8-000-C-10
Classification
et
modes
de
transmission
des
virus
humains
H.
Agut, S.
Burrel,
D.
Boutolleau
Les
virus
sont
des
entités
biologiques
originales
définies
par
leur
structure
et
leur
mode
de
réplication
à
l’intérieur
des
cellules
hôtes.
Le
Comité
international
de
taxonomie
virale
(ICTV)
a
élaboré
une
classifica-
tion
universelle
des
virus,
fondée
sur
ces
propriétés
et
définissant
des
niveaux
taxonomiques
de
hiérarchie
décroissante
allant
de
l’ordre
à
l’espèce.
Cette
classification
inclut
actuellement
sept
ordres,
plus
de
100
familles,
plus
de
300
genres
et
plusieurs
milliers
d’espèces
de
virus
différents
infectant
les
animaux,
homme
inclus,
les
plantes
et
les
bactéries.
La
structure
et
la
stratégie
de
réplication
des
différents
virus
humains
permettent
de
comprendre
en
partie
leur
mode
de
transmission.
Les
sources
de
virus
sont
dans
ce
cas
les
êtres
humains
eux-mêmes
et
certains
animaux
infectés.
La
transmission
est
soit
horizontale,
d’un
sujet
infecté
à
un
sujet
non
infecté
par
propagation
de
particules
virales
ou
de
cellules
infectées,
soit
verticale,
des
parents
aux
enfants
par
le
biais
d’une
infection
préalable
des
cellules
germinales.
Les
virus
pénètrent
dans
l’organisme
par
diverses
voies,
en
infectant
les
muqueuses
digestives,
respiratoires,
génitales,
oculaires
et
en
franchissant
la
barrière
cutanée
à
travers
des
brèches
accidentelles,
ce
qui
per-
met
ainsi
leur
inoculation
directe
dans
le
milieu
intérieur.
La
barrière
d’espèce,
de
définition
imprécise,
limite
cette
transmission
mais
n’est
pas
une
protection
absolue
et
son
franchissement
peut
conduire
à
des
émergences
virales.
La
connaissance
des
voies
et
des
fréquences
de
transmission
est
importante
pour
définir
les
mesures
de
prévention.
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Mots-clés
:
Taxonomie
;
Structure
;
Réplication
;
Épidémiologie
;
Prévention
Plan
Introduction
1
Structure
et
réplication
des
virus
2
Structure
virale
2
Réplication
virale
intracellulaire
2
Réplication
dans
l’organisme
humain
3
Classification
des
virus
3
Systèmes
de
classification
virale
3
Taxonomie
et
nomenclature
des
virus
humains
5
Transmission
des
virus
6
Sources
des
virus
6
Mode
de
transmission
7
Prévention
de
la
transmission
9
Conclusion
9
Introduction
Dès
l’émergence
de
la
virologie
comme
discipline
autonome,
la
classification
des
virus,
c’est-à-dire
leur
regroupement
en
ensembles
partageant
des
propriétés
communes
et
portant
le
nom
générique
de
taxons,
est
apparue
indispensable
mais
nécessaire-
ment
distincte
de
celle
en
vigueur
dans
les
autres
domaines
de
la
biologie.
Cette
classification
s’est
fondée
initialement
sur
le
pouvoir
pathogène
des
virus,
leur
tropisme
pour
certains
organes
et
leurs
caractéristiques
épidémiologiques,
puis
sur
leurs
proprié-
tés
physicochimiques
et
moléculaires.
À
cette
classification,
on
a
associé
une
nomenclature
correspondant
aux
différents
niveaux
hiérarchiques
du
système
de
taxonomie
virale.
Ce
système
permet
d’appréhender
de
fac¸on
unique
un
virus
donné,
de
l’identifier
sans
ambiguïté
que
l’approche
soit
clinique,
épidémiologique
ou
moléculaire,
de
le
nommer
en
maintenant
l’homogénéité
des
connaissances
en
virologie,
et
d’intégrer
logiquement
dans
cette
classification
les
nouveaux
virus
au
fur
et
à
mesure
de
leur
découverte.
Si
elle
valide
et
impose
l’usage
de
la
nomencla-
ture
associée,
la
taxonomie
virale
n’est
pas
supposée
traduire
à
l’origine
l’existence
de
relations
phylogénétiques
entre
les
diffé-
rents
taxons,
car
l’origine
commune
des
virus
ne
peut
être
affirmée
dans
l’état
actuel
des
connaissances.
Le
mode
de
transmission
des
virus
est
un
aspect
essentiel
de
leur
épidémiologie.
Interviennent
entre
autres
dans
ce
pro-
cessus
la
nature
de
la
source
de
virus
et
de
la
porte
d’entrée
dans
l’organisme
humain,
le
caractère
direct
ou
indirect
de
la
transmission,
l’importance
de
la
charge
infectieuse
transmise.
On
distingue
également
les
virus
à
transmission
interhumaine
stricte
et
ceux
qui
infectent
aussi
d’autres
animaux.
Dans
ce
deuxième
cas,
l’existence
d’un
réservoir
animal
et
la
voie
par-
ticulière
de
transmission
à
l’homme,
qu’il
s’agisse
de
morsure,
piqûre
par
un
arthropode,
inhalation
ou
ingestion
de
déjections
EMC
-
Maladies
infectieuses 1
Volume
13
>
n2
>
mai
2016
http://dx.doi.org/10.1016/S1166-8598(16)73602-7
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8-000-C-10 Classification
et
modes
de
transmission
des
virus
humains
animales,
confèrent
des
caractères
épidémiologiques
spécifiques.
À
l’extrême,
le
franchissement
de
la
barrière
d’espèce
par
un
virus
ayant
jusque-là
épargné
les
êtres
humains
conduit
parfois
à
une
émergence
virale,
c’est-à-dire
l’installation
durable
d’une
forme
d’infection
humaine
par
ce
virus.
Dans
ce
phénomène,
inter-
viennent
aussi
fréquemment
des
changements
plus
ou
moins
brutaux
des
paramètres
environnementaux.
À
l’intérieur
d’une
famille
virale
définie
au
sens
taxonomique,
les
modes
de
transmission
sont
souvent
différents.
À
l’opposé,
des
virus
ayant
un
mode
de
transmission
identique
tels
les
arbo-
virus
peuvent
appartenir
à
des
familles
virales
différentes.
Tant
la
taxonomie
que
le
mode
de
transmission
sont
dépendants
des
propriétés
structurales
et
réplicatives
des
virus.
La
connaissance
de
ces
propriétés
est
donc
indispensable
pour
comprendre
à
la
fois
la
classification
et
l’épidémiologie
des
virus
humains.
Par
définition,
sont
exclus
du
présent
texte
les
prions
ou
agents
trans-
missibles
non
conventionnels
responsables
d’encéphalopathies
spongiformes,
les
viroïdes
et
les
acides
nucléiques
satellites
trans-
missibles
qui
ne
sont
pas
des
virus
au
sens
propre.
Structure
et
réplication
des
virus
Point
fort
Structure
et
classification
des
virus
Les
particules
virales
ou
virions
ont
une
structure
phy-
sicochimique
simple
constituée
d’un
seul
type
d’acide
nucléique,
d’une
capside
et,
pour
les
virus
enveloppés,
d’une
enveloppe
;
cette
structure
les
distingue
de
tous
les
autres
micro-organismes
pathogènes
et
des
cellules
euca-
ryotes.
Les
virus
se
multiplient
par
une
réplication
des
com-
posants
à
l’identique
qui
est
observée
exclusivement
à
l’intérieur
d’une
cellule
hôte
et
est
distincte
de
la
repro-
duction
par
division
binaire
des
autres
entités
biologiques.
La
structure
et
les
mécanismes
moléculaires
de
répli-
cation
des
virus
sont
les
fondements
de
la
classification
actuelle
des
virus
et
de
leur
nomenclature.
Dans
la
classification
établie
par
le
Comité
international
de
taxonomie
virale
(ICTV),
les
différents
niveaux
hiérar-
chiques
de
classification
virale
sont,
par
ordre
décroissant
:
les
ordres,
les
familles,
les
sous-familles,
les
genres
et
les
espèces.
Malgré
le
fait
qu’elle
tient
peu
compte
a
priori
des
propriétés
physiopathologiques
virales,
la
classification
des
virus
est
devenue
un
outil
indispensable
pour
la
compréhension
et
la
prise
en
charge
des
infections
virales
humaines.
Structure
virale
Les
particules
virales,
encore
appelées
virions,
sont
de
petites
structures
biologiques,
ayant
en
général
de
20
à
300
nanomètres
de
diamètre,
leur
taille
pouvant
être
exceptionnellement
plus
grande
et
dépasser
le
micromètre
dans
le
cas
de
certains
méga-
virus.
Quelle
que
soit
leur
taille,
elles
ont
une
structure
spécifique
comportant
trois
éléments
caractéristiques
:
l’acide
nucléique,
la
capside
et
l’enveloppe,
cette
dernière
étant
présente
seulement
pour
les
virus
enveloppés
et
absente
des
virus
nus.
L’acide
nucléique
est
d’un
seul
type
pour
un
virus
donné,
acide
désoxyribonucléique
(ADN)
ou
acide
ribonucléique
(ARN),
ce
qui
permet
de
distinguer
deux
grands
ensembles,
les
virus
à
ADN
et
ceux
à
ARN.
Cet
acide
nucléique
porte
l’information
génétique
spécifiquement
virale.
Cette
information
est
de
taille
variable
en
fonction
de
la
longueur
du
génome
mais,
dans
la
plupart
des
cas,
restreinte
quand
on
la
compare
à
celle
des
génomes
des
micro-organismes
procaryotes
ou
eucaryotes.
Le
génome
à
ADN
bicaténaire
de
certains
mégavirus
peut
certes
avoir
une
lon-
gueur
dépassant
un
million
de
nucléotides
mais,
encore,
fait
figure
d’exception.
Les
génomes
des
virus
à
ADN
sont
constitués
généralement
de
deux
brins
complémentaires,
excepté
ceux
des
Parvoviridae,
des
Anelloviridae
et
des
Circoviridae
qui
sont
faits
d’un
seul
brin.
Les
génomes
des
virus
à
ARN
sont
constitués
générale-
ment
d’un
brin,
excepté
celui
des
Reoviridae
qui
est
fait
de
deux
brins
complémentaires.
La
variabilité
génétique
des
virus
à
ARN
est,
en
général,
beaucoup
plus
grande
que
celle
des
virus
à
ADN.
Cette
variabilité
permet
des
adaptations
multiples
mais
se
révèle
inversement
un
obstacle
pour
maintenir
la
viabilité
de
longs
génomes
continus
du
fait
de
l’accumulation
possible
de
muta-
tions
létales.
Cela
expliquerait
deux
caractéristiques
des
génomes
à
ARN
:
leur
taille
restreinte
et
l’existence
de
génomes
fragmentés
qui
permettraient,
par
complémentation
et
réassortiment
entre
fragments,
de
contrer
l’apparition
de
mutations
létales.
La
capside
est
un
ensemble
de
protéines
associées
à
l’acide
nucléique,
l’ensemble
constituant
la
nucléocapside.
La
capside
est
l’assemblage
de
multiples
copies
d’un
petit
nombre
de
protéines
différentes.
Selon
l’agencement
de
ces
protéines
autour
de
l’acide
nucléique,
on
distingue
deux
types
de
capside.
Dans
les
capsides
à
symétrie
hélicoïdale,
les
protéines
engainent
l’acide
nucléique
enroulé
en
hélice,
l’ensemble
ayant
une
structure
tubulaire.
Dans
les
capsides
à
symétrie
cubique,
les
protéines
forment
un
polyèdre
régulier,
qui
a
les
propriétés
de
symétrie
d’un
icosaèdre
et
contient
en
son
sein
le
génome
viral.
Certaines
capsides
virales,
comme
celle
du
virus
de
l’immunodéficience
humaine
(VIH),
ont
une
structure
complexe
qui
n’entre
dans
aucune
des
deux
catégories.
L’enveloppe,
dérivée
des
membranes
cellulaires,
est
constituée
principalement
de
phospholipides
et
a
un
impact
notable
sur
la
transmission
des
virus.
En
effet,
la
structure
la
plus
externe
d’une
particule
virale,
capside
ou
enveloppe
selon
le
cas,
détermine
l’infectiosité
et
le
tropisme
cellulaire
des
virus
car
elle
porte
les
molécules
permettant
la
fixation
aux
récepteurs
cellulaires
spéci-
fiques.
La
stabilité
de
ces
structures
d’attachement
conditionne
donc
le
succès
de
l’infection
virale
qui
va
suivre.
L’enveloppe
des
virus
enveloppés
est
fragile
car
sa
nature
lipidique
la
rend
très
sensible
à
l’action
de
la
dessiccation,
de
la
chaleur,
des
pH
extrêmes
et
des
solvants
des
lipides
tels
que
les
détergents.
La
cap-
side
protéique
est
beaucoup
plus
résistante
:
ainsi
les
virus
nus
exigent
pour
être
inactivés
des
agents
chimiques
agressifs
tels
que
les
dérivés
chlorés,
iodés
ou
les
aldéhydes [1].
Les
virus
enveloppés
conservent
donc
mal
leur
infectiosité
dans
le
milieu
extérieur
ou
dans
des
compartiments
particulièrement
hostiles
de
l’organisme
tels
que
le
tube
digestif.
À
l’opposé
des
virus
nus,
leur
transmis-
sion
nécessite
des
contacts
interhumains
directs
ou
rapprochés,
survenant
dans
un
délai
court.
Cette
règle
générale
a
cependant
des
exceptions.
Les
Poxviridae
et,
dans
une
moindre
mesure,
les
Hepadnaviridae
sont
des
virus
enveloppés
plus
résistants,
vraisem-
blablement
du
fait
d’une
structure
particulière
de
leur
enveloppe,
de
sa
richesse
en
protéines
et
de
ses
interactions
avec
le
fluide
biologique
environnant.
Réplication
virale
intracellulaire
Les
virus
ont
impérativement
besoin
d’infecter
une
cellule
pour
être
répliqués [2,
3].
Leur
structure
rudimentaire
ne
contient
pas
de
système
de
biosynthèse
ni
de
source
d’énergie
suffisants
pour
assu-
rer
leur
réplication
de
fac¸on
autonome.
Les
virus
se
multiplient
à
partir
de
leur
seul
matériel
génétique
par
un
processus
de
répli-
cation
et
d’autoassemblage,
et
non
pas
par
croissance
et
division
binaire
comme
les
bactéries
ou
les
cellules.
Le
génome
viral,
libéré
dans
la
cellule
hôte,
dirige
la
fabrica-
tion
de
protéines
virales
et
sa
propre
réplication
en
pratiquant
un
détournement
des
synthèses
cellulaires.
Les
composants
viraux
s’associent
entre
eux
par
un
processus
d’autoassemblage.
L’acquisition
de
l’enveloppe
se
fait
par
bourgeonnement
de
la
nucléocapside
à
travers
une
membrane
de
la
cellule.
Ce
processus
aboutit
à
la
construction
et
la
libération
de
nouvelles
particules
virales
en
tous
points
semblables
à
la
particule
virale
de
départ.
2EMC
-
Maladies
infectieuses
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Classification
et
modes
de
transmission
des
virus
humains 8-000-C-10
Chaque
virus
a
un
tropisme
particulier
pour
un
type
cellu-
laire
donné.
La
cellule
cible
présente
à
sa
surface
un
ou
plusieurs
récepteurs
spécifiques
sur
lesquels
se
fixe
le
virus
avant
sa
péné-
tration
dans
la
cellule.
La
présence
de
ce
ou
ces
récepteurs
définit
la
sensibilité
cellulaire
à
l’infection
virale.
La
présence
de
cofac-
teurs
cellulaires
susceptibles
d’aider
le
déroulement
du
cycle
de
fabrication
du
virus
définit
la
permissivité
cellulaire
vis-à-vis
de
l’infection
virale.
La
transcription
des
ARN
messagers
(ARNm)
et
la
réplication
du
génome
viral
mettent
souvent
en
jeu
des
enzymes
spécifiques
qui
n’existent
pas
dans
la
cellule
non
infectée
et
sont
nécessairement
codées
par
ce
génome.
C’est
le
cas
en
par-
ticulier
pour
les
virus
à
ARN,
seuls
représentants
de
la
biosphère
ayant
cette
forme
d’acide
nucléique
pour
conserver
et
transpor-
ter
l’information
génétique.
Les
ARN
génomiques
viraux
ont
une
polarité
positive
quand
ils
portent
les
mêmes
séquences
nucléoti-
diques
que
les
ARNm
qui
en
dérivent
et
peuvent
donc
en
théorie
être
immédiatement
traduits
en
protéines
par
les
ribosomes
cellu-
laires.
Les
ARN
génomiques
viraux
sont
de
polarité
négative
s’ils
ont
des
séquences
nucléotidiques
complémentaires
de
celles
des
ARNm
et
nécessitent
d’être
transcrits
par
une
ARN-polymérase
(ou
transcriptase)
virale
pour
aboutir
à
l’expression
protéique.
Les
virus
à
ADN,
quant
à
eux,
utilisent
de
fac¸on
variable
les
enzymes
cellulaires.
Ces
stratégies
de
transcription
et
de
réplication
virales
sont
complémentaires
des
données
structurales
pour
la
classifica-
tion
des
virus.
Réplication
dans
l’organisme
humain
L’organisme
humain
est
un
ensemble
complexe
de
tissus
diffé-
rents,
protégés
par
l’action
du
système
immunitaire.
De
multiples
facteurs
interviennent
donc
dans
l’évolution
de
l’infection
et
dans
la
genèse
des
maladies
associées.
Cependant,
l’infection
virale
dans
ses
grandes
lignes
se
décrit
par
quelques
schémas
simples
qui
permettent
eux
aussi
de
distinguer
les
différents
virus
entre
eux [4].
Après
pénétration
dans
l’organisme,
le
virus
se
multiplie
près
de
la
porte
d’entrée,
dans
un
site
primaire.
L’infection
peut
ne
pas
dépasser
ce
site
ou
les
tissus
voisins,
et
on
parle
alors
d’infection
localisée.
Les
infections
respiratoires
par
les
virus
grippaux
ou
les
rhinovirus
en
sont
de
bons
exemples.
L’infection
peut
s’étendre
par
voie
sanguine,
lymphatique
ou
nerveuse,
et
atteindre
un
organe
cible
à
distance
du
site
primaire
de
multiplication.
Il
s’agit
alors
d’une
infection
généralisée,
illustrée
par
les
exanthèmes
viraux
et
les
hépatites
virales
l’organe
cible,
ici
la
peau
ou
le
foie,
est
atteint
après
la
multiplication
virale
primaire
dans
le
tractus
digestif
ou
respiratoire,
suivie
d’une
virémie.
Les
signes
cliniques
résultant
par
définition
de
l’atteinte
de
l’organe
cible,
la
période
d’incubation
est
ainsi
plus
longue
pour
les
infections
généralisées
que
pour
les
infections
localisées.
L’excrétion
virale
s’effectue
à
partir
du
site
primaire,
puis
de
l’organe
cible.
Finale-
ment,
l’action
du
système
immunitaire
inhibe
la
multiplication
virale
et
aboutit
à
la
guérison
de
l’infection,
à
moins
que
des
lésions
de
l’organe
cible
n’aient
été
rapidement
létales.
Après
la
phase
aiguë,
l’infection
virale
peut
persister
sous
forme
chronique
ou
latente.
Un
des
mécanismes
invoqués
est
l’équilibre
entre
la
production
virale
induisant
l’infection
de
nouvelles
cel-
lules
et
la
destruction
par
le
système
immunitaire
des
cellules
infectées.
Un
autre
mécanisme
est
la
persistance
du
génome
viral
au
sein
du
génome
cellulaire
avec
une
expression
très
faible
ou
nulle
des
gènes
viraux.
L’intégration
par
liaison
covalente
aux
chromosomes
cellulaires
est
réalisée
par
les
Retroviridae
pour
les-
quels
la
transcription
inverse
de
l’ARN
en
ADN
et
l’intégration
sont
des
étapes
obligées
du
cycle
de
multiplication
virale.
Dans
la
majorité
des
autres
cas,
il
n’y
a
pas
d’intégration
vraie
mais
une
ou
plusieurs
copies
du
génome
viral
persistent
de
fac¸on
indépen-
dante,
souvent
sous
forme
épisomale,
dans
le
noyau
cellulaire.
Cette
forme
de
persistance
survient
quasi
exclusivement
pour
les
Herpesviridae,
mais
il
faut
noter
qu’une
intégration
chromo-
somique
vraie
de
l’herpèsvirus
humain
6
(HHV-6)
est
observée
chez
environ
1
%
de
la
population
générale [5].
Quel
que
soit
son
mécanisme,
cette
persistance
du
génome
viral
peut
conduire
à
des
réactivations
ultérieures
avec
expression
de
l’ensemble
des
gènes
viraux
et
production
de
virus
infectieux.
Classification
des
virus
Systèmes
de
classification
virale
Les
propriétés
prises
en
compte
pour
établir
la
classification
des
virus
sont
diverses
:
morphologiques
:
la
taille
et
la
forme
des
particules
virales,
la
présence
d’une
enveloppe,
la
symétrie
de
la
capside
;
génomiques
:
la
nature
de
l’acide
nucléique
viral,
sa
longueur,
sa
séquence
nucléotidique,
son
organisation
génétique
et
son
mode
de
réplication
;
physicochimiques
:
la
masse
de
la
particule
virale,
sa
densité,
le
coefficient
de
sédimentation
ou
la
sensibilité
à
certains
agents
inactivateurs
;
biologiques
:
le
tropisme
cellulaire
ou
tissulaire
du
virus,
son
pouvoir
pathogène
chez
l’homme
ou
l’animal,
son
antigéni-
cité
;
épidémiologiques
:
la
transmission
par
un
vecteur.
Ainsi,
la
taxonomie
tient
compte
de
la
variabilité
bien
connue
des
virus
en
ne
faisant
pas
dépendre
leur
classification
d’un
seul
paramètre [6,
7].
S’il
n’y
a
pas
a
priori
de
hiérarchie
définie
dans
cet
ensemble
de
propriétés,
l’analyse
moléculaire,
incluant
notam-
ment
les
comparaisons
de
séquences
nucléotidiques,
a
supplanté
progressivement
les
caractéristiques
biologiques.
Certaines
clas-
sifications
fondées
seulement
sur
les
propriétés
biologiques
sont
cependant
conservées
en
marge
de
la
taxonomie
habituelle
pour
leur
valeur
informative
en
médecine
:
par
exemple
le
groupe
des
arbovirus
qui
rassemble
les
virus
de
familles
distinctes
qui
sont
transmis
par
les
arthropodes
(arthropod-borne
virus).
Parmi
les
différents
modes
de
classification
qui
ont
jalonné
l’histoire
de
la
virologie,
deux
d’entre
eux
méritent
d’être
décrits
plus
précisément
parce
qu’ils
sont
complémentaires
et
toujours
utilisés
actuellement.
La
classification
élaborée
en
1971
par
Baltimore
est
fondée
sur
la
nature
moléculaire
du
génome
viral
et
les
mécanismes
conduisant
à
la
transcription
des
ARNm
viraux [8].
Sept
classes,
désignées
par
des
nombres
romains,
sont
définies
d’après
la
nature
et
le
nombre
de
brins
de
l’acide
nucléique
du
virus,
son
caractère
éventuelle-
ment
segmenté,
sa
polarité
dans
le
cas
des
virus
à
ARN
et
son
association
à
une
transcriptase
inverse
(Fig.
1).
À
peu
près
simultanément,
l’ICTV
a
mis
en
œuvre
et
déve-
loppé
un
mode
de
classification
plus
ambitieux
qui
s’applique
à
l’ensemble
des
virus
des
bactéries,
des
plantes
et
des
animaux [9].
L’ICTV
publie
régulièrement
des
mises
à
jour
de
cette
classification
qui
est
devenue
la
référence
en
taxonomie
virale.
Elle
se
fonde
sur
plusieurs
niveaux
de
taxons
classés
selon
une
hiérarchie
décrois-
sante
:
l’ordre,
la
famille,
la
sous-famille,
le
genre
et
l’espèce.
Ces
niveaux
permettent
de
regrouper
des
virus
à
partir
de
propriétés
qui
leur
sont
communes
et
les
distinguent
spécifiquement
d’autres
groupes
de
virus
occupant
un
niveau
hiérarchique
équivalent.
Jusqu’à
un
certain
degré,
ces
regroupements
reflètent
une
relation
phylogénétique
entre
les
virus
concernés,
relation
qui
est
plus
ou
moins
proche
en
fonction
de
la
position
hiérarchique
des
taxons
tels
qu’ils
sont
définis.
Cependant,
la
construction
d’un
arbre
phy-
logénétique
unique
de
l’ensemble
du
monde
viral
paraît
infondée
dans
l’état
actuel
des
connaissances [9].
Les
ordres
sont
désignés
par
le
suffixe
«-virales
».
Sept
ordres
seulement
sont
reconnus
actuellement
:
chacun
d’entre
eux
regroupe
plusieurs
familles
virales
mais
l’ensemble
ne
concerne
que
26
familles
virales,
soit
une
minorité
d’entre
elles.
Ces
ordres
sont
les
Caudavirales
et
les
Ligamenvirales
regroupant
des
virus
des
bactéries
et
des
archéobactéries,
les
Tymovirales
regroupant
des
virus
des
plantes,
les
Herpesvirales
regroupant
tous
les
herpèsvi-
rus
du
monde
animal,
les
Nidovirales
regroupant
en
particulier
les
coronavirus
et
les
artérivirus,
les
Mononegavirales
regroupant
en
particulier
les
bornavirus,
les
filovirus,
les
rhabdovirus
et
les
paramyxovirus,
et
les
Picornavirales
regroupant
en
particulier
les
picornavirus.
Les
familles
virales
sont
désignées
par
le
suffixe
«
-viridae
»
et
leur
nombre
dépasse
100
actuellement.
Parmi
elles,
on
peut
citer
comme
exemples
les
Herpesviridae,
les
Alloherpesviridae
et
les
Mala-
coherpesviridae
qui
correspondent
respectivement
aux
herpèsvirus
des
oiseaux
et
mammifères
(dont
les
hommes),
à
ceux
des
amphi-
biens
et
des
poissons,
et
à
ceux
des
mollusques.
Les
sous-familles,
EMC
-
Maladies
infectieuses 3
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8-000-C-10 Classification
et
modes
de
transmission
des
virus
humains
ADN
Complexe Bicaténaire linéaire
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
Non
Non
Non
Bicaténaire linéaire
Bicaténaire linéaire
Bicaténaire circulaire
Monocaténaire circulaire
Monocaténaire linéaire
Monocaténaire polarité +
Monocaténaire polarité –
Cubique
Hélicoïdale
Acide
nucléique
Symétrie
capside
Présence
enveloppe
Structure génome
(enzyme associée)
Bicaténaire circulaire
(transcriptase inverse)
Monocaténaire polarité
– segmenté
Monocaténaire
polarité +
Monocaténaire
polarité +
Monocaténaire
polarité +
Monocaténaire polarité +
(transcriptase inverse)
Bicaténaire segmenté
Poxviridae
Herpesviridae
Adenoviridae
Papillomaviridae
Circoviridae
Parvoviridae
Hepadnaviridae
I
I
I
I
II
II
VII
Classification
Baltimore
Exemple de
famille
CoronaviridaeIV
ParamyxoviridaeV
OrthomyxoviridaeV
VirgaviridaeIV
FlaviviridaeIV
ReoviviridaeIII
PicornaviridaeIV
RetroviridaeVI
Cubique
Complexe
ARN
Figure
1.
Organisation
schématique
de
la
classification
des
virus.
La
figure
présente
les
principaux
caractères
structuraux
et
fonctionnels
pris
en
compte
par
la
taxonomie
virale,
avec
des
exemples
de
familles
virales
définies
selon
la
classification
du
Comité
international
de
taxonomie
virale
(ICTV)
et
leur
position
dans
la
classification
de
Baltimore.
désignées
par
le
suffixe
«
-virinae
»,
correspondent
à
un
niveau
de
classification
inconstant,
situé
entre
la
famille
et
le
genre,
tel
que
celui
des
sous-familles
Alphaherpesvirinae,
Betaherpesvirinae
et
Gammaherpesvirinae
au
sein
de
la
famille
des
Herpesviridae.
Les
genres,
désignés
par
le
suffixe
«
-virus
»,
constituent
des
sous-
ensembles
à
l’intérieur
d’une
famille
et
éventuellement
d’une
sous-famille
:
par
exemple
les
genres
Enterovirus,
Aphtovirus,
Pare-
chovirus
et
Hepatovirus
au
sein
de
la
famille
des
Picornaviridae.
On
compte
actuellement
plus
de
300
genres
différents.
Les
espèces
virales
constituent
le
niveau
le
plus
bas
de
la
clas-
sification
de
l’ICTV.
Bien
qu’il
ait
fait
l’objet
d’une
réflexion
approfondie
au
sein
de
l’ICTV
et
qu’il
ait
des
corollaires
intui-
tifs
dans
les
autres
classifications
du
monde
vivant,
le
concept
d’espèce
virale
reste
assez
flou
et
changeant [10–12].
Ainsi,
depuis
2013,
une
espèce
est
définie
comme
un
groupe
monophylé-
tique
de
virus
dont
les
propriétés
peuvent
être
distinguées
de
celles
des
autres
espèces
par
de
multiples
critères [9].
Une
espèce
virale
n’apparaît
donc
pas
comme
une
catégorie
universelle
défi-
nissable
par
un
ou
plusieurs
caractères
nécessaires
et
suffisants,
comme
le
sont
les
genres
et
les
familles.
L’espèce
est
désignée
par
le
nom
courant
du
virus
qui
trouve
son
origine
dans
une
des
multiples
propriétés
du
virus
concerné
:
maladie
associée
(virus
de
la
rougeole),
signes
cliniques
exprimés
en
langue
locale
(virus
chikungunya),
lieu
géographique
(virus
West
Nile),
notion
d’appartenance
à
une
famille
virale
et
chronologie
de
sa
décou-
verte
(HHV-6).
Le
nom
courant
en
langue
anglaise,
écrit
en
caractères
italiques
et
avec
une
majuscule
au
premier
mot
(Measles
virus
pour
le
virus
de
la
rougeole)
est
maintenant
proposé
comme
le
nom
international
officiel
d’une
espèce
virale [10].
L’espèce
peut
être
divisée
en
types,
sous-types,
variants
et
souches
sur
des
critères
antigéniques
et/ou
génétiques
de
plus
en
plus
fins,
avec
une
classification
qui,
à
ce
niveau,
ne
dépend
plus
de
l’ICTV
mais
de
groupes
de
spécialistes
internationaux.
Classiquement,
les
sérums
de
sujets
infectés
convalescents
ou
d’animaux
immunisés
permettaient
de
distinguer
les
sérotypes
au
sein
d’une
même
espèce
virale,
par
exemple
les
types
1
et
2
du
virus
herpes
simplex.
Le
degré
d’homologie
des
séquences
nucléoti-
diques
des
génomes
viraux
assure
actuellement
la
même
fonction
et
on
parle
alors
de
génotypes
au
lieu
de
sérotypes,
par
exemple
pour
les
papillomavirus
humains.
Au
sein
d’une
espèce
ou
d’un
type,
des
distinctions
plus
subtiles
en
sous-types
et
variants
sont
possibles
en
utilisant
des
sérums
immuns
obtenus
après
adsorp-
tion
croisée
des
anticorps
ou
surtout
des
anticorps
monoclonaux
de
spécificité
très
étroite.
Une
souche
correspond
à
une
préparation
homogène
de
virus,
obtenue
après
amplification
par
culture
d’un
clone
viral
au
4EMC
-
Maladies
infectieuses
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Classification
et
modes
de
transmission
des
virus
humains 8-000-C-10
Tableau
1.
Les
principales
familles
de
virus
humains
à
acide
désoxyribonucléique.
Famille Sous-famille
Genre
Exemple
d’espèce
(nom
courant
du
virus)
Enveloppe
Adenoviridae
ND
Mastadenovirus
Adénovirus
Herpesviridae
Alphaherpesvirinae
Simplexvirus
Varicellovirus
Herpes
simplex
virus
Varicelle-zona
+
+
Betaherpesvirinae
Cytomegalovirus
Cytomégalovirus
+
Roseolovirus
Herpèsvirus
humain
6
+
Gammaherpesvirinae
Lymphocryptovirus
Rhadinovirus
Virus
Epstein-Barr
Herpèsvirus
humain
8
+
+
Polyomaviridae
ND
Polyomavirus
Virus
JC
Papillomaviridae
ND
Alphapapillomavirus
Betapapillomavirus
Papillomavirus
humain
16
Papillomavirus
humain
5
Parvoviridae
Parvovirinae
Erythroparvovirus
Dependoparvovirus
Virus
B19
Virus
adénovirus-associé
2
Poxviridae
Chordopoxvirinae
Orthopoxvirus
Parapoxvirus
Molluscipoxvirus
Vaccine
Virus
de
l’Orf
Virus
du
molluscum
contagiosum
+
+
+
Hepadnaviridae
ND
Orthohepadnavirus
Virus
de
l’hépatite
B
+
Anelloviridae
ND
Alphatorquevirus
TTV
TTV
:
Torque
teno
virus
;
ND
:
non
décrite
;
+
:
présence
;
:
absence
laboratoire.
La
notion
d’isolat
est
différente
car
un
isolat,
obtenu
lors
du
processus
d’isolement
par
la
mise
en
culture
d’un
échan-
tillon
biologique
infecté,
est
parfois
hétérogène
du
fait
de
la
présence
de
plusieurs
clones
viraux
distincts
présents
dans
le
même
échantillon.
La
purification
de
l’isolat
avec
amplification
d’un
des
clones
viraux
au
laboratoire
conduit
effectivement
à
une
souche.
Le
développement
de
l’amplification
génique
(poly-
merase
chain
reaction
[PCR])
et
du
séquenc¸age
en
profondeur
à
haut
débit
a
permis
la
caractérisation
de
nombreux
virus
non
cultivables.
Le
concept
d’une
population
virale
définie
seulement
par
sa
séquence
nucléotidique
sans
qu’il
y
ait
eu
obtention
d’un
isolat
ou
d’une
souche
en
culture
mériterait
probablement
une
dénomination
spécifique.
Taxonomie
et
nomenclature
des
virus
humains
Les
principales
familles
virales
contenant
des
virus
humains
sont
citées
dans
les
Tableaux
1
et
2.
Malgré
l’aspect
arbitraire
de
certains
choix
initiaux
et
les
changements
introduits
du
fait
des
progrès
technologiques,
la
taxonomie
des
virus
humains
sous
sa
forme
actuelle
paraît
solide.
Dans
de
nombreux
cas,
elle
a
anticipé
l’évolution
des
connaissances
et
les
données
de
biologie
molécu-
laire
ont
pleinement
confirmé
la
pertinence
de
la
discrimination
fondée
initialement
sur
les
données
morphologiques
et
biochi-
miques.
La
stabilité
de
la
taxonomie
virale
n’est
cependant
pas
absolue
et
des
aménagements
sont
effectués
au
fur
et
à
mesure
que
certains
virus
sont
découverts
ou
mieux
caractérisés.
Ainsi,
le
genre
Flavivirus,
dont
le
prototype
est
le
virus
de
la
fièvre
jaune,
a
quitté,
il
y
a
plusieurs
années,
la
famille
Togaviridae
pour
donner
naissance
à
la
famille
Flaviviridae.
À
sa
suite,
le
genre
Pestivirus,
qui
ne
contient
actuellement
que
des
virus
animaux
et
qui
était
classé
dans
les
Togaviridae,
a
été
aussi
classé
dans
les
Flaviviridae.
Le
virus
de
l’hépatite
C,
identifié
en
1989,
a
été
inclus
dans
cette
famille
mais
s’est
révélé
différent
des
virus
des
genres
Pestivirus
et
Flavivirus,
et
est
ainsi
devenu
le
virus
prototype
du
genre
Hepaci-
virus.
L’utilité
de
la
taxonomie
virale
pour
la
classification
de
virus
nouvellement
découverts
est
bien
réelle.
La
méthode
de
clas-
sification,
quelles
que
soient
les
propriétés
virales
prises
en
considération,
doit
respecter
la
hiérarchie
des
niveaux
taxono-
miques
:
on
définit
ainsi
séquentiellement
la
famille,
le
genre
et
l’espèce
en
veillant
bien
à
utiliser
comme
bases
de
comparaison
des
niveaux
équivalents.
La
découverte
de
virus
originaux,
ne
pou-
vant
s’intégrer
dans
aucune
famille
existante,
a
conduit
à
créer
de
nouvelles
familles
telles
que
celle
des
Hepadnaviridae
pour
le
virus
de
l’hépatite
B
ou
celle
des
Anelloviridae
pour
le
Torque
teno
virus
(TTV).
Pour
les
virus
identifiés
très
récemment,
on
ne
dispose
souvent
pas
de
données
suffisantes
pour
effectuer
complètement
leur
classification
dans
une
famille,
un
genre
ou
une
espèce.
Ces
virus
sont
répertoriés
mais
restent
en
attente
de
classement
défi-
nitif
jusqu’à
nouvel
ordre.
Ainsi,
le
virus
de
l’hépatite
delta
est
en
attente
de
création
d’une
famille
qui
puisse
l’accueillir
depuis
plusieurs
années.
Pour
faciliter
la
désignation
des
virus
de
connais-
sance
récente,
on
tend
à
leur
donner
un
nom
courant
fondé
sur
le
numéro
d’ordre
de
découverte
sans
préjuger
de
la
classification
précise
qui
va
être
ultérieurement
adoptée.
Ainsi,
les
herpèsvi-
rus
humains,
découverts
en
1986,
1990
et
1994,
ont
été
appelés
HHV-6,
HHV-7
et
HHV-8
respectivement.
Cependant,
les
noms
provisoires
ne
sont
dorénavant
acceptés
que
s’ils
s’inscrivent
déjà
dans
le
schéma
taxonomique
décrit
plus
haut
et
ont
été
approuvés
par
l’ICTV.
Accolée
au
système
de
taxonomie,
la
nomenclature
des
virus
est
en
théorie
bien
définie.
En
ce
qui
concerne
l’ordre,
la
famille
et
le
genre,
la
première
lettre
est
à
écrire
en
majuscule
et
le
nom
dans
son
entier
en
italiques.
Cette
pratique
est
souvent
peu
commode,
surtout
si
on
doit
décliner
le
nom
d’une
espèce
virale
en
précisant
à
la
fois
la
famille,
la
sous-famille
et
le
genre.
En
usage
courant,
on
tend
à
simplifier
les
dénominations
et
à
parler
de
la
famille
des
flavivirus
plutôt
que
des
Flaviviridae.
Cependant,
parler
des
flavivirus
sans
plus
de
précision
introduit
une
ambiguïté
entre
la
famille,
un
genre
ou
un
groupe
de
virus
appartenant
à
un
de
ces
genres.
Ce
type
d’usage
ambigu
est
donc
à
proscrire.
Selon
les
récentes
recommandations
de
l’ICTV,
les
noms
officiels
d’espèce
sont
les
noms
en
langue
anglaise
écrits
en
italique
et
avec
une
majuscule
à
la
première
lettre
du
premier
mot.
Les
autres
mots
du
nom
n’ont
une
majuscule
que
s’ils
sont
des
noms
propres
ou
des
parties
de
noms
propres.
On
écrit
ainsi
:
Measles
virus,
Human
her-
pesvirus
6,
Rift
Valley
fever
virus.
Ce
mode
d’écriture
s’applique
aux
espèces
considérées
comme
des
entités
abstraites
mais
non
aux
populations
virales
de
cette
espèce
que
l’on
continue
à
désigner
dans
la
langue
locale,
sans
majuscule
(sauf
pour
les
noms
propres)
et
en
caractères
romains.
Pour
reprendre
l’exemple
précédent,
on
écrit
en
anglais
Measles
virus,
Human
herpesvirus
6,
Rift
Valley
fever
virus
et,
en
franc¸ais,
«
virus
de
la
rougeole
»,
«
herpèsvirus
humain
6
»,
«
virus
de
la
fièvre
de
la
vallée
du
Rift
»
pour
par-
ler
des
virus
qui
infectent
un
individu
donné
ou
sont
manipulés
dans
un
contexte
expérimental
précis.
Les
noms
courants
de
virus
en
anglais
ont
été
ainsi
promus
de
fait
au
rang
de
dénominations
officielles
internationales.
Une
dénomination
latine
à
deux
mots,
plus
consensuelle
de
prime
abord,
avait
été
antérieurement
propo-
sée
avec,
par
exemple,
les
termes
Herpesvirus
hominis
et
Herpesvirus
varicellae
pour
désigner
respectivement
les
virus
herpes
simplex
et
EMC
-
Maladies
infectieuses 5
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