A Sensibilité et spécificité des radiographies standard en cas de suspicion

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Sensibilité et spécificité des radiographies standard en cas de suspicion
de corps étranger des voies aériennes chez l’enfant
Utility of conventional radiography in the diagnosis and management of pediatric airway foreign bodies.
Silva A.B., Muntz H.R., Clary R. ● Ann Otol Rhinol Laryngol 1998 ; 107 : 834-8.
s’agit d’une étude rétrospective de 95 dossiers
■ Ild’enfants
admis pour une suspicion de corps étranger des
voies aériennes inférieures (VAI). Tous ces enfants ont eu des
radiographies de thorax avant l’endoscopie. L’endoscopie a été
décidée sur la notion d’un syndrome de pénétration et/ou de
signes cliniques ou radiologiques évocateurs de corps étranger
des VAI.
À l’admission, 82 % des enfants avaient un wheezing, 51 %
avaient une auscultation pulmonaire asymétrique, 42 % toussaient, 18 % étaient en détresse respiratoire. À signaler qu’un
enfant s’est décompensé au cours de l’hospitalisation par
mobilisation dans la trachée d’un corps étranger initialement
bronchique. Il y avait la notion d’un syndrome de pénétration
dans 82 cas (88 %) et, sur ces 82 patients, 65, soit 80 %,
avaient réellement un corps étranger des VAI. Un corps étranger des VAI a été retrouvé à l’endoscopie chez 8 des
11 patients qui n’avaient pas eu de syndrome de pénétration.
Quatre-vingt-huit enfants ont eu une radiographie simple du thorax, 15 ont eu des clichés en inspiration et en expiration. En
outre, 14 enfants ont eu une radiographie du cou, 7 une radiographie du thorax de profil et 22 une fluoroscopie. Dans 9 cas, le
corps étranger était radio-opaque. L’imagerie était en faveur
d’un corps étranger dans 55 autres cas, avec une image de trapping ou au contraire d’atélectasie. Un corps étranger n’a en fait
été retrouvé à l’endoscopie que chez 53 des 64 enfants qui
avaient des radiographies évocatrices. La sensibilité des radiographies standard pour le diagnostic de corps étranger des VAI
était donc de 73 % et la spécificité de 45 %. La sensibilité de
l’imagerie pour les patients qui n’avaient pas eu de syndrome de
pénétration était de 88 % et la spécificité de 33 %. C’est finalement dans le groupe des enfants qui avaient un corps étranger
depuis plus de 24 heures que les radiographies étaient les plus
intéressantes (sensibilité 83 %, spécificité 50 %).
Ce qu’il faut surtout retenir, c’est que des radiographies standard normales ne permettent pas d’exclure le diagnostic de
corps étranger des voies aériennes inférieures chez l’enfant.
M. François
Traitement du rhume
Treatment of the common cold. Mossad S.B. ● Br Med J 1998 ; 317 : 33-6.
est un motif fréquent de consultation en méde■ Lecinerhume
générale, mais aussi en ORL et en pédiatrie. Les
seuls traitements efficaces sont des traitements symptomatiques. En effet, l’interféron ne peut empêcher la réplication
virale que s’il est administré avant que n’apparaissent les
symptômes, et les autres antiviraux, malgré des résultats prometteurs in vitro, n’ont pas fait la preuve de leur efficacité chez
l’homme.
Encore faut-il choisir, parmi les traitements symptomatiques
possibles, ceux qui ne donnent pas d’effets adverses et qui ne
sont ni trop compliqués ni trop coûteux, car il s’agit, somme
toute, d’une affection banale, plus gênante que dangereuse.
Les antihistaminiques de première génération diminuent la rhinorrhée et les éternuements. Leur effet sédatif peut être intéressant chez les personnes qui ont du mal à s’endormir du fait de
l’obstruction nasale. Les nouveaux antihistaminiques sont
moins efficaces. Les anticholinergiques locaux comme le bromide d’ipratropium diminuent aussi la rhinorrhée, mais peuvent être responsables d’une sensation désagréable de sécheresse nasale et d’épistaxis. Les vasoconstricteurs oraux et
rhinologiques ne doivent être prescrits que pour de courtes
périodes et après avoir vérifié la tension artérielle. Les antiinflammatoires non stéroïdiens diminuent les céphalées. Les
corticoïdes ne sont pas indiqués : ils augmenteraient l’infection
virale. Les antibiotiques n’ont pas d’indication en cas de rhume
non compliqué. Les essais thérapeutiques avec une supplémentation en zinc ont donné des résultats contradictoires. La vitamine C diminue légèrement la durée et l’intensité des symptômes, mais la dose optimale n’est pas déterminée. Enfin, les
inhalations, qui sont encore très populaires, ont donné des
résultats contradictoires lors d’essais cliniques.
M. François
Les articles publiés dans “La Lettre d’Oto-rhino-laryngologie et de chirurgie cervico-faciale” le sont sous la seule responsabilité de leurs auteurs.
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© janvier 1985 - EDIMARK S.A.
Imprimé en France - DIFFERDANGE - 95100 Sannois - Dépôt légal 4e trimestre 1999
La Lettre d’Oto-rhino-laryngologie et de chirurgie cervico-faciale - n° 247 - novembre 1999
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Virus et otite moyenne aiguë
Prevalence of various respiratory viruses in the middle ear during acute otitis media.
Heikkinen T., Thint M., Chaonmaitree T. ● N Engl J Med 1999 ; 340 : 260-4.
1989 et 1993, 456 enfants souffrant d’otite
■ Entre
moyenne aiguë ont eu, avant le début du traitement, une
paracentèse pour examen bactériologique et virologique, un
lavage de nez pour examen virologique et une étude sérologique, qui a été répétée quelques semaines plus tard. Ces
enfants étaient âgés de 2 mois à 7 ans.
Sur ces 456 enfants, 186 (41 %) avaient des signes d’infection
virale : présence d’un ou plusieurs virus dans le liquide
d’oreille moyenne et/ou le lavage nasal, et/ou augmentation du
taux d’anticorps spécifiques. Il s’agissait dans 80 % des cas du
virus respiratoire syncytial (VRS), d’un virus influenza ou
para-influenza, d’un entérovirus ou d’un adénovirus. Les trois
quarts des enfants infectés par le VRS avaient du VRS dans
l’épanchement d’oreille moyenne, alors que peu d’enfants
infectés par un adénovirus, un entérovirus ou un virus
influenza avaient ce même virus dans l’oreille. Cela serait en
faveur d’une diffusion passive de ces virus vers l’oreille
moyenne, alors que dans le cas du VRS, l’infection de l’oreille
moyenne serait plus active.
Un autre résultat intéressant de cette étude est la corrélation qui
existait entre la présence dans l’oreille moyenne du virus
influenza et l’infection par Streptococcus pneumoniae : 100 %
des oreilles contenant un virus influenza A ou B contenaient un
S. pneumoniae, contre 36 % des oreilles contenant un VRS et
10 % des oreilles contenant un virus para-influenza 1, 2 ou 3.
Peut-être faut-il vacciner les nourrissons contre la grippe pour
diminuer la fréquence des otites à streptocoque ?
M. François
Abcès parapharyngé dû à un corps étranger
Limitations of imaging for foreign bodies in parapharyngeal abscess and the importance of surgical exploration.
Coales U.F., Tandon P., Hinton A.E. ● J Laryngol Otol 1999 ; 113 : 683-5.
auteurs rapportent le cas d’un abcès parapharyngé
■ Les
survenu chez un adulte à la suite de l’ingestion accidentelle d’un cure-dent en bois. Le patient était venu consulter
pour douleurs cervicales et dysphagie. La radiographie du cou
avait montré un épaississement de l’espace prévertébral.
L’échographie a mis en évidence une collection cervicale en
arrière de la loge thyroïdienne et en dedans de la carotide. Le
diagnostic d’abcès parapharyngé a été confirmé par le scanner,
mais aucun de ces deux examens n’a retrouvé d’image évocatrice d’un corps étranger. L’abcès a été drainé par voie cervicale, ce qui a permis de retrouver et d’enlever le corps étranger. L’œsophagoscopie peropératoire et un transit à la
Gastrografine® effectué trois jours plus tard n’ont pas retrouvé
la moindre trace d’effraction muqueuse.
M. François
Mal du débarquement
Mal du débarquement. Hain T.C., Hanna P.A., Rheinberger M.A. ● Arch Otolaryngol Head Neck Surg 1999 ; 125 : 615-20.
est une sensation vertigineuse
■ Lequi maldébutedu àdébarquement
l’arrêt d’un voyage de plus de trois heures
en bateau, en avion ou en train et qui dure au moins un mois.
L’article analyse les réponses à un questionnaire de 27 patients
souffrant de mal du débarquement (en français dans le texte). Il
y avait 26 femmes et un homme, dont l’âge moyen était de
49 ans au moment du début des symptômes. Le mal du débarquement évoluait depuis un à dix ans, avec des symptômes permanents dans 23 cas et intermittents dans 4 cas. La sensation
vertigineuse était décrite comme une sensation de tangage, de
roulis ou de déséquilibre. Un tiers des patients souffraient de
céphalées ou de nausées. Ces sensations vertigineuses étaient
associées à des signes otologiques dans 89 % des cas : 73 %
des patients se plaignaient d’une sensation de plénitude de
l’oreille, 69 % d’acouphènes, 61 % d’une hyperacousie, 42 %
d’otalgie et 39 % de baisse de l’audition. L’incapacité provo20
quée par les symptômes variait beaucoup d’un patient à l’autre
et était fonction du nombre de symptômes et de leur durée
d’évolution. Il est difficile de retrouver un facteur déclenchant : certains patients avaient pris des anti-émétiques et
d’autres pas, certains patients avaient une fenêtre dans leur
cabine, d’autres pas… Les symptômes s’aggravaient en cas de
nouvelle exposition (voyage en avion, en bateau ou en voiture),
ainsi qu’en cas d’anxiété ou de stress. Inversement, les deux
tiers des patients disaient que leurs symptômes s’amélioraient
lorsqu’ils conduisaient eux-mêmes. Les traitements étaient en
général décevants, les plus actifs étant les benzodiazépines,
l’amitriptyline et la rééducation de l’équilibre. La scopolamine
et la méclozine étaient inefficaces. L’étiologie de ce syndrome
est encore inconnue.
M. François
La Lettre d’Oto-rhino-laryngologie et de chirurgie cervico-faciale - n° 247 - novembre 1999
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