FRANC-MAÇONNERIE ET ASTROLOGIE
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La naissance, l’évolution et la chute des empires.
Les révolutions, les guerres.
En ce qui concerne les humains, elle se reliait étroitement
à la médecine, comme cela est encore le cas aujourd’hui en
Inde et au Tibet. Ainsi fut créé à Lhassa sous le règne du
XIIIe Dalaï-lama (1876-1933) le Men Tsi Khang, « le collège
de médecine et d’astrologie ». Après l’invasion chinoise et
l’exil a été fondé à Dharamsala en Inde un Tibetan Medical
Center qui comprend un institut astrologique.
Cette façon de concevoir l’astrologie traversa les siècles
jusque dans l’Occident chrétien.
Ainsi, Pierre d’Ailly (1350 – 1420), confesseur de
Charles VI et cardinal, « écrivit un ouvrage dans lequel il
expliquait comment les conjonctions des planètes concordaient
avec les révolutions, les chutes des empires et des religions3 ».
U L’état et les mouvements du ciel dans la tradition
Le monde sublunaire, celui où vivaient les hommes, était
considéré comme dépendant du système solaire, lui-même
dépendant d’un ensemble plus vaste, lequel s’intégrait à
l’univers qui subissait des cycles de création et de destruction
successifs, dont les durées se comptaient en milliards d’années4.
Ainsi l’antique science astrologique, s’intéressant à la
place de l’homme dans l’Univers et optant pour la pluralité
des mondes5, étudiait-elle :
3. Renée Simon, in préface au livre d’Henri de Boulainvilliers, Astrologie mondiale.
Histoire du mouvement de l’apogée du Soleil, Éditions du Nouvel Humanisme.
4. Ces grands cycles décrits par la mythologie indienne sont également présents
dans les mythes mésopotamiens et furent connus des Grecs.
5. Jean-Paul II, en déclarant : « L’Église n’exclut pas l’existence d’autres êtres
intelligents dans l’univers », ce qui revenait à afrmer la pluralité des mondes,
renouait avec la tradition chrétienne originale que l’Église avait rejetée au
moment de l’adoption de la réforme grégorienne, mais contre l’opinion de
nombreux clercs. Citons entre autres Étienne Tempier dans sa condamnation
des thèses averroïstes (1277).