santé (OMS) à déclarer
une pandémie mondiale de grippe.
Alors que l’influenza pandémique
se répand dans le monde entier au sein
de la population humaine, il n’existe à ce
jour aucune preuve que les animaux
jouent un rôle quelconque dans la
propagation de ce virus. Celui-ci contient
certaines séquences génétiques qui ont
été identifiées comme issues de virus de
l’influenza porcine, quoique dans une configuration un peu
différente. À l’heure actuelle, on ne dispose pas
d’informations quant à l’origine spécifique de ce virus
pandémique, qui continue de se propager d’une personne à
l’autre, à la manière d’un virus classique de la grippe
humaine. Jusqu’à présent, aucun lien n’a été établi entre un
animal et les premiers cas humains.
Au tout début de la crise, notre organisation a activement
fait valoir auprès de l’OMS et de la communauté
internationale que le terme de « grippe
porcine » n’était pas approprié pour
désigner cette nouvelle maladie. Cette
nomenclature incorrecte a incité de
nombreux pays, du moins au début, à
imposer des mesures d’embargo
commercial injustifiées sur l’importation de
porcs et de produits à base de porc. Il
convient de noter que le nom choisi pour désigner une
maladie est toujours lourd de conséquences, avec un très fort
impact sur le comportement des consommateurs à l’échelle
mondiale. À titre d’exemple, on se souvient sans peine qu’au
début de la « crise de la grippe aviaire » en 2004, la
consommation de produits issus de volailles a diminué
de près de 50 % dans certains pays, réduisant des milliers de
personnes au chômage et à de grandes difficultés économiques
et ce, sans aucun bénéfice pour la santé publique ou animale.
Dans le cas présent, la dénomination de « grippe porcine »
utilisée au début de la pandémie a poussé certains pays à
décider l’élimination de leurs populations porcines, sans
équipement approprié, et là encore sans
aucun bénéfice pour la santé animale ou
publique.
L’OIE est très attaché à contribuer
à réduire la pauvreté à l’échelle mondiale.
Un bouleversement injustifié des relations
commerciales, accompagné d’une forte
diminution de la consommation, affecte
également, dans le monde entier, les petits
exploitants et producteurs qui perdent leur
source de revenus. Plus d’un milliard de
personnes, réparties sur toute la planète,
dont la grande majorité correspond aux critères actuels de
pauvreté, sont engagées dans une activité économique faisant
intervenir des animaux. L’OIE est résolu à poursuivre son action
en faveur de la protection de leurs moyens d’existence,
et il était de notre devoir de promouvoir l’utilisation d’un nom
différent pour ce virus, en invoquant tous les arguments
scientifiques appropriés.
Depuis le début de la découverte du virus de l’influenza
A/H1N1 chez l’homme, l’OIE incite tous ses Membres à
intensifier la surveillance exercée sur les
infections éventuelles des porcs par le virus
de l’influenza, en particulier dans les cas
où il pourrait exister une relation entre
des maladies détectées chez le porc
et chez l’homme.
L’OIE a également communiqué sa
position relative à la sécurité des échanges
internationaux de porcs et de produits dérivés du porc dans le
contexte de cette pandémie.
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2009 • 3
éditorial
Le rôle de l’OIE dans l’influenza pandémique A/H1N1 2009
Il convient de noter
que le nom choisi pour
désigner une maladie
est toujours lourd de
conséquences, avec
un très fort impact
sur le comportement
des consommateurs à
l’échelle mondiale
Il n’existe à ce jour
aucune preuve que les
animaux jouent un rôle
quelconque dans la
propagation de ce virus