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Guide des appels à projets de recherche 2016
« Islam, religion, société »
Ministère de l’Intérieur, en partenariat avec le ministère de l’Education nationale, de
l’enseignement supérieur et de la recherche
Direction des libertés publiques et des affaires juridiques - Bureau central des cultes
En février 2015, le Gouvernement annonçait entre autres mesures le soutien à la
recherche en islamologie ainsi que sur l’islam de France. Cette annonce fait suite au constat
d’un déclin de l’islamologie en France (« Livre Blanc » du GIS Moyen-Orient/Mondes
Musulmans » et Rapport « Disciplines rares », 2014), contrairement à la plupart des pays
européens, et d’un défaut de renouvellement des travaux en sciences humaines portant sur
l’islam de France. Une ligne de crédits de recherche intitulée « Islam, Religion, Société » a
donc été ouverte pour la première fois à la rentrée 2015, avec pour finalité de répondre aux
besoins de connaissance de la diversité des institutions, courants, pratiques et discours relatifs
à l’islam contemporain en France, de sa composition, en mutations et recompositions
permanentes. Les usages passés et présents du corpus religieux islamique, l’étude de la
production scripturaire ancienne comme contemporaine ne seront pas non plus ignorés. Une
approche pluridisciplinaire intégrant sociologues, anthropologues, juristes, économistes,
politologues, historiens et islamologues a été privilégiée.
Les appels à projets 2016, qui s’adressent à l’ensemble de la communauté académique
francophone, répondent aux besoins de connaissance des pouvoirs publics, dont le récent
rapport « Recherche sur les radicalisations » de l’Alliance Athena (mars 2016) estime qu’ils
devraient nouer un dialogue plus soutenu avec le monde de la recherche. Plusieurs thèmes ont
été retenus cette année, en accord avec le Conseil scientifique de ces crédits de recherche,
composé de sept universitaires reconnus, présidé par le professeur Francis Messner
(Université de Strasbourg).
En amont de la « radicalisation », il conviendra de préciser la nature des « discours de
rupture » (Projet n°8-2016) qui circulent dans l’espace discursif musulman français ainsi que
leurs vecteurs. A l’opposé de ces « discours de rupture », on ne doit pas ignorer pour autant
les « approches réformistes » (Projet n°11-2016) de plus en plus visibles. Un appel d’offres
sera également lancé sur le thème de l’« Enseignement confessionnel destiné aux enfants »
(Projet n°9-2016) ainsi que sur les « Etablissements scolaires musulmans en France » (Projet
n°10-2016) qui se sont multipliés ces dernières années. Enfin, il est envisagé de financer le
prolongement de l’étude préliminaire sur « Le marché halal en France et en Europe » (Projet
n°12-2016) amorcée en 2015 ainsi que de proposer à une équipe de recherche de mener une
investigation sur le « Hadj : étude du marché français et enquête de satisfaction des
pèlerins » (Projet n°13-2016), deux secteurs socio-économiques en pleine structuration, qui
constituent également des sujets d’intérêts.
1
Ces crédits de recherche soutiendront par ailleurs la création d’un « Prix Rémy Leveau de
la thèse en sciences humaines et sociales de l’islam de France et d’Europe » qui sera attribué
tous les deux ans en alternance avec le « Prix Mohamed Arkoun de la thèse en islamologie »
par le GIS Moyen-Orient/Mondes Musulmans et l’IISMM-EHESS1.
 Modalités des candidatures
1
2
-
L’appel est ouvert à tout porteur de projet titulaire d’une thèse de doctorat dans le
domaine des sciences humaines et sociales, affilié à un laboratoire de recherche
reconnu, notamment EA et UMR, et bénéficiant d’une réelle compétence dans les
champs et thématiques impliquées. La date limite d’envoi des propositions (1
exemplaire par courriel, un exemplaire par courrier, voir ci-dessous) est fixée au 13
mai 2016.
-
Le dossier sera constitué d’un projet qui s’articulera principalement autour de deux
axes : I. Présentation, état de la question, problématisation ; II. Axes de
recherche, méthode et mise en œuvre pratique (modalités de l’enquête de terrain,
calendrier du déroulement de la recherche, et budget prévisionnel) suivis d’une courte
bibliographie indicative, l’ensemble ne devant pas excéder 5 pages (hors CV et
lettre de soutien).
-
Le dossier électronique devra être accompagné –dans le même document que le
projet– d’un CV du ou des porteurs de projet (qui mentionnera clairement les
publications, notamment) ainsi que d’une lettre de soutien du/de la directeur/trice
d’un laboratoire de recherche qui s’engage à héberger le projet s’il est retenu. Une
lettre de recommandation pourra également être jointe au dossier. On n’omettra pas le
cas échéant de préciser en quelques lignes les noms, prénoms, et références des
chercheurs (étudiants de master ; doctorants, post-doctorants, enseignants ou
chercheurs statutaires) susceptibles de composer l’équipe de recherche, ainsi que leur
rôle précis au sein de celle-ci. Le porteur de projet ajoutera enfin à l’exemplaire papier
de son dossier (uniquement, et non au dossier par courriel, voir ci-dessous) l’une de
ses publications relative au sujet pour lequel il candidate.
-
Chaque porteur évaluera de manière réaliste ses besoins en matière de ressources
humaines et matérielles en proposant un budget prévisionnel précis (sachant qu’une
somme plafond par projet a déjà été arrêtée par le conseil scientifique). Il/Elle pourra
le cas échéant se rapprocher du Bureau Central des Cultes pour obtenir plus
d’informations sur ce point.
-
Les dossiers de candidature au format papier (+ publication significative) seront
envoyés au Ministère de l’intérieur, DLPAJ, Bureau central des cultes, 1 bis Place des
Saussaies, 75008 et au format électronique (sans publication significative) à [email protected] via une plateforme de téléchargement AVANT le 30
MAI 2016. Ils seront ensuite examinés par un conseil scientifique en charge de
l’évaluation. Le conseil d’administration communiquera les délibérations et décisions
aux candidats dans le courant du mois de juillet 2016.
Paris, le 5 avril 2016
L’appel à candidature pour ce prix est prévu courant octobre 2016.
La case « sujet » du courriel indiquera notamment le numéro du projet pour lequel postule le candidat.
2
Appel à projet de recherche 2016 « Islam, Religion et Société »
Ministère de l’Intérieur, en partenariat avec le ministère de l’Education nationale, de
l’enseignement supérieur et de la recherche
Direction des libertés publiques et des affaires juridiques - Bureau central des cultes
Projet n°8-2016 : Discours de rupture dans l’islam contemporain (islamologie,
linguistique, sciences de l’information et de la communication, sociologie, anthropologie,
histoire)
Depuis la proclamation d’un califat par l’organisation Etat Islamique en 2014 et le
départ de plusieurs milliers de jeunes européens pour la Syrie ou l’Irak, de nombreuses
réflexions sur le processus de radicalisation1 sous la forme d’ouvrages (Khosrokavar 2014,
Thomson, 2014 etc.), d’articles ou multiples séminaires, colloques, conférences ainsi que
quelques projets de recherche ont vu le jour.
Mais en-deçà de la seule radicalisation se matérialisant en appel au djihâd, on connaît
toujours assez mal les « discours de rupture » avec la société environnante qui circulent dans
l’espace discursif musulman francophone contemporain. Les Anglo-saxons parlent de
« rejectionnist Islam » (Muslih, 2007-2016, Hegghammer, 2007) ou de « radical Islamism »
pour désigner cette tendance. La notion de « discours de rupture » se rapproche également de
ce que les spécialistes du christianisme d’époque moderne (XVIe-XVIIIe siècle) appellent des
discours de « distinction confessionnelle » (Crouzet, 2015).
Il appartiendra à l’équipe de recherche d’en déterminer les principaux thèmes, le
glossaire, les récurrences terminologiques et les champs sémantiques ainsi que leurs
idéologues et propagateurs. Celle-ci identifiera les vecteurs de propagation de ces notions et
les modalités de réception de ces discours. On cherchera ainsi à mesurer le niveau de
pénétration de ces discours de rupture auprès des jeunes.
A ce titre, les candidats constitueront une équipe pluridisciplinaire composée de
chercheurs qui pourront relever des champs disciplinaires de l’islamologie, de la linguistique
(sémiotique notamment), des sciences de l’information et de la communication, ainsi que de
la sociologie et de l’anthropologie pour les enquêtes de terrain. Ce programme de recherche
débutera en septembre 2016 pour s’achever en aôut 2018.
1
Définit par Farhad Khosrokavar comme « processus par lequel un individu ou un groupe adopte une forme
violente d’action, directement liée à une idéologie extrémiste à contenu politique, social ou religieux qui
conteste l’ordre établi sur le plan politique social ou culturel » (2014 : 7-8)
1
1-Les grandes notions du « discours de rupture »
Concrètement, il s’agit d’identifier les termes et notions "islamiques" (ou présentées
comme telles) les plus usités et connotés symboliquement tels que takfîr, kafîr, hijra, taghût,
hakimiyya, al walā’ wa-l-barā’, al amr bi l-ma’rûf wa an-nahy ‘an al-munkar, shirk, al-firqa
al-nâjiya, al-jâhiliyya etc. A travers l’étude détaillée de ce glossaire du « discours de rupture »
et de ses multiples occurrences, on mettra en évidence les définitions de l’altérité
confessionnelle/convictionnelle, de la liberté de conscience, du rapport au politique
(conception de l’Etat, de la démocratie, de la participation citoyenne et politique…), des
modalités du prosélytisme en milieu non-musulman, de la place de la femme dans la
société, du rapport à la pureté (extension du harâm et du halâl à de nombreux domaines de la
vie sociale…), du rapport au compromis, de la légitimation ou non de la violence etc. qu’elles
supposent. Une typologie de ces discours pourra être proposée.
2-Disputations numériques : les discours de rupture sur internet et les réseaux sociaux
Dans un second temps, l’équipe de recherche essaiera de mesurer l’ampleur de la
diffusion de ces notions à la fois sur les sites internet, les réseaux sociaux ou les chaînes
satellitaires en identifiant plusieurs cas qui lui paraissent caractériser la diffusion de ce type de
discours de rupture. Cette étude menée par des islamologues, linguistes et des sociologues (ou
chercheurs en sciences de l’information et de la communication) portera sur les principaux
espaces du net francophone (sites, forums, Youtube, Dailymotion) qui véhiculent ces discours
de rupture.
3-Niveau d’élaboration et diffusion éventuelle du discours de rupture sur le terrain
Resserrant un peu plus la focale, l’équipe diligentera également des enquêtes de terrain
(voir cadre géographique ci-dessous) dans les zones urbaines du territoire français qui ont vu
ces discours de rupture se diffuser peu ou prou ces dernières années. Il conviendra de mettre
en évidence les principaux relais de ces discours de rupture sur le terrain (associations,
personnalités charismatiques, ouvrages religieux,…).
Dans chaque bassin de population, les chercheurs veilleront à recueillir des entretiens
de première main avec au moins trois propagateurs du discours de rupture et une vingtaine
d’entretiens avec des jeunes gens susceptibles de constituer des cibles de ces discours.
Quatre bassins principaux de populations seront sélectionnés parmi les régions
parisienne, lyonnaise, lilloise, toulousaine ou marseillaise.
► Méthodologie
En dehors de ces grandes lignes, les candidats établiront clairement leur méthodologie, les
terrains précis pressentis ainsi que le nombre et la biographie académique des chercheurs
et/ou étudiants identifiés pour mener à bien l’ensemble de ce projet de recherche.
►Délivrables
Un rapport à mi-parcours, un séminaire à mi-parcours, un colloque de fin de recherche et un
ouvrage collectif.
2
►Document budgétaire
Le porteur de projet évaluera de manière réaliste ses besoins en matière de ressources
humaines et matérielles en proposant un budget prévisionnel précis (sachant qu’une somme
plafond par projet a déjà été arrêtée par le conseil scientifique). Il/Elle pourra le cas échéant se
rapprocher du Bureau Central des Cultes ([email protected]) pour
obtenir plus d’informations sur ce point.
►Calendrier
Date limite : 30 mai 2016 (voir la fiche « Guide des appels à projets » pour le contenu des
dossiers et modalités de soumission).
Bibliographie indicative
Histoire
BENACHOUR Yâdh, Aux fondements de l’orthodoxie sunnite, PUF, Paris, 2008.
CROUZET Denis, Au péril des guerres de religion, PUF, Paris, 2015.
LAUZIERE Henri, The Making of Salafism: Islamic Reform in the Twentieth Century
(Religion, Culture, and Public Life, Columbia University Press, NY, 2015.
LAUZIERE Henri, “The Construction of Salafiyya: Reconsidering Salafism From the
Perspective of Conceptual History”, International Journal of Middle East Studies
International Journal of Middle East Studies, Vol. Issue 03, August 2010, pp 369-389.
MOULINE Nabil, Les Clercs de l’Islam. Autorité religieuse et pouvoir politique en Arabie
Saoudite, XVIIIe – XXIe siècle, PUF/Proche-Orient, 2011.
Idéologie
HAYKEL Bernard, “On the Nature of Salafi Thought and Action”, in Global Salafism.
Islam’s New Religious Movement, dir. Roel Meijer, Hurst & Company, London, 2009.
KEPEL Gilles, HEGHAMMER Thomas, MILLELI Jean-Pierre (dir.), Al Qaeda dans le texte,
PUF (coll. Orients), 2005.
HEGGHAMMER Thomas, “Jihadi-Salafis or Revolutionaries ? On Religion and Politics in
the Study of Militant Islamism”, in Global Salafism, op.cit.
LACROIX Stéphane, « Al-Zawahiri », in Al Qaeda dans le texte, op.cit..
LOHLKER Rüdiger, Jihadism: Online Discourses and Representations. Vienna University
Press, 2013.
MUSLIH Muhammad, "Democracy" (“The rejectionist Islamic view”), in The Oxford
Encyclopedia
of
the
Islamic
World.
Oxford
Islamic
Studies
Online,
http://www.oxfordislamicstudies.com/article/opr/t236/e0185 (accessed 17-Jan-2016), 20072016.
KHOSROKAVAR Farhad Radicalisation, Éditions de la Maison des sciences de l'homme,
FMSH, coll. « Interventions », Paris, 2014
BEHNAM Saïd, “Hymns (Nasheeds): A Contribution to the Study of the
Jihadist Culture”, Studies in Conflict & Terrorism, 35:12, 863-879, 2012.
SEIDENSTICKER Tilman, Islamismus. Geschichte, Vordenker, Organisationen,
Sonderauflage für die Landeszentralen für politische Bildung, München, 2014
WAGEMAKERS, J. "The Kafir Religion of the West". Takfir of Democracy and Democrats
by Radical Islamists, in Camilla Adang, Hassan Ansari, Maribel Fierro & Sabine Schmidtke
3
(Eds.), Accusations of Unbelief in Islam - A Diachronic Perspective on Takfir, pp. 327-353
Leiden: E.J. Brill, 2015.
WAGEMAKERS Joas, “The Transformation of a Radical Concept : al-wala’ wa-al-al-bara’
in the Ideology of Abu Muhammad al-Maqdisi,” in Global Salafism, op.cit., pp. 81-106.
WICKTOROWICZ Quentin, « The New Global Threat : Transnational Salafis and Jihad »,
inMiddle East Policy (London), vol. 8, no. 4, 2001, pp. 18-38.
WICKTOROWICZ Quentin, « Anatomy of the Salafi Movement », in Studies in Conflict and
Terrorism, vol. 29, no. 3, April-May 2006, pp 207-39.
Aire culturelle/géographique
ABOULLOUZ Abdelhakim, Al Harakat al Salafiyya fi-l Maghreb (1971-2004), Markaz
dirassat al wahda al ‘arabiyya, Beyrouth, 2012.
AMGHAR Samir, « Les salafistes français : une nouvelle aristocratie religieuse », MaghrebMachrek, 185, printemps-été 2005, p. 13-32.
AMGHAR Samir, Le salafisme d'aujourd'hui. Mouvements sectaires en Occident, Michalon,
2011.
DE KÖNING Martjin, Searching for a ‘pure’ Islam. Religious Beliefs and Identity
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KRAETZER
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Salafisten.
Bedrohung
für
Deutschland
?
Gütersloher Verlagshaus, 2014.
HUMMEL Klaus, LOGVINOV Mikhail (dir.), Gefährliche Nähe. Salafismus und
Dschihadismus in Deutschland. Ibidem-Verlag, Stuttgart 2014.
KHOSROKAVAR Farhad, L’Islam dans les prisons, Balland (coll. Voix et Regards), 2004.
THOMSON David, Les Français jihadistes, Les Arènes, 2014.
Etude du langage totalitaire
FAYE Jean-Pierre, Langages totalitaires, Critique de la raison et de l’économie narrative,
Paris, Hermann, 2004 ;
FAYE Jean-Pierre, Introduction aux langages totalitaires. Théorie et transformations du
récit, Le Livre de Poche, 2009.
KLEMPERER Viktor, LTI, la langue du Troisième Reich. Carnets d’un philologue, Paris,
Albin Michel, 1996.
4
Appel à projet de recherche 2016 « Islam, Religion et Société »
Ministère de l’Intérieur, en partenariat avec le ministère de l’Education nationale, de
l’enseignement supérieur et de la recherche
Direction des libertés publiques et des affaires juridiques - Bureau central des cultes
Projet n°9-2016 : Enseignement confessionnel musulman destiné aux enfants (5-11 ans)
(sociologie, anthropologie, sciences de l’éducation, droit)
Il y a six ans, on évaluait à plus de 25% les quelques 2000 mosquées et salles de prière
de l’Hexagone disposant d’un enseignement confessionnel pour les plus jeunes1, soit plus de
35.000 enfants. Or le phénomène s’est largement amplifié depuis 5 ans, en s’étendant
notamment à toutes les catégories d’âges (on parle d’une multiplication par 4). En outre, ces
"écoles" confessionnelles sont les premiers lieux dans lesquels la religion musulmane est
enseignée aux enfants. Dans la majorité des cas, elles sont liées à une mosquée.
A l’origine, ces cours d’initiation à la religion musulmane destinée aux nouvelles
générations ont été portés par les primo-migrants, qui les envisageaient comme lieu de la
préservation et de la transmission de la foi et de la culture d’origine. Dans un marché du
discours religieux de plus en plus concurrentiel et mondialisé, on pourra se demander si ces
cours remplissent toujours cette fonction. Quelle forme a pris cette offre d’enseignement pour
se positionner sur ce marché et y assurer sa place ?
Il s’agira ici de réaliser une étude qui se focalisera sur cet enseignement destiné aux
enfants. L’équipe de chercheurs de terrain (sociologie, anthropologie et sciences de
l’éducation) proposera un essai d’approche quantitative (nombre et évolution de ces écoles à
travers par exemple une cartographie) et qualitative, notamment en rencontrant les
enseignants et les parents d’élèves, pour discuter des objectifs pédagogiques des uns et des
attentes des autres. Sans chercher l’exhaustivité, l’étude proposera un panel d’écoles
confessionnelles représentatives des différentes sensibilités qui composent l’islam de France.
On s’intéressera au statut juridique de la structure, à la sociologie générale de la zone
urbaine à laquelle elle se rattache (avec un focus sur l’Île de France et le Sud-Est), au profil
des élèves, ainsi qu’à l’association cultuelle au sein de laquelle ces cours sont dispensés. On
pourra se demander plus précisément quel est le poids de la tradition et des pays d’origine
dans l’enseignement ; quelle est la trajectoire et la formation des enseignants chargés de cette
tâche, quelles sont les modalités de mise en œuvre de ces écoles et les associations qui
ressentent le besoin de les mettre en place, etc. ?
L’enquête s’étendra de septembre 2016 à août 2017.
1
Appelés ailleurs « écoles coraniques » ou encore « catéchèse islamique/musulmane »
1
► Méthodologie
En dehors de ces grandes lignes, les candidats établiront clairement leur méthodologie,
les terrains précis pressentis ainsi que le nombre et la biographie académique des chercheurs
identifiés pour mener à bien ce projet de recherche.
►Délivrable
Un document d’une centaine de pages comprenant une dizaine d’études de cas,
accompagné d’un essai d’approche quantitative.
►Document budgétaire
Le porteur de projet évaluera de manière réaliste ses besoins en matière de ressources
humaines et matérielles en proposant un budget prévisionnel précis (sachant qu’une somme
plafond par projet a déjà été arrêtée par le conseil scientifique). Il/Elle pourra le cas échéant se
rapprocher du Bureau Central des Cultes ([email protected]) pour
obtenir plus d’informations sur ce point.
►Calendrier
Date limite : 30 mai 2016 (voir la fiche « Guide des appels à projets » pour le
contenu des dossiers et modalités de soumission)
2
Appel à projet de recherche 2016 « Islam, Religion et Société »
Ministère de l’Intérieur, en partenariat avec le ministère de l’Education nationale, de
l’enseignement supérieur et de la recherche
Direction des Libertés Publiques et des Affaires Juridiques - Bureau central des cultes
Projet n°10-2016 : Etablissements scolaires musulmans en France : un état des lieux
(sociologie, anthropologie, sciences de l’éducation, droit, cartographie).
Alors que l’on comptait cinq établissements secondaires confessionnels musulmans
(collèges et lycées, sous-contrats ou hors contrats) en 2009, on en dénombrait une quarantaine
en 2014, et plusieurs nouveaux établissements devraient voir le jour ces prochaines années.
Au total, plus de 5000 élèves y seraient scolarisés. A côté d’établissements ayant fait leurs
preuves, à travers notamment leur passage sous contrat avec l’Etat, on constate également une
recrudescence d’établissements au projet pédagogique parfois incertain. Par ailleurs, le
primaire privé confessionnel musulman semble en situation de croissance. La création, le 22
mars 2014, de la Fédération Nationale de l’Enseignement Musulman (FNEM), confirme les
ambitions des associations musulmanes de structurer ce champ.
Du privé hors contrat au privé sous contrat, du collège au lycée, il s’agira donc de
procéder à une étude quantitative et qualitative de ces établissements confessionnels
secondaires privés (collèges et lycées). On laissera en revanche de côté les instituts supérieurs
de formation des cadres religieux, qui font l’objet d’une étude par ailleurs.
On commencera par comptabiliser de manière exhaustive le nombre d’établissements
(écoles primaires, collèges et lycées) par département, en essayant d’obtenir des données
génériques, afin d’établir une cartographie. Une équipe de chercheurs de terrain brossera
ensuite un large panorama de ces établissements privés. Elle pourra s’entretenir avec les
directeurs et enseignants de ces établissements, donnera un aperçu des programmes
pédagogiques et pourra s’intéresser aux profils socioprofessionnels des élèves (en constante
évolution) ainsi qu’aux motifs qui ont conduit leurs parents à les placer dans un établissement
confessionnel (par le biais de questionnaires et/ou d’entretiens). L’étude proposera également
un point juridique sur les différentes configurations contractuelles possibles de ces
établissements.
L’enquête s’étendra de septembre 2016 à août 2017.
1
► Méthodologie
En dehors de ces grandes lignes, les candidats établiront clairement leur méthodologie, les
terrains précis pressentis ainsi que le nombre et la biographie académique des chercheurs
identifier pour mener à bien le projet de recherche.
►Délivrable
Un document d’une centaine de page comprenant une liste des établissements primaires et
secondaires confessionnels musulmans et une dizaine d’études de cas.
►Document budgétaire
Le porteur de projet évaluera de manière réaliste ses besoins en matière de ressources
humaines et matérielles en proposant un budget prévisionnel précis (sachant qu’une somme
plafond par projet a déjà été arrêtée par le conseil scientifique). Elle/Il pourra le cas échéant se
rapprocher du Bureau Central des Cultes ([email protected]) pour
obtenir plus d’informations sur ce point.
►Calendrier
Date limite : 30 mai 2016 (voir la fiche « Guide des appels à projets » pour le contenu des
dossiers et modalités de soumission)
2
Appel à projet de recherche 2016 « Islam, Religion et Société »
Ministère de l’Intérieur, en partenariat avec le ministère de l’Education nationale, de
l’enseignement supérieur et de la recherche
Direction des Libertés Publiques et des Affaires Juridiques - Bureau central des cultes
Projet n°11-2016 : Les approches réformistes dans l’islam contemporain et leur
influence en France (islamologie, philosophie arabo-musulmane)
1-Des racines anciennes
Le "réformisme musulman contemporain" (les candidats pourront discuter de la
pertinence de cette expression et proposer la leur, le cas échéant) s’est fortement développé
ces dernières années. Ces approches envisagent le corpus sacré et la tradition scripturaire
islamiques à travers de nouvelles méthodes et disciplines qui ont commencé à émerger entre
la fin du XVIIIe siècle et le début du XIXe, pour connaître un important développement au
XXe siècle : philologie, codicologie, herméneutique, approches historico-critiques,
philosophie politique moderne, anthropologie sociale et culturelle, anthropologie historique
etc.
Entre Mohammed Abduh (m. 1905), Muhammad Iqbal (m. 1938), Ali Abderraziq
(m.1966) et l’année 2010 où ont disparu tour à tour Mohammed Arkoun, Nasr Hamid Abu
Zayd et Mohammed Abed el Jabri, les approches réformistes du corpus islamique se sont
développées partout dans les pays à majorité musulmane comme en Europe ou en Amérique
du Nord. La pensée des théologiens-juristes classiques ou l’histoire apologétique des débuts
de la civilisation arabo-musulmane passent désormais au crible de la contextualisation, de
l’historicisation et de la déconstruction scientifique.
Une génération de chercheurs maîtrisant à la fois le corpus traditionnel et les sciences
modernes commence en outre à émerger en Europe et au Maghreb se pose comme alternative
face aux détenteurs du magistère religieux (muftis, oulémas, cheikhs etc.). Ils bousculent ainsi
les frontières de ce que Mohammed Arkoun appelait la « clôture scripturaire » en renouvelant
la tradition scripturaire islamique et de l’histoire sainte et apologétique.
2-Un vivier en pleine croissance
Entre les pôles nord-africains, moyen-orientaux, iraniens et européens contemporains,
il s’agira ici d’établir un panorama de ces « nouvelles lectures » de la tradition islamique
classique. Outre les importants travaux des trois grands auteurs décédés en 2010 cités
précédemment, on pourra s’intéresser à des penseurs contemporains ou récents tels Mohamed
Shahrour, Gamal Al Banna, ou Mohammed Talbi dans la catégorie des "coranistes" (sans
1
s’interdire discuter ces catégories), qui semblent prendre au mot cette invite de Jacques
Berque de « ...revenir aux plénitudes cosmiques en même temps qu’aux disponibilités
rationnelles du message […] que l’histoire malheureuse a rompu » (Berque, 2003 [1984], p
270).
Sans que la présente liste soit exhaustive, on pourra également se pencher sur le
dynamisme de la pensée tunisienne contemporaine prenant pour objet d’étude l’islam,
représentée par des personnalités aussi différentes Hicham Djaït, Yadh Ben Achour, Abu
Yaareb el Marzouqî ou Abdelmajid Charfi. Le "réformisme mystique" d’un Eric Geoffroy,
d’un Taha Abderrahmane ou d’autres figures contemporaines de ce courant pourra également
être investigué, tout autant que le "réformisme radical" proposé (avec des méthodes assez
différentes) par des personnalités telles qu’Abdennour Bidar ou Rachid Benzine.
Les théologiens musulmans contemporains ne devront pas être ignorés tels par
exemple Tareq Oubrou et son travail en cours sur la « théologie de la sécularisation » ou la
« théologie préventive », autant que la théologie islamique féminine représentée par Asmae el
Merabet ou tout autre producteur francophone, arabophone ou même anglophone (on pense
notamment à Fazlur Rahman, Abdolkarim Soroush, Farid Esack, Ibrahim Moosa etc.) d’une
pensée "réformiste libérale" (catégorie à discuter) dans l’islam contemporain que l’on
rassemblera, organisera et mettra à la portée du lecteur. La liste n’est pas restrictive mais
devra porter prioritairement sur des penseurs des XXe/XXIe siècles et leur niveau d’influence
(ou non) en France.
L’enquête s’étendra de septembre 2016 à août 2017.
►Méthodologie, délivrables
Après avoir opéré un choix dans ce vivier (qui devra être justifié) on portera une attention
particulière à la manière dont ces penseurs contemporains traitent de sujets tels que l’altérité
confessionnelle, la liberté de conscience, la shari’a, le droit positif, les droits de l’homme, la
violence, la paix, la place de la femme etc. relativement à leur relecture du corpus islamique
classique. Leur philosophie de l’histoire de la civilisation arabo-musulmane devra également
être mise en évidence.
On imaginera à moyen terme une valorisation de cette recherche sur 3 plans :
1) à travers la production d’une étude écrite à entrée thématique (exemples
non contraignant : « liberté de conscience chez X, Y et Z » ; «
violence chez X, Y et Z », « altérité confessionnelle/convictionnelle chez
X, Y et Z » ; « loi religieuse et droit positif chez X, Y et Z » d’une centaine
de pages).
2) à travers la production d’un document technique pour la création d’un site
internet permettant de rendre accessible des pensées, souvent complexes, à
destination d’un public jeune et non universitaire.
3) à travers la préparation d’un cours sur les « Nouveaux penseurs et concepts
dans l’islam contemporain » (titre de travail), avec plan, parties et sousparties rédigées qui pourra ensuite être enseigné dans les D.U de formation
2
civile et civique sous la responsabilité d’enseignants qualifiés (doctorant-es ou docteur-e-s en islamologie, philosophie ou histoire) qui en suivra la
trame.
Enfin, on tentera d’identifier dans un troisième temps les pôles éventuels qui se sont assignés
pour tâches de diffuser ces approches à caractère réformiste en France (cercles, associations
cultuelles, groupes d’étudiants, d’universitaires, rassemblement de disciples etc.)
►Document budgétaire
Le porteur de projet évaluera de manière réaliste ses besoins en matière de ressources
humaines et matérielles en proposant un budget prévisionnel précis (sachant qu’une somme
plafond par projet a déjà été arrêtée par le conseil scientifique). Il/Elle pourra le cas échéant se
rapprocher du Bureau Central des Cultes ([email protected]) pour
obtenir plus d’informations sur ce point.
►Calendrier
Date limite : 30 mai 2016 (voir la fiche « Guide des appels à projets » pour le contenu des
dossiers et modalités de soumission)
Bibliographie indicative
Sources primaires
ABDERRAZIQ Ali, L'islam et les fondements du pouvoir, Paris, La Découverte, 1994.
ABED AL JABRI Mohammed, Introduction à la critique de la raison arabe (présentation et
traduction Ahmed Mahfoud et Marc Geoffroy), La Découverte/IMA, 1994.
ABED AL JABRI Mohammed, Nadq al-aql al-arabi, (Critique de la raison arabe), Markaz
dirassat al wahda al ‘arabiyya, 4 t., Beyrouth/Casablanca, 1984, 1986, 1990, 2001.
AL AJAMÎ, Que dit vraiment le Coran, Zenith, 2011.
ABU ZAYD, Reformation of Islamic Thought: A Critical Historical Analysis. Amsterdam:
Amsterdam University Press, 2006.
ABU ZAYD, Rethinking the Qur'an: Towards a Humanistic Hermeneutics. Utrecht:
Humanistics University Press, 2004.
ARKOUN Mohammed, Pour une critique de la raison islamique, Paris, Maisonneuve et
Larose, 1984.
SHAHROUR Mohammed, The Qur'an, Morality and Critical Reason - The Essential
Muhammad Shahrur, Brill, Leiden, 2009.
TALBI Mohammed, L'Islam n'est pas voile, il est culte : rénovation de la pensée musulmane,
éd. Cartaginoiseries, Carthage, 2010.
Sources secondaires
ABDELRAZAQ Salah Salem, Neo-Muslim Intellectuals in the West and Their Contributions
to Islamic Thought and the Formation of Western Islam, Peeters, Louvain, 2008
BENZINE Rachid, Les Nouveaux penseurs de l’islam, Albin Michel (coll. Spiritualités), 2004
BERQUE Jacques, L’Islam au temps du monde, Paris, Actes Sud-Sindbad, 2003 [1984]
ANSARI ABDOU Filali, Islam et laïcité. A propos de malentendus tenaces, Le Fennec,
Casablanca, 2010 [1997]
3
CHARFI Abdelmajid, L’islam entre le Message et l’Histoire (trad. André Ferré), Paris, Albin
Michel, 2005
CORM Georges, Pensée et politique dans le monde arabe. Contextes historiques et
problématiques, XIXe-XXIe siècle, La Découverte, Paris, 2015.
ESPOSITO John L., VOLL John O., Makers of Contemporary Islam, New York, Oxford
University Press, 2001
FINIANOS Ghassan, Islamistes, apologistes et libres penseurs, Presses Universitaires de
Bordeaux, 2002
FREGOSI Franck (dir.), Lectures contemporaines du droit islamique. Europe et Monde
arabe, Presses Universitaires de Strasbourg, 2004
HOURANI Albert, La Pensée arabe et l’Occident, ed. Naufal, 1991
KURZMAN Charles, Liberal Islam: A Source-Book, Oxford University Press, 1998
ROUSSILLON Alain, La Pensée islamique contemporaine, acteurs et enjeux, Paris,
Tétraèdre (coll. L’islam en débats), 2005
NOOR A. Farish (dir.), New Voices of Islam, Leiden, ISIM ed. 2002,
SCHULZE Reihnardt, “Was ist die islamische Aufklärung?” In: Die Welt des Islams. Bd. 36,
pp. 276–325, 1996.
4
Appel à projet de recherche 2016 « Islam, Religion et Société »
Ministère de l’Intérieur, en partenariat avec le ministère de l’Education nationale, de
l’enseignement supérieur et de la recherche
Direction des Libertés Publiques et des Affaires Juridiques - Bureau central des cultes
Projet n°12-2016 : Enjeux économiques, juridiques et socioreligieux du marché de la
viande halal en France et dans le reste de l’Union Européenne (sociologie, anthropologie,
économie, droit)
1-Enjeux contemporains du halal
Les estimations globales du marché halal montrent une forte tendance à
l’accroissement. La médiatisation et la multiplication des salons spécialisés sur tous les
continents indiquent la montée en puissance de cette thématique. Les Emirats Arabes Unis ont
déposé en 2015 une demande de norme halal internationale et multisectorielle à l'Organisation
Internationale de Normalisation, finalement rejetée lors de la consultation internationale. Par
ailleurs, le Comité Européen de Normalisation (CEN) a constitué en 2013 un comité
technique, finalement dissous en 2016, pour la mise en place d’une norme européenne halal.
En France, la demande de halal, répondant à une démarche éthique mais aussi parfois à des
logiques de repli communautaire, illustre une perte de confiance des consommateurs
musulmans qui demandent plus de clarification et de transparence. Dans ce contexte, la
compréhension de l’économie du halal en mutation constitue donc un enjeu de connaissance
important pour les sciences humaines et sociales. Ce thème touche également aux domaines
juridique, éthique, religieux et culturel.
2-Les grandes axes du rapport préliminaire (2015-2016)
Une étude préliminaire financée sur le Programme 232 VPCA de 2015 a permis de
réunir des experts de plusieurs disciplines (économistes, juristes, sociologues et
anthropologues) et de rédiger un programme de travail sur ce marché halal dans plusieurs
pays de l’Union Européenne. Ces experts remettront leur rapport préliminaire dans le courant
du mois de juin 2016. Celui-ci détaillera l’état des connaissances en économie, anthropologie
et sociologie du marché halal européen et mondial, identifiera les données produites par les
acteurs économiques relatives au marché halal, procèdera à l’évaluation qualitative de ces
données, et identifiera les zones de méconnaissance, les axes et le périmètre de recherche etc.
1
Le financement du présent projet devra donc permettre de mettre en œuvre la
recherche sur l’ensemble des volets identifiés dans l’étude préliminaire, afin de mieux
connaître la réalité économique et juridique du marché halal, notamment face à l’existence de
plusieurs modèles de certification. La recherche offrira un panorama détaillé de la
réglementation publique en matière d’abattage rituel en France, puis dans l’Union
Européenne, et du marché privé de la certification halal en cours de structuration.
3-Problématiques du programme de recherche 2016-2018
Ce projet permettra enfin de comprendre les enjeux sociaux et religieux du halal ainsi
que ses acteurs institutionnels et associatifs. En effet, la façon dont sont définies les règles du
halal dépend de la façon dont les différentes sensibilités de l’islam se représentent « l’espace
alimentaire musulman », dont elles établissent les frontières. Par ailleurs, vétérinaires,
associations de protection animale, courants populistes mais aussi éleveurs et industriels
entendent participer activement à ce débat sur l’abattage rituel en mettant en jeu leurs
légitimités et ressources symboliques respectives. Ce sujet implique les modalités de
négociation des catégories observantes de la population française ou européenne de
confession musulmane avec le reste de la société non-musulmane, évoluant dans un espace
sécularisé ou la normativité religieuse n’a pas de pouvoir contraignant.
La recherche éclairera donc le processus de structuration de cet espace juridique,
marchand, sociopolitique et religieux en cours de formation à travers une approche
pluridisciplinaire qui se focalisera sur la France, tout en offrant des éléments de mise en
perspective à l’échelle européenne.
Cette étude s’étendra de septembre 2016 à août 2018.
► Méthodologie
En dehors de ces grandes lignes, les candidats établiront clairement leur méthodologie, les
terrains précis pressentis ainsi que le nombre de chercheurs identifiés pour mener à bien
l’ensemble du projet de recherche et leurs biographies académiques.
►Délivrables
Deux journées d’études, un colloque final de restitution et un ouvrage collectif.
►Calendrier
Date limite : 30 mai 2016 (voir la fiche « Guide des appels à projets » pour le contenu des
dossiers et modalités de soumission)
Bibliographie indicative
BERGEAUD-BLACKLER, F., FISCHER, J., & LEVER, J. Halal Matters Islam, Politics and
Markets in Global Perspective, 2016.
BERGEAUD-BLACKLER, F, Les sens du halal, une norme dans un marché mondial,
Editions CNRS alpha, 2015.
2
BERGEAUD-BLACKLER F., préface de BERNARD B, Comprendre le halal, 2010, Edipro,
Bruxelles, 2010
BRISEBARRE Anne-Marie (dir.), Viandes et sociétés : les consommations ordinaires et
extraordinaires, Anthropozoologica, 45 (1) (numéro spécial, avec A.E.Delavigne et B.Lizet),
2010.
BRISEBARRE Anne-Marie (dir.), Sacrifices en islam. Espaces et temps d'un rituel, Paris,
CNRS éditions, col. Anthropologie (avec P. Bonte et A. Gokalp), 1999.
RODIER Christine, La question halal. Sociologie d'une consommation controversée, Paris,
Presses universitaires de France, coll. « Le lien social », 2014.
3
Appel à projet de recherche 2016 « Islam, Religion et Société »
Ministère de l’Intérieur, en partenariat avec le ministère de l’Education nationale, de
l’enseignement supérieur et de la recherche
Direction des Libertés Publiques et des Affaires Juridiques - Bureau central des cultes
Projet n°13-2016 : "Hadj" : étude du marché français et enquête de satisfaction des
pèlerins (sociologie, anthropologie, économie).
1-Un pèlerinage en forte croissance
De quelques dizaines de milliers de pèlerins dans les années 1930 à 100 000 dans les
années 50, puis 1 million en 1975 et près de 2 millions déclarés aujourd’hui, le pèlerinage à
La Mecque a connu une forte hausse tout au long du siècle dernier. Cette hausse s’est
poursuivie tout en paraissant se stabiliser ces dernières années. Pour faire face à cette
augmentation les autorités saoudiennes ont pris un certain nombre de mesures, dont celle en
2013 de limiter les pèlerins à l’accomplissement d’un hadj1 tous les cinq ans, ou de réduire le
nombre total de pèlerins de 20%. Le ministère saoudien du hadj attribue chaque année un
nombre de visas à chaque pays en fonction de sa démographie. En 2014, les autorités
saoudiennes ont délivré environ 16.000 visas pour les pèlerins venant de France (alors
qu’elles en avaient délivré jusqu’à 30 000 par an les années précédentes), qui sont les plus
nombreux à l’échelle européenne. Ce chiffre pourrait doubler dans les années à venir avec la
fin des travaux de l’immense chantier de la Mecque.
2-L’organisation du pèlerinage en France
Une quarantaine d’agences de tourisme sont agréées chaque année dans notre pays par
le ministère saoudien du hadj, auxquels s’ajoutent de nombreux intermédiaires qui se
positionnent sur ce marché. Il est donc difficile, du fait de cette part informelle du marché,
d’en donner une évaluation fiable, même si des chiffres supérieurs à la centaine de millions
d’euros circulent. L’équipe pourra néanmoins proposer une évaluation.
Par des associations de consommateurs, mais aussi sur des blogs, des sites internet, on
peut trouver des témoignages de pèlerins qui soulignent des manquements et autres pratiques
abusives de la part de certaines agences de voyage ainsi que des intermédiaires. Pour faire
1
Peut également s’écrire « hajj »
1
face à ces dysfonctionnements et restaurer l’image ternie de leur métier, des agences ont crée
en 2013 la Coordination des organisateurs agréés hadj en France (CHF). En juin 2014 été
lancée une charte qualité préparée par les 3 ministères de l’Intérieur, des Affaires étrangères et
de l’économie, signée par cette coordination. La création de cette coordination ainsi que la
signature de cette charte ont-elles modifié la perception que les pèlerins ont de ce marché
ainsi que les modalités concrètes d’organisation de leur pèlerinage ? Par ailleurs, l’association
France-Pèlerinage organisait les 26 et 27 mars un « Salon du hajj » à Paris, qui a réuni près
d’un millier de personnes. L’étude devra permettre de mieux identifier les acteurs et leurs
logiques au sein de ce marché lucratif, en s’attachant à l’ensemble du circuit, depuis les
« rabatteurs » qui opèrent au sein des mosquées, jusqu’aux principales agences.
3-Des difficultés d’organisation
La CHF fait notamment état de problèmes relatifs à la délivrance, à la durée et à la
rétention des cartes de résident et passeports. De leur côté de nombreux pèlerins protestent
notamment contre les tarifs des agences de voyages françaises, largement supérieurs à ceux
des agences belges, allemandes et britanniques, les conditions de réceptions et d’hébergement
in situ. Il conviendra de faire un point précis sur l’ensemble de ces problématiques.
La bousculade du 24 septembre 2015 à Mina qui aurait causé plus de 2000 morts selon
le cumul des sources des ambassades –soit l’épisode le plus mortel de toute l’histoire du
pèlerinage– montre par ailleurs les graves difficultés auxquelles les pèlerins peuvent être
confrontés sur place. La sécurité devient-elle un enjeu majeur pour les clients et les opérateurs
de ce marché ?
Pour éclaircir la nature de ce marché, il s’agira :
 dans un premier temps de procéder à une étude du marché du tourisme religieux
musulman en France en identifiant ses principaux acteurs (agences de voyages,
intermédiaires), ses réseaux et relations avec le pays hôte, les ressources en jeux, les
modalités d’organisation du grand pèlerinage à La Mecque.
 dans un second temps de recueillir les avis des pèlerins (après leur retour, mais aussi
avant leur départ, c’est-à-dire à l’issue de leurs démarches en France) sous la forme
d’une enquête qualitative et quantitative de satisfaction du service rendu par les
agences.
L’étude pourra être menée par des étudiants de niveau master, doctorants ou postdoctorants en
sociologie, anthropologie et en école de commerce encadrés par des responsables de
recherche pour la partie relative à l’enquête de satisfaction. Cette étude s’étendra de
septembre 2016 à août 2017.
► Méthodologie
En dehors de ces grandes lignes, les candidats établiront clairement leur méthodologie, les
terrains précis pressentis ainsi que le nombre et la biographie académique des chercheurs
et/ou étudiants identifiés pour mener à bien l’ensemble de ce projet de recherche.
2
►Délivrable
Une étude d’une centaine de pages.
►Document budgétaire
Le porteur de projet évaluera de manière réaliste ses besoins en matière de ressources
humaines et matérielles en proposant un budget prévisionnel précis (sachant qu’une somme
plafond par projet a déjà été arrêtée par le conseil scientifique). Il/Elle pourra le cas échéant se
rapprocher du Bureau Central des Cultes ([email protected]) pour
obtenir plus d’informations sur ce point.
►Calendrier
Date limite : 30 mai 2016 (voir la fiche « Guide des appels à projets » pour le contenu des
dossiers et modalités de soumission)
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