ABSTRACTS
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La Lettre d’Oto-rhino-laryngologie et de chirurgie cervico-faciale - n° 247 - novembre 1999
Entre 1989 et 1993, 456 enfants souffrant d’otite
moyenne aiguë ont eu, avant le début du traitement, une
paracentèse pour examen bactériologique et virologique, un
lavage de nez pour examen virologique et une étude sérolo-
gique, qui a été répétée quelques semaines plus tard. Ces
enfants étaient âgés de 2 mois à 7 ans.
Sur ces 456 enfants, 186 (41 %) avaient des signes d’infection
virale : présence d’un ou plusieurs virus dans le liquide
d’oreille moyenne et/ou le lavage nasal, et/ou augmentation du
taux d’anticorps spécifiques. Il s’agissait dans 80 % des cas du
virus respiratoire syncytial (VRS), d’un virus influenza ou
para-influenza, d’un entérovirus ou d’un adénovirus. Les trois
quarts des enfants infectés par le VRS avaient du VRS dans
l’épanchement d’oreille moyenne, alors que peu d’enfants
infectés par un adénovirus, un entérovirus ou un virus
influenza avaient ce même virus dans l’oreille. Cela serait en
faveur d’une diffusion passive de ces virus vers l’oreille
moyenne, alors que dans le cas du VRS, l’infection de l’oreille
moyenne serait plus active.
Un autre résultat intéressant de cette étude est la corrélation qui
existait entre la présence dans l’oreille moyenne du virus
influenza et l’infection par Streptococcus pneumoniae : 100 %
des oreilles contenant un virus influenza A ou B contenaient un
S. pneumoniae, contre 36 % des oreilles contenant un VRS et
10 % des oreilles contenant un virus para-influenza 1, 2 ou 3.
Peut-être faut-il vacciner les nourrissons contre la grippe pour
diminuer la fréquence des otites à streptocoque ?
M. François
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Virus et otite moyenne aiguë
Prevalence of various respiratory viruses in the middle ear during acute otitis media.
Heikkinen T., Thint M., Chaonmaitree T. ●N Engl J Med 1999 ; 340 : 260-4.
Abcès parapharyngé dû à un corps étranger
Limitations of imaging for foreign bodies in parapharyngeal abscess and the importance of surgical exploration.
Coales U.F., Tandon P., Hinton A.E. ●J Laryngol Otol 1999 ; 113 : 683-5.
Les auteurs rapportent le cas d’un abcès parapharyngé
survenu chez un adulte à la suite de l’ingestion acciden-
telle d’un cure-dent en bois. Le patient était venu consulter
pour douleurs cervicales et dysphagie. La radiographie du cou
avait montré un épaississement de l’espace prévertébral.
L’échographie a mis en évidence une collection cervicale en
arrière de la loge thyroïdienne et en dedans de la carotide. Le
diagnostic d’abcès parapharyngé a été confirmé par le scanner,
mais aucun de ces deux examens n’a retrouvé d’image évoca-
trice d’un corps étranger. L’abcès a été drainé par voie cervi-
cale, ce qui a permis de retrouver et d’enlever le corps étran-
ger. L’œsophagoscopie peropératoire et un transit à la
Gastrografine®effectué trois jours plus tard n’ont pas retrouvé
la moindre trace d’effraction muqueuse.
M. François
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Le mal du débarquement est une sensation vertigineuse
qui débute à l’arrêt d’un voyage de plus de trois heures
en bateau, en avion ou en train et qui dure au moins un mois.
L’article analyse les réponses à un questionnaire de 27 patients
souffrant de mal du débarquement (en français dans le texte). Il
y avait 26 femmes et un homme, dont l’âge moyen était de
49 ans au moment du début des symptômes. Le mal du débar-
quement évoluait depuis un à dix ans, avec des symptômes per-
manents dans 23 cas et intermittents dans 4 cas. La sensation
vertigineuse était décrite comme une sensation de tangage, de
roulis ou de déséquilibre. Un tiers des patients souffraient de
céphalées ou de nausées. Ces sensations vertigineuses étaient
associées à des signes otologiques dans 89 % des cas : 73 %
des patients se plaignaient d’une sensation de plénitude de
l’oreille, 69 % d’acouphènes, 61 % d’une hyperacousie, 42 %
d’otalgie et 39 % de baisse de l’audition. L’incapacité provo-
quée par les symptômes variait beaucoup d’un patient à l’autre
et était fonction du nombre de symptômes et de leur durée
d’évolution. Il est difficile de retrouver un facteur déclen-
chant : certains patients avaient pris des anti-émétiques et
d’autres pas, certains patients avaient une fenêtre dans leur
cabine, d’autres pas… Les symptômes s’aggravaient en cas de
nouvelle exposition (voyage en avion, en bateau ou en voiture),
ainsi qu’en cas d’anxiété ou de stress. Inversement, les deux
tiers des patients disaient que leurs symptômes s’amélioraient
lorsqu’ils conduisaient eux-mêmes. Les traitements étaient en
général décevants, les plus actifs étant les benzodiazépines,
l’amitriptyline et la rééducation de l’équilibre. La scopolamine
et la méclozine étaient inefficaces. L’étiologie de ce syndrome
est encore inconnue.
M. François
Mal du débarquement
Mal du débarquement. Hain T.C., Hanna P.A., Rheinberger M.A. ●Arch Otolaryngol Head Neck Surg 1999 ; 125 : 615-20.
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