Toxicocinétique • Etude descriptive et quantitative du devenir des toxiques dans l'organisme • Ce n'est pas la dose mais la concentration au niveau du ou des site(s) d'action qui détermine la toxicité • Devenir du xénobiotique: 4 étapes – – – – Absorption Distribution Métabolisme Excrétion Faculté de Médecine de Marseille ABSORPTION • Passage du xénobiotique du site d'administration jusqu'à la circulation systémique • Nature chimique du composé conditionne son absorption: – Pour traverser les membranes le xénobiotique doit présenter une certaine liposolubilité – Seule la fraction non ionisée (donc liposoluble) est capable de passer les membranes biologiques – L'ionisation est déterminée par: • le pKa du xénobiotique • le pH du milieu Faculté de Médecine de Marseille ABSORPTION • Equations de Henderson-Hasselbach décrivent la relation entre le pH et le pKa: Pour les acides: pH= pKa - log([NI]/[I]) Pour les bases: pH= pKa - log([I]/[NI]) • Pour un composé acide: – ↑ pH → ↑ du degrés d'ionisation – ↓ pH → ↓ du degrés d'ionisation • L'inverse est vrai pour les bases • Exemple de l'aspirine (pKa= 3.5) – Estomac pH acide → degrés d'ionisation faible – Intestin pH basique → degrés d'ionisation élevé – Absorption: estomac Faculté de Médecine de Marseille ABSORPTION Protéines de transport Canal 1 2 3 4 5 1: Diffusion simple et filtration 2: Diffusion par canal 3: Diffusion par transporteur (identification récente de transporteurs pour les lipides et les nutriments lipophiles) 4: Transport actif (énergie, contre-gradient, saturable, spécifique) 5: Gradient éléctro-chimique 6: Autres mécanismes: pinocytose (liquide extra-cellulaire) et phagocytose (particule solide) Faculté de Médecine de Marseille ABSORPTION • Un toxique peut pénétrer dans l'organisme par différentes voies: – voie orale – voie pulmonaire – voie cutanée – voies mineures: • absorption sous-cutanée • absorption intramusculaire • voie intraveineuse (pas absorption) Faculté de Médecine de Marseille ABSORPTION GASTRO-INTESTINALE • • • Voie d'entrée fréquente pour les toxiques (aliments contaminés, tentatives de suicide, accidents domestiques...) Absorption en général par diffusion passive sur toute la longueur du tube digestif (cavité buccale → colon). Parfois: transporteur, transport parcellulaire, pinocytose Principaux sites de résorption: – Estomac • pH= 1-2 • faible surface de contact • débit sanguin assez faible (250 ml/min) – Intestin • pH= 6-8 • surface de contact élevée (300 m²) → possibilité d'absorber des acides faibles • irrigation importante (1000 ml/min) • présence de transporteur – Exemples: • acide benzoïque → absorption gastrique • aniline → absorption intestinale Faculté de Médecine de Marseille ABSORPTION GASTRO-INTESTINALE • Facteurs influençant l'absorption gastro-intestinale: – Liés au tube digestif • • • • • Acidité de l'estomac → hydrolyse de certains composés Flore bactérienne (cycle entéro-hépatique) Enzymes impliqués dans la digestion Motilité (↑ du temps de résidence → ↑ de l'absorption) Vitesse de la vidange gastrique – Liés au xénobiotique • Liposolubilité • vitesse de dissolution • absorption inversement proportionnelle à la taille – Autres • interactions ioniques • age • alimentation (↑ du débit sanguin, ↓ de la vidange gastrique, stimulation de la sécrétion biliaire) • chélateurs (EDTA, charbon activé…) Faculté de Médecine de Marseille ABSORPTION PULMONAIRE • Voie de pénétration fréquemment impliquée • Absorption très rapide: – vaste surface d'échange alvéolaire (70-80 m²) – très forte perméabilité de l'épithélium (très fin) – tissu fortement vascularisé • Sont absorbés au niveau pulmonaire: – des gaz (CO, oxydes d'azote, gaz de combat…) – des vapeurs de liquides volatils (benzène, CCl4...) – des aérosols et des particules atmosphériques Faculté de Médecine de Marseille ABSORPTION PULMONAIRE • Cas des gaz et des vapeurs – Certains gaz inhalés sont au moins partiellement retenus par le mucus de la muqueuse nasale (ex: formol) – Les molécules gazeuses sont sous forme non ionisée et l'épithélium alvéolaire est très fin: • diffusion très rapide de l'espace alvéolaire vers le sang • le gaz se dissout dans le sang (atteinte d'un équilibre air alvéolaire/sang) et se distribue • facteur essentiel: solubilité du gaz dans le sang Solubilité Absorption Equilibre Ethylène Chloroforme + lente 10-20 min +++ rapide 1h Faculté de Médecine de Marseille ABSORPTION PULMONAIRE • Cas des aérosols et des particules •Dépôt muqueuse nasale •Déglutition et éternuement •Dépôt bronches et bronchioles •mouvements ciliaires •phagocytose •ex: suie, silice •Petites particules (hydrosolubles, PM < 10000) •macrophages alvéolaires •ex: paricules diésel Faculté de Médecine de Marseille ABSORPTION CUTANEE • • • • • Principale barrière: stratum corneum (épaisseur). Les autres couches de l'épiderme et du derme constituent des barrières moins sélective Absorption via les follicules pileux, les cellules des glandes sudoripares ou des glandes sébacées (rapide mais peu importante) Passage à travers l'épiderme puis le derme Passage par diffusion passive Certains facteurs modifient la perméabilité: – – – – – • • dermatoses brûlures hydratation cutanée inflammation acides, bases, gaz moutardes Certains toxiques (organo-chlorés, organo-phosphorés) s'accumulent dans l'épiderme et sont lentement libérés dans l'organisme Une exposition cutanée peut conduire à une intoxication systémique (diméthylformamide, gaz de combat…) Faculté de Médecine de Marseille DISTRIBUTION • Passage des toxiques de la circulation générale vers les tissus et les organes (effets toxiques, accumulation) • Ces phénomènes dépendent: – du débit sanguin de l'organe ou du tissu concernés – de la capacité à diffuser hors du capillaire vers les cellules de l'organe ou du tissu concernés – de l'affinité du toxique pour les protéines plasmatiques et tissulaires • Mécanismes: – diffusion passive – transport actif Faculté de Médecine de Marseille DISTRIBUTION • Cible de la distribution = cible du toxique? – Le stockage peut • ne pas entraîner de conséquences toxicologiques (Pb/os) • correspondre à la cible (paraquat/poumons) – Il existe un équilibre entre la fraction stockée et la fraction libre circulante. Plus le toxique est métabolisé et excrété plus il est quitte facilement son site de stockage • Fixation aux protéines plasmatiques: – albumine (très nombreux xénobiotiques) – α1-glycoprotéine acide (composés basiques) – autres • • • • lipoprotéines (composés liposoluble) transferrine (fer) ceruloplasmine (cuivre) γ-globulines (antigènes) – risques de compétition (risque de surdosage si faible Vd) – Influence de certains états physiopathologiques Faculté de Médecine de Marseille DISTRIBUTION • Accumulation tissulaire – Foie et reins • accumulation importante • protéines ayant une affinité particulière pour certains toxiques – Ex: métallothionéine (foie, reins, métaux tels que le Cd, Pb, Zn.) – Graisses • accumulation de composés lipophiles (ex: insecticides) • possibilité de relargage ultérieur (jeûne) – Tissu osseux • stockage de toxiques particuliers • F-/OHPb++/Ca++ – Barrière hémato-encéphalique: les cellules de l'endothélium capillaire sont étroitement jointives, seuls les composés très liposolubles la franchissent – Barrière hémato-placentaire: relativement efficace sauf vis à vis des toxiques très liposolubles • Redistribution dans le temps (ex: Pb) Faculté de Médecine de Marseille METABOLISME • Caractère lipophile du médicament – nécessaire à l'absorption – frein à l'élimination: réabsorption • Enzymes du métabolisme des xénobiotiques – ↑ de la polarité – ↑de l'élimination → détoxication / bioactivation • Enzymes de phase I – réactions de fonctionnalisation – greffe ou révèle un site OH cible des enzymes de phase II • Enzymes de phase II – réaction de conjugaison du métabolite fonctionnalisé avec une molécule très polaire endogène (ex: glutathion, acide glucuronique…) – la synthèse de la molécule endogène polaire nécessite de l'énergie → voie métabolique saturable • Enzyme de phase III (efflux cellulaire ex: Pgp170) Faculté de Médecine de Marseille MEDICAMENT Fortement lipophile Lipophile Polaire Hydrophile Accumulation Tissu adipeux Phase I bioactivation ou inactivation Polaire Phase II conjugaison (bio-inactivation) Hydrophile Mobilisation extracellulaire Excrétion biliaire Circulation générale Faculté de Médecine de Marseille Excrétion rénale Principales enzymes de Phase I • Catalysent trois types de réactions: hydrolyse, oxydation, réduction • Réactions d ’hydrolyses - carboxylestérases - peptidases - époxydes hydrolases • Réactions d ’oxydations - cytochromes P450 (CYP) - flavine monooxygénases (FMO) - alcool déshydrogénases (ADH) - aldéhydes déshydrogénases (ALDH) • Réactions de réductions - NAD(P)H-quinone-oxydoréductase (DT-diaphorase) - cytochromes P450 - carbonylréductases Faculté de Médecine de Marseille CYTOCHROMES P450 (CYP) • Principales enzymes de phase I – Hémoprotéines appartenant à une famille multigénique – exprimées dans le foie et les tissus extrahépatiques à l ’exception des fibres musculaires et des hématies – localisées dans la membrane du réticulum endoplasmique (xénobiotiques) et des mitochondries (endobiotiques) • Forment un complexe à l'état réduit avec le monoxyde de carbone qui présente un maximum d'absorption vers 450 nm • Nécessitent: – NADPH2 – NADPH cytochrome P450 réductase – cytochrome b5 et sa réductase (CYP2E1, CYP3A) • Inhibés par le CO et le SKF525A • Cycle catalytique (production d’espèces réactives de l’O2) Faculté de Médecine de Marseille CYTOCHROMES P450 (CYP) • Les cytochromes P450 sont formés: − d'un noyau héminique − d'une chaîne polypeptidique (apoenzyme) où se trouve le site catalytique • Structure primaire de l'apoenzyme – Chaîne polypeptidique renfermant à peu prés 500 résidus (50-60 kDa) – Certaines régions sont conservées d'une isoforme à l'autre: • résidu cystéine assurant la liaison avec l'hème dans la région -COOH terminale • partie -NH2 terminale fortement hydrophobe assurant l'ancrage de la protéine dans la membrane du réticulum endoplasmique • Nomenclature basée sur l'alignement des séquences en acides aminés − Si l'homologie entre deux cytochromes P450 est: > 40% → même famille de gènes > 55% → même sous famille de gène Faculté de Médecine de Marseille Ex: CYP3A4 CYTOCHROMES P450 (CYP) • CYP sont ancrés dans la membrane – du réticulum endoplasmique (microsomes) • CYP1, CYP2, CYP3 et CYP4 • métabolisme des xénobiotiques • métabolisme d ’endobiotiques – des mitochondries • autres familles de CYP • métabolisme des endobiotiques (stéroïdes…) • L ’expression et la régulation tissulaire sont caractéristiques de chacune des isoformes – CYP1A1 • tissus extrahépatiques • dans le foie après induction – CYP1A2 • foie, muqueuse nasale • non exprimé dans les autres tissus même après induction Faculté de Médecine de Marseille CYTOCHROMES P450 hépatiques • Plus fortes concentrations de CYP. Plus de 20 isoformes ont été décrites. • Expression généralement plus importante dans les régions périveineuses (centrolobulaire) que dans la zone périportale → localisation de l ’effet toxique (ex: paracétamol/CYP2E1) • Principalement exprimés dans les hépatocytes. • Chez l ’animal il a été mis en évidence un dysmoprhisme sexuel dans l ’expression des CYP Faculté de Médecine de Marseille Principales isoformes de CYP exprimées dans le foie Autres 19% CYP1A2 13% CYP2A6 4% CYP2B6 1% CYP2C 19% CYP3A4/5 34% CYP2D6 3% CYP2E1 7% CYP3A4/5 responsable de la dégradation de 50% des Faculté de Médecine de Marseille médicaments qui sont métabolisés Hépatotoxicité et zone centrolobulaire Faculté de Médecine de Marseille CYTOCHROMES P450 et VARIABILITE • Variabilité interespèce − − − − expression isoformes activité catalytique Ex: CYP pulmonaires • Homme: 10 pmol/mg de protéine • Lapin: 200-250 pmol/mg de protéine • Variabilité intraindividuelle et interindividuelle − Inhibition enzymatique − Induction enzymatique − Polymorphisme génétique Faculté de Médecine de Marseille INHIBITION DES CYTOCHROMES P450 • Rôle majeur dans les interactions médicamenteuses d ’origine métabolique • Les inhibiteurs des CYP peuvent être: – Spécifiques d'une isoforme ou d'une sous famille (ex: troléandomycine/CYP3A) – Non spécifiques (ex: cimétidine/substrat présentant un binding de type II) – D'origine naturelle (ex:naringénine/CYP3A) ou synthétiques • Mécanisme principal: Inhibition réversible par compétition de deux composés au niveau du site actif de l'apoenzyme ou au niveau de l'hème (principal mécanisme) Faculté de Médecine de Marseille INHIBITION DES CYTOCHROMES P450 • Caractéristiques générales – l ’inhibition enzymatique est rapide est survient généralement après la première administration – l ’effet inhibiteur se manifeste en moins de 24 h (parfois à l’état d ’équilibre de l ’inhibiteur: 5 demi-vies) – autres facteurs influençant le délai d ’apparition des phénomènes de surdosages: • délai nécessaire à un nouvel état d ’équilibre pour le médicament • concentration préexistante en médicament • facteurs spécifiques au malade • Inhibition enzymatiques et conséquences cliniques – ↑ effet thérapeutique/secondaire (terfénadrine/kétoconazole) – ↓ effet thérapeutique si il s ’agit d ’un pro-médicament Faculté de Médecine de Marseille INHIBITION DES CYTOCHROMES P450 • Principaux inhibiteurs – cimétidine – chloramphénicol – antifongiques azolés – antibiotiques macrolides – antagonistes du calcium – fluoroquinolones – antiprotéases Faculté de Médecine de Marseille INDUCTION ENZYMATIQUE DES CYTOCHROMES P450 • Définition: augmentation du taux de protéine qui est généralement associée à une augmentation de l’activité catalytique • Différents mécanismes – Induction d ’origine transcriptionnelle • récepteurs nucléaires (ex: CYP3A4/PXR) • statut de méthylation (ex: CYP2E1/naissance) – Induction d ’origine post-transcriptionnelle • Stabilisation de l ’ARNm (ex: CYP2E1/statut hormonal) • Diminution de la dégradation de la protéine ou "stabilisation de la protéine » (ex: CYP2E1/acétone, CYP3A/macrolides) • Augmentation de la traduction de l ’ARNm (ex: CYP2E1/acétone) Faculté de Médecine de Marseille Induction transcriptionelle du CYP3A4 Rifampicine Hyperforine Carbamazépine... P X R R X R PXR-RE P X R R X R PXR-RE Rq: même mécanisme impliqué dans l'induction de la Pgp170 Faculté de Médecine de Marseille INDUCTION DES CYP ET INTERACTIONS MEDICAMENTEUSES • Pour que l ’effet soit maximal, l ’agent inducteur doit être à l ’état d ’équilibre • Délai de survenue de l ’induction difficile à prévoir: – demi vie des CYP variable: 1-6 jours – demi vie de l ’ agent inducteur: 2 à 100h – exemples: • rifampicine t1/2 2-3h → induction rapide • phénobarbital t1/2 50h → induction en 1semaine • Principaux inducteurs des CYP en clinique: rifampicine, glucocorticoïdes, troglitazone, phénobarbital, carbamazépine, phénytoïne, hyperforine, primidone, gluthetimide, fumée de tabac… Faculté de Médecine de Marseille Conséquences thérapeutiques de l ’induction et de l ’inhibition enzymatique • Induction et inhibition sont des mécanismes différents et ne sont pas le contraire l’un de l’autre • Si les deux mécanismes sont mis en jeu la résultante peut être nulle ou se traduire par une augmentation ou une diminution des concentrations • Association contre-indiquée: ex: érythromycine / astémizole • Association déconseillée: ex: érythromycine / ciclosporine • Association nécessitant des précautions d ’emploi: ex: cimétidine / warfarine • Association à prendre en compte: ex: cimétidine / ciclosporine Faculté de Médecine de Marseille POLYMORPHISME GENETIQUE DES CYTOCHROMES P450 • Définition: – Caractère monogénique présentant dans la population au moins deux phénotypes et trois génotypes, aucun d ’eux ayant une fréquence inférieure à 1% – SNPs (Single Nucleotide Polymorphism) • Conséquences: – diminution de la synthèse de l ’enzyme – synthèse d ’une enzyme dont l ’activité catalytique a été modifiée – augmentation de la synthèse de l ’enzyme • Polymorphismes génétiques des CYP et métabolisme des médicaments: – – – – CYP1B1 (glaucome congénital) CYP2C8 (ex: taxol et taxotère..) CYP2D6 (antiarythmiques, ADT, neuroleptiques…) CYP3A4 / CYP3A5 (cyclosporine, tacrolimus….) Faculté de Médecine de Marseille Faculté de Médecine de Marseille Polymorphisme génétique du CYP2D6 Découvert en 1977 lors d ’un essai thérapeutique sur un nouvel antihypertenseur la débrisoquine → 12% des sujets présentaient une hypotension marquée Détermination du ratio métabolique urinaire: administration de débrisoquine recueil des urines pendant 8 heures dosage de la débrisoquine et de la 4hydroxydébrisoquine calcul du ratio métabolique: [débrisoquine] [4-hydroxydébrisoquine] R < 12.6 → métaboliseur extensif R ≥ 12.6 → métaboliseur limité ou lent Faculté de Médecine de Marseille Polymorphisme génétique du CYP2D6 Mécanismes moléculaires • Mutations (substitution ou délétion d ’une ou plusieurs paires de bases): – Silencieuses (pas de modification de l ’activité catalytique) – Modifications de l ’activité catalytique: • Diminuée (ex: CYP2D6J) • Absente – erreur du cadre de lecture (CYP2D6A, CYP2D6B) – erreur lors de l ’épissage (CYP2D6B) • Délétion du gène (CYP2D6D) • Amplification génique (CYP2D6L) • Chez les caucasiens les allèles mutés les plus fréquents sont: – le CYP2D6A – le CYP2D6B – le CYP2D6D Faculté de Médecine de Marseille Détermination des métaboliseurs limités et extensifs • Phénotypage – Administration d ’un composé test le dextrométorphane – Recueil pendant 10 heures des urines – Détermination du ratio métabolique dextrométorphane/dextrorphane): • R < 0.3 → métaboliseur extensif • R ≥ 0.3 → métaboliseur limité – Limites: • administration d ’une composé test pharmacologiquement actif • traitement concomitant par un médicament métabolisé par le CYP2D6 Faculté de Médecine de Marseille Détermination des métaboliseurs limités et extensifs • Génotypage – extraction de l ’ADN génomique de lymphocytes – génotypage • en combinant les techniques de PCR et la digestion par l ’enzyme de restriction XbaI • Par PCR en temps réel (détermination du Tm) – Avantages: • pas d ’administration de composés tests • pas d ’effet d ’une éventuelle co-médication – Inconvénients: • On ne peut pas mettre en évidence tous les métaboliseurs limités • Lourd et onéreux Faculté de Médecine de Marseille Polymorphisme génétique du CYP2D6 Conséquences cliniques • Pharmacocinétiques et pharmacologiques: – modification des paramètres pharmacocinétiques – augmentation du risque d ’effets adverses chez les métaboliseurs limités – diminution de l’efficacité thérapeutique chez les métaboliseurs ultra-extensifs • Serait associé à certains états physiopathologiques – Syndrome de Parkinson (CYP2D6B?) – Epilepsie? – Syndrome éosinophylie-myalgie Faculté de Médecine de Marseille CYPs Détoxification/Toxification • CYPs – longtemps considérés comme des enzymes de détoxication (↑ élimination) – parfois les métabolites sont plus toxiques que les composés parentaux: • certains médicaments (ex: paracétamol, anesthésiques volatils) • certains composés toxiques dont les procancérogènes • Procancérogènes – chimiquement stables – bioactivation nécessaire pour exercer leur effet génotoxique: • métabolites électrophiles • fixation sites nucléophiles de l ’ADN • erreurs lors de la réparation de l ’ADN → mutations • cancer Faculté de Médecine de Marseille Exemple du benzène Benzène FOIE CYP2E1 OH Phénol HO OH Hydroquinone HO OH Hydroquinone OH Radical Phenoxyl CYP2E1 + PHS Myéloperoxydase •O Fixation aux protéines et à l'ADN des cellules de la moelle osseuse Faculté de Médecine de Marseille MOELLE OSSEUSE UGT Glucuronide Paracétamol Sulfoconjugué ST CYP2E1 + Alcool TRAITEMENT N-Ac-Cys + GSH Quinone imine Liaison aux macromolécules cellulaires GST DETOXICATION Conjugaison au GSH Nécrose cellulaire Faculté de Médecine de Marseille Exemple du paracétamol ENZYMES DE PHASE II • Enzymes de conjugaison: ajoute à un groupement fonctionnel du médicament ou de ses métabolites (aglycone), un groupement polaire d'origine endogène – ↑ caractère hydrophile – plus rapide que réaction de phase I – ↑ excrétion • Différentes enzymes ou réactions de phase II – – – – – – UDP-glycosyltransférases (glucuronidation) Sulfotransférases Glutathion S-transférases N-acétyltransférases Conjugaison aux acides aminés (glycine, taurine, acide glutamique) Réactions de méthylation • Enzymes saturables Faculté de Médecine de Marseille EXCRETION • Excrétion urinaire – La plupart des toxiques sont éliminés par les reins – Les toxiques présentant un coefficient de partage lipide/eau élevé sont réabsorbés, du moins en partie – Les composés polaires ou ionisés sont facilement éliminés dans l'urine: • bases: excrétion ↑ si pH urinaire ↓ • acides: excrétion ↑ si pH urinaire ↑ – Transport actif • transporteurs d'anions organiques (acides) • transporteurs de cations organiques (bases) • possibilité de compétition (ex: pénicilline/probénécide) – Les reins ne sont pas matures chez le nouveau né: élimination plus lente – Grande variabilité inter-espèce: • différence de la fixation aux protéines plasmatique • différence au niveau de la filtration glomérulaire Faculté de Médecine de Marseille EXCRETION • Excrétion fécale – Composés non absorbés • Il est très rare que 100% de la dose soit absorbée – Excrétion biliaire • Rôle majeur dans l'excrétion fécale • De nombreux métabolites sont éliminés dans la bile • En général: – transport pour l'excrétion des bases – composés de faible PM sont peu excrété dans la bile – les composés et les conjugués (glucuronides, GSH) de PM= 325 peuvent être fortement excrété • Au niveau de l'intestin les composés peuvent être réabsorbés ou excrétés: – les composés polaires, généralement les conjugués, ne sont pas réabsorbés – la flore intestinale peut hydrolyser certains conjugués (glucuronides, sulfates) permettant la réabsorption du composé: cycle entérohépatique • Autres: Excrétion intestinale (du sang vers les intestins) , Expiration, Fluide cérébrospinal, Lait, Salive et sueur Faculté de Médecine de Marseille