Nous faisons de vos spécialités Nous faisons de vos spécialités notre respécspéc not ialitéialité É ditorial Directeur de la publication : Claudie Damour-Terrasson Rédacteur en chef : Pr P. Amarenco (Paris) Rédacteur en chef adjoint : Dr M. Sarazin (Paris) Secrétaire scientifique : A. Kemmel Comité de rédaction Dr J. d’Anglejan-Chatillon (Versailles) - Pr P. Azouvi (Garches) Dr A. Béhin (Paris) - Pr P. Bouche (Paris) Dr P. Derkinderen (Nantes) - Dr S. Dupont (Paris) Dr O. Heinzlef (Poissy) - Dr M. Kalamarides (Clichy) Pr P. Krack (Grenoble) - Dr F. Laigle-Donadey (Paris) Dr T. Maisonobe (Paris) - Pr J.M. Pinard (Garches) Dr P.F. Pradat (Paris) - Dr P.J. Touboul (Paris) Dr J.M. Visy (Reims) Conseil de rédaction Pr S. Bakchine (Reims) - Pr H. Chabriat (Paris) Pr J.Y. Delattre (Paris) - Pr B. Dubois (Paris) Pr C. Lubetzki (Paris) - Pr F. Parker (Le Kremlin-Bicêtre) Pr P. Pollak (Grenoble) - Pr J.P. Pruvo (Lille) Pr M.J. Vidailhet (Paris) Conseillers scientifiques Pr Y. Agid (Paris) - Pr J.C. Baron (Cambridge, UK) Pr M.G. Bousser (Paris) - Pr M. Chatel (Nice) Pr P. Chauvel (Marseille) - Pr M. Clanet (Toulouse) Dr P. Davous (Paris) - Pr C. Marescaux (Strasbourg) Pr F. Mauguière (Lyon) - Dr B. Montagne (Roubaix) Pr J.M. Orgogozo (Bordeaux) - Pr J. Perret (Grenoble) Pr G. Saïd (Le Kremlin-Bicêtre) - Pr E. Tournier-Lasserve (Paris) Comité de lecture Professeurs et docteurs : G. Amarenco - I. Arnulf A. Arzmanoglou - P. Bedoucha - S. Blond - A. Bonafé J. Boulliat - O. Bœspflug-Tanguy - S. Bracard - L. Brunereau J.B. Cesari - B. Chabrol - P. Chaine - J.M. Chamouard G. Chauplannaz - F. Chedru - P. Clavelou - C. Confavreux J.M. de Bray - T. de Broucker - F. Demenais - A. Destée A. Dusser - C. Duyckaerts - B. Eymard - B. Fontaine F. Forette - J.M. Gaio - P. Galetti - M. Gonce - P. Gorce F. Gray - N. Graziani - M. Gugenheim - D. Hannequin P. Hinault - O. Heinzlef - E. Hirsch - K. Hoang-Xuan J. Honnorat - P. Kahane - G. Leftheriotis - J. Le Guyader C. Lévy - D. Leys - H. Loiseau - G. Lot - D. Malapert M.H. Marion - P. Masnou - H. Massiou - J. Melki - A. Monjour T. Moulin - A. Moulonguet - P. Neuschwander - P. Niclot F. Pasquier - S. Peudenier - V. Plante-Bordeneuve - O. Rascol J. Reis - P. Rémy - G. Rodesch - D. Rodriguez - D. Rougemont E. Roullet - M. Sanson - J. Touchon - F. Turjman - L. Vallée M. Vérin - P. Vermersch - J.M. Verret - H. Vespignani F. Viallet - J. Vrigneaud - S. Zemrag Société éditrice : EDIMARK SAS Président-directeur général Claudie Damour-Terrasson Tél. : 01 46 67 62 00 – Fax : 01 46 67 63 10 Rédaction Directeur délégué de la rédaction Béatrice Hacquard-Siourd Secrétaire générale de la rédaction : Magali Pelleau Secrétaire de rédaction : Laurence Ménardais Rédactrices-réviseuses : Cécile Clerc, Sylvie Duverger, Muriel Lejeune, Catherine Mathis, Odile Prébin Infographie Premier rédacteur graphiste : Didier Arnoult Responsable technique : Virginie Malicot Rédactrices graphistes : Mathilde Aimée, Christine Brianchon, Cécile Chassériau, Catherine Rousset Dessinateurs d’exécution : Stéphanie Dairain, Antoine Palacio Commercial Directeur du développement commercial Sophia Huleux-Netchevitch Directeur des ventes : Chantal Géribi Directeur d’unité : Béatrice Tisserand Régie publicitaire et annonces professionnelles Valérie Glatin Tél. : 01 46 67 62 77 – Fax : 01 46 67 63 10 Abonnements : Lorraine Figuière (01 46 67 62 74) 2, rue Sainte-Marie - 92418 Courbevoie Cedex Tél. : 01 46 67 62 00 – Fax : 01 46 67 63 10 E-mail : [email protected] Site Internet : http://www.edimark.fr Quelle est la place de la robotisation dans la rééducation de la marche après AVC ? Éditorial La Lettre du Neurologue Gait rehabilitation after stroke: is there any place for robotic devices? •• A. Yelnik* P oser cette question aurait semblé il y a quelques années, et peut encore paraître, totalement incongru. En effet, en rééducation, et particulièrement lors des affections neurologiques, le rapport direct du patient avec le rééducateur est essentiel. La rééducation doit être personnalisée, adaptée aux progrès et aux variations quotidiennes du patient. En ce qui concerne la marche, seul le kinésithérapeute est à même, par l’attention rapprochée qu’il porte à “son” patient, de le guider, de l’encourager, et de moduler la difficulté des exercices en fonction de l’évolution et des objectifs fixés. Les troubles de la motricité après un accident vasculaire cérébral (AVC) sont complexes. La paralysie n’est pas seulement l’impossibilité de contracter volontairement tel ou tel muscle, elle est en outre un trouble de la commande motrice qui, en s’associant souvent à la spasticité, les syncinésies et les dystonies, se caractérise par la perte de la sélectivité du mouvement. La rééducation de la motricité consiste avant tout à la réanimer et à la guider afin que le patient retrouve la fonction la plus fine et la plus sélective possible. Le travail de la force n’est qu’une composante qui, si tout va bien, trouvera alors tout son intérêt. Cette rééducation n’exclut toutefois pas le recours à certains automatismes comme nous le verrons. Ainsi, la présence et le contrôle constants du rééducateur se sont imposés dans la pratique de la rééducation de l’hémiplégique. Pourtant, ces exercices sous contrôle pourraient être utilement complétés d’autoexercices, comme cela est habituel dans d’autres domaines de la rééducation, en traumatologie par exemple. Mais certaines pratiques, encore trop répandues, d’abandon du patient à des exercices non surveillés, plus ou moins mécanisés et sans objectif précis, ont justifé parallèlement l’abord du patient par une kinésithérapie plus protectrice. En cela déjà nécessaire, cette approche a également trouvé sa justification dans la crainte d’aggraver la spasticité par des exercices trop intenses. Que peut donc bien faire un robot dans cette conception de la rééducation ? * Service de médecine physique et de réadaptation, hôpital Lariboisière, Fernand-Widal, Paris. La Lettre du Neurologue - Vol. XI - n° 3 - mars 2007 63 Éditorial É ditorial 64 Depuis les années 1980, de nombreuses études menées selon des critères scientifiques s’appliquent à valider les techniques de rééducation. La tâche est ardue, car les facteurs sont multiples. Pourtant, c’est ainsi que se sont progressivement imposées des idées, que l’on n’ose qualifier de nouvelles : le résultat de la rééducation après lésion cérébrale passe par un apprentissage, qui doit porter sur la tâche que l’on souhaite améliorer et nécessite la répétition du geste à apprendre. Pour récupérer la marche, il faut donc la travailler ! Mais certains dogmes interdisaient de travailler la marche, tant que l’équilibre du tronc n’était pas acquis et proscrivaient de laisser marcher un patient seul tant que son “schéma” de marche n’était pas satisfaisant. De très nombreux patients ont ainsi perdu des mois précieux, si ce n’est plus. Considérant que la marche ne peut être travaillée lorsque la paralysie est sévère, d’autant que s’y associent des troubles de la sensibilité ou des troubles cognitifs, des équipes québecoises et allemandes ont proposé des systèmes d’allégement du poids du corps, par suspension partielle du patient, grâce à un harnais et un portique. Ces systèmes procurent une stabilisation qui permet au patient de se concentrer sur la marche et non sur la perte d’équilibre et ainsi de travailler plus précocement. L’allégement partiel atténue l’asymétrie des informations sensitives et réduit la difficulté de la tâche motrice. L’entraînement de la marche sur tapis roulant améliore les performances des patients et leur autonomie, mais la place des systèmes d’allégement du poids n’est pas encore scientifiquement déterminée. En outre, des difficultés pratiques demeurent : le guidage du pas, lorsque le patient très déficitaire marche sur tapis en allégement du poids du corps, nécessite souvent deux kinésithérapeutes et demande beaucoup de temps, au détriment des autres axes de la rééducation comme l’inhibition de la spasticité, l’entretien articulaire, la préhension. C’est ainsi que des équipes, allemande (gait trainer) et suisse (Lokomat®), ont mis au point la robotisation de la marche. Les systèmes procurent la stabilité et permettent la répétition à volonté du cycle de la marche. À dire vrai, le déroulement du pas entraîné par le robot se rapproche de celui de la marche normale sans être tout à fait identique. Le cycle de la marche peut alors être répété passivement selon un programme personnalisé. Le Lokomat® qui se présente comme un exosquelette permet également une participation active du patient. L’existence supposée d’un générateur spinal de marche chez l’homme renforce l’intérêt d’un travail d’automatisation. Celui-ci pourrait être préalable à une réorganisation plus élaborée et consciente de la marche. Ainsi, les objectifs de l’entraînement de la marche par robot sont de réveiller l’automatisme de la marche, même si la motricité est encore très déficiente, et de libérer le kinésithérapeute d’une tâche répétitive pour lui permettre de consacrer son temps à d’autres exercices, ce qui renforce le temps total de rééducation du patient. Il est toutefois trop tôt pour situer clairement la place des robots de marche dans le programme de rééducation. Ils ont été initialement proposés chez le blessé médullaire et des études ouvertes font état de résultats intéressants. La seule étude contrôlée a été effectuée chez le patient hémiplégique ; elle a comparé le gait trainer GT I à l’entraînement sur tapis roulant en allégement du poids du corps. La marche a été améliorée avec les deux systèmes, sans différence significative, mais en demandant beaucoup moins de temps au kinésithérapeute dès lors que le robot était utilisé (1). Il faut souhaiter que soient confirmés ces résultats et que les robots de marche, dont le coût n’est pas négligeable, trouvent leur place dans le programme de rééducation du patient après AVC : éveil de l’automatisme de la marche puis son renforcement. Il faut que les kinésithérapeutes s’approprient ces outils, qui doivent venir en complément de leur travail et certainement pas s’y substituer. Le temps total de rééducation dont devrait bénéficier le patient hémiplégique sera ainsi augmenté et enrichi, donc doté d’une plus grande efficacité. ■ RéféRence bibliogRaphique 1. Werner C, von Frankenberg S, Treig T et al. Treadmill training with partial body weight support and an electromechanical gait trainer for restoration of gait in subacute stroke patients: a randomized crossover study. Stroke 2002;33:2895-901. La Lettre du Neurologue - Vol. XI - n° 3 - mars 2007