Comment Augmenter La Biodiversité dans un Jardin Benjamin Vasseur ; Hugo Gamore ; Yannick Dorato Comment augmenter la Biodiversité. Benjamin Vasseur, Hugo Gamore, Yannick Dorato 1 Sommaire Comment augmenter la Biodiversité. Benjamin Vasseur, Hugo Gamore, Yannick Dorato 2 La biodiversité Introduction : La France occupe le premier rang européen pour la diversité des vertébrés et abrite 40% de la flore européenne. De nombreuses espèces sont cependant menacées, en raison des pressions qu'exercent les activités humaines sur leurs habitats. Les écosystèmes européens regroupent plus de 2500 types d'habitats et environ 215000 espèces, dont 90 % d'invertébrés. La quasi totalité des pays européens abritent des espèces endémiques. Définition : Terme qui désigne la diversité du monde vivant à tous les niveaux : diversité des milieux (écosystèmes), diversité des espèces, diversité génétique au sein d'une même espèce et des interactions entre toutes ses diversités. C’est la nature vivante, toute la nature, sur terre et sur mer, l’ensemble des biocénoses de chaque écosystème, des villes et dans les champs, hommes et femmes compris. Des espèces : Biodiversité comme la diversité des espèces qui peuplent la terre. Des plantes aux animaux en passant par les bactéries et les champignons, on a décrit aujourd’hui environ 1.8 million d’espèces et beaucoup encore à découvrir, dans les forêts ou au fond des océans inexplorés ! Alors, biodiversité comme la variété de ses espèces emblématiques qui nous émerveillent. Le lion, Le tigre, le Panda, l’Ours…Oui, mais ne perdons pas de vue que la biodiversité est aussi proche de nous, Biodiversité dite « ordinaire ». Car lorsque l’on parle de diversité des espèces, cela englobe également les fruits et légumes que l’on consomme, les oiseaux et les fleurs du jardin, en passant par le papillon qui les butine, le moineau des villes, les grenouilles, sans oublier tous ces organismes microscopiques ou ses êtres vivants qui peuplent le sol. On ne les voit pas au premier coup d’œil, pourtant ils sont bien présents. Et dans tout cela, surtout ne nous oublions pas, nous sommes une espèce parmi les autres : Les humain font partis de la biodiversité. Comment augmenter la Biodiversité. Benjamin Vasseur, Hugo Gamore, Yannick Dorato 3 Des Gènes : La Biodiversité, c’est aussi la variété que l’on retrouve au sein de chaque espèce. En effet, nous partageons tous (animaux, végétaux, bactérie…) un patrimoine génétique commun, issu d’un ancêtre commun. Par exemple, nous partageons environ 99% de nos gènes avec le chimpanzé. En effet, dans une même espèce, chaque individu est unique, différent, car il possède sa propre combinaison de gènes, dans chacune de ses cellules. L’agriculture il y’a des milliers d’années, l’être humain a sélectionnée des végétaux différents selon telle ou telle caractéristiques (tels ou tels gènes), pour au final obtenir une multitude de variété différentes. C’est toute cette diversité qui fait la richesse de notre alimentation. Des écosystèmes : Plus encore qu’un simple nombre d’espèces ou une variabilité génétique, la biodiversité c’est avant tout la multitude de relations, de liens, que les être vivants, entretiennent les uns avec les autres (chaine alimentaire, proies et prédateurs, compétition pour l’accès a la nourriture ou a la reproduction, coopération, parasitisme) et avec leur milieu de vie. L’ensemble de ses relations est à la base du fonctionnement des écosystèmes, tels que les lacs, les forêts, les océans ou encore les prairies et même les villes qui nous entourent. La variété des écosystèmes fait également partie de la biodiversité. Naturellement et lorsqu’ils sont en bonne santé, ses écosystèmes produisent des biens et des services, appelés services écologiques, dont nous bénéficions gratuitement. Par exemple, on ne paye pas pour l’air que l’on respire, or il est produit notamment par les plantes qui, à partir d’énergie lumineuse, transforment le dioxyde de carbone en oxygène. Comment augmenter la Biodiversité. Benjamin Vasseur, Hugo Gamore, Yannick Dorato 4 Conclusion : Finalement, dans la biodiversité, tout est lié. Elle forme en quelque sorte un réseau : vivant, dynamique et en constante évolution, c’est le tissu vivant de la planète. Nous faisons partie de ce réseau et nous en dépendons, nous allons voir en quoi… Comment augmenter la Biodiversité. Benjamin Vasseur, Hugo Gamore, Yannick Dorato 5 L’importance de la vie animale dans un jardin : Favoriser la vie des animaux au jardin, c’est non seulement se créer un cadre de vie des plus agréables, mais aussi, et surtout, assurer un équilibre biologique sans avoir à faire appel à des substances chimiques qui vont tout détruire sans discernement. Il est cependant assez étonnant de constater que, en dépit de l’emploi de ces produits, un grand nombre d’espèces animales arrivent, coute que coute, à suivre dans notre entourage. Une question d’équilibre : Dans un Jardin tout comme dans une nature préservée des agressions extérieures, l’équilibre entre proies et prédateurs est généralement assez bien assuré, sauf dérèglement ponctuel. Ainsi, oiseaux mammifères, reptiles amphibiens, insectes et autres invertébrés fond partie de cette chaine alimentaire qui ne demande qu’a s’autoréguler, pour peu qu’on lui assure une biodiversité suffisante. Si l’action bénéfique de certains petits mammifères ou de quelques espèces d’oiseaux insectivores est assez bien connue, il n’en est pas toujours de même avec les araignées ou divers insectes que l’on côtoie souvent sans y prêter attention. De ce fait, leurs activités sont souvent ignorées, sauf lorsqu’elles sont sources de désagrément ou créent des dégâts aux plantations. Au palmarès des animaux dont la présence est la plus appréciée, les oiseaux figurent, sans nul doute, à la première place, même si quelques espèces ne sont pas toujours les bienvenues à l’époque de la cueille des fruits ou des baies. Outre le fait qu’ils égayent le Jardin de leurs chants, ils sont aussi Comment augmenter la Biodiversité. Benjamin Vasseur, Hugo Gamore, Yannick Dorato 6 d’infatigables destructeurs d’insectes, de larves et autres chenilles, il a ainsi été calculé que, en période d’élevage des jeunes, un seul couple de mésanges ingérerait pas moins de 1000 invertébrés par jour, tandis qu’une hirondelle de fenêtre pouvait rapporter en une seule fois près de 400 insectes capturés en vols. De même, l’action des rapaces, tant diurnes que nocturnes, sur la limitation des populations de micros rongeurs n’est plus à démontrer. Les mal-aimés : La présence des petits mammifères au jardin est diversement appréciée. Si celle du hérisson est considérée comme une chance, du fait des nombreuses limaces, larves et autres coléoptères qu’il ingurgite lors de ses pérégrinations nocturnes, il n’en va pas de ses pérégrinations nocturnes, il n’en va pas de même des rats, des souris, des mulots et des campagnols. Cela dit, à l’exception du rat noir et du surmulot, ces animaux ne deviennent réellement gênants que lorsque leur population est trop importante, ce qui, en dehors de circonstances exceptionnelles, ne devrait se produire que très rarement dans un jardin bien équilibré. La présence des musaraignes, qui se nourrissent de divers invertébrés, est également nécessaire à la bonne santé du jardin. Quant à la taupe, bien qu’elle consomme, elle aussi, un grand nombre d’invertébrés, elle ne bénéficie toujours pas d’un préjugé favorable, du fait des taupinières qu’elle dissémine dans les plantations, même si elle contribue, par la même occasion, à ameublir et à aérer le sol. Reptiles et amphibiens sont également souvent victimes, à tort, de préjugés défavorables. Ainsi l’orvet, lézard sans pattes tout à fait inoffensif est-il fréquemment tué, car confondu avec la vipère. Le crapaud, lui, doit à sa peau d’apparence pustuleuse le fait d’être considère comme un animal dangereux et, à ce titre, est encore éliminé. Pourtant, tout comme les lézards, les orvets et les crapauds détruisent un nombre incalculable de limaces, larves et autres invertébrés qui, sans cette régulation, se multiplieraient de façon anarchique. Comment augmenter la Biodiversité. Benjamin Vasseur, Hugo Gamore, Yannick Dorato 7 Le monde des Insectes : Reste le cas des insectes, dont certaines espèces, lorsqu’elles prolifèrent, deviennent de véritables fléaux. La encore, les solutions naturelles existent, et notamment celle consistant à favoriser la lutte que se livrent les différentes espèces entre elles. A cet égard, le cas des coccinelles, dont les larves et les adultes sont grands consommateurs de pucerons, est bien connu, mais de nombreux autres exemples, passant généralement inaperçus, existent dans la nature. Ainsi, les trichogrammes, minuscules Guêpes de 0.5mm, pondent leurs œufs dans ceux des noctuelles, papillons de nuit qui ravagent de nombreuses plantes légumineuses, provoquant ainsi leur dépérissement ; Enfin ? Sans les insectes pollinisateurs tels que les lépidoptères (paillions et les hyménoptères (abeilles, bourdons, etc.), de nombreuses espèces de plantes ne pourraient pas se reproduire de façon naturelles et seraient vouées à disparaitre. Comment augmenter la Biodiversité. Benjamin Vasseur, Hugo Gamore, Yannick Dorato 8 Les Différents types de jardins : Qu’il soit situé au cœur d’une ville ou en pleine campagne, qu’il fasse quelques mètres carrés ou plusieurs ares, un Jardin attirera toujours les animaux dès lors qu’il sera aménagé en conséquence. Certes, plus il sera étendu, plus les possibilités de créer différents types d’habitats seront nombreuses, et plus les espèces hôtes seront diversifiées. Mais ce n’est pas pour autant qu’un jardin de petites dimensions n’offrira pas des capacités d’accueils suffisantes. En tenant compte des besoins vitaux des animaux susceptibles d’être présents dans les environs, ainsi que des milieux qu’ils affectionnent, il sera toujours possible de créer, même partiellement, un environnement favorable pour les attirer. A cet égard, il ne faut pas négliger l’intérêt que peuvent présenter les combles et les greniers des bâtiments pour certaines espèces, ainsi que les façades, pour peu qu’elles soient pourvues de végétation incitant quelques insectes, oiseaux, voir des petits mammifères, à s’y établir. Les dépendances et les abris de jardins offrant suffisamment de gites potentiels présentent également un intérêt certain pour tout un petit peuple soucieux de trouver des refuges à sa convenance. Car, en ville comme à la campagne, sur une terrasse ou dans un parc, la nature ne demande qu’a reprendre ses droits, pour peu qu’on lui donne le petit coup de pouce nécessaire ! Terrasse Aménagée : Créer ou aménager un jardin naturel en ville, si l’on ne dispose que de quelques mètres carrés, peu sembler une utopie tant les conditions paraissent défavorables : pollution due aux gaz d’échappements des véhicules à moteur et aux rejets des cheminées, mauvaise luminosité de la présence d’immeubles de grande hauteur, nombre d’espèces réduites dans un tel milieu. Pourtant, en choisissant des plantes et des arbustes adaptés, même sur une surface restreinte, il est possible de créer des conditions propices à l’installation de certaines espèces technophiles. Pour favoriser leur installation, privilégiez les plantes à développement vertical comme le lierre, la vigne vierge ou le chèvre feuille, qui prendront moins de place et fourniront, malgré tout, un couvert important. Comment augmenter la Biodiversité. Benjamin Vasseur, Hugo Gamore, Yannick Dorato 9 Optez pour diverses espèces de petits arbustes buissonnants, comme le noisetier, le groseillier, le framboisier, etc., dont les fleurs et les fruits attirons les insectes et autre amateurs de baies. Prévoyez également un point d’eau et un poste de nourrissage, ainsi que des nichoirs et des gites artificiels aussi bien pour les oiseaux que pour les insectes ou les petits mammifères comme les chauvessouris. Attention, ne les multipliez pas, quelques-uns bien placés seront beaucoup plus efficaces qu’un grand nombre disposés trop près les uns des autres. Arbustes en pot pour fournir un couvert aux oiseaux nicheurs. Plantes vivaces et annuelles à graines ou à baies, comme le Tournesol, les Capucines ou diverses graminées. Mangeoire Plantes à feuillage persistant, offrant un couvert pour l’hiver. Comment augmenter la Biodiversité. Benjamin Vasseur, Hugo Gamore, Yannick Dorato Plantes grimpantes de types vigne vierge, chèvrefeuille ou vigne ornementale. Vasque d’eau ou mini bassin, qui offrent un point d’eau aux oiseaux et aux insectes 10 Grand Jardin Rural Il est bien évident qu’un jardin de grandes dimensions, placé dans un paysage bocager avec des bois et des bosquets à proximité, réunit tous les atouts pour attirer un grand nombre d’espèces animales. Pourtant, même dans cette situation, si certaines conditions ne sont pas respectées, le résultat ne sera souvent pas à la hauteur des espérances, En effet, il ne suffit pas de posséder un vaste enclos si la majeure partie est engazonnée et tondue régulièrement, si les allées sont traitées avec du désherbant chimique et si les arbres subissent une taille sévère chaque année. Pour ceux qui ont la chance de bénéficier d’un tel site, il s’agira d’abord de tirer le plus possible parti de l’existant (les arbres, haies, bosquets, etc.) Ensuite, il sera nécessaire de mettre en place les différents milieux naturels absents des lieux. Cette étape peut demander un travail assez considérable si l’on souhaite occuper au mieux une surface de grandes dimensions, tout en veillant à ce que le résultat final s’intègre harmonieusement dans le paysage. Il est ainsi possible d’envisager plusieurs zones : milieu boisé avec différents étages de végétations, milieu herbeux avec pelouse naturelle, milieu humide avec mare et fossé par exemple. Des zones intermédiaires sont également réalisables sous forme de murets, de rocailles, de talus… Un arbre mort est une source de vie à privilégier : les insectes xylophages qui y vivent sont une source de nourriture pour les oiseaux et les reptiles Comment augmenter la Biodiversité. Benjamin Vasseur, Hugo Gamore, Yannick Dorato 11 o Exemple croquis Jardin Rural Prairie naturelle Plantes vivaces et annuelles à disséminer dans le jardin ainsi que des arbustes à petit développement Arbres fruitiers cultivés ou sauvages Souche d’arbre ou rocaille pour attirer insectes amphibiens et reptiles Mangeoires, nichoirs et points d’eau Pelouse fleurie Pour attirer les petits insectes Comment augmenter la Biodiversité. Benjamin Vasseur, Hugo Gamore, Yannick Dorato Coin potager Plantes de milieu humide, à petit et grand développement Arbre à grand développement qui offre le gite et le couvert (Nichoirs et mangeoires) Mare ou bassin 12 Les pelouses fleuries et les prairies naturelles : Les pelouses traditionnelles se résument, le plus souvent, à un tapis d’herbe rase, régulièrement tondues, d’où toutes fleurs et plantes autre que graminées sont bannies. Inutiles de préciser qu’un tel milieu n’offrira que peu d’intérêt pour les futurs hôtes du jardin. A l’inverse, une pelouse que l’on aura laissé évoluer de manière naturelle présentera une attractivité décuplée du fait des multiples espèces florales qui s’y seront développées. Toutefois, si l’on ne veut pas transformer complètement son gazon en une seule fois, il est toujours possible de procéder par étapes, en choisissant les zones les plus éloignées de la maison d’habitation et des allées. Il est tout à fait possible d’obtenir une prairie naturelle en laissant pousser les plantes à fleurs venues s’y installer spontanément : pâquerettes, primevères, violettes, véroniques, coquelicots…et en éliminant sélectivement les espèces envahissantes. De nombreux insectes, et plus particulièrement les papillons, trouveront la de quoi satisfaire leur appétit. Il y a quelques années, des mélanges de fleurs annuelles ont été conçus pour ensemencer les jachères agricoles. Les jachères sont des parcelles ne portant pas de culture pendant une saison. Afin qu’elles ne soient pas envahies par de mauvaises herbe, on peut semer un couvert, qui a en outre l’avantage d’offrir un abri à la faune. Des mélanges de fleurs annuelles robustes ont été proposés, qui améliorent l’esthétique de la campagne, par exemple les abords de fermes, ces mélanges sont désormais proposés aux particuliers, dans des conditionnements adaptés. Ils sont évidemment à renouveler chaque année. Comment augmenter la Biodiversité. Benjamin Vasseur, Hugo Gamore, Yannick Dorato 13 L’entretient Normalement, une pelouse fleurie ne demande que quelques tontes annuelles, afin de réduire le développement excessif de certaines graminées et autres plantes ayant passé leur stade floral, tout en préservant celles qui sont écloses ou prés de l’être. Pour cela, il suffit de régler la hauteur de coupe de la tondeuse de façon à préserver les espèces en voie de floraison. Si vous le souhaitez, il est également possible de laisser évoluer tout ou partie de la pelouse en prairie naturelle. Dans ce cas, la végétation, qui peut atteindre une hauteur de 80cm ou plus, offrira une composition floristique beaucoup plus variée, gage de plus grande attractivité pour les insectes de toutes sortes. Attention, un minimum d’entretient sera nécessaire si l’on ne veut pas voir sa prairie naturelle se transformer progressivement en friche, sauf si c’est le résultat que l’on souhaite obtenir. Bien que, dans le cas des prairies « printanières », une première fauche soit préconisée en juin, il sera bon de renoncer, car les périodes de nidification des oiseaux ou de reproduction des insectes ne sont pas encore terminées. Il est préférable d’effectuer une tonte au début du printemps pour égaliser le couvert herbeux, avant que la végétation se développe. Achillée millefeuille (Achillea millefolium) Floraison : printemps Taille : 40cm Bleuet (Centaurea cyanus) Floraison : Mai-Septembre Taille : 50cm Comment augmenter la Biodiversité. Benjamin Vasseur, Hugo Gamore, Yannick Dorato 14 Coquelicot (Papaver rhoeas) Floraison : mai-juillet Taille : 50cm Bonton d’or (Ranunculus acris) Floraison : mai-juillet Taille : 60cm Pâquerette (Bellis perennis) Floraison : Avril-Octobre Taille : 15cm Trèfle des prés (Trifolium pratense) Floraison : Avril-Juillet Taille : 30cm Comment augmenter la Biodiversité. Benjamin Vasseur, Hugo Gamore, Yannick Dorato 15 Etude d’un cas concret Ce jardin se situe aux abords d’une maison en pierre, dans une zone rurale agricole, en Drôme Provençale. Le jardin et orienté au Sud afin de se protéger du vent du Nord (mistral). Le climat local est de type méditerranéen, avec un automne et printemps doux et pluvieux et un hiver/été plutôt sec. Vue satellite de la région : Comment augmenter la Biodiversité. Benjamin Vasseur, Hugo Gamore, Yannick Dorato 16 Aux abords du jardin : La propriété se trouve cernée par des champs avec différentes cultures (blé, luzerne,tomates). Les champs ne sont pas des réserves de biodiversité du fait des multiples traitements chimiques appliqués sur les cultures. Nous pouvons également voir sur la photo, les vestiges d’un bocage (haies maitresses). Qui entretenait la biodiversité, ainsi que la circulation des especes et leur reproduction. Ses haies formées à l’époque une niche écologique pour de nombreuses espèces. Les vestiges d’un bocage Comment augmenter la Biodiversité. Benjamin Vasseur, Hugo Gamore, Yannick Dorato 17 Vue satellite de la maison et du jardin : Vue du Jardin Comment augmenter la Biodiversité. Benjamin Vasseur, Hugo Gamore, Yannick Dorato 18 L’hôtel à insectes Pour attirer les insectes utiles au jardin et alliés du Jardinier Paysagiste, rien de tel que d’y installer des refuges conçus pour les héberger. Vous pouvez même les rassembler dans un «Hôtel à insectes ». Un Hôtel à Insectes regroupe plusieurs « chambres », des abris spécifiques en fonction des différents types d’insectes. C'est en bannissant tout produit chimique de votre jardin que vous verrez y réapparaitre une foultitude d'insectes, nuisibles comme auxiliaires. Pour lutter contre les premiers, il faut favoriser la présence des seconds. L'idéal en cas d'attaques de pucerons, de psylles ou de limaces est de disposer dans son jardin d'une "armée" toujours prête à les repousser. Attirez ses "soldats" en leur offrant le gîte et le couvert. Cependant la dégradation de leur environnement entraine une disparité dans l'offre d'abris qui sont à leur disposition. Alors dans ce cas quel intérêt de faire un jardin biologique si ses habitants sont obligés de le fuir pour trouver refuge lors des périodes défavorables. Dans l'abri de luxe que constitue l'hôtel à insectes chaque espèce dispose d'un espace dédié. Pour certains ils y construiront leur nid, d'autres ne le verront que comme un abri provisoire pour un temps limité. L'emplacement est donc primordial: une orientation sud/sud-est à l’abri des vents dominants et de la pluie est idéale. Etant donné que tout traitement du bois par une couche de vernis est proscrit vous devrez choisir des planches d'une essence durable comme le mélèze, douglas ou châtaignier. Comment augmenter la Biodiversité. Benjamin Vasseur, Hugo Gamore, Yannick Dorato 19 Les matériaux nécessaires pour les chambres : o Les bûches percées (1) Elles devront être en bois dur (chêne, hêtre, charme, châtaignier) car le bois tendre risque de gonfler avec l'humidité. Des simples bûches coupées à la largeur de l'abri, percées de trous de diamètres variables (de 3 à 14mm) feront l'affaire. Les trous ne doivent pas transpercer la bûche de part en part. Ce type d'abris attire en général les hyménoptères (famille des guêpes) et en particulier les abeilles solitaires qui sont très utiles au jardin. o Des tiges creuses (2) Les tiges creuses constituent un très bon abri pour la journée, la nuit ou pour la nidification des insectes. Vous pouvez utiliser du bambou, de la canne de Provence, des graminées (paille, foin,...), des ombellifères... A insérer dans l'hôtel ou à utiliser en isolé liées entre elles en fagots avec de la ficelle ou du fil de fer (pendu à un arbre par exemple). L'important est que les tiges doivent être bouchées à une de leur extrémité, soit en utilisant les nœuds naturels du matériau soit avec de l'argile (ou une terre bien grasse). Pour les hyménoptères, abeilles solitaires (mégachile),... Comment augmenter la Biodiversité. Benjamin Vasseur, Hugo Gamore, Yannick Dorato 20 o Des tiges à moelle (3) Elles reprennent le même principe que les tiges creuses à la seule différence que les insectes devront percer eux même leur nid aux dimensions appropriées. Les tiges, d'une trentaine de centimètres de long peuvent être en sureau, rosier, framboisier, fusain... Pour les petits hyménoptères et les syrphes o Les briques creuses (4) Une simple brique dont les trous sont bouchés avec de la boue qui une fois sèche offre aux abeilles et guêpes solitaires la possibilité de creuser elles même leurs galeries. o Le nichoir à bourdon (5) Situé dans l'une des boites de l'hôtel à insectes, il sera équipé d'un trou de sortie de 1 cm de diamètre et d'une planchette d'envol. L'intérieur peut être garni de paille mélangée avec de la terre. Le bourdon vivant dans le sol à l'état naturel cela lui convient généralement. Comment augmenter la Biodiversité. Benjamin Vasseur, Hugo Gamore, Yannick Dorato 21 o Le gîte à forficule (perce-oreille) Un pot garni de paille et de fibre de bois situé au point le plus bas de l'hôtel fera l'affaire. Les forficules sont très friands de pucerons mais en leur absence ils peuvent s'attaquer aux feuilles, bourgeons et fruits. Bon à savoir... o L'abri à chrysopes (6) C'est la deuxième boite de l'hôtel à placer au plus haut. La face avant doit être constituée de longues et fines fentes. Possibilité de la remplir avec des fibres d'emballage, de la paille ou du foin pour l'isolation du froid. o Pour les insectes xylophages (Qui se nourrissent de bois) vous pouvez également placer de vieux morceaux de bois empilés (7) ainsi que des morceaux de branches pour les carabes. Comment augmenter la Biodiversité. Benjamin Vasseur, Hugo Gamore, Yannick Dorato 22 Quelque Auxiliaires et leur « Aide » dans le Jardin Ou Parc : Comment augmenter la Biodiversité. Benjamin Vasseur, Hugo Gamore, Yannick Dorato 23 Entretenir la Fertilité du sol Toutes les études concordent, la source de la santé des plantes, c’est la qualité du sol. La preuve par un exemple réputé incurable : Le phytophtora. Cette maladie mortelle du framboisier est typique des sols morts. A la Chambre d’agriculture de Corrèze, Hervé Covès cultive avec succès une parcelle de framboisiers considérée comme perdu en 2000. Treize ans plus tard, le sol entretenu au compost paillé à bon escient, a retrouvé son humus et la parcelle produit cinq fois plus que la moyenne ! Nourrir le sol au compost et avec mesure Une terre fertile nécessite beaucoup moins de compost qu’un terrain pauvre qu’il faut recharger en humus. Et, pour relancer la vie dans un sol abimé, il est conseillé d’utiliser du compost plutôt jeune (3-6 mois) alors qu’en régime de croisière on le préférera mur (6-8 mois). Mais à mon avis il est inutile de dépasser la dose de 3 kg/m2 de compost par an, mieux vaut répéter les apports par exemple trois ans de suite si le terrain est vraiment amoché que distribuer une forte dose à la fois. Comment augmenter la Biodiversité. Benjamin Vasseur, Hugo Gamore, Yannick Dorato 24 Distribuer compost et arrosage en fonction des besoins des plantes et au pied des végétaux plutôt que sur toute la parcelle. Du printemps à l’été au potager, plutôt à l’automne au verger, sous la couronne des arbres. Car on peut aussi bien gaver un terrain avec des produits naturels qu’avec de la « chimie » et l’excès d’azote est l’une des causes avérées des invasions de parasite, à commencer par les pucerons qui désespèrent les jardiniers à la saison des roses. Conjugué avec des arrosages mal mesurés, gaver les plantes de compost, c’est aussi l’assurance de voir arriver des maladies liées à l’excès d’humidité comme le botrytis, le mildiou ou le monilia. Donc, on reste calme et on consacre le temps ainsi libéré à observer son territoire. Comment augmenter la Biodiversité. Benjamin Vasseur, Hugo Gamore, Yannick Dorato 25 Pailler à bon escient, c’est recouvrir la terre au printemps d’une couche de paille, fougère, copeaux compostés, ou à l’automne de branchages fraichement taillés, tels quels ou broyés. Ce tapis empêche les pluies de lessiver les éléments nutritifs, décourage les adventices et entretient la fabrique d’humus en hébergeant une foule d’être vivants, du ver à la bactérie. La ou intervient le savoir-faire du jardinier paysagiste, c’est qu’en fonction des circonstances on ne couvre pas les sols en permanence. Ainsi, en hiver, avec les sols très lourds, et partout en cas d’invasion de campagnols, il peut être préférable de laisser la terre ameublie grossièrement, à nu. Un sol aéré se réchauffe mieux et rend les éléments nutritifs assimilables à la griffe ou à la Grelinette sans effort lorsqu’il s’émiette dans la main. Travaillé mouillé, il se compacte et s’asphyxie, trop sec il casse le dos de son cultivateur. Comment augmenter la Biodiversité. Benjamin Vasseur, Hugo Gamore, Yannick Dorato 26 A Savoir : L’arrosage enrichi de 10% d’extrait d’ortie améliore l’enracinement des tomates. Maintenez toujours les tas de compost bien couverts. Déployer une bâche noire durant un mois est un excellent désherbant naturel. 20 cm de fougères et branchage protègent le sol et les cultures Gélives. Le paillage d’été entretient fraicheur et fertilité du sol. NE PAS LABOURER (Microbiologie des sols) : Travailler ou ne pas travailler le sol, telle est la question qui se pose aujourd’hui aux paysagistes ou agriculteurs qui doivent à la fois préserver les sols de leur exploitation et maitriser leurs charges. Nous pensons qu’il faut nécessairement travailler et retourner la terre afin d’avoir de bonnes récoltes. MAIS les anciens ne labouraient pas. Ils avaient compris que la Nature est cycle et qu’il faut respecter les écosystèmes. Comment augmenter la Biodiversité. Benjamin Vasseur, Hugo Gamore, Yannick Dorato 27 Il en résulte une perturbation immense du cycle de la nature : Les vers de terre remontent plus à la surface pour leur nourriture, ce qui est une catastrophe pour plusieurs raisons : Les vers de terre, en passant régulièrement de la seconde à la première couche de terre pour chercher leur nourriture, « aèrent » le sol. Les Anciens les appelaient les «Laboureurs ». Les trous laissés par leurs passages permettent une bonne absorption de l’eau par le sol, cela évite l’érosion. C’est dans l’intestin du ver de terre que se forme la substance la plus complexe au monde chimiquement : le « complexe Argilo-Humique », qui est vital pour une bonne fertilité de la terre. Les microbes aérobies meurent à cette profondeur, car il n’y a pas assez d’air, et les microbes de la couche plus profonde qui se retrouvent en surface, il meurent aussi car ils sont anaérobies, et meurent au contact d’oxygène. Cette vie microbienne est la base de la fertilité de la terre (Humus) et tout simplement la base du cycle de la vie. Objectifs de la suppression du labour sont multiples. Agronomiques : la suppression du labour entraine une modification de l’horizon de surface avec notamment un enrichissement de la couche superficielle en matière organique. La stabilité structurale augmente alors et les risques de battance et d’érosion sont fortement réduits. En évitant les déstructurations mécaniques du sol, le non-labour permet de préserver l’habitat des êtres vivants du sol, des micro-organismes aux vers de terre et insectes, et ainsi de favoriser la biodiversité et l’activité biologique du sol. Écologiques : La diminution des opérations de travail du sol préserve la ressource du sol et augmente la biodiversité. Elle permet aussi de réduire les émissions de CO2 liées à la consommation de carburant, et donc de protéger les réserves en énergies non renouvelables. De plus, le potentiel de stockage du Carbonne dans les sols. Comment augmenter la Biodiversité. Benjamin Vasseur, Hugo Gamore, Yannick Dorato 28 Les techniques sans labour ont déjà été largement étudiées en systèmes grandes cultures conventionnels et dans l’agriculture de conservation, aux niveaux national ou international. Toutefois, le transfert de ces techniques vers l’agriculture biologique (AB) n’est pas toujours possible, en raison de certaines spécificités comme l’interdiction des herbicides. De plus, si le non-labour a fait l’objet de plusieurs études pour les grandes cultures en AB, pour d’autres cultures, comme les productions maraichères, les expériences sont beaucoup plus limitées. Comment augmenter la Biodiversité. Benjamin Vasseur, Hugo Gamore, Yannick Dorato 29 Sources et liens Liens Du Site « Nouvelles Visons du Paysagismes » http://nouvellesvisionsdupaysagisme.e-monsite.com/ Liens Internet : notre-planete.info jardiner-autrement.fr/1-prevenir/encourager-la-biodiversite .aujardin.info/fiches/biodiversite-jardin.php http://www.gralon.net/articles/maison-et-jardin/jardin/article-favoriser-la-biodiversite-aujardin---mode-d-emploi-2568.htm Ouvrage : La biodiversité végétale menacéeLe pollen en témoin Auteur : Anne-Marie SEMAH | Josette RENAULT | Editeur : ÉDITIONS ERRANCE Année : 04/2015 La biodiversité au jardin De Roger Duval Connaissance personnel et observation Comment augmenter la Biodiversité. Benjamin Vasseur, Hugo Gamore, Yannick Dorato 30