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RÉSUMÉ
Les infections virales chroniques sont un problème de santé publique majeur. À elles seules les
infections par le VIH et le VHC représentent plus de 250 millions de personnes infectées à
travers le monde et continuent de se propager.
Une caractéristique commune de ces infections est, contrairement aux infections aigües, leur
tendance à provoquer une apparition tardive des anticorps neutralisants. Afin de comprendre si
cette modification affecte seulement la réponse antivirale ou bien agit à une échelle plus large,
ces travaux ont pour objectif de caractériser la réponse humorale montée contre le 4-hydroxy-
3-nitrophenyl dans le contexte d’une infection par le virus de la chorioméningite lymphocytaire
(LCMV), un modèle murin d’infection chronique bien connu.
Nous avons pu démontrer que l’infection par LCMV provoque une profonde perturbation de la
réponse humorale en général. Une plus grande quantité d’anticorps totaux est sécrétée alors
que la réponse spécifique est à l’opposé dramatiquement diminuée. Cet effet est dépendant
des lymphocytes T, apparait dès les premiers jours de l’infection et persiste durant environ 20
jours. Il s’accompagne aussi d’une forte augmentation des lymphocytes T auxiliaires folliculaires
(TFH) ainsi que de leurs fonctions de soutien à la survie des lymphocytes B.
En parallèle, nous avons pu démontrer que le blocage spécifique du récepteur majeur de
l’interféron de type I (IFN-I) sur les lymphocytes B permettait de retrouver des réponses en
anticorps spécifiques et totales similaires à celles obtenues chez les souris infectées par un virus
causant une infection aigüe ou non-infectées. Ce traitement a notamment permit d’accélérer
l’apparition des anticorps neutralisants, primordiaux pour éviter la propagation du virus dans
l’organisme infecté.
Ces résultats suggèrent qu’une modulation du nombre et de la fonction des TFH, ainsi que
l’activation des lymphocytes B par l’interféron de type I, pourraient être responsables de la
réponse humorale déréglée caractéristique des infections virales persistantes. Ils ouvrent de
nouvelles perspectives pour faciliter le développement de traitements et vaccins contre les
infections chroniques.