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La maladie de Pompe est également
connue sous le nom de déficit en
maltase acide et glycogénose de type II.
Association
Francophone
des
Glycogénoses
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Peut-être n’aviez-vous jusqu’à présent jamais entendu parler de la maladie
de Pompe. Mais si vous-même ou un être cher avez été diagnostiqué comme
porteur de cette maladie génétique rare, vous devez savoir que vous n’êtes
pas seul. Des ressources sont à votre disposition.
Cette brochure a pour objectif de mieux vous informer sur la maladie
de Pompe.
A ce jour, les scientifiques ont identifié les mécanismes biologiques sous-jacents
à la maladie et des essais cliniques sont en cours afin d’évaluer un traitement
spécifique.
QU’EST-CE QUE LA MALADIE DE POMPE ?
La maladie de Pompe est une maladie génétique rare et invalidante qui touche à la fois les enfants
et les adultes. Bien que l’âge d’apparition et la sévérité des symptômes soient variables, la plupart
des patients présentent un affaiblissement musculaire progressif et des difficultés respiratoires
dues à une diminution de la force du diaphragme, le muscle principal de la respiration. Les nourrissons atteints de cette maladie présentent par ailleurs des problèmes cardiaques dus à un
affaiblissement du muscle du cœur, le myocarde.
La maladie de Pompe porte le nom du médecin hollandais J.C. Pompe,
qui a été le premier, en 1932, à décrire cette maladie chez un nourrisson.
Les personnes atteintes de la maladie de Pompe naissent avec un déficit en une enzyme connue
sous le nom d’alpha-glucosidase acide (GAA) ou maltase acide. Cette enzyme particulière est
responsable de la dégradation physiologique du glycogène, une molécule de sucre complexe,
dans un compartiment de la cellule qui s’appelle le lysosome.
Dans la maladie de Pompe, ce processus ne se déroule pas comme il devrait et le glycogène
s’accumule puis finit par altérer la fonction de la cellule musculaire.
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La maladie de Pompe est donc à la fois une maladie métabolique musculaire et une maladie
de surcharge lysosomale.
• La maladie de Pompe partage un élément commun, l’épuisement musculaire, avec plus de 40
maladies musculaires différentes (souvent appelées dystrophies musculaires ou myopathies).
• La maladie de Pompe, comme toutes les maladies de surcharge lysosomale, se caractérise par
l’incapacité de l’organisme à dégrader des molécules complexes au sein du lysosome.
CELLULE MUSCULAIRE NORMALE
CELLULE MUSCULAIRE PATHOLOGIQUE
Lysosome
Fibre
musculaire
Fibre
musculaire
Glycogène
Lysosome rempli
de glycogène
L’image de gauche représente une cellule musculaire normale, tandis que l’image de droite
montre ce qui peut se passer dans la maladie de Pompe. A mesure que le glycogène s’accumule dans les cellules, il entraîne une augmentation anormale du volume des lysosomes,
aboutissant finalement à une altération de la fonction musculaire.
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COMBIEN DE PERSONNES
SONT ATTEINTES DE LA MALADIE DE POMPE ?
Personne ne le sait de manière précise. On estime que la maladie concerne environ 1 naissance
sur 40 000 dans le monde. Des différences ont toutefois été observées selon les groupes
ethniques. Dans la population noire-américaine, par exemple, l’incidence de la maladie est plus
élevée, elle est estimée à environ 1 naissance sur 14 000. Le nombre exact de personnes atteintes
en France n’est pas connu, mais on estime qu’il pourrait être de quelques centaines de cas.
Compte tenu de ces chiffres, on considère la maladie de Pompe comme une maladie orpheline,
terme qui sert à désigner les maladies rares dont la prévalence (nombre de personnes souffrant
de la maladie) est inférieure à 200 000 aux Etats-Unis et ne dépasse pas 5 personnes sur 10 000
en Europe.
Comme la maladie de Pompe est souvent confondue avec des maladies plus courantes et que le
diagnostic peut être erroné, il est possible que les personnes atteintes de la maladie soient plus
nombreuses que ce que traduisent les estimations actuelles. Il existe par ailleurs certaines régions
du monde où les équipes médicales ne disposent pas des outils diagnostiques nécessaires et ne
sont pas en mesure de détecter une maladie aussi complexe.
COMMENT LA MALADIE DE POMPE
SE TRANSMET-ELLE ?
La maladie de Pompe se transmet par nos gènes. Les gènes contrôlent tous les processus physiologiques qui se déroulent dans notre corps, y compris la production de l’enzyme
GAA. Les personnes atteintes de la maladie de Pompe présentent un défaut au niveau du gène
qui permet la synthèse de GAA. Cela entraîne une production insuffisante, voire inexistante, de
GAA. Suivant la quantité d’enzyme produite, les symptômes peuvent apparaître plus ou moins
précocément chez les patients.
Chaque individu a deux copies (une copie sur chaque unité d’une paire de chromosomes) de
chacun des gènes qui constituent l’ADN humain. Une copie est transmise par la mère et l’autre
par le père. Il est important de garder cela à l’esprit pour comprendre comment les individus
peuvent naître avec la maladie de Pompe.
La maladie de Pompe se transmet du parent à l’enfant ; elle est considérée comme une maladie
transmise sur le mode autosomique récessif. Le terme autosomique signifie que le gène codant
pour la GAA est situé sur l’une des 22 paires de chromosomes appelés autosomes (les autosomes
sont les chromosomes qui n’ont pas d’action sur la détermination du sexe). Le terme récessif
indique que pour que la maladie se manifeste, un individu doit recevoir deux copies du gène
anormal, une de chaque parent. Les individus avec une seule copie du gène anormal sont
qualifiés de porteurs et ils ne présentent généralement pas de symptômes de la maladie.
Le fait que les deux parents soient porteurs ne signifie pas que chacun de leurs enfants va automatiquement développer la maladie. En effet, un parent porteur a un gène normal et un gène
anormal. Du fait de la répartition aléatoire des chromosomes, lorsque deux parents sont porteurs
d’un gène anormal, il y a quatre cas de figure possibles pour les enfants qu’ils mettent au monde.
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Les quatre cas de figure possibles
lorsque deux parents sont porteurs :
Mode de transmission autosomique récessif d’une maladie
Parents porteurs
1
Individu
affecté
2
Porteurs
3
4
Individu
non affecté
1- L’enfant reçoit deux copies du gène anormal, une de chaque parent.
2- L’enfant reçoit un gène anormal de la mère et un gène normal du père.
3- L’enfant reçoit un gène anormal du père et un gène normal de la mère.
4- L’enfant reçoit deux copies du gène normal, une de chaque parent.
Note : la transmission de la maladie de Pompe n’est pas liée au sexe,
les hommes comme les femmes peuvent être touchés par la maladie
ou la transmettre.
Lorsque les deux parents sont porteurs, il y a donc 25 % de probabilité (1 cas sur 4) pour que
chaque enfant à naître reçoive deux copies du gène anormal et se présente avec la maladie de
Pompe. La probabilité que leur enfant reçoive deux gènes normaux et ne soit pas touché par la
maladie est identique. Si toutefois leur enfant reçoit une seule copie du gène anormal, il va devenir
porteur de la maladie. La probabilité que cela se produise est de 50 % (2 cas sur 4). Les porteurs
restent en bonne santé parce que la copie du gène normal produit suffisamment de GAA pour
dégrader le glycogène lysosomal.
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QUELLES SONT LES DIFFÉRENTES FORMES
DE LA MALADIE DE POMPE ?
Même si la maladie de Pompe est présente dès la naissance, les symptômes ne se manifestent
pas toujours immédiatement. De ce fait, les patients atteints de la maladie de Pompe sont classés
en deux grandes catégories, sur la base de l’âge d’apparition des symptômes : la forme infantile
du nourrisson et les formes tardives. On estime qu’un tiers environ des enfants qui naissent avec
la maladie de Pompe présentent la forme infantile, tandis que les deux autres tiers présentent une
forme tardive et ne développent les signes et symptômes de la maladie que plus tard au cours
de leur vie.
La forme infantile
Des deux formes, c’est la présentation infantile qui est la plus grave et qui menace le plus le pronostic vital. Les signes de la maladie apparaissent au cours des semaines qui suivent la naissance,
avec une progression habituellement rapide, en particulier une augmentation importante du
volume du cœur. Souvent qualifiés de “bébés mous” en raison de leur faible tonus musculaire,
ces enfants ont un déficit sévère de la force musculaire qui les empêche de se tenir assis/debout
ou de marcher et ils ont souvent besoin d’une assistance respiratoire. D’autres peuvent être
diagnostiqués comme présentant un retard de croissance du fait de leur incapacité à atteindre
ou maintenir un poids corporel normal. Compte tenu de l’atteinte rapide des muscles cardiaque
et diaphragmatique, les nourrissons touchés par la maladie meurent habituellement d’insuffisance
cardiorespiratoire au cours de leur première année de vie.
Principaux signes et symptômes de la forme
infantile de la maladie de Pompe :
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■
Faiblesse musculaire importante.
■
Augmentation du volume de la langue.
■
Augmentation du volume du cœur.
■
Difficultés à respirer.
■
Retard de croissance.
■
Augmentation du volume du foie.
■
Difficultés de déglutition, de succion
et/ou d’alimentation.
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Les formes tardives
La forme tardive de la maladie de Pompe peut se déclarer à tout moment depuis l’enfance jusque
tard à l’âge adulte ; elle se manifeste souvent par un ensemble de symptômes qui peuvent au
début paraître indépendants les uns des autres ou suggérer d’autres maladies neuromusculaires.
Une forme tardive de la maladie de Pompe a tendance à progresser plus lentement et elle peut
varier considérablement selon la personne — certains patients ne présentent que des symptômes
discrets et un handicap minime, tandis que d’autres finissent par avoir besoin d’un fauteuil roulant
et d’une assistance respiratoire. D’une manière générale, plus l’âge d’apparition de cette forme
de la maladie est précoce, plus les symptômes sont graves et plus la progression de la maladie
est rapide. La plupart des patients concernés présentent une espérance de vie réduite du fait de
l’insuffisance respiratoire progressive. Quand les premiers symptômes apparaissent après l’âge
de 6 mois, il n’y a généralement pas d’atteinte cardiaque.
Principaux signes et symptômes de la forme tardive
de la maladie de Pompe :
■
Faiblesse musculaire progressive, notamment
au niveau du tronc et des membres inférieurs.
■
Fatigue à l’effort.
■
Essoufflement.
■
Orthopnée (difficulté à respirer en position allongée).
■
Apnées du sommeil (arrêt temporaire de la respiration
au cours du sommeil) ou sommeil agité.
■
Maux de tête matinaux.
■
Somnolence durant la journée.
■
Scoliose (déviation de la colonne vertébrale).
■
Lombalgies.
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COMMENT DIAGNOSTIQUE-T-ON
LA MALADIE DE POMPE ?
La maladie de Pompe peut être plus facile à identifier chez le nourrisson, tout simplement parce
que les signes et symptômes sont plus prononcés et que l’urgence de la situation est souvent
manifeste. Dans de nombreux cas, une radiographie thoracique montrant un cœur très gros
signale au médecin qu’il y a un problème grave qui doit faire l’objet d’examens complémentaires.
D’autres signes ou symptômes observés par les médecins ou les parents (par exemple des difficultés à respirer ou un retard des capacités motrices) ainsi que des examens biologiques (taux
élevé d’enzymes musculaires) peuvent déboucher sur une suspicion de maladie de Pompe.
Incapacité à tenir sa tête
Une incapacité à tenir sa tête peut être observée
chez les nourrissons atteints de la forme infantile de la maladie.
Chez les patients plus âgés, l’établissement d’un diagnostic exact peut être beaucoup plus long
et difficile. De nombreux symptômes de la maladie de Pompe ressemblent à ceux de maladies
plus courantes et ils ne se présentent parfois pas en même temps. Il y a aussi le fait que de nombreux médecins n’ont jamais observé un patient atteint de la maladie de Pompe. C’est pour toutes
ces raisons que les médecins envisagent d’exclure d’autres causes avant d’évoquer une maladie
aussi rare que la maladie de Pompe. Il arrive parfois que les patients présentent des manifestations principalement respiratoires, qui font faussement évoquer une maladie pulmonaire. Dans
d’autres cas, la faiblesse musculaire apparaît d’abord, sans signe respiratoire. Dans ces cas, la
maladie de Pompe est souvent diagnostiquée à tort comme une myopathie de Duchenne, une
polymyosite ou une myopathie inflammatoire.
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Les examens biologiques
Dès qu’un médecin observe un ensemble suspect de symptômes cliniques, l’une des premières
étapes du diagnostic repose souvent sur la réalisation d’un examen de sang comportant la détermination des taux d’une enzyme musculaire connue sous le nom de créatine kinase (CK).
L’organisme libère de plus grandes quantités de cette enzyme en cas d’atteinte musculaire. Si le
résultat de l’examen révèle la présence de taux élevés de CK — ce qui est fréquent chez les
patients atteints de la maladie de Pompe mais ne permet pas de poser un diagnostic définitif dans
la mesure où ce résultat peut indiquer un vaste éventail de myopathies —, le médecin fait habituellement appel à une procédure diagnostique plus spécifique. La méthode la plus exacte et la
plus fiable, disponible aujourd’hui pour diagnostiquer la maladie de Pompe consiste en un dosage de l’activité enzymatique GAA spécifique. Ce dosage peut être effectué le plus simplement
sur les globules blancs ou leucocytes au moyen d’une prise de sang, mais aussi à partir d’un
échantillon tissulaire prélevé par biopsie musculaire ou biopsie cutanée (pour faire ce que les
médecins appellent une culture de fibroblastes cutanés).
Dans une biopsie musculaire, les médecins prélèvent par voie chirurgicale un petit échantillon
de muscle afin d’analyser la quantité et l’activité de la GAA. La biopsie cutanée a le même objectif,
mais elle utilise des cellules cutanées au lieu de cellules musculaires pour réaliser l’analyse. Le
prélèvement de tissu cutané n’est de ce fait pas aussi profond ou invasif. Ces examens vont habituellement révéler une diminution ou une absence d’activité de la GAA, qui confirme le diagnostic de maladie de Pompe. Dans certains cas de forme infantile, ces prélèvements montrent
une absence quasi totale de l’enzyme dans l’organisme, ainsi qu’une augmentation anormale de
la teneur des muscles en glycogène.
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QUELS SONT LES DIFFÉRENTS TRAITEMENTS
SYMPTOMATIQUES ?
Le traitement diététique
De nombreux patients ont du mal à maintenir un poids normal en raison de leurs difficultés à
s’alimenter. Pour tenter de résoudre ce problème, de nombreux médecins prescrivent un régime
alimentaire riche en protéines et pauvre en glucides, qui s’est révélé positif chez certains patients.
Le régime alimentaire du patient peut également, dans certains cas, être supplémenté par des
acides aminés (les éléments constitutifs des protéines).
Le traitement diététique ne permet toutefois pas d’obtenir des résultats réguliers.
Les patients qui ont des difficultés à maintenir un poids normal peuvent également recourir à une
alimentation par sonde gastrique afin de s’assurer qu’ils consomment une quantité quotidienne
suffisante de calories. L’alimentation par sonde peut également être indiquée si un patient présente un risque de fausse route par trouble de la déglutition ou utilise une ventilation assistée. Le
passage de la sonde vers l’estomac peut se faire par les voies nasales dans des situations temporaires ou directement par la mise en place d’une dérivation chirurgicale lorsqu’une utilisation à
plus long terme s’avère nécessaire. D’une manière générale, l’alimentation par sonde est plus
courante chez les patients atteints de la forme infantile de la maladie du fait de leur faiblesse
musculaire importante.
Les patients et leur famille doivent consulter leur médecin et/ou un diététicien diplômé afin de
déterminer l’apport calorique optimal, qui dépend de plusieurs facteurs, dont l’âge, la taille et
l’état de santé.
La prise en charge respiratoire
En présence d’un affaiblissement important des muscles respiratoires, le médecin peut décider
que l’assistance respiratoire doit absolument faire partie de la prise en charge de la maladie.
De nombreuses personnes atteintes de la maladie de Pompe finissent par avoir besoin d’une
ventilation assistée afin de réduire ou de remplacer le travail respiratoire et, dans les situations aiguës, de combattre l’insuffisance respiratoire.
Les ventilateurs mécaniques sont des pompes qui délivrent aux poumons de l’air à température
corporelle avec un niveau de pression variable. Il se peut, dans certains cas, que le ventilateur
ne soit au début nécessaire que la nuit. A mesure que la maladie progresse, les patients peuvent
avoir de plus en plus besoin d’une ventilation même au cours de la journée. Il existe plusieurs
types de ventilateurs mécaniques et modes de ventilation en fonction des besoins du patient
et de sa capacité à respirer ou non spontanément. Les patients qui ont la force d’inspirer par
eux-mêmes peuvent préférer l’utilisation d’un ventilateur qui suit leur propre mouvement
respiratoire, tandis que d’autres peuvent avoir besoin d’un ventilateur programmé pour insuffler de l’air de manière automatique sous forme de cycles fixés au préalable.
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Les patients qui présentent une atteinte respiratoire croissante peuvent commencer par utiliser
des appareils de ventilation non invasifs qui insufflent de l’air au travers d’un masque qui
s’applique sur le nez et/ou la bouche. Ces appareils ont l’avantage d’être commodes, portatifs et peu coûteux. Avant de commencer à les utiliser, il est peut-être nécessaire que les
patients soient hospitalisés pour quelque temps ou qu’ils consultent leur médecin spécialiste de la ventilation assistée. Ce médecin suit habituellement le patient pendant plusieurs
semaines afin de s’assurer que le masque est bien adapté (qu’il n’y a pas de fuites) et pour
procéder aux réglages du ventilateur. La ventilation au masque est parfois impossible, par
exemple chez les patients qui souffrent de claustrophobie, les enfants en bas âge, ceux qui
ont des sécrétions excessives ou des difficultés de déglutition, ou encore les patients qui ont
besoin d’un support respiratoire plus intensif.
Dans d’autres cas, les patients peuvent débuter la ventilation mécanique lorsqu’ils sont
hospitalisés pour insuffisance respiratoire. Dans ces situations aiguës, les médecins peuvent
intuber les patients, c’est-à-dire qu’ils introduisent un tube directement dans la trachée du
patient par la bouche ou le nez. Cette forme plus invasive de ventilation mécanique permet
la délivrance directe aux poumons d’air conditionné et oxygéné. Une fois que la fonction
respiratoire est stabilisée, les médecins peuvent débuter le processus de “sevrage” afin de
voir si les patients peuvent respirer par eux-mêmes en permanence ou une partie de la journée.
Bien qu’aucune recommandation définitive n’ait été établie à ce sujet, les patients qui semblent avoir besoin d’une ventilation mécanique 24 heures sur 24 sur une période de temps
prolongée peuvent être candidats à une trachéotomie, c’est-à-dire une intervention chirurgicale
permettant de réaliser un passage d’air permanent par la trachée, à l’avant du cou. Un tube
est inséré dans l’ouverture ainsi réalisée afin d’amener l’air aux poumons. La plupart des
trachéotomies modernes ont des valves qui permettent aux patients de parler lorsqu’elles sont
reliées à l’appareil. La trachéotomie permet d’améliorer le confort du patient et de favoriser
la participation de celui-ci à des activités de rééducation.
Un autre mode d’assistance respiratoire, la ventilation en pression positive intermittente
(PPI), peut être utilisé de façon intermittente à l’hôpital ou à domicile. Pendant les 10 à 15
minutes que dure cette procédure de ventilation assistée, les patients respirent par un embout
buccal tandis que l’appareil de ventilation en PPI insuffle de l’air dans les poumons, ce qui
entraîne leur dilatation. Les patients retiennent leur respiration pendant quelques secondes
avant d’expirer lentement et le processus est ainsi répété jusqu’à la fin de la séance qui peut
être répétée deux ou trois fois dans la journée. La PPI contribue à augmenter la profondeur
de respiration du patient et elle peut également être utilisée pour délivrer aux poumons des
médicaments en aérosol, qui fluidifient les sécrétions bronchiques.
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Exercice et kinésithérapie
Les médecins peuvent également prescrire un programme d’exercice musculaire spécifique,
adapté aux patients atteints de la maladie de Pompe. Lorsqu’il est débuté tôt, l’exercice physique
peut aider les patients à rester en forme et à maintenir leur force. Avant qu’un patient ne débute
un programme d’exercice musculaire, le médecin pratique habituellement plusieurs tests afin de
déterminer la tolérance à l’effort, c’est-à-dire le niveau d’effort que le patient peut actuellement
réaliser. Sur la base des résultats obtenus, un programme d’exercice personnalisé peut être élaboré
afin de s’adapter aux besoins et aux capacités du patient. Ce programme a tendance à être centré
sur l’effort aérobie submaximal (c’est-à-dire l’effort maximum que l’on peut effectuer), qui peut
nécessiter l’utilisation d’un tapis roulant ou d’une bicyclette ergométrique. Il faut toujours
consulter son médecin avant de débuter ce type d’exercice.
Les patients atteints de la maladie de Pompe peuvent également tirer profit de la kinésithérapie.
Pour les jeunes enfants qui souffrent de faiblesse musculaire, la kinésithérapie peut les aider à
apprendre comment se mouvoir et se comporter dans leur environnement. Les kinésithérapeutes
apprennent également aux parents des méthodes pour faciliter la croissance et le développement
des jeunes enfants. Avec la progression de la maladie de Pompe, la kinésithérapie peut aider les
patients à conserver leur amplitude de mouvement et leur force, ce qui permet de faciliter les
activités quotidiennes et de minimiser la gêne due aux modifications ostéomusculaires.
Les patients peuvent également faire des exercices spécifiques de résistance, par exemple
l’entraînement des muscles inspiratoires qui contribue à renforcer les muscles responsables de
l’inspiration chez les personnes qui présentent une atteinte respiratoire.
Les kinésithérapeutes peuvent également apprendre aux patients atteints de la maladie de Pompe
comment utiliser certains moyens d’assistance. De nombreuses personnes qui présentent une faiblesse
des muscles des jambes, du bassin et du tronc utilisent des moyens d’assistance pour conserver
leur mobilité. Certains peuvent tirer profit de l’utilisation d’orthèses (appareils orthopédiques qui
soutiennent la cheville et le pied ou vont au-delà du genou) tandis que d’autres ont besoin d’une
canne, d’un déambulateur ou d’un fauteuil roulant pour se déplacer.
L’ergothérapie peut aider les patients à apprendre de nouvelles façons de réaliser les tâches
quotidiennes et les obligations professionnelles. L’orthophonie peut également être utile pour les
patients qui ont des difficultés de langage ou d’alimentation.
Le traitement préventif
La prévention des infections est un élément important de la prise en charge des patients atteints
de la maladie de Pompe. Compte tenu que les patients présentent, pour la plupart, un certain
degré d’atteinte respiratoire, ils sont très sensibles aux infections pulmonaires (pneumonie). Il est
donc essentiel de traiter rapidement toute infection avant qu’elle ne devienne critique. Si une
infection s’aggrave en dépit des mesures visant à la contenir, un support respiratoire est souvent
nécessaire pour aider les patients à passer la période d’altération de la fonction pulmonaire
secondaire à l’infection.
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DE QUELLES RESSOURCES DISPOSENT
LES PATIENTS ET LEUR FAMILLE ?
Les professionnels de santé
Compte tenu de la nature de la maladie, les patients atteints de la maladie de Pompe ont souvent
besoin d’une prise en charge multidisciplinaire. Cela signifie que vous-même et votre famille
pourrez envisager de collaborer avec une équipe de médecins qualifiés, qui peuvent tous vous
aider à divers titres. Par exemple, un médecin généraliste ou, pour les nourrissons, un pédiatre
peut s’occuper des questions générales de santé tandis qu’un médecin ayant l’expérience du traitement de la maladie de Pompe peut donner des indications spécialisées dans le cadre de bilans
réguliers.
Votre médecin généraliste peut vous indiquer quand il est nécessaire de consulter d’autres spécialistes. Vous pourrez par exemple consulter un cardiologue en cas d’augmentation de volume
du cœur et un pneumologue s’il s’agit de surveiller et de traiter des problèmes respiratoires. Un
neurologue pourra par ailleurs caractériser la faiblesse musculaire et un kinésithérapeute pourra
aider les patients à maintenir et à améliorer leur mobilité. Enfin, un généticien pourra conseiller
les familles touchées par la maladie de Pompe. Dans les cas graves, les familles pourront envisager
de travailler avec un infirmier diplômé pouvant dispenser des soins à domicile.
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Information et soutien
Bien que la maladie de Pompe soit rare, les patients et leur famille disposent de plusieurs moyens
de soutien en plus de l’équipe de soins. Prenez le temps d’explorer ces ressources, nombre d’entre
elles ont des sites internet où vous pourrez compléter votre connaissance de la maladie et
prendre contact avec d’autres patients et leur famille.
Nous vous proposons ci-dessous une liste de quelques unes de ces ressources :
14
■
Association Francophone des Glycogénoses (AFG)
Téléphone : +33 (0)5 57 74 86 86
e-mail : [email protected]
■
Association Française contre les Myopathies (AFM)
Téléphone : 0 810 811 088
Site internet : afm-france.org
e-mail : [email protected]
■
Vaincre les Maladies Lysosomales (VML)
Téléphone : +33 (0)1 69 75 40 30
Site internet : vml-asso.org
e-mail : [email protected]
■
International Pompe Association (IPA)
Téléphone : +31 35 548 0461 (Pays-Bas)
e-mail : [email protected]
■
Acid Maltase Deficiency Association (AMDA)
Téléphone : +1 210 494 6144 (Etats-Unis)
e-mail : [email protected]
■
Association for Glycogen Storage Diseases (AGSD)
Téléphone : +44 1732 231 554 (Royaume-Uni)
e-mail : [email protected]
■
Muscular Dystrophy Association (MDA)
Téléphone : +1 520 529 2000 (Etats-Unis)
e-mail : [email protected]
■
National Organization for Rare Diseases (NORD)
Téléphone : +1 800 999 6673 ou +1 203 744 0100 (Etats-Unis)
e-mail : [email protected]
■
Pompe Disease Community from Genzyme
Site internet : http://www.pompe.com
■
United Pompe Foundation (UPF)
Téléphone : +1 559 227 1898 (Etats-Unis)
Site internet : http://www.unitedpompe.com
e-mail : [email protected]
■
Vereniging Spierziekten Nederland (VSN)
Téléphone : +31 35 548 0480 (Pays-Bas)
Site internet : http://vsn.nl/
e-mail : [email protected]
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NOTES
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Ipso Facto, Paris
Association Francophone des Glycogénoses (AFG)
1, impasse de la grande Palud
33450 Izon
Téléphone : + 33 (0)5 57 74 86 86
Fax : +33 (0)5 57 74 75 99
e-mail : [email protected]
MZ 489-01/2006
Antenne Glycogénose type II
Responsable : Florence Faure
Téléphone : +33 (0)3 85 24 10 95
Site internet : http://www.glycogenoses.org
e-mail : [email protected]
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