Dossier D ossier Actualités sur la rubéole Topicality on rubella » L. Grangeot-Keros, C. Vauloup-Fellous* L a rubéole est une infection qui peut avoir des conséquences redoutables pour le fœtus lorsqu’elle survient au cours des premiers mois de grossesse. Grâce à la vaccination, les infections rubéoliques ont très fortement diminué, voire disparu dans la majorité des pays industrialisés mais, en France, en raison d’une couverture vaccinale imparfaite, l’infection rubéolique n’est pas encore éradiquée. Il convient donc d’être vigilant et de continuer à surveiller cette infection, notamment pendant la grossesse. Les examens sérologiques effectués dans ce cadre permettent, d’une part, de déterminer le statut immunitaire des patient(e)s et, d’autre part, de confirmer ou d’infirmer un diagnostic d’infection rubéolique. Nous verrons que l’interprétation de ces sérologies est difficile, entraînant fréquemment des conclusions erronées avec des conséquences redoutables. congénitale malformative chaque année. Par ailleurs, une dizaine d’interruptions médicales de grossesse est encore réalisée annuellement en raison de rubéoles congénitales détectées par le diagnostic anténatal (2). Il est malheureusement à craindre qu’un certain nombre d’interruptions médicales de grossesse soient réalisées en raison de diagnostics erronés d’infection rubéolique maternelle. POUVOIR PATHOGÈNE Le pouvoir pathogène du virus de la rubéole est bien connu, c’est pourquoi nous ne rappellerons que quelques points cruciaux pour la prise en charge de cette infection chez la femme enceinte. Rubéole postnatale ÉPIDÉMIOLOGIE Avant l’ère de la vaccination, la rubéole était responsable d’épidémies parfois dramatiques. Ainsi, aux États-Unis, l’épidémie de 1964-1965 a engendré 12,5 millions de cas de rubéole postnatale. Elle a entraîné plus de 11 000 morts fœtales, soit par fausses couches, soit par interruptions médicales de grossesse. Environ 20 000 enfants sont nés avec des signes cliniques de rubéole congénitale, parmi lesquels 8 000 étaient atteints de surdité, 3 580 de surdi-mutité et 1 790 de retard mental (1). Depuis cette époque, l’incidence de la rubéole a chuté de façon importante dans les pays développés. En France, après l’introduction du vaccin chez les jeunes filles en 1970, une surveillance des infections materno-fœtales a été mise en place en 1976 pour recenser les rubéoles survenues en cours de grossesse (réseau Rénarub animé par l’Institut de veille sanitaire). L’impact de la vaccination sur l’incidence de ces infections n’a été démontré qu’après l’introduction du vaccin dans le calendrier vaccinal du nourrisson en 1983, en association avec la rougeole, puis avec les oreillons en 1986. Jusqu’en 1987, le nombre annuel d’infections maternelles était situé entre 100 et 300 et le nombre de nouveau-nés atteints de rubéole congénitale malformative entre 10 et 50. L’incidence a progressivement baissé : depuis 2001, on enregistre moins de 30 cas d’infections maternelles et entre 2 et 6 cas de rubéole * Service de microbiologie-immunologie, hôpital Antoine-Béclère, 157, rue de la Porte-deTrivaux, 92141 Clamart. La Lettre du Gynécologue - n° 317 - décembre 2006 Gyne co de c.indd 19 Primo-infection Chez un sujet infecté, le virus de la rubéole est présent dans le pharynx environ 15 jours (une semaine avant et une semaine après le début de l’éruption) et, dans le sang, la semaine qui précède l’éruption. Fait important, la clinique est trompeuse : on estime qu’une fois sur deux la primo-infection est asymptomatique, et il est classique de dire que 50 % des éruptions “rubéoliformes” ne sont pas dues au virus de la rubéole. Réinfection La primo-infection laisse une immunité durable, sans toutefois empêcher des réinfections qui sont asymptomatiques et considérées comme sans risque pour le fœtus. Pourtant, dans la littérature, quelques cas de réinfection ayant entraîné des rubéoles congénitales malformatives ont été rapportés (3). Que faut-il en penser ? Ces cas doivent être considérés comme exceptionnels. En effet, nous n’avons jamais, depuis plus de 30 ans, eu connaissance, en France, de réinfection maternelle ayant entraîné des anomalies graves chez le fœtus. Par ailleurs, il faut savoir que l’ascension du titre des anticorps (Ac) (avec ou sans IgM spécifiques) chez un sujet préalablement immunisé, n’est pas un critère suffisant pour établir un diagnostic de réinfection. Une augmentation des Ac, chez un sujet préalablement immunisé, peut survenir, hors réinfection, par stimulation polyclonale non spécifique du système immunitaire, par exemple, au cours d’infections non rubéoliques. En fait, on ne peut parler de réinfection que si l’ascension du titre des Ac survient dans un contexte clinique évocateur (contage) chez un sujet véritablement préimmunisé (4). 19 8/12/06 15:38:04 Dossier D ossier Rubéole congénitale Le virus de la rubéole peut se transmettre de la mère au fœtus tout au long de la grossesse. Cependant, contrairement au toxoplasme et au cytomégalovirus, le taux de transmission du virus de la rubéole est extrêmement élevé en début de grossesse (environ 90 % au premier trimestre) (5). Les anomalies les plus fréquentes et les plus sévères (atteinte du cœur, de l’œil, de l’oreille, du système nerveux central) s’observent également au premier trimestre. Ensuite, jusqu’à la 18e semaine d’aménorrhée (SA), l’anomalie la plus fréquemment observée est la surdité. On considère qu’après la 20e SA, on n’observe plus d’anomalies sévères qui pourraient justifier une interruption de grossesse (6). Les anomalies échographiques les plus fréquemment retrouvées semblent être au niveau cardiaque et oculaire. On peut également retrouver une microcéphalie, une hépatomégalie, une splénomégalie ou un retard de croissance intra-utérin (7). Dans notre expérience, l’anomalie la plus fréquemment observée est le retard de croissance intra-utérin isolé. Il est important de noter que l’absence d’anomalies échographiques ne permet pas de rassurer la femme enceinte. En effet, récemment, nous avons eu connaissance d’enfants gravement atteints alors qu’aucune anomalie n’avait été décelée à l’échographie. PLACE DE LA SÉROLOGIE DANS LA SURVEILLANCE DE L’INFECTION RUBÉOLIQUE La sérologie qui permet de mettre en évidence les Ac a un double rôle : d’une part déterminer le statut immunitaire du sujet testé et, d’autre part, confirmer ou infirmer le diagnostic de rubéole, particulièrement chez la femme enceinte. Détermination du statut immunitaire Cette détermination a pour but de savoir si le sujet testé a été infecté par le virus de la rubéole, sans préjuger de la date de l’infection, ou s’il a été correctement vacciné. La détermination du statut immunitaire devrait toujours se faire en dehors de la grossesse, car, comme nous le verrons ultérieurement, les sérologies effectuées pendant la grossesse peuvent être très difficiles à interpréter. Comment interpréter les résultats ? Le laboratoire rend les résultats par rapport à un “seuil”. Il faut savoir que c’est un seuil de spécificité et non un seuil de protection. Cela signifie que lorsque le résultat est supérieur au seuil, le fabricant de réactifs garantit la présence d’Ac. Le seuil est fixé à 10 UI/ml (normes américaines) ou à 15 UI/ml. Dans la zone “équivoque”, la présence d’anticorps est incertaine et le sujet doit être considéré comme non immunisé, même si, dans l’immense majorité des cas, il est effectivement immunisé. Le principal problème que se pose le clinicien est la valeur d’un titre faible (entre 10 UI/ml et 20 UI/ml). 20 Gyne co de c.indd 20 Le sujet est-il protégé si le titre d’Ac est faible ? Doit-il être revacciné ? En fait, la protection est un phénomène complexe qui ne repose pas seulement sur le titre des Ac. Elle est également liée à la qualité de la réponse humorale (anticorps neutralisants, avidité des IgG) et surtout à la qualité de la réponse cellulaire. À partir du moment où des Ac sont dépistés (quel que soit leur titre), on peut considérer que le sujet est protégé. Diagnostic d’une primo-infection rubéolique Le diagnostic d’une infection rubéolique peut s’effectuer lors d’un dépistage systématique, pendant la grossesse, ou en présence d’un contexte clinique évocateur (contage, signes cliniques). Les problèmes étant essentiellement liés au dépistage systématique, nous ne traiterons que ce sujet. La législation Le décret n° 92-143 du 14 février 1992 stipule que lors du premier examen prénatal, le dépistage des anticorps de la rubéole doit être effectué en l’absence de résultats écrits permettant de considérer l’immunité comme acquise. Selon ces dispositions légales, un seul examen est à faire en cours de grossesse chez toute femme séronégative ou ignorant son statut immunitaire. En fait, en cas de séronégativité, il est recommandé d’effectuer au moins une deuxième sérologie vers la 20e SA pour vérifier qu’il n’y a pas eu séroconversion entre-temps, à une période critique de la grossesse. D’un point de vue légal, seules les IgG spécifiques doivent être recherchées lors d’un dépistage systématique. Cependant, en raison des difficultés d’interprétation de la présence d’IgG, un certain nombre de laboratoires pratiquent, en parallèle, la recherche des IgM. Il faut savoir que, dans le cadre d’un dépistage systématique, cette recherche n’est pas remboursée par la Sécurité sociale. Il n’est pas rare, non plus, que lorsque les IgG sont positives, les laboratoires demandent un deuxième prélèvement pour éventuellement mettre en évidence une augmentation des anticorps et détecter des infections rubéoliques asymptomatiques ou non renseignées cliniquement. Interprétation des résultats : les pièges Que signifie un titre élevé d’Ac anti-virus de la rubéole ? Rien de particulier et, en tout cas, un titre élevé n’est absolument pas évocateur d’une infection récente ! En l’absence de contage ou de signes cliniques, il est tout à fait inutile de demander une recherche d’IgM spécifiques. Quelle est la signification d’une séroconversion ? Un séroconversion est une apparition d’Ac. En l’absence de vaccination, l’observation d’une séroconversion est souvent corrélée à une primo-infection. Cependant, en ce qui concerne la sérologie de la rubéole, le seuil de positivité des techniques de détection des IgG est élevé, se situant, comme nous l’avons vu, entre 10 et 15 UI/ml. Dans ces conditions, il peut arriver qu’une apparente séroconversion ne représente, en fait, qu’une augmentation des Ac, non systématiquement liée à une primoLa Lettre du Gynécologue - n° 317 - décembre 2006 8/12/06 15:38:05 infection. L’observation d’une séroconversion doit donc obligatoirement entraîner une prescription d’IgM spécifiques. Un titre stable d’Ac permet-il de conclure à une infection “ancienne” ? Tout d’abord, il est important de savoir ce que l’on entend par infection “ancienne”. Pour un biologiste, une infection ancienne est, généralement, une infection qui date de plus de 2 mois et, en aucun cas, une infection anteconceptionnelle, comme le pensent beaucoup de cliniciens ! Ce terme doit être banni du vocabulaire des biologistes car il prête à confusion. Pour apprécier la stabilité du titre des Ac, un délai de 3 semaines à 1 mois entre les deux prélèvements doit être respecté. Il faut savoir qu’un titre stable d’Ac peut être atteint moins d’un mois après l’infection. Dans ces conditions, l’interprétation d’un titre stable est, a priori, difficile. Toutefois, dans notre expérience, nous n’avons jamais observé de primo-infections rubéoliques au cours desquelles le titre des Ac se stabilisait en dessous de 100 UI/ml. Ceci signifie que si les titres d’Ac sont stables et se situent en dessous de 100 UI/ml, une primoinfection récente peut pratiquement être exclue. Que signifie une augmentation significative du titre des Ac ? Une augmentation significative du titre des Ac est un doublement de leur titre. Cette augmentation peut s’observer lors des primo-infections récentes, au cours des réinfections (rarissime) et surtout, lors de stimulations non spécifiques du système immunitaire. Lorsque l’on observe une augmentation des anticorps, une recherche d’IgM spécifiques doit impérativement être prescrite. La présence d’IgM spécifiques est-elle toujours liée à une primo-infection rubéolique ? Non ! S’il n’existe pas de primo-infection sans IgM, il existe de très nombreuses situations au cours desquelles les IgM peuvent être détectées : – les réinfections (très rares) ; – la vaccination contre la rubéole. Après vaccination, les IgM anti-virus de la rubéole sont toujours détectées, mais, alors que les IgM persistent rarement plus de 2 mois après primoinfection, elles sont souvent mises en évidence pendant plus de 6 mois après vaccination. Par ailleurs, après une augmentation rapide, les IgM diminuent puis disparaissent en quelques semaines, lors des primo-infections alors qu’elles se stabilisent à des titres faibles après vaccination. Pour cette raison, lorsque sur deux prélèvements effectués à 3 semaines-1mois d’intervalle, les IgM rubéoliques sont stables, on peut pratiquement exclure une primo-infection ; – les stimulations polyclonales non spécifiques du système immunitaire. Lorsque des IgM rubéoliques sont détectées en dehors d’un contexte clinique évocateur et en l’absence de vaccination, il est prudent de recourir à des examens complémentaires. Parmi ceux-ci, la mesure de l’avidité des IgG occupe une place de choix. L’avidité des IgG est la force de liaison entre l’antiLa Lettre du Gynécologue - n° 317 - décembre 2006 Gyne co de c.indd 21 gène (virus de la rubéole) et les Ac correspondants. L’index d’avidité est faible après l’infection et augmente progressivement. Cet index d’avidité, qui est aussi fonction du patient testé et de la technique utilisée, augmente très rapidement lors d’une infection rubéolique. Ainsi, lorsque les IgM spécifiques ont disparu, l’indice d’avidité est élevé. Il est donc inutile de demander une mesure de l’avidité lorsque les IgM ne sont plus détectées. Un indice d’avidité faible ou modéré peut être lié à une primo-infection récente, mais également à une vaccination. Après vaccination, l’indice d’avidité augmente beaucoup plus lentement qu’après une infection rubéolique et se stabilise, en général, à des niveaux modérés (résultats personnels non publiés). Il est donc essentiel, pour interpréter correctement les résultats, de savoir si le sujet a été vacciné, et la date de vaccination. Dossier D ossier Les renseignements Pour interpréter correctement les résultats d’une sérologie rubéolique, le biologiste a besoin d’un certain nombre de renseignements, notamment lorsque cette sérologie est effectuée pendant la grossesse : – La sérologie est-elle effectuée dans le cadre d’une grossesse ? – Si oui, quel est le terme de la grossesse ? – La patiente a-t-elle été vaccinée ? – Si oui, à quelle date ? – La patiente a-t-elle reçu des gammaglobulines intraveineuses (ne pas oublier que ces injections faussent les résultats de toutes les sérologies) ? – Si oui, à quelle date ? – Y a-t-il notion de contage ? – Si oui, à quelle date ? – Y a-t-il eu, depuis le début de la grossesse des signes cliniques évocateurs : éruption, adénopathies… ? VACCINATION Il est important de rappeler qu’aujourd’hui, en France, la rubéole devrait être éradiquée puisqu’il existe un vaccin vivant atténué très efficace (souche RA 27/3). En fait, la vaccination n’étant pas obligatoire, le virus continue à circuler. Le 27 mai 2005, le Conseil supérieur d’hygiène publique de France a émis des recommandations concernant les vaccinations et, notamment, la vaccination contre la rubéole (tableau) (8). Le vaccin induit une immunité durable chez près de 100 % des sujets. Cependant, ce vaccin est fragile et ne résiste pas à la chaleur. Il est nécessaire de rappeler aux patientes qu’il doit être transporté et conservé au froid jusqu’à utilisation. Questions Doit-on faire un contrôle sérologique après vaccination ? En théorie, non, puisque le vaccin induit une réponse immunitaire dans la presque totalité des cas. Généralement, on ne contrôle pas l’efficacité de la vaccination chez les enfants. 21 8/12/06 15:38:05 Tableau. Calendrier des vaccinations (résumé). Âge 9 mois Rougeoleoreillons-rubéole (ROR) Commentaires ROR Pour les nourrissons entrant en collectivité avant 12 mois. Deuxième dose entre 12 et 15 mois 12 mois ROR Pour les autres nourrissons. Deuxième dose au moins un mois après la première, si possible avant l’âge de 24 mois 24 mois-13 ans ROR Deux doses à un mois d’intervalle pour tous les enfants n’en ayant pas bénéficié 14-25 ans ROR Une dose pour les personnes n’ayant pas été vaccinées contre la rougeole auparavant Rubéole Une dose, si non immunisées Femmes en âge de procréer Chez l’adulte, il est préférable de prescrire une sérologie pour repérer les rares cas d’échec de la vaccination. Pour les femmes en âge de procréer, il est également préférable d’avoir un résultat écrit prouvant leur immunité, avant la grossesse. Ceci évite de faire une sérologie pendant la grossesse, avec toutes les difficultés que cela induit. Les IgG anti-virus de la rubéole apparaissent, en général en 3 à 4 semaines, mais, comme dans certains cas leur détection est plus tardive, il est préférable de ne contrôler la sérologie que 6 à 8 semaines après la vaccination. Que doit-on faire si la sérologie de contrôle est négative ? Même si la sérologie est négative (titre d’Ac en dessous du seuil de positivité), il est fort probable que le sujet soit immunisé. Cependant, on peut recommander de pratiquer une deuxième et dernière vaccination. Il ne paraît pas utile de multiplier les vaccinations, même si le titre des Ac reste faible. Y a-t-il un risque d’effets secondaires sévères après vaccination ? La tolérance est bonne, malgré la survenue, chez les adultes surtout, d’adénopathies, d’éruption et/ou d’arthralgies, 10 à 28 jours après vaccination. Les risques de polyarthrites chroniques (avec le vaccin contre la rubéole) ou d’autisme (avec le vaccin triple rougeole-oreillons-rubéole [ROR]) décrits dans la littérature n’ont jamais été confirmés (9-11). Que faire si une femme a été vaccinée par inadvertance pendant sa grossesse ? Rassurer la patiente ! En effet, si le vaccin est potentiellement tératogène, on n’a jamais observé de rubéoles congénitales La Lettre du Gynécologue - n° 317 - décembre 2006 Gyne co de c.indd 23 malformatives suite à une vaccination chez les femmes enceintes (plusieurs centaines de cas publiés) (12). En revanche, il faut savoir que le virus vaccinal peut être transmis au fœtus (sans conséquences cliniques) dans environ 5 % des cas. Dossier D ossier CONCLUSION Dans le domaine du diagnostic de l’infection rubéolique, de grands progrès ont été réalisés. Néanmoins, la sérologie rubéolique reste d’interprétation difficile, tout particulièrement pendant la grossesse. Comme nous l’avons vu précédemment, elle nécessite un dialogue étroit entre le clinicien et le biologiste. Il est regrettable que des interprétations erronées de résultats induisent, encore aujourd’hui, des angoisses, des examens invasifs et coûteux, voire même des interruptions de grossesse. C’est en matière de vaccination que les progrès les plus importants restent à faire. Il est absolument nécessaire de renforcer les campagnes de vaccination pour éradiquer la maladie. Le gynécologue doit profiter de toutes les occasions, en dehors de la grossesse, pour faire le point sur l’immunité rubéolique de sa patiente et prescrire une vaccination si celle-ci est négative. Toutes les femmes séronégatives pendant leur grossesse devraient également être vaccinées après l’accouchement et ce, avant qu’elles ne sortent de la maternité. N RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES 1. Oreinstein WA, Bart KJ, Hinman AR et al. The opportunity and obligation to eliminate rubella from the United States. JAMA 1984;251:1988-94. 2. Direction générale de la Santé. Rougeole et rubéole congénitale : plan d’élimination et nouvelles recommandations. 2005:1-21. 3. Frey T. Report of an international meeting on rubella vaccines and vaccination, 9 August 1993 Glasgow. United Kingdom. J Infect Dis 1994;170:507-9. 4. Best JM, Banatvala JE, Morgan-Capner P et al. Fetal infection after maternal reinfection with rubella: criteria for defining reinfections. BMJ 1989;299:773-5. 5. Miller E, Cradock-Watson JE, Pollack TM. Consequences of confirmed maternal rubella at successive stages of pregnancy. Lancet 1982;2:781-4. 6. Munro ND, Sheppard S, Smithells RW et al. Temporal relations between maternal rubella and congenital defects. Lancet 1987;2:201-4. 7. Callen PW. Ultrasound in obstetric and Gynecology. Philadelphia: WB Saunders 2000. 8.Calendrier vaccinal 2005 et autres avis du Conseil supérieur d’hygiène publique de France relatifs à la vaccination. BEH 2005;29-30:141-56. 9. Slater PE, Ben-Zvi T, Fogel A et al. Absence of an association between rubella and arthritis in underimmune post-partum women. Vaccine 1995;13:1529-32. 10. Ray P, Black S, Shinefield H et al. Risk of chronic arthropathy among women after rubella vaccination. JAMA 1997;278:551-6. 11. Miller E. 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