Progression du 3T
Le marché mondial, et plus encore, le marché français, reste centré sur les machines moyen champ à 1.5
T, mais les machines haut champ à 3 T progressent régulièrement en part de marché. Disponibles avec
toute la gamme d'antennes nécessaires en clinique, ces aimants disposent des développements les plus
sophistiqués, confirmant leur intérêt dans les sites académiques ou à forte patientèle
neuroradiologique, son domaine de prédilection.
Bien que soumis à certains artéfacts, notamment de susceptibilité magnétique, le 3T a des apports
considérables dans tous les domaines nécessitant de disposer d'un fort signal (perfusion, diffusion,
arterial spin labelling) ou d'une acquisition rapide (angiographie MR, IRM cardiaque, acquisitions en
apnée), ou d'une bonne séparation (spectroscopie, séquences de suppression de graisse). Il est
notamment intéressant de voir de nombreuses publications s'intéresser à des sujets originaux et inédits
confinant à la neuropsychologie et à la psychiatrie (Alzheimer, schizophrénie, autisme, hyperactivité,
émotions …).
Egalement, avec les machines 3 T, la résolution peut être améliorée en réalisant des coupes plus fines
qu'avec des champs inférieurs ce qui est aussi intéressant pour les petites structures en imagerie
osseuse (ex : poignets, mains, cheville, pieds).
En pratique américaine, le gain de temps permis par une machine 3 T par rapport à une 1.5 T est estimé
à un tiers (typiquement : 20 min au lieu de 30 min).
Longtemps pénalisé par un surcoût à l'achat, de l'ordre de 30 %, et par de lourdes contraintes
d'implantation (surcoût moyen de 10 % aux USA), les constructeurs comme GE Healthcare et Philips
avaient adapté leurs aimants pour faciliter l'utilisation en routine : cette année, c'est Siemens qui, bien
que disposant déjà de la machine TRIO très homogène et adaptée aux applications pointues, propose
désormais la machine VERIO citée plus haut plus ouverte et moins coûteuse, avec des contraintes
d'installation sensiblement voisines de celles des machines 1.5 T. Avec Toshiba qui annonce une
machine Vantage 3 T doté d'un aimant japonais ouvert pour fin 2008, et Hitachi qui souhaite se
positionner en 2009, le marché de remplacement des actuelles machines 1.5 T par des 3 T s'annonce
très ouvert.
Breast care
La place de l'IRM dans la détection, la caractérisation et le suivi du cancer du sein est de plus en plus
prépondérante. Suite à des études parues en 2007 dans Radiology et dans Lancet, et à des
recommandations de l'American Cancer Society, il est maintenant admis que la sensibilité de l'IRM est
supérieure à celle de la mammographie numérique, chez les femmes à risque et chez les jeunes, en
raison notamment de la plus forte densité des tissus. L'IRM est donc la modalité de plus en plus
préconisée pour le dépistage chez les femmes à risque ou pour le monitoring thérapeutique de
chiomiothérapies très coûteuses.
La fabricant américain Aurora, disposant déjà d'un parc d'une trentaine de machine aux USA, propose
son IRM dédiée à cette application, composée d'une table avec antenne intégrée permettant la
réalisation de biopsies, et d'un CAD. La société met en avant une solution complètement intégrée, et
sort en 2007 un logiciel d'assistance informatique à la biopsie qui indique la position du guide après
sélection de la zone cible par le médecin.
GE Healthcare fournissait déjà la séquence Vibrant, acquisition bilatérale haute résolution en imagerie
parallèle sur les seins. La suppression de graisse y est effectuée après une homogénéisation spécifique
pour chaque sein. L'an dernier, la table VanguardTM développée par la société Sentinelle Medical était
par ailleurs présentée en association avec l'IRM GE Signa Excite 1,5. Confirmant son investissement
dans ce domaine, GE présente en 2007 une machine qui reprend ces éléments pour les intégrer dans
une plate
-
forme dédiée à l'exploration et la biopsie du sein par IRM, baptisée SIGNA VIBRANT. GE est
donc le premier grand constructeur à sortir un mammographe par résonance magnétique.
Notons que Sentinelle Medical a par ailleurs sorti en 2007 une déclinaison de la table Vanguard, qui
consiste en un plateau adaptable, pour les IRM Siemens. Philips a également une solution similaire.
Autres évolutions notables
Les applications cardiovasculaires
En réponse aux effets indésirables du gadolinium, les constructeurs communiquent beaucoup sur leurs
protocoles d'angiographie par résonance magnétique (ARM) sans injection de produit de contraste,
notamment pour les bilans préthérapeutiques des artériopathies oblitérantes des membres et des
vaisseaux de l'abdomen. En particulier, effet du prix élevé du gadolinium au Japon, Toshiba met
toujours en avant un ensemble de solution d'acquisition exclusives en angio IRM pour toutes les
applications cliniques en corps entier :
-
Le FBI (Fresh Blood Imaging), technique synchronisée avec l'ECG permettant la distinction entre le flux
artériel et veineux pour l'exploration des membres.
-
Le TimeSLIP (Time spatial Labeling Inversion Pulse) synchronisée à la respiration pour l'angiographie
IRM abdominale et les TSA.
Ces acquisitions, également disponibles chez d'autres constructeurs, visent à être aussi rapides que
celles avec agent de contraste.
L'imagerie cardio
-
IRM, est également considérée comme un
«
hot
-
topic
»
car elle reconstruit le cœ
ur sur
autant de cycles que souhaité, contrairement au scanner limité par la dose, avec des applications dans
l'étude du remodelage ventriculaire. Elle permet aussi de réaliser l'imagerie du cœur en entier en une
seule apnée et en 3D coupes fines afin de permettre l'analyse des coronaires.
Le corps entier
De plus en plus de travaux positionnent l'IRM comme une concurrente potentielle au PET
-
CT, notamment
pour la recherche de métastases. Ces applications sont facilitées pour le patient et le personnel par la
mise en réseau d'antennes sur toute la longueur du patient selon le concept TIM chez Siemens, fier de
ses 3000 ventes, et ATLAS chez Toshiba qui confirme sa chaîne d'acquisition allant jusqu' à 128
éléments d'antennes connectés simultanément, disponible sur toute la gamme. En pratique, une image
de diffusion, sensible, est fusionnée avec une séquence classique, bien résolue : si les résultats
cliniques comparatifs avec le PET
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CT sont confirmés, l'intérêt de cette technique rapide, non irradiante