directement au TEP, actuellement gold
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standard dans le domaine en France. Les séquences d'IRM de
diffusion corps entier, qui sont des séquences EPI en imagerie inversée, présentent des sensibilité,
résolution spatiale et temporelle les mettant directement en concurrence avec le TEP, qui reste d'autant
plus une modalité d'imagerie irradiante. Siemens propose pour cette application la technologie originale
Tim CT Onco, qui consiste en une acquisition avec déplacement continu de la table. Selon Toshiba, l'IRM
de diffusion corps entier est déjà l'imagerie de suivi de référence au Japon pour les patients cancéreux.
Des études comparatives PET/ IRM de diffusion corps entier sont actuellement en cours, pour trancher
sur la question.
FNS & ARM sans Gadolinium
La secousse la plus sérieuse pour l'IRM en 2007, toujours d'actualité bien que sujette à débat, est
l'apparition de la Fibrose Néphrogénique Systémique (FNS ou NFS en anglais), complication développée
par les insuffisants rénaux et hépatiques ayant eu un examen IRM avec injection de gadolinium comme
produit de contraste. Cette pathologie nouvelle se développe chez les insuffisants rénaux sévères sous
la forme d'une fibrose et d'un durcissement de certains tissus comme la peau, les muscles striés, la
plèvre, le péricarde et le myocarde, jusqu'à être mortelle. Le gadolinium est donc dorénavant considéré
comme contre indiqué chez les insuffisants rénaux ainsi que chez les bébés de moins de 1 an en raison
de l'immaturité de leur fonction rénale.
En réponse à cette nouvelle contre
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indication et pour que l'IRM reste accessible à cette population, les
constructeurs mettent en avant leurs séquences d'angiographie par résonance magnétique (ARM) sans
produit de contraste, complémentaires aux traditionnelles séquences Time of flight (TOF) ou en
contraste de phase.
Une première séquence, dédiée aux acquisitions vasculaires des membres, utilise 2 acquisitions
synchronisées avec l'ECG : l'une en systole où seules les veines sont en hypersignal, l'autre en diastole
où les artères et les veines sont en hypersignal. Une soustraction automatique des deux séries permet
la visualisation des artères seules. Elle s'appelle FBI (Fresh Blood Imaging) chez Toshiba, Syngo Native
SPACE chez Siemens, 3D TRANCE chez Philips et INHANCE 2D Inflow utilisant le temps de vol chez GE.
Une deuxième séquence particulièrement utile dans l'étude des artères rénales utilise le principe du
spin labelling pour marquer les protons. L'acquisition est réalisée en séquence d'imagerie rapide,
pondérée en T2 en synchronisation respiratoire, permettant de relever le signal des liquides et d'obtenir
une bonne définition en distalité. Cette séquence est baptisée Time
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SLIP (Time Spatial Labelling
Inversion Pulse) chez Toshiba en acquisition axiale et coronale, Syngo Native TRUE FISP chez Siemens,
B
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TRANCE chez Philips et INHANCE Inflow IR chez GE. Notons par ailleurs que le Time
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SLIP 4D chez
Toshiba est actuellement la seule technique d'acquisition permettant d'obtenir la dynamique vasculaire
sans injection de gadolinium, avec une résolution temporelle de l'ordre de 100 ms. Ces techniques
d'ARM sans gadolinium, point fort du constructeur nippon, sont issues d'une expérience de plus de 12
ans de recherche et développement au Japon et sont utilisées en routine clinique.
De plus, GE propose l'INHANCE 3D velocity (acquisition parallèle en contraste de phase), et Hitachi, sa
séquence d'ARM sans gadolinium appelé VASC. L'ASL (Arterial Spin Labelling) est disponible chez Philips
comme alternative à la perfusion cérébrale, sans produit de contraste.
D'autre part, des séquences utilisant du gadolinium en faible quantité sont également proposées,
notamment pour des acquisitions dynamiques, par GE (TRICKS), Toshiba (DRKS), Siemens (TWIST) et
Philips (4D TRAK). Le plan de Fourier y est rempli de façon elliptique, plus fréquemment au centre qu'en
périphérie.
L'interventionnel en pleine expansion
Des développements très importants aussi en IRM interventionnelle, notamment pour le domaine de la
cancérologie, ont été réalisés chez les constructeurs ces dernières années, les principales contraintes
étant l'utilisation de matériaux amagnétiques, les temps d'acquisition et d'installation. A côté des
dispositifs de biopsie mammaire exposés ci
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dessus, les constructeurs offrent deux solutions majeures
en IRM interventionnelle cette année :
Traitement par ultrasons focalisés guidés par IRM
: l'une des applications les plus avancées dans le
domaine de l'IRM interventionnelle est l'utilisation d'ultrasons focalisés sous IRM pour traiter une lésion
par hyperthermie. Un transducteur d'ultrasons est alors intégré dans la table. L'IRM permet de visualiser
la lésion, de planifier le traitement par ultrasons focalisés et de monitorer ce traitement en temps réel,
par mesure de la température dans les tissus (thermométrie). La cartographie de température permet
de mesurer en temps réel l'efficacité et la sécurité du traitement, puisqu'il est nécessaire de franchir un
certain seuil de température pour que le territoire de la lésion se nécrose, tout en épargnant bien sûr
les tissus sains. Actuellement le traitement par US focalisés sous IRM a obtenu le marquage CE pour
deux indications : pour le traitement des fibromes utérins et pour le traitement palliatif des métastases
des cancers osseux. D'autres applications sont aujourd'hui à l'étude. Grâce à son partenariat exclusif
avec la firme israélienne Insightec et son appareil Exablate 2000 (adapté aux traitements non
chirurgicaux des fibromes utérins
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Réf : CHU Tours), GE Healthcare propose Exablate 2000, doté d'une
table d'IRM mobile du Signa dans laquelle a été intégré le transducteur d'ultrasons.
Philips travaille aussi un système du même type, dont le prototype est installé à l'hôpital St
-
André de
Bordeaux et utilisé en routine clinique. Les ultrasons y sont émis en 3D et non plus point par point.
Suite chirurgicale IRM
: l'idée est de proposer une suite combinée d'un bloc opératoire avec une IRM,
dans deux pièces proches ou dans la même pièce, pour permettre la réalisation d'un contrôle per
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opératoire par IRM. L'objectif est de vérifier l'avancée de l'intervention chirurgicale, afin de la compléter
ou la réajuster si nécessaire. GE Healthcare offre aujourd'hui une suite chirurgicale IRM, appelée
«
MR
Surgical Suite
»
, composée de deux salles situées côte à côte, une salle d'IRM 1.5T ou 3T et une salle
de bloc opératoire, qui présentent des équipements indépendants mais connectables. Pour réaliser cette
suite, GE Healthcare a développé en étroite collaboration avec la société MAQUET, un sur
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plateau
chirurgical s'insérant sur la table d'opération 1150 de MAQUET, et pouvant se translater sur le chariot
mobile d'IRM de GE, qui est ensuite acheminé jusqu'à l'IRM via une porte coulissante entre les 2 salles,
et que soit alors effectué le contrôle per
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opératoire sous IRM. Actuellement, les interventions sont
ciblées principalement sur la neurochirurgie (tumeurs cérébrales, résection de gliomes, tumeurs
hypophysaires) et la chirurgie du rachis.