A. Rôle des ADN polymérases TLS sur les ADN non-B

publicité
THÈSE
En vue de l'obtention du
DOCTORAT DE L’UNIVERSITÉ DE TOULOUSE
Délivré par l'Université Toulouse III - Paul Sabatier
Discipline ou spécialité : Cancérologie
Présentée et soutenue par Laurie REY
Le 19 Juin 2009
Titre :
L'ADN Polymérase eta humaine est requise pour la stabilité des séquences particulières de
l'ADN en absence de stress exogène : rôle dans la réplication et/ou dans la réparation par
recombinaison homologue ?
JURY
Agnès CORDONNIER
Filippo ROSSELLI
Philippe PASERO
Bernard DUCOMMUN
Jean-Sébastien HOFFMANN
Chargé de Recherche, ESBS, Illkirch
Directeur de Recherche, IGR, Villejuif
Directeur de Recherche, IGH, Montpellier
Professeur de l'Université de Toulouse
Directeur de Recherche, IPBS, Toulouse
Rapporteur
Rapporteur
Examinateur
Président
Directeur de thèse
Ecole doctorale : Biologie-Santé-Biotechnologies de Toulouse
Unité de recherche : Institut de Pharmacologie et de Biologie Structurale,
Equipe "Instabilité Génétique et cancer", UMR5089 CNRS/UPS
Directeur(s) de Thèse : Jean-Sébastien Hoffmann
Co-directrice de Thèse : Nadine Puget
Rapporteurs : Agnès Cordonnier, Filippo Rosselli
Je voudrais tout d’abord remercier le Dr. Agnès Cordonnier et le Dr. Filippo Rosselli
pour avoir accepté de juger mon travail de thèse. Je voudrais aussi remercier sincèrement le
Dr. Philippe Pasero et le Pr. Bernard Ducommun pour avoir accepté de siéger à mon jury de
thèse. Je remercie particulièrement Philippe pour ses conseils (et ceux d’Hélène Tourrière) au
niveau des expériences de ChIP. Je vous remercie pour les discussions enrichissantes que
nous avons pu avoir lors de ma soutenance de thèse.
Je voudrais ensuite remercier les personnes qui se sont succédées à la direction de ma
thèse. Tout d’abord, Nadine merci de m’avoir fait confiance, d’avoir initié ce projet et de
m’avoir suivi au cours de la première année. Christophe et Jean-Sébastien, merci de m’avoir
laissé autant d’autonomie, de m’avoir considérée plus comme un chercheur que comme une
étudiante et surtout merci de m’avoir donné l’opportunité de partir en congrès international
toute seule. C’était pour moi une expérience très riche et qui m’a beaucoup apporté aussi bien
pour la suite de ma thèse que pour la suite de ma carrière.
Un grand merci à toute l’équipe IGC : merci Marie et Anne pour avoir répondu à
toutes mes questions scientifiques et de vie pratique du laboratoire, merci Valérie de
reprendre le sujet et de faire vivre ce que je n’ai pas eu le temps de finir, merci Eddy de
m’avoir supportée dans le bureau avec mes moments de détresse face à un ordinateur parfois
incompréhensible, merci Anne de redonner un peu de vie au labo que j’ai (un peu) déserté
pendant la rédaction. Merci Fanny, on a su se serrer les coudes aussi bien pour les manips,
pour les coups durs, mais aussi lors de la rédaction… Bonne chance pour la suite !
Je voudrais aussi dire un grand merci aux personnes qui ont quitté l’équipe : Dennis,
François et Yvan pour avoir continué à m’aider et à me soutenir dans les moments difficiles.
Un grand merci à Oriane : je suis déçue que le « destin » nous ait séparées, j’aurais vraiment
aimé travailler avec toi, cela aurait été très stimulant. Mais je suis sûre que l’avenir va te
sourire car tu le mérites vraiment ! Continues de te battre et surtout restes positive.
Cette thèse m’a amenée à travailler dans le laboratoire dirigé par Martine Yerle à
l’INRA d’Auzeville. Je voudrais particulièrement remercier Martine pour m’avoir autorisée à
faire des manips dans son laboratoire et à Florence Mompart pour son aide et tous ses
conseils. J’ai réussi à mettre en place la manip de FISH à l’IPBS mais sans vos compétences
la tâche aurait été beaucoup plus difficile. Par la suite, j’ai aussi eu la chance de travailler en
collaboration avec Julia Sidorova et Raymond Monnat de l’université de Washington à
Seattle. Les conseils inépuisables de Julia aussi bien techniques que scientifiques et l’aide de
1
Raymond Monnat en terme de réflexion sur l’article m’ont permis d’envisager mes résultats
sous un autre angle. Je vous en suis très reconnaissante. Je remercie aussi Denis Biard,
Patricia Kannouche et Karen Vasquez pour leur contribution au cours de ma thèse.
Je voudrais aussi dire un grand merci à mes amis : Amandine, Céline et Claire pour
m’avoir sorti de ma thèse de temps en temps, pour m’avoir permis de passer de bonnes
soirées, pour m’avoir remonté le moral quand ça n’allait pas et tout simplement pour votre
présence. Merci aussi à Aline, Fanny, Marielle et Sébastien pour avoir supporté mes plaintes !
Un merci tout spécial à Claude pour tes innombrables conseils, pour ton aide dans mes
moments de doute au cours de ma thèse, pour ton écoute et ton soutien, mais aussi merci de
croire en moi.
Un merci tout particulier à François : sans toi, je ne sais pas si je serais encore dans le
monde de la recherche, sans ta passion communicative pour la science, je ne sais pas si
j’aurais pu continuer. Merci d’avoir rempli ma vie de bonheur, de m’avoir ouvert les yeux sur
tant de choses, de m’avoir permis de retrouver un tant soit peu ma confiance en moi et mon
équilibre, de m’avoir redonner envie de me battre pour ce que je crois juste et utile et merci
tout simplement pour ta présence au quotidien à mes côtés et pour m’avoir permis de
retrouver le calme de mon enfance à la campagne.
Je voudrais terminer en disant un grand merci à ma famille : tout particulièrement à
mes parents, Marie-Claude et Christian, sans qui je n’aurais jamais pu arriver à réaliser mon
rêve et à mon frère, Frédéric. Merci de m’avoir fait confiance, de m’avoir toujours laissée
faire mes propres choix sans parfois vraiment comprendre pourquoi, d’avoir cru en moi et tout
simplement pour votre amour et votre soutien au quotidien. Merci à mes grands parents
Paulette et René, pour votre amour et pour m’avoir permis de trouver toujours une porte
ouverte quand j’avais besoin de me ressourcer. J’ai enfin une pensée toute particulière pour
mes grands parents, Eliette et Edmond, et mon oncle, Benoit, qui sont décédés au cours de ma
thèse et je les remercie du fond du cœur de m’avoir montré à quel point le courage était
important dans la vie ! J’espère un jour arriver à comprendre pourquoi une maladie comme le
cancer peut être si injuste et si terrible et surtout comment chaque patient qui souffre peut être
soigné efficacement. J’espère que l’avenir me permettra d’y consacrer au moins une partie de
ma vie.
2
TABLE DES
MATIERES
3
Table des matières
TABLE DES MATIERES …………………………………………………………………3
ABREVIATIONS …………………………………………………...………………………7
RESUME ……………………………………………………………………………………..9
INTRODUCTION…………………………………………………………………………....12
CHAPITRE I : LA REPLICATION DE L’ADN ............................................................................................................................................. 16
A. IMPORTANCE D’UNE REPLICATION COMPLETE ET FIDELE .................................................................................................... 16
1.
ab2.
ab3.
ab-
LE MECANISME DE REPLICATION DE L’ADN............................................................................................ 17
L’initiation ......................................................................................................................................... 17
L’élongation....................................................................................................................................... 18
LES ADN POLYMERASES REPLICATIVES .................................................................................................. 19
Pol α : l’ADN polymérase de l’initiation........................................................................................... 20
Pol δ et Pol ε : les ADN polymérases de l’élongation ....................................................................... 21
LES POINTS DE CONTROLE DU CYCLE CELLULAIRE .................................................................................. 22
ATR et Chk1 signalent les fourches de réplication bloquées ............................................................. 22
ATM et Chk2 signalent les cassures de l’ADN................................................................................... 25
B. OBSTACLES RENCONTRES LORS DE LA REPLICATION DE L’ADN .......................................................................................... 27
1.
2.
3.
ab4.
abcde-
LES LESIONS EXOGENES DE L’ADN......................................................................................................... 28
LES LESIONS ENDOGENES DE L’ADN DUES AU METABOLISME CELLULAIRE ............................................ 29
LES OBSTACLES NATURELS DE LA REPLICATION DE L’ADN .................................................................... 30
Les collisions transcription/réplication ............................................................................................. 30
Les structures secondaires de l’ADN................................................................................................. 31
LES SITES FRAGILES, REGIONS DU GENOME DIFFICILES A REPLIQUER....................................................... 34
Les SFC sont instables en culture et dans les cellules cancéreuses................................................... 36
Les SFC sont répliqués tardivement .................................................................................................. 36
L’origine de l’instabilité au niveau des SFC ..................................................................................... 37
Les protéines des points de contrôle régulent l’expression des SFC ................................................. 38
Les mécanismes de réparation de l’ADN impliqués aux SFC............................................................ 40
C. REPONSES AUX BLOCAGES DE FOURCHES DE REPLICATION.................................................................................................. 42
1.
abc-
2.
ab-
cd-
LA RECOMBINAISON HOMOLOGUE DE L’ADN ......................................................................................... 42
Un pré-requis pour la HR : la dégradation de l’extrémité 5’ ............................................................ 43
La formation d’une D-loop et l’échange de brin ............................................................................... 46
Les mécanismes de HR avec et sans cross-over................................................................................. 48
i) Hybridation de brin dépendante de la synthèse (SDSA) ..................................................................... 50
ii) Réparation des cassures double-brin (DSBR).................................................................................... 50
iii) Le mécanisme BIR (Break-induced replication) ............................................................................... 51
iv) L’appariement simple-brin d’ADN (SSA).......................................................................................... 53
v) Le mécanisme de « damage avoidance » ou de « template switching » (TS) ..................................... 54
LA SYNTHESE TRANSLESIONNELLE .......................................................................................................... 55
Les ADN polymérases translésionnelles de la famille Y .................................................................... 55
Le changement d’ADN polymérase lors de la TLS ............................................................................ 57
i) La poly-ubiquitination de PCNA et le « Template switching » ........................................................... 59
ii) La mono-ubiquitination de PCNA...................................................................................................... 60
iii) Le contrôle de la mono-ubiquitination de PCNA.............................................................................. 61
iv) Changement d’une ADN polymérase pour la TLS ............................................................................ 66
Le rôle important de Rev1 lors de la TLS au cours de la réplication ................................................ 69
Le choix des ADN polymérases.......................................................................................................... 70
CHAPITRE II : LES ADN POLYMERASES TRANSLESIONNELLES ET LES ADN HELICASES SPECIALISEES ..................... 72
A. LES ADN POLYMERASES TRANSLESIONNELLES DE LA FAMILLE Y ...................................................................................... 72
1.
ab-
REV1 : LA PROTEINE PLATE-FORME ........................................................................................................ 72
Description du gène et de la protéine ................................................................................................ 72
Son activité déoxycytidyl-transferase au travers de nombreuses lésions........................................... 73
4
Table des matières
c2.
abcde3.
abcd4.
abcde-
Ses partenaires, rôles particuliers des domaines BRCT et PBM ....................................................... 74
POL η : LA PROTEINE DEFICIENTE DANS LE SYNDROME DU XERODERMA PIGMENTOSUM VARIANT ............. 76
Description du gène et de la protéine ................................................................................................ 76
Son rôle majeur dans la TLS des adduits UV..................................................................................... 78
Son rôle potentiel dans la TLS des pontages de l’ADN ..................................................................... 81
Son rôle controversé dans la recombinaison homologue................................................................... 83
Son rôle dans l’hypermutation somatique dans les cellules B ........................................................... 86
POL ι : LE PARALOGUE DE POL η ............................................................................................................. 88
Le rôle de Pol ι au niveau des dommages oxydatifs de l’ADN .......................................................... 89
Le rôle de Pol ι en hypoxie ................................................................................................................ 91
Le rôle de Pol ι au niveau des lésions de l’ADN induites par les UV................................................ 92
Les protéines partenaires de Pol ι .................................................................................................... 93
POL κ : L’HOMOLOGUE DE DINB CHEZ E. COLI ........................................................................................ 94
Description du gène et de la protéine ................................................................................................ 94
Son rôle établi dans la TLS ................................................................................................................ 96
Son rôle dans le mécanisme de réparation par excision de nucléotide.............................................. 98
Son rôle dans le point de contrôle de phase S.................................................................................... 99
Les conséquences de sa dérégulation sur l’instabilité génétique..................................................... 100
B. DES ADN HELICASES SPECIALISEES................................................................................................................................................. 102
1.
LES ADN HELICASES DE LA FAMILLE RECQ : BLM ET WRN................................................................ 103
Les syndromes d’instabilité génétique associés à l’absence de ces ADN hélicases......................... 103
Leurs rôles au niveau de la recombinaison homologue de l’ADN................................................... 104
Leurs rôles dans le déroulement des structures G-quadruplex........................................................ 106
2.
L’ADN HELICASE BACH1, IMPLIQUEE DANS L’ANEMIE DE FANCONI .................................................. 108
aL’Anémie de Fanconi ....................................................................................................................... 108
bLe rôle de BACH1 dans le déroulement des structures G-quadruplex ............................................ 112
abc-
CHAPITRE III : PROBLEMATIQUES POSEES ........................................................................................................................................ 115
RESULTATS……………………………………………………………………….…......118
A. ROLE DES ADN POLYMERASES TLS SUR LES ADN NON-B ........................................................................................................ 119
1.
UTILISATION DE SHRNA EPISOMAUX POUR DIMINUER LE NIVEAU D’EXPRESSION DE POL η ................. 119
L’interférence ARN et les shRNA épisomaux ................................................................................... 119
Validation des clones shRNA et des siRNA utilisés en termes d’extinction ..................................... 121
Analyse fonctionnelle des clones shRNA et conséquences des siRNA.............................................. 123
2.
IDENTIFICATION D’UN NOUVEAU ROLE POUR LES ADN POLYMERASES DE LA FAMILLE Y..................... 126
aLa télomestatine : un agent stabilisant les G-quadruplex................................................................ 126
bDifférentes lignées cellulaires contenant des séquences particulières de l’ADN ............................ 126
cArticle I : “Role of TLS DNA polymerases eta and kappa in processing naturally occurring
structured DNA in human cells” ............................................................................................................... 127
3.
PERSPECTIVES ET RESULTATS PRELIMINAIRES CONCERNANT LE ROLE DE POL η SUR L’ADN NON-B.... 138
aAnalyse du recrutement spécifique de Pol η sur les G4 par ChIP on chip ...................................... 138
bRecherche des partenaires de Pol η au niveau de l’ADN non-B par fractionnement cellulaire ..... 140
4.
DISCUSSION ET PERSPECTIVES DES RESULTATS PUBLIES DANS L’ARTICLE I........................................... 141
aPourquoi Pol κ est-elle impliquée indépendamment de la séquence particulière d’ADN étudiée ? 143
bExiste-t-il une coopération fonctionnelle entre ADN polymérases et ADN hélicases spécialisées ?144
cPeut-on envisager un rôle de Pol η au niveau des télomères ? ....................................................... 145
abc-
B. IDENTIFICATION D’UN NOUVEAU ROLE POUR POL η DANS LE MAINTIEN DE LA STABILITE DU GENOME......... 147
1.
2.
3.
4.
MISE EN EVIDENCE D’UN DEFAUT DE PROLIFERATION DANS LES CELLULES DEFICIENTES EN POL η ..... 147
OBSERVATION D’UNE AUGMENTATION D’INSTABILITE GENOMIQUE EN ABSENCE DE POL η .................. 148
DEMONSTRATION D’UNE PERTURBATION DE LA PHASE S EN ABSENCE DE POL η.................................. 151
ARTICLE II : “HUMAN DNA POLYMERASE ETA IS REQUIRED FOR COMMON FRAGILE SITE STABILITY
DURING UNPERTURBED DNA REPLICATION”................................................................................................... 153
5.
DISCUSSION DES RESULTATS PUBLIES DANS L’ARTICLE II ..................................................................... 167
aQuel est précisément le rôle de Pol η lors de la réplication des SFC ?........................................... 167
bExiste-t-il un rôle de Pol η au niveau des séquences répétées ?...................................................... 168
5
Table des matières
C. ETUDE DU ROLE DE POL η DANS LA HR DE L’ADN...................................................................................................................... 171
1.
abc2.
3.
ab4.
abc-
ANALYSE D’UN MUTANT CATALYTIQUEMENT INACTIF DE POL η .......................................................... 171
Validation biochimique du mutant Pol η Dead................................................................................ 171
Localisation nucléaire de la protéine mutée Pol η Dead................................................................. 172
Co-localisation de Pol η Dead avec des protéines de la HR ........................................................... 172
AUGMENTATION DE L’EXPRESSION DES PROTEINES DE LA HR DANS LES CELLULES XP-V..................... 175
ETUDE DE LA HR DANS DEUX MODELES CELLULAIRES DIFFERENTS ...................................................... 177
Analyse des évènements de conversion génique dans les cellules U2OS......................................... 177
Analyse des évènements de conversion génique dans les cellules XP-V .......................................... 181
DISCUSSION DES RESULTATS PRELIMINAIRES OBTENUS ......................................................................... 183
Etude des échanges entre chromatides sœurs .................................................................................. 184
Existe-t-il différents complexes impliquant Pol η WT et Pol η Dead ? ........................................... 184
Quel serait le rôle de Pol η dans le redémarrage des fourches de réplication bloquées ?.............. 184
DISCUSSION GENERALE………………………………………………………….......188
A. UN NOUVEAU ROLE INATTENDU POUR POL η .............................................................................................................................. 189
1.
abcde2.
3.
RECRUTEMENT DE POL η AU NIVEAU DES SEQUENCES PARTICULIERES DE L’ADN................................ 190
La mono-ubiquitination de PCNA.................................................................................................... 190
L’interaction avec REV1.................................................................................................................. 190
L’interaction avec des ADN hélicases spécialisées ......................................................................... 191
Le recrutement par des protéines du point de contrôle de phase S.................................................. 191
Le recrutement par un facteur de chargement de PCNA ................................................................. 192
MODELE EXPLIQUANT LE ROLE DE POL η AU NIVEAU DES SEQUENCES PARTICULIERES DE L’ADN ....... 193
EMERGENCE D’UN NOUVEAU CONCEPT ................................................................................................. 196
B. L’IMPACT DU NOUVEAU ROLE DE POL η SUR LA MALADIE DU XERODERMA PIGMENTOSUM VARIANT ................ 197
1.
2.
NOUVELLES ETUDES ENVISAGEES SUR LES CELLULES DE PATIENTS XP-V ............................................. 197
EXCES DE RECOMBINAISON HOMOLOGUE CHEZ LES PATIENTS XP-V ..................................................... 198
C. L’IMPACT DE LA DEREGULATION DE POL η AU NIVEAU DE LA PROGRESSION TUMORALE..................................... 199
1.
2.
LA REGULATION DE L’EXPRESSION DE POL η ........................................................................................ 199
L’EFFET DELETERE D’UN EXCES DE RECOMBINAISON HOMOLOGUE ....................................................... 200
CONCLUSION GENERALE…………………………………………………………......202
REFERENCES……………………………………………………………………………205
ANNEXES DE MATERIEL ET METHODES………………………………………..243
ANNEXE 1 : DIFFERENTES SEQUENCES UTILISEES FORMANT DES STRUCTURES SECONDAIRES DE
L’ADN ................................................................................................................................................................................... 244
ANNEXE 2 : PROTOCOLE DE L’IMMUNO-PRÉCIPITATION DE CHROMATINE (CHIP) COUPLÉE À LA PCR
QUANTITATIVE (Q-PCR) ................................................................................................................................................ 246
ANNEXE 3 : PROTOCOLE DE FRACTIONNEMENT CELLULAIRE ...................................................................... 249
ANNEXE 4 : PROTOCOLE D’ANALYSE DE LA RECOMBINAISON HOMOLOGUE........................................... 250
ANNEXE 5 : TISSUE MICRO-ARRAY (TMA) ............................................................................................................... 251
6
ABREVIATIONS
7
Abréviations
AAF : N-2-Acetyl-Amino-Fluorène
ADN(c) : Acide Désoxyribo-Nucléique (complémentaire)
AF : Anémie de Fanconi
AID : Activation-Induced deoxycytidine Deaminase
ARN(m) : Acide Ribo-Nucléique (messager)
ATM : Ataxia Telangiectasia mutated
ATR : ATM Rad3-related
ATRIP : ATR Interacting Protein
BER : Base Excision Repair
BIR : Break-Induced Replication
BLM : hélicase Bloom
BPDE : Benzo(a)Pyrène-Dihydrodiol-Epoxide
BRCA1 : BReast CAncer 1
Chk1 : Checkpoint Kinase 1
Chk2 : Checkpoint Kinase 2
CDB : Cassure Double-Brin de l’ADN
CG : Conversion Génique
CGH array : Hybridation Génomique Comparative sur
puce
CisPt : Cisplatine
CPD : Cyclobutane Pyrimidine Dimer
CRE : Cyclic AMP Responsive Elements
CSB : Cassure Simple-Brin de l’ADN
Ctf18 : Chromosome Transmission Fidelity protein 18
dNTP : désoxy-ribonucléotides
dRP-lyase : 5’-déoxyRibose Phosphate lyase
DSBR : Double Strand Break Repair
DUB : enzyme de déubiquitination
EBV : Virus d’Epstein Barr
E. coli : Escherichia coli
ELG1 : Enhanced Level of Genome instability gene 1
FEN1 : Flap Endo-Nucléase I
FISH : Fluorescence In Situ Hybridization
GFP : Green Fluorescent Protein
G4 : G-quartet, G-quadruplex
HhH : motif boucle-hélice-boucle
HIF-1 : Hypoxia-Inducible Factor 1
HLTF : Helicase Like Transcription Factor
HR : Homologous Recombination
HU : Hydroxyurée
H2O2 : peroxyde d’hydrogène
Ig : Immunoglobuline
JH : Jonction de Holliday
kDa : kilo Dalton
kb : kilobases
KO : Knock Out
LOH : Loss Of Heterozygosity
MAT : Mutation Associée à la Transcription
MCM : Mini-Chromosome Maintenance
MDC1 : Mediator DNA-Damage-Checkpoint protein 1
MMC : Mitomycine C
MMR : MisMatch Repair
MRN : Mre11-Rad50-Nbs1
NER : Nucleic Excision Repair
NHEJ : Non Homologous End Joining
NLS : Nuclear Localisation Signal
NSCLC : Non-Small Cell Lung Cancer
ORC : Origin Recognition Complex
PBM : Polymerase Binding Motif
PCNA : Proliferating Cell Nuclear Antigen
PCR : Polymerase Chain Reaction
PIM : PCNA Interacting Motif
Pol α : ADN Polymérase alpha
Pol β : ADN Polymérase beta
Pol δ : ADN Polymérase delta
Pol ε : ADN Polymérase epsilon
Pol η : ADN Polymérase eta
Pol κ : ADN Polymérase kappa
Pol λ : ADN Polymérase lamda
Pol ι : ADN Polymérase iota
Pol μ : ADN Polymérase mu
Pol ν : ADN Polymérse nu
Pol θ : ADN polymérase théta
Pol ζ : ADN Polymérase zeta
RAT : Recombinaison Associée à la Transcription
RD : Répétitions Directes
RFC : Replication Factor C
RI : Répétitions Inversées
RISC : RNA-Induced Silencing Complex
RM : Répétitions en Miroir
RPA : Replication Protein A
ROS : Reactive Oxygen Species
S. cerevisiae : Saccharomyces cerevisiae
S. pombe : Schizosaccharomyces pombe
SB : Syndrome de Bloom
SCE : Sister Chromatid Exchange
SDSA : Synthesis-Dependant-Strand Annealing
SFC : Site Fragile Commun
SFR : Site Fragile Rare
SHPRH : SNF2 Histone Linker PHD Ring Helicase
siRNA : small interfering RNA
shRNA : short hairpin RNA
SP1 : Stimulating protein 1
SSA : Single Strand Annealing
SV40 : Simian virus 40
SW : Syndrome de Werner
TLS : Synthèse translésionnelle
TOPBP1 : TOPoisomerase-Binding-Protein-1
TOPO : Topoisomérase
TS : Template Switching
UBM : Ubiquitin binding motif
UBZ : Ubiquitin binding Zinc finger
UNG : Uracil-N-Glycosylase
USP1 : Ubiquitin Specif Protease 1
UTR : Unstranslated region
UV : Ultra-Violet
WRN : hélicase WRN
XP(-V) : Xeroderma Pigmentosum (Variant)
6-4PP : 6-4 Pyrimidine-Pyrimidone
8-oxoG : O Oxo-Guanine
9-1-1 : coplexe Rad9-Rad1-Hus1
Remarque. Les protéines et les gènes humains seront écrits en majuscules alors que ceux de levure ou
de souris seront écrits en minuscules pour les distinguer des protéines ou gènes humains. Les gènes sont toujours
écrits en italique.
8
RESUME
9
Résumé français
La réplication du génome eucaryote nécessite la coopération d’un grand nombre
d’ADN polymérases. Les ADN polymérases réplicatives, fidèles, sont responsables de la
majorité de la synthèse d’ADN mais sont ralenties ou bloquées par des lésions exogènes (par
exemple les radiations UV) ou par des barrières naturelles de fourches de réplication telles
que les structures secondaires de l’ADN. Le rôle des ADN polymérases translésionnelles a été
clairement démontré dans le processus de synthèse translésionnelle des lésions exogènes. Ceci
est notamment illustré dans le syndrome du Xeroderma pigmentosum Variant (XP-V) qui est
dû à la perte de fonction de l’ADN polymérase eta (Pol η). En effet, Pol η permet la synthèse
translésionnelle des dimères de thymines induits par les UV et en son absence, les individus
sont prédisposés au cancer de la peau. Par contre, le rôle des ADN polymérases TLS dans le
maintien de la stabilité du génome en absence de stress exogène n’a été que très peu exploré.
En 2002, il a été proposé dans le modèle C. elegans que l’homologue de Pol η chez le
nématode puisse maintenir les séquences riches en G susceptibles de former des structures
G-quadruplex (G4), et ceci en coopération avec l’ADN hélicase Dog1 (BACH1). Afin
d’analyser l’implication de Pol η au niveau des G4 dans les cellules humaines, nous avons
construit des clones cellulaires exprimant deux séquences de shRNA indépendantes dirigées
contre Pol η, ou son homologue Pol iota (Pol ι) ou l’ADN hélicase BACH1. Nous avons
montré que l’absence de Pol η sensibilise ces cellules à la télomestatine, un composé
stabilisant les G4. De plus, la déplétion de Pol η par siRNA augmente le pourcentage de
cassures double-brin de l’ADN (CDB) dans des cellules présentant des copies multiples de
séquences riches en G intégrées dans le génome. Une telle augmentation des CDB n’a pas été
observée dans d’autres lignées cellulaires contenant différentes séquences particulières de
l’ADN. Ces données suggèrent donc que Pol η pourrait intervenir spécifiquement au niveau
des G4 dans les cellules humaines.
D’autre part, nous avons aussi démontré dans nos clones cellulaires que l’absence de
Pol η conduit à une augmentation de la fréquence des CDB entrainant l’activation du point de
contrôle de phase G2/M. Nous avons aussi observé un retard de transition G2/M corrélé avec
une diminution de la prolifération. En outre, nous avons observé une augmentation du nombre
des cassures de chromatides en absence de Pol η dans trois lignées cellulaires indépendantes.
De manière intéressante, l’expression du site fragile commun FRA7H est augmentée dans les
cellules déplétées en Pol η, c’est-à-dire que les évènements de translocations, de délétions et
d’amplifications sont plus fréquents. Nous avons aussi analysé la réplication de l’ADN en
absence de Pol η, et avons observé que ces cellules présentaient plus fréquemment des foyers
de réplication de début de phase S tandis que la vitesse de réplication globale de l’ADN
mesurée par peignage moléculaire n’est pas modifiée. Des analyses d’hybridation in situ
couplées à du peignage moléculaire de l’ADN sont en cours afin de déterminer si, en absence
de Pol η, la vitesse de réplication de l’ADN est modifiée au niveau de FRA7H. De plus,
l’activité catalytique de Pol η serait nécessaire pour maintenir une répartition normale des
cellules en phase S. Aucun des phénotypes décrits ci-dessus ne sont présents dans les cellules
déficientes en Pol ι, suggérant qu’ils sont spécifiques de Pol η.
L’ensemble de ces résultats révèlent un nouveau rôle de Pol η, outre son rôle
dans la TLS des lésions CPD induites par les UV, dans le maintien de la stabilité du
génome au cours de la phase S non perturbée, qui l’implique notamment au niveau des
sites fragiles communs. Le mécanisme impliqué, pouvant faire intervenir soit la
recombinaison homologue, soit la réplication directe de l’ADN est en cours d’étude.
10
Résumé anglais
Replication of the eukaryotic genome requires the cooperation of a large number of
DNA polymerases. The accurate replicative DNA polymerases are responsible for the
majority of DNA synthesis but are slowed down or blocked when they encounter a DNA
lesion induced by exogenous agents such as UV radiations or following endogenous causes
such as secondary structures in DNA. Specialised DNA polymerases are then recruited to
bypass these lesions by Translesion Synthesis, or are involved in later repair mechanisms. The
importance of the ability of these specialised polymerases to maintain genomic stability is
illustrated by the human disorder Xeroderma Pigmentosum Variant, which arises in
consequence of mutations in DNA polymerase eta (Pol η). Pol η prevents skin cancer
susceptibility by promoting accurate TLS past sunlight-induced cyclobutane pyrimidine
dimers.
Despite the established requirement for Pol η in processing DNA damage, its role in
maintaining genome stability in absence of external damage has not been extensively
explored. In 2002, it has been proposed that Pol η could act in cooperation with the DNA
helicase Dog1 (BACH1) to process particular G-rich sequences susceptible to form
G-quadruplex (G4). In order to analyse a potential role of Pol η in G4 processing in human
cells, we have constructed clonal derivates of the U2OS cell line that stably express two
independent sequences of shRNA directed against Pol η, or its homologue Pol iota (Pol ι) or
the DNA helicase BACH1. We have shown that Pol η depletion sensitises U2OS cells to
treatment with the G4-stabilising compound telomestatin. Furthermore Pol η depletion
increases the frequency of double-strand-breaks (DSBs) in HeLa cells containing multiple,
chromosomally integrated copies of a G-rich and G4-prone sequence. Such an increase in
DSB was not observed in cell lines containing transgenes consisting of other types of non-B
DNA. These data suggest that Pol η could function to process the G4 structures in human
cells.
On another hand, we have also demonstrated that shRNA-mediated depletion of Pol η
leads to a delayed G2/M transition that is correlated with a decrease in proliferation. The
frequency of DSB was increased in these U2OS cell clones and the G2/M DNA damage
checkpoint was activated. We also observed an increase in spontaneous chromosomal
abnormalities such as chromatid breaks in absence of Pol η in three human cell lines.
Importantly, the absence of Pol η is able to induce expression of FRA7H common fragile site
(increase of translocation, deletion and amplification events). We also analyzed global DNA
replication in absence of Pol η. We found that Pol η-depleted cells contained predominantly
early replication factories with fewer cells displaying late replication factories without any
significant defect in DNA replication fork progression at the genome wide level, assessed by
DNA combing experiments. However, if replication in Pol η depleted cells is only impaired at
a subset of specific loci, our assay may not reveal it. We are currently analysing replication at
FRA7H loci by combining FISH and DNA combing experiments. None of these phenotypes
was observed in cells depleted for Pol ι suggesting that they are specific to Pol η. Moreover,
we also have demonstrated that the DNA polymerization activity of Pol η is required to
maintain normal replication foci pattern.
Together, these results reveal a new role of Pol η in maintaining genomic stability
during unperturbed S-phase and in preventing breakage at common fragile sites. They
challenge the current concept of the unique involvement of Pol η in tolerance and repair
pathways after external stress.
11
INTRODUCTION
12
Introduction
Le cancer est une maladie caractérisée par une prolifération cellulaire anormale au
sein d'un tissu normal de l'organisme. Au cours de l'évolution de la maladie, certaines cellules
peuvent migrer de leur lieu de production et former des métastases qui constituent la cause
du décès dans la grande majorité des cas. Par conséquent, le dépistage du cancer doit être le
plus précoce possible.
En France, les cancers constituent la première cause de mortalité. Le nombre total des
décès par cancer était, en 2004, de 152 708, soit environ 241 décès pour 100 000 habitants.
Les 3 cancers les plus fréquents chez l’homme sont le cancer de la prostate, du poumon et du
colon et chez la femme, le cancer du sein, du colon et du poumon (données publiées par
l’Institut de veille sanitaire en février 2008).
Malgré les efforts de recherche effectués depuis de nombreuses années, le nombre de
cancers est toujours en augmentation. Les cancers du poumon, du sein, de l'ovaire, du
testicule, de la prostate et de la thyroïde ainsi que les tumeurs cérébrales sont en augmentation
très significative depuis les années 1980. En outre, de 1980 à 2005, le taux de cancers s'est
élevé de 35 % pour les hommes et de 43 % pour les femmes (Belot et al, 2008). L’exposition
aux cancérigènes de l'environnement (la pollution et les produits chimiques par exemple),
ainsi que les facteurs de risque tels que l’alimentation, le tabac et l’alcool sont considérés
comme les principales causes de développement des cancers.
La prolifération anarchique des cellules constitue la caractéristique principale des
stades précoces du développement tumoral. Afin d’éviter cette dérégulation, une cellule doit
maintenir son génome intact au cours des différentes divisions cellulaires. Pour ce faire, la
cellule dispose d’un mécanisme fidèle appelé la réplication de l’ADN. Cependant, de
nombreux agents externes, tels que les radiations ultraviolettes, ou des causes endogènes,
telles que les espèces oxygénées réactives, endommagent fortement l’ADN. La cellule a donc
développé divers mécanismes en réponse aux lésions de l’ADN : les mécanismes de
tolérance des lésions dont la synthèse translésionnelle et les mécanismes de réparation
des dommages.
Ce travail de thèse s’inscrit dans une perspective de recherche des mécanismes initiaux
conduisant au développement des cancers. L’équipe « Instabilité Génétique et Cancer » dans
laquelle j’ai effectué ce doctorat s’est intéressée aux ADN polymérases translésionnelles, des
13
Introduction
protéines impliquées dans la réplication des lésions et dans différents mécanismes de
réparation de l’ADN. Il est important de noter que ces ADN polymérases sont mutagènes
lorsqu’elles sont dérégulées ou mal utilisées. Il apparaît donc important que leur niveau
d’expression et leur activité soient fortement contrôlés. Dans notre équipe, nous avons pu
démontrer que l’ADN polymérase translésionnelle eta (Pol η) était sous-exprimée dans les
cancers colorectaux. Le rôle admis jusqu’à ce jour pour Pol η est son intervention fidèle
dans la synthèse translésionnelle des dimères de thymines, un dommage induit par les
radiations UV (Johnson et al, 2000b; Masutani et al, 2000). Pol η pourrait aussi être
impliquée dans la réparation des cassures de l’ADN par recombinaison homologue, mais ce
rôle reste encore à être analysé dans les cellules humaines (Kawamoto et al, 2005; McIlwraith
et al, 2005; McIlwraith & West, 2008). Déterminer plus précisément les rôles physiologiques
de Pol η était donc d’un intérêt majeur, notamment puisqu’aucune étude n’a été réalisée à ce
jour en absence de dommage exogène. Dans ce but, nous avons construit des clones
cellulaires stables déficients en Pol η, mimant ainsi la situation observée dans les cancers
colorectaux concernant Pol η. Via l’utilisation de ce modèle cellulaire, nous avons mis en
évidence un nouveau rôle de Pol η au cours de la phase S du cycle cellulaire, notamment
au niveau des sites fragiles communs et des G-quadruplex, deux types de séquences
difficiles à répliquer. Nous nous sommes aussi intéressés aux ADN hélicases et à la
coopération fonctionnelle pouvant exister entre ces protéines et les ADN polymérases
translésionnelles.
Avant de détailler plus précisément les résultats obtenus, différents thèmes seront
abordés au cours de cette introduction bibliographique qui seront importants pour la suite du
manuscrit. Nous allons donc voir dans une première partie, le mécanisme de la réplication
fidèle de l’ADN en insistant sur les ADN polymérases réplicatives et sur les points de
contrôle du cycle cellulaire. Le génome étant soumis aux stress exogènes ou endogènes, nous
aborderons, également, les différents types de lésions pouvant faire obstacle à la réplication de
l’ADN. Dans ce chapitre, nous détaillerons plus particulièrement les sites fragiles communs,
des séquences fragiles fréquemment impliquées dans des réarrangements chromosomiques
dans les tumeurs. Les cellules disposent de plusieurs mécanismes de réparation ou de
réplication des lésions de l’ADN afin de pallier à ces stress endogènes ou exogènes du
génome. Nous analyserons deux de ces mécanismes : la recombinaison homologue et la
synthèse translésionnelle, qui permettent notamment de redémarrer les fourches de réplication
14
Introduction
bloquées. Une deuxième partie sera consacrée aux différentes ADN polymérases de la famille
Y et à leurs fonctions dans les mécanismes de translésion et de rcombinaison homologue. Les
ADN polymérases spécialisées ne possèdent pas d’activité hélicase permettant de dérouler les
structures secondaires de l’ADN qui peuvent se former à divers endroits du génome. Par
conséquent, une coopération entre ADN polymérase et ADN hélicase semble donc nécessaire.
Ainsi, nous aborderons, également, le rôle de trois ADN hélicases (BLM, WRN, BACH1),
dont la perte de fonction est responsable de maladies génétiques rares, et qui pourraient agir
en coopération avec les ADN polymérases translésionnelles afin de dérouler les structures
secondaires de l’ADN. Enfin, nous concluerons cette introduction bibliographique en
identifiant les questions posées au cours de ce travail de doctorat.
15
Chapitre 1
A. Importance d’une réplication complète et fidèle
CHAPITRE I : LA REPLICATION DE L’ADN
A. Importance d’une réplication complète et fidèle
Le génome des organismes doit être copié de manière fidèle pour assurer un
transfert d’informations génétiques au cours des générations. Une machinerie cellulaire
complexe, impliquant plus de 200 polypeptides a évolué de manière à permettre cette
transmission. Cette machinerie réplicative comprend les protéines qui copient fidèlement
l’ADN telles que les ADN polymérases réplicatives et d’autres protéines qui assurent le
maintien de l’intégrité génomique (Fig 1). La réplication de l’ADN dans une cellule unique
doit être coordonnée avec les autres étapes du cycle cellulaire tels que la mitose mais aussi
avec la réplication de l’ADN dans les autres cellules du tissu. Cette régulation intervient
majoritairement au niveau de l’initiation de la réplication de l’ADN via des interactions avec
les mécanismes contrôlant la progression du cycle cellulaire (Waga & Stillman, 1998).
Le cycle cellulaire des eucaryotes supérieurs comprend quatre phases. Durant deux
d’entre elles, phase S et phase M, les cellules exécutent les deux événements fondamentaux
du cycle cellulaire à savoir la réplication de l’ADN (phase S, pour synthèse) et le partage
rigoureusement équivalent des chromosomes entre les 2 cellules filles (phase M, pour
mitose). Les deux autres phases du cycle cellulaire, G1 et G2, représentent des intervalles
(Gap) au cours desquels la cellule se prépare à effectuer correctement les deux étapes
fondamentales citées ci-dessus.
Pol ε
PCNA
MCM
FEN1
ADN
ligase
Pol δ
ARN
RPA
Figure 1. Modèle simplifié de la réplication eucaryote. Le complexe MCM2-7, le facteur de
processivité PCNA et la protéine RPA ayant une forte affinité pour le simple-brin d’ADN sont
représentés au niveau de la fourche de réplication mais de nombreuses autres protéines sont présentes,
dont ORC, MCM10, Cdc6, Cdt1 et Cdc25. La division du travail entre les ADN polymérases
réplicatives est présentée : Pol α synthétise l’amorce ARN-ADN, Pol δ synthétise le brin discontinu
alors que Pol ε synthétise le brin continu. La maturation des fragments d’Okazaki implique
l’endonucléase FEN1 ainsi que l’ADN ligase I. (Nick McElhinny et al, 2008)
16
Chapitre 1
A. Importance d’une réplication complète et fidèle
1. Le mécanisme de réplication de l’ADN
a- L’initiation
L’initiation de la réplication nécessite un grand nombre de facteurs. Les origines de
réplication sont tout d’abord reconnues par le complexe ORC (Origin Recognition Complex)
composé de six sous-unités distinctes. Cette étape est essentielle pour permettre le
recrutement des ADN hélicases MCM (Mini-Chromosome Maintenance) (pour revue,
(Aladjem, 2007)), et donc le déroulement de l’ADN au niveau des origines de réplication
(Bell & Stillman, 1992; Bell et al, 1993). Jusqu’en 2006, le mécanisme communément admis
faisait intervenir cinq sous-unités du complexe ORC pour la reconnaissance des origines de
réplication et pour la liaison du complexe in vitro (Lee & Bell, 1997). Cependant, il a été
démontré en 2006, chez la levure, que Orc6 était nécessaire pour l’initiation de la réplication
et pour le maintien des MCM au niveau de la chromatine (Semple et al, 2006). De plus, la
déplétion de cette protéine réduit l’efficacité d’activation des origines de réplication (Semple
et al, 2006).
Les protéines MCM ont tout d’abord été identifiées via des études génétiques chez la
levure comme des protéines requises pour la réplication de plasmides d’ADN contenant des
origines de réplication cellulaire (pour revue, (Kelly & Brown, 2000)). Depuis, il a été établi
que ces protéines sont des composants majeurs du complexe de pré-réplication formé avant le
début de la phase S au niveau des origines de réplication de l’ADN (pour revue, (Maiorano et
al, 2006)). La liaison des protéines Cdc6 et Cdt1 à la chromatine est essentielle pour la
formation du complexe MCM2-7 au niveau des origines de réplication (pour revue,
(Maiorano et al, 2006)). Dans les cellules humaines, Cdt1 semble jouer un rôle majeur dans
l’initiation puisqu’une forte expression de Cdt1 suffit à induire la re-réplication (Vaziri et al,
2003). Ainsi, au cours du cycle cellulaire, le niveau d’expression de Cdt1 doit être finement
régulé de manière à ce que cette protéine s’accumule à la fin de la mitose et au début de la
phase G1 (Nishitani et al, 2001; Wohlschlegel et al, 2000) ; cette protéine étant dégradée au
cours de la phase S par protéolyse dépendante de l’ubiquitination (Li et al, 2003; Nishitani et
al, 2006; Tada et al, 2001). De plus, au cours des phases S et M du cycle cellulaire, la
Géminine, un inhibiteur de Cdt1, est présente de manière à ce que l’activité de Cdt1 soit
restreinte à la phase G1 du cycle cellulaire (Ballabeni et al, 2004; Tada et al, 2001;
Wohlschlegel et al, 2000). En outre, la protéine MCM9 s’associerait avec Cdt1 afin d’éviter
que le rapport Géminine/Cdt1 ne soit trop élevé puisqu’il inhiberait alors l’initiation de la
réplication. Ainsi, MCM9, contrairement à la Géminine, servirait de régulateur positif de Cdt1
17
Chapitre 1
A. Importance d’une réplication complète et fidèle
et permettrait donc le chargement du complexe MCM2-7 (Lutzmann & Mechali, 2008). Les
protéines MCM2-7 sont des ATPases qui permettent d’ouvrir l’ADN au niveau des origines
de réplication mais aussi de coordonner la réplication. La protéine MCM10 assure la liaison
du complexe MCM2-7 au niveau des origines de réplication lors de l’initiation. En outre, ce
complexe permet de prévenir la réplication d’un ADN nouvellement dupliqué au cours du
même cycle cellulaire (Chong et al, 1995). En effet, au cours de la phase S, les protéines
MCM2-7 se dissocient de la chromatine et l’ADN répliqué perd alors sa capacité à se
dupliquer à nouveau (Labib et al, 1999). Pour cela, la protéine MCM10 doit être dégradée.
Les fonctions de ces six protéines MCM2-7 ne sont pas redondantes puisqu’une délétion ou
une mutation dans l’une d’entre elle est délétère à la cellule (Tye, 1999). L’ADN, alors
déroulé, est ensuite protégé de l’action des nucléases par la protéine de réplication A (RPA)
qui a une forte affinité pour l’ADN simple-brin (Iftode & Borowiec, 1998). La Topoisomérase
I relâche alors la tension créée au niveau de la fourche de réplication (Forterre et al, 2007).
Les deux brins d’ADN composant la double hélice ont une polarité opposée. Or les
ADN polymérases utilisent le 3’-OH d’un nucléoside comme amorce et synthétise l’ADN de
5’ vers 3’. Les deux brins d’ADN sont donc copiés de manière différente, l’un est synthétisé
de manière continue (brin continu), l’autre de manière discontinue en générant des
fragments d’Okazaki d’environ 200 paires de bases (brin discontinu), ces fragments étant
par la suite reliés ensemble. La synthèse du brin continu ainsi que celle de chaque fragment
d’Okazaki est initiée par une amorce ARN, de 10 nucléotides environ, synthétisée de novo par
une primase appelée ADN polymérase alpha (Pol α) chez les eucaryotes. Cette ADN
polymérase allonge ensuite l’amorce d’ARN par polymérisation pour produire un fragment
court d’ADN de 30 nucléotides et donc constituer une amorce ARN-ADN. Il est important de
noter que la protéine RPA stimulerait l’activité et augmenterait la fidélité de l’ADN
polymérase α (Maga et al, 2001). La processivité (capacité à répliquer plusieurs bases
successives) de Pol α sur l’ADN étant faible, elle se dissocie de l’ADN matrice après avoir
synthétisé l’amorce. Deux autres ADN polymérases réplicatives delta (Pol δ) et epsilon
(Pol ε) se fixent alors pour continuer la synthèse d’ADN.
b- L’élongation
Le changement d’ADN polymérases est catalysé par la fixation du facteur de
réplication C (RFC) qui permet de dissocier Pol α des amorces ARN-ADN nouvellement
synthétisées en masquant l’extrémité 3’OH (Maga et al, 2000). RFC favorise aussi le
chargement du facteur de processivité PCNA (Proliferating Cell Nuclear Antigen) sur cette
18
Chapitre 1
A. Importance d’une réplication complète et fidèle
amorce. PCNA s’assemble en homo-trimères autour de l’ADN et interagit avec Pol δ et Pol ε
(pour revue, (Hubscher et al, 2000)). PCNA augmente ainsi la processivité de Pol δ en évitant
sa dissociation de l’ADN. Les interactions de PCNA avec divers facteurs du métabolisme de
l’ADN impliquent un rôle central de cette protéine dans la coordination de la réplication de
l’ADN, de la réparation de l’ADN et du contrôle du cycle cellulaire (Waga & Stillman, 1998).
Ce changement d’ADN polymérases se reproduit plusieurs fois au niveau de chaque fragment
d’Okazaki. En effet, le nombre d’évènements d’initiation de la réplication est estimé à 4.104
sur le brin continu et à 4.107 sur le brin discontinu dans les cellules de mammifères (pour
revue, (Hubscher et al, 2002)).
Le déroulement de l’ADN tout au long de l’étape d’élongation est nécessaire. Alors
que le complexe MCM2-7 est essentiel au cours de l’initiation, l’hélicase MCM8 prendrait le
relais au cours de l’élongation. En effet, MCM8 ne se lierait à l’ADN qu’après l’étape
d’initiation, serait co-localisée avec les foyers de réplication et interagirait avec RPA
(Maiorano et al, 2005). Cependant, ce rôle au niveau de l’élongation n’est pas complètement
admis puisque certains groupes suggèrent plutôt un rôle de MCM8 au niveau de l’initiation de
la réplication (Kinoshita et al, 2008; Volkening & Hoffmann, 2005).
Enfin, les fragments d’Okazaki doivent être maturés et reliés entre eux. FEN1
(Flap Endo-Nuclease I) est une 5’-3’ exo/endonucléase requise pour la maturation des
fragments d’Okazaki puisqu’elle permet d’éliminer l’amorce ARN synthétisée par Pol α
(Bambara et al, 1997). Pol δ permet de combler les brèches ainsi créées et l’ADN ligase I relie
les fragments entre eux (Nick McElhinny et al, 2008; Turchi et al, 1994).
2. Les ADN polymérases réplicatives
Les ADN polymérases humaines, actrices majeures de la réplication de l’ADN, ont été
classées en différentes familles (A, B, X et Y) en fonction de leur homologie de séquence et
de leur similarités structurales (Tableau 1). Les ADN polymérases réplicatives (Pol α, Pol δ et
Pol ε) font partie de la famille B. Une fois repliée, ces protéines adoptent une forme de main
droite avec trois domaines distincts : la paume qui contient le site catalytique, le pouce qui
est important pour la liaison à l’ADN et la processivité de la protéine et les doigts qui
permettent de positionner correctement la matrice et le nucléotide à incorporer (Steitz, 1998).
19
Chapitre 1
A. Importance d’une réplication complète et fidèle
Tableau 1. Classification des ADN polymérases en familles suivant leur homologie de
séquence ou de structure. Les ADN polymérases bactériennes et eucaryotes sont inscrites en gras, les
autres noms utilisés sont indiqués entre parenthèses.
Familles
A
B
Bactéries
Pol I
Pol II
S.
cerevisiae
Eucaryotes
S. pombe
Homo
sapiens
gamma (MIP1)
gamma
(SPCC24BIO.22)
gamma (1,2),
theta, nu
alpha (Pol1, Pol12,
Pri1,Pri2),
delta (CDC2,
HYS2, Pol32)
epsilon (DPB2, 3,
4, Pol2)
zeta (Rev3, rev7)
alpha (Pol1, spb70,
spp1,spp2)
delta (cdc6, cdc1,
cdc27, cdm1)
epsilon (dpb2, 3, 4,
cdc20)
zeta (Rev3,
SPAC12D12.09)
alpha (alphaA, B,
pri1, 2)
delta (delta1, 2, 3,
4)
epsilon (epsilon1,
2, 3, 4)
zeta (Rev3, Rev7)
C
Pol
III
X
Y
Pol IV (DinB)
Pol V (UmuD’2C)
Pol4
sigma (Trf4, 5)
Rad30
Rev1
lambda
(SpaC2F7.06c)
sigma (cid14)
eta (Eso1)
Rev1
kappa
beta
mu
sigma (Trf4, 5)
lambda
TdT
eta (Rad30A)
iota (Rad30B)
kappa
Rev1
a- Pol α : l’ADN polymérase de l’initiation
Chez tous les organismes eucaryotes, Pol α est une enzyme composée de 4
sous-unités : p180, p68, p55, p48. La sous-unité catalytique p180 contient le domaine de
liaison à l’ADN et au nucléotide entrant ainsi qu’un domaine essentiel pour son interaction
avec les autres sous-unités. Pol α est unique parmi les ADN polymérases eucaryotes puisque
deux des petites sous-unités (p48 et p55) contiennent l’activité ADN primase, spécifique
de Pol α. La dernière sous-unité ne possède pas d’activité catalytique définie mais semble
essentielle au maintien d’un complexe hétéro-tétramérique fonctionnel (pour revue,
(Hubscher et al, 2002)). De plus, la sous-unité p180 est hyper-phosphorylée majoritairement
en fin de phase G2 et en phase M (Nasheuer et al, 1991). Cette modification
post-traductionnelle diminuerait l’affinité de Pol α pour l’ADN simple-brin et pourrait aussi
affecter son intéraction avec les autres protéines de la réplication.
20
Chapitre 1
A. Importance d’une réplication complète et fidèle
b- Pol δ et Pol ε : les ADN polymérases de l’élongation
Dans les cellules humaines, Pol δ et Pol ε sont composées de 4 sous-unités (p125, p66,
p50, p12 et p261, p59, p17, p12 respectivement). Les plus grosses sous-unités comportent
l’activité catalytique ainsi que l’activité 3’-5’ exonucléase de correction d’erreur
(Burgers, 1998). Le taux d’erreur pour les ADN polymérases réplicatives au cours de la
synthèse d’ADN est compris entre 10-6 et 10-8 (pour revue, (Bebenek & Kunkel, 2004)). Ces
enzymes sont donc extrêmement fidèles contrairement aux ADN polymérases dites
spécialisées, que nous verrons par la suite, et qui ne possèdent pas cette activité de correction
d’erreur (pour revue, (Bebenek & Kunkel, 2004)). La plus grosse sous-unité de Pol ε pourrait
aussi jouer un rôle de « senseur » des dommages de l’ADN au cours de la phase S et recruter
les protéines impliquées dans la mise en place des points de contrôle (Dua et al, 1998).
La séparation des rôles de Pol δ et de Pol ε au niveau de l’élongation des deux brins
d’ADN est restée floue pendant de nombreuses années. Cependant, en 2007, des expériences
chez la levure ont permis de proposer un rôle pour Pol δ au niveau du brin discontinu et
un rôle pour Pol ε sur le brin continu (Nick McElhinny et al, 2007; Pursell et al, 2007).
Pour cela, un gène rapporteur a été placé proche d’une origine de réplication. Suivant
l’orientation du gène rapporteur, un brin d’ADN donné est répliqué comme le brin continu ou
discontinu. En utilisant des mutants spécifiques des deux ADN polymérases, qui présentent
une fidélité réduite, les mutations accumulées permettent de connaître la nature du brin
matrice et donc de déterminer quelle ADN polymérase intervient au niveau du brin continu et
du brin discontinu. Les résultats obtenus sont en accord avec des études précédentes suggérant
un rôle de Pol δ au niveau de la maturation des fragments d’Okazaki. En effet, chez la levure,
Pol α interagirait avec Pol δ (Huang et al, 1999a) et l’activité de synthèse de Pol δ serait
fortement couplée à l’activité exonucléase de FEN1 (Garg et al, 2004). En outre, Pol δ
pourrait corriger les erreurs introduites par Pol α contrairement à Pol ε (Pavlov et al, 2006).
Cette répartition du travail entre Pol δ et Pol ε représente une avancée considérable
pour la compréhension de la duplication de l’ADN. Cependant, la contribution de Pol δ et
Pol ε au cours de la réplication de l’ADN reste à être déterminée dans les cellules humaines,
ainsi qu’au niveau du génome global et notamment aux régions d’hétéro-chromatine. D’autre
part, il serait aussi important de savoir s’il existe des différences au niveau des origines de
21
Chapitre 1
A. Importance d’une réplication complète et fidèle
réplication précoces et tardives. Enfin, comment ces ADN polymérases gèrent un blocage de
fourche de réplication et comment elles sont chargées à nouveau sur l’ADN après un tel
blocage sont deux questions qui restent encore à être étudiées.
3. Les points de contrôle du cycle cellulaire
Comme nous l’avons vu précédemment, la réplication de l’ADN doit être précisément
coordonnée avec le cycle cellulaire.
Les cellules sont constamment soumises à diverses formes de dommages. Ainsi,
maintenir un génome complet et non endommagé est un processus vital pour les cellules et
leurs futures générations. Afin d’assurer le bon déroulement de l’étape de réplication, des
points de contrôle ont été mis en place tout au long du cycle cellulaire qui permettent aux
cellules d’arrêter leur progression soit à la transition G1/S, soit à la transition G2/M ou de
ralentir la progression de la phase S.
Les mécanismes des points de contrôle impliquent trois grands groupes de protéines :
-
les protéines senseurs, telles que RFC et RPA, qui permettent de signaler la présence
d’anormalités et d’initier la cascade d’activation du mécanisme,
-
les protéines transductrices du signal telles qu’ATM et ATR (Ataxia Telangiectasia
Mutated ou Rad3-related) ou Chk1 et Chk2 (Checkpoint-kinase-1 ou 2), qui propagent
et amplifient la cascade de signalisation
-
et enfin les protéines effectrices telles que Cdc25 et p53, qui, lorsqu’elles sont
phosphorylées par les protéines transductrices, permettent d’arrêter le cycle cellulaire.
Les régulateurs majeurs de la réponse aux dommages de l’ADN sont les protéines de
la famille des phosphoinositide 3-kinases (PI3Ks), incluant ATR et ATM.
a- ATR et Chk1 signalent les fourches de réplication bloquées
ATR est une protéine essentielle pour la viabilité des cellules humaines ou murines
(Brown & Baltimore, 2000; de Klein et al, 2000). ATR est activée au cours de chaque phase S
du cycle cellulaire pour réguler l’activation des origines de réplication, la réparation des
fourches de réplication endommagées, pour redémarrer les fourches de réplications bloquées
mais aussi pour éviter un passage précoce en mitose (Nyberg et al, 2002; Shechter et al,
2004a; Shechter et al, 2004b; Tourriere et al, 2005). Ainsi, l’inactivation du mécanisme médié
22
Chapitre 1
A. Importance d’une réplication complète et fidèle
par ATR conduit à une forte instabilité génétique. De plus, des mutations du gène ATR
peuvent induire le syndrome de Seckel, maladie rare associant nanisme et retard mental
(O'Driscoll et al, 2003).
ATR est activée en réponse à de nombreux traitements endommageant l’ADN mais
l’élément initial déclenchant son activation est médié par la présence d’ADN simple-brin
couvert de RPA (Fig 2) (Zou & Elledge, 2003; Zou et al, 2003). Ce filament nucléoprotéique
peut, par exemple, être créé au cours de la réplication de l’ADN sur le brin discontinu ou
lorsqu’une ADN polymérase est bloquée et que survient un découplage entre ADN hélicase et
ADN polymérase (Byun et al, 2005). La reconnaissance de l’ADN simple-brin par ATR
dépend de la protéine ATRIP (ATR-interacting protein) qui s’associerait directement avec
RPA (Ball et al, 2007). D’autre part, la signalisation via ATR dépend de la co-localisation de
ATR-ATRIP et de l’anneau hétéro-trimérique 9-1-1 (complexe RAD9-RAD1-HUS1)
(Parrilla-Castellar et al, 2004) qui reconnaît une extrémité d’ADN proche d’une région
simple-brin d’ADN couverte par RPA (Zou et al, 2003). Ce complexe 9-1-1 permet de
recruter un activateur crucial d’ATR : TOPBP1 (Topoisomerase-binding protein-1) (Kumagai
et al, 2006).
Une fois le complexe ATR assemblé au niveau d’une fourche de réplication bloquée,
de nombreuses protéines impliquées dans le maintien de la fourche de réplication ou dans des
mécanismes de réparation de l’ADN sont phosphorylées. Dans cette partie, nous allons
seulement nous intéresser à la protéine Chk1 (Checkpoint-kinase-1) qui est activée par
phosphorylation sur la sérine 317 et la sérine 345. Il a été montré que, la Claspin sert de
médiateur entre ATR et Chk1 et sa phosphorylation est nécessaire pour se lier à Chk1
(Kumagai & Dunphy, 2000; Kumagai & Dunphy, 2003). Un autre complexe formé autour de
la protéine Timeless permet aussi de médier l’activation de Chk1 par ATR (Errico et al, 2007;
Unsal-Kacmaz et al, 2007). Une fois activée par phosphorylation, Chk1 se détache de la
chromatine pour phosphoryler ses substrats (Smits et al, 2006). Les cibles clés de Chk1 sont
entre autres les protéines CDC25 (Schmitt et al, 2006). La phosphorylation de ces protéines
par Chk1 inhibe leur activité et permet d’éviter l’entrée en mitose tant qu’un problème
subsiste sur une fourche de réplication (Furnari et al, 1997; Peng et al, 1997; Sanchez et al,
1997). La signalisation d’ATR via Chk1 permet aussi de ralentir les fourches de réplication
en présence d’un stress réplicatif et d’inhiber partiellement l’activation des origines de
réplication situées dans la même zone (Unsal-Kacmaz et al, 2007). Le mécanisme précis
n’est pas encore connu à ce jour.
23
Chapitre 1
A. Importance d’une réplication complète et fidèle
5’
3’
RPA
3’
5’
RPA
ATRIP
Rad17
9-1-1
ATR
3’
RPA
ATR
ATRIP
3’
3’
5’
RPA
P
9-1-1
Rad17
RPA
3’
5’
RPA
ATRIP
P
Claspin
TOPBP1
ATR
3’
ATR
ATRIP
P
P
9-1-1
Claspin Rad17
RPA
ATRIP
TOPBP1
ATR
Chk1
3’
5’
RPA
P
P
P
P
9-1-1
Chk1 P
Claspin Rad17
ATR
ATRIP RPA RPA
3’
ATRIP
TOPBP1
ATR
Inhiber l’activation
des origines de
réplication
Arrêter le cycle
cellulaire
3’
5’
P
P
Stabiliser pour réparer
et/ou redémarrer les
fourches de réplication
Figure 2. Modèle simplifié d’activation d’ATR. Deux complexes ATR-ATRIP et 9-1-1 sont
recrutés indépendamment au niveau d’un ADN simple-brin recouvert de RPA. Le complexe 9-1-1 est
chargé sur l’ADN par Rad17. L’activité kinase du complexe ATR-ATRIP est augmentée par le 9-1-1
permettant ainsi la phosphorylation de Rad17 et de Rad9. Ces protéines phosphorylées facilitent
ensuite le recrutement de TOPBP1 et de la Claspin. Ces deux protéines sont ensuite phosphorylées à
leur tour par ATR. D’une part, la phosphorylation de TOPBP1 augmente l’activité d’ATR. D’autre
part, la phosphorylation de la Claspin permet le recrutement de Chk1 qui est phosphorylé par ATR.
Cette voie de signalisation permet d’inhiber l’activation des origines de réplication, d’arrêter le cycle
cellulaire mais aussi de stabiliser et redémarrer les fourches de réplication suite à un stress réplicatif.
(Adapté de (Cimprich & Cortez, 2008; Zou, 2007))
24
Chapitre 1
A. Importance d’une réplication complète et fidèle
b- ATM et Chk2 signalent les cassures de l’ADN
L’ataxia telangiectasia (AT) est un syndrome récesssif très rare qui associe des
atteintes neurologique, immunitaire et pulmonaire sévères à un risque élevé de cancers. Cette
maladie est due à l’inactivation par mutation du gène ATM (Lavin, 2008). La protéine kinase
ATM est cruciale pour l’initiation des mécanismes de signalisation des dommages causés par
des agents introduisant des cassures double-brin de l’ADN, tels que les radiations ionisantes
(Kastan & Lim, 2000; Shiloh & Kastan, 2001). ATM serait présente sous forme de dimères
inactifs dans la cellule. Après irradiations ionisantes, la structure de la chromatine serait
modifiée entrainant la phosphorylation des dimères d’ATM. Cette phosphorylation ne
régulerait pas directement l’activité d’ATM, mais séparerait les dimères d’ATM. Les
monomères actifs d’ATM pourraient alors interagir avec leurs substrats afin de les
phosphoryler (Fig 3) (Bakkenist & Kastan, 2003). Un autre mécanisme d’activation d’ATM
faisant intervenir le complexe MRN (Mre11-Rad50-Nbs1) a été proposé (Jazayeri et al,
2008). Ce complexe est essentiel pour l’activation complète d’ATM (Costanzo et al, 2004).
L’activité nucléase du complexe MRN permettrait de transformer les cassures double-brin de
l’ADN en oligonucléotides simple-brin couverts de RPA, ce qui activerait ATM (Jazayeri et
al, 2006; Jazayeri et al, 2008; Myers & Cortez, 2006). Les deux voies de signalisation
impliquant d’une part ATM et d’autre part ATR ont longtemps été considérées comme
indépendantes. Cependant, la présence d’ADN simple-brin suite à la reconnaissance de la
cassure double-brin par MRN permettrait alors d’activer non seulement ATM, mais aussi
l’autre protéine kinase majeure ATR (Adams et al, 2006; Shiotani & Zou, 2009). L’activation
d’ATR conduit, dans ce cas là, à la phosphorylation de Chk1 seulement dans les cellules en
fin de phase S ou en phase G2 du cycle cellulaire (Cuadrado et al, 2006). Par conséquent,
l’activation en premier lieu d’ATM, suivie de l’activation d’ATR permettrait aux deux
protéines kinases de cibler des effecteurs différents afin de réguler et de coordonner la
réponse aux dommages de l’ADN (Shiotani & Zou, 2009).
Une fois activée, ATM va phosphoryler de nombreuses protéines et une des premières
cibles est le variant d’histone H2AX. Cette protéine phosphorylée (γ-H2AX) recrute alors la
protéine MDC1 (Mediator of DNA damage checkpoint protein 1), conduisant au recrutement
d’autres complexes MRN-ATM et donc à l’amplification du signal par phosphorylation
d’autres protéines H2AX (Fig 3). ATM activée phosphoryle aussi d’autres cibles dont la
protéine kinase Chk2 au niveau de la thréonine 68 (Matsuoka et al, 2000). Dans les cellules
25
Chapitre 1
A. Importance d’une réplication complète et fidèle
non traitées, Chk2 existe sous forme de monomère et c’est après dommages de l’ADN, que
Chk2 alors phosphorylée se dimérise (Xu et al, 2002). Des phosphorylations sur d’autres
résidus (thréonines 383 et 387, sérine 516) ont lieu permettant une activation complète de
Chk2 (Ahn et al, 2002; Schwarz et al, 2003b; Wu & Chen, 2003).
H2AX
H2AX
H2AX
ATM
MRN
ATM
MRN
ATM P
P
MRN
ATM P
P
MDC1
MRN
P
MDC1
ATM
P
MRN
ATM
P
P
Chk2
Inhiber l’activation
des origines de
réplication
Arrêter le cycle
cellulaire
(CDC25 A et C, p53)
Réparation des cassures
double-brin de l’ADN
(BRCA1)
Figure 3. Modèle simplifié d’activation d’ATM. La formation d’une cassure double-brin de
l’ADN conduit au recrutement du complexe MRN (Mre11-Rad50-Nbs1). Les dimères d’ATM se
dissocient et les monomères phosphorylés se lient à MRN. Une fois activée, ATM phosphoryle les
variants d’histone H2AX qui se lient aux protéines MDC1, recrutant de cette manière d’autres
complexes ATM-MRN. ATM phosphoryle de nombreux substrats dont Chk2. Cette voie de
signalisation permet également d’inhiber l’activation des origines de réplication, d’arrêter le cycle
cellulaire (via CDC25 A et C et p53) et permet la réparation des cassures double-brin (via BRCA1).
(Adapté de (Cimprich & Cortez, 2008; Zou, 2007))
26
Chapitre 1
A. Importance d’une réplication complète et fidèle
Chk2 va ensuite phosphoryler d’autres substrats, mais nous allons seulement nous
intéresser à certains d’entre eux qui sont importants pour la suite de ce travail. Les plus décrits
à ce jour sont les protéines Cdc25A et C. Leur phosphorylation permet d’éviter l’entrée en
mitose tant que les dommages de l’ADN ne sont pas réparés (Matsuoka et al, 1998; Zhou
et al, 2000). La phosphroylation de Chk2 permettrait aussi d’arrêter les cellules en phase
G1 du cycle cellulaire en agissant d’une part au niveau de la protéine p53 (Ekholm & Reed,
2000; Sherr & Roberts, 1999) et d’autre part au niveau de la protéine Cdc25A (Mailand et al,
2000). En outre, la phosphorylation de Chk2 permettrait de contrôler la réparation des
cassures double-brin de l’ADN. En effet, après phosphorylation de Chk2 sur la thréonine 988,
la protéine BRCA1 (Breast cancer 1) est re-localisée pour intervenir dans le mécanisme de
réparation fidèle par recombinaison homologue de l’ADN (HR) (Lee et al, 2000; Zhang et
al, 2004) et réprime le mécanisme de réparation par jonction d’extrémités non
homologues (NHEJ) (Wang et al, 2006b; Zhuang et al, 2006). Enfin, Chk2 participerait aussi
à l’activation de la voie d’apoptose lorsque les dommages sont trop importants (Stevens et al,
2003).
Par conséquent, l’activation du point de contrôle médiée par ATM permet entre autres
d’arrêter le cycle cellulaire avant l’entrée en mitose mais aussi de favoriser la réparation des
cassures de l’ADN.
B. Obstacles rencontrés lors de la réplication de l’ADN
Les mécanismes responsables du maintien de l'intégrité du génome sont essentiels
pour la survie des espèces. L'existence même de tels processus vitaux relève du fait que
l'ADN de toute cellule est sans cesse menacé dans sa structure par des stress exogènes
(radiations ultraviolettes solaires, par exemple) et par des stress endogènes tels que les
espèces activées de l'oxygène issues du métabolisme cellulaire ou les erreurs ou arrêts lors de
la réplication. Un schéma non exhaustif représentant plusieurs agents endommageant l’ADN,
les différentes lésions en résultant et les nombreux mécanismes de réparation utilisés est
présenté sur la figure 4.
27
Chapitre I
Rayons-X
Radicaux oxygénés
Agents alkylants
Uracil
Site abasique
8-Oxoguanine
Cassure simple-brin
Réparation par
excision de base
(BER)
Pol β, Pol θ,
Pol λ, Pol ι
B. Obstacles rencontrés lors de la réplication
Rayons-UV
6-4 PP
CPD
Agents anti-tumoraux
Erreurs de
(Cisplatine, Mytomycine C) réplication
Pontage inter-brin
Cassure double-brin
Mésappariement
Insertion
Délétion
Recombinaison
Réparation par
Réparation des
homologue (HR) ou par
excision de
Mismatch (MMR)
nucléotides (NER) jonction d’extrémités non
homologues (NHEJ)
Pol κ
Pol η, Pol δ, Pol λ, Pol μ
Figure 4. Agents endommageant l’ADN, lésions résultantes et mécanismes de réparation
associés. Certains agents endommageant l’ADN sont cités en rouge, les lésions résultantes sont
représentées sur la molécule d’ADN et citées en dessous en noir, les mécanismes de réparation
associés sont inscrits en bleu et les ADN polymérases spécialisées intervenant dans ces processus sont
en rouge. (Adapté de (Hoeijmakers, 2001))
1. Les lésions exogènes de l’ADN
Les organismes vivants sont exposés à des rayonnements divers depuis leur apparition
sur terre. Parmi ces rayonnements, nous pouvons citer les rayonnements ionisants provenant
des rayonnements cosmiques, les rayons X ainsi que les rayonnements produits par les
composés radioactifs. Ces deux derniers sont couramment utilisés en médecine. Ces types de
rayonnements sont très toxiques pour la cellule puisqu’ils induisent de nombreux dommages à
l’ADN tels que des cassures simple-brin ou double-brin de l’ADN.
Un autre type de rayonnement endommageant l’ADN est appelé rayonnement
ultra-violet (UV). La gamme des rayons UV est souvent subdivisée en trois catégories : UVA
(400-315 nm), UVB (315-280 nm) et UVC (280-10 nm). Les UVA représentent environ 95%
du rayonnement UV qui atteint la surface de la terre ; les autres radiations étant absorbées
par la couche d’ozone. Ces radiations sont responsables du vieillissement de la peau
puisqu’elles perturbent la production de certaines protéines telles que le collagène. Elles
induisent aussi la formation de radicaux libres extrêmement nocifs au sein des cellules (pour
revue (McMillan et al, 2008)). Les UVB et UVC génèrent des photo-produits sur l’ADN
(Fig 4) tels que les dimères de pyrimidines cyclobutanes (CPD) et les 6-4 pyrimidines-
28
Chapitre I
B. Obstacles rencontrés lors de la réplication
pyrimidones (6-4PP) (pour revue (Cleaver, 2000)). Ces dommages sont normalement réparés
via le système de réparation par excision de nucléotides (NER). La majorité des patients
atteints du syndrome rare Xeroderma pigmentosum (XP), présente un défaut de réparation par
NER (Berneburg & Lehmann, 2001) dû à des mutations dans les protéines XPA, XPB, XPC,
XPD, XPE, XPF et XPG. Ces patients présentent alors une très forte sensibilité aux radiations
UV et sont fortement prédisposés au cancer de la peau (Kraemer et al, 1987). Par contre, 20 %
des patients XP ne présentent aucun défaut de NER mais ont des mutations dans le gène
POLH codant pour l’ADN polymérase spécialisée eta (Pol η). Cette inactivation de Pol η
caractérise les patients atteints du syndrome du Xeroderma pigmentosum variant ou XP-V
(Johnson et al, 1999a; Lehmann et al, 1975; Masutani et al, 1999b). Pol η est capable de
répliquer un dimère de thymines par un mécanisme de synthèse translésionnelle en
incorporant deux adénines en face de la lésion (Johnson et al, 1999b; Masutani et al, 1999a;
Masutani et al, 2000). Ce mécanisme ainsi que le rôle de Pol η seront détaillés ultérieurement
dans ce manuscrit (p.74).
Enfin, les agents chimiques environnementaux, tels que la fumée de cigarette ou
encore les chlorophénols présents dans de nombreux pesticides et herbicides, ainsi que les
agents utilisés en chimiothérapie peuvent endommager le génome en créant des adduits sur
l’ADN, des bases oxydées ou des pontages inter ou intra-brin.
2. Les lésions endogènes de l’ADN dues au métabolisme cellulaire
Le stress oxydatif est un type d'agression des constituants de la cellule dû aux espèces
réactives oxygénées (ROS) oxydantes. Ces espèces sont, par définition, des radicaux libres.
Ils sont produits de manière endogène par le métabolisme oxydatif de la mitochondrie, par les
mécanismes de cycle redox, mais aussi de manière exogène via les rayonnements ionisants
par exemple (pour revue (Galli et al, 2005)). Environ 10000 bases sont endommagées et
hydrolysées par cellule et par jour (Fortini et al, 2003). La production de ROS est normale
pour tous les organismes vivants et ne constitue pas en soit une situation de stress oxydant
puisque la cellule dispose d'un système complexe de détoxification contre les ROS
comprenant des enzymes (superoxyde dismutase, catalase, glutathion peroxydase,…) et
d’autres petites molécules (vitamine E, vitamine C…).
29
Chapitre I
B. Obstacles rencontrés lors de la réplication
Le stress oxydant devient une situation pathologique dès que le système de
protection est submergé par les ROS. Ceci peut être dû par exemple à :
- l'introduction dans la cellule de radicaux libres ou d'espèces réactives oxygénées
(polluants photochimiques pénétrant l'organisme via le système respiratoire, l'alimentation ou
les muqueuses)
- un défaut du système de protection, par exemple une mutation inactivant une des
enzymes du système de protection ou une carence en une des vitamines essentielles.
Le stress oxydant est un facteur d'inflammation et de mutagenèse, mais il est aussi
considéré comme une des principales causes de cancer et jouerait un rôle dans la maladie
d'Alzheimer, comme dans plusieurs pathologies plus courantes telles que les maladies
cardio-vasculaires, les accidents cérébraux-vasculaires, l’arthrite rhumatoïde ou les cataractes
(Guyton & Kensler, 1993).
Au niveau de l’ADN, les bases modifiées par l’action des ROS, sont réparées par
excision de base (BER). Ce mécanisme de réparation est constitué d’une première étape de
reconnaissance et d’excision de la base endommagée par des ADN glycosylases. Ensuite, le
site abasique est éliminé par l’action d’une endonucléase entraînant la formation d’une
cassure simple-brin de l’ADN. L’ADN polymérase beta (Pol β) va ensuite dégrader le sucre
mono-phosphate restant via son activité dRP-lyase et ajouter le nucléotide manquant. Enfin, le
complexe XRCC1-Ligase III permet de refermer la brèche (pour revue, (Hoeijmakers, 2001)).
3. Les obstacles naturels de la réplication de l’ADN
De plus en plus de données suggèrent que les barrières naturelles de fourches, telles
que les collisions entre les machineries de réplication et de transcription ou les structures
secondaires de l’ADN, pourraient être impliquées dans l’instabilité génomique (Lambert et al,
2005; Mirkin, 2006; Prado & Aguilera, 2005).
a- Les collisions transcription/réplication
La transcription permet, au niveau d’un gène, de copier un brin d’ADN matrice en
ARN dit messager qui sera par la suite traduit en protéine. Ainsi, les ADN polymérases et les
ARN polymérases utilisent la même matrice. Des collisions occasionnelles entre ces deux
machineries peuvent donc avoir lieu et interférer avec la progression de la réplication
(Brewer, 1988). D’autre part, la transcription stimulerait la recombinaison, un phénomène
appelé recombinaison associée à la transcription (RAT) (Aguilera, 2002). Ce phénomène,
étudié essentiellement chez la levure, serait en fait la conséquence de la collision entre l’ARN
30
Chapitre I
B. Obstacles rencontrés lors de la réplication
Pol II et la machinerie de réplication (Prado & Aguilera, 2005). En outre, la transcription
pourrait introduire des changements locaux dans la topologie ou dans la structure de la
chromatine entrainant l’accumulation transitoire d’ADN simple-brin (Gangloff et al, 1994).
La présence de cet ADN simple-brin serait importante pour induire la recombinaison associée
à la transcription (Huertas & Aguilera, 2003). Cette recombinaison entre séquences
homologues ectopiques conduirait à de l’instabilité génomique (Thomas & Rothstein, 1989).
Enfin, la transcription augmente la fréquence des mutations sur l’ADN
complémentaire à l’ADN matrice, un phénomène appelé mutation associée à la transcription
(MAT). En effet, au cours de la transcription, l’ADN complémentaire se retrouve
transitoirement sous forme d’ADN simple-brin et devient alors plus sensible aux dommages
internes ou externes (Mirkin & Mirkin, 2007).
b- Les structures secondaires de l’ADN
Les molécules d’ADN adoptent généralement une structure en hélice droite appelée
ADN-B. Cependant, des structures alternatives peuvent se former telles que les structures en
cruciformes, en épingle à cheveux, en triple-hélice (ADN-H), en G-quartet, en hélice gauche
(ADN-Z) (Figure 5).
ADN-B
CCAACGTTGG
GGTTGCTTCC
ADN-Z
CGCGCG
GCGCGC
5’
5’
16 Å
22 Å
3’
3’
G-quadruplex
(TTGGGG)4
ADN-H
CCCCTCCCCA
TGGGGAGGGG
TGGGGAGGGG
5’
5’
22 Å
3’
26 Å
5’
3’
Figure 5. Les différentes conformations d’ADN. Les images des structures ont été générées avec
le logiciel Pymol (http://www.pymol.org) à partir des structures publiées (Cervi et al, 1993; Lipanov et al,
1993; van Dongen et al, 1999; Wang & Patel, 1994) et de la revue (Wells, 2007). Les diamètres des
hélices d’ADN sont inscrits à côté des flèches en pointillés.
31
Chapitre I
B. Obstacles rencontrés lors de la réplication
Cette capacité à adopter des structures particulières est déterminée par la composition
en base et la symétrie de la séquence mais aussi par l’état d’enroulement de l’ADN. Basé sur
l’arrangement et la symétrie de la séquence, trois types majeurs de répétition d’ADN sont
généralement considérés :
-
les répétitions inversées (RI) : les bases équidistantes du centre de symétrie de la
molécule sur un brin d’ADN sont associées aux bases complémentaires en respectant
la structure Watson-Crick. Ces séquences sont capables d’adopter des structures en
cruciformes lorsque l’ADN est sous forme double-brin, ou en épingle à cheveux
lorsque l’ADN est sous forme simple-brin (pour revue, (Murchie & Lilley, 1992)).
-
les répétitions en miroir (RM) : dans ces séquences symétriques, les bases de part et
d’autre
de
l’axe
de
symétrie
sont
identiques.
Les
séquences
miroirs
d’homopurine-homopyrimidines sont capables d’adopter des structures en triple
hélice ADN-H (pour revue, (Mirkin & Mirkin, 2007)). Dans ce cas là, un des brins de
la moitié de la répétition se dissocie pour former un simple-brin d’ADN qui peut alors
pivoter et se placer parallèlement à la structure centrale du brin riche en purine dans le
duplex restant (Htun & Dahlberg, 1988; Voloshin et al, 1988). Les bases du troisième
brin s’associent aux bases du duplex via des liaisons Hoogsteen (pour revue (FrankKamenetskii & Mirkin, 1995)) et sont plus perpendiculaires à l’axe de la double hélice
(Rhee et al, 1999). De plus, le troisième brin est placé dans le grand sillon du duplex,
ce qui conduit à la formation de deux petits sillons supplémentaires (Johnston, 1988;
Voloshin et al, 1988). D’autre part, le duplex au sein d’un triplex est plus déroulé
puisque l’angle de torsion est plus faible (30° au lieu de 36° pour l’ADN-B) et l’angle
d’ouverture plus grand (2,7° au lieu de -0,5° pour l’ADN-B) (Radhakrishnan & Patel,
1994a; Radhakrishnan & Patel, 1994b; Rhee et al, 1999; Tarkoy et al, 1998). Ce type
de séquences capables d’adopter des structures en ADN-H sont abondantes dans le
génome humain puisqu’elles sont retrouvées environ toutes les 50 000 pb (Schroth &
Ho, 1995). En outre, elles sont majoritairement présentes au niveau des promoteurs et
des exons et peuvent réguler de ce fait l’expression de certains gènes liés à des
maladies (Kinniburgh, 1989; Pestov et al, 1991). Par exemple, le gène c-MYC, souvent
transloqué dans les tumeurs et alors surexprimé, contient une séquence capable de
former une triple hélice au niveau de son promoteur (Kinniburgh, 1989; Mirkin et al,
1987). Il est important de souligner que la formation d’ADN-H serait source
d’instabilité génétique (Wang & Vasquez, 2004). En effet, des cassures double-brin
seraient formées à leur niveau et réparées majoritairement par le mécanisme NHEJ qui
32
Chapitre I
B. Obstacles rencontrés lors de la réplication
n’est pas forcément fidèle, conduisant par conséquent à des mutations et des
translocations.
-
les répétitions directes (RD) : les séquences répétées sont continues le long d’un brin
d’ADN. Une structure appelée G-quartet ou G-quadruplex (G4) peut être facilitée
par des répétitions directes riches en G (pour revue, (Gilbert & Feigon, 1999)). Les
structures G4 forment des plateaux de quatre guanines empilées, qui sont stabilisés par
des ions monovalents et reliés entre eux par des boucles latérales (Williamson et al,
1989). Ces structures peuvent exister en différentes formes dépendantes de
l’orientation, de la séquence et de la longueur des brins mais aussi en fonction de la
disponibilité des cations stabilisant ces structures (Gilbert & Feigon, 1999). Les
séquences télomériques (TTAGGG)n étant riches en G peuvent former
spontanément une structure en G4 in vitro mais aussi in vivo (Duquette et al, 2004;
Paeschke et al, 2005). D’autre part, les séquences répétées présentant une alternance
régulière entre purines et pyrimidines peuvent adopter une structure en hélice gauche
avec un arrangement en zigzag de la structure centrale de la molécule d’ADN
(ADN-Z) (Rich et al, 1984). Par ailleurs, les séquences susceptibles d’adopter des
structures en ADN-Z sont abondantes dans le génome humain puisqu’elles seraient
présentes toutes les 3000 pb (Hamada & Kakunaga, 1982; Schroth et al, 1992). En
outre, ces séquences peuvent induire dans les cellules humaines de larges délétions
indépendamment de la réplication (Wang et al, 2006a). Par conséquent, il est possible
que ce type de structure en ADN-Z soit clivé par des nucléases spécifiques, conduisant
à la formation de cassures double-brin de l’ADN qui pourraient être réparées par
NHEJ (Wang et al, 2006a). Ces données permettent notamment d’expliquer la
co-localisation entre les séquences capables d’adopter des structures en ADN-Z et les
points de cassures sur des gènes importants dans le développement de certaines
maladies (Adachi & Tsujimoto, 1990; Rimokh et al, 1990; Seite et al, 1993; Wolfl et
al, 1995).
L’ADN, particulièrement chez les eucaryotes supérieurs, est naturellement riche en
séquences répétées (Cox & Mirkin, 1997; Schroth & Ho, 1995). Ces séquences répétées ont
été fortement étudiées ces dernières années. Ces recherches ont permis de mettre en évidence
une douzaine de maladies héréditaires causées par une expansion de séquences répétées telles
que la maladie de Huntington, la Dystrophie myotonique et le retard mental associé au
chromosome X ((Pearson et al, 2005), et pour revue, (Mirkin & Mirkin, 2007)). C’est
pourquoi la réplication et la stabilité de ces séquences particulières ont attiré l’attention de
33
Chapitre I
B. Obstacles rencontrés lors de la réplication
nombreux scientifiques et ont remis au goût du jour l’étude des structures secondaires de
l’ADN.
De nombreuses évidences, à la fois in vitro et in vivo, indiquent que la formation de
structures secondaires d’ADN telles que les épingles à cheveux, les triplex et les G4 pourrait
perturber la réplication. In vitro, de nombreuses ADN polymérases sont inhibées par des
séquences RI, (Bedinger et al, 1989; Sherman & Gefter, 1976; Weaver & DePamphilis,
1982), par des G4 (Usdin & Woodford, 1995; Weitzmann et al, 1997; Woodford et al, 1994),
par des séquences RM (Baran et al, 1991; Dayn et al, 1992; Krasilnikov et al, 1997). Bien que
les structures secondaires de l’ADN puissent se former facilement sans contrainte lorsque
l’ADN est sous forme simple-brin, elles ne sont pas favorisées lorsque l’ADN est sous forme
double-brin. Il s’avère donc peu probable d’observer ce genre de structures in vivo.
Cependant, au cours de la réplication, le brin discontinu se trouve transitoirement sous forme
d’ADN simple-brin, permettant la formation de telles structures secondaires. Ces structures
peuvent ensuite perturber l’ADN polymérase répliquant le brin discontinu et par la suite
bloquer toute la fourche de réplication puisque les brins continu et discontinu sont liés. Des
délétions de séquences répétées chez E. coli ont été observées sur le brin discontinu
supportant le fait que des structures secondaires soient formées sur ce brin (Trinh & Sinden,
1991). In vivo, la formation de structures secondaires au niveau de séquences répétées induit
une inhibition de la réplication que ce soit chez la bactérie, chez la levure ou dans les cellules
de mammifères (Brinton et al, 1991; Samadashwily et al, 1997; Voineagu et al, 2008). En
accord avec ces données, la localisation et l’orientation des séquences répétées par rapport
aux origines de réplication ont des effets importants sur la fréquence et le type d’instabilité
(Miret et al, 1998; Samadashwily et al, 1997; Trinh & Sinden, 1991). De plus, la stabilité des
séquences répétées est fortement compromise suite à des mutations au niveau de gènes de la
réplication (Iyer et al, 2000; Spiro et al, 1999). Enfin, le déroulement de telles structures
feraient intervenir différentes ADN hélicases spécialisées telles que BLM, WRN ou BACH1
que nous étudierons plus tard dans ce manuscrit (p.99).
4. Les sites fragiles, régions du génome difficiles à répliquer
Les sites fragiles sont des régions du génome difficiles à répliquer et où se produisent
préférentiellement des cassures. De ce fait, ils constituent des obstacles à la réplication de
l’ADN. Ces sites fragiles sont classés en deux grands groupes : les sites fragiles rares (SFR)
qui sont présents dans moins de 5 % de la population et les sites fragiles communs (SFC)
qui sont présents chez tous les individus (Kremer et al, 1991; Sutherland et al, 1998).
34
Chapitre I
B. Obstacles rencontrés lors de la réplication
Les SFR sont dus à des expansions d’éléments répétés tels que des di- ou
tri-nucléotides. Ces expansions sont anormales et peuvent être responsables de nombreuses
maladies. Par exemple, le premier SFR a été découvert chez des patients atteints d’un retard
mental associé au chromosome X. Ce syndrome rare dit de l’X-fragile est dû à une expansion
supérieure à 200 répétitions (CGG)n/(CCG)n dans la région 5’ non codante du gène FMR1
empêchant ainsi l’expression de la protéine FMRP et son rôle majeur dans le contrôle de la
traduction (Kremer et al, 1991). Le premier mécanisme moléculaire proposant comment ces
expansions de répétitions pouvaient se produire était basé sur le glissement des ADN
polymérases au cours de la réplication de telles séquences répétées (Kunkel, 1993).
Cependant, cette idée ne permet pas d’expliquer la taille des expansions. Il est important de
noter que toutes les répétitions sujettes à des amplifications sont capables d’adopter des
structures secondaires de l’ADN (McMurray, 1999), telles que des épingles à cheveux ou des
G4, qui pourraient bloquer la réplication. L’inhibition de la réplication ne peut cependant pas
être la seule cause de cette fragilité chromosomique. La méthylation de l’ADN et
l’hétérochromatinisation résultante sur une large région d’ADN autour de l’expansion de
tri-nucléotides retardent la réplication sur des kilobases et contribuent de cette manière à la
fragilité observée dans des cellules dérivées de patients atteints de maladies à expansion de
triplets (Hansen et al, 1993; Subramanian et al, 1996). Les mécanismes possibles de
réplication, de réparation et de recombinaison de ces expansions de répétitions sont présentées
dans une revue de Sergei Mirkin (Mirkin, 2007). Ils ne seront pas détaillés dans ce manuscrit
par souci de clarté.
Il existe environ une centaine de SFC connus à ce jour dont la taille varie entre
plusieurs centaines et plusieurs milliers de kilobases. Contrairement aux sites fragiles rares,
les SFC sont des constituants normaux des chromosomes et ne sont pas le résultat d’une
expansion de répétitions de nucléotides. Dans les cellules en culture, les cassures au niveau de
nombreux SFC sont induites spécifiquement et de manière reproductible par de faibles doses
d’aphidicoline, un inhibiteur des ADN polymérases réplicatives (Glover et al, 1984). D’autres
SFC sont fragilisés après traitement des cellules avec différents inhibiteurs de la réplication,
tel que l’hydroxyurée (HU) ou avec des inhibiteurs du mécanisme du folate, ces deux
traitements déséquilibrant le pool de dNTP. A présent, il existe 76 SFC fragilisés par
l’aphidicoline. Le premier à avoir été cloné est le plus « fragile » du génome : FRA3B situé
en 3p14 .2 (Boldog et al, 1994; Ohta et al, 1996; Wilke et al, 1994). D’autres sites fragiles
communs sont aussi très fréquemment cassés, notamment dans les cancers, comme FRA16D
(16q23), FRA6E (6q26), FRA7H (7q32.3) (pour revue, (Durkin & Glover, 2007)). Les
35
Chapitre I
B. Obstacles rencontrés lors de la réplication
paragraphes suivants traitent des SFC, de leurs caractéristiques et des mécanismes
d’expression et de réparation associés.
a- Les SFC sont instables en culture et dans les cellules cancéreuses
L’expression d’un site fragile représente la fréquence avec laquelle il est observé sur
des métaphases étalées : il peut être amplifié, délété ou transloqué (Coquelle et al, 1997). Les
cassures au niveau de ces sites étant induites par différents inhibiteurs de la réplication,
ceci suggère donc qu’une inhibition de la réplication puisse être une source de la fragilité
chromosomique. En fait, la fragilité chromosomique est un terme cytogénétique utilisé pour
décrire des chromosomes humains en métaphase présentant des cassures ou des trous (gaps)
qui se produisent dans des conditions de stress réplicatif.
En plus des cassures chromosomiques observées sur chromosomes étalés en
métaphases, les SFC présentent d’autres caractéristiques : après induction par l’aphidicoline,
ce sont des points chauds d’échange entre chromatide sœurs, révélant des évènements de
recombinaison homologue entre chromatides dus aux cassures de l’ADN. Ainsi les SFC
seraient des régions hyper-recombinogènes, ce qui expliquerait qu’ils peuvent conduire
à des amplifications, des délétions ou des translocations (Glover & Stein, 1987).
De nombreuses études ont montré que les SFC étaient des régions fréquemment
réarrangées dans les cellules cancéreuses. Les réarrangements les plus fréquents sont une
ou des délétions importantes de dix à cent kilobases dans les régions contenant les SFC,
conduisant ainsi à l’inactivation des gènes associés. Par exemple, les deux SFC les plus
étudiés et les mieux caractérisés sont FRA3B et FRA16D qui sont situés sur de grands gènes
suppresseurs de tumeurs, FHIT et WWOX, respectivement.
b- Les SFC sont répliqués tardivement
Une des caractéristiques majeures des SFC est leur réplication tardive comme cela a
pu être montré pour FRA3B (Le Beau et al, 1998), FRA16D (Palakodeti et al, 2004) et
FRA7H (Hellman et al, 2000). Le modèle proposé est que la réplication soit initiée
correctement au niveau des SFC mais que le processus de réplication soit plus long dans
ces régions, laissant des régions d’ADN non répliquées et favorisant de ce fait les cassures. Il
est possible que les SFC, comme les SFR, adoptent des structures secondaires qui pourraient
inhiber la progression des fourches de réplication. En effet, il a récemment été décrit que le
site FRA16D pouvait former une structure en cruciforme (Zhang & Freudenreich, 2007).
36
Chapitre I
B. Obstacles rencontrés lors de la réplication
D’autres facteurs influençant la dynamique de réplication tels que l’organisation ou le choix
des origines de réplication pourraient être responsables de la réplication tardive des SFC.
La réplication du site fragile FRA7H est particulière puisqu’elle a lieu à différents
moments de la phase S : le centre de ce site étant répliqué en premier. Cette observation
suggère que la réplication soit initiée au centre de ce site de manière bi-directionnelle
(Hellman et al, 2000). D’autre part, les allèles de FRA7H sont répliqués de manière
asynchrone. Ce résultat pourrait être expliqué par la formation de structures secondaires sur
l’un ou l’autre des allèles de manière aléatoire, retardant par conséquent la réplication
(Hellman et al, 2000).
Enfin, le groupe de Michelle Debatisse a proposé que les SFC puissent faire partie
intégrante du point de contrôle de phase G2/M. En effet, leur réplication signalerait que toute
la réplication a eu lieue et que l’entrée en mitose peut avoir lieue (Debatisse et al, 2006).
Des études complémentaires sont nécessaires pour comprendre le mécanisme à
l’origine du délai de réplication observé.
c- L’origine de l’instabilité au niveau des SFC
Nous avons vu que les SFC sont induits par des inhibiteurs de la réplication.
L’hypothèse la plus simple est donc que les cassures observées au niveau des SFC soient dues
à une inhibition de la réplication au niveau de ces séquences. Le mécanisme moléculaire
expliquant cette situation n’est pas encore complètement connu mais elle est certainement due
à la séquence d’ADN composant ces SFC et à leur réplication tardive.
Les SFC contiennent des séquences relativement riches en AT (Arlt et al, 2002;
Boldog et al, 1994; Mishmar et al, 1998; Ried et al, 2000). Un programme informatique,
FlexStab (Mishmar et al, 1998) permet de mesurer la variation de l’angle de rotation entre des
nucléotides appariés et permet de ce fait d’identifier des zones de haute flexibilité appelé pics
de flexibilité. Différents SFC ont été étudiés via cet algorithme et ils contiennent tous un
grand nombre de pics de flexibilité (Arlt et al, 2002; Ferber et al, 2004; Limongi et al, 2003;
Mishmar et al, 1998; Ried et al, 2000; Zlotorynski et al, 2003). Il est important de souligner
que ces études ont été faites uniquement à partir d’un programme informatique et que de plus
amples investigations sont nécessaires pour les valider. Plus récemment, il a été montré
qu’une petite région, riche en AT et de haute flexibilité, située dans le SFC FRA16D
37
Chapitre I
B. Obstacles rencontrés lors de la réplication
augmenterait la fragilité chromosomique contrairement à d’autres séquences de haute
flexibilité ou proches de pics de flexibilité (Zhang & Freudenreich, 2007). En outre,
l’accumulation des fourches de réplication bloquées au niveau de cette séquence serait
dépendante de la longueur en AT. Il est important de noter que de telles séquences riches en
AT sont susceptibles d’adopter des structures secondaires en épingle à cheveux ou en
cruciforme capables de bloquer la réplication (Zhang & Freudenreich, 2007). En accord avec
ces données, de larges délétions de 200 à 600 kb dans le site FRA3B, éliminant différents pics
majeurs de flexibilité, réduisent la fragilité de ce site, mais toutefois ne l’abolissent pas
complètement (Durkin & Glover, 2007). L’ensemble de ces résultats indiquent donc que
l’expression des SFC serait due à certaines séquences situées dans ces régions particulières du
génome.
L’aphidicoline est un moyen efficace pour induire l’expression des SFC et il est connu
que cette drogue induit un découplage entre ADN polymérases et ADN hélicases dans des
extraits d’œufs de xénope in vitro (Byun et al, 2005; Cortez, 2005; Walter & Newport, 2000).
Ainsi, une hypothèse serait qu’après inhibition partielle des ADN polymérases réplicatives au
niveau des SFC, le découplage entre ADN polymérases et hélicases induirait la formation
de longs segments d’ADN simple-brin, riches en AT, susceptibles de former des structures
secondaires. Ces conformations d’ADN non-B pourraient par la suite bloquer le complexe de
réplication, le destabiliser et donc induire les cassures d’ADN et les évènements de
recombinaison observés au niveau des SFC. Cependant, des études démontrant cette
hypothèse doivent encore être menées.
d- Les protéines des points de contrôle régulent l’expression des SFC
La régulation des sites fragiles communs est encore mal connue. Cependant, ces
dernières années, de nombreuses études ont permis d’impliquer les protéines intervenant au
niveau des points de contrôle du cycle cellulaire dans la régulation des SFC.
D’une part, ATR jouerait un rôle dans la stabilité des SFC (Casper et al, 2002). En
effet, l’expression des SFC est augmentée dans des cellules déficientes en ATR traitées par de
faibles doses d’aphidicoline. De plus, l’inhibition seule d’ATR, dans des conditions normales
de croissance, est capable d’induire des cassures au niveau des SFC. Ces résultats démontrent
qu’ATR est donc nécessaire pour la stabilité des SFC et suggèrent qu’un certain nombre de
fourches de réplication sont normalement bloquées au niveau des SFC et reconnues par ATR.
38
Chapitre I
B. Obstacles rencontrés lors de la réplication
Il est important de souligner que l’hélicase WRN que nous étudierons plus en détails dans le
manuscrit, agirait dans la même voie qu’ATR pour maintenir la stabilité des sites fragiles
communs (Pirzio et al, 2008). L’activité hélicase de WRN pourrait notamment permettre de
dérouler les structures secondaires de l’ADN formées au niveau des SFC (Pirzio et al, 2008).
Par contre, des cellules déficientes en ATM ne présentent pas d’augmentation
d’expression des SFC dans des conditions normales de croissance ou après traitement à
l’aphidicoline (Casper et al, 2002). Cependant, une étude récente démontre qu’ATM est
activée, de manière indépendante de la présence d’ATR, dans des conditions qui permettent
d’exprimer les SFC. En revanche, le rôle d’ATM au niveau des SFC n’est révélé qu’en
absence d’ATR (Ozeri-Galai et al, 2008). Ce résultat peut s’expliquer par le rôle d’ATM
dans la signalisation des CDB générées au niveau des SFC en absence d’ATR mais aussi par
le fait qu’ATM puisse compenser la fonction d’ATR en son absence. Cette dernière hypothèse
est supportée par une étude démontrant, qu’après arrêt de la réplication suite à un traitement
hydroxyurée (HU), l’absence d’ATR induit un recrutement plus important d’ATM à la
chromatine (Cuadrado et al, 2006). D’autre part, les deux kinases, ATR et ATM, sont
capables de phosphoryler et donc d’activer la protéine Chk1 dans des conditions d’expression
des SFC (Ozeri-Galai et al, 2008). Or, l’inhibition de Chk1 augmente l’expression des SFC
(Durkin et al, 2006) et ainsi, l’effet d’ATM sur l’activation de Chk1 est certainement un
élément important pouvant expliquer le rôle indirect d’ATM au niveau des SFC. Un autre
argument allant dans ce sens concerne le fait que Chk2, phosphorylé par ATM en réponse aux
CDB, n’a pas d’influence sur la stabilité des SFC, que ce soit en présence ou en absence de
Chk1 (Durkin et al, 2006). Cependant, il faut noter que Chk2 est tout de même phosphorylé
dans des conditions qui permettent l’expression des SFC (Durkin et al, 2006). Ces résultats
suggèrent donc que Chk2 ne joue pas un rôle dans la régulation des SFC. En revanche, il
pourrait intervenir après leur expression pour stabiliser les fourches de réplication et permettre
la réparation des cassures.
Un autre substrat d’ATR, le suppresseur de tumeur BRCA1, a été impliqué dans le
maintien de la stabilité des SFC via son rôle au niveau du point de contrôle G2/M (Arlt et al,
2004). La protéine FANCD2, dont l’inactivation est impliquée dans l’anémie de Fanconi que
nous verrons plus en détails plus tard dans ce manuscrit, est aussi phosphorylée par ATR
(Andreassen et al, 2004). Lorsque FANCD2 est inactivée par interférence ARN, la stabilité
des SFC est compromise puisqu’une augmentation des cassures de trois à cinq fois au niveau
39
Chapitre I
B. Obstacles rencontrés lors de la réplication
des SFC est observée (Howlett et al, 2005). Ces résultats soulignent donc l’importance de la
voie de l’anémie de Fanconi dans la réponse à un stress réplicatif dépendante d’ATR, et
démontrent aussi son rôle dans le maintien de la stabilité des SFC.
SMC1, une protéine impliquée dans le maintien de la structure des chromosomes, est
aussi phosphorylée par ATR et cette forme phosphorylée joue un rôle au niveau de la stabilité
des SFC (Musio et al, 2005).
La protéine Hus1 fait partie du complexe 9-1-1, lequel forme un anneau semblable à
PCNA qui est chargé sur l’ADN au niveau des sites de dommages et qui permet la
phosphorylation des substrats d’ATR (Parrilla-Castellar et al, 2004). L’absence de cette
protéine chez la souris induit une augmentation des cassures spontanées et induites par
l’aphidicoline au niveau des SFC (Zhu & Weiss, 2007).
Tous ces résultats démontrent bien l’importance de la protéine ATR pour le maintien
des sites fragiles communs.
e- Les mécanismes de réparation de l’ADN impliqués aux SFC
Nous venons de voir que les SFC sont des régions génomiques qui sont fréquemment
cassées et réarrangées suite à un stress réplicatif et que la voie de signalisation dépendante
d’ATR intacte est requise pour le maintien de leur stabilité. Toutes ces découvertes ont permis
de formuler l’hypothèse que les séquences fragiles présenteraient des difficultés au cours de la
réplication et que les cassures observées au niveau des SFC résulteraient de la réplication
tardive ou incomplète de ces régions qui laisserait des zones d’ADN simple-brin sur le brin
néo-synthétisé (Fig 6).
40
Chapitre I
B. Obstacles rencontrés lors de la réplication
Inhibition de la réplication
- Découplage Polymérases/Hélicases
- Présence de simple-brin d’ADN
Pol α
Hélicases
Pol ε
- Formation d’une structure secondaire de l’ADN
- Activation des protéines des points de contrôle
- Blocage de la fourche de réplication
P
Hus1
P
FANCD2
P
BRCA1
Pol α
P-Chk1
P
SMC1
ATR
Pol ε
RPA
Pol α
- Effondrement de la fourche de réplication
- Réparation ou signalisation déficiente
Cassure simple-brin d’ADN
Hélicases
Pol ε
- Redémarrage de la réplication
- Réparation par HR ou NHEJ
Cassure double-brin d’ADN
Délétions ou translocations
Figure 6. Modèle pour l’expression des sites fragiles communs. Lorsque la réplication est
bloquée ou ralentie par traitement à l’aphidicoline par exemple, un découplage entre ADN
polymérases et hélicases induit la formation de longs segments d’ADN simple-brin. Ces régions
d’ADN simple-brin sont reconnues par la protéine du point de contrôle de phase S ATR qui va
phosphoryler différents substrats (Chk1, BRCA1, FANCD2, SMC1, Hus1). D’autre part, les sites
fragiles étant des séquences riches en AT, il est possible que, sous forme d’ADN simple-brin, ils
adoptent une structure secondaire en cruciforme. Suite à l’effondrement des fourches de réplication
bloquées sur cet ADN non-B, la réparation de ces régions est ensuite assurée soit par recombinaison
homologue (HR) soit par jonction d’extrémités non-homologues (NHEJ). Ces mécanismes permettent
alors de redémarrer les fourches de réplication. Cependant, ces régions peuvent parfois échapper aux
points de contrôle du cycle cellulaire ou ne pas être réparées correctement, conduisant à des délétions
ou des translocations. (Adapté de (Durkin & Glover, 2007; Zhang & Freudenreich, 2007))
La présence de délétions et/ou de réarrangements chromosomiques dans les cellules en
culture soumises à un stress réplicatif, ou dans les cellules tumorales, suggère fortement que
des CDB puissent se produire au niveau des SFC. Il est connu que le mécanisme de
recombinaison homologue (HR) joue un rôle majeur dans la résolution des CDB au cours des
phases S et G2, lorsque la chromatide sœur est présente. En moyenne, 70% des cassures
observées au niveau du site fragile FRA3B après traitement à l’aphidicoline, conduisent à des
échanges entre chromatides sœurs (Glover & Stein, 1987). Ces derniers reflètent des
41
Chapitre I
C. Réponses aux blocages des fourches de réplication
évènements de HR entre chromatides sœurs avec crossing-over. Ce résultat suggère que la
HR soit impliquée pour réparer les cassures survenant aux SFC. Plus récemment, il a été
montré qu’après traitement à l’aphidicoline, la protéine majeure de la HR, la recombinase
RAD51, se localise en foyers et que la protéine majeure du mécanisme de recombinaison par
NHEJ, la kinase DNA-PKcs, est phosphorylée (Schwartz et al, 2005). La diminution de
l’expression de RAD51 ou de DNA-PKcs, par interférence ARN, favorise l’expression des
SFC dans des conditions de stress réplicatif (Schwartz et al, 2005). D’autre part, ce stress
réplicatif induit la formation de foyers γ-H2AX, une protéine marqueur des CDB, foyers qui
co-localisent avec RAD51 et DNA-PKcs. Il est intéressant de noter que γ-H2AX et la
DNA-PKcs sont localisés au niveau des SFC cassés sur les chromosomes en métaphases
(Schwartz et al, 2005). En outre, dans des conditions normales de croissance sans stress
réplicatif, seule la déficience en RAD51 induit l’expression des SFC contrairement à la
déficience en DNA-PKcs (Schwartz et al, 2005). Ce résultat suggère que la HR assiste la
réplication sur des régions difficiles à répliquer comme les SFC.
C. Réponses aux blocages de fourches de réplication
Nous venons de voir que les fourches de réplication pouvaient être bloquées par de
nombreux obstacles, tels que les lésions de l’ADN ou les zones difficiles à répliquer. Les
points de contrôle, que nous avons vu précedemment, arrêtent le cycle cellulaire afin de
permettre à la cellule de réparer ou de répliquer ces lésions. Parmi les nombreux mécanismes
de réparation et de réplication par tolérance des lésions, nous allons en détailler deux, la
recombinaison homologue et la synthèse translésionnelle, qui permettent de redémarrer les
fourches de réplication bloquées.
1. La recombinaison homologue de l’ADN
Deux mécanismes majeurs permettent de réparer les cassures double-brin de l’ADN
(CDB) : i) le mécanisme de jonction d’extrémités non-homologues (NHEJ) qui relie deux
extrémités ne présentant pas forcément d’homologie entre elles et qui intervenant
majoritairement en phase G1 ; ii) le mécanisme de recombinaison homologue (HR) qui
lui nécessite une séquence homologue intacte et qui a lieu en phase S/G2 en présence de la
chromatide sœur (pour revue, (Delacote & Lopez, 2008)). Dans ce manuscrit, nous allons
42
Chapitre I
C. Réponses aux blocages des fourches de réplication
nous intéresser particulièrement à la HR. Ce procédé est conservé de la bactérie à l’homme
(Helleday, 2003). Les cellules déficientes pour la HR ont premièrement été découvertes via
leur sensibilité aux radiations ionisantes, suggérant que les CDB laissant deux terminaisons
libres (Fig 7A) sont des substrats de la HR (Fuller & Painter, 1988; Jones et al, 1987; Liang et
al, 1998; Thacker & Zdzienicka, 2003). En outre, une CDB peut être la conséquence d’une
collision entre une fourche de réplication et une cassure simple-brin de l’ADN (CSB) non
réparée (Fig 7B) (Arnaudeau et al, 2001). Le mécanisme de HR est aussi impliqué dans la
réparation des fourches de réplication bloquées, même en absence de CDB détectables
(Lundin et al, 2002). Dans ce cas, le substrat de la HR n’est pas vraiment connu. Cependant,
chez la bactérie les brins néo-synthétisés au cours de la réplication peuvent s’apparier et
conduire à une réversion de fourche formant une structure en « Chicken foot » (Fig 7C)
qui pourrait être utilisée comme substrat de HR (McGlynn & Lloyd, 2002).
A/ Cassure double-brin
B/ Fourche de réplication rencontrant une cassure simple-brin
5’
3’
5’
3’
5’
3’
5’
3’
C/ Fourche de réplication bloquée, régression de fourche
5’
5’
3’
3’
5’
3’
5’
3’
Figure 7. Les différents substrats de recombinaison homologue. (A) Cassure double-brin
de l’ADN laissant deux extrémités libres pouvant toutes deux initier la HR. Il s’agit du substrat
classique de la HR. (B) Cassure simple-brin de l’ADN non réparée avant la réplication et donc
convertie en cassure double-brin pouvant initier la HR à partir d’une extrémité libre. (C) Fourche de
réplication bloquée par une lésion non réparée avant la réplication, une régression de fourche formant
une structure en « Chicken foot » peut alors initier la HR. (Adapté de (Helleday, 2003))
a- Un pré-requis pour la HR : la dégradation de l’extrémité 5’
La première étape des réactions de HR au niveau d’une CDB nécessite une
dégradation nucléolytique de l’extrémité 5’ de l’ADN (Sun et al, 1991; White & Haber,
1990).
43
Chapitre I
C. Réponses aux blocages des fourches de réplication
CDB
5’
3’
3’
5’
Reconnaissance de la cassure double-brin
MRN
MRN
Dégradation de l’extrémité 5’
Nucléase
MRN
MRN
Liaison de RPA sur l’ADN simple-brin
RPA
RPA
RPA
Rad55/
Rad57 Rad54
RPA
Formation du nucléo-filament RAD51
RPA
Rad52
Rad51
Rad55/
Rad57 Rad54
Rad52
RPA
Invasion du brin homologue et formation de la D-Loop
Rad51
Figure 8. Modèle du mécanisme de recombinaison homologue au niveau d’une cassure
double-brin de l’ADN. Les deux extrémités de la cassure double-brin sont reconnues et maintenues
ensemble par le complexe MRN. La dégradation des extrémités 5’ nécessite l’activité de MRN et
d’autres nucléases. Les extrémités 3’ sortantes sont alors recouvertes par RPA et deviennent alors des
substrats pour la formation de nucléo-filaments de Rad51, impliquant Rad52, Rad54, Rad55, Rad57.
La recherche d’homologie et l’invasion de brin conduisant à la formation d’une D-loop peut alors
avoir lieu. (Adapté de (Pardo et al, 2009))
Les données accumulées au cours des dernières années ont permis de mettre en
évidence que toutes les protéines du complexe MRX chez la levure (MRN dans les cellules
humaines) sont impliquées au niveau des CDB (Bressan et al, 1999; Johzuka & Ogawa, 1995;
Lee et al, 1998). La nucléase Mre11 pourrait réaliser l’étape de dégradation du simple-brin
44
Chapitre I
C. Réponses aux blocages des fourches de réplication
d’ADN en 5’ (Moreau et al, 1999; Trujillo et al, 1998). Cependant, Mre11 présente une
activité exonucléase de polarité 3’-5’ in vitro contrairement à l’activité 5’-3’ nécessaire pour
dégrader les extrémités des CDB. De plus, la dégradation des CDB non modifiées est ralentie
mais non abolie dans les cellules déficientes en MRN (Ivanov et al, 1994). L’activité nucléase
de Mre11 serait tout de même nécessaire pour la réparation des CDB induites par des agents
endommageant l’ADN (Bressan et al, 1999; Johzuka & Ogawa, 1995; Moreau et al, 1999;
Moreau et al, 2001). Il a donc été proposé que Mre11 soit impliquée au niveau des CDB
présentant des extrémités modifiées non clivées par les autres nucléases (Llorente &
Symington, 2004). Ceci pourrait être le cas au niveau des CDB induites par les radiations
ionisantes, dont les extrémités peuvent contenir des bases modifiées. De plus, l’absence de
Nbs1 (une des protéines du complexe MRN chez les vertébrés) induit une baisse de
conversion génique suite à une CDB (Tauchi et al, 2002), indiquant que MRN serait essentiel
pour la HR. La fonction du complexe MRX pourrait aussi être structurale puisque la protéine
Rad50 faisant partie de ce complexe est capable de lier les deux extrémités d’ADN (Fig 8)
(Lisby et al, 2003; Lobachev et al, 2004). Cette liaison permettrait alors de maintenir les deux
extrémités proches l’une de l’autre ou proches de la séquence homologue afin de faciliter la
réparation par HR (Hopfner et al, 2002). Ainsi, le complexe MRN serait important lors des
premières étapes de la HR même s’il n’est pas directement impliqué dans l’étape de
dégradation des extrémités 5’. La protéine Sae2 chez la levure S. cerevisiae (CtIP dans les
cellules humaines ou Ctp1 chez S. pombe) est aussi impliquée avec le complexe MRN au
niveau des CDB (McKee & Kleckner, 1997; Sartori et al, 2007). Sae2 présente une activité
endonucléase sur l’ADN simple-brin mais joue aussi un rôle au niveau des transitions
simple-brin/double-brin in vitro (Lengsfeld et al, 2007). Comme pour Mre11, Sae2 ne
réaliserait pas directement la dégradation en 5’. Une possibilité serait que Mre11-Sae2
prépare le substrat puis active ou recrute une autre nucléase qui dégrade à son tour
l’extrémité 5’ (Moreau et al, 2001). La protéine Exo1, possédant une activité exonucléase
5’-3’ pourrait intervenir dans ce processus (Llorente & Symington, 2004; Tsubouchi &
Ogawa, 2000). En effet, la surexpression de Exo1 supprime les défauts de réparation des CDB
observés dans les cellules déficientes en MRX (Moreau et al, 2001). En conclusion, les
protéines du complexe MRN mais aussi les protéines Sae2 et Exo1 sont importantes pour la
dégradation des extrémités 5’ des CDB, conduisant à la formation d’une extrémité 3’.
Il est important de souligner que la dégradation des extrémités des CDB est régulée au
cours du cycle cellulaire. En effet, elle est inefficace en phase G1 alors qu’elle est active en
phase S et G2, moment où la chromatide sœur est présente (Aylon et al, 2004; Ferreira &
45
Chapitre I
C. Réponses aux blocages des fourches de réplication
Cooper, 2004; Ira et al, 2004). La chromatide sœur est la matrice la plus adéquate pour la
HR puisqu’elle permet une réparation fidèle alors que l’utilisation du chromosome
homologue ou d’une région ectopique compromet la stabilité du génome. En outre, un
rôle des CDK dans la régulation de la dégradation des extrémités des CDB au cours du cycle
cellulaire est bien établi (Aylon et al, 2004; Ferreira & Cooper, 2004; Ira et al, 2004). En
effet, Cdc28, chez la levure, est active en phases S et G2 et permet la dégradation des
extrémités induisant de ce fait un processus de HR (Aylon et al, 2004; Ferreira & Cooper,
2004; Ira et al, 2004). Plus récemment, une nouvelle protéine CtIP semble être un
régulateur clé du choix entre les différents mécanismes de recombinaison. En effet, la
quantité de CtIP est faible en phase G1 alors qu’elle est beaucoup plus forte en phase S que ce
soit chez l’homme ou chez la levure (Limbo et al, 2007; Yu & Baer, 2000). Comme nous
venons de le voir, la protéine CtIP interagit avec le complexe MRN et participe à la
dégradation des extrémités des CDB (Sartori et al, 2007). En outre, CtIP est aussi la cible de
kinases transductrices des points de contrôles (Li et al, 2000). La phosphorylation de CtIP sur
la thréonine 847 est importante pour la dégradation des extrémités 5’ mais aussi pour la
réparation des CDB (Huertas & Jackson, 2009). En outre, CtIP phosphorylée peut interagir
avec de nombreux facteurs cellulaires parmi lesquels BRCA1 (Wong et al, 1998). BRCA1 est
une grosse protéine qui contient plusieurs domaines d’interaction avec d’autres protéines et
qui est impliquée dans de nombreux mécanismes cellulaires comme la réponse aux dommages
de l’ADN. En outre, BRCA1 est recrutée aux sites de dommages de l’ADN par le complexe
MRN et peut former un complexe avec MRN et CtIP en phase S et G2 (Chen et al, 2008).
Ceci a été confirmé récemment puisque la phosphorylation de CtIP sur la sérine 327 au
moment où les cellules entrent en phase S permet de recruter BRCA1 et donc d’induire une
augmentation de la recombinaison homologue au détriment du NHEJ (Yun & Hiom, 2009).
b- La formation d’une D-loop et l’échange de brin
L’invasion du duplex homologue pour permettre l’appariement de l’extrémité 3’
sortante avec un brin du duplex nécessite le déplacement du deuxième brin d’ADN du duplex,
une réaction appelée échange de brin. L’appariement ainsi formé avec le brin envahissant
constitue une D-loop (Fig 8). Ces réactions sont majoritairement réalisées par un filament
nucléo-protéique composé de l’extrémité 3’ sortante couverte de la protéine recombinase
RAD51 (McIlwraith et al, 2000). L’assemblage de RAD51 nécessite que l’extrémité
simple-brin soit dans un premier temps recouverte par RPA (Song & Sung, 2000). En effet,
RPA se lie au niveau de l’ADN simple-brin juste après la dégradation des extrémités 5’ et
46
Chapitre I
C. Réponses aux blocages des fourches de réplication
interagit directement avec RAD52 (Lisby et al., 2004 ; Hays et al., 1998). La protéine Rad52
chez la levure, interagit aussi avec Rad51 et permet de faciliter le chargement de Rad51 sur
l’ADN simple-brin en déplaçant RPA (Song & Sung, 2000). Or, la protéine RAD52 humaine
peut lier directement les CDB, les protèger contre l’action d’exonucléases et faciliterait
seulement les interactions entre les extrémités de la CDB (Van Dyck et al, 1999). Ainsi, chez
les vertébrés, ce serait plutôt BRCA2 qui remplirait ce rôle dans l’invasion et l’échange de
brin (Davies & Pellegrini, 2007; Esashi et al, 2007). Les paralogues de Rad51 chez la levure,
Rad55 et Rad57, mais aussi Rad54, sont aussi des médiateurs de la formation du
nucléo-filament de Rad51, mais leurs rôles précis restent encore flous. Les protéines Rad55 et
Rad57 formeraient un hétérodimère qui stabiliserait le filament et de ce fait faciliterait
l’échange de brin (Sugawara et al, 2003; Sung, 1997). Rad54 participerait en fait à toutes les
étapes de la HR telles que le chargement de Rad51 sur l’ADN, la recherche d’homologie,
l’appariement avec la séquence homologue et la maturation des intermédiaires de
recombinaison formés après la D-loop (Bugreev et al, 2007b; Heyer et al, 2006; Sugawara et
al, 2003). Il est important de souligner que les souris déficientes en Rad51 ne sont pas viables
(Lim & Hasty, 1996; Tsuzuki et al, 1996). De plus, les patients déficients en BRCA2 sont
prédisposés aux cancers (Venkitaraman, 2000), indiquant que la HR est un processus vital
dans le contrôle de ces maladies.
Les réactions d’invasion et d’échange de brin ne sont pas très bien caractérisées.
Cependant, des études récentes à l’échelle de la molécule unique ont permis de mieux
détailler ces réactions. En effet, l’homologie de recherche aurait lieu par des collisions
aléatoires des deux molécules d’ADN (Ristic et al, 2005). Le filament RAD51 est une
structure dynamique et les étapes d’association et de dissociation de RAD51 sur l’ADN
pourraient avoir un rôle prépondérant dans la réaction d’échange de brin (Ristic et al, 2005). Il
a été estimé qu’un filament de Rad51 de 100 pb est requis pour que l’échange de brin soit
efficace (Ira & Haber, 2002). De plus, Rad54 a aussi été décrit comme un complexe de
remodelage de la chromatine et pourrait déplacer les nucléosomes afin de faciliter l’invasion
du duplex par le filament Rad51 (Amitani et al, 2006). L’appariement serait finalement
facilité par les fonctions d’appariement de Rad52 (Mortensen et al, 1996).
A partir de cette étape, plusieurs mécanismes de HR peuvent terminer la réparation. Ils
résulteront tous en un remplacement de la séquence cassée par une copie de la séquence
homologue utilisée pour la réparation. En fonction du mécanisme de HR utilisé, des échanges
47
Chapitre I
C. Réponses aux blocages des fourches de réplication
réciproques ou cross-over peuvent se produire entre la séquence contenant la cassure et la
séquence homologue. Etant donné que la séquence homologue peut se trouver sur le
chromosome homologue ou sur une autre région chromosomique présentant suffisamment
d’homologie, les cross-over peuvent induire des pertes d’hétérozygotie (LOH) ainsi que des
réarrangements tels que des translocations, des duplications ou des inversions.
c- Les mécanismes de HR avec et sans cross-over
Lorsque les deux extrémités de la CDB présentent une homologie avec la matrice
utilisée pour la réparation, la cassure est généralement réparée par conversion génique
(CG). Les deux extrémités 5’ vont être dégradées et les ADN simple-brin résultant couverts
par RAD51. Comme nous venons de le voir, d’autres facteurs de la HR vont engager les deux
séquences homologues avec la matrice de manière indépendante. Ainsi, une des extrémités
envahira le brin homologue et formera une D-loop avant la deuxième extrémité (Fig 9). La
synthèse d’ADN va alors permettre d’étendre la D-loop et permettre de reconstituer les
séquences perdues lors de la cassure.
Il est intéressant de noter que la surexpression de RAD51 suffit à stimuler les CG dans
les cellules humaines (Arnaudeau et al, 1999; Huang et al, 1999b; Lambert & Lopez, 2000;
Vispe et al, 1998). En revanche, l’expression de formes dominantes négatives de RAD51
inhibe quasiment complètement les CG (Lambert & Lopez, 2000). Ces données confirment
donc que RAD51 joue un rôle clé dans la régulation des CG. D’autre part, l’inhibition
prolongée de l’élongation de la réplication, contrairement à l’inhibition de l’initiation de la
réplication, induit des CDB qui stimulent la HR dépendante de RAD51 (Saintigny et al,
2001). Par ailleurs, le suppresseur de tumeur p53 stabiliserait les fourches de réplication et
ainsi inhiberait la HR dépendante de RAD51 après inhibition de l’élongation de la réplication,
afin de prévenir d’éventuels évènements de HR délétères (Saintigny & Lopez, 2002). En
outre, ce rôle serait indépendant du rôle de p53 dans l’arrêt du cycle cellulaire à la transition
G1/S (Boehden et al, 2003; Dudenhoffer et al, 1999; Saintigny et al, 1999; Willers et al,
2000). La HR serait donc importante pour redémarrer les fourches de réplication. En effet, il a
également été observé que la vitesse de réplication est ralentie dans différents mutants de la
HR dans des cellules d’ovaires d’hamster (CHO) (Daboussi et al, 2008).
48
Chapitre I
C. Réponses aux blocages des fourches de réplication
CDB
Double JH
JH résolution
JH dissolution
Pas de cross-over
I + II Pas Cross-over
I + IV Cross-over
Pas de cross-over
Figure 9. Mécanisme de réparation des cassures double-brin par SDSA et DSBR.
(A) Dégradation des extrémités 5’. (B) Recherche d’homologie avec le duplex homologue en gris. (C)
Invasion de brin et formation de la D-loop. (D) Mécanisme SDSA (Synthesis-dependant strand
annealing). (E) Après élongation du brin néo-synthétisé (pointillé gris), déplacement du brin
envahissant et hybridation avec l’autre extrémité de la CDB. (F) Clivage des séquences non
homologues, remplissage de la brèche et ligation afin de former un produit sans cross-over. (G)
Mécanismes DSBR (Double strand break repair). (H) Elongation (flèches en pointillés noirs et gris) et
ligation des brins envahissants : formation de la double Jonction de Holliday. (I) Résolution de la JH.
(J) Les différents clivages possibles sont indiqués I, II, III, IV. Les clivages I+II ou III+IV ne
produisent pas de cross-over. Par contre les clivages I+IV ou II+III produisent des cross-over. (K)
Dissolution des JH. (L) Migration de branche. (M) Décaténation. (Pardo et al, 2009)
49
Chapitre I
C. Réponses aux blocages des fourches de réplication
i) Hybridation de brin dépendante de la synthèse (SDSA)
Le déplacement du brin néo-synthétisé hors de la D-loop offre la possibilité de
ré-hybrider les deux extrémités de la cassure ensemble via la nouvelle séquence
complémentaire synthétisée (Fig 9). Les séquences non impliquées dans cette hybridation sont
clivées et réparées, permettant à d’autres facteurs de compléter la brèche et de réaliser la
ligation des deux extrémités. Ce mécanisme est appelé hybridation de brin dépendante de
la synthèse (SDSA, Synthesis-dependent strand annealing) (Nassif et al, 1994). Le SDSA
n’induisant pas de cross-over participe au maintien de la stabilité du génome. Ce
mécanisme semble facilité par les ADN hélicases Sgs1 et Srs2 chez la levure et par des
hélicases de la famille RecQ telles que Bloom (BLM) dans les cellules humaines (Ira et al,
2003; Robert et al, 2006; Wu & Hickson, 2003). En effet, Srs2 et BLM sont capables de
déstabiliser les filaments de RAD51 (Bugreev et al, 2007b; Veaute et al, 2003). De plus, Srs2,
BLM mais aussi RAD54 peuvent déstabiliser les D-loop in vitro en facilitant la migration de
branche qui permet de rejeter le brin nouvellement synthétisé du duplex homologue (Bugreev
et al, 2007a; Bugreev et al, 2007b; Dupaigne et al, 2008).
ii) Réparation des cassures double-brin (DSBR)
Alternativement, l’élongation du brin nouvellement synthétisé et le déplacement du
duplex homologue conduisent à étendre la D-loop et permettent de cette façon la capture
de la deuxième extrémité de la cassure par appariement des séquences homologues
(Fig 9). La deuxième extrémité de la cassure peut aussi être allongée par synthèse d’ADN. De
plus, la remplissage complet de la brèche et la ligation vont créer une double structure à
quatre branches appelée Jonction de Holliday (JH). Les divers clivages possibles de ces JH
permettent d’obtenir des évènements de réparation des CDB (DSBR, Double Strand Break
Repair) avec ou sans cross-over (Szostak et al, 1983). La résolvase permettant de cliver les
JH a finalement été identifiée, il s’agit de la protéine appelée GEN1 dans les cellules
humaines ou Yen1 chez la levure (Ip et al, 2008). Ces nucléases permettent la résolution des
JH de manière analogue à la résolvase RuvC chez E. coli (West, 1997) en les clivant
symétriquement aux points de jonction afin de produire deux duplex dans lesquels les
extrémités clivées peuvent ensuite être liguées (Fig 10).
50
Chapitre I
C. Réponses aux blocages des fourches de réplication
A
B
Hybridation
C
Clivage
Figure 10. Résolution d’une jonction d’Holliday par la protéine RuvC. Les brins continus
d’ADN de la structure en X (A) qui forment de larges angles dans le complexe RuvC-Jonction non
structuré (B) sont marqués par une étoile. Les sites de coupure sont indiqués par des ciseaux (B). Les
produits de clivage (C) peuvent être réparés pas une ADN ligase. (West, 1997)
En outre, il a récemment été démontré que les JH pouvaient être « dissoutes » sous
l’action combinée d’une ADN hélicase et d’une ADN Topoisomérase (Fig 9). Cette
dissolution implique l’ADN hélicase humaine BLM qui facilite la migration de branche
formant une structure en hémi-caténane. Cette structure peut à son tour être résolue par
l’action de la topoisomérase TOPO III α (Wu & Hickson, 2003). Dans ce cas là, aucun
cross-over n’est observable. Une troisième protéine, BLAP75, pourrait permettre le
recrutement de BLM-TOPO III α au niveau des JH (Wu et al, 2006). Toutes ces protéines
sont conservées chez la levure (Sgs1, Top3, Rmi1) et les mutants individuels présentent les
mêmes phénotypes, suggérant que le mécanisme est similaire chez la levure (Kaliraman et al,
2001; Mullen et al, 2005).
Enfin, les D-loops peuvent aussi être clivées par les nucléases Mus81-Mms4 qui ont
une préférence pour les structures branchées (Fricke et al, 2005). Dans ce cas là, le produit
final présente toujours un cross-over dû au clivage spécifique de Mus81 (Osman et al, 2003).
Il est important de noter que ce mécanisme nécessite la présence du facteur de
processivité PCNA ainsi que les ADN polymérases Pol δ ou Pol ε (Holmes & Haber, 1999;
Wang et al, 2004b).
iii) Le mécanisme BIR (Break-induced replication)
Dans certaines circonstances, seule une extrémité de la CDB peut être utilisée pour la
réparation. Ceci se produit lorsqu’une seule extrémité de la CDB présente une homologie de
séquence avec une autre partie du génome ou lorsqu’une extrémité des CDB est perdue
(Fig 11). Les télomères qui ont perdu leurs séquences répétées télomériques peuvent aussi
générer des CDB avec une seule extrémité (Lundblad & Blackburn, 1993). Il est important de
51
Chapitre I
C. Réponses aux blocages des fourches de réplication
noter que les CDB avec une seule extrémité peuvent aussi être la résultante d’une fourche de
réplication effondrée. Par exemple, une fourche de réplication rencontrant une cassure
simple-brin va la convertir en CDB avec une seule extrémité sur une seule chromatide
(Helleday, 2003). Il n’est pas encore connu dans les cellules eucaryotes si ce type de CDB est
réparé immédiatement afin de permettre un redémarrage des fourches de réplication.
Dans le cas d’une CDB avec une seule extrémité disponible, la réparation peut
avoir lieu via le mécanisme BIR (Break-Induced Replication) (Morrow et al, 1997;
Voelkel-Meiman & Roeder, 1990). L’extrémité de la CDB envahit le brin homologue
(Fig 11A), initie la synthèse unidirectionnelle à partir du site d’invasion (Fig 11B) et réplique
le chromosome homologue jusqu’au télomère. Un des modèles de BIR implique la formation
d’une JH et son clivage résulterait en la réparation de la CDB associée avec une duplication
complète du bras du chromosome ayant servi de matrice (Fig 11D). Par conséquent, le BIR
induirait de large perte d’hétérozygotie s’il se produit entre chromosomes homologues.
En outre, de plus complexes réarrangements peuvent avoir lieu suite à des invasions de brins
et des dissociations au niveau de plusieurs séquences lors de mécanismes de BIR successifs
(Smith et al, 2007). Ceci pourrait notamment expliquer le fait que les D-loop soient
déstabilisées afin de faciliter le SDSA dans le cas d’une CDB avec deux extrémités, comme
nous l’avons vu précédemment.
Le BIR est largement dépendant de Rad51 (Davis & Symington, 2004; Malkova et
al, 2005). Ceci semble logique puisque la première étape du BIR consiste à envahir le brin
homologue et à former une D-Loop. De ce fait, les protéines Rad52, Rad54, Rad55 et Rad57
sont aussi requises pour le BIR (Davis & Symington, 2004; Malkova et al, 2005). Il a
récemment été montré que le BIR interviendrait aussi bien sur le brin continu que sur le brin
discontinu et que Pol δ et Pol ε mais aussi PCNA et Pol α seraient nécessaires (Lydeard et al,
2007). Ceci suggère donc que les divers facteurs cités ci-dessus aident à établir une fourche de
réplication complète au niveau du site d’invasion. Le BIR pourrait aussi être indépendant de
Rad51 dans des cas particuliers tels que les séquences répétées ou les répétitions inversées
(Bai & Symington, 1996; Kang & Symington, 2000; Malagon & Aguilera, 2001; Malkova et
al, 1996). Bien que le mécanisme d’invasion de brin en absence de Rad51 ne soit pas clair, il
est possible qu’un relâchement de l’ADN proche de la lésion permette de rares occasions
d’invasion de brin indépendantes de Rad51 (Aguilera, 2001).
52
Chapitre I
C. Réponses aux blocages des fourches de réplication
CDB : une seule
extrémité
D-Loop
Figure 11. Mécanisme BIR pour réparer les cassures
double-brin de l’ADN.
(A) Invasion de brin par une seule extrémité de la CDB
et formation d’une D-loop
(B) Formation d’une fourche de réplication complète et
élongation des brins (pointillés gris)
(C) Réplication complète du brin homologue et
ligation : formation d’une Jonction de Holliday
(D) Résolution de la Jonction de Holliday
(Pardo et al, 2009)
iv) L’appariement simple-brin d’ADN (SSA)
Il semblerait que tant qu’une matrice homologue n’est pas trouvée pour la réparation
d’une CDB, la dégradation de 5’ vers 3’ peut se poursuivre sur des kilobases (pour revue,
(Pardo et al, 2009)). Dans le cas où la dégradation « découvre » des séquences répétées
directes, celles-ci peuvent s’hybrider afin de réparer la cassure (Fig 12A). Les séquences
simple-brin non impliquées dans l’hybridation sont dégradées par des nucléases (Fig 12B).
Les « discontinuités » qui en résultent sont complétées par synthèse d’ADN, puis les brins
sont liés entre eux par l’action d’ADN ligases (Fig 12C-D). Ce mécanisme de réparation des
CDB est appelé « appariement simple-brin d’ADN » (SSA, Single Strand Annealing) (Lin
et al, 1984). En outre, l’apparition de séquences répétées lors de la dégradation en 5’
impliquerait Rad52 qui est recruté par RPA (Fishman-Lobell et al, 1992; Hays et al, 1998;
Mortensen et al, 1996). Ce mécanisme nécessiterait aussi l’action de l’homologue de Rad52,
Rad59, qui interviendrait plutôt lorsque les régions d’homologie sont courtes ou interrompues
53
Chapitre I
C. Réponses aux blocages des fourches de réplication
par des zones hétérologues (Bai & Symington, 1996). Les clivages nucléolytiques impliquent
les 3’ flap-endonucléases Rad1-Rad10 ainsi que Msh2, Msh3 et Slx4 (Fishman-Lobell &
Haber, 1992; Flott et al, 2007; Saparbaev et al, 1996). Finalement, les machineries de
réplication prendraient en charge les dernières étapes de synthèse d’ADN et de ligation (pour
revue, (Pardo et al, 2009)).
CDB
A
B
C
Figure 12. Mécanisme SSA pour réparer les
cassures double-brin de l’ADN.
(A) Dégradation de 5’ vers 3’ et appariement
intra-chromatide des séquences répétées
(flèches grises)
(B) Clivages des séquences intermédiaires entres
les deux régions homologues
(C) Remplissage des brèches (pointillés noirs)
(D) Ligation
Ce mécanisme conduit à de larges délétions.
(Pardo et al, 2009)
D
Le SSA est un mécanisme mutagène puisqu’il induit des délétions au niveau des
séquences répétées impliquées, mais surtout des délétions plus ou moins grandes des
séquences hétérologues comprises entre les répétitions. Cependant, le SSA n’est
probablement pas un mécanisme minoritaire de réparation des CDB vu le nombre important
de séquences répétées présentes dans les génomes eucaryotes.
v) Le mécanisme de « damage avoidance » ou de « template switching » (TS)
Comme nous l’avons analysé précédemment, de nombreux dommages peuvent être
présents sur l’ADN. En raison du site actif des ADN polymérases réplicatives plutôt « fermé »
et de leur activité de correction d’erreur, les lésions résiduelles n’ayant pas été réparées avant
la phase S, bloquent la réplication. Un des mécanismes permettant de débloquer la réplication
est le contournement du dommage (damage avoidance or template switching) qui utilise la
recombinaison homologue pour copier l’information génétique sur la chromatide sœur non
endommagée (Zhang and Lawrence, 2005). Une alternative est d’incorporer un nucléotide en
face du dommage, un processus appelé synthèse translésionnelle (TLS). Ces deux
mécanismes seront détaillés dans la partie suivante puisqu’ils nécessitent une modification
54
Chapitre I
C. Réponses aux blocages des fourches de réplication
post-traductionnelle de l’anneau de processivité PCNA. Sans ces mécanismes, les risques
d’effondrement de fourches, d’aberrations chromosomiques et de mort cellulaire seraient
beaucoup plus dramatiques. Conceptuellement, les mécanismes de tolérance des dommages
de l’ADN sont différents des mécanismes de réparation de l’ADN puisque la lésion est
toujours présente après le passage des mécanismes de tolérance. Ainsi, ces mécanismes ont
été optimisés afin de permettre la survie cellulaire en privilégiant le redémarrage des fourches
de réplication au prix d’une information génétique moins fidèle.
2. La synthèse translésionnelle
La TLS est certainement le mécanisme de tolérance des lésions le plus utilisé par les
systèmes mammifères. La découverte dans les années 2000 d’une nouvelle famille d’ADN
polymérases (la famille Y) a profondément changé la perception de la TLS. En effet, il avait
été envisagé qu’en réponse aux dommages de l’ADN, les caractéristiques des ADN
polymérases réplicatives soient quelque peu compromises pour qu’elles puissent répliquer les
dommages (pour revue (Lehmann et al, 2007)). Il est maintenant évident que cette hypothèse
est fausse et que la TLS est réalisée par les ADN polymérases dites « spécialisées » qui sont
moins fidèles et qui sont plus ou moins spécifiques d’une lésion.
Dans les cellules de mammifères, ces ADN polymérases sont Pol eta (Pol η), Pol iota
(Pol ι), Pol kappa (Pol κ) et Rev1 pour la famille Y mais aussi Pol ζ pour la famille B.
D’autres ADN polymérases récemment découvertes (Pol θ, Pol μ, Pol ν, Pol λ) pourraient
aussi jouer un rôle dans la TLS mais leurs implications n’ont pas été fermement démontrées
(pour revue (Lehmann et al, 2007)).
En utilisant une ou plusieurs de ces ADN polymérases spécialisées, la cellule est donc
capable de répliquer la majorité des lésions de l’ADN.
a- Les ADN polymérases translésionnelles de la famille Y
Tous les membres de la famille Y contiennent cinq motifs conservés représentés en
couleur sur la figure 13. Ces domaines forment les différentes parties de la structure en main
droite des ADN polymérases : la paume, les doigts et le pouce comme nous l’avons vu pour
les ADN polymérases réplicatives. Les ADN polymérases TLS possèdent en plus un
domaine appelé « petit doigt » qui permet un contact supplémentaire avec l’ADN (Yang,
2005). La similarité structurale du domaine de la paume (en rouge sur la figure 13) entre les
ADN polymérases de la famille Y et les ADN polymérases réplicatives est remarquable
malgré une divergence importante en terme de séquence. Cette similarité démontre que le
55
Chapitre I
C. Réponses aux blocages des fourches de réplication
mécanisme catalytique utilisé par toutes les ADN polymérases est conservé (Delarue et al,
1990; Doublie et al, 1998; Ollis et al, 1985). Par contre le domaine des doigts (en bleu sur la
figure 13) et du pouce (en vert sur la figure 13) sont très différents de ceux des ADN
polymérases des familles A et B (pour revue, (Prakash et al, 2005)). Le site actif des ADN
polymérases de la famille Y est plus ouvert que celui des ADN polymérases réplicatives et
l’encombrement stérique est moindre comparé aux ADN polymérases réplicatives (Ling et al,
2001). Cette caractéristique permet aux ADN polymérases translésionnelles de répliquer plus
facilement une lésion modifiant la structure de la double hélice d’ADN. De plus, les ADN
polymérases de la famille Y ne possèdent pas d’activité exonucléase 3’-5’ de correction
d’erreur contrairement aux ADN polymérases réplicatives (Jansen et al, 2007; Ling et al,
2001). Elles sont donc moins fidèles, mais cette caractéristique leur permet d’utiliser une
variété d’ADN endommagés comme matrices.
46
4 12
82
UBM UBM
N
PIM
BRCT
101 110 170
33 40
51
N
UBZ
870
UBZ PIM
C
1250
C
PBM
Rev1
Kappa
C2HC C2HC NLS
17 88
713
UBZ PIM
C
239 310 426
N
Eta
ZnC2H2
NLS
paume
35 99
N
225 289
PIM
414 UBM
710
UBM
C
pouce
Iota
doigts
petit-doigt
Figure 13. Schéma des différents domaines présents dans les ADN polymérases de la
famille Y et modèle de leur structure tridimensionnelle. Sur le modèle des quatre ADN
polymérases de la famille Y (Rev1, Pol κ, Pol η, Pol ι) sont représentés, en couleur, les domaines
constituant la forme de main droite : la paume en rouge, le pouce en vert, les doigts en bleu et le petit
doigt en violet. Les domaines d’interaction avec l’ubiquitine (UBM ou UBZ) sont identifiés en gris,
les signaux de localisation nucléaire (NLS) et les domaines d’interaction avec PCNA (PIM) en noir.
Enfin, Rev1 peut interagir avec les autres ADN polymérases de la famille Y via le domaine PBM
(Polymerase binding motif). Sur la partie droite de la figure, les structures tridimensionnelles des
domaines N-terminaux des ADN polymérases humaines de la famille Y (ou de levure pour Pol η) sont
représentées à partir des données publiées (Alt et al, 2007; Nair et al, 2004; Nair et al, 2005a; Uljon et
al, 2004). (Réalisée par F. Boudsocq)
56
Chapitre I
C. Réponses aux blocages des fourches de réplication
Le domaine C-terminal quant à lui contient souvent un motif de localisation
nucléaire (NLS) (Kannouche et al, 2001) et un motif d’interaction avec l’anneau de
processivité PCNA (PIM) (Kannouche et al, 2001; Vidal et al, 2004; Wagner et al, 2000). De
nouveaux domaines d’interaction avec l’ubiquitine (UBM ou UBZ) ont été découverts
récemment. Ces domaines sont très importants pour la fonction et la localisation des ADN
polymérases de la famille Y ainsi que pour leur interaction avec PCNA (Bienko et al, 2005).
Il est important de souligner que les ADN polymérases translésionnelles peuvent aussi être
modifiées post-traductionnellement (Guo et al, 2006b). En effet, les ADN polymérases de la
famille Y peuvent être mono-ubiquitinylées au niveau des motifs UBM (Bienko et al, 2005)
mais aussi phosphorylées comme cela a été observé pour Pol η et Rev1 (Chen et al, 2008;
Sabbioneda et al, 2007). Le rôle précis de ces modifications restent encore à élucider, bien
qu’il soit envisagé qu’elles puissent contribuer à la localisation des ADN polymérases
translésionnelles au niveau des machineries de réplication (Chen et al, 2008). Les diverses
fonctions des ADN polymérases de la famille Y seront détaillées ultérieurement dans le
manuscrit (p.69).
b- Le changement d’ADN polymérase lors de la TLS
Afin que les ADN polymérases de la famille Y interviennent dans le mécanisme de
TLS, les ADN polymérases réplicatives doivent dans un premier temps être déplacées pour
être remplacées par les ADN polymérases translésionnelles. Des travaux réalisés chez E. coli
ont mis en évidence le rôle central de la sous-unité β de Pol III au cours de la TLS (Wagner et
al, 2000). De manière similaire, dans les cellules eucaryotes, l’anneau de processivité PCNA
joue un rôle majeur dans le changement d’ADN polymérases. Ce changement est activé par
la modification post-traductionnelle de PCNA par ubiquitination. Le mécanisme
d’ubiquitination implique 3 types de protéines : les enzymes E1 qui permettent d’activer
l’ubiquitine, les enzymes E2 qui dirigent l’ubiquitine vers l’enzyme E3-ubiquitine ligase qui à
son tour lie l’ubiquitine à un substrat spécifique.
Chez S. cerevisiae, en absence de dommage, PCNA est sumoylé sur la lysine 164,
permettant ainsi le recrutement de l’anti-recombinase Srs2 afin d’éviter la recombinaison au
cours de la réplication. De plus, les fourches de réplication bloquées sont résolues soit par
TLS, soit par recombinaison fidèle (Template Switching, TS) (Moldovan et al, 2007). Le
57
Chapitre I
C. Réponses aux blocages des fourches de réplication
choix entre ces deux mécanismes est effectué par des modifications post-traductionnelles
différentes de PCNA (Fig 14) (Stelter & Ulrich, 2003).
Blocage de la réplication
TLS
Mutagène
TS
Fidèle
Réversion de fourche
Mutagène
Recombinaison
Fidèle
Ubc13
Rad6
Lys164
S
Rad5
Rad18
Sumoylation
Mono-ubiquitination
?
Dé-ubiquitintaion
Ub
Mms2
Ub
Ub
Ub
Ub
Poly-ubiquitination
USP1
Recombinaison homologue
Réplication
Réplication normale
Synthèse translésionnelle
Template switching
Stress génotoxique
Figure 14. Mécanismes de tolérance des dommages et modifications post-traductionnelles
de PCNA. Les lésions de l’ADN (triangle jaune) bloquent la réplication processive de l’ADN. Des
mécanismes de tolérance des dommages (synthèse translésionelle, TLS, ou template switching, TS)
permettent de contourner ce blocage de la fourche de réplication. Deux mécanismes sont proposés
pour le TS : la réversion de fourche ou la recombinaison. Les matrices servant à contourner les lésions
ainsi que leurs complémentaires sont encadrés en bleu dans le cas de la TLS et en rouge dans le cas du
TS. La nature mutagène ou fidèle des différents mécanismes est indiquée.
En absence de dommage, chez S. cerevisiae, PCNA est sumoylé sur la lysine 164 (étoile
jaune). Cette modification inhibe la recombinaison homologue au cours de la réplication. Bien que la
sumoylation soit un mécanisme réversible, l’enzyme responsable de la réversion de cette modification
n’a pas encore été caractérisée. Après dommages de l’ADN, PCNA est ubiquitinylé sur la lysine 164
afin de permettre la mise en place des mécanismes de tolérance des dommages. La
mono-ubiquitination de PCNA facilite la TLS en permettant le recrutement des ADN polymérases
TLS. Par contre la poly-ubiquitination de PCNA sur le même résidu permet le TS, en utilisant
certainement l’activité hélicase de Rad5. Ces modifications sont médiées par différentes enzymes :
Rad6, Ubc13 et Mms2 sont des enzymes de conjugaison E2 alors que Rad18 et Rad5 sont des
E3-ubiquitine ligases. Usp1 est l’enzyme de dé-ubiquitination de PCNA. (Adapté de (Chang &
Cimprich, 2009))
58
Chapitre I
C. Réponses aux blocages des fourches de réplication
i) La poly-ubiquitination de PCNA et le « Template switching »
Chez la levure, suite à la mono-ubiquitination de PCNA sur la lysine 164 (K164), ce
même résidu peut subir une nouvelle modification post-traductionnelle pour orienter la
réponse en présence d’une lésion sur l’ADN vers un mécanisme de TS : il s’agit d’une
poly-ubiquitination de PCNA via la lysine 63 de l’ubiquitine. Cette réaction est catalysée
par les protéines E2, Ubc13-Mms2, et par l’enzyme E3, Rad5 (Fig 15) (Sun & Chen, 2004).
TS
PCNA
Pol ε
Ub
Rad6
Rad18
Ub
Ub Ubc13
Rad5
Ub
Mms2
Figure 15. Mécanisme fidèle de contournement de la lésion (Template switching, TS). Les
ADN polymérases réplicatives sont bloquées face à une lésion de l’ADN (triangle rouge). PCNA est
alors mono-ubiquitinylé par Rad6-Rad18, puis poly-ubiquitinylé par Ubc13-Mms2 et Rad5. (Adapté
de (Myung & Smith, 2008)
Malgré la présence des homologues d’Ubc13 et Mms2 dans les cellules humaines,
l’importance du mécanisme de TS est moins clair chez les mammifères puisque la
poly-ubiquitination de PCNA via la lysine 63 de l’ubiquitine n’a été décrite que très
récemment (Brun et al, 2008; Chiu et al, 2006; Motegi et al, 2006). D’autre part, HLTF
(Helicase Like Transcription Factor) et SHPRH (SNF2 Histone Linker PHD Ring Helicase)
seraient deux homologues fonctionnels de Rad5 dans les cellules humaines (Motegi et al,
2008). En effet, ces protéines peuvent augmenter la poly-ubiquitination de PCNA in vitro
(Unk et al, 2006) et l’expression ectopique de ces protéines augmente également la
poly-ubiquitination de PCNA in vivo (Motegi et al, 2008). A l’inverse, la sous-expression de
ces protéines diminue la fraction de PCNA poly-ubiquitinylé sur la chromatine (Motegi et al,
2008). De plus, HLTF et SHPRH interagissent ensemble, suggérant une coopération ou une
59
Chapitre I
C. Réponses aux blocages des fourches de réplication
redondance fonctionnelle de ces deux protéines lors de la modification post-traductionnelle de
PCNA (Motegi et al, 2008).
Le mécanisme moléculaire impliqué dans le coutournement de la lésion n’est pas
encore véritablement connu. Certaines données de la littérature suggèrent que la chromatide
sœur nouvellement synthétisée puisse être utilisée comme matrice (Branzei et al, 2008; Zhang
& Lawrence, 2005). D’autres données suggèrent que Rad5 puisse promouvoir la régression
des fourches de réplication (Chicken foot) via son activité hélicase (Blastyak et al, 2007;
Myung & Smith, 2008). En effet, si la lésion est localisée au niveau du brin continu, la
synthèse du brin continu et celle du brin discontinu deviennent découplées. L’activité hélicase
de Rad5 permettrait de dissocier les brins naissants de leur matrice et d’hybrider les brins
naissants entre eux et les brins matrice entre eux. La fourche serait alors regréssée pour
former une jonction à quatre branches, similaire à une jonction d’Holliday. Ainsi, le brin
complémentaire à la région endommagée est synthétisé à partir du brin naissant continu en
utilisant le brin naissant discontinu comme matrice. La réplication peut alors reprendre à
partir du point d’endommagement de l’ADN (Blastyak et al, 2007).
Le rôle précis de cette modification post-traductionnelle de PCNA n’est donc pas
vraiment défini à ce jour. Deux hypothèses sont envisageables : i) d’une part, la
poly-ubiquitination de PCNA pourrait être un signal permettant « d’éliminer » les protéines
intervenant dans le mécanisme non fidèle de TLS et de recruter les protéines du mécanisme
fidèle de TS, ii) d’autre part, cette modification de PCNA pourrait provoquer le départ de
toutes les protéines du réplisome et « marquer » le dommage de l’ADN jusqu’à ce que la
machinerie de réparation de l’ADN puisse le réparer (Motegi et al, 2008).
ii) La mono-ubiquitination de PCNA
Nous avons vu que le mécanisme de TLS est initié par la mono-ubiquitination de
PCNA sur la lysine 164 (K164). Cette modification post-traductionnelle nécessite les
protéines RAD6 et RAD18, respectivement une E2 et une E3-ubiquitine ligase, que ce soit
chez la levure ou dans les cellules humaines (Bailly et al, 1997; Kannouche & Lehmann,
2004; Kannouche et al, 2004). De nombreux agents génotoxiques qui entrainent un blocage
des fourches de réplication, tels que les radiations UV, le méthyl-méthane-sulfonate, la
mitomycine C ou le cisplatine, induisent la mono-ubiquitination de PCNA (Kannouche &
Lehmann, 2004; Kannouche et al, 2004; Solomon et al, 2004; Soria et al, 2006). En outre, un
traitement à l’hydroxyurée, qui inhibe la réplication de l’ADN en diminuant le pool de dNTP,
entraîne lui aussi la mono-ubiquitination de PCNA (Kannouche & Lehmann, 2004). D’autre
60
Chapitre I
C. Réponses aux blocages des fourches de réplication
part, dans les cellules de poulet DT40, la mono-ubiquitination de PCNA n’est que
partiellement dépendante de Rad18 (Simpson et al, 2006). Ce dernier résultat suggère qu’une
autre E3-ubiquitine ligase pourrait mono-ubiquitinyler PCNA. Les raisons de telles
différences entre organismes restent encore à élucider ainsi que les autres éventuelles
E3-ubiquitine ligases capables de modifier PCNA.
iii) Le contrôle de la mono-ubiquitination de PCNA
D’après ce que nous venons de voir, la mono-ubiquitination de PCNA dépendante de
RAD18 a lieu suite à un blocage de fourche de réplication. Il est important de noter que les
cellules embryonnaires de souris déplétées en Rad18 présentent un taux de croissance normal
mais sont hyper-sensibles à de nombreux agents génotoxiques capables d’induire la
mono-ubiquitination de PCNA (Tateishi et al, 2003). En outre, RAD18 se lie
préférentiellement au niveau de l’ADN simple-brin (Tsuji et al, 2008). Le domaine de RAD18
comprenant les résidus 248-282 est crucial pour la liaison à l’ADN simple-brin ainsi que pour
la mono-ubiquitination de PCNA (Notenboom et al, 2007; Tsuji et al, 2008). Il est maintenant
important de déterminer comment RAD18 distingue une fourche de réplication normale d’une
fourche de réplication bloquée.
D’une part, la présence d’une longue séquence d’ADN simple-brin recouvert par
RPA suite à un blocage de fourche pourrait être le signal de recrutement de RAD18. En effet,
la déplétion de RPA dans les cellules de levure (S. cerevisiae) mais aussi dans les cellules
humaines induit la réduction de la mono-ubiquitination de PCNA suite à un traitement UV,
suggérant que RPA contribue au recrutement de RAD18 in vivo (Davies et al, 2008; Niimi et
al, 2008). Il est important de souligner que RPA s’associe directement avec Rad18 et stimule
sa liaison à l’ADN simple-brin (Davies et al, 2008). De plus, PCNA et Rad18 co-localisent au
niveau de foyers nucléaires après traitement UV, suggérant que l’accumulation de Rad18 au
niveau des fourches de réplication perturbées puisse être une étape importante pour
l’induction de la mono-ubiquitination de PCNA (Watanabe et al, 2004). Cependant, la
présence d’ADN simple-brin ne serait pas suffisante pour induire la mono-ubiquitination de
PCNA (Schmutz et al, 2007). En effet, la présence d’un complexe de réplication complet et
actif serait nécessaire (Schmutz et al, 2007). En outre, l’arrêt de ce réplisome serait requis
pour induire la mono-ubiquitination de PCNA (Schmutz et al, 2007).
61
Chapitre I
C. Réponses aux blocages des fourches de réplication
D’autre part, l’activation des points de contrôle du cycle cellulaire suite à un
blocage des fourches de réplication pourrait jouer un rôle important dans le recrutement de
Rad18. En effet, dans les cellules humaines, la mono-ubiquitination de PCNA dépendante de
Rad18 nécessiterait l’activation du point de contrôle de phase S via ATR et Chk1 (Bi et al,
2006). Cependant, une étude récente a démontré que l’absence des médiateurs de ce point de
contrôle, ATRIP et Rad1, n’empêchait pas la mono-ubiquitination de PCNA dans des extraits
d’œufs de xénope (Chang et al, 2006). Pareillement, la modification post-traductionnelle de
PCNA ne dépend pas de Rad3, l’homologue d’ATR chez S. pombe (Frampton et al, 2006). De
plus, l’inhibition d’ATR par interférence ARN dans des cellules humaines n’a aucun effet sur
le niveau de PCNA mono-ubiquitinylé (Niimi et al, 2008). Bien que ces résultats
contradictoires puissent être dus aux différences existantes entre espèces (levure, xénope,
mammifère), d’autres études sont nécessaires pour mieux comprendre l’implication des
protéines des points de contrôle du cycle cellulaire dans le mécanisme de mono-ubiquitination
de PCNA. Bien que le rôle d’ATR soit de plus en plus exclu du mécanisme conduisant à la
mono-ubiquitination de PCNA, Chk1, la cible majeure d’ATR, semble jouer un rôle
important (Yang et al, 2008). En effet, lorsque le niveau d’expression de Chk1 est diminué
par interférence ARN dans les cellules humaines, la mono-ubiquitination de PCNA est
diminuée (Yang et al, 2008). En outre, l’activité kinase de Chk1 ne serait pas nécessaire pour
la mono-ubiquitination de PCNA. Par contre, son rôle dans la stabilisation de la protéine de
réplication Claspin serait essentiel (Yang et al, 2008). En effet, la déplétion de la Claspin
mais aussi de Timeless, une protéine associée à la Claspin, diminue la mono-ubiquitination de
PCNA alors que la surexpression de la Claspin complémente partiellement le défaut de monoubiquitination observé dans les cellules déficientes en Chk1 (Yang et al, 2008). Il est
important de souligner que la déplétion de la Claspin réduit de manière significative la
quantité de Rad18 lié à la chromatine (Yang et al, 2008). De plus, la Claspin et Timeless sont
associés avec PCNA dans les cellules humaines (pour revue, (Yang & Zou, 2009)). Ces
résultats suggèrent donc que les protéines Chk1, Claspin et Timeless pourraient s’associer
avec PCNA afin de faciliter le recrutement de Rad18 sur PCNA. Enfin, Tipin, une protéine
associée à Timeless, interagit avec RPA (Gotter et al, 2007; Unsal-Kacmaz et al, 2007). Ainsi
l’interaction
Tipin-RPA-simple-brin
d’ADN
pourrait
permettre
au
complexe
Chk1-Claspin-Timeless de recruter Rad18 au niveau du simple-brin d’ADN recouvert
de RPA. De plus amples études permettront sûrement de valider ou d’infirmer ce modèle.
62
Chapitre I
C. Réponses aux blocages des fourches de réplication
Des études récentes montrent que le blocage de fourche de réplication ne serait pas le
seul signal conduisant à la mono-ubiquitination de PCNA. En effet, PCNA est
mono-ubiquitinylé dans des cellules humaines, ainsi que dans des cellules de S. pombe, en
phase G1 ou G2 après irradiation par des UVC (Frampton et al, 2006; Soria et al, 2006).
D’autre part, PCNA serait mono-ubiquitinylé, au cours de la phase S, même en absence
de dommage exogène de l’ADN (Frampton et al, 2006). Ainsi les blocages de fourches de
réplication au niveau des sites naturels de pauses tels que les structures secondaires de l’ADN
pourraient induire la mono-ubiquitination de PCNA. Néanmoins, il faut noter que certaines
méthodes de synchronisation peuvent induire des cassures de l’ADN, les résultats sont donc à
nuancer.
Il est important de souligner que la mono-ubiquitination des protéines est une
modification post-traductionnelle réversible qui est influencée par les activités opposées des
E3-ubiquitine ligases et des enzymes de déubiquitination (DUB). En 2006, il a été montré
in vivo et in vitro que la DUB USP1 (Ubiquitin Specific Protease 1) régulait négativement
la mono-ubiquitination de PCNA (Huang et al, 2006). De surcroit, les radiations UV
induisent la dégradation d’USP1 afin d’activer la mono-ubiquitination de PCNA pour recruter
Pol η et permettre la TLS (Huang et al, 2006). La dégradation d’USP1 implique un
mécanisme en deux étapes : le clivage interne d’USP1, générant un fragment de 75 kDa
inactif, suivi de la dégradation de ce fragment par le protéasome (Huang et al, 2006). Ainsi,
en absence de dommage de l’ADN, PCNA éventuellement mono-ubiquitinylé serait
déubiquitinylé par USP1 de manière constitutive, ce qui permettrait de maintenir un niveau
basal de la forme modifiée de PCNA. En revanche, lorsque les cellules sont exposées à des
agents endommageant l’ADN, USP1 s’autodégrade, augmentant de ce fait le niveau de la
forme modifiée de PCNA et facilitant ainsi la TLS (Fig 16) (Huang et al, 2006). Il reste
maintenant à déterminer quel élément permet à USP1 de passer de l’activité de
déubiquitination à l’activité d’autodégradation. D’autre part, l’extinction d’USP1 par
interférence ARN augmente la mutagénèse après irradiations UV (Huang et al, 2006),
démontrant l’importance de cette protéine.
63
Chapitre I
C. Réponses aux blocages des fourches de réplication
A) Sans dommage
équilibre entre PCNA et PCNA-Ub
B) Après dommages
augmentation de PCNA-Ub
Ub
PCNA
Rad6 Rad18
Ub
PCNA
Rad6 Rad18
Ub
Ub
USP1
p75
Synthèse
translésionnelle
Dégradation par
le protéasome
Figure 16. Régulation du mécanisme réversible de mono-ubiquitination de PCNA. (A) En
absence de dommage de l’ADN, un état d’équilibre entre la forme mono-ubiquitinylée de PCNA et la
forme non-modifiée de PCNA est maintenu par les actions opposées du complexe E2-E3 ubiquitine
ligase Rad6-Rad18 et de l’enzyme de déubiquitination USP1. (B) Lorsque les cellules sont soumises à
des agents endommageant l’ADN tels que les radiations UV, l’autodégradation d’USP1 augmente le
niveau d’expression de PCNA mono-ubiquitinylé et induit la synthèse translésionnelle.
L’autodégradation d’USP1 génère un fragment de 75 kDa (p75) qui est par la suite dégradé par le
protéasome. (Adapté de (Friedberg, 2006; Huang et al, 2006))
Le niveau cellulaire de PCNA mono-ubiquitinylé est donc régulé par deux
mécanismes opposés : la mono-ubiquitination par RAD6-RAD18 et la déubiquitination par
USP1.
Une autre protéine importante pour le contrôle de la mono-ubiquitination de
PCNA est la protéine ELG1. Cette protéine s’associe aux quatre petites sous-unités de RFC
pour former un facteur de chargement de PCNA (pour revue, (Aroya & Kupiec, 2005)).
L’absence de la protéine ELG1 induit une forte augmentation des réarrangements
chromosomiques ainsi que des pertes ou des cassures de chromosomes (pour revue, (Aroya &
Kupiec, 2005) et communication personnelle de K. Myung, Keystone « Genome instability
and DNA repair », 2009). Cette protéine serait donc importante pour le maintien de la stabilité
du génome dans des conditions normales de croissance. D’autre part, cette protéine interagit
avec PCNA mono-ubiquitinylé, avec Pol η mais aussi avec la protéine USP1 (communication
personnelle de K. Myung, Keystone « Genome instability and DNA repair », 2009). En
64
Chapitre I
C. Réponses aux blocages des fourches de réplication
absence de la protéine ELG1, le niveau de protéines PCNA-Ub sur la chromatine augmente,
suggérant qu’ELG1 contrôle la mono-ubiquitination de PCNA, probablement après la TLS.
D’autres expériences sont nécessaires pour mieux comprendre comment ELG1 régule la
mono-ubiquitination de PCNA.
D’ailleurs, la mono-ubiquitination de PCNA persiste pendant au moins 72h après
irradiations UV et la forme modifiée de PCNA reste fixée à la chromatine durant cet
intervalle de temps (Niimi et al, 2008). Ce résultat semble très surprenant puisqu’il existe,
comme nous venons de le voir, un mécanisme de déubiquitination de PCNA médié par USP1.
Cependant, le niveau d’expression d’USP1 reste très faible pendant que le niveau de PCNA
ubiquitinylé est fort (Niimi et al, 2008). Nous pouvons donc nous demander pourquoi la
mono-ubiquitination de PCNA persiste alors que la réplication est redémarrée. Chez E. coli,
les cellules irradiées présentent des brèches en face des lésions UV, lesquelles sont
complétées par la suite (Rupp & Howard-Flanders, 1968). Ce modèle appelé « gap filling »
implique donc que la synthèse translésionnelle serait indépendante de la progression de
la fourche de réplication. Dans ce cas là, le but de la TLS ne serait pas de redémarrer les
fourches de réplication mais de compléter les brèches résultantes de la réinitition de la
réplication en aval des dommages de l’ADN. Plusieurs évidences chez la levure notamment
suggèrent que le modèle présent chez la bactérie serait conservé (Lopes et al, 2006; Waters &
Walker, 2006). De plus, des études in vitro ont permis de démontrer que la réplication pouvait
être ré-initiée après un blocage de fourche (Heller & Marians, 2006). Le groupe d’Alan
Lehmann a donc utilisé ce modèle pour expliquer la persistance de la mono-ubiquitination de
PCNA (Fig 17) (Niimi et al, 2008). Lorsque la réplication est bloquée au niveau d’une lésion
de l’ADN, PCNA est mono-ubiquitinylé et peu après une nouvelle machinerie de réplication
serait assemblée en amont de la fourche, au-delà de la lésion. La réplication continue ainsi
jusqu’à une éventuelle prochaine lésion de l’ADN où PCNA serait à nouveau monoubiquitinylé et une nouvelle machinerie de réplication assemblée après cette deuxième lésion
de l’ADN. Par la suite, les brèches laissées proches des lésions sont complétées par une ADN
polymérase translésionnelle, et les molécules de PCNA ubiquitinylées resteraient fixées sur
l’ADN. Il est possible que RFC ne se situant peut-être pas à proximité de la lésion ne puisse
pas décrocher PCNA ubiquitinylé. De ce fait, les molécules de PCNA restent fixées au niveau
de la lésion jusqu’à la prochaine phase S ou jusqu’à ce que le niveau d’USP1 soit restauré afin
de déubiquitinyler PCNA. Ce modèle reste tout de même à être vérifié et détaillé.
65
Chapitre I
C. Réponses aux blocages des fourches de réplication
Ub
A)
Ub
B)
Pol ε
Ub
Ub
C)
Pol ε
Ub
Ub
Ub
D)
Pol η
Pol ε
Figure 17. Modèle pouvant expliquer la persistance de la mono-ubiquitination de PCNA.
(A) La réplication est bloquée au niveau d’une lésion de l’ADN (
), PCNA est alors
mono-ubiquitinylé. (B) Une nouvelle machinerie de réplication est assemblée au-delà de cette lésion.
(C) Le mécanisme se répète lorsque la fourche de réplication rencontre une prochaine lésion de
l’ADN. (D) La brèche serait ensuite complétée par une ADN polymérase translésionnelle, Pol η dans
le cas où la lésion est d’un dimère de thymines. Par simplicité, seul le brin continu est représenté et
une seule molécule d’ubiquitine a été dessinée. Mais bien entendu, le même mécanisme est possible au
niveau du brin discontinu et les trois sous-unités de PCNA sont ubiquitinylées. (Adapaté de (Niimi et
al, 2008))
iv) Changement d’une ADN polymérase pour la TLS
Nous venons de voir que le signal initiateur de la TLS était la mono-ubiquitination de
PCNA. Nous allons maintenant étudier le mécanisme qui conduit au changement d’ADN
polymérases.
Les ADN polymérases translésionnelles telles que Pol η chez la levure ou Pol η, Pol ι
et Pol κ dans les cellules humaines, interagissent physiquement et fonctionnellement avec
PCNA via leur domaine PIM (Haracska et al, 2001a; Haracska et al, 2001b; Haracska et al,
2001c). La liaison de ces ADN polymérases à PCNA permet d’augmenter l’activité
catalytique de ces protéines que ce soit sur un ADN endommagé ou non (Haracska et al,
2002b). En outre, l’affinité pour PCNA des ADN polymérases de la famille Y, Pol η, Pol ι,
Pol κ et Rev1, serait augmentée par la mono-ubiquitination de PCNA (Bi et al, 2006;
Bienko et al, 2005; Guo et al, 2006a; Kannouche et al, 2004; Watanabe et al, 2004).
66
Chapitre I
C. Réponses aux blocages des fourches de réplication
Cependant, il est important de noter qu’aucune mesure quantitative d’affinité entre PCNA ou
PCNA ubiquitinylé et les ADN polymérases TLS n’a été réalisée à ce jour, excepté à partir de
peptides (domaines PIM ou UBZ) qui ne prennent pas en compte la conformation des
protéines entières qui pourraient masquer ces sites et donc géner les interactions mises en
évidence lors de ces études (Bomar et al, 2007; Hishiki et al, 2009). Nous avons vu
précédemment que ces ADN polymérases TLS possèdent des motifs de liaison à l’ubiquitine
(UBM ou UBZ), et ceux-ci sont importants pour la survie cellulaire et la relocalisation des
ADN polymérases en foyers après dommages de l’ADN (Bienko et al, 2005). Il est donc
possible que ces domaines jouent un rôle dans l’augmentation d’affinité des ADN
polymérases pour PCNA ubiquitinylé. In vitro, la capacité de Pol η et de Rev1 à répliquer un
site abasique est augmentée par l’ubiquitination de PCNA alors que leur capacité à répliquer
un oligonucléotide non endommagé ne varie pas (Garg & Burgers, 2005). Ces différentes
données ont permis d’imaginer le modèle représenté sur la figure 18.
Ces résultats ont été récemment très controversés dans le monde scientifique. En
effet, une étude montre que l’ubiquitination de PCNA sur la lysine K164 ne serait pas
nécessaire pour le recrutement de Pol η au niveau du complexe de réplication bloqué par une
lésion CPD, ni pour catalyser la TLS de ce dommage in vitro (Nikolaishvili-Feinberg et al,
2008). De plus, des mutations du domaine UBZ de Pol η chez la levure ne perturberait pas sa
fonction dans la TLS au cours de la réplication (Acharya et al, 2007). La liaison de Pol η à
l’ubiquitine sur PCNA via son domaine UBZ ne serait pas non plus requise pour sa fonction
dans la TLS (Acharya et al, 2008). Enfin, l’échange ultérieur de Pol η pour Pol δ nécessiterait
la déubiquitination de PCNA (Zhuang et al, 2008). Or ce dernier résultat rend peu probable un
rôle de PCNA ubiquitynilé dans la TLS au cours de la phase S. En effet, nous avons vu que la
mono-ubiquitination de PCNA persistait dans le temps. Si les ADN polymérases réplicatives
ne peuvent reprendre leur rôle que lorsque PCNA n’est plus modifié, alors les ADN
polymérases translésionnelles, en continuant la réplication, seraient beaucoup trop mutagènes
pour la cellule. Ces arguments supportent donc, à nouveau, un rôle de la TLS après la
réplication, au niveau des mécanismes de réparation post-réplicatifs, en accord avec le
modèle présenté sur la figure 17.
67
Chapitre I
C. Réponses aux blocages des fourches de réplication
Rad18 Rad6
USP1
^
TT
A)
Pol ε
US
P1
Rad6
Ub Rad18
B)
^
TT
Pol ε
Pol η
US
P1
Rad6
Ub Rad18
Pol η
C)
^
TT
Pol ε
USP1
D)
^
TT
Rad18Rad6
Pol ε
Pol η
Figure 18. Modèle de la synthèse translésionnelle (exemple d’une lésion CPD).
(A) La réplication est bloquée au niveau de la lésion CPD de l’ADN (TT). (B) Le complexe
Rad6-Rad18 est alors recruté permettant l’ubiquitination de PCNA. USP1 a été dégradé par les UV et
ne peut plus enlever l’ubiquitine de PCNA. (C) L’augmentation d’affinité de PCNA ubiquitinylé pour
Pol η permet de recruter cette dernière pour réaliser la synthèse translésionnelle du dommage. (D) La
déubiquitination de PCNA permet alors d’échanger à nouveau les polymérases et de reprendre la
réplication normale. Par simplicité, seul le brin continu est représenté et une seule molécule
d’ubiquitine a été dessinée. Mais bien entendu, le même mécanisme est possible au niveau du brin
discontinu et les trois sous-unités de PCNA sont ubiquitinylées. (Adapaté de (Lehmann et al, 2007;
Zhuang et al, 2008))
Un article récent démontre que Rad18 et PCNA-ubiquitinylé seraient essentiels pour
permettre la TLS après la réplication dans les cellules de poulet DT40 (Edmunds et al, 2008).
Par ailleurs, un mutant de Rad18 ou un mutant sur la lysine 164 de PCNA ne montre aucune
différence en termes de blocage de fourche de réplication après dommages de l’ADN comparé
aux cellules sauvages (Edmunds et al, 2008). Ces résultats tendent à impliquer la
mono-ubiquitination de PCNA dans la TLS après que la réplication soit terminée. Il faudrait
confirmer ces données sur un autre modèle cellulaire.
68
Chapitre I
C. Réponses aux blocages des fourches de réplication
c- Le rôle important de Rev1 lors de la TLS au cours de la réplication
Puisque PCNA-ubiquitinylé n’interviendrait dans la TLS qu’après la fin de la
réplication, quelle protéine permet d’initier la TLS au cours de la réplication ? Le groupe de
Julian Sale a récemment montré que Rev1 aurait un rôle prépondérant dans la TLS au
cours de la phase S (Fig 19) (Edmunds et al, 2008).
Rad6-Rad18
B
A
Ub
PCNA
Rev1
C
Pol η
Pol ε
Pol ε
N
Pol ε
Ub
Pol η
Pol ε
C
N
Pol η
TLS au niveau d’une fourche de
réplication bloquée contrôlée par Rev1
Rad6-Rad18
TLS au niveau d’une discontinuité laissé au
cours de la réplication contrôlée par PCNA-Ub
Figure 19. Modèle simplifié du contrôle de la TLS. (A) Lorsque les ADN polymérases
réplicatives rencontrent une lésion de l’ADN, Rev1 est recrutée. Le domaine C-terminal de Rev1
pourrait servir de plateforme pour les autres ADN polymérases translésionnelles, illustré ici par Pol η.
Une fois la lésion passée, un autre échange d’ADN polymérase permettrait de redémarrer la
réplication. (B) Une discontinuité laissée au cours de la réplication peut être détecté par Rad18 grâce à
son affinité pour le simple-brin. Rad6 et Rad18 ubiquitinyle alors PCNA et Pol η est recrutée au
niveau de la lésion. Ainsi la brèche peut être comblée. (Adapté de (Edmunds et al, 2008))
En effet, l’absence de Rev1 dans les cellules de poulet DT40 conduit à des blocages de
fourches de réplication plus fréquents après endommagement de l’ADN, induits par les UV
ou par traitement avec du 4-nitroquinoline-1-oxyde (NQO, un agent formant des adduits sur
l’ADN) (Edmunds et al, 2008). Ce phénotype est complémenté par réintroduction de la forme
sauvage de la protéine humaine REV1, mais aussi par la forme catalytiquement inactive ou
par une protéine Rev1 tronquée ne possédant pas le domaine N-terminal (Edmunds et al,
2008). Ainsi, ni l’activité catalytique de REV1, ni son domaine BRCT, capable d’interagir
avec PCNA (Guo et al, 2006a) ou avec des protéines phosphorylées présentes sur la
69
Chapitre I
C. Réponses aux blocages des fourches de réplication
chromatine (Hirano & Sugimoto, 2006; Sabbioneda et al, 2007), ne seraient importants pour
le maintien des fourches de réplication après dommages de l’ADN. Par contre, le domaine
C-terminal de REV1, important pour cette protéine dans la tolérance aux dommages de
l’ADN (Ross et al, 2005), est nécessaire pour la progression des fourches de réplication sur un
ADN endommagé (Edmunds et al, 2008). Il est important de noter que le domaine C-terminal
de REV1 contient deux UBM ainsi qu’un domaine de liaison aux autres ADN polymérases de
la famille Y (PBM) (Bienko et al, 2005; Guo et al, 2003). La complémentation des cellules
déficientes en Rev1 par un mutant délété du domaine PBM, ou par un mutant délété des
UBM, ne restaure pas une progression des fourches de réplication normale après dommages
de l’ADN (Edmunds et al, 2008). Par conséquent, les intéractions de REV1 avec les autres
ADN polymérases et avec de potentielles cibles ubiquitinylées semblent cruciales dans ce
processus. Etant donné que REV1 peut interagir avec les autres ADN polymérases, cette
protéine pourrait servir « d’adaptateur » entre les ADN polymérases et PCNA comme le fait
l’ubiquitine.
Par ailleurs, Rev1 ne servirait pas seulement à recruter les ADN polymérases
translésionnelles au niveau d’une fourche de réplication mais leur permettrait aussi d’être plus
fidèles. En effet, l’absence de Rev1 conduit à l’insertion d’une troisième base, une adénine, en
face d’un photoproduit 6-4PP et augmente aussi le taux de délétions (Szuts et al, 2008). En
outre, la partie C-terminale de Rev1 serait requise pour assurer le maintien du cadre de lecture
en face d’un photoproduit 6-4PP (Szuts et al, 2008).
d- Le choix des ADN polymérases
Enfin, il est important de noter que le mécanisme déterminant le choix de l’ADN
polymérase recrutée pour telle ou telle lésion de l’ADN n’est pas encore connu. Plusieurs
hypothèses sont possibles : i) d’une part, les ADN polymérases translésionnelles peuvent
avoir une affinité différente pour la lésion rencontrée et ainsi avoir une lésion
préférentielle ; ii) d’autre part, l’affinité pour certains facteurs de la réplication tels que
PCNA, PCNA-ubiquitinylé, les ADN polymérases réplicatives ou le complexe 9-1-1, qui sont
recrutés différemment suivant les lésions, peut être différente suivant l’ADN polymérase
considérée ; iii) enfin, un dernier modèle serait que chacune des ADN polymérases à son
tour essaie de se lier à l’ADN au niveau de la lésion jusqu’à ce que l’ADN polymérase
requise reste « fixée ». Plusieurs éléments sont en faveur de cette dernière proposition. En
effet, la forme trimérique de PCNA permet de lier trois ADN polymérases simultanément si
l’encombrement stérique n’est pas trop important. Par ailleurs, le temps de « résidence » de
70
Chapitre I
C. Réponses aux blocages des fourches de réplication
Pol η et Pol ι au niveau des foyers de réplication est très court (Sabbioneda et al, 2008). Ces
résultats suggèrent donc un mécanisme dynamique au cours duquel les ADN polymérases
lient brièvement PCNA ou un peu plus longuement PCNA-ubiquitinylé. Lorsque PCNA est
bloqué au niveau d’un dommage, l’ADN polymérase associée va essayer de répliquer cette
lésion. Si celle-ci peut être accomodée dans le site actif de l’ADN polymérase alors cette
dernière pourra réaliser la synthèse translésionnelle. En revanche, si elle peut insérer des
nucléotides en face de la lésion mais ne peut pas poursuivre la réplication, un nouveau
changement d’ADN polymérase sera alors nécessaire pour continuer. En effet, trois types de
lésions (Fig 20) peuvent être considérés (Shachar et al, 2009) :
-
les lésions qui sont répliquées de manière fidèle et rapide par une ADN polymérase
translésionnelle, comme un dimère de thymines est répliqué par Pol η.
-
les lésions qui sont répliquées de manière un peu plus lente mais fidèle par l’action
coordonnée de deux ADN polymérases. Il s’agit des adduits bloquants (benzopyrène,
par exemple) pour lesquels Pol κ réalise l’étape d’insertion et Pol ζ l’étape
d’élongation.
-
les lésions qui sont répliquées de manière lente et infidèle, comme par exemple les
sites abasiques. Au niveau de cette absence de base, le choix de l’ADN polymérase est
plus difficile et donc le taux d’erreur est donc beaucoup plus important.
A) TLS rapide et fidèle
au niveau d’un CPD
B) TLS retardée, rapide et fidèle au
niveau d’un adduit (Benzopyrène)
C) TLS lente et mutagène au
niveau d’un site abasique
^
TT
Pol ε
Pol ε
Insertion
Extension
Pol η
Insertion
Pol κ
Pol ε
Insertion
Pol ?
Ub
^
TT
AA
Pol η
CC
Pol κ
A
Pol ?
Pol ε
Extension
Pol ζ
CC
Extension
Pol ζ
Pol ζ
A
Pol ζ
Figure 20. Modèles des trois mécanismes de TLS possibles suivant les lésions
rencontrées. A) La TLS d’une lésion CPD est très rapide et fidèle. Une seule ADN polymérase est
nécessaire, Pol η. B) La TLS d’adduits de l’ADN tels que le benzopyrène nécessite la combinaison de
deux ADN polymérases Pol κ et Pol ζ. Ce mécanisme est fidèle mais plus long. C) Enfin, la TLS d’un
site abasique est lente et fortement mutagène. Ce mécanisme implique Pol ζ pour l’étape d’extension
et certainement une autre ADN polymérase pour l’étape d’initiation. (Adapté de (Shachar et al, 2009))
71
Chapitre II
A. Les ADN polymérases translésionnelles de la famille Y
CHAPITRE II : LES ADN POLYMERASES
TRANSLESIONNELLES ET LES ADN HELICASES
SPECIALISEES
A. Les ADN polymérases translésionnelles de la famille Y
Nous avons étudié brièvement les caractéristiques communes des ADN polymérases
de la famille Y par rapport aux ADN polymérases réplicatives dans le chapitre précédent
(p.53). Nous allons maintenant détailler les caractéristiques et les fonctions de chacune de ces
protéines.
1. REV1 : la protéine plate-forme
Il est important de noter que REV1 n’est pas une ADN polymérase à proprement
parler mais plus exactement une déoxycytidyl-transferase (d-CMP). Nous venons de voir que
Rev1 joue un rôle important au cours de la TLS, notamment via ses interactions avec les
autres ADN polymérases de la famille Y. Nous allons maintenant étudier plus précisément les
caractéristiques et les différentes fonctions de cette protéine.
a- Description du gène et de la protéine
Le gène humain REV1 est localisé au niveau du chromosome 2q11.1-11.2 et présente
environ 40% d’homologie de séquence avec le gène correspondant chez la levure (Gibbs et al,
2000; Lin et al, 1999). Ce gène code pour une protéine de 128 kDa (Lin et al, 1999).
L’extrémité N-terminale contient le domaine catalytique de cette protéine ainsi qu’un
domaine particulier, un BRCT, dont nous détaillerons plus particulièrement le rôle ci-dessous
(Gibbs et al, 2000). La partie C-terminale quant à elle contient un domaine de liaison à
l’ubiquitine (UBM) ainsi qu’un domaine de 100 acides aminés d’interaction avec d’autres
protéines (PBM) (Bienko et al, 2005). L’UBM de REV1 est important pour son interaction
avec PCNA mono-ubiquitinylé ainsi que pour son rôle dans la tolérance aux dommages de
l’ADN et dans la mutagénèse induite par les dommages de l’ADN in vivo (Gangloff et al,
1994; Guo et al, 2006b; Wood et al, 2007). Le niveau d’expression de cette protéine est très
faible, ce qui rend son étude in cellulo plus délicate (Gibbs et al, 2000). Cependant, ce niveau
72
Chapitre II
A. Les ADN polymérases translésionnelles de la famille Y
d’expression semble augmenter d’un facteur 50 chez la levure au cours de la phase G2/M
(Waters & Walker, 2006). Ce résultat reste à être confirmé, notamment dans les cellules
humaines.
Il est important de souligner que Rev1 est phosphorylée en partie via l’action de
Mec1, l’homologue d’ATR chez la levure (Hirano & Sugimoto, 2006; Sabbioneda et al,
2007). Le niveau de cette modification post-traductionnelle est régulé au cours du cycle
cellulaire. En effet, Rev1 n’est pas phosphorylée en phase G1, commence à être modifiée au
cours de la phase S et devient hyper-phosphorylée au cours de la mitose (Sabbioneda et al,
2007). Rev1 est aussi hyper-phosphorylée en réponse à différents dommages de l’ADN, et
notamment en présence de CDB ou après irradiation UV (Sabbioneda et al, 2007). Cependant,
l’absence de Mec1 n’élimine pas complètement la phosphorylation de Rev1, suggérant qu’une
autre kinase puisse modifier Rev1 (Sabbioneda et al, 2007). Cette modification pourrait avoir
lieu au niveau du motif BRCT de Rev1, ce domaine étant essentiel pour la survie et la
tolérance aux dommages de l’ADN que ce soit chez la levure ou dans les cellules de poulet
DT40 (Guo et al, 2006a). Dans les cellules DT40, le BRCT ne semble pourtant pas
directement impliqué dans la tolérance aux dommages de l’ADN mais serait plutôt nécessaire
pour la localisation nucléaire de Rev1 (Ross et al, 2005). Ce rôle de régulation via le domaine
BRCT a aussi été proposé chez la souris (Jansen et al, 2005).
Dans les cellules humaines non traitées, la protéine REV1 fusionnée avec la GFP peut
se localiser en foyers nucléaires qui co-localisent avec des foyers PCNA, confirmant la
localisation constitutive de REV1 au niveau des fourches de réplication (Murakumo et al,
2006; Tissier et al, 2004). Cependant, la majorité des cellules présentant des foyers REV1 ne
montrent aucune réactivité avec l’anticorps anti-BrdU (utilisé pour « marquer » la synthèse
d’ADN), suggérant que ces cellules ne sont pas encore entrées en phase S (Murakumo et al,
2006). Ces résultats suggèrent donc que REV1 puisse être localisée en foyers en dehors et au
cours de la phase S.
Il est important de souligner que les cellules DT40 déficientes en Rev1 présentent une
viabilité fortement réduite, suggérant le rôle prépondérant de Rev1 chez les vertébrés
(Simpson & Sale, 2003).
b- Son activité déoxycytidyl-transferase au travers de nombreuses lésions
REV1 possède une activité déoxycytidyl-transferase (d-CMP) que ce soit chez la
levure ou dans les cellules humaines (Lin et al, 1999; Nelson et al, 1996). Ainsi, cette protéine
catalyse l’insertion de dCMP en face des sites abasiques, des 8-oxo-guanines, des adduits
73
Chapitre II
A. Les ADN polymérases translésionnelles de la famille Y
benzopyrène sur des guanines, mais n’est pas capable de réaliser de la TLS au niveau des
lésions induites par les radiations UV (Haracska et al, 2001d; Nelson et al, 1996; Zhang et
al, 2002). Sur une matrice poly(dG), Rev1 synthétise de l’ADN, in vitro, en incorporant des C
et incorpore environ deux nucléotides par évènements de liaison à l’ADN. Rev1 peut aussi
insérer des C en face des autres bases de l’ADN avec des fréquences comprises entre 10-3 et
10-4 (Haracska et al, 2002a). En outre, des études génétiques chez S. cerevisiae ont démontré
que Rev1 était impliquée dans la mutagénèse induite au niveau des sites abasiques (Haracska
et al, 2001d). Cependant, ces données sont controversées (Lawrence, 2002) et le rôle
enzymatique de REV1 au cours de la TLS reste encore à être mieux défini.
Il est important de souligner que la délétion de REV1 dans les cellules humaines
diminue la mutagénèse induite par les radiations UV mais n’a aucun effet sur la sensibilité des
cellules aux radiations UV (Clark et al, 2003; Gibbs et al, 2000). De plus, les souris
déficientes en Rev1 présentent un retard de croissance mais une fréquence d’hypermutation
somatique normale (il s’agit d’un processus, spécifique aux lymphocytes B, permettant la
diversification des anticorps, comme nous le verrons plus tard dans ce manuscrit) (Jansen et
al, 2006). Il est important de noter que le spectre de mutations dans les souris déficientes en
Rev1 est très différent par rapport aux souris sauvages. En effet, des transversions C→G ont
été observées, suggérant que Rev1 incorpore, au cours de l’hypermutation somatique, des
C en face des uraciles produits lors de la déamination des deoxy-cytidines par l’action d’AID
(Activation-Induced-deoxycytidine Deaminase) (Jansen et al, 2006). Ces résultats ont aussi
été retrouvés dans les cellules de poulet DT40 déficientes en Rev1 (Ross & Sale, 2006).
c- Ses partenaires, rôles particuliers des domaines BRCT et PBM
Nous venons de voir que REV1 ne peut pas, à elle seule, réaliser la TLS au niveau des
lésions induites par les UV. Cependant, REV1 se localise en foyers après irradiation UV,
suggérant un rôle de cette protéine au cours de la réponse aux dommages de l’ADN (Tissier et
al, 2004). Ainsi, en dehors de son activité catalytique, REV1 doit avoir un autre rôle au cours
de la TLS. Il a notamment été proposé que REV1 puisse jouer un rôle de plateforme en
recrutant les diverses ADN polymérases nécessaires à la TLS. En effet, des analyses en
double-hybride et des expériences de co-immunoprécipitation ont permis de montrer que
REV1 interagit avec les autres ADN polymérases de la famille Y (Pol η, Pol ι, Pol κ) ainsi
qu’avec la sous-unité REV7 de Pol ζ, via le domaine PBM de 100 acides aminés présents
dans la partie C-terminale de REV1 (Guo et al, 2003; Ohashi et al, 2004; Tissier et al, 2004).
Il est important de noter que ces différentes interactions n’affectent pas l’activité de REV1 ni
74
Chapitre II
A. Les ADN polymérases translésionnelles de la famille Y
son rôle dans la TLS (Guo et al., 2003). Deux articles récents ont permis de montrer que
quatre ou deux phénylalanines respectivement présentes dans Pol η et Pol κ jouaient un rôle
crucial dans l’interaction du C-terminal de REV1 avec ces protéines (Akagi et al, 2009;
Ohashi et al, 2009). En effet, des mutants de Pol η et Pol κ au niveau de ces phénylalanines
n’interagissent plus avec REV1 (Akagi et al, 2009; Ohashi et al, 2009). Toutefois, ces
interactions ont été mises en évidence par double-hybride et aussi par SPR (Surface Plasmon
Resonnance, une technique permettant de mesurer les interactions de manière quantitative)
mais seulement à partir de peptides et non des protéines entières (Akagi et al, 2009; Ohashi et
al, 2009). En outre, le mutant de Pol κ au niveau de ces phénylalanines ne permet pas de
complémenter la sensibilité aux agents génotoxiques des cellules déficientes en Pol κ (Akagi
et al, 2009). En revanche, le mutant au niveau des quatre phénylalanines de Pol η empêche la
localisation de REV1 au niveau des sites de dommages induits par les radiations UV mais
corrige la sensibilité aux UV des cellules XP-V, naturellement déficientes en Pol η, ainsi que
la mutagénèse induite par les radiations UV (Akagi et al, 2009). Par conséquent, l’interaction
de Pol η avec REV1 serait importante afin d’éviter les mutations spontanées, probablement en
favorisant la TLS fidèle des lésions endogènes, alors que cette interaction ne serait pas
nécessaire pour le rôle fidèle de Pol η dans la TLS des dommages induits par les UV (Akagi
et al, 2009). De plus, l’interaction de REV1 avec les autres ADN polymérases de la famille Y
ne semble pas nécessaire pour la re-localisation de ces trois protéines en réponse aux
dommages de l’ADN (Kannouche et al, 2001; Ogi et al, 2005; Vidal et al, 2004). En
revanche, les interactions entres les ADN polymérases de la famille Y et REV1 sont
importantes pour la TLS après leurs recrutements dépendants de PCNA mono-ubiquitinylé au
niveau des fourches de réplication bloquées. Le choix de l’ADN polymérase au niveau d’une
lésion donnée n’est pas encore bien compris. Il est possible, comme nous l’avons vu
précédemment, qu’elles essaient tour à tour de se lier au niveau de la lésion. Ainsi, REV1
pourrait jouer un rôle au niveau de l’échange entre une ADN polymérase non
appropriée pour une lésion et une autre ADN polymérase.
Il est important de noter que REV1 peut interagir avec PCNA au niveau de deux
domaines : un domaine situé dans le BRCT (Guo et al, 2006a) et un domaine situé dans la
partie C-terminale (Ross et al., 2005). De plus, le domaine BRCT pourrait participer à la
localisation de REV1 au niveau des cibles phosphorylées sur la chromatine (Sabbioneda et
al, 2007).
75
Chapitre II
A. Les ADN polymérases translésionnelles de la famille Y
2. Pol η : la protéine déficiente dans le syndrome du Xeroderma
pigmentosum variant
a- Description du gène et de la protéine
Pol η est une protéine de 713 acides aminés (78 kDa) codée par le gène POLH sur le
chromosome 6p21.1 (pour revue (Sweasy et al, 2006). La protéine contient divers domaines
responsables de différentes activités. L’activité catalytique réside entièrement dans les
premiers 512 acides aminés (Kannouche et al, 2001). La partie C-terminale de Pol η est
beaucoup moins connue puisqu’elle n’a pas encore été cristallisée. Elle contient un signal de
localisation nucléaire (NLS) compris entre les acides aminés 682 et 698 (Kannouche et al,
2001). Ainsi, Pol η est localisée en majorité de manière uniforme dans le noyau. Cependant,
10 à 15 % des cellules transfectées par un vecteur exprimant Pol η fusionnée à une étiquette
GFP présentent de nombreux petits foyers brillants en immuno-fluorescence suggérant des
endroits de forte concentration de cette protéine (Kannouche et al, 2001). En revanche, après
irradiation UVC, Pol η est localisée en foyers dans plus de 70 % des cellules transfectées
(Kannouche et al, 2001). Ces foyers sont résistants à une extraction au Triton et co-localisent
avec des foyers PCNA, suggérant que, dans cette situation, Pol η est fortement associée aux
machineries de réplication (Kannouche et al, 2001; Limoli et al, 2000). Les 120 acides aminés
du C-terminal de Pol η sont nécessaires et suffisants pour la relocalisation de Pol η en foyers
après irradiations UV (Kannouche et al, 2001). Pol η contient aussi un domaine
d’interaction avec PCNA compris entres les acides aminés 702 et 708 (Haracska et al,
2001a). De ce fait, Pol η interagit directement avec PCNA et cette interaction stimule
l’activité de synthèse de Pol η (Haracska et al, 2001a; Haracska et al, 2001c). Pol η contient
aussi un domaine de liaison à l’ubiquitine (UBZ) dans le domaine C-terminal et un niveau
endogène de Pol η mono-ubiquitinylée a été mis en évidence dans des fibroblastes humains
non transformés (Bienko et al, 2005). Le rôle précis de cette modification post-traductionnelle
n’est pas encore bien défini mais elle pourrait intervenir dans la re-localisation de cette
protéine. Enfin, Pol η peut être phosphorylée au niveau de différents sites et la serine 587
serait importante pour la re-localisation ainsi que pour l’activité de cette protéine dans la TLS
(Chen et al, 2008).
76
Chapitre II
A. Les ADN polymérases translésionnelles de la famille Y
Pol η est une protéine qui a une demi-vie courte, de 30 minutes chez la levure
(Skoneczna et al, 2007). Sa demi-vie est augmentée temporairement par les radiations UV
puisqu’elle passe à 120 minutes, 45 minutes après irradiation UV (Skoneczna et al, 2007).
Cette stabilité dépend de la dégradation de la protéine via le protéasome (Skoneczna et al,
2007). Dans une étude plus récente, une autre régulation de Pol η a été mise en évidence chez
le nématode C. elegans (Kim & Michael, 2008). Dans cette étude, ils montrent que l’absence
de GEI-17, une SUMO-E3 ligase, conduit à la dégradation de Pol η après de faibles niveaux
de traitements endommageant l’ADN et cette dégradation est médiée par la voie CRL4-Cdt2,
une ubiquitine ligase. En fait, GEI-17 contrôle la sumoylation de Pol η, à la fois in vitro et
in vivo ; les sites de sumoylation ayant été identifiés sur les lysines 85 et 260 (Kim & Michael,
2008). Enfin, la voie CRL4-Cdt2 dégrade Pol η même en présence de GEI-17 lorsque de
fortes doses d’agents endommageant sont utilisées. Cependant, GEI-17 contrôle tout de même
le timing de dégradation de Pol η au cours de la réponse aux dommages de l’ADN (Kim &
Michael, 2008). Ces données leur ont permis de proposer le modèle de la figure 21 ci-après.
Lorsque Pol η est associée au niveau des sites de dommages de l’ADN, elle est
sumoylée par GEI-17. Si ce n’est pas le cas, la voie CRL4-Cdt2 dégrade Pol η avant qu’elle
n’ait pu remplir sa fonction. Même sumoylée, Pol η sera aussi dégradée par la même voie,
mais cette fois-ci après avoir rempli sa fonction dans la TLS de la lésion. Ces résultats
suggèrent qu’il pourrait exister un mécanisme actif permettant aux ADN polymérases
translésionnelles d’être remplacées par les ADN polymérases réplicatives une fois la
TLS accomplie. Ce mécanisme impliquerait leur dégradation via la voie CRL4-Cdt2. En
outre, les composants du mécanisme cité ci-dessus tels que GEI-17, Cul4-Ddb1, Cdt2 et
PCNA sont conservés dans les cellules humaines ainsi que les différents sites de Pol η
importants pour ce mécanisme (le site d’interaction avec PCNA et les lysines 85 et 260 cibles
de la sumoylation), suggérant qu’un tel mécanisme puisse aussi exister dans les cellules
humaines.
77
Chapitre II
A. Les ADN polymérases translésionnelles de la famille Y
B) En présence de GEI-17
A) En absence de GEI-17
Pol η
PCNA
Cdt2
Pol η
Pol η
Cdt2
Ub
Ub
Ub
GEI-17
S S
Pol η
S S
Pol η
Pol ε
Pol η
Cdt2
Ub
Ub
Ub
Pol η
Figure 21. Modèle de la régulation de Pol η au cours de la réponse aux dommages de
l’ADN. (A) En absence de GEI-17, Pol η est dégradée par la voie CRL4-Cdt2 (représentée sur la
figure par la protéine Cdt2) avant qu’elle ne puisse réaliser la synthèse translésionnelle du dommage
(triangle rouge). Ce modèle propose qu’une même lésion puisse induire plusieurs cycles de
dégradation de Pol η comme indiqué par la flèche rouge. (B) En revanche, en présence de GEI-17,
Pol η est sumoylée, ce qui permet d’inhiber sa dégradation par la voie CRL4-Cdt2 jusqu’à ce que la
TLS soit réalisée. (Adapté de (Kim & Michael, 2008))
b- Son rôle majeur dans la TLS des adduits UV
Le syndrome du Xeroderma pigmentosum (XP) est une maladie génétique rare (1 à
4 cas pour 1 000 000 en Europe) décrite initialement en 1974 par Hebra et Kaposi ; son nom a
été introduit plus tard, en 1982. Cette maladie est caractérisée par une hyper-sensibilité aux
radiations du soleil, une apparition précoce de taches de rousseur et des changements au
niveau de la peau exposée au soleil. Ces symptômes cutanés apparaissent très tôt, vers l’âge
de 1 ou 2 ans chez ces patients, et conduisent à l’apparition de cancers de la peau vers 8 ans
78
Chapitre II
A. Les ADN polymérases translésionnelles de la famille Y
(Kraemer et al, 1987). Ces anormalités de la peau résultent d’une exposition à la lumière du
soleil et sont causées par l’incapacité à réparer les dommages induits par les UV
(Lehmann et al, 1975; Lehmann et al, 1977). Ces lésions peuvent être prises en charge par
deux mécanismes : le mécanisme de réparation par excision de nucléotides (NER) et le
mécanisme de synthèse translésionnelle lorsque ces lésions persistent en phase S. La
majorité des patients XP présentent un défaut de NER. Cependant, 20 % des patients XP,
appelés Xeroderma pigmentosum variant (XP-V) ont un mécanisme NER fonctionnel mais
présentent un défaut de TLS au travers de ces lésions persistantes (Lehmann et al, 1975;
Lehmann et al, 1977). En effet, la réplication de dommages induits par les UV est anormale
dans des extraits cellulaires de cellules XP-V (Cordeiro-Stone et al, 1997; Ensch-Simon et al,
1998; Svoboda et al, 1998). Plus tard, en 1999, Masutani et ses collaborateurs ont montré que
l’addition d’une protéine isolée à partir de cellules HeLa aux extraits cellulaires XP-V
permettait de restaurer une réplication normale des lésions CPD, induites par les radiations
UV (Masutani et al, 1999a). La séquence de cette protéine a été isolée et identifiée comme
l’homologue du gène Rad30 chez la levure, une ADN polymérase translésionnelle capable de
réaliser la réplication fidèle des lésions CPD induites par les UV. Ce gène est en fait muté
chez les patients XP-V et a été désigné sous le nom de hRAD30 ou Pol η (Johnson et al,
1999a; Masutani et al, 1999b). Les différents types de mutations observées peuvent être
classées en trois catégories : une troncation sévère induisant la perte du domaine catalytique,
une troncation moins sévère conduisant à la perte du domaine C-terminal et enfin des
mutations faux sens au niveau des résidus conservés du domaine catalytique (Broughton et al,
2002; Masutani et al, 1999b). Afin de confirmer le rôle de Pol η dans les XP-V, l’activité de
TLS de cette protéine au travers des dimères de thymines a été validée par des tests in vitro
(Haracska et al, 2000) et la sensibilité des cellules XP-V a été validée in vivo (Stary et al,
2003). De plus, l’activité TLS de Pol η sur les dimères de thymines est fidèle puisqu’elle
incorpore deux adénines face à cette lésion (Johnson et al, 2000b; Masutani et al, 2000). Il est
important de souligner que les foyers de Pol η observés après irradiation UV co-localisent
avec PCNA, avec les sites d’incorporation de BrdU ainsi qu’avec les sites de CPD, suggérant
que Pol η est recrutée au niveau des fourches de réplication bloquées par un dommage de
l’ADN induit par les UV (Kannouche et al, 2001). De plus, Pol η interagit directement avec
l’ubiquitine ligase de PCNA, RAD18, via son domaine C-terminal après irradiation UV
(Watanabe et al, 2004). Il faut noter que les foyers de REV1 co-localisent avec des foyers
Pol η (Tissier et al, 2004). La production d’un anticorps permettant de visualiser la protéine
79
Chapitre II
A. Les ADN polymérases translésionnelles de la famille Y
REV1 endogène en immunofluorescence représente une grande avancée (Akagi et al, 2009).
En effet, la localisation en foyers de REV1 endogène est augmentée par expression ectopique
de Pol η (Akagi et al, 2009). Après exposition aux radiations UV, le nombre de cellules
présentant des foyers endogènes REV1 augmente dans les cellules exprimant Pol η mais pas
dans les cellules XP-V (Akagi et al, 2009) contrairement à la localisation ectopique de REV1
qui semble indépendante de Pol η (Murakumo et al, 2006). Bien que l’accumulation de REV1
au niveau des sites de dommages induits par les radiations UV dépende de la présence de
Pol η, Pol η s’accumule en foyers même sans REV1, suggérant que Pol η est recrutée
préférentiellement au niveau des lésions induites par les UV et indépendamment de REV1
(Akagi et al, 2009).
En revanche, cette ADN polymérase n’est pas capable de répliquer une autre lésion
induite par les UV, les 6-4 PP. Elle n’incorporerait qu’une guanine en face du premier T puis
se dissocierait de l’ADN et Pol ζ finirait la TLS (Zhang et al, 2000a). Pol η est aussi capable
de répliquer d’autres types de lésions tels que les O6-méthylguanines ou les
8-oxodésoxyguanosine (8-oxoG) mais cette fois-ci de manière moins fidèle. En effet, elle
incorpore un C ou un T en face la première lésion citée conduisant ainsi à des transitions
G→A, et un C ou un A en face la seconde lésion citée (Haracska et al, 2000; Masutani et al,
2000; Zhang et al, 2000c). Par conséquent, Pol η est spécialisée dans la réplication fidèle
des dimères de thymines, mais son site actif plus ouvert lui permet de répliquer d’autres
lésions de manière infidèle.
En accord avec ces résultats, les souris déficientes (Knock out, KO) pour Pol η sont
viables et fertiles et ne présentent aucun signe spontané au cours de la première année (Lin et
al, 2006). Cependant, les fibroblastes issus de ces souris sont sensibles aux radiations UV et
toutes les souris KO pour Pol η présentent des pigmentations accrues de la peau ainsi
que des tumeurs de la peau après irradiations UV (Lin et al, 2006; Ohkumo et al, 2006).
En outre, 37,5% des souris hétérozygotes pour Pol η développent aussi des tumeurs de la peau
5 mois après un traitement UV de 5 mois, suggérant que les humains hétérozygotes pour
Pol η présentent un risque important de développer des cancers de la peau (Lin et al, 2006).
Ce résultat a été confirmé indépendamment par Ohkumo et ses collaborateurs (Ohkumo et al,
2006). De plus, il a été proposé que Pol ι puisse intervenir au niveau des lésions UV en
absence de Pol η (Ohkumo et al, 2006). En effet, les souris déficientes en Pol η et Pol ι
développent des tumeurs de la peau quatre semaines avant les souris uniquement déficientes
en Pol η (Ohkumo et al, 2006).
80
Chapitre II
A. Les ADN polymérases translésionnelles de la famille Y
c- Son rôle potentiel dans la TLS des pontages de l’ADN
Nous venons de voir que Pol η possède un site actif plus ouvert lui permettant de
répliquer de nombreuses lésions. Aux lésions induites par les UV s’ajoutent des dommages
induits par des agents pontants (Alt et al, 2007). En effet, des cellules XP-V, exprimant une
protéine Pol η non fonctionnelle, sont plus sensibles au Cisplatine que les cellules XP-V
complémentées par l’expression d’une protéine Pol η fonctionnelle ou que les cellules MRC5
(Albertella et al, 2005). Le Cisplatine est un agent chimio-thérapeutique couramment utilisé
en clinique. Les pontages intra-brin qu’il induit ne peuvent être répliqués par les ADN
polymérases réplicatives et constituent donc des lésions bloquant la réplication de l’ADN
(Hoffmann et al, 1995). Pareillement, les cellules XP-V sont aussi plus sensibles à des agents
tels que le carboplatine ou l’oxaloplatine qui ont des mécanismes d’action similaires au
Cisplatine (Albertella et al, 2005). Ces résultats sont en accord avec la capacité de Pol η à
répliquer des lésions induites par le Cisplatine in vitro (Vaisman et al, 2000).
Contrairement aux résultats présentés ci-dessus (Albertella et al, 2005), une autre
étude a démontré que les cellules XP-V utilisées ne sont pas sensibles au Cisplatine, bien
qu’une implication de Pol η au niveau de la TLS fidèle des lésions induites par le Cisplatine
soit proposée (Bassett et al, 2004). En effet, la mutagénèse induite par le Cisplatine est deux
fois plus élevée dans les fibroblastes déficients en Pol η par rapport aux fibroblastes normaux
ou aux fibroblastes présentant une forte expression de Pol η (Bassett et al, 2004). Les
différences entre ces deux études résident majoritairement dans les cellules utilisées ainsi que
dans le temps de traitement. En effet, dans la première étude citée (Albertella et al, 2005), ils
utilisent des lignées transformées par SV40 exprimant de manière stable Pol η à un niveau
égal ou légèrement supérieur au niveau endogène. En revanche, dans la deuxième étude
présentée (Bassett et al, 2004), des cellules primaires transfectées par hTERT pour les
immortaliser et des surexpressions de Pol η 50 fois plus élevées que le niveau endogène sont
utilisées. De plus, le temps de traitement varie entre 1h et 24h d’une étude à l’autre.
La sensibilité au Cisplatine observée dans les cellules déficientes en Pol η (Albertella
et al, 2005) est plus importante que celle observée dans les cellules déficientes pour le
mécanisme NER (mécanisme de réparation principalement utilisé face à ce type de lésion),
suggérant que la TLS par Pol η est au moins aussi importante que le NER pour
déterminer la survie cellulaire après traitement au Cisplatine (Albertella et al, 2005). De
plus, les cellules XP-V sont extrêmement sensibles au blocage en phase S induit par le
Cisplatine, appuyant le fait que Pol η intervienne au niveau de la TLS de ces dommages
81
Chapitre II
A. Les ADN polymérases translésionnelles de la famille Y
(Albertella et al, 2005). En outre, PCNA est mono-ubiquitinylé après traitement au Cisplatine,
probablement pour favoriser le recrutement de Pol η au niveau des dommages (Albertella et
al, 2005). Enfin, Pol η s’associe au niveau des foyers de réplication avec PCNA après
traitement au Cisplatine (Albertella et al, 2005). En accord avec le rôle mutagène de Pol η
dans la TLS des dommages induits par le Cisplatine, les cellules déficientes pour le NER
accumulent plus de mutations lorsqu’elles sont traitées au Cisplatine (Bubley et al, 1991).
En revanche, les cellules déficientes en Pol η ne sont pas sensibles à des agents tels
que la Mitomycine C (MMC) qui induisent des pontages inter-brins (Albertella et al, 2005).
Cependant, un autre groupe démontre que Pol η serait partiellement requise pour la TLS des
adduits induits par la MMC (Zheng et al, 2003). Pour cela, ils ont développé un système
in vivo qui permet de mesurer l’élimination d’un pontage inter-brin induit par la MMC à un
endroit spécifique par l’utilisation d’un gène rapporteur, la luciférase. Ils montrent que
l’élimination des pontages inter-brin créés par la MMC est très faible dans des cellules XP-V
comparée aux cellules complémentées (Zheng et al, 2003). Ainsi, Pol η serait requise lors de
l’étape de TLS des lésions induites par la MMC.
Le psoralène est un autre agent pontant de l’ADN souvent utilisé en clinique pour
traiter par exemple les dermatoses inflammatoires (Dronkert & Kanaar, 2001). Il s’intercale
entre les bases de l’ADN et sous l’absorption d’un photon issu des radiations UVA forme des
mono-adduits avec les bases pyrimidines. L’absorption d’un second photon permet de former
un pontage inter-brin de l’ADN. Ainsi, l’utilisation de faibles doses d’UVA conduit à la
formation de mono-adduits alors que l’utilisation de fortes doses induit la formation de
pontages inter-brins. Pol η répondrait préférentiellement aux pontages inter-brins induit par le
psoralène plutôt qu’aux mono-adduits (Mogi et al, 2008). De plus, dans les cellules XP-V, le
niveau d’expression de γ-H2AX est augmenté de deux fois après traitement avec un dérivé du
psoralène couplé à des radiations UVA, ce traitement induisant la formation de foyers
γ-H2AX (Mogi et al, 2008). Par conséquent, Pol η serait impliquée dans la réponse
cellulaire aux pontages inter-brins induits par le psoralène, en intervenant au niveau des
cassures de l’ADN qui induisent la phosphorylation de H2AX (Fig 22).
82
Chapitre II
A. Les ADN polymérases translésionnelles de la famille Y
Pontage inter-brin
A
P
Incisions
indépendantes
du NER
P
γ-H2AX
B
P
P
γ-H2AX
1ère incision NER
P
P
Pol η
Recombinaison
homologue
Synthèse
translésionnelle
Pol η
2ème incision NER
Pol ζ
Remplissage de
brèche
Figure 22. Modèles de réparation des pontages inter-brins impliquant Pol η. Deux
mécanismes de réparation des pontages inter-brins ont été proposés. (A) Le premier représenté à
gauche est initié par la formation de cassures double-brin de l’ADN reconnue par γ-H2AX. Ces
cassures double-brin sont ensuite réparées par recombinaison homologue, mécanisme dans lequel
Pol η pourrait être impliquée. (B) Le deuxième mécanisme est initié par la formation de cassures
simple-brin de l’ADN issues de la première incision par le mécanisme NER. Pol η réalise ensuite la
synthèse translésionnelle afin de compléter la brèche sur un des brins. Suite à la deuxième incision par
le mécanisme de NER, Pol ζ complète la seconde brèche. (Adapté de (Mogi et al, 2008; Shachar et al,
2009; Szuts et al, 2008; Zheng et al, 2003))
Les cassures simple-brin de l’ADN seraient issues de la première incision par le
mécanisme NER. Pol η complèterait alors ces brèches par synthèse translésionnelle. Enfin,
après deuxième incision par le NER, Pol ζ complèterait la seconde brèche. Cependant, un
autre mécanisme est envisageable. L’endonucléase XPF/ERCC1 convertirait les lésions en
cassures double-brin de l’ADN (Mogi et al, 2008; Rothfuss & Grompe, 2004) qui pourront
par la suite être réparées par recombinaison homologue, mécanisme au cours duquel Pol η
pourrait être impliquée (Kawamoto et al, 2005; McIlwraith et al, 2005; McIlwraith & West,
2008). Il est important de noter que le mécanisme de réparation par excision de base (BER)
pourrait aussi intervenir au niveau des pontages de l’ADN (Couve-Privat et al, 2007).
d- Son rôle controversé dans la recombinaison homologue
Plus récemment Pol η a été impliquée au niveau du mécanisme de recombinaison
homologue (HR), mécanisme utilisé, comme nous l’avons vu précédemment, pour réparer les
cassures de l’ADN. En effet, dans l’article de McIlwraith et ses collaborateurs, les auteurs ont
mis en évidence une activité capable d’étendre une D-loop (un intermédiaire de la HR) à
83
Chapitre II
A. Les ADN polymérases translésionnelles de la famille Y
partir d’extraits totaux de cellules HeLa (McIlwraith et al, 2005). Cette activité est présente
dans toutes les fractions contenant Pol η. Ils ont ensuite démontré que la protéine Pol η
purifiée pouvait étendre une D-loop, in vitro, contrairement à d’autres ADN polymérases
telles que Pol δ et Pol ι. De manière importante, des extraits de cellules XP-V, naturellement
déficientes en Pol η, ne permettent pas d’étendre une D-loop in vitro. Il avait précédemment
été démontré que les foyers de Pol η co-localisaient, de manière partielle, avec des foyers
RAD51 dans les cellules humaines seulement après irradiations UV (Kannouche et al, 2001).
Dans cette nouvelle étude, ils démontrent que Pol η et RAD51 interagissent après irradiations
UV via des expériences d’immunoprécipitation, et que la protéine RAD51 stimule l’activité
d’extension de Pol η au niveau d’une D-loop in vitro (McIlwraith et al, 2005). Ainsi, RAD51
pourrait jouer un rôle dans le recrutement de Pol η au niveau des D-loop. Dans une étude
plus récente, le même groupe a démontré que RAD52, RPA et Pol η étaient nécessaires pour
faciliter la capture de la deuxième extrémité de la CDB lors du mécanisme de HR in vitro
(Fig 23) (McIlwraith & West, 2008).
Dégradation des extrémités 5’
Invasion de brin
Figure 23. Les différentes étapes de la HR.
Synthèse d’ADN
Pol η ?
La première étape consiste à dégrader les
extrémités 5’ de la CDB. L’invasion de brin et la
synthèse d’ADN peuvent alors avoir lieu. Par la
suite, RAD52, RPA et Pol η seraient nécessaires
pour réaliser la capture de la deuxième extrémité
de la CDB et pour la synthèse d’ADN. (Adapté de
(McIlwraith & West, 2008))
Capture de la 2ème extrémité
Synthèse d’ADN
Pol η ?
Résolution des produits
84
Chapitre II
A. Les ADN polymérases translésionnelles de la famille Y
Afin d’étudier le rôle potentiel de Pol η au niveau de la recombinaison homologue
in vivo, Kawamoto et ses collaborateurs ont analysé l’implication de Pol η au cours de la
conversion génique (CG) des gènes des immunoglobulines (Ig), responsables de la
diversification des anticorps dans les cellules de poulet DT40 (Kawamoto et al, 2005). Les
cellules DT40 déficientes en Pol η présentent une diminution de CG au niveau des Ig d’un
facteur 2 à 6 fois suivant le clone considéré (Kawamoto et al, 2005). Ce défaut de CG est
aussi observé lors de l’utilisation d’un substrat de recombinaison homologue permettant
d’analyser les CG après induction d’une CDB à un locus particulier par l’action d’une enzyme
de restriction (Fig 24). Ce défaut de CG est complémenté par la protéine Pol η humaine
sauvage mais pas par la protéine Pol η mutée dans le domaine catalytique. En revanche, les
cellules déficientes en Pol η ne sont pas déficientes en « gene targetting », ni sensibles aux
radiations ionisantes et n’accumulent pas non plus de CDB après irradiation (Kawamoto et al,
2005). Il est aussi important de souligner que les cellules de poulet DT40 ont un cycle
cellulaire extrêmement rapide et une proportion importante de cellules en phase S dans une
population asynchrone. De plus, ces cellules sont déficientes en p53 qui est connu pour
inhiber l’activité de RAD51 (Buchhop et al, 1997; Saintigny et al, 1999). Ces dernières
remarques pourraient expliquer que le rôle de Pol η lors du mécanisme de CG soit si bien mis
en évidence dans ce type de cellules.
I-SceI
site
ISceI
neo
neo
ÖDouble strand
break
Figure 24. Modèle simplifié du
substrat de recombinaison utilisé dans
l’article (Kawamoto et al, 2005).
Le substrat de HR est composé de deux
copies inactives de résistance à la
Néomycine. Après induction d’une
CDB par transfection d’un plasmide
codant pour l’enzyme de restriction
I-SceI, les évènements de conversion
génique permettent de restaurer une
copie fonctionnelle du gène de
résistance à la Néomycine.
D’autre part, les cellules XP-V transformées par SV40 présentent des fréquences
d’échanges de chromatides sœurs (SCE) plus élevées que des fibroblastes normaux après
traitement UV (Cleaver et al, 1999). Les mêmes cellules XP-V non transformées présentent
une induction de SCE après radiations UV comparable à celle observée dans les cellules
normales (De Weerd-Kastelein et al, 1977). Ces résultats questionnent fortement un rôle de
85
Chapitre II
A. Les ADN polymérases translésionnelles de la famille Y
Pol η dans la recombinaison homologue. Les différences de phénotypes observées entre les
cellules transformées et les cellules non transformées seraient dues au statut de p53
(Cleaver et al, 1999). En effet, les cellules transformées, déficientes en p53, ne présentent plus
d’inhibition pour l’activité de RAD51, ce qui permet une induction des évènements de HR
(Buchhop et al, 1997; Saintigny et al, 1999).
En outre, chez la levure, l’ADN polymérase réplicative Pol δ serait
préférentiellement recrutée lors du mécanisme de HR (Maloisel et al, 2008). En effet, le
défaut de HR observé en absence de Pol δ n’est pas seulement visible lors de la méiose
(Maloisel et al., 2004) puisque des fragments plus courts de CG sont aussi observés après
induction de CDB par l’endonucléase HO (Maloisel et al., 2008). De plus, le mutant de Pol δ
présente aussi un défaut de HR après irradiation UV (Maloisel et al, 2008). Ces résultats
suggèrent donc que le rôle de Pol δ au niveau de la HR ne dépende pas de la nature de la
lésion initiatrice du mécanisme. En outre, Pol δ participerait à l’élongation de l’ADN au cours
du mécanisme de HR puisque son absence induit la formation d’intermédiaires de HR plus
courts (Maloisel et al, 2008). Il est important de souligner que le mutant de Pol η chez la
levure présente un phénotype hyper-recombinogène après irradiation UV mais non après
radiations ionisantes (Maloisel et al, 2008). De plus, l’absence de Pol η dans les mutants de
Pol δ ne change pas la taille des fragments de CG, suggérant que Pol η ne participe pas à la
HR ou que son rôle peut facilement être remplacé (Maloisel et al, 2008).
En conclusion, le rôle de Pol η dans le mécanisme de HR n’est pas encore
complètement compris. De plus, ce rôle n’a encore jamais été étudié dans les cellules
humaines où la régulation de tels mécanismes est certainement beaucoup plus fine.
e- Son rôle dans l’hypermutation somatique dans les cellules B
L’hypermutation somatique est un processus mutagène, physiologique, spécifique aux
cellules B, qui permet de diversifier les gènes des immunoglobulines (Ig) lors de la
différenciation des cellules B. Ce processus contribue à la diversification du répertoire des Ig
et permet d’affiner la maturation des Ig au cours de la réponse immunitaire, via la sélection de
cellules B présentant les meilleures capacités de liaison à l’antigène (Longo & Lipsky, 2006).
L’hypermutation somatique est initiée par l’enzyme AID (Activation-Induced-cytidine
Deaminase) qui transforme les cytosines en uraciles dans les cellules B activées, ces uraciles
devant par la suite être otées de l’ADN (Muramatsu et al, 2000). Les mutations finalement
introduites dans les régions variables des Ig sont distribuées de manière équivalente entre G/C
86
Chapitre II
A. Les ADN polymérases translésionnelles de la famille Y
et A/T car les mécanismes de réparation lors de ce processus sont mutagènes afin
d’augmenter le spectre de mutations et donc la diversité des anticorps (Reynaud et al, 2003).
Malgré le nombre important de facteurs capables d’intervenir au niveau des uraciles dans les
cellules eucaryotes, seuls quelques uns d’entre eux sont clairement impliqués au niveau de
l’hypermutation (Fig 25). Les ADN polymérases TLS interviennent dans la synthèse
réparatrice, suite à l’action de l’uracil-N-glycosylase (UNG) sur l’uracile, en présence ou non
des protéines MSH2-MSH6 du MMR (Frey et al, 1998; Rada et al, 1998; Rada et al, 2002).
A
B
UNG
UNG
MSH2-6
UNG
U
G
U
G
Réparation
MSH2-6
Pol η
UNG
Site abasique
Autres Pol
Pol η
AID
U
G
Réparation
mutagène
C
G
Fréquence de
mutation réduite
UG
GC
Pas d’accès
G
Mutagénèse A/T
résiduelle
UG
AC
Augmentation des
transitions GC
Figure 25. Modèle de l’impact du complexe MSH2-MSH6 sur l’activité de l’uracil-Nglycosylase (UNG) au cours de l’hypermutation somatique. (A) Schéma simplifié de
l’hypermutation. En présence de MSH2-MSH6, UNG va majoritairement créer des sites abasiques au
niveau des uraciles. Ces lésions seront ensuite réparées par TLS au cours de la phase S via l’action
d’ADN polymérases telles que Rev1 ou Rev3. Ce complexe MSH2-MSH6 recrutera Pol η pour
réparer le brin contenant l’uracile majoritairement en phase G1. (B) Différents rôles possibles de la
glycosylase UNG en absence de MSH2-MSH6 et les conséquences en termes d’hypermutation dans
les souris déficientes en MSH2. D’une part, l’intervention du mécanisme de réparation fidèle peut être
augmentée conduisant à une baisse de la fréquence de mutations. D’autre part, UNG peut recruter
Pol η pour participer à la réparation infidèle conduisant à des mutations A/T résiduelles. Enfin, AID
pourrait ne pas être déplacée et augmenter de ce fait les transitions G/C. (Adapté de (Delbos et al,
2007))
Les ADN polymérases translésionnelles ont été considérées comme des candidats
majeurs pour générer des mutations au niveau des bases A/T à partir de la déamination
initiale. En effet, les patients XP-V, naturellement déficients en Pol η, présentent une
mutagénèse réduite au niveau des bases A/T dans les gènes des Ig (Faili et al, 2004; Zeng et
al, 2001; Zeng et al, 2004). L’inactivation de Pol η chez la souris a permis de confirmer ce
phénotype (Delbos et al, 2005; Martomo et al, 2005; Martomo et al, 2006). Pareillement,
l’inactivation de Msh2 chez la levure conduit à une diminution de la mutagénèse au niveau
des bases A/T (Frey et al, 1998; Rada et al, 1998). De ce fait, il a été proposé que le
mécanisme de réparation médié par UNG soit responsable de la majorité des mutations au
87
Chapitre II
A. Les ADN polymérases translésionnelles de la famille Y
niveau des bases G/C, alors que le mécanisme médié par MSH2 contribue aux mutations
observées au niveau des bases A/T (Rada et al, 2004). Cependant, en absence de MSH2, des
mutations résiduelles sont présentes au niveau des bases A/T (Delbos et al, 2005). Ces
mutations résiduelles seraient en fait dues à l’action de Pol η mais cette fois-ci via la voie
dirigée par UNG (Fig 25). Par conséquent, Pol η serait la seule ADN polymérase générant
des mutations au niveau des bases A/T au cours du processus de mutagénèse
physiologique (Delbos et al, 2007).
Ainsi, outre sa fonction dans la TLS des CPD, Pol η joue également un rôle en
absence de stress génotoxique car elle contribue à l’hypermutation somatique dans les cellules
B et donc à la réponse immunitaire.
3. Pol ι : le paralogue de Pol η
L’ADN polymérase ι, le plus proche homologue de Pol η, a été découverte il y a dix
ans (McDonald et al, 1999). Il s’agit d’une protéine de 80 kDa codée par le gène POLI
localisé en position 18q21.1 (Johnson et al, 1999c). Pol ι possède deux activités : une activité
ADN polymérase et une activité dRP-lyase localisées toutes deux dans le domaine
N-terminal de la protéine. La partie C-terminale de Pol ι contient un domaine de liaison à
Pol η (Kannouche et al, 2002) ainsi que deux domaines de liaison à l’ubiquitine (UBM)
(Bienko et al, 2005). En revanche, Pol ι ne possède pas de signal de localisation nucléaire
(NLS), mais elle est tout de même localisée dans le noyau (Kannouche et al, 2002). Le
domaine requis pour cette localisation nucléaire est compris entre les acides aminés 219 et
451 (Kannouche et al, 2002). Cette ADN polymérase est particulière puisque sa structure
permet uniquement des appariements de bases en Hoogsteen (Nair et al, 2004; Nair et al,
2005b).
La fidélité de cette enzyme in vitro dépend de manière très importante de la séquence
servant de matrice. En effet, lorsqu’elle réplique la base A, Pol ι est relativement fidèle
puisque son taux d’erreur est de 10-4 (Tissier et al, 2000b). Par contre, lorsqu’elle réplique la
base T, elle incorpore préférentiellement la base G, au lieu de la base A prévue par la loi
d’appariement de Watson-Crick (Tissier et al, 2000b; Zhang et al, 2000c).
Depuis sa découverte, cette enzyme a été surexprimée, purifiée et caractérisée dans de
nombreux laboratoires. Malheureusement, les résultats publiés en utilisant les mêmes
88
Chapitre II
A. Les ADN polymérases translésionnelles de la famille Y
substrats d’ADN varient d’un groupe à l’autre. Ces résultats contradictoires peuvent
s’expliquer par l’utilisation de systèmes de production ou de constructions différents afin de
faciliter l’étape de purification, mais aussi par les conditions de réplication in vitro qui varient
d’une étude à l’autre. Contrairement à la majorité des ADN polymérases, Pol ι est inhibée par
des concentrations modérées en NaCl ou en KCl. De plus, des études récentes ont montré que
l’activité de Pol ι est maximale lorsque les concentrations en cations Mg2+ et Mn2+ sont
faibles (Frank & Woodgate, 2007; Pence et al, 2009). Malheureusement, la majorité des
études de réplication sur ADN endommagé a été réalisée in vitro en présence de NaCl, KCl et
Mg2+, conditions qui ne sont pas optimales pour Pol ι.
En raison de son infidélité sur de nombreux substrats, il semblait clair qu’un défaut de
Pol ι in vivo devait conduire à un phénotype remarquable. Cependant, les souris 129 qui
possèdent une mutation non sens dans l’exon 2 du gène Poli murin ne présente aucune
anormalité de croissance (McDonald et al, 2003). Toutefois, les souris 129 présentent une
prédisposition plus forte aux cancers du poumon induit par l’uréthane (Lee & Matsushita,
2005). Ainsi, une des fonctions de Pol ι serait donc de protéger les cellules humaines
contre des carcinogènes induisant des cancers du poumon.
Alors que Pol ι a été caractérisée de manière intensive in vitro, peu d’études se sont
concentrées sur le rôle cellulaire de cette ADN polymérase. Cependant, des rapports récents
indiquent que Pol ι serait importante pour protéger les cellules humaines contre les
conséquences délétères des dommages oxydatifs de l’ADN ou induits par les radiations UV.
a- Le rôle de Pol ι au niveau des dommages oxydatifs de l’ADN
Parmi les dommages de l’ADN résultants de l’attaque des espèces oxygénées
réactives, nous retrouvons les oxydations de bases, les sites apurinique/apyrimidinique (AP),
les cassures de l’ADN et les liaisons ADN-Protéines. Nous avons vu précédemment que les
bases oxydées ou les sites AP étaient majoritairement réparés par le mécanisme d’excision de
base (BER) impliquant Pol β. Cependant, une étude récente démontre que Pol ι pourrait
participer in vivo à la réparation des bases oxydées (Petta et al, 2008). En effet, l’extinction
de Pol ι par interférence ARN dans les cellules humaines rend les cellules hyper-sensibles à
des agents oxydants tels que le peroxyde d’hydrogène (H2O2) et la ménadione mais pas à des
composés alkylants tels que la neocarzinostatine qui crée des cassures de l’ADN, ni à des
radiations UVC ou UVA. De plus, la sensibilité à H2O2 est reversée par l’expression
ectopique de Pol ι, excluant les effets non spécifiques des siRNA utilisés.
89
Chapitre II
A. Les ADN polymérases translésionnelles de la famille Y
Dans cette même étude, ils ont analysé la localisation cellulaire de Pol ι couplée à la
GFP (puisqu’il n’existe pas à ce jour d’anticorps fonctionnant en immuno-fluorescence) dans
des cellules exposées à de fortes irradiations locales avec un laser à 405 nm. Un tel traitement
induit des cassures simple et double-brin de l’ADN ainsi que des dommages de base de
l’ADN. Les auteurs émettent l’hypothèse que Pol ι serait recrutée spécifiquement au niveau
des bases endommagées puisqu’aucun recrutement n’a été observé avec des doses plus faibles
d’irradiations conduisant majoritairement à des cassures simple-brin de l’ADN. De plus, le
recrutement de Pol ι est augmenté par addition d’un photo-sensibilisateur, le
8-méthoxypsoralène, qui est connu pour induire l’accumulation des ADN glycosysales OGG1
et NTH1 au niveau des bases oxydées (Prasad et al, 2007). En outre, la relocalisation de Pol ι
après irradiation n’est pas altérée dans les cellules XP-V, naturellement déficientes en Pol η,
indiquant que la localisation de Pol ι au niveau de dommages induits par irradiation laser ne
dépend pas de la présence de Pol η (Petta et al, 2008).
Par construction de différents mutants, ce même groupe a démontré que les acides
aminés compris entre les positions 219 et 451 étaient suffisants pour induire la relocalisation
de Pol ι après irradiation laser (Petta et al, 2008). Cette région contient un motif
hélice-boucle-hélice (HhH) qui pourrait être le centre catalytique servant à l’excision du
groupement desoxyribose phosphate (Vidal & Woodgate, 2009). Des mutations au niveau de
ce domaine, réduisent la relocalisation de Pol ι après irradiation laser mais ce défaut est
augmenté lorsque le premier UBM de Pol ι est aussi muté. Cet UBM, localisé au niveau des
acides aminés 498-526, permet la liaison à l’ubiquitine ainsi que la localisation de Pol ι au
niveau des fourches de réplication (Prasad et al, 2007). Un mutant possédant les deux
mutations au niveau du motif HhH et de l’UBM est incapable de complémenter la sensibilité à
H2O2 des cellules déficientes en Pol ι (Petta et al, 2008). Ce résultat suggère donc que ces
deux domaines ne sont pas seulement nécessaires pour le recrutement de Pol ι, mais aussi
pour sa fonction de réparation au niveau des bases oxydées de l’ADN.
Un rôle de Pol ι dans le BER est appuyé par le fait que Pol ι soit recrutée en même
temps que les protéines du BER telles que XRCC1 ou FEN1 au niveau de la chromatine
après traitement H2O2 (Petta et al, 2008). Nous savons que XRCC1 interagit physiquement
avec la majorité des protéines impliquées dans le BER à ce jour (Almeida & Sobol, 2007) et
XRCC1 interagirait aussi avec Pol ι dans les cellules humaines (Petta et al, 2008). Une telle
interaction favorise sûrement le recrutement de Pol ι au niveau des sites de dommages
oxydatifs.
90
Chapitre II
A. Les ADN polymérases translésionnelles de la famille Y
En accord avec ces résultats, Pol ι est une ADN polymérase qui fonctionne dans un
mécanisme de BER in vitro (Bebenek et al, 2001; Prasad et al, 2003). En effet, des substrats
contenant des uraciles, l’activité ADN polymérase et dRP-lyase de Pol ι en présence d’autres
enzymes du BER permettent de compléter la réparation (Bebenek et al, 2001; Prasad et al,
2003). Cette activité est aussi efficace que celle de Pol β et la protéine Pol ι purifiée est
capable de complémenter un défaut de BER existant dans des cellules déficientes en Pol β
(Prasad et al, 2003).
Ce nouveau rôle de Pol ι soulève encore de nombreuses questions. Tout d’abord,
quelle est la nature exacte du dommage oxydatif de l’ADN responsable de la mort cellulaire
en absence de Pol ι ? Ensuite, est ce que Pol ι fonctionne comme une enzyme de réparation ou
une enzyme translésionnelle en face de ce dommage oxydatif ? Ce mécanisme est-il fidèle ou
provoque-t-il des erreurs ? Il est important de souligner que Pol ι possède une activité
dRP-lyase qui permet l’excision du groupement desoxyribose phosphate (Bebenek et al,
2001). Etant donné cette activité, il est naturel de supposer que Pol ι participe au mécanisme
fidèle de BER, par exemple au niveau des lésions thymines. En effet, cette enzyme est
capable d’incorporer de manière fidèle un T en face d’un A sur une matrice non endommagée
(Tissier et al, 2004). Nous pouvons aussi nous demander quels acides aminés composent le
site actif de l’activité dRP-lyase et comment Pol ι est régulée pour que son rôle soit réduit aux
bases oxydées et non aux dommages créés par alkylation. L’étude des partenaires potentiels
de Pol ι au niveau de ce rôle permettrait sûrement de répondre à certaines de ces questions.
b- Le rôle de Pol ι en hypoxie
Il est connu que l’incubation de cellules en hypoxie conduit à une augmentation de la
fréquence des mutations ponctuelles, telles que des transversions CGÆAT ou TAÆGC
(Yuan et al, 2000). Bien que le mécanisme expliquant la mutagénèse induite par l’hypoxie ne
soit pas connu, les ROS sont inévitablement impliquées. En effet, les ROS sont surproduites
durant la ré-oxygénation et génèrent des modifications de bases telles que les 8-oxo-guanines
(Breen & Murphy, 1995; Ito et al, 2006). La présence de 8-oxo-guanines dans l’ADN conduit
à des transversions CGÆAT ou TAÆGC puisque des adénines et des cytosines peuvent être
incorporées en face de ces lésions au cours de la réplication (Shibutani et al, 1991). Dans des
conditions d’hypoxie, certaines ADN polymérases translésionnelles impliquées dans la TLS
de ces lésions pourraient être sur-régulées. En effet, l’expression de l’ARNm de Pol ι est
fortement augmentée dans des conditions hypoxiques dans de nombreuses lignées
91
Chapitre II
A. Les ADN polymérases translésionnelles de la famille Y
cellulaires (Ito et al, 2006). De plus, le niveau protéique de Pol ι est aussi augmenté (Ito et
al, 2006). Enfin, l’expression de Pol ι est contrôlée par un facteur majeur de l’hypoxie,
HIF-1 (Hypoxia-Inducible Factor 1) dans des conditions hypoxiques (Ito et al, 2006). Ainsi,
en accord avec le rôle de Pol ι au niveau des dommages oxydatifs, l’hypoxie augmente le
niveau d’expression de Pol ι (Ito et al, 2006).
c- Le rôle de Pol ι au niveau des lésions de l’ADN induites par les UV
La capacité de Pol ι à répliquer un dimère de thymines (CPD), une lésion induite par
les radiations UV in vitro est assez controversée. En effet, certaines études démontrent que
Pol ι n’est pas capable d’insérer une base en face le T en 3’ (Johnson et al, 2000b; Zhang et
al, 2001) alors que d’autres affirment que cette enzyme incorpore la mauvaise base en face le
T en 3’ et qu’elle n’est pas capable de complètement répliquer cette lésion (Frank &
Woodgate, 2007; Tissier et al, 2000a; Vaisman et al, 2000; Vaisman et al, 2003). De plus,
Pol ι interagit avec Pol η et cette interaction est nécessaire pour que Pol ι se localise au
niveau des foyers de dommages induits par les UV (Kannouche et al, 2003). Le rôle de Pol ι
au niveau de la synthèse translésionnelle des dommages induits par les UV in vivo est
probablement masqué par l’activité de Pol η (Johnson et al, 1999b; Masutani et al, 1999a).
Cependant, trois études indépendantes ont permis de mettre en évidence un rôle de Pol ι au
niveau des lésions induites par les UV.
D’une part, les souris portant une mutation dans le gène Polh ont été croisées avec des
souris 129, générant ainsi des souris déficientes en Polh ou Poli seul ou déficientes pour ces
deux gènes (Ohkumo et al, 2006). Ces souris ont ensuite été irradiées aux UV tous les jours
pendant 20 semaines et l’apparence des tumeurs de la peau a été suivie. De manière
intéressante, les souris déficientes en Polh et Poli commencent à développer des tumeurs
de la peau quatre semaines avant les souris déficientes seulement en Polh (Ohkumo et al,
2006). De plus, la présence de sarcomes a été observée dans les souris déficientes en Poli
(Ohkumo et al, 2006), suggérant que Pol ι participe au mécanisme de réparation ou de
tolérance qui protège les mammifères contre les tumeurs de la peau induites par les UV.
En utilisant des souris générées de manière indépendante, Dumstorf et ses
collaborateurs ont aussi observé l’apparition de tumeurs de la peau quatre semaines avant
dans les souris déficientes en Polh et Poli comparées aux souris déficientes en Polh
uniquement (Dumstorf et al, 2006). De manière intéressante, la fréquence de mutations
induites par les UV au niveau du locus Hprt dans les fibroblastes primaires déficients en Pol ι
92
Chapitre II
A. Les ADN polymérases translésionnelles de la famille Y
est réduit de 4,5 fois en absence de Pol η mais aussi de 2,5 fois en présence de Pol η
(Dumstorf et al, 2006). Ces résultats indiquent que Pol ι ne sert pas seulement de secours en
absence de Pol η, mais elle a aussi la capacité d’induire de la mutagénèse après
radiations UV, in vivo, même en présence d’une enzyme plus efficace pour répliquer les
CPD.
Enfin, dans une étude récente, Gueranger et ses collaborateurs ont généré des lignées
cellulaires humaines déficientes en Pol η ou Pol ι et déficientes pour les deux ADN
polymérases (Gueranger et al, 2008). Bien que la lignée cellulaire déficiente en Pol ι ne soit
pas plus sensible aux UV que les cellules sauvages, la lignée cellulaire déficiente pour Pol ι et
Pol η est plus sensible que la lignée cellulaire déficiente en Pol η (Gueranger et al, 2008).
Ainsi, Pol ι participe à la réplication des lésions induites par les UV in vivo et
particulièrement lorsque Pol η est absente. De plus, cinq points chauds de mutagénèse ont été
mis en évidence dans la lignée cellulaire déficiente en Pol η qui disparaissent dans la lignée
cellulaire déficiente en Pol η et Pol ι (Gueranger et al, 2008). Ces points chauds sont localisés
au niveau de dimères T-T dans un contexte favorable à la réplication dépendante de Pol ι
(Frank & Woodgate, 2007; Vaisman et al, 2006).
Ces trois études, qui utilisent des stratégies différentes, impliquent Pol ι au niveau des
lésions induites par les UV in vivo. Le fait que les souris déficientes en Pol ι développent des
tumeurs plus rapidement que les souris sauvages suggèrent qu’au moins une partie de la
réplication des lésions UV par Pol ι est fidèle et donc que Pol ι protège les mammifères des
effets délétères d’une exposition aux radiations UV.
d- Les protéines partenaires de Pol ι
Quel que soit son rôle in vivo, Pol ι doit être fortement contrôlée pour qu’elle ne
puisse agir que sur le ou les substrats spécifiques de son activité. Il est possible que cette
régulation soit réalisée via ses interactions avec ses partenaires fonctionnels (Fig 26).
Pour le moment différentes interactions ont été mises en évidence : avec Pol η
(Kannouche et al, 2002), avec PCNA (Vidal et al, 2004) avec REV1 (Guo et al, 2003; Ohashi
et al, 2004; Tissier et al, 2004), avec l’ubiquitine et PCNA-ubiquitinylé (Bienko et al, 2005;
Plosky et al, 2006) et avec XRCC1 (Petta et al, 2008). De plus, la présence de Pol ι au niveau
des fourches de réplication est fortement déterminée par sa capacité à interagir avec PCNA et
PCNA-ubiquitinylé. En effet, un mutant de Pol ι, incapable d’interagir avec ces protéines, ne
se localise pas en foyers après dommages de l’ADN (Plosky et al, 2006; Vidal et al, 2004).
93
Chapitre II
A. Les ADN polymérases translésionnelles de la famille Y
L’interaction de Pol ι avec PCNA-ubiquitinylé peut avoir deux buts : stabiliser Pol ι au
niveau des fourches de réplication ou réguler son accès au niveau du brin néo-synthétisé
pour faciliter la TLS.
Alors que l’interaction avec PCNA-ubiquitinylé semble recruter les ADN polymérases
de la famille Y pour participer à la TLS, l’interaction avec XRCC1 ou d’autres protéines
du BER pourrait faciliter la fonction de réparation de Pol ι au cours du BER (Petta et al,
2008). De manière intéressante, Pol ι formerait un complexe stable avec une autre protéine de
50 kDa (Sabbioneda et al, 2008). Cependant, aucun partenaire connu de Pol ι n’a un poids
moléculaire de 50 kDa, suggérant qu’au moins un autre partenaire de Pol ι pourrait réguler
son activité in vivo.
Ub
Pol η
A) Réplication au niveau
d’une lésion UV
^
Pol ι TT
Ub
Ub
Pol ι
dRP
OH
APE1
B) Dommage oxydatif
Pol ι
XRCC1
LIG3
OGG1
NHT1
Ub
?
Figure 26. Les deux rôles possibles de l’ADN polymérase ι. (A) Une lésion induite par les
UV (dimère de thymines) bloquant la réplication, peut être répliquée de manière fidèle par Pol η. La
présence de Pol ι au niveau de la fourche de réplication est favorisée par son interaction avec PCNA,
Pol η et l’ubiquitine. (B) De plus, Pol ι pourrait aussi participer au BER des dommages oxydatifs via
son interaction avec XRCC1 ou une protéine ubiquitinylée non connue du BER. Ce deuxième schéma
montre les interactions possibles entre XRCC1 et d’autres protéines du BER telles que l’endonucléase
APE1, les ADN glycosylases OGG1et NTH1 et l’ADN ligase III. Le complexe du BER est représenté
au niveau d’une cassure simple-brin avec le 5’ desoxyribose phosphate, un des substrats potentiel de
Pol ι. (Adapté de (Vidal & Woodgate, 2009))
4. Pol κ : l’homologue de DinB chez E. coli
a- Description du gène et de la protéine
Bien que le gène DinB chez E. coli fût premièrement identifié en 1980 comme un gène
significativement surexprimé au cours de la réponse SOS (Kenyon & Walker, 1980), il a
94
Chapitre II
A. Les ADN polymérases translésionnelles de la famille Y
fallut attendre 20 ans pour que son activité ADN polymérase soit découverte (Wagner et al,
1999).
Pol κ est une protéine de 99 kDa codée par le gène POLK situé en position 5q13.1,
qui s’étend sur 87,5 kb et qui est composé de 13 exons et 14 introns (Gerlach et al, 1999).
Contrairement aux ADN polymérases réplicatives qui ne possèdent que des domaines
activateurs, une région répresseur de 465 pb au niveau du promoteur de POLK a été
identifiée (Lemee et al, 2007). En outre, une région activatrice de 237 pb a été identifiée
contenant des éléments de réponse à SP1 (Stimulating protein 1) et des sites de liaison aux
éléments de réponse à l’AMP-cyclique (Cyclic AMP responsive elements, CRE) (Lemee et
al, 2007).
Le domaine polymérase est localisé dans le domaine N-terminal de la protéine
(Gerlach et al, 1999; Ogi et al, 1999). Le domaine C-terminal de Pol κ présente 60%
d’homologie entre l’ADN polymérase humaine et murine (Ogi et al, 1999) mais n’est pas
présent ni chez la bactérie, ni chez l’archae (Prakash et al, 2005). La fonction de ce domaine
n’est pas encore véritablement connue et il n’a pas encore été cristallisé. Comme toutes les
ADN polymérases de la famille Y, Pol κ ne possède pas d’activité de correction d’erreur
3’-5’ exonucléase (Gerlach et al, 2001; Ohashi et al, 2000b; Zhang et al, 2000d). En outre, les
souris déficientes en Pol κ sont viables et fertiles, démontrant que cette protéine n’est pas
essentielle (Schenten et al, 2002). La processivité de Pol κ est modérée puisque lors d’un
cycle d’association et de dissociation, elle incorpore de 1 à 25 nucléotides (Ohashi et al,
2000a). Elle est aussi infidèle puisqu’elle réalise 760 erreurs par 105 nucléotides alors que
Pol δ ne produit que 3 erreurs lors du test de mutagénèse M13 (Ohashi et al, 2000a).
Cependant, Pol κ est l’ADN polymérase de la famille Y la plus fidèle. En effet, Pol η et
Pol ι font respectivement 3700 et 72 000 erreurs (Ohashi et al, 2000a). Cette caractéristique
serait certainement due à son site actif plus refermé que celui des autres ADN polymérases de
la famille Y (Jia et al, 2008; Lone et al, 2007; Uljon et al, 2004).
Pol κ est régulée par des modifications post-traductionnelles comme la
mono-ubiquitination. En effet, cette protéine contient deux domaines de liaison à l’ubiquitine
UBZ dans la partie C-terminale (Bienko et al, 2005). De plus, Pol κ interagit avec le
complexe PCNA/RFC/RPA qui stimule son activité mais pas sa processivité (Haracska et al,
2002b). La co-localisation au niveau de foyers de réplication de PCNA et Pol κ dans les
cellules confirme l’interaction de ces deux protéines (Bergoglio et al, 2002). Cette interaction
aurait lieue via le PIM située dans la partie C-terminale de Pol κ. Chez E. coli, DinB interagit
95
Chapitre II
A. Les ADN polymérases translésionnelles de la famille Y
aussi avec le β-clamp et le site requis pour cette interaction à la fois in vitro et in vivo a
d’abord été localisé au niveau du PIM motif dans les derniers acides aminés de DinB
(Lenne-Samuel et al, 2002). Cependant, un deuxième domaine d’interaction dans le petit
doigt de DinB a été identifié et cristallisé (Bunting et al, 2003). Ce deuxième domaine
pourrait induire un changement entre une position où DinB est orienté vers le solvant et une
position où l’ADN polymérase pivote et interagit fortement avec l’ADN (Bunting et al, 2003).
Lorsque la protéine Pol κ est fusionnée avec la GFP, elle est distribuée en foyers
contenant PCNA dans 20 % des cellules d’une population cellulaire asynchrone en absence de
tout traitement et elle est diffuse dans le noyau des autres cellules (Bergoglio et al, 2002). La
proportion des cellules présentant des foyers Pol κ augmente à 60-75% quelques heures après
traitement avec des agents endommageant tels que le Cisplatine ou le benzopyrène (BPDE)
(Bassett et al, 2004). La relocalisation en foyers au niveau de fourches de réplication bloquées
semble être un mécanisme général des ADN polymérases de la famille Y étant donné que
Pol η et Pol ι se comportent de manière similaire (Kannouche et al, 2001; Kannouche et al,
2002). Cependant, une étude menée par un groupe indépendant, démontre que la localisation
de Pol κ au niveau de foyers de réplication et l’accumulation de cellules avec des foyers Pol κ
après traitements UV ou HU sont beaucoup plus limitées qu’avec les autres ADN
polymérases de la famille Y (Ogi et al, 2005). De plus, seule une faible partie des cellules
présentant des foyers PCNA contiennent des foyers Pol κ (Ogi et al, 2005). La différence
entre les deux études est simplement la manière de comptabiliser les cellules présentant des
foyers Pol κ. En effet, dans la première étude citée (Bergoglio et al, 2002), les cellules
présentant seulement quelques foyers Pol κ étaient comptabilisées positivement alors que
dans la deuxième étude (Ogi et al, 2005), seule les cellules avec de nombreux foyers Pol κ
étaient comptabilisées. Mais les deux études concluent que la localisation de Pol κ en foyers
est différente et beaucoup plus faible que celle de Pol η, par exemple.
b- Son rôle établi dans la TLS
La capacité de Pol κ à réaliser la TLS in vitro a été étudiée de manière extensive dans
différents laboratoires. Pol κ est incapable de répliquer les lésions induites par le Cisplatine
(Gerlach et al, 2001; Ohashi et al, 2000b) et les lésions induites par les UV que ce soient des
photoproduits 6-4 ou des dimères de thymines (CPD) (Ohashi et al, 2000b; Zhang et al,
2000b). Des tests de réplication de sites absiques ont donné des résultats contradictoires. Dans
la première étude (Johnson et al, 2000a) Pol κ ne réalise aucune TLS alors que dans trois
96
Chapitre II
A. Les ADN polymérases translésionnelles de la famille Y
autres études (Ohashi et al, 2000b; Wolfle et al, 2003; Zhang et al, 2000d), Pol κ insère un A
avec une efficacité 250 fois moins importante que sur un ADN non endommagé. De plus,
Pol κ réalise de la TLS fidèle en face d’une 8-oxo-guanine (Zhang et al, 2000b), d’une
éthéno-désoxyadenine (Levine et al, 2001), d’un thymine glycol (Fischhaber et al, 2002), d’un
BPDE-dG (Suzuki et al, 2002; Zhang et al, 2000b), de lésions AF-dG ou AAF-dG (Gerlach et
al, 2001; Suzuki et al, 2002; Zhang et al, 2000b). Ces résultats suggèrent donc que Pol κ
aurait préférentiellement un rôle au niveau des bases oxydées ou des adduits
aromatiques. En accord avec ces résultats, les cellules déficientes en Pol κ sont plus
sensibles au benzopyrène (BPDE), présent notamment dans la fumée de cigarette, et
présentent une mutagénèse plus importante que des cellules contrôles (Ogi et al, 2002). De
plus, les cellules déficientes en Pol κ sont arrêtées en phase S après traitement au BPDE et
présentent une augmentation des CDB, ainsi qu’une activation des kinases ATM et Chk2 (Bi
et al., 2005). L’utilisation de cellules de souris déficientes en Pol κ a permis de montrer que
Pol κ est responsable des deux tiers de la TLS des adduits BDPE. Cette synthèse est fidèle à
70% dans les cellules de souris et à 90-100% dans les cellules humaines (Avkin et al, 2004).
Bien que Pol η puisse réaliser de la TLS au niveau des lésions BPDE in vitro (Shachar et al,
2009), ce rôle ne semble pas retrouvé in vivo, puisque les cellules XP-V ne sont pas affectées
par le BPDE (Avkin et al, 2004).
Etant donné que Pol κ est capable d’étendre des mésappariements (Washington et
al, 2002; Zhang et al, 2000d), la capacité de cette ADN polymérase à synthétiser de l’ADN à
partir d’un nucléotide incorporé par une autre ADN polymérase en face une lésion a été
étudiée pour de nombreuses lésions (je ne citerai que deux exemples ci-dessous). En effet,
bien que les lésions UV bloquent Pol κ, cette enzyme peut synthétiser de l’ADN à partir d’un
G inséré en face le T en 3’ d’un dimère de thymines. En revanche, aucune extension n’est
possible à partir de n’importe quel nucléotide inséré en face le T en 3’ d’un photo-produit 6-4
(Washington et al, 2002). Un autre exemple a été étudié au niveau des lésions 8-oxo-G qui
sont répliquées de manière efficace par l’action de Pol δ et Pol κ. En effet, l’étape d’insertion
est réalisée soit par Pol δ qui incorpore un C ou un A en face de la lésion, soit par Pol κ qui
insère les mêmes nucléotides mais avec une efficacité différente. L’étape d’extension est
ensuite réalisée par Pol κ (Haracska et al, 2002b).
97
Chapitre II
A. Les ADN polymérases translésionnelles de la famille Y
Par conséquent, Pol κ permet de protéger les cellules contre les effets cytotoxiques et
mutagènes d’agents induisant des adduits en position N2 des déoxy-guanines. Cette ADN
polymérase jouerait aussi un rôle prépondérant dans l’extension de la réplication de
certains dommages de l’ADN.
c- Son rôle dans le mécanisme de réparation par excision de nucléotide
De manière surprenante, des études indépendantes ont démontré que l’absence de
Pol κ chez la souris ou dans les cellules de poulet DT40 induisait une sensibilité
importante aux radiations UV, même si Pol κ n’est pas capable de répliquer in vitro des
lésions induites par les UV (Bi et al, 2005; Ogi et al, 2002; Okada et al, 2002). Cette
sensibilité a été vérifiée dans les fibroblastes embryonnaires de souris déficients en Pol κ et la
complémentation par l’ADN polymérase κ humaine permet de complémenter cette sensibilité
(Ogi & Lehmann, 2006). En revanche, la complémentation avec la protéine humaine mutée
dans le domaine catalytique ne complémente pas le phénotype (Ogi & Lehmann, 2006).
Ainsi, l’activité catalytique de Pol κ serait nécessaire en réponse aux dommages induits par
les UV. Nous avons vu que le mécanisme de réparation par excision de nucléotides (NER) est
le mécanisme principal de réparation des dommages induits par les UV. Ils ont donc étudié
l’implication de Pol κ dans le NER. De manière similaire, ils ont montré que les fibroblastes
embryonnaires de souris déficients en Pol κ présentaient une réduction importante de la
synthèse lors du mécanisme de NER mais que ce phénotype était complémenté par la
protéine humaine sauvage et non par la protéine humaine catalytiquement inactive (Ogi &
Lehmann, 2006). Ces résultats suggèrent donc que l’absence de Pol κ induit une réduction de
l’activité du NER et expliqueraient la sensibilité des cellules déficientes en Pol κ aux UV.
Cependant, ce nouveau rôle de Pol κ dans le NER reste encore controversé. En effet, E.
Friedberg (communication personnelle, Gordon Conference Mutagenesis, 2008) propose qu’il
puisse y avoir un transcrit alternatif de Pol κ présent dans les souris déficientes en Pol κ,
qui sont délétées uniquement de l’exon 5 ou 6, qui pourrait agir comme dominant négatif.
De plus, les cellules embryonnaires de souris déficientes en Pol κ présenteraient un
phénotype mutateur (E. Friedberg, communication personnelle, Gordon Conference
Mutagenesis, 2008). Ainsi, des mutations dans des gènes importants pour le NER pourraient
expliquer la sensibilité des cellules déficientes en Pol κ aux radiations UV. Enfin, une autre
étude montre que la sensibilité aux UV des cellules déficientes en Pol κ ne serait pas due
ni à un défaut de NER, ni à un défaut de HR (Okada et al, 2002). En effet, la double
98
Chapitre II
A. Les ADN polymérases translésionnelles de la famille Y
délétion de Pol κ et XPA (une protéine impliquée dans les premières étapes du NER) dans des
cellules de poulet DT40 induit un effet additif, suggérant que ces deux protéines ne sont pas
redondantes (Okada et al, 2002). De plus, la HR mesurée via le « gene targetting » et la
sensibilité aux IR n’est pas affectée en absence de Pol κ. En revanche, la double déplétion de
Pol κ/Rad18 induit un effet additif. Ces données suggèrent donc que la sensibilité des cellules
déficientes en Pol κ soit plutôt due à une absence de TLS qui serait indépendante de Rad18
(Okada et al, 2002). Cette absence de TLS serait par ailleurs compensée par une augmentation
de la HR. En effet, l’absence de Pol κ induit une augmentation des échanges entre
chromatides sœurs, résultants des mécanismes de HR (Okada et al, 2002).
d- Son rôle dans le point de contrôle de phase S
De manière intéressante, une interaction entre DinB et Hus1-Rad1 faisant partie du
complexe Hus1-Rad1-Rad9 (9-1-1), un clamp similaire à PCNA et impliqué dans la
signalisation du point de contrôle, a été mise en évidence chez S. pombe (Kai & Wang, 2003).
Cette interaction suggère qu’après dommages de l’ADN, 9-1-1 est activé et permettrait le
recrutement de DinB au niveau des sites de dommages. De plus, la mono-ubiquitination de
PCNA par Rad18 et la mise en place d’un point de contrôle impliquant RPA, ATR et
Chk1 seraient nécessaires pour le recrutement de Pol κ au niveau des fourches de réplication
bloquées (Bi et al, 2006). Afin d’analyser ce rôle de Pol κ au niveau du point de contrôle de
phase S, Rémy Bétous et ses collaborateurs au sein du laboratoire ont utilisés la technique
d’interférence ARN dans différentes lignées cellulaires humaines. Ils ont pu montrer qu’en
absence de Pol κ, le niveau de RPA recruté à la chromatine (protéine qui se lie au simple-brin
de l’ADN et qui constitue le premier signal du point de contrôle de phase S) ainsi que le
niveau de TOPBP1 recruté à la chromatine (une protéine phosphorylée par ATR et importante
pour l’activation de Chk1) sont augmentés (données non publiées). En revanche, malgré ces
manifestations de mise en place du point de contrôle de phase S, Chk1, la kinase
effectrice, n’est pas activée par phosphorylation en absence de Pol κ, que ce soit sans
dommage, après radiations UV ou traitement HU (données non publiées). Alors que Pol κ
n’affecte pas le recrutement de TOPBP1 et de Smc1 (Structural Maintenance of Chromosome
Subunit 1, une autre cible d’ATR), le recrutement de la Claspin, un acteur important dans la
phosphoryaltion de Chk1, est inhibé en absence de Pol κ (données non publiées). En accord
avec ces données, des immuno-précipitations ont permis de montrer que Pol κ et la Claspin
interagissent. Ainsi, Pol κ participerait au point de contrôle de phase S en permettant le
99
Chapitre II
A. Les ADN polymérases translésionnelles de la famille Y
recrutement de la Claspin et donc l’activation de Chk1 après un stress réplicatif. Cependant,
de plus amples investigations sur les partenaires fonctionnels de Pol κ ainsi que sur le
mécanisme impliqué sont nécessaires afin de mieux comprendre ce nouveau rôle.
e- Les conséquences de sa dérégulation sur l’instabilité génétique
Pol κ est surexprimée chez les patients atteints de cancer du poumon (Non-Small
Cell Lung Cancer, NSCLC) (pour revue, (Sweasy et al, 2006)). En effet, les transcrits de Pol
κ sont surexprimés de 75 % dans les échantillons tumoraux NSCLC, obtenus avant thérapie,
comparés aux tissus normaux adjacents à la tumeur (pour revue, (Sweasy et al, 2006)). Cette
augmentation de Pol κ n’est pas corrélée avec le stade de la maladie, mais est corrélée avec le
statut du suppresseur de tumeur p53 (Wang et al, 2004c). De manière similaire, la
surexpression de Pol κ dans les cellules de souris ou dans les fibroblastes humains MRC5
augmente la fréquence de mutations spontanées au niveau du locus HPRT (Bergoglio et al,
2002; Ogi et al, 1999). De plus, la surexpression stable de Pol κ dans les cellules CHO
augmente la présence de CDB ainsi que les évènements de recombinaison homologue ou
non homologue (Bavoux et al, 2005). En outre, les pertes d’hétérozygotie (Losses Of
Heterozygosities, LOH) et l’aneuploïdie sont deux phénotypes induits par la surexpression de
Pol κ (Bavoux et al, 2005). En accord avec ces résultats, la surexpression de Pol κ combinée à
l’absence d’une protéine p53 fonctionnelle induit la tumorigenèse chez la souris nude
(Bavoux et al, 2005). Pour expliquer ces phénotypes, les auteurs proposent qu’un excès de
Pol κ puisse interférer avec la réplication normale de l’ADN, rendant ce processus mutagène
et générant des CDB, substrats potentiels pour les mécanismes de recombinaison. Afin de
vérifier cette hypothèse, ils ont mesuré la vitesse de réplication globale après une
surexpression de Pol κ via la technique du peignage moléculaire. Ainsi, ils ont montré qu’un
excès de Pol κ induit la formation de segments répliqués plus courts, traduisant une vitesse de
réplication plus faible (Pillaire et al, 2007). Cette baisse de vitesse de réplication est en fait
compensée par une augmentation d’allumage des origines de réplication (Pillaire et al, 2007).
Deux hypothèses sont donc possibles : i) soit Pol κ interfère avec les ADN polymérases
réplicatives et en prenant leur place induit un ralentissement des vitesses, ii) soit l’excès de
Pol κ joue un rôle indirect en interagissant et en piégeant par exemple certains facteurs
nécessaires à la réplication normale de l’ADN.
D’autre part, nous avons observé au laboratoire que Pol κ est sous-exprimée dans
deux types de cancers : les cancers co-lorectaux (Fig 27) (Lemee et al, 2007) ainsi que dans
100
Chapitre II
A. Les ADN polymérases translésionnelles de la famille Y
les cancers du sein (données non publiées). Peu d’études ont été réalisées concernant
l’impact d’une telle dérégulation au niveau de l’instabilité génétique. Cependant, les souris
déficientes en Pol κ présentent un phénotype mutateur comme nous l’avons vu
précédemment. De plus, les fréquences de gain et de perte de séquences répétées en tandem
au niveau des lignées germinales de souris déficientes en Pol κ sont augmentées (Burr et al,
2006). Enfin, comme nous venons de le voir Pol κ pourrait jouer un rôle au niveau du point de
contrôle de phase S, suggérant un rôle important de Pol κ dans la stabilité du génome. En
effet, l’absence de Pol κ induit une augmentation des CDB ainsi qu’une accumulation des
cellules en phase G2/M (données non publiées). Il est donc important que le niveau
d’expression de cette ADN polymérase soit fortement régulé.
Rapport d’expression des ARNm
+
-
Rapport d’expression des ARNm
+
-
Figure 27. Expression relative des rapports des ARNm de Pol κ et Pol δ dans 74 biopsies
du cancer du colon. Le niveau des transcrits a été mesuré en triplicats via la technologie LDA. Afin
de normaliser les résultats, quatre gènes contrôles (18S, GADPH, HPRT, YWHAZ) ont été amplifiés à
partir de chaque cDNA. Les rapports des transcrits T (Tumoral) / N (Normal) à partir des valeurs
normalisées ont été calculés. Les valeurs T/N inférieures à 1 ont été transformées en valeurs négatives.
Les signes + et – indiquent respectivement des expressions supérieures ou inférieures dans le tissus
tumoral comparé au tissus normal adjacent. (Lemee et al, 2007)
101
Chapitre II
B. Des ADN hélicases spécialisées
B. Des ADN hélicases spécialisées
Nous avons vu que des séquences particulières du génome susceptibles d’adopter des
structures secondaires constituent des barrières de fourches de réplication naturelles. Parmi
ces structures secondaires de l’ADN, les G-quadruplex (G4) sont formés par l’appariement
plan de quatre guanines stabilisé par des liaisons Hoogsteen. Ces structures sont présentes
dans tout le génome humain avec plus de 360 000 séquences d’ADN susceptibles de former
des G4 (pour revue, (Tuteja & Tuteja, 2004)). La stabilité exceptionnelle de ces structures
suggère que ce sont des obstacles significatifs de la réplication de l’ADN. Cependant,
certaines ADN hélicases spécialisées peuvent intervenir au niveau de ces séquences et
permettre le déroulement des structures secondaires. En effet, les ADN hélicases sont des
moteurs moléculaires utilisant l’énergie libérée par l’hydrolyse de l’ATP pour catalyser le
déroulement de l’ADN (pour revue, (Tuteja & Tuteja, 2004)). Nous allons étudier, trois de ces
enzymes, dont les déficiences sont responsables de maladies génétiques rares, toutes trois
prédisposant notamment aux cancers (Tableau 2) : l’ADN hélicase BLM, mutée dans le
syndrome de Bloom (Ellis et al, 1995), l’ADN hélicase WRN, dont l’absence est responsable
du syndrome de Werner (Yu et al, 1996) et l’ADN hélicase BRIP1 ou BACH1 ou FANCJ
(appelée par la suite BACH1), dont la déficience est impliquée dans l’Anémie de Fanconi
(Levitus et al, 2005; Levran et al, 2005).
Tableau 2. Trois ADN Hélicases associées à des maladies génétiques rares et leurs
caractéristiques biochimiques.
Hélicase
Maladie
Locus
Taille
associée
du gène
protéine
Direction
Partenaires
connus
Topo, BRCA1,
BLM
Syndrome
de Werner
15q26.1
1417 aa
3’-5’
PML, RAD51,
RPA, MRN, FEN1,
p53
WRN
BACH1
Syndrome
8p12-
de Bloom
p11.2
Anémie de
Fanconi
17q22
1430 aa
1249 aa
3’-5’
5’-3’
Substrats
Fonctions
G-quadruplex
Triplex, Fourche
Réplication
Jonction de
Recombinaison
Holliday
Réparation
D-loop
Topo, PCNA,
G-quadruplex
Pol δ, RPA, p53,
Triplex, Fourche
Réplication
Ku70/80, RAD52,
Jonction de
Recombinaison
RAD51, FEN1,
Holliday
Réparation
TRF2/POT1
D-loop
BRCA1
RPA
Fourche
Réplication
D-loop
Recombinaison
G-quadruplex
Réparation
102
Chapitre II
B. Des ADN hélicases spécialisées
1. Les ADN hélicases de la famille RecQ : BLM et WRN
Les protéines de la famille RecQ ont été nommées ainsi en référence à la protéine
bactérienne qui intervient dans la voie de recombinaison homologue RecF et dans la
suppression de recombinaisons illégitimes. Les protéines BLM et WRN présentent des
activités hélicases de polarité 3’-5’ (Gray et al, 1997; Karow et al, 1997). Outre leur
domaine hélicase, ces protéines présentent une région conservée composée de deux modules
additionnels :
-
le domaine RQC, qui intervient dans le recrutement des partenaires protéiques et
dont un motif hélice-boucle-hélice est capable de fixer l’ADN double-brin ;
-
le domaine HRDC, dont la topologie est proche de celle trouvée dans d’autres
protéines participant au métabolisme de l’ADN, qui permettrait la formation de
contacts spécifiques avec des intermédiaires de recombinaison (Bernstein et al,
2003).
L’ADN hélicase WRN possède en plus un domaine exonucléase au niveau du
domaine N-terminal qui agit indépendamment du domaine hélicase situé au centre de la
protéine (Huang et al, 1998; Kamath-Loeb et al, 1998; Shen et al, 1998a; Suzuki et al, 1999).
a- Les syndromes d’instabilité génétique associés à l’absence de ces ADN
hélicases
L’absence d’une ADN hélicase BLM fonctionnelle caractérise les patients atteints du
syndrome de Bloom (SB) (Ellis et al, 1995). Ces patients présentent un retard de croissance,
une sensibilité importante à la lumière du soleil, une immuno-déficience accrue, une infertilité
touchant particulièrement les hommes ainsi qu’une forte prédisposition à différentes tumeurs
malignes (German, 1993). La caractéristique majeure des cellules SB est leur instabilité
génomique qui se manifeste par une fréquence élevée de cassures de chromosomes et un
nombre important d’échanges entre chromatides sœurs (German, 1993). De plus, les
premières études sur les cellules SB ont permis de mettre en évidence que la progression des
fourches de réplication est ralentie et que les intermédiaires de réplication s’accumulent en
absence de BLM (Lonn et al, 1990).
L’absence de l’ADN hélicase WRN caractérise les patients atteints du syndrome de
Werner (SW) (Yu et al, 1996). Ces patients souffrent de vieillissement accéléré et de
différentes maladies liées à l’âge telles que l’ostéoporose, des infarctus du myocarde,
103
Chapitre II
B. Des ADN hélicases spécialisées
l’athérosclérose et la cataracte (Epstein et al, 1966). Le syndrome de Werner est aussi associé
à une prédisposition aux tumeurs malignes, le cancer étant la cause principale de décès,
comme pour le syndrome de Bloom (Epstein et al, 1966). Les cellules dérivées des patients
SW présentent également une instabilité génomique importante et un nombre de mitoses
réduit (Martin, 1977). L’instabilité génomique se manifeste notamment par une fréquence
élevée de réarrangements chromosomiques tels que des translocations, des inversions et
des grandes délétions (Fukuchi et al, 1989).
Du fait de la présence de nombreux réarrangements chromosomiques dans les cellules
déficientes en BLM ou WRN, le rôle de ces deux ADN hélicases dans le mécanisme de
recombinaison homologue a été étudié.
b- Leurs rôles au niveau de la recombinaison homologue de l’ADN
La recombinase RAD51 est la protéine majeure de la recombinaison homologue
(HR). Cette protéine interagit avec WRN et BLM, suggérant un rôle pour ces deux ADN
hélicases au cours de la HR (Otterlei et al, 2006; Wu et al, 2001).
BLM serait présente en complexe avec d’autres protéines :
-
la Topoisomérase Topo III α, qui dénoue les deux brins d’ADN en introduisant des
cassures transitoires,
-
la protéine RPA, qui couvre le simple-brin d’ADN afin de le protéger de la
dégradation,
-
la protéine RMI1, qui lie directement BLM et Topo III α, et qui stimule la
dissociation des jonctions de Holliday,
-
la protéine RMI2, qui stimule la dissolution d’intermédiaires de HR in vitro, qui,
comme RMI1, est essentielle pour la stabilité, la localisation et la fonction du
complexe in vivo et qui interagirait directement avec RMI1 avant de se fixer au reste
du complexe (Singh et al, 2008; Xu et al, 2008).
Les activités biochimiques de BLM suggèrent que cette protéine joue un rôle
important au niveau de la HR. Premièrement, BLM facilite la migration de branche au niveau
d’intermédiaires de HR tels que les D-loop et les jonctions de Holliday (Bachrati et al, 2006;
Karow et al, 2000; van Brabant et al, 2000). Deuxièmement, BLM peut éliminer les filaments
de RAD51 et facilite la synthèse d’ADN par Pol η (Bugreev et al, 2007b). Troisièmement,
BLM peut convertir des fourches de réplication bloquées en jonction de Holliday et de ce fait
104
Chapitre II
B. Des ADN hélicases spécialisées
permettre le redémarrage des fourches de réplication (Fig 28C) (Ralf et al, 2006).
Quatrièmement, BLM et Topo III α coopèrent pour dissoudre les doubles jonctions de
Holliday en supprimant les cross-over (Fig 28G) (Plank et al, 2006; Raynard et al, 2006; Wu
& Hickson, 2003; Wu et al, 2006). Ainsi, BLM permet d’éviter des fréquences trop élevées
d’échanges entre chromatides sœurs, ainsi que des recombinaisons aberrantes, et donc
des réarrangements chromosomiques.
Rôle au niveau des fourches de réplication bloquées par une lésion
Résolution de structures secondaires de l’ADN
Dissolution des doubles JH
Correction d’erreur pendant la réplication/réparation
Figure 28. Implication des ADN hélicases BLM et WRN au niveau des fourches de
réplication et dans les mécanismes de réparation de l’ADN afin de maintenir la stabilité du
génome. Les schémas A, B et C représentent le rôle des ADN hélicases au niveau des fourches de
réplication bloquées par une lésion de l’ADN (représenté par la croix). Dans le modèle de la
régression de fourche (B), le découplage permet la synthèse d’un fragment d’Okazaki en face de la
lésion. Au niveau d’une double jonction de Holliday (C), la migration de brin permet de redémarrer la
réplication. Les schémas D, E et F représentent le rôle des ADN hélicases au niveau de la résolution de
structures secondaires. Le schéma G représente la dissolution des doubles jonctions de Holliday en
évitant les cross-over faisant intervenir le complexe BLM/Topo III α. Les panneaux H et I
représentent la correction d’erreur de WRN au cours de la réplication et de la réparation de l’ADN.
(Brosh & Bohr, 2007)
105
Chapitre II
B. Des ADN hélicases spécialisées
Il a été montré que les cellules SW présentaient une fréquence élevée d’échanges entre
chromatides sœurs, mais uniquement au niveau des télomères (Laud et al, 2005). Ces
expériences suggèrent donc un rôle de WRN dans la HR au niveau des télomères. De plus,
WRN interagit avec POT1 (une protéine se liant au niveau des répétitions télomériques) et
avec l’hétéro-dimère Ku (protéines intervenant dans le NHEJ et retrouvées au niveau des
télomères). Ces deux protéines stimulent respectivement l’activité hélicase et nucléase de
WRN (Cooper et al, 2000; Opresko et al, 2005). Ainsi, WRN fonctionnerait avec POT1 et Ku
pour supprimer les évènements de recombinaison au niveau des extrémités télomériques.
D’autre part, le complexe WRN/RAD52 pourrait permettre la résolution de structures
anormales au niveau des fourches de réplication. En effet, WRN augmente l’efficacité de
l’appariement de brin médié par RAD52 (Baynton et al, 2003). De plus, WRN stimule
l’activité de synthèse de Pol η et Pol κ in vitro et co-localise in vivo avec Pol η au niveau de
foyers de réplication après irradiation UV (Kamath-Loeb et al, 2007). En outre, Pol η et WRN
font partie du même complexe dans des cellules humaines sur-exprimant Pol η (Yuasa et al,
2006). L’interaction de WRN avec deux protéines pouvant intervenir au cours des
mécanismes de HR, suggère donc son implication dans le même processus.
En accord avec le rôle proposé pour ces deux ADN hélicases au cours de la HR, BLM
et WRN seraient capables de favoriser la migration de branche au niveau de deux
intermédiaires de recombinaison (Fig 28C) : les D-loop et les jonctions de Holliday (Bachrati
et al, 2006; LeRoy et al, 2005; Mohaghegh et al, 2001; Orren et al, 2002).
c- Leurs rôles dans le déroulement des structures G-quadruplex
Les deux ADN hélicases BLM et WRN peuvent, in vitro, dérouler les structures en G4
(Fig 28D-F) (Mohaghegh et al, 2001; Popuri et al, 2008; Shen & Loeb, 2001; Sun et al, 1998).
De manière plus spécifique, WRN nécessiterait un substrat G4 présentant une extrémité 3’
pour que son activité soit maximale (Mohaghegh et al, 2001).
Par ailleurs, WRN permettrait de faciliter la réplication de l’ADN puisque les
cellules SW présentent une durée de phase S plus longue (Fig 28H-I) (Poot et al, 1992;
Rodriguez-Lopez et al, 2002). En outre, la réplication serait asymétrique dans les cellules SW,
suggérant que les fourches de réplication sont bloquées ou effondrées en absence de WRN
(Rodriguez-Lopez et al, 2002). En accord avec ces résultats, les cellules SW sont sensibles
aux agents induisant des blocages de fourches de réplication (Opresko et al, 2003). WRN est
aussi requise pour la réplication de l’ADN après dommages génotoxiques, mais aussi après un
106
Chapitre II
B. Des ADN hélicases spécialisées
traitement arrêtant les fourches de réplication (Fig 28A-C) (Sidorova, 2008). En outre, WRN
et ATR co-localisent après un arrêt de réplication, suggérant que WRN et ATR coopèrent
pour éviter la genèse d’instabilité génomique en phase S du cycle cellulaire (Pichierri et al,
2003). Il est important de noter que WRN est située au niveau de certains télomères au cours
de la réplication normale de l’ADN en absence de traitement exogène, suggérant que WRN
joue un rôle au niveau de lésions endogènes ou de blocages induits notamment par la
présence de structures secondaires de l’ADN au niveau des télomères (Crabbe et al, 2004;
Johnson et al, 2001; Opresko et al, 2004). Cependant, WRN ne serait pas nécessaire pour la
réplication de tous les télomères. En effet, des expériences d’immuno-précipitation de
chromatine ont permis de montrer que WRN est associée avec 5% de l’ADN télomérique
dans des cellules en phase S (Crabbe et al, 2004). En outre, le rôle de WRN au niveau de
l’élongation des télomères aurait majoritairement lieu sur le brin discontinu (Crabbe et al,
2004). Il est important de rappeler que la progression des fourches de réplication vers la fin du
chromosome nécessite la dissociation des T-loop formées au niveau des extrémités
télomériques (Griffith et al, 1999). Les deux activités hélicase et exonucléase de WRN
coopèrent pour libérer le brin envahissant de la structure en T-loop in vitro (Opresko et al,
2002; Opresko et al, 2004). En outre, la protéine télomérique TRF2 interagit physiquement
avec WRN et la recrute au niveau de la T-loop in vitro (Machwe et al, 2004; Opresko et al,
2002; Opresko et al, 2004). De plus, en augmentant la processivité de l’hélicase, POT1
facilite le relargage du brin télomérique envahissant en limitant l’activité exonucléase de
WRN (Opresko et al, 2005). La séquence télomérique (TTAGGG)n étant riche en G forme
spontanément une structure en G4 in vitro mais aussi in vivo (Duquette et al, 2004; Paeschke
et al, 2005). Ces structures bloquent la progression des fourches de réplication in vitro et la
présence de WRN permet d’éviter le blocage de Pol δ au niveau des G4 (Kamath-Loeb et al,
2001). De plus, POT1 se lie au niveau des simple-brins d’ADN télomérique afin d’éviter la
formation de G4 (Zaug et al, 2005). POT1 et les ADN hélicases WRN ou BLM pourraient
donc coopérer afin de dissocier les structures en G4, les hélicases en déroulant les
structures secondaires de l’ADN et POT1 en stabilisant les simple-brins d’ADN résultants.
Par conséquent, les ADN hélicases joueraient un rôle au niveau des télomères via leur
rôle dans la recombinaison homologue, mais aussi via leur implication dans le déroulement
des G4.
107
Chapitre II
B. Des ADN hélicases spécialisées
2. L’ADN hélicase BACH1, impliquée dans l’Anémie de Fanconi
Nous allons maintenant étudier une autre ADN hélicase, BACH1, impliquée dans le
déroulement des structures secondaires de l’ADN, et qui intervient notamment au niveau des
séquences riches en G.
a- L’Anémie de Fanconi
Nous allons dans un premier temps, nous intéresser à l’anémie de Fanconi (AF). Il
s’agit d’une maladie génétique très rare, récessive et de transmission autosomique pour la
grande majorité des cas, caractérisée par des malformations congénitales, des anomalies
au niveau de la pigmentation de la peau, un défaut progressif au niveau de la moelle
osseuse et une forte prédisposition aux cancers, tels que les leucémies aigües myéloïdes ou
des tumeurs solides au niveau de la tête et du cou (Alter, 2003; Butturini et al, 1994; Grompe
& D'Andrea, 2001; Joenje & Patel, 2001). Il est cependant important de souligner que les
signes cliniques sont très hétérogènes chez les patients atteints de l’Anémie de Fanconi. En
effet, douze groupes de complémentation ont été mis en évidence FANC A, B, C, D1, D2,
E, F, G, I, J, L, M (Levitus et al, 2004; Levitus et al, 2005; Levran et al, 2005; Meetei et al,
2005), qui mettent en cause différentes protéines non fonctionnelles. Tous les groupes ne sont
pas représentés de la même manière puisque 60 à 80% des patients font partie du groupe
FANCA (pour revue, (Levitus et al, 2006)). Les protéines FANC A, B, C, E, F, G, L, M
s’assemblent pour constituer le « core complex » de l’Anémie de Fanconi (Fig 29) (pour
revue, (Patel & Joenje, 2007)).
FANCI
F
A
N
C
L
U
S
P
1
Ub
FANCI
Figure 29. Représentation schématique des
protéines de l’Anémie de Fanconi et de leurs
interactions. La majorité des protéines de
l’Anémie de Fanconi forment le « core complex »
qui permet la mono-ubiquitination de FANCD2 via
l’E3-ubiquitine ligase FANCL et l’E2 Ube2t. Cette
modification post-traductionnelle cible FANCD2
au niveau de la chromatine. Les autres protéines de
l’Anémie de Fanconi FANCD1 et FANCJ
fonctionnent indépendamment du « core complex »
et après l’étape de mono-ubiquitination de
FANCD2. Les modifications post-traductionnelles
de FANCD2 et de FANCI sont inter-dépendantes.
USP1 permet de déubiquitinyler FANCD2. (Adapté
de (Patel & Joenje, 2007))
108
Chapitre II
B. Des ADN hélicases spécialisées
Seule deux des protéines de ce « core complex » présentent une activité catalytique.
En effet, FANCL serait une E3-ubiquitine ligase (Meetei et al, 2003; Seki et al, 2007) et
FANCM possèderait un domaine hélicase et un domaine nucléase (Meetei et al, 2005;
Mosedale et al, 2005). En réponse aux dommages de l’ADN ou à un blocage de fourches de
réplication, la protéine FANCD2 est mono-ubiquitinylée sur la lysine 561 par FANCL
(Meetei et al, 2003). L’enzyme de conjugaison E2 serait Ube2t (Alpi et al, 2007). Par la suite,
FANCD2-Ub se lie à la chromatine et s’accumule au niveau des foyers de dommages de
l’ADN observés en immunofluorescence (Garcia-Higuera et al, 2001). Il est important de
noter qu’une mutation touchant la fonction de n’importe quelle protéine au niveau du « core
complex » entraîne un défaut d’activité E3-ubiquitine ligase, ainsi que la dissociation du
complexe, conduisant finalement à un défaut de mono-ubiquitination de FANCD2
(Matsushita et al, 2005). En revanche, l’absence de BACH1 ou de FANCD1 n’affecte pas la
mono-ubiquitination de FANCD2, suggérant que ces protéines agissent en aval de la
modification post-traductionnelle de FANCD2 (Bridge et al, 2005; Levitus et al, 2004; Wang
et al, 2004a). De plus, la réparation des CDB induites par irradiation est retardée dans les
cellules exprimant une protéine BACH1 inactivée (Cantor et al, 2001). Ainsi, BACH1
interviendrait même après la formation des CDB. D’autre part, la mono-ubiquitination de
FANCD2 est régulée par la protéine USP1, la même déubiquitine ligase qui régule la
mono-ubiquitination de PCNA (Nijman et al, 2005).
En outre, FANCI s’associe avec FANCD2 et le complexe FANCI-FANCD2 se
localise au niveau de la chromatine en réponse aux dommages de l’ADN (Smogorzewska et
al, 2007). De manière similaire à FANCD2, FANCI est mono-ubiquitinylée et la
mono-ubiquitination de chacune de ces protéines est importante pour le maintien de
l’ubiquitine sur l’autre protéine (Fig 30) (Smogorzewska et al, 2007). En outre, la
phosphorylation de FANCD2 par ATR (Pichierri & Rosselli, 2004b; Taniguchi et al, 2002)
est
nécessaire
pour
sa
propre
mono-ubiquitination
et
par
conséquent
pour
la
mono-ubiquitination de FANCI (Smogorzewska et al, 2007). De manière similaire, la
phosphorylation de FANCI est importante pour la mono-ubiquitination et la formation de
foyers de FANCI et FANCD2 (Ishiai et al, 2008). Il est important de noter que la
mono-ubiquitination de FANCD2 dépend aussi des protéines ATR, Chk1 et Claspin
(Andreassen et al, 2004; Guervilly et al, 2008). En outre, in vitro, FANCD2 peut être
mono-ubiquitinylée sur d’autres lysines puisqu’un mutant sur la lysine K563 dans les cellules
de poulet (ou lysine 561 dans les cellules humaines) est tout de même ubiquitinylé (Alpi et al,
2007). Cependant, FANCI stimule la mono-ubiquitination de FANCD2 mais pas de FANCD2
109
Chapitre II
B. Des ADN hélicases spécialisées
mutée sur la lysine 563 (Alpi et al, 2007). Ainsi, FANCI serait importante pour restreindre
la mono-ubiquitination de FANCD2 au niveau du site de mono-ubiquitination observée
in vivo.
Complexe
FANCI/FANCD2
Complexe
FANCI/FANCD2
activé sur la
chromatine
Pontages
Fourches bloquées
Figure 30. Modèle de la régulation du complexe FANCI/FANCD2. La cascade de
phosphorylation médiée par ATR/ATRIP et d’ubiquitination médiée par le « core complex » conduit
au chargement sur la chromatine du complexe FANCI/FANCD2, permettant ainsi sa fonction au
niveau des mécanismes de réparation. (Adapté de (Smogorzewska et al, 2007))
Au niveau cellulaire, il a tout d’abord été démontré que les lymphocytes de cellules
AF présentaient une forte instabilité chromosomique spontanée telles que des cassures de
chromatides ou des échanges de chromatides impliquant des chromosomes hétérologues
(Schroeder et al, 1964; Schroeder & German, 1974). De plus, ces cellules sont sensibles aux
agents pontants tels que la mitomycine C et le cisplatine (Auerbach & Wolman, 1976; Ishida
& Buchwald, 1982; Sasaki & Tonomura, 1973; Weksberg et al, 1979). Ces agents génèrent
principalement des pontages intra-brin qui connectent des bases au sein du même brin d’ADN
mais aussi des pontages inter-brins qui relient deux brins antiparallèles d’ADN (Alter, 1996).
Les pontages inter-brins représentent une faible proportion des lésions induites par les agents
pontants (environ 5 à 13 % pour la MMC) mais sont plus toxiques puisqu’ils inhibent la
séparation des brins d’ADN et donc la réplication (Dronkert & Kanaar, 2001; Warren et al,
1998). En outre, la sensibilité observée dans les cellules AF semble uniquement due aux
pontages inter-brins puisqu’elles ne montrent pas de sensibilité aux agents alkylants
mono-fonctionnels tels que l’éthyl-méthane-sulfonate (Weksberg et al, 1979). Ces résultats
suggèrent donc que les protéines de l’Anémie de Fanconi participent à la réparation des
pontages inter-brins de l’ADN. D’autre part, les cellules AF présentent un défaut de cycle
cellulaire puisqu’elles s’accumulent au niveau de la phase G2/M et présentent donc une
transition G2/M retardée (Dutrillaux et al, 1982; Kubbies et al, 1985). Cet arrêt en phase
G2/M est accentué après traitement des cellules avec des agents pontants (Kaiser et al, 1982)
et dépend de Chk1 (Guervilly et al, 2008). Comme la phase G2 est prolongée dans les cellules
110
Chapitre II
B. Des ADN hélicases spécialisées
AF même en absence de dommage externe de l’ADN, il est possible que les protéines de
l’AF soient impliquées au niveau des lésions endogènes de l’ADN.
Les cellules AF ne sont pas les seules à être sensibles aux agents pontants puisque les
cellules déficientes au niveau du NER, de la HR (défaut au niveau des paralogues de RAD51
ou de BRCA2) ou de la TLS (défaut au niveau des ADN polymérases Rev1 et Rev3) sont
aussi sensibles (pour revue, (Patel & Joenje, 2007)). En outre, les mutants pour la TLS
seraient les plus sensibles, suivis par les mutants AF et les mutants HR (Nojima et al, 2005).
De plus, les doubles mutants (TLS + AF ou HR + AF) ne montrent pas d’effet additif au
niveau de leur sensibilité, indiquant que le rôle de l’Anémie de Fanconi est fortement relié
aux mécanismes de TLS et de HR (Nojima et al, 2005). En outre, les mutants AF, TLS ou
HR ne produisent pas d’échanges entre chromatides sœurs en réponse aux agents pontants
(Niedzwiedz et al, 2004). Même si les échanges entre chromatides sœurs ne représentent
qu’une partie des évènements de HR, ils permettent de rendre compte de l’implication de ces
différents mécanismes dans la HR. Ces résultats ont permis de proposer le modèle représenté
sur la figure 31 (Patel & Joenje, 2007). Dans ce modèle, les protéines AF interviendraient
dans les étapes initiales afin de créer un substrat adéquat pour la HR (CDB) ou pour la TLS
(en déplaçant le pontage sur un brin).
Incision
Cassure double-brin
Blocage de
fourche de
réplication
TLS
NER
Redémarrage de la
fourche de réplication
TLS
NER
Chromatide sœur intacte
Invasion de brin
Rétablissement de la fourche de réplication
Résolution de la jonction d’Holliday
Figure 31. Modèle de la réparation des pontages combinant les actions des mécanismes
AF, TLS et HR. L’encadré jaune représente les étapes au cours desquelles les protéines de l’Anémie
de Fanconi pourraient intervenir. (Patel & Joenje, 2007)
111
Chapitre II
B. Des ADN hélicases spécialisées
En accord avec ce modèle, lorsqu’une CDB est induite par une endonucléase dans les
cellules humaines déficientes en FANCC ou FANCD2 (Nakanishi et al, 2005) ou dans les
cellules de poulet DT40 déficientes pour FANCC, FANCD2 ou FANCG (Niedzwiedz et al,
2004; Yamamoto et al, 2003), un défaut modéré de recombinaison homologue est détecté. De
plus, les cellules de poulet DT40 déficientes en FANCL, FANCD2, FANCG, FANCC
présentent une réduction importante de l’efficacité de « gene targetting » (Hirano et al, 2005;
Seki et al, 2007; Yamamoto et al, 2003; Yamamoto et al, 2005). Ainsi, certaines protéines
de l’AF seraient importantes pour la HR mais pas toutes. En effet, les cellules de poulet
DT40 déficientes en FANCM ou BACH1 ne présentent aucun défaut de HR (Bridge et al,
2005; Mosedale et al, 2005). Cependant, l’absence de BACH1 dans les cellules humaines
MCF7 induit un défaut de HR d’un facteur 10 par rapport aux cellules contrôles (Litman et al,
2005). D’autre part, BACH1 interagit avec le domaine BRCT de BRCA1, ce qui établit un
autre lien entre HR et AF (Cantor et al, 2001). Cette liaison est dépendante de la
phosphorylation de BACH1 sur la sérine 990 au cours des phases S et G2/M et semble
nécessaire pour que le point de contrôle de phase G2/M fonctionne (Yu et al, 2003). De plus,
des foyers RAD51 induits par des dommages de l’ADN sont visibles même en absence de
BACH1, suggérant que les étapes initiales de la HR sont initiées normalement en absence de
BACH1 (Litman et al, 2005). Il est important de noter que BLM et la voie AF semblent
coopérer pour réparer les pontages inter-brins (Hirano et al, 2005). En outre, WRN
intéragit fonctionnellement avec le mécanisme de l’Anémie de Fanconi (pour revue,
(Pichierri & Rosselli, 2004a)). De plus, des défauts de TLS ont été observés dans les cellules
déficientes pour l’AF (Niedzwiedz et al, 2004; Papadopoulo et al, 1990; Yamamoto et al,
2005). Par conséquent, certaines évidences suggèrent que les protéines de l’AF facilitent les
mécanismes de HR et de TLS mais il reste encore à préciser par quel mécanisme.
Enfin, un lien entre AF et MMR a été suggéré puisque BACH1 interagit avec
MutLα (Peng et al, 2007). En effet, cette interaction serait nécessaire pour corriger
l’accumulation des cellules AF en phase G2/M (Peng et al, 2007). Il reste à déterminer si cette
interaction facilite la réparation des pontages en favorisant la HR ou un autre mécanisme de
réparation.
b- Le rôle de BACH1 dans le déroulement des structures G-quadruplex
Nous allons maintenant nous intéresser un peu plus à la protéine du groupe de
complémentation FANCJ qui s’avère être l’ADN hélicase BACH1 et qui a été identifiée
112
Chapitre II
B. Des ADN hélicases spécialisées
comme un partenaire de BRCA1 (Cantor et al, 2001). Des mutations de BACH1 prédisposent,
comme BRCA1, au cancer du sein, mais dans une moindre mesure (pour revue, (Mathew,
2006)). BACH1 est une des premières protéines de l’AF à se lier à l’ADN via son domaine
hélicase composé d’une boîte DEAH (Cantor et al, 2001; Levitus et al, 2005; Peng et al,
2007). BACH1 est donc une ADN hélicase ATP-dépendante qui déroule les duplex
ADN/ADN ou ADN/ARN de 5’ vers 3’ (Cantor et al, 2004). BACH1 déroule
préférentiellement des substrats avec une extrémité simple-brin en 5’ et intervient aussi au
niveau des intermédiaires de recombinaison en D-loop (Gupta et al, 2005). De plus, BACH1
pourrait utiliser son activité ATPase afin de déstabiliser les complexes ADN/protéines tels
que les filaments de RAD51 (Sommers et al, 2009). En accord avec ces résultats, FANCJ
interagirait avec RPA, une protéine se liant au niveau des simple-brins d’ADN, après
dommages de l’ADN (Gupta et al, 2007). In vitro, la protéine humaine BACH1 est capable de
dérouler 90% de plusieurs oligonucléotides capables d’adopter une structure secondaire en G4
alors qu’aucun déroulement de duplex d’ADN ou de fourches de réplication n’a lieu pendant
le même temps de réaction (London et al, 2008). Ces résultats sont en contradiction avec les
résultats observés par Gupta et ses collaborateurs (Gupta et al, 2005) qui montrent que
BACH1 peut dérouler efficacement des fourches de réplication d’ADN. Afin de confirmer
leurs résultats, London et ses collaborateurs ont effectué des tests de compétition en
pré-incubant la protéine purifiée avec des oligonucléotides non radioactifs simple-brin, en
forme de fourche de réplication ou en G4 (London et al, 2008). Seule la pré-incubation avec
des oligonucléotides G4 non marqués perturbe le déroulement du substrat G4 marqué
(London et al, 2008). Ainsi, BACH1 serait une ADN hélicase très spécialisée avec une
préférence pour le déroulement des G4. En outre, RPA stimulerait l’activité hélicase de
BACH1 au niveau de ces structures secondaires (Wu et al, 2008). Comme cité précédemment,
BACH1 déroule les G4 de 5’ vers 3’ contrairement aux ADN hélicases WRN et BLM
(London et al, 2008). La polarité de cette ADN hélicase pourrait permettre à BACH1 de
dérouler préférentiellement des G4 situés au niveau du brin discontinu (London et al,
2008). Bien qu’aucune évidence n’existe quant au rôle de BACH1 au niveau des G4 situés
aux télomères, il est important de noter que l’orthologue de BACH1 chez la souris, Rtel, est
important pour la maintenance des télomères (Ding et al, 2004). En accord avec le rôle de
BACH1 au niveau des G4, l’activité hélicase de BACH1 est inhibée (Wu et al, 2008) par un
ligand stabilisant de manière spécifique les G4, la télomestatine (Lemarteleur et al, 2004).
Au niveau cellulaire, de nombreuses évidences suggèrent un rôle de BACH1 au
niveau des G4. En effet, dans les cellules de nématode déficientes en Dog-1 (homologue de
113
Chapitre II
B. Des ADN hélicases spécialisées
FANCJ chez C. elegans, (Youds et al, 2008)) ou dans les cellules humaines de patients
déficients pour FANCJ, des délétions de séquences riches en G ont été observées (Cheung et
al, 2002). De plus, des délétions de séquences riches en G comportant la signature de
formation des G4 (G3-5N1-3G3-5N1-3G3-5N1-3G1-3) ont été observées dans les tissus somatiques
et germinaux de nématodes déficients en Dog-1 (Kruisselbrink et al, 2008). Ces délétions de
séquences riches en G sont augmentées dans les doubles mutants Dog-1 et protéines de la HR
telles que Rad51, Him6 (l’homologue de BLM chez C .elegans), ainsi que dans les doubles
mutants Dog-1 et Pol η ou Pol κ (Youds et al, 2006). Ainsi, la HR et la TLS seraient
importantes pour stabiliser les séquences riches en G en absence de Dog-1 (Youds et al, 2006;
Youds et al, 2008). En revanche, le NHEJ et le NER ne sont pas requis pour le maintien des
séquences riches en G (Youds et al, 2006). D’autre part, ces résultats suggèrent une
coopération fonctionnelle entre Pol η et Dog-1 mais aussi entre Pol κ et Dog-1. Il est aussi
important de souligner que les cellules humaines déficientes en BACH1 sont sensibles à la
télomestatine et présentent une augmentation des dommages de l’ADN et d’apoptose par
rapport aux cellules contrôles (Wu et al, 2008). Les résultats d’apoptose sont à nuancer car
aucun test n’a été fait sur l’apoptose induite par l’absence de BACH1 en sans stress exogène.
D’autre part, BACH1 serait nécessaire au cours de la phase S (Kumaraswamy &
Shiekhattar, 2007). En effet, BACH1 existe sous forme de complexe avec BARD1, BRCA1 et
BRCA2 et l’association de BACH1 avec ses partenaires au niveau de la chromatine est
augmentée au cours de la phase S (Kumaraswamy & Shiekhattar, 2007). De plus, la déplétion
de BACH1 par interférence ARN induit une accumulation des cellules en phase G1, ainsi
qu’une progression plus lente au cours de la phase S (Kumaraswamy & Shiekhattar, 2007).
En accord avec ces résultats, l’activité ATPase de BACH1 est quasiment absente en phase G1
mais, augmente au cours de la phase S (Kumaraswamy & Shiekhattar, 2007). Enfin, l’absence
de BACH1 induit une augmentation des cassures de l’ADN. Cependant, ces résultats ont été
obtenus après synchronisation des cellules par l’aphidicoline, qui est un inhibiteur de la
réplication, susceptible d’induire des stress génotoxiques, et restent donc à être vérifiés.
114
Chapitre III
Problématiques posées
CHAPITRE III : PROBLEMATIQUES POSEES
La tumorigenèse est un processus qui sélectionne les évènements génétiques et
épigénétiques qui permettent aux cellules d’échapper aux mécanismes antiprolifératifs et de
mort cellulaire programmée induite qui limitent normalement l’expansion clonale des cellules
somatiques (Lowe et al, 2004). La grande majorité des tumeurs est caractérisée par une forte
instabilité génétique mais il reste encore à déterminer à quelle étape du processus tumoral cela
se produit (Lengauer et al, 1998). De nombreux mécanismes limitant la tumorigenèse ont
été proposés, tels que l’hypoxie (Graeber et al, 1994) ou l’attrition des télomères (Counter et
al, 1992). Ces mécanismes contribuent à l’activation du suppresseur de tumeur p53, lequel est
muté dans la majorité des cancers (Counter et al, 1992; Graeber et al, 1994; Lowe et al, 2004;
Vogelstein et al, 2000). Cependant, nous ne savons toujours pas si ces mécanismes constituent
l’étape clef permettant de protéger les cellules contre l’instabilité génétique et la
tumorigenèse. Plus récemment, il a été montré que Chk2, la kinase effectrice du point de
contrôle G2/M activée par ATM en réponses aux CDB de l’ADN, était activée de manière
constitutive dans les carcinomes des poumons et du sein (DiTullio et al, 2002). D’autre part,
des oncogènes tels que Myc induisent des dommages à l’ADN dans les cellules en culture
(Vafa et al, 2002). De ce fait, il est possible que les points de contrôle soient activés dans les
stades précoces de la tumorigenèse humaine, conduisant à un blocage du cycle cellulaire, à
la mort cellulaire le cas échéant et inhibant de ce fait la progression tumorale. Deux études
récentes confirment cette hypothèse et proposent le mécanisme représenté sur la figure 32
(Bartkova et al, 2005; Gorgoulis et al, 2005).
Cancer
Hyperplasie
Instabilité
génomique
Attrition des télomères
CDB
Hypoxie
majoritairement au
niveau des SFC
Stress réplicatif
?
Activation des
points de
contrôle du cycle
cellulaire
Apoptose
dépendante de p53
Sénescence
Dérégulation des ADN
polymérases translésionnelles
Figure 32. Modèle d’activation des points de contrôle du cycle cellulaire au cours de la
progression tumorale.
115
Chapitre III
Problématiques posées
En effet, les auteurs proposent que la stimulation aberrante de la prolifération dans les
cellules précancéreuses conduise à un stress réplicatif. D’autre part, l’activation d’oncogènes
pourrait aussi induire un stress réplicatif (Halazonetis et al, 2008). Ce stress pourrait, de
manière directe ou indirecte via la formation de cassures de l’ADN, activer les points de
contrôle du cycle cellulaire, induisant ainsi un arrêt du cycle cellulaire ou l’apoptose. La
majorité des cassures de l’ADN auraient lieu au niveau des sites fragiles communs, qui sont
souvent localisés au niveau de gènes suppresseur de tumeur, indiquant que ces régions
seraient les plus sensibles au stress réplicatif (Gorgoulis et al, 2005). Aux stades plus tardifs
de la tumorigenèse, l’attrition des télomères et l’hypoxie participeraient à l’activation des
points de contrôle. Enfin, des suppresseurs de tumeur tels que p53 peuvent être inactivés,
permettant aux cellules de se libérer de l’effet inhibiteur des points de contrôle du cycle
cellulaire et facilitant de ce fait la progression tumorale.
Mon travail de thèse s’inscrit dans ce modèle puisque nous supposons qu’une
dérégulation des ADN polymérases translésionnelles au cours des phases précoces du
développement tumoral participe au stress réplicatif. Dans l’équipe, nous avons montré
récemment que les ADN polymérases de la famille Y, Pol η, Pol κ et Pol ι, étaient
sous-exprimées dans les cancers colorectaux. Ainsi, au cours de ma thèse nous nous sommes
particulièrement intéressés au rôle physiologique de Pol η, en absence de dommage exogène
de l’ADN. Mes travaux se sont donc articulés autour de deux questions majeures :
-
Quelles sont les conséquences d’une sous-expression de Pol η, dans une lignée
cellulaire humaine présentant une protéine p53 fonctionnelle, au niveau des points de
contrôle du cycle cellulaire, sur l’expression des sites fragiles communs et d’un point
de vue plus large au niveau des séquences particulières de l’ADN susceptibles de
former des structures secondaires difficiles à répliquer ?
-
Dans quel(s) mécanisme(s) Pol η joue-t-elle un rôle dans les cellules humaines en
absence de traitement génotoxique : réplication de l’ADN ou recombinaison
homologue ?
La partie résultats va donc se diviser en trois chapitres : un premier chapitre expliquant
le rôle des ADN polymérases translésionnelles au niveau des séquences particulières de
116
Chapitre III
Problématiques posées
l’ADN, un deuxième chapitre présentant les conséquences de la déplétion de Pol η dans les
cellules humaines et son rôle dans la maintenance de la stabilité du génome et enfin, un
dernier chapitre nous permettra d’étudier plus précisément le rôle de Pol η dans la
recombinaison homologue dans les cellules humaines.
La partie discussion permettra de replacer les résultats trouvés au cours de cette thèse
dans le contexte de la progression tumorale et notamment dans le contexte du syndrome du
Xeroderma pigmentosum variant.
117
RESULTATS
118
Résultats
A. Rôle des ADN polymérases TLS sur les ADN non-B
A. Rôle des ADN polymérases TLS sur les ADN non-B
Afin de maintenir l’intégrité du génome, la réplication doit être fidèle. Cependant, des
lésions de nature endogène ou exogène peuvent survenir. Les différents mécanismes de
réparation et de tolérance permettant de contrecarrer les lésions exogènes ont été grandement
étudiés. En revanche, les mécanismes impliqués au niveau des barrières de fourches naturelles
telles que les séquences particulières de l’ADN susceptibles d’adopter des structures
secondaires ne sont que peu connus à ce jour. Chez le nématode C. elegans, l’ADN hélicase
Dog-1, l’homologue de BACH1 dans les cellules humaines, a été impliquée au niveau des
séquences riches en G (Cheung et al, 2002). En effet, l’absence de Dog-1 entraîne des
délétions de séquences riches en G, cette fréquence de délétions étant encore augmentée en
absence de Pol η ou Pol κ (Cheung et al, 2002). Ainsi, une coopération fonctionnelle entre les
ADN polymérases spécialisées et l’ADN hélicase Dog-1 au niveau des séquences riches en G
susceptibles d’adopter des structures en G-quadruplex a été proposée. Nous avons donc
étudié, le rôle des ADN polymérases de la famille Y (Pol η, Pol κ, Pol ι) au niveau des
séquences particulières de l’ADN susceptibles d’adopter des structures secondaires en
ADN-H, ADN-Z ou ADN-G dans les cellules humaines (article I).
1. Utilisation de shRNA épisomaux pour diminuer le niveau
d’expression de Pol η
Afin d’analyser le rôle potentiel des ADN polymérases de la famille Y au niveau des
séquences riches en G, nous avons utilisé la technique d’interférence ARN que nous allons
détailler dans un premier temps avant d’étudier la validation des clones cellulaires exprimant
des shRNA utilisés dans nos expériences.
a- L’interférence ARN et les shRNA épisomaux
L’interférence ARN est un processus cellulaire qui permet d’induire l’extinction de
gènes endogènes ou exogènes par expression d’un petit ARN dans lequel un brin est
complémentaire de la cible ARNm (Fire et al, 1998; Zamore et al, 2000). Au cours de ce
processus, l’ARN double-brin est converti en molécules de 21 à 27 nucléotides appelées
siRNA (small interfering RNA) par le complexe DICER (Elbashir et al, 2001; McManus &
Sharp, 2002; Schwarz et al, 2003a; Tomari & Zamore, 2005; Zamore et al, 2000). La
séquence anti-sens du siRNA est amenée au niveau de la séquence ARNm homologue par le
complexe RISC (RNA-Induced Silencing Complex). Ce complexe clive alors la séquence
119
Résultats
A. Rôle des ADN polymérases TLS sur les ADN non-B
ARNm homologue en fragments de 10 ou 11 nucléotides, conduisant à la dégradation de cet
ARNm cible (Hammond et al, 2000).
La technique siRNA est utilisée depuis de nombreuses années, mais il n’en reste pas
moins que son utilisation est parfois controversée. En effet, les siRNA ne permettent d’obtenir
une extinction du gène cible que transitoirement (pendant 2 à 5 jours). De plus, les
transfections de lignées cellulaires différentes donnent des résultats variables en termes
d’extinction. Enfin, les effets « off-target », principalement dus aux séquences de siRNA qui
ciblent d’autres gènes, dépendent de la concentration de siRNA utilisée et sont fréquents.
Ainsi, en 2002, un vecteur pSUPER permettant l’extinction transitoire d’un gène cible
endogène ou ectopique a été mis au point (Brummelkamp et al, 2002). En parallèle, des virus
exprimant des siRNA ont été développés à partir des rétrovirus qui s’intègrent tels que les
lentivirus ou à partir des adénovirus épisomaux. Cependant, le transfert de gènes basé sur les
adénovirus déclenche une réponse immunitaire chez l’hôte, conduisant à la dégradation rapide
des vecteurs. Ces effets dépendent bien entendu du vecteur, de l’hôte et du transgène (Fish &
Kruithof, 2004). D’autre part, bien que les lentivirus présentent de nombreux avantages
notamment en terme d’efficacité de transfection, les contraintes de sécurité et d’éthique sont à
prendre en compte (Romano et al, 2003). De plus, ces techniques d’intégration au niveau de la
chromatine hôte comportent divers problèmes notamment au niveau des sites d’intégration
incontrôlables pouvant induire des variations de phénotypes ou compromettre l’intégration à
long terme.
Afin de contrecarrer ces différents problèmes, Denis Biard et ces collaborateurs ont
développé des plasmides exprimant des shRNA basés sur le virus d’Epstein Barr (EBV)
(Biard et al, 2005). Les shRNA sont caractérisés par un appariement de base et une boucle et
sont reconnus de la même manière que les siRNA. Les vecteurs EBV ont été utilisés pendant
de nombreuses années afin de modifier les génotypes cellulaires humains (Biard et al, 1992).
Ces plasmides contiennent une origine de réplication latente du virus EBV appelée OriP et
permettent l’expression de l’antigène 1 du transactivateur viral EBV appelé EBNA-1. Cette
protéine attache les plasmides EBV au niveau des chromosomes en métaphase permettant
ainsi leur rétention nucléaire ainsi que leur ségrégation au cours de la mitose (Kapoor &
Frappier, 2003; Marechal et al, 1999). Leur réplication est semi-conservative et associée à la
réplication génomique (Dhar et al, 2001). En présence de l’OriP et de la protéine EBNA-1, les
vecteurs EBV persistent donc dans le noyau des cellules comme des épisomes stables, même
après une longue période en culture (Reisman et al, 1985).
120
Résultats
A. Rôle des ADN polymérases TLS sur les ADN non-B
Lors de notre étude nous avons utilisé ces vecteurs EBV contenant des séquences
shRNA dessinées via le site internet siSearch (Chalk et al, 2004; Chalk et al, 2005). Quatre
vecteurs ont été construits pour chaque gène d’intérêt POLH, POLI et BACH1. Seule
deux séquences de shRNA indépendantes, donnant la meilleure extinction au niveau des
transcrits et des protéines, ont été utilisées par la suite pour chaque gène d’intérêt (article I,
matériel et méthodes, p.127). Ces séquences ciblent soit les régions codantes, soit les
régions 3’-UTR. Le choix de séquences ciblant la région 3’UTR des ARNm nous permet de
complémenter les phénotypes plus simplement avec l’ADN complémentaire sauvage
correspondant à la séquence codante, sans avoir à réaliser des mutations silencieuses au
niveau des séquences shRNA pour éviter que l’ADN complémentaire exprimé de manière
ectopique soit également la cible de l’interférence ARN. D’autre part, nous avons utilisé des
clones cellulaires stables plutôt que des populations de clones afin d’obtenir une extinction
homogène et continue. Cette extinction était présente dans la moitié des clones testés et est
maintenue environ quatre à cinq mois en culture. La construction de clones cellulaires
exprimant un shRNA dirigé contre les transcrits de Pol κ en utilisant cette technique s’est
révélée impossible dû à la forte mortalité des cellules après transfection. Nous avons par
conséquent utilisé les deux séquences de siRNA dirigés contre l’ARNm de Pol κ cités dans
l’article I (matériel et méthodes, p.127). Comme contrôle, nous avons utilisé le vecteur
pBD650 contenant deux mésappariements dans une séquence dessinée pour cibler la protéine
XPA (Biard, 2007). Ce vecteur a été testé sur différents gènes impliqués dans les mécanismes
de réparation de l’ADN tels que la HR, le NER, le NHEJ et aucun phénotype n’a été observé
avec ce vecteur (Biard, 2007). De plus, toutes nos analyses phénotypiques ont aussi été
réalisées sur des cellules non transfectées et sur des cellules exprimant des shRNA dirigés
contre des transcrits d’autres protéines de la même famille, qui finalement ne présentent pas
les mêmes caractéristiques. Le meilleur contrôle reste cependant la complémentation par la
protéine d’intérêt. Pour les transfections de siRNA, deux séquences de siRNA contrôles ont
été utilisées : une séquence dirigée contre la luciférase (Sigma) et un siRNA contrôle
provenant de chez Eurogentec.
b- Validation des clones shRNA et des siRNA utilisés en termes d’extinction
Ces différents clones ont été générés à partir des cellules U2OS#18, des cellules
tumorales, issues d’un ostéosarcome, qui contiennent un substrat de recombinaison
homologue intégré en copie unique dans le génome (Puget et al, 2005). Ces cellules ont été
choisies pour leur substrat de recombinaison homologue, puisque nous voulions étudier le rôle
121
Résultats
A. Rôle des ADN polymérases TLS sur les ADN non-B
de Pol η au niveau de ce mécanisme dans les cellules humaines. Ces cellules, bien qu’elles
soient tumorales, ne semblent présenter aucun défaut des mécanismes fondamentaux de
réplication, de HR, de réparation et d’activation des points de contrôle du cycle cellulaire. En
outre, contrairement à de nombreuses lignées transformées, ces cellules possèdent une
protéine p53 fonctionnelle.
Les différents clones celluaires choisis ont été validés par analyses western blot
(article I, figure 1). L’extinction des protéines Pol η, Pol ι et BACH1 est comprise entre 70 et
90 %, ce qui est correct pour analyser les phénotypes induits par l’absence de ces protéines.
Nous avons, par la suite, vérifié l’effet spécifique des shRNA en montrant que la baisse des
transcrits d’une protéine d’intérêt n’entrainait pas de variation de l’expression des transcrits
de deux ADN polymérases réplicatives Pol α et Pol δ et de deux autres ADN polymérases de
la famille Y Pol η (ou Pol ι) et Rev1 et de l’ADN hélicase BACH1 (Fig 33). Nous pouvons
remarquer, d’une part, que le shRNA ι1 n’induit qu’une faible baisse des transcrits de Pol ι et
d’autre part, que la baisse des ARNm de Pol η induit une baisse de 30-40% des ARNm de
BACH1. Cependant, ces deux résultats n’ont pas été retrouvés en termes de protéines lors des
analyses par western-blot.
Expression relative des ARNm
POLD
1,4
1,2
1,0
0,8
0,6
0,4
0,2
0
POLA
shC1 shC2 shη1 shη2 shι1 shι2 shB1 shB2
POLI
1,4
1,2
1,0
REV1
POLH
0,8
0,6
0,4
0,2
0
1,2
Figure 33. Analyse en PCR quantitative
des niveaux d’expression des ARNm des ADN
polymérases réplicatives α et δ, des ADN
polymérases de la famille Y η, ι, REV1 et de
l’ADN hélicase BACH1. Les ARN ont été extraits
des différents clones cellulaires shRNA, puis
rétrotranscrits. Les analyses en PCR quantitative en
temps réel ont été réalisées avec différentes sondes
spécifiques des transcrits POLA, POLD, POLH,
POLI, REV1, BACH1. Les niveaux d’expression ont
été normalisés par rapport au gène de ménage 18S.
shC1 shC2 shη1 shη2 shι1 shι2 shB1 shB2
BACH1
1,0
0,8
0,6
0,4
0,2
0
shC1 shC2 shη1 shη2 shι1 shι2 shB1 shB2
122
Résultats
A. Rôle des ADN polymérases TLS sur les ADN non-B
Pour Pol κ, l’effet spécifique de ces siRNA a été analysé par PCR quantitative en
temps réel. En effet, la baisse des transcrits de Pol κ n’affecte pas l’expression des transcrits
des autres ADN polymérases humaines (Fig 34).
Expression relative des ARNm
Figure 34. Analyse en PCR quantitative des niveaux d’expression des ARNm des ADN
polymérases réplicatives α et δ, des ADN polymérases de la famille Y η, ι, κ, REV1 et de l’ADN
polymérase Pol θ. Les ARN ont été extraits des cellules Hela transfectées par un siRNA contrôle
dirigé contre la Luciférase (Si-luc) ou par deux siRNA dirigés contre l’ARNm de Pol κ (si-κ1, si-κ2),
puis rétrotranscrits. Les analyses en PCR quantitative en temps réel ont été réalisées avec différentes
sondes spécifiques des gènes POLA, POLD, POLQ, POLH, POLI, REV1, POLK. Les niveaux
d’expression ont été normalisés par rapport aux deux gènes de ménage les plus stables parmi YWHAZ,
HPRT et ACTINE. La moyenne de trois expériences (sauf pour Pol ι) est représentée et les barres
d’erreur correspondent aux écart-types.
c- Analyse fonctionnelle des clones shRNA et conséquences des siRNA
Afin de valider fonctionnellement les clones déficients en Pol η, nous avons analysé
leur sensibilité aux UVC. En effet, il est connu que les cellules déficientes en Pol η, telles
que les cellules XP-V, sont sensibles aux UVC en présence de caféine (Stary et al, 2003).
Nous avons constaté une sensibilité des clones U2OS déficients en Pol η aux UVC même
sans ajout de caféine lors des tests de clonogénie (Fig 35A). En outre, l’addition de caféine
induit une augmentation de cette sensibilité (Fig 35B) : i) pour le clone shη1, la survie n’est
plus que de 13% après traitement à la caféine alors qu’elle était de 27% sans ajout de caféine ;
ii) ce résultat est moins visible pour le clone shη2 certainement à cause du fort écart type
observé en absence de caféine. Il est important de rappeler que les cellules U2OS ont une
protéine p53 fonctionnelle, contrairement aux cellules XP-V transformées par SV-40. L’arrêt
123
Résultats
A. Rôle des ADN polymérases TLS sur les ADN non-B
du cycle cellulaire en phase G1 médié par p53 étant fonctionnel, ces cellules sont donc plus
sensibles aux UVC, puisqu’elles peuvent être dirigées vers la voie de l’apoptose.
A
Survie (%)
B
- Caféine
+ Caféine
Survie (%)
100
100
10
10
shC1
shC1
shC2
shC2
sheta1
sheta1
sheta2
sheta2
1
1
0
2
4
UVC (J/m²)
6
0
2
4
6
UVC (J/m²)
Figure 35. Sensibilité des cellules déficientes en Pol η aux radiations UVC. Les cellules
shRNA contrôles et les cellules déficientes en Pol η ont été ensemencées dans des boîtes 6 puits à 500
ou 1000 cellules par puits. Elles sont traitées avec 2,5 et 5 J/m² d’UVC 24h après ensemencement et
colorées au cristal violet 8 jours après. La caféine a été rajoutée à 500µM juste après le traitement UV.
Ce test de clonogénie permet de déterminer l’efficacité de clonage des cellules ainsi que la survie
cellulaire aux radiations UVC. Les survies cellulaires ont été normalisées par rapport aux efficacités
de clonage des cellules. La moyenne de trois expériences en triplicats est représentée sur ce graphe et
les barres d’erreur correspondent aux écart-types.
Peu d’études avaient été réalisées concernant le rôle de Pol ι in vivo au cours de cette
étude. Par conséquent, il était difficile de valider fonctionnellement les clones déficients en
Pol ι. Cependant, vu la littérature récente impliquant Pol ι au niveau des dommages oxydatifs
de l’ADN (Petta et al, 2008), il serait intéressant d’analyser la sensibilité des cellules
déficientes en Pol ι au peroxyde d’hydrogène afin de valider fonctionnellement ces clones.
Les clones cellulaires déficients en BACH1 ont été validés via leur sensibilité à la
mitomycine C (MMC), un agent pontant de l’ADN (Fig 36A). En effet, comme toutes les
cellules déficientes pour une des protéines de l’Anémie de Fanconi, les cellules déficientes en
BACH1 sont sensibles aux agents pontants (Litman et al, 2005). De plus, les cellules
déficientes en BACH1 s’accumulent en phase G2/M du cycle cellulaire après traitement au
melphalan, un autre agent pontant de l’ADN (Fig 36B) (Litman et al, 2005).
124
Résultats
A. Rôle des ADN polymérases TLS sur les ADN non-B
A
B
Survie (%)
Cellules en phase G2/M (%)
50
100
45
40
35
- melphalan
+ melphalan
30
10
shC1
25
shC2
20
shB1
15
shB2
10
5
1
0
100
200
300
400
500
600
0
shC1
MMC (nM)
shC2
shB1
shB2
Figure 36. Sensibilité des cellules déficientes en BACH1 aux agents pontants de l’ADN.
(A) Les cellules shRNA contrôle ou les cellules déficientes en BACH1 ont été ensemencées
dans des boîtes 6 puits à 500 ou 1000 cellules par puits. Elles sont traitées avec 250 et 500nM
de mitomycine C (MMC) 24h après ensemencement et colorées au cristal violet 8 jours après.
Ce test de clonogénie permet de déterminer l’efficacité de clonage des cellules ainsi que la
survie cellulaire à la MMC. Les survies cellulaires ont été normalisées par rapport aux
efficacités de clonage des cellules. (B) D’autre part, les cellules déficientes en BACH1 et les
cellules contrôles ont été ensemencées à 100 000 cellules dans des boîtes 6 puits. Elles ont
ensuite été traitées 24h après avec 0,5µg/mL de melphalan. 65h après, ces cellules sont
marquées à l’iodure de propidium et analysées par cytométrie en flux. Le pourcentage de
cellules en phase G2/M a été déterminé via l’utilisation du logiciel Modfit. La moyenne de
trois expériences en triplicats est représentée sur ces graphes et les barres d’erreur
correspondent aux écart-types.
L’extinction de Pol κ in vivo a été validée via la sensibilité des cellules déficientes en
Pol κ aux radiations UVC (Fig 37). En effet, les fibroblastes embryonnaires de souris
déficients en Pol κ sont sensibles aux radiations UV et l’introduction de l’ADN
complémentaire de l’ADN polymérase κ humaine permet de complémenter cette sensibilité
(Ogi & Lehmann, 2006).
Figure 37. Sensibilité des cellules déficientes
en Pol κ aux radiations UVC. Les cellules
Survie (%)
NT
si-luc
si-κ2
UVC (J/m²)
HeLa ont été transfectées par les siRNA
(si-luc, si-κ2) ou non transfectées (NT) puis
ensemencées à 500 cellules par puits. Elles
sont irradiées à 5 et 10J/m² 24h après
ensemencement et colorées au cristal violet 8
jours après. Ce test de clonogénie permet de
déterminer l’efficacité de clonage ainsi que la
survie cellulaire aux radiations UVC. Les
survies cellulaires ont été normalisées par
rapport aux efficacités de clonage des
cellules. La moyenne de trois expériences en
triplicats est représentée et les barres d’erreur
correspondent aux écart-types.
125
Résultats
A. Rôle des ADN polymérases TLS sur les ADN non-B
Les clones cellulaires shRNA et les séquences siRNA étant validés en termes de baisse
d’expression des ARNm, de protéines et des fonctions, nous avons pu les utiliser pour étudier
le rôle de nos protéines d’intérêt au niveau des séquences particulières de l’ADN.
2. Identification d’un nouveau rôle pour les ADN polymérases de la
famille Y
Afin d’analyser le rôle potentiel des ADN polymérases de la famille Y au niveau des
séquences particulières de l’ADN, nous avons utilisé deux approches différentes : la
sensibilité des cellules à un agent permettant de stabiliser les G-quadruplex et l’utilisation de
différentes lignées cellulaires contenant de multiples copies de séquences particulières de
l’ADN (obtenues en collaboration avec le laboratoire de Karen Vasquez., University of Texas,
Smithville)
a- La télomestatine : un agent stabilisant les G-quadruplex
Nous avons vu lors de l’introduction bibliographique (p.110) que la télomestatine est
un ligand spécifique des G-quadruplex qui permet de les stabiliser en s’intercalant entre les
plans formés par les guanines (Lemarteleur et al, 2004). La télomestatine a d’abord été
identifiée comme un ligand se liant aux G-quadruplex présents au niveau de la séquence
télomérique et comme un inhibiteur de la télomérase (Shin-ya et al, 2001). Cependant, la
télomestatine permet aussi de stabiliser des G-quadruplex d’origine non télomérique
(Lemarteleur et al, 2004). Nous avons dans un premier temps analysé la sensibilité des
cellules déficientes en Pol η, Pol ι ou Pol κ à la télomestatine via un test de clonogénie. Nous
avons utilisé comme contrôle positif les cellules déficientes en BACH1 qui sont sensibles à la
télomestatine (Wu et al, 2008). De manière intéressante, seules les cellules déficientes en
Pol η ou Pol κ sont sensibles à la télomestatine (article I, figure 2), suggérant que Pol ι
n’intervienne pas au niveau des séquences riches en G.
b- Différentes lignées cellulaires contenant des séquences particulières de
l’ADN
Afin de confirmer les résultats précédents, nous avons utilisé différentes lignées
cellulaires construites dans le laboratoire de Karen Vasquez (University of Texas, Smithville)
(voir article I et annexe 1 pour le détail des séquences et des constructions). Des vecteurs
contenant différentes séquences particulières d’ADN, capables de former des G-quadruplex,
126
Résultats
A. Rôle des ADN polymérases TLS sur les ADN non-B
de l’ADN-H ou de l’ADN-Z, issues du promoteur de c-MYC, du gène BCL-2 ou du génome
KSHV (Kaposi’s sarcoma-associated herpes virus), ont été transfectés dans des cellules HeLa.
8 à 12 copies ont été intégrées dans le génome. Ces nombres d’intégration ont été mesurés
par PCR quantitative. Ainsi, nous ne connaissons ni les sites d’intégration, ni la nature de leur
insertion (tandem). Des expériences de southern-blot auraient permis de déterminer plus
précisément les caractéristiques d’intégration.
Il est important de noter que la séquence du gène c-MYC humain, capable d’adopter
des structures en ADN-H ou ADN-Z, est mutagène et induit des cassures double-brin de
l’ADN (Wang & Vasquez, 2004; Wang et al, 2006a). De plus, les séquences capables
d’adopter des structures en ADN-H ou ADN-Z induisent aussi de l’instabilité chromosomique
lorsqu’elles sont introduites dans des souris (Wang et al, 2008). Cependant, le mécanisme
expliquant l’instabilité au niveau de ces séquences n’est pas connu.
Nous avons pu mettre en évidence que, quelle que soit la lignée cellulaire contenant de
l’ADN non-B utilisée, le pourcentage de cellules positives pour γ-H2AX, un marqueur des
cassures de l’ADN, augmentait après transfection d’un siRNA ciblant les transcrits de Pol κ
(article I, figures 3 à 5). Par contre, l’absence de Pol η induit une augmentation des cassures
de l’ADN uniquement dans une lignée cellulaire enrichie en séquences susceptibles d’adopter
des structures en G-quadruplex (article I, figures 3 à 5).
c- Article I : “Role of TLS DNA polymerases eta and kappa in processing
naturally occurring structured DNA in human cells”
Un article, relatant la majorité des résultats présentés ci-dessus a été publié dans le
journal « Molecular Carcinogenesis ».
127
MOLECULAR CARCINOGENESIS 48:369–378 (2009)
Role of TLS DNA Polymerases eta and kappa in
Processing Naturally Occurring Structured DNA
in Human Cells
Rémy Bétous,1,2 Laurie Rey,1,2 Guliang Wang,3 Marie-Jeanne Pillaire,1,2 Nadine Puget,1,2
Janick Selves,4 Denis S.F. Biard,5 Kazuo Shin-ya,6 Karen M. Vasquez,3
Christophe Cazaux,1,2* and Jean-Sébastien Hoffmann1,2*
1
CNRS, Institute of Pharmacology and Structural Biology (IPBS), Toulouse, France
University of Toulouse, UPS, Toulouse, France
3
Science Park-Research Division, Department of Carcinogenesis, M. D. Anderson Cancer Center,
University of Texas, Smithville, Texas
4
INSERM U563, Centre of Physiopathology of Toulouse-Purpan, Federation of Digestive Cancerology,
Department of Anatomo-pathology, University of Toulouse, Toulouse, France
5
Commissariat à l’Energie Atomique, CEA-DSV-iRCM, Laboratoire de Génétique de la Radiosensibilité,
Fontenay-aux-roses, France
6
Biomedicinal Information Research Center, National Institute of Advanced Industrial Science and
Technology (AIST) Biological Systems Control Team 2-42 Aomi, Tokyo, Japan
2
Accurate DNA replication during S-phase is fundamental to maintain genome integrity. During this critical process,
replication forks frequently encounter obstacles that impede their progression. While the regulatory pathways which
act in response to exogenous replication stress are beginning to emerge, the mechanisms by which fork integrity is
maintained at naturally occurring endogenous replication-impeding sequences remains obscure. Notably, little is
known about how cells replicate through special chromosomal regions containing structured non-B DNA, for example,
G4 quartets, known to hamper fork progression or trigger chromosomal rearrangements. Here, we have investigated
the role in this process of the human translesion synthesis (TLS) DNA polymerases of the Y-family (pol h, pol i, and pol
k), specialized enzymes known to synthesize DNA through DNA damage. We show that depletion by RNA interference
of expression of the genes for Pol h or Pol k, but not Pol i, sensitizes U2OS cells treated with the G4-tetraplex
interactive compound telomestatin and triggers double-strand breaks in HeLa cells harboring multiple copies of a
G-rich sequence from the promoter region of the human c-MYC gene, chromosomally integrated as a transgene.
Moreover, we found that downregulation of Pol k only raises the level of DSB in HeLa cells containing either one of
two breakage hotspot structured DNA sequences in the chromosome, the major break region (Mbr) of BCL-2 gene
and the GA rich region from the far right-hand end of the genome of the Kaposi Sarcoma associated Herpesvirus.
These data suggest that naturally occurring DNA structures are physiological substrates of both pol h and pol k. We
discuss these data in the light of their downregulation in human cancers. ß 2008 Wiley-Liss, Inc.
Key words: DNA replication; genetic instability; double strand breaks; non-B DNA
INTRODUCTION
Cell proliferation involves numerous processes
that need to be tightly coordinated to ensure the
preservation of genome integrity and to promote
faithful genome propagation. Efficient and accurate DNA replication is critical for such maintenance
of genome stability during the error-free duplication
of chromosomes before their segregation. In eukaryotic cells, this process relies on the well-orchestrated
activation of a large number of replication origins
and the duplication of an enormous amount of DNA
[1]. This challenging task is made more difficult by
genotoxic insults and endogenous blocks, which
impede fork progression and trigger chromosomal
rearrangements [2]. Failure to protect stalled forks or
ß 2008 WILEY-LISS, INC.
Additional Supporting Information may be found in the online
version of this article.
Abbreviations: Mbr, major breakpoint region; TLS, translesion
synthesis; DSB, double-strand breaks; Pol, DNA polymerase; KSHV,
Kaposi Sarcoma associated Herpesvirus; shRNA, short hairpin RNA;
siRNA, small interfering RNA; TMS, Telomestatin; G4 DNA, Guaninequadruplex DNA.
R. Bétous and L. Rey contributed equally to the study.
Denis S.F. Biard’s present address is Hopital Paul Brousse, INSERM
U602/CEA-DSV-iRCM, 12 av Paul Vaillant Couturier, 94807 Villejuif,
France.
*Correspondence to: Genetic Instability and Cancer, CNRS, IPBS,
UMR 5089, University of Toulouse, 205 Route de Narbonne 31077
Toulouse cedex 4, France.
Received 28 August 2008; Revised 21 October 2008; Accepted 3
November 2008
DOI 10.1002/mc.20509
Published online 30 December 2008 in Wiley InterScience
(www.interscience.wiley.com)
370
BE´TOUS ET AL.
to process the replication fork appropriately for
replication restart results in the accumulation of
mutations and genomic aberrations. Indeed, a
variety of human genetic syndromes that lead to
cancer predisposition are caused by mutations in
genes that protect the genome integrity during
chromosome replication [3]. While many studies
using several model systems have provided new
insights into how DNA replication forks are maintained and restarted when cells are transiently
exposed to genotoxic drugs, much less is known
about how cells tolerate fork pausing in an unchallenged S phase. Some of the endogenous sources of
interference with fork progression are the naturally
occurring sequences which have the potential to
adopt non-B-DNA conformations. These sequences
are very abundant in chromosomal regions that are
prone for gross rearrangement [4] and some have
been associated with human diseases, such several
trinucleotide repetitions [5]. Impediment of the
replication fork occurs also at guanine-rich nucleic
acids which have the potential to form G-quadruplex
(G4) DNA, stabilized by Hoogsteen hydrogen bonding between guanine residues, which influence gene
expression and genomic stability [6]. The non-B DNA
structures are also associated with a variety of other
types of genetic instability in vivo. Genomic regions
containing fragile sites are prone to undergo DNA
breaks, chromosomal translocations, deletions and
amplifications [7]. Many leukemias, lymphomas,
and sarcomas exhibit specific reciprocal chromosomal translocations that either result in the activation
of proto-oncogenes or generate new oncogenic
fusion genes. The mechanisms of instabilities occurring in these hotspot regions of the human genome
are still poorly understood. Interestingly, many
breakage hotspots are mapped inside or near
sequences that have the potential to adopt non-B
DNA structures. For example, segments of the
human c-MYC gene capable of adopting non-B
structures are found in the regulatory sequences of
the gene [8] and overlap with the major breakage
hotspots found in c-MYC-induced lymphomas or
leukemias [9,10] [reviewed in [11]]. An H-DNA
structure also occurs at the BCL-2 gene major breakpoint region (Mbr) in follicular lymphomas [12].
Several of the fragile sites have been shown to be
prone for breakage after partial inhibition of DNA
synthesis, as caused by aphidicolin, an inhibitor
of replicative DNA polymerases [13]. To date, the
precise mechanisms maintaining genomic stability
during the replication of these hotspot regions of
the human genome remain poorly understood.
Evidence suggests that several DNA helicases, such
as the RecQ-family helicases defective in Bloom and
Werner syndromes [14,15], and BRIP1 (FANCJ) [16]
have roles in the resolution of aberrant DNA
structures, including G quartets. Here, we investigated if the specialized enzymatic activities of the
Molecular Carcinogenesis
translesion (TLS) DNA polymerases could be required
when the replication forks are challenged by non-B
DNA to facilitate replication fork reactivation and/or
to avoid fork collapses and DSB induction. TLS
polymerases are specialized enzymes that present a
much more open structure of their catalytic site than
error-free replicative DNA polymerases (Pol delta and
Pol epsilon) [17], enabling them to accommodate
damaged bases in their active sites. In the translesion
process, TLS polymerases take over from stalled
replicative polymerases and allow synthesis through
a variety of DNA lesions [17]. In human cells, many
TLS DNA polymerases belong to the Y-family which
includes Pol h, Pol i, and Pol k proteins, the most well
documented enzymes of this family. Pol h has the
unique property of being able to synthesize past DNA
containing UV-generated cyclobutane thymine
dimers (CPD) with similar efficiency to that in
undamaged DNA [18] and was described as the
deficient protein in the variant form of Xeroderma
Pigmentosum (XPV) cancer-prone syndrome [19].
Pol i has very low processivity and is able to insert
bases opposite some types of damage, but unable to
extend synthesis further from the inserted base. It
has a very high error rate [20] and its function
remains a mystery. Pol k is able to carry out TLS past
benzo[a]pyrene-guanine and other adducts at the N2
position of guanine both in vitro and in vivo [21–23].
In addition to its role in TLS, Pol k seems to have a
role in the repair synthesis step of nucleotide
excision repair (NER) pathway [24].
Here, we present evidence suggesting that both Pol
h and Pol k prevent genomic instability occurring
at natural DNA sequences capable of forming
unusual secondary structures in human cells. We
discuss the data in the scope of the frequent downregulation of these two TLS DNA polymerases in
human cancers.
MATERIALS AND METHODS
Construction of Non-B DNA-Containing Plasmids
Natural occurring human sequences that are
capable of forming non-canonical DNA structures
were amplified by PCR and were cloned into plasmid
pUCNIM at the same location similar as described
previously [25]. pULCtrl has 600 bp control non-B
DNA sequence from the GAPDH gene and is not
known to form non-B DNA structures. pUMycProm
has 556 bp of the human c-MYC promoter region,
containing at least three Z-DNA forming sequences
[26], one H-DNA [27], and one G-DNA forming
sequence [28]. pUMBR has 520 bp from the human
BCL-2 gene major break region (MBR) where several
H-DNA forming sequences have been defined [12].
pUGA-rich has a GA rich region (700 bp), a
breakage hotspot region from the far right-hand
end of the KSHV genome and can form an H-DNA
structure.
POL ETA AND POL KAPPA PROCESS NON-B DNA
Cell Culture
U2OS cells and HeLa cells were grown in DMEM
medium (Gibco, Invitrogen Ltd., Paisley, UK)
complemented with 10% of FBS (Lonza Verviers,
Verviers, Belgium) and 80 units/mL of penicillin, and
80 mg/mL of streptomycin (Gibco) for U2OS cells and
500 mg/mL neomycin only for transgenic HeLa cells
containing pUCNIM derivatives that express the
neomycin resistant gene.
Construction of Transgenic HeLa Cell Lines Harboring
Chromosomal Non-B DNA Forming Sequences
After the initial cloning of the naturally occurring
sequences and verification by DNA sequencing,
the plasmids, pULCtrl, pUMycProm, pUMBR, and
pUGA-rich were digested with BsaI, and 5 mg of each
linearized plasmid DNA was transfected into HeLa
cells using Nucleofector kit R according to the
manufacturer’s recommendations (Amaxa Biosystems, Cologne, Germany). Stably transfected cells
were obtained after selecting in medium containing
500 mg/mL G418. The self-ligated episomal plasmids
are not able to replicate in HeLa cells and will be loss
during cell proliferation.
The integration of plasmid fragments containing
non-B DNA forming sequences into the genomic
DNA were random and the copy number of the
integrated vector was variable among the different
cell lines. To determine the copy number of integration per genome, the genomic DNA of each transgenic cell line was isolated and subjected to
quantitative real-time PCR, and the amplification
of integrated fragments was compared with that
from the GAPDH gene. A standard curve was derived
by using serial dilutions made by mixing transgenenegative human genomic DNA with plasmid DNA at
1:1, 1:3, 1:10, 1:30, and 1:100 ratio, according to the
lengths of human genome (3 109) and plasmid
DNA (7 103), and was used to estimate the absolute
copy number of transfected HeLa cells.
Gene Silencing in U2OS and HeLa Cells
To stably knock down the expression of POLH, the
gene encoding DNA polymerase eta, POLI, the gene
encoding DNA polymerase iota and BRIP1(BACH1),
the gene encoding the DNA helicase BRIP1(BACH1/
FANCJ) in U2OS cells, we used replicative short
hairpin (shRNA) expressing vectors (pEBVsiRNA)
which have been previously shown to impose a very
strong and stable gene silencing in human cells after
several months in culture [29]. siRNA design,
pEBVsiRNA vector cloning and establishment of
stable knockdown cells were carried out as previously
described [30]. RNAi sequences for Pol h (NM
006502) extended nucleotides 50 -GTGTTGAAGTGATGGAGAT-30 in the ORF (shh1) and 50 -GCAATGAGGGCCTTGAACA-30 in the 30 UTR region (shh2).
Molecular Carcinogenesis
371
For Pol i (NM 007195), RNAi sequences stretched
nucleotides 50 -CTCAGTCCTTTAGTGAAGA-30 in the
ORF (shi1) and 50 -GAAGTAAATTCTGGCACAA-30 in
the 30 UTR region (shi2). For BACH1 (NM 032043),
RNAi sequences corresponded to 50 -GGAATTGCTAGATGGGAAA-30 in the ORF (shB1) and 50 -TGCTTATGTTAAACTCTGT-30 in the 30 UTR region (shB2).
Long-term expression of shRNA in human cells was
maintained by addition of 200 mg/mL of Hygromycin
(Gibco, Invitrogen Ltd.). As control, we used the
pBD650 plasmid which expresses an inefficient
shRNA sequence, as previously validated [29].
For transient gene silencing in HeLa cells, two
independent siRNAs were used to silence the expression of POLK, the gene encoding DNA polymerase
kappa (sik1: 50 -CCAAUAGACAAGCUGUGAUdTdT30 and sik2: 50 -CCCAGUUAAUCAACCCAAAdTdT30 ) or POLH (sih1: 50 -GCAATGAGGGCCTTGAACA30 and sih2: 50 -GCAAACTTAGCTCTGGTTA-30 ). For
control, siRNA against luciferase (50 -CGUACGCGGAAUACUUCGAdTdT-30 ) [31] was used.
Western Blotting
Cells were lysed in a buffer containing 50 mM Tris
pH 7.5, 300 mM NaCl, 1% Triton, 5 mM EDTA, 1 mM
DTT, supplemented with inhibitors. Cell lysates
were cleared by centrifugation for 10 min at
10 000 rpm. Cell extracts were boiled in loading
buffer (250 mM Tris pH 6.8, 5% SDS, 30% glycerol,
20% b-mercaptoethanol, bromophenol blue). Proteins were separated on 7% SDS–PAGE gel during 2 h
and electrotransfered (Biorad Laboratories, Hercules,
CA) during 2 h on PVDF membranes (Amersham
Biosciences, Buckinghamshire, UK). Pol h was detected using DNA polymerase h polyclonal antibody
ab17725 at 50 mg/mL (Abcam Inc., Cambridge, MA).
Pol i antibodies were a gift from R. Woodgate (NIH).
Pol k polyclonal antibody was kindly provided by
T Nohmi, Naoko Niimi, and Petr Gruz (Tokyo).
BACH1/BRIP1 polyclonal antibodies were from
Abcam (ab 16608). Actin and Ku70 were detected
using monoclonal antibody C4 at 1:10 000 (Chemicon International, Temecula, CA) and monoclonal
antibody N3H10 (Interchim, Montluçon, France) at
1:10 000 respectively. All blots were detected by ECL
Western Blotting substrate (Pierce, Perbio Science,
Brébières, France).
Colony-Forming Survival Assay After TMS Treatment
Five hundred or 1000 U2OS cells stably depleted
for BRIP1(BACH1), Pol h, or Pol i, were seeded in
triplicate 24 h prior 5 and 8 mM treatment with
telomestatin (TMS) [32]. Clones were counted
after Crystal Violet coloration 8 d after treatment.
Standard deviations have been calculated from
three independent experiments. For Pol k depletion
experiments, 20 mM of siRNA directed against Pol K
were transfected 24 h before seeding by using
Lipofectamine 2000 protocol.
372
BE´TOUS ET AL.
Cell Preparation and Measurement of g-H2AX by
Flow Cytometry
Forty-eight hours after transfection with siRNA,
cells (1 106 cells) were harvested, fixed in ethanol
70%, washed in PBS before permeabilization for
10 min in PBS SVF 2% Triton 0.1%, centrifuged and
resuspended in 100 mL of mouse monoclonal antiphospho-histone H2AX antibody (Upstate Biotechnology, Temecula, CA; clone JBW301; 1:400
dilution). Samples were incubated for 1 h under
constant agitation at room temperature (RT). At
the end of the incubation time, samples were
centrifuged, rinsed twice with FACS Buffer (PBS SVF
2% Triton 0.1%) and resuspended in 100 mL of
secondary antibody Alexa 488 goat anti-mouse
IgG (H þ L)F(ab0 )2 fragment conjugate (Molecular
probes, Eugene, OR; 1:200 dilution) for 1 h under
constant agitation at RT. Samples were washed twice
with FACS buffer, resuspended in PBS containing
250 mg/mL propidium iodide and 500 mg/mL
RNAse-A before an analysis of 15 000 cells/sample
with a FACScan (Becton Dickinson, Franklin Lakes,
NJ). Analysis of flow cytometry data were conducted
using Cellquest software. Samples were gated on
propidium iodide for DNA content and time of flight
to eliminate debris and cell doublets before the
analysis of gH2AX antibody staining intensity.
Processing of Tissue Specimen From Cancer Patients
Tissue specimens from 74 patients who underwent
surgery for primary colorectal adenocarcinoma
resection at the Toulouse University Hospital
between 1999 and 2002 were selected. Exclusion
criteria were patients treated with adjuvant therapy
and with tumor microsatellite instability (MSI).
Before RNA and DNA extraction, a frozen section
was cut and stained with hematoxylin and eosin to
evaluate the percentage of neoplastic cells. Except for
three patients, malignant cells accounted for at
least 50% of the tumor involvement. The study was
approved by the National Institute of Cancer (INCa)
following the recommendations of the National
Agency of Agreement and Evaluation for Health
(ANAES). Tumor samples have been collected in
agreement with the 2004 French Bioethic law.
For RNA extraction, 40–80 frozen sections with
5–10 mm thick from tumoral and adjacent normal
samples were immediately homogenized in the lysis
buffer of the RNeasy extraction kit and total RNA were
extracted according to the manufacturer’s instruction
(Qiagen, Courtaboeuf, France). The quality of total
RNA was assessed on the Agilent 21001 bioanalyser
using the RNA NanoLab1 chip and RNA 6000 Nano
Assay1 kit (Agilent Technologies, Santa Clara, CA).
One to 2 mg of total RNA were reverse transcribed
using the High-Capacity cDNA Archive Kit (Applied
Biosystems, Foster City, CA). cDNA of Pol E and Pol H
transcripts have been amplified in triplicate in
Molecular Carcinogenesis
tumoral and normal samples using gene expression
assays (ABI cat# Hs00173030_m1 and Hs00197814_
m1, respectively), TaqMan Universal PCR Master
and the 7900 HT fast real-time PCR apparatus.
Four control cDNA (18 S, GAPDH, HPRT, YWHAZ)
were simultaneously amplified (gene expression
assays: ABI cat# Hs99999901_s1, Hs99999905_m1,
Hs99999909_m1, Hs00237047_m1). For each pair of
samples, the two most stable control genes were
selected by qBases software (http://medgen.ugent.be/
qbase/) to normalized the expression of Pol E and
Pol H then ratios T (tumoral)/N (normal) between
normalized values were calculated.
RESULTS
Generation of the RNA Interference-Based
Knockdown Cellular Models
We succeeded in stably knocking down the
expression of POLH, POLI, and BRIP1(BACH1) genes
in U2OS cells, by using replicative short hairpin
(shRNA) expressing vectors (pEBVsiRNA) which
exerted a very strong and stable gene silencing after
several months in culture. For POLK silencing, we
failed to obtain viable long-term depleted cellular
clones and we decided to transiently silence the gene
by using siRNA. All these siRNA/shRNA interferencebased knockdown cellular clones presented a strong
reduction of protein levels for BRIP1, Pol h, Pol i, and
Pol k, as evidenced by Western blotting (Figure 1).
We checked by real-time PCR that depletion for each
TLS DNA polymerase was specific since none of
replicative polymerases (pols a, d, e), the other
Y-family polymerases, or other alternative DNA
polymerases (pols b, l, m, and y) were downregulated
at the transcript level (data not shown).
Pol h and Pol k Depletion Sensitizes Cells to
the G-Quadruplex Ligand TMS
G-quadruplex structures are stabilized in vitro by
small molecules called G-quadruplex ligands (G4
ligands). Although firstly described on G-quadruplex
structures formed by telomeric sequence, G4 ligands
are able to stabilize all G-quadruplex independently
on primary DNA sequence capable of forming
these secondary structures. Several classes of small
molecules that bind to G-quadruplex DNA have been
described. Among them, the natural compound
telomestatin (TMS) is a G4 ligand with exceptional
selectivity [33]. To investigate a potential role of TLS
polymerases in cellular G4 DNA metabolism, we
asked if TLS pol-depleted cells were sensitive to
TMS by performing clonogenic colony formation
assays. As an additional reference, we used a set of
isogenically cell lines deleted for the helicase
BRIP1(BACH1), which has been shown to play a role
in the resolution of alternate G4 DNA structures that
impede DNA replication [34]. All the cell lines were
exposed to 5 and 8 mM of TMS and we determined
POL ETA AND POL KAPPA PROCESS NON-B DNA
Figure 1. Validation of the RNA interference-based knockdown
cellular models (A–C). We generated U2OS clones expressing shRNA
control sequences (shC1 and shC2) and targeting BRIP1(BACH1)
(shB1 and shB2), POL I (shi1 and shi2) or POL H (shh1 and shh2).
Extracts from these cells were analyzed by immunoblotting with the
indicated antibodies and Ku70 as a loading control (D) U2OS cells
were transfected with control siRNA (Luciferase) or two independent
Pol k siRNAs (sik1 and sik2). The levels of Pol k was analyzed by
Western blotting 48 h after transfection and normalized against
actin.
the colony formation capability for each cell line
(Figure 2). As expected, depletion of BRIP1(BACH1)
with two different shRNAs sensitized cells to TMS,
with only 26% of survival after 8 mM TMS treatment
(as compared to 52% in control cells). We did not
observe a significant impact of the Pol i depletion on
TMS sensitivity compared to control cells, supporting the notion that Pol i is not essential in G4 DNA
metabolism. In contrast, we found that TMS inhibited colony formation to a significantly greater
extent among Pol h-depleted and Pol k-depleted
cells than among control cells, suggesting that both
TLS DNA polymerases could have an important role
in processing G4 DNA structures.
Figure 2. Pol h and Pol k depletion sensitizes cells to TMS. Cell
survival after 1 wk treatment with a range of TMS concentrations for
U2OS cell lines depleted for BACH1, Pol h, Pol i, or Pol k. All data
were performed in triplicate and were taken from the mean
survival values obtained from three independent experiments (error
bars ¼ standard deviation).
Molecular Carcinogenesis
373
374
BE´TOUS ET AL.
The Depletion of Pol h or Pol k Elevates DNA Damage
Associated With Non-B DNA Formed at the
Human c-MYC Promotor
We next asked if Pol h and Pol k depletion
disrupted the cellular ability to cope with replication
stress associated with the presence of non-B DNA
since prolonged stalling of the replication forks at
these alternate structured DNA sequences can lead to
fork collapse and double-strand breaks. To assess the
importance of both TLS polymerases in preventing
or reducing the number of double-strand breaks that
arise from the presence of non-B DNA, we established
transgenic HeLa cells with approximately 8–12
copies (determined by quantitative real-time PCR,
data not shown) of chromosomally integrated
plasmid containing G-rich sequences from the
human c-MYC promoter region (pUMycProm),
sequences from the human BCL-2 major break region
(pUMBR), GA-rich sequences from the breakage
hotspot region of the KSHV genome (pUGA-rich),
or a similar length (600 bp) of control B-DNA
sequence from the human GAPDH gene, respectively
(see Supplementary Figure 1). By using a siRNA
technique, we successfully depleted Pol h or Pol k
individually in HeLa cells containing pUMycProm
(MYC-DNA) or control plasmid pULCtrl (B-DNA) in
the genome, as evidenced by immunoblotting of the
transfected HeLa cell lines shown in Figure 3. We
then measured by Flow Cytometry (see Materials and
Methods Section and Figure 4A) the proportion of
cells positive for g-H2AX, a well-known marker for
double-strand breaks, in MYC-DNA cells and we
compared to the control B-DNA cells. For the B-DNA
cells, depletion of Pol h had no significant effect on
g-H2AX positive cell population, while downregulation of Pol k seemed to slightly increase spontaneous
DSB (Figure 4B). Compared to B-DNA cells, we found
that DSBs were significantly more elevated in MYCDNA cells knocked-down for Pol h or Pol k, while
control siRNA transfection in these cells had no
Figure 3. Illustration of Pol k or Pol h depletion in Hela cells
transfected with B-DNA and non-B DNA used in this study. Whole
cell extracts from Hela cells containing c-MYC-DNA transiently
transfected with siRNA against Luciferase (siC), Pol h (sih1 and sih2)
or Pol k (sik1 and sik2) were probed by Western blotting with
antibodies against Pol h, Pol k, or Ku70 (as a loading control).
Molecular Carcinogenesis
Figure 4. Pol H and Pol K gene silencing triggers H2AX
phosphorylation in HeLa-MYC cells. HeLa cells containing B-DNA
or MYC-DNA were transfected with control siRNA (Luciferase), two
independent Pol k siRNAs (sik1 and sik2) or two independent Pol h
siRNAs (sih1 and sih2). Quantification of g-H2AX-positive cells in the
population of each cell line was performed by Flow Cytometry
Analysis as described in Materials and Methods Section. An example
is given in (A) where a scatter plot is presented with g-H2AX intensity
on the y-axis and propidium iodide intensity on the x-axis for the
control B-DNA cells and the MYC-DNA cells depleted for Pol k. The
cell populations used for the measurement of the g-H2AX-positive
cells were enclosed by rectangles. (B) Quantification of the FACS
analysis were performed as shown in (A) with the cell lines
transfected with the indicated siRNAs. The error bars indicate
standard deviations of three independent experiments.
POL ETA AND POL KAPPA PROCESS NON-B DNA
375
effect. The increased number of g-H2AX positive cells
in those populations silenced for Pol h or Pol k
compared to that in undepleted cells strongly
suggests that the presence of each polymerase
prevents the replicative stress associated with the
non-B DNA structure (e.g., G4 DNA, H-DNA, or ZDNA), thereby decreasing the extent of DSBs. These
data further support the conclusion that both
polymerases contribute to the metabolism of non-B
DNA forming sequences in human cells and show
that these enzymes prevent genomic instability
occurring at these naturally occurring sequences.
Analysis of DSBs in HeLa Cells Transfected With Mbr-DNA
and GA-DNA After Depletion for Pol h or Pol k
We next investigated whether the loss of Pol h or
Pol k contributes to genomic instability associated
with two other naturally occurring DNA sequences
capable of forming unusual secondary structures,
and which have been shown to be breakage hotspots.
The first one is a 520 bp sequence of the BCL-2 major
break region (Mbr) within which several H-DNA
forming sequences have been defined (Supplementary Figure 1). The second one is a 700 bp GA rich
region from the far right-hand end of the KSHV
genome (Supplementary Figure 1). HeLa cells were
transfected with plasmids containing these structured regions (see Materials and Methods Section)
and ultimately depleted for Pol h or Pol k. The
proportion of g-H2AX positive cells was measured by
Flow Cytometry and compared to that observed with
control Hela cells transfected with B-DNA. We found
that downregulation of Pol k significantly enhanced
the proportion of cells positive for g-H2AX in Mbr
and GA cells (Figure 5), similarly to the results
obtained from cells containing the c-MYC sequence.
However, in contrast to what we observed with MYCDNA, depletion of Pol h had no significant effect on
g-H2AX positive cell population for the cells
carrying Mbr or GA structured sequences (Figure 5).
These data suggest that Pol k and Pol h may play
different roles in processing different types of non-B
DNA structures in vivo.
Concomitant Downregulation of Pol h and Pol k in
Colorectal Cancer
Recent studies have emphasized the existence of a
relationship between replication stress and tumor
progression [35,36]. Since loss of Pol h or Pol k
expression results in increased DSBs linked to natural
structured DNA sequences which interfere with the
progression of the replication fork during S phase,
downregulation of these TLS DNA polymerases
could be an important contributor for endogenous
replication stress and genetic instability, as it occurs
in tumors. We previously reported that levels of
expression of POL K were significantly lower in
tumors than in adjacent tissues in a human colon
cancer cohort including 74 coupled primary colorMolecular Carcinogenesis
Figure 5. Depletion of Pol k, but not that of Pol h, increases H2AX
phosphorylation in HeLa-Mbr and HeLa-GA cells. HeLa cells
containing B-DNA, Mbr-DNA or GA-DNA were transfected with
control siRNA (Luciferase), two independent Pol k siRNAs (sik1 and
sik2) or two independent Pol h siRNAs (sih1 and sih2). Quantification
of g-H2AX-positive cells was achieved as in Figure 4. The error bars
indicate standard deviations of three independent experiments.
ectal carcinomas at different stages of development
[37]. Using the same cohort, we analyzed here by
real-time PCR-based Micro Fluidic Cards the POL H
expression profiles (Figure 6). Unlike Pol E, which
encodes the replicative Pol e and whose expression
was not significantly affected, we found that, like
POL K, levels of expression of POL H were strongly
affected in tumors than in adjacent tissues (Figure 6).
We next explored if the deregulations of both DNA
polymerases gene expression were concomitant in
cancer tissues by performing a non-parametric
Spearman’s rank-correlation test to analyze gene/
gene correlations in the cohort. The closer to 1 the
Spearman coefficient (rho), the more associated the
expression of the two genes would be. Interestingly,
we found that expression defects of genes encoding
POL H and POL K were the most correlated (Table 1).
BE´TOUS ET AL.
376
Figure 6. mRNA expression of Pol h in the 74 colorectaladenocarcinomas. Expressions of Pol h as well as the replicative
DNA polymerase Pol e have been measured in the matched human
tumoral and normal samples. T (tumoral)/N (normal) mRNA
expression ratios between normalized values were calculated. T/N
values lower than 1 were transformed to the inverse value N/T. þ and
indicate a higher or lower expression respectively in the tumor
versus adjacent control tissue. Black boxes above the x-axis point out
the sample numbers. P-values from bilateral exact binomial test are
given uncorrected, the significance level is evaluated using the
Benjamini Krieger Yekutieli 2001 procedure for and overall FDR of
0.05. All computations were performed using Stata 9.0 SE (Tiermips).
DISCUSSION
of these specialized enzymes for preventing the
replicational stress response associated to these
alternate non-B DNA structures. The results of our
investigations suggest that Pol h and Pol k help
prevent genomic instability occurring at such
natural DNA sequences.
To probe the functional importance of TLS DNA
polymerases in G4 metabolism in vivo, we examined
the effects of TMS, a selective quadruplex binding
agent, on cell survival in Pol h-, Pol k-, and Pol idepleted versus control cells. Although TMS was
originally identified as a potent telomerase inhibitor
by virtue of its ability to stabilize telomeric quadruplex DNA and inhibit the polymerase reaction,
results from recent studies suggest that TMS exert
cytotoxic effects through its action on non-telomere
G4 targets [39–41]. The selectivity of TMS for the
G-quadruplex structure over a single-stranded or
duplex DNA structure has been demonstrated [42].
This compound does not make covalent bonds with
DNA and just inserts in G-quadruplex with stacking
effect on the G-quartet sequence. We hypothesized
that cells depleted for TLS DNA polymerases would
be hypersensitive to the biological effects of TMS.
Indeed, this turned out to be the case for Pol h and Pol
k, and much less for Pol i. TMS was observed to
significantly impair cell proliferation and growth in
Pol h- and Pol k-depleted cells, suggesting that both
TLS DNA polymerases operate in G4 metabolism.
This was further supported by showing increased
DSB induction after Pol k or Pol h depletion in HeLa
cells transfected by G-rich MYC-DNA. Thus, our
work provides the first description of DNA polymerases required specifically for the maintenance of
guanine-rich DNA in vivo. Recent evidence showed a
functional cooperation between the WRN helicase,
known to unwind G-quadruplex DNA, and the Yfamily TLS DNA polymerases Pols h and k for lesion
bypass [43]. It would be of interest to investigate if
S phase is a period of great vulnerability for the
genome of eukaryotic cells. Many complicated
processes are undertaken during this critical phase
of the cell cycle, including the unwinding together
with the duplication of enormously complex DNA
molecules. During this process, replication forks
frequently encounter obstacles that impede their
progression. Arrested forks are unstable structures
that have to be stabilized and restarted in order to
prevent the formation of double-strand breaks,
unscheduled homologous recombination, or possibly NHEJ, and consequently genomic instability. To
this aim, cells have evolved complex surveillance
mechanisms sensing DNA damage and replication
stress [38]. The past decade has seen a dramatic
advance in our understanding of how these regulatory pathways act in response to exogenous
replication stress. However, the mechanisms by
which genome stability is conserved at natural
replication-impeding sequences remain obscure.
Alternate DNA structures capable of forming
unusual secondary structures in human cells such
as G4 structures, H-DNA or Z-DNA have been
implicated in critical biological processes and can
interfere with normal cellular DNA transactions such
as the advancement of the replication fork during S
phase [11]. Based on the ability of TLS DNA polymerases to facilitate the progression of the replication
fork through external replicative barriers such bulky
adducts [17], we have examined in this study the role
Table 1. Downregulation of Pol h and Pol k are
Significantly Correlated in a Cohort of Colorectal Tumors
Pol h
Pol k
Pol e
Pol d
0.7145
0.6532
0.4610
Molecular Carcinogenesis
377
POL ETA AND POL KAPPA PROCESS NON-B DNA
such interaction could facilitate the replication of
tetraplex DNA structures.
Interestingly, elevated DNA breakage associated
with other alternative DNA structures than G4,
such Mbr-DNA or repetitive GA-DNA, was observed
only after Pol k downregulation, and not Pol h,
supporting the idea that Pol k may have a more
general role for genomic maintenance during unperturbed S-phase.
How could depletion of a TLS DNA polymerase
enhance genomic instability at naturally occurring
structured DNA? One possibility would be that
downregulation of Pol h or Pol k may affect normal
DNA replication per se through alternate structured
DNA domains. Non-B DNA structures such as G4 and
H-DNA have been shown to affect the progress of
some DNA polymerases [44,45] and RNA polymerases [46–48]. So it is possible that TLS pol h or pol k is
required for overcoming the structural barrier at a
stalled replication fork. Knocking down the expression of these polymerases might result in a failure to
rescue the stalled replication fork and thus result in
DNA breakage. Alternatively, their depletion may
compromise the repair processes of replicationinduced DSB at these non-B DNA sites. Recent
evidence has suggested that, outside its role in TLS,
Pol h may be required in the homologous recombination repair pathway (HRR) in chicken DT40
cells during the generation of antibody diversity of
Ig genes [49] and in vitro for the extension of the
invading strand in a D-loop structure [50], facilitating the RAD52-mediated second-end capture
during the repair process [51]. Therefore, we cannot
rule out the possible involvement of Pol h in
recombinational events associated with G4-induced
DSB repair. Further investigations will be required
to understand by which mechanisms Pol h and Pol k
could act and eventually cooperate to prevent
genomic instability at structured DNA in absence
of external stress. Notably, it would be of interest
to look at the posttranslational processing of the
polymerases as well as PCNA in relation to their
action at non-canonical DNA structure encumbrances compared to DNA lesions that interfere with
DNA replication. Whether these TLS polymerases
contribute to the normal genome replication is
an attractive possibility that deserves further
exploration.
Interestingly, we have uncovered unexpected
alterations in the expression pattern of these two
TLS DNA polymerases in a human colorectal cancer
collection. Indeed, we have found that they are
downregulated as compared to the normal adjacent
tissues while the expression of the replicative DNA
polymerases d and e was not affected. These data may
help to understand how cancer cells use this altered
expression pattern of TLS DNA polymerases to
promote genomic instability in absence of external
stress.
Molecular Carcinogenesis
ACKNOWLEDGMENTS
We thank T Nohmi, Naoko Niimi, and Petr Gruz
(Tokyo) for the Pol k antibodies and R Woodgate
(NIH) for the Pol i antibodies. We thank R Guimbaud
and K Gordien (Inserm/CHU Purpan, Toulouse)
for collection and annotation of the tumors, PA
Gourraud for statistical analysis, F Viala (IPBS
Toulouse) for iconography assistance, D Gomez
(IPBS Toulouse) for helpful comments, as well as JJ
Maoret (IFR31 Toulouse) from the plateforme de
‘‘Génomique et Biologie Moléculaire’’ for his technical help on the 7900HT fast real-time PCR systems.
This work was supported by INCa (‘‘Checkpol’’
projet libre 2007 to JSH), the Association pour la
Recherche sur le Cancer (No 4887 to JSH), the
Canceropole Grand Sud Ouest grant 2004–009 (to
CC), Electricité de France (EDF) (to DB), and by NIH,
NCI grant (CA093729) TO KMV.
REFERENCES
1. Diffley JF. Regulation of early events in chromosome
replication. Curr Biol 2004;14:R778–R786.
2. Kolodner RD, Putnam CD, Myung K. Maintenance of
genome stability in Saccharomyces cerevisiae. Science
2002;297:552–557.
3. Burhans WC, Carr AM, Wahl GM. DNA replication and
cancer. DNA replication and human disease. In: DePamphilis
ML, editor. DNA replication and human disease. New York:
Cold Spring Harbor Laboratory Press; 2006. pp 481–500.
4. Bacolla A, Wojciechowska M, Kosmider B, Larson JE, Wells
RD. The involvement of non-B DNA structures in gross
chromosomal rearrangements. DNA Repair (Amst) 2006;5:
1161–1170.
5. Bowater RP, Wells RD. The intrinsically unstable life of DNA
triplet repeats associated with human hereditary disorders.
Prog Nucleic Acid Res Mol Biol 2001;66:159–202.
6. Maizels N. Dynamic roles for G4 DNA in the biology of
eukaryotic cells. Nat Struct Mol Biol 2006;13:1055–1059.
7. Popescu NC. Genetic alterations in cancer as a result of
breakage at fragile sites. Cancer Lett 2003;192:1–17.
8. Michelotti GA, Michelotti EF, Pullner A, Duncan RC, Eick D,
Levens D. Multiple single-stranded cis elements are associated with activated chromatin of the human c-myc gene in
vivo. Mol Cell Biol 1996;16:2656–2669.
9. Joos S, Haluska FG, Falk MH, et al. Mapping chromosomal
breakpoints of Burkitt’s t(8;14) translocations far upstream
of c-myc. Cancer Res 1992;52:6547–6552.
10. Care A, Cianetti L, Giampaolo A, et al. Translocation of c-myc
into the immunoglobulin heavy-chain locus in human acute
B-cell leukemia. A molecular analysis. EMBO J 1986;5:905–
911.
11. Wang G, Vasquez KM. Non-B DNA structure-induced
genetic instability. Mutat Res 2006;598:103–119.
12. Raghavan SC, Chastain P, Lee JS, et al. Evidence for a triplex
DNA conformation at the bcl-2 major breakpoint region of
the t(14;18) translocation. J Biol Chem 2005;280:22749–
22760.
13. Durkin SG, Glover TW. Chromosome fragile sites. Annu Rev
Genet 2007;19:169–192.
14. Huber MD, Duquette ML, Shiels JC, Maizels N. A conserved
G4 DNA binding domain in RecQ family helicases. J Mol Biol
2006;358:1071–1080.
15. Crabbe L, Verdun RE, Haggblom CI, Karlseder J. Defective
telomere lagging strand synthesis in cells lacking WRN
helicase activity. Science 2004;306:1951–1953.
378
BE´TOUS ET AL.
16. Wu Y, Shin-ya K, Brosh RM, Jr. FANCJ helicase defective in
Fanconia anemia and breast cancer unwinds G-quadruplex
DNA to defend genomic stability. Mol Cell Biol 2008;28:
4116–4128.
17. Prakash S, Johnson RE, Prakash L. Eukaryotic translesion
synthesis DNA polymerases: Specificity of structure and
function. Annu Rev Biochem 2005;74:317–353.
18. McCulloch SD, Kokoska RJ, Masutani C, Iwai S, Hanaoka F,
Kunkel TA. Preferential cis-syn thymine dimer bypass by DNA
polymerase eta occurs with biased fidelity. Nature 2004;428:
97–100.
19. Masutani C, Kusumoto R, Yamada A, et al. The XPV
(xeroderma pigmentosum variant) gene encodes human
DNA polymerase eta. Nature 1999;399:700–704.
20. Tissier A, McDonald JP, Frank EG, Woodgate R. Poliota, a
remarkably error-prone human DNA polymerase. Genes Dev
2000;14:1642–1650.
21. Ogi T, Shinkai Y, Tanaka K, Ohmori H. Polkappa protects
mammalian cells against the lethal and mutagenic effects of
benzo[a]pyrene. Proc Natl Acad Sci USA 2002;99:15548–
15553.
22. Avkin S, Goldsmith M, Velasco-Miguel S, Geacintov N,
Friedberg EC, Livneh Z. Quantitative analysis of translesion
DNA synthesis across a benzo[a]pyrene-guanine adduct in
mammalian cells: The role of DNA polymerase kappa. J Biol
Chem 2004;279:53298–53305.
23. Jarosz DF, Godoy VG, Delaney JC, Essigmann JM, Walker GC.
A single amino acid governs enhanced activity of DinB DNA
polymerases on damaged templates. Nature 2006;439:
225–228.
24. Ogi T, Lehmann AR. The Y-family DNA polymerase kappa
(pol kappa) functions in mammalian nucleotide-excision
repair. Nat Cell Biol 2006;8:640–642.
25. Wang G, Christensen LA, Vasquez KM. Z-DNA-forming
sequences generate large-scale deletions in mammalian
cells. Proc Natl Acad Sci USA 2006;103:2677–2682.
26. Wittig B, Wolfl S, Dorbic T, Vahrson W, Rich A. Transcription
of human c-myc in permeabilized nuclei is associated with
formation of Z-DNA in three discrete regions of the gene.
EMBO J 1992;11:4653–4663.
27. Kinniburgh AJ. A cis-acting transcription element of the
c-myc gene can assume an H-DNA conformation. Nucleic
Acids Res 1989;17:7771–7778.
28. Siddiqui-Jain A, Grand CL, Bearss DJ, Hurley LH. Direct
evidence for a G-quadruplex in a promoter region and its
targeting with a small molecule to repress c-MYC transcription. Proc Natl Acad Sci USA 2002;99:11593–11598.
29. Biard DS. Untangling the relationships between DNA repair
pathways by silencing more than 20 DNA repair genes in
human stable clones. Nucleic Acids Res 2007;35:3535–
3550.
30. Biard DS, Despras E, Sarasin A, Angulo JF. Development of
new EBV-based vectors for stable expression of small
interfering RNA to mimick human syndromes: Application
to NER gene silencing. Mol Cancer Res 2005;3:519–
529.
31. Elbashir SM, Harborth J, Lendeckel W, Yalcin A, Weber K,
Tuschl T. Duplexes of 21-nucleotide RNAs mediate RNA
interference in cultured mammalian cells. Nature 2001;411:
494–498.
32. Shin-ya K, Wierzba K, Matsuo K, Ohtani T, Yamada Y,
Furihata K, Hayakawa Y, Seto H. Telomestatin, a novel
telomerase inhibitor from Streptomyces anulatus. J Am
Chem Soc 2001;123:1262–1263.
33. Lemarteleur T, Gomez D, Paterski R, Mandine E, Mailliet P,
Riou JF. Stabilization of the c-myc gene promoter quadruplex
by specific ligands’ inhibitors of telomerase. Biochem
Biophys Res Commun 2004;323:802–808.
Molecular Carcinogenesis
34. Maizels N. Genomic stability: FANCJ-dependent G4 DNA
repair. Curr Biol 2008;18:R613–R614.
35. Bartkova J, Horejsi Z, Koed K, et al. DNA damage response as
a candidate anti-cancer barrier in early human tumorigenesis. Nature 2005;434:864–870.
36. Gorgoulis VG, Vassiliou LV, Karakaidos P, et al. Activation of
the DNA damage checkpoint and genomic instability in
human precancerous lesions. Nature 2005;434:907–913.
37. Lemee F, Bavoux C, Pillaire MJ, et al. Characterization of
promoter regulatory elements involved in downexpression of
the DNA polymerase kappa in colorectal cancer. Oncogene
2007;26:3387–3394.
38. Tourriere H, Pasero P. Maintenance of fork integrity at
damaged DNA and natural pause sites. DNA Repair (Amst)
2007;6:900–913.
39. De Cian A, Cristofari G, Reichenbach P, et al. Reevaluation of
telomerase inhibition by quadruplex ligands and their
mechanisms of action. Proc Natl Acad Sci USA 2007;104:
17347–17352.
40. Gomez D, Wenner T, Brassart B, et al. Telomestatin-induced
telomere uncapping is modulated by POT1 through
G-overhang extension in HT1080 human tumor cells. J Biol
Chem 2006;281:38721–38729.
41. Gomez D, O’Donohue MF, Wenner T, et al. The Gquadruplex ligand telomestatin inhibits POT1 binding to
telomeric sequences in vitro and induces GFP-POT1 dissociation from telomeres in human cells. Cancer Res 2006;
66:6908–6912.
42. Kim MY, Gleason-Guzman M, Izbicka E, Nishioka D, Hurley
LH. The different biological effects of telomestatin and
TMPyP4 can be attributed to their selectivity for interaction
with intramolecular or intermolecular G-quadruplex
structures. Cancer Res 2003;63:3247–3256.
43. Kamath-Loeb AS, Lan L, Nakajima S, Yasui A, Loeb LA.
Werner syndrome protein interacts functionally with translesion DNA polymerases. Proc Natl Acad Sci USA 2007;104:
10394–10399.
44. Hile SE, Eckert KA. Positive correlation between DNA
polymerase alpha-primase pausing and mutagenesis within
polypyrimidine/polypurine microsatellite sequences. J Mol
Biol 2004;335:745–759.
45. Kamath-Loeb AS, Loeb LA, Johansson E, Burgers PM, Fry M.
Interactions between the Werner syndrome helicase and
DNA polymerase delta specifically facilitate copying of
tetraplex and hairpin structures of the d(CGG)n trinucleotide
repeat sequence. J Biol Chem 2001;276:16439–16446.
46. Belotserkovskii BP, De Silva E, Tornaletti S, Wang G, Vasquez
KM, Hanawalt PC. A triplex-forming sequence from the
human c-MYC promoter interferes with DNA transcription.
J Biol Chem 2007;282:32433–32441.
47. Ditlevson JV, Tornaletti S, Belotserkovskii BP, et al. Inhibitory
effect of a short Z-DNA forming sequence on transcription
elongation by T7 RNA polymerase. Nucleic Acids Res 2008;
36:3163–3170.
48. Tornaletti S, Park-Snyder S, Hanawalt PC. G4-forming
sequences in the non-transcribed DNA strand pose blocks
to T7 RNA polymerase and mammalian RNA polymerase II.
J Biol Chem 2008;283:12756–12762.
49. Kawamoto T, Araki K, Sonoda E, et al. Dual roles for DNA
polymerase eta in homologous DNA recombination and
translesion DNA synthesis. Mol Cell 2005;20:793–799.
50. McIlwraith MJ, Vaisman A, Liu Y, Fanning E, Woodgate R,
West SC. Human DNA polymerase eta promotes DNA
synthesis from strand invasion intermediates of homologous
recombination. Mol Cell 2005;20:783–792.
51. McIlwraith MJ, West SC. DNA repair synthesis facilitates
RAD52-mediated second-end capture during DSB repair.
Mol Cell 2008;29:510–516.
Résultats
A. Rôle des ADN polymérases TLS sur les ADN non-B
3. Perspectives et résultats préliminaires concernant le rôle de Pol η sur
l’ADN non-B
a- Analyse du recrutement spécifique de Pol η sur les G4 par ChIP on chip
Afin d’analyser plus précisément le rôle de Pol η au niveau des séquences particulières
de l’ADN, nous avons entrepris des expériences d’immuno-précipitation de chromatine
(ChIP) couplées à des analyses en PCR-quantitative. Ces expériences sont réalisées sur des
cellules HeLa, contenant des séquences issues du promoteur de c-MYC susceptibles
d’adopter des structures en G-quadruplex. Ces cellules sont transfectées de manière
transitoire avec un plasmide codant soit pour l’ADN polymérase eta sauvage (Pol η WT), soit
pour l’ADN polymérase eta mutée dans le domaine catalytique (Pol η Dead), toutes deux
ayant une double étiquette FLAG en N-terminal. Les cellules sont traitées 24h après
transfection avec 10µM de télomestatine et récupérées 24h après traitement. Connaissant la
séquence riche en G introduite dans les cellules HeLa, nous avons dessiné des amorces
permettant d’amplifier une séquence située à 124 pb de la séquence riche en G. Pour
valider ces amorces, nous avons analysé les courbes de dissociation réalisées en PCR
quantitative (augmentation de température de 60°C à 90°C pendant 20 minutes) avec des
quantités croissantes d’ADN complémentaire et elles ne montrent pas de formation de
dimères d’amorces (Fig 38).
Dérivé (courbe de dissociation)
0,20
0,16
0,12
0,08
0,04
0,00
- 0,04
60
65
70
75
80
Température (°C)
85
90
Figure 38. Analyse de la
formation de dimères d’amorce en PCR
quantitative. Les ARN ont été extraits des
cellules HeLa contenant de multiples
séquences riches en G, puis rétrotranscrits.
Les analyses en PCR quantitative en temps
réel ont été réalisées avec l’amorce
spécifique des séquences riches en G
contenues dans cette lignée cellulaire, à
partir de quantités croissantes d’ADN
complémentaire allant de 0,5 à 50ng. Sur
ce graphe est représentée la dérivée de la
courbe de dissociation correspondant à la
perte de fluorescence observée lorsque le
Sybrgreen est libéré du double-brin
d’ADN, en fonction de la température. Un
seul pic de dissociation est obtenu,
démontrant la spécificité des amorces et
leur incapacité à former des dimères.
138
Résultats
A. Rôle des ADN polymérases TLS sur les ADN non-B
Des mises au point en termes de sonication pour fragmenter l’ADN et
d’immuno-précipitation de chromatine par l’anticorps anti-FLAG ont permis d’obtenir des
conditions optimales (voir le protocole en annexe 2) (Fig 39). Toutefois, malgré ces mises au
point, les premiers résultats ne sont pas concluants puisque les quantités d’ADN récupérées
sont trop importantes (plus de 10µg d’ADN à partir de 2 millions de cellules) et que l’ARNm
du gène contôle ACTINE est amplifié lors des cycles de PCR quantitative de la même manière
dans les « inputs » (chromatine avant immuno-précipitation) et dans les produits
d’immuno-précipitation. Il semble donc que les immuno-précipitations anti-FLAG ne soient
pas spécifiques ; d’autres mises au point sont en cours afin de les améliorer.
A) Migration de la chromatine sur gel d’agarose
- Sonication + Sonication
ηWT ηD ηWT ηD
B) Analyse des protéines Pol η immuno-précipitées par WB
Input
ηWT
ηD
IP IgG
ηWT
ηD
IP FLAG
ηWT
ηD
Pol η
1000pb
500pb
400pb
300pb
200pb
100pb
Figure 39. Mises au point des conditions d’immuno-précipitation de chromatine. Les
cellules HeLa contenant de multiples séquences riches en G sont transfectées soit par un plasmide
codant pour FLAG-Pol η, soit pour FLAG-Pol η Dead, traitées avec 10µM de télomestatine et
récupérées 24h après (A). Deux cycles de 15 minutes de sonication (30 secondes ON, 30 secondes
OFF ; position High du Bioruptor de Diagenode) permettent d’obtenir des fragments d’ADN
d’environ 300pb. (B) Un mélange de 100µL de lysat, de 20µL de billes magnétiques (Dynal) et de
2,5µg d’anticorps monoclonal anti-FLAG (Sigma M2) permettent d’obtenir une immuno-précipitation
correcte. Aucun signal pour Pol η n’est observé par western-blot après immuno-précipitation avec des
anticorps anti-IgG par rapport à l’immuno-précipitation avec des anticorps anti-Pol η. 1% du volume
servant pour l’immuno-précipitation a été déposé pour l’input.
Une autre solution serait de réaliser une immuno-précipitation anti-γH2AX, déjà
mise au point dans le laboratoire du Dr. Philippe Pasero (IGH, Montpellier). En effet, nous
verrons par la suite que la sur-expression d’un mutant catalytiquement inactif (Pol η Dead)
induit des cassures de l’ADN contrairement à celle de Pol η sauvage. Ainsi, il est possible que
139
Résultats
A. Rôle des ADN polymérases TLS sur les ADN non-B
Pol η Dead puisse agir comme un dominant-négatif sur Pol η endogène, et que les cassures
observées après transfection de Pol η Dead soient majoritairement localisées au niveau des
séquences particulières de l’ADN telles que les G-quadruplex. Une immuno-précipitation
anti-γH2AX permettrait donc de voir, si notre hypothèse est juste, une amplification
spécifique des régions riches en G après transfection de Pol η Dead mais pas de Pol η
sauvage. Une hybridation sur puces affymetrix couvrant le chromosome 8 sur lequel est
situé c-MYC) de ces mêmes produits d’immuno-précipitation permettrait en outre de
déterminer l’ensemble des séquences particulières de l’ADN où Pol η Dead est recrutée et
bloquée (figeant de ce fait le système).
b- Recherche des partenaires de Pol η au niveau de l’ADN non-B par
fractionnement cellulaire
Afin de confirmer le recrutement spécifique de Pol η au niveau des G-quadruplex,
nous avons réalisé des expériences de fractionnement cellulaire. Pour cela, des cellules U2OS
ont été traitées ou non avec 10µM de télomestatine pendant 1h avant d’être récupérées. Des
extractions successives au triton et à la RNAse permettent de récupérer uniquement les
protéines fortement associées à la chromatine (voir protocole en annexe 3). Par cette
technique, nous avons pu observer une légère augmentation du niveau d’expression global de
Pol η après traitement à la télomestatine et un recrutement de Pol η et BACH1 à la
chromatine qui semble plus important après traitement à la télomestatine (Fig 40). Ces
résultats préliminaires restent encore à être reproduits pour être confirmés. D’autre part,
il serait important d’analyser le recrutement de Pol κ après ce même traitement. Cette
approche étant mise au point, il serait également intéressant de déterminer quelles autres
protéines sont recrutées au niveau de la chromatine dans les mêmes conditions que Pol η et
de confirmer d’éventuelles interactions par immuno-précipitation. La détermination de
nouveaux partenaires fonctionnels de Pol η permettra de mieux appréhender son rôle au
niveau des séquences particulières de l’ADN.
140
Résultats
A. Rôle des ADN polymérases TLS sur les ADN non-B
Extrait total
NT
Télomestatine
Chromatine
NT Télomestatine
BACH1
Pol η
Actine
Figure 40. Fractionnement cellulaire après traitement à la télomestatine. Les cellules
U2OS sont traitées avec 10µM de télomestatine ou non traitées (NT) et récupérées 1h après traitement.
Des extractions successives avec du Triton et de la RNAse permettent d’isoler les protéines fortement
liées à la chromatine. Des analyses western-blot avec des anticorps dirigés contre BACH1 (Abcam
16608, 1/1000) ou Pol η (Abcam 17725, 1/1000) ou l’Actine (Chemicon C4, 1/10000) sur les extraits
totaux et sur les fractions chromatiniennes indiquent que Pol η et BACH1 sont plus fortement
recrutées à la chromatine après traitement à la télomestatine, un agent stabilisant les G-quadruplex.
Ces résultats préliminaires restent à être confirmés.
4. Discussion et perspectives des résultats publiés dans l’article I
L’ensemble des résultats présentés ici suggère un rôle de deux ADN polymérases de la
famille Y, Pol η et Pol κ, au niveau des séquences particulières de l’ADN. Le rôle de Pol κ
serait plus général alors que le rôle de Pol η serait plus spécifique des séquences riches
en G susceptibles d’adopter des structures en G-quadruplex.
Comme nous l’avons vu lors de l’introduction bibliographique (p.113), un lien entre
stress réplicatif et progression tumorale a été proposé (Bartkova et al, 2005; Gorgoulis et al,
2005). Nous avons montré dans cette étude que les transcrits de Pol η, étaient sous-exprimés
de manière significative dans les tissus tumoraux par rapport aux tissus adjacents sains d’une
cohorte de cancers colorectaux humains comportant 74 biopsies de carcinomes colorectaux
à différents stades de développement (article I, figure 6 et figure 41A). De plus, cette
sous-expression semble retrouvée au niveau protéique sur les coupes de tissus (Fig 41B).
Cependant, ce dernier résultat reste à valider puisque très peu de cellules marquées ont pu être
analysées. Dans la même étude, les transcrits de Pol κ, sont aussi sous-exprimés de manière
significative (Lemee et al, 2007). De manière intéressante, les défauts d’expression des
transcrits de Pol η et de Pol κ sont fortement corrélés dans les mêmes échantillons
tumoraux (article I, table 1).
141
Résultats
A. Rôle des ADN polymérases TLS sur les ADN non-B
A
B
Figure 41. Sous-expression de Pol η dans les cancers colorectaux. (A) Le niveau des
transcrits a été mesuré en triplicats via la technologie LDA. Afin de normaliser les résultats, quatre
gènes contrôles (18S, GADPH, HPRT, YWHAZ) ont été amplifiés à partir de chaque ADN
complémentaire. Les rapports des transcrits T (Tumoral) / N (Normal) à partir des valeurs normalisées
ont été calculés. Les valeurs T/N inférieures à 1 ont été transformées en valeurs négatives. Les signes
+ et – indiquent respectivement des expressions supérieures ou inférieures dans le tissu tumoral
comparé au tissu normal adjacent. (B) L’expression de la protéine Pol η a été analysée via la
technologie du TMA (tissue micro-array, annexe 5) sur les 74 couples d’échantillons colorectaux.
Deux échantillons de 1mm de diamètre ont été prélevés dans les blocs de tissus en paraffine pour le
tissu normal et pour le tissu tumoral. Ils ont ensuite été marqués par l’anticorps anti-Pol η (Santa
Cruz).
Une autre étude menée par un groupe indépendant a permis de mettre en évidence la
sous-expression des transcrits de Pol η et Pol κ dans les cancers du poumon et de l’estomac
(Pan et al, 2005). Dans cette même étude, Pol η n’est pas retrouvée sous-exprimée de manière
significative dans les cancers du colon (Pan et al, 2005). Cependant, cette étude a été menée
sur 59 couples de tissus normaux-tissus tumoraux et n’a pas été réalisée de la même manière
en termes techniques (pas d’utilisation de plaques TLDA) mais également en termes
d’analyses statistiques puisque le seuil n’a pas été choisi de la même manière. D’autre part,
les facteurs de sous-expression sont très importants, allant jusqu’à 100 et les transcrits du seul
gène de ménage utilisé pour la normalisation par cette équipe, GADPH, variaient fortement
lors de l’étude menée par notre équipe sur les échantillons de cancers colorectaux. Toutefois,
quelques patients présentant des adénocarcinomes du colon ont un taux très faible de Pol η
comparé au tissu sain (Pan et al, 2005). Par conséquent, Pol η semble tout de même dérégulée
généralement dans les cancers du colon, du poumon et de l’estomac. De plus, l’absence de Pol
η ou de Pol κ induit une augmentation du nombre de cassures de l’ADN au niveau de
142
Résultats
A. Rôle des ADN polymérases TLS sur les ADN non-B
certaines séquences particulières de l’ADN en absence de stress exogène. Ces résultats
suggèrent donc que l’absence ou la dérégulation de ces deux ADN polymérases de la famille
Y puisse participer au stress réplicatif observé au cours des phases précoces de la progression
tumorale et à l’instabilité génomique qui en résulte.
Les résultats présentés ci-dessus suscitent de nombreuses interrogations :
-
quels éléments permettent d’expliquer la différence de spécificité des ADN
polymérases de la famille Y au niveau des séquences particulières de l’ADN ?
-
quels sont les partenaires fonctionnels des ADN polymérases au niveau des séquences
particulières de l’ADN ?
-
est-il possible d’extrapoler le rôle de Pol η au niveau des séquences riches en G mis
ici en évidence à un rôle de Pol η au niveau de l’élongation des télomères ?
a- Pourquoi Pol κ est-elle impliquée indépendamment de la séquence
particulière d’ADN étudiée ?
Nous avons pu démontrer que contrairement à Pol η, l’absence de Pol κ induit des
cassures de l’ADN quelle que soit la lignée cellulaire contenant de multiples copies des
différentes séquences particulières d’ADN. Ces résultats suggèrent donc un rôle de Pol κ plus
global ou plus en amont de Pol η. Nous avons vu lors de l’introduction bibliographique (p.99)
que Pol κ pourrait jouer un rôle au niveau du point de contrôle de phase S (données non
publiés de l’équipe). En effet, l’absence de Pol κ induirait un défaut de phosphorylation de la
kinase majeure du point de contrôle de phase S, Chk1, suite à des traitements normalement
inducteurs de ce point de contrôle (HU, UV). Il est donc possible que suite à un blocage des
fourches de réplication au niveau des séquences particulières de l’ADN, quelle que soit leur
nature, la signalisation via Chk1 ne puisse s’opérer en absence de Pol κ. Par conséquent, le
cycle cellulaire ne serait pas arrêté conduisant à des effondrements de fourches de réplication
et donc à des cassures de l’ADN. Il est important de souligner que l’activation de Chk1 est
importante pour le maintien de la stabillité des sites fragiles communs. Ainsi, en absence de
Pol κ, il est possible que les cassures de l’ADN aient lieu principalement au niveau de ces
séquences, mais cela n’a pas encore été analysé par hybridation in situ d’une sonde spécifique
de ces séquences couplée à une immunodétection du marqueur des cassures de l’ADN,
γ-H2AX. D’autre part, les gènes localisés au niveau des sites fragiles communs sont parfois
des gènes suppresseurs de tumeurs. Par conséquent, l’absence de Pol κ pourrait avoir des
conséquences importantes sur la progression tumorale.
143
Résultats
A. Rôle des ADN polymérases TLS sur les ADN non-B
En conclusion, le rôle de Pol κ au niveau du point de contrôle de phase S pourrait
expliquer les effets de son absence sur l’ensemble des structures analysées.
b- Existe-t-il une coopération fonctionnelle entre ADN polymérases et ADN
hélicases spécialisées ?
Le rôle de Pol η au niveau des séquences particulières de l’ADN semble spécifique
des séquences riches en G susceptibles d’adopter des structures en G-quadruplex. Afin
de déterminer les différents partenaires fonctionnels de Pol η spécifiquement au niveau des
séquences riches en G, des expériences d’immuno-précipitation de Pol η après traitement ou
non à la télomestatine pourraient être couplées à une analyse par spectrométrie de masse.
Deux rôles distincts d’intervention de Pol η au niveau de ces séquences peuvent être
proposés : un rôle directement dans la réplication de ces séquences car elles bloqueraient ou
ralentiraient les ADN polymérases réplicatives, ou un rôle dans la réparation des cassures de
l’ADN générées au niveau de ces séquences particulières du génome (voir introduction
bibliographique p.81), même si ce rôle est encore discutable et mérite de plus amples
investigations (expériences réalisées au cours de ma thèse et que nous détaillerons
ultérieurement). Les expériences d’immuno-précipitation, citées ci-dessus, permettraient
notamment de déterminer si les partenaires fonctionnels de Pol η font majoritairement partie
du réplisome ou de la machinerie de recombinaison homologue après un traitement à la
télomestatine.
Il est donc envisageable que Pol η puisse intervenir dans la réplication de ces
séquences particulières. Parmi les partenaires putatifs de Pol η au niveau de ces séquences,
deux candidats majeurs se dégagent des données de la littérature : les ADN hélicases
spécialisées, WRN et BACH1, qui ont été impliquées au niveau du déroulement des
séquences riches en G. En effet, Pol η est retrouvée dans un même complexe avec WRN
(Yuasa et al, 2006) et WRN est capable d’augmenter l’activité de polymérisation de Pol η
(Kamath-Loeb et al, 2007). En outre, une coopération fonctionnelle entre Pol η et Dog-1
(l’homologue de BACH1 chez C. elegans) a été montrée. En effet, la double délétion
Pol η-Dog-1 induit une augmentation des délétions des séquences riches en G par rapport à la
simple délétion de Dog-1 (Youds et al, 2006). L’ensemble de ces données suggère donc que
Pol η puisse agir au niveau de ces séquences en coopération avec des ADN hélicases
spécialisées. Afin de déterminer si cette coopération est réelle, des expériences de
réplication in vitro à partir d’oligonucléotides riches en G susceptibles de former des
144
Résultats
A. Rôle des ADN polymérases TLS sur les ADN non-B
G-quadruplex pourraient être réalisées. En effet, en présence de télomestatine, les
oligonucléotides riches en G devraient être répliqués en présence de Pol η et de BACH1 ou
WRN si notre hypothèse est juste.
Cependant, ces ADN hélicases spécialisées interviennent aussi au cours de la
recombinaison homologue. Ainsi, la coopération fonctionnelle avec Pol η proposée au
niveau de la réplication pourrait aussi avoir lieu au niveau de la réparation par
recombinaison homologue des cassures générées au niveau des séquences riches en G.
Par conséquent, des études de recombinaison homologue via un substrat de RH intégré en
copie unique dans des cellules humaines permettraient de déterminer l’implication et la
coopération de ces différentes protéines au niveau de ce mécanisme. L’analyse des échanges
entre chromatides sœurs dans les cellules déplétées en Pol η et/ou en WRN ou BACH1
confirmeraient ou infirmeraient la coopération fonctionnelle de ces protéines au cours de la
recombinaison homologue.
c- Peut-on envisager un rôle de Pol η au niveau des télomères ?
Nous avons vu que la séquence télomérique (TTAGGG)n est capable de former des
structures en G-quadruplex. Nos résultats démontrant l’implication de Pol η au niveau des
séquences riches en G susceptibles d’adopter des structures en G-quadruplex, il est possible
que Pol η puisse être requise pour l’élongation des télomères. En accord avec cette
hypothèse, WRN, interagissant avec Pol η, est impliquée au cours de l’élongation du brin
discontinu au niveau des télomères (Crabbe et al, 2004). Il est important de noter que WRN
est localisée au niveau de certains télomères au cours de la réplication normale de l’ADN,
c’est-à-dire en absence de traitement exogène, suggérant que WRN joue un rôle au niveau de
lésions endogènes ou de blocages induits notamment par la présence de structures secondaires
de l’ADN au niveau des télomères (Crabbe et al, 2004; Johnson et al, 2001; Opresko et al,
2004). D’autre part, bien qu’aucune évidence n’existe quant au rôle de BACH1 au niveau des
G4 situés aux télomères, il est important de noter que l’orthologue de BACH1 chez la souris,
Rtel, est important pour le maintien des télomères (Ding et al, 2004). Ainsi, il n’est pas exclu
que Pol η puisse coopérer avec WRN et BACH1 au niveau des séquences télomériques.
Afin de savoir si Pol η est impliquée au niveau des télomères, des expériences
d’immuno-FISH en utilisant un anticorps anti-Pol η et une sonde d’ADN spécifique des
télomères pourraient être envisagées. Pour aller plus loin en termes mécanistiques, ces
expériences de FISH avec une sonde d’ADN spécifique des télomères pourraient être
145
Résultats
A. Rôle des ADN polymérases TLS sur les ADN non-B
couplées au peignage moléculaire de l’ADN afin de déterminer si Pol η intervient au niveau
de l’élongation des télomères. Enfin, il serait important de déterminer si Pol η intervient sur le
brin continu ou sur le brin discontinu en réalisant des expériences de « chromosome
orientation FISH » qui consistent à marquer les télomères avec deux sondes simple-brin,
l’une spécifique du brin riche en G et l’autre spécifique du brin riche en C (Crabbe et al,
2004). Brièvement, les cellules sont incubées en présence de bromodéoxyuridine et de
bromodéoxycytosine. Les brins nouvellement synthétisés, bromo-substitués, sont dégradés par
traitement UV et par l’action d’exonucléases, avant l’hybridation des sondes simple-brin. En
analysant l’hybridation de ces deux sondes en absence de Pol η, nous pourrons déterminer sur
quel brin d’ADN Pol η intervient.
D’autre part, il a été montré que les cellules déficientes en WRN présentaient une
fréquence élevée d’échanges entre chromatides sœurs au niveau des télomères (Laud et al,
2005). Afin de voir si un effet similaire pourrait exister en absence de Pol η, la même
approche pourra être utilisée. Cette technique est similaire à celle utilisée lors du
« chromosome orientation FISH ». Cependant, un évènement d’échange de chromatides sœurs
au niveau de la séquence télomérique va diviser le signal d’hybridation de la sonde en deux
spots au niveau des deux chromatides sœurs. De ce fait, au lieu d’observer deux spots
spécifiques de la sonde, trois ou quatre spots vont être présents. Avec cette technique, il est
donc facile de repérer les évènements d’échanges entre chromatides sœurs au niveau des
télomères et de déterminer au niveau de quel brin ils ont lieu.
Par conséquent, les résultats que j’ai obtenus au cours de ma thèse ouvrent de
nombreuses perspectives pouvant conduire à la découverte de nouvelles implications de Pol η
dans le maintien de la stabilité du génome en absence de stress exogène mais aussi au cours
du vieillissement, via son potentiel rôle au niveau des télomères.
146
Résultats
B. Nouveau rôle pour Pol η dans le maintien de la stabilité du génome
B. Identification d’un nouveau rôle pour Pol η dans le maintien
de la stabilité du génome
Au vu des résultats présentés auparavant, l’ADN polymérase spécialisée Pol η semble
importante pour le maintien de la stabilité du génome en absence de dommage externe à
l’ADN. Nous nous sommes donc intéressés aux rôles physiologiques de Pol η notamment en
étudiant les conséquences de sa sous-expression sur la prolifération cellulaire, et plus
particulièrement au niveau de la phase S et de l’instabilité génomique. Pour cela, nous avons
utilisé dans des modèles cellulaires humains, soit les clones shRNA déficients en Pol η et déjà
décrits ci-dessus, soit des transfections transitoires de siRNA ciblant l’ARNm de Pol η
(article II, tableau 1).
1. Mise en évidence d’un défaut de prolifération dans les cellules
déficientes en Pol η
Dans les deux clones cellulaires stables exprimant, à partir de vecteurs épisomaux, des
séquences indépendantes de shRNA ciblant l’ARNm de Pol η, nous avons pu mettre en
évidence une faible mais significative accumulation des cellules en phase G2/M du cycle
cellulaire (article II, figure 2A). Cette transition vers la mitose qui est retardée corrèle avec
l’observation d’un défaut de prolifération en absence de tout stress génotoxique (article II,
figure 2B). Il est important de noter que ces deux phénotypes ne sont pas observés dans les
clones shRNA ciblant l’ARNm de l’ADN polymérase translésionnelle Pol ι, le plus proche
homologue de Pol η (article II, figure 2C-D), suggérant qu’ils sont spécifiques de Pol η. En
outre, nous avons aussi observé une baisse de l’efficacité de clonage des cellules déficientes
en Pol η comparées aux cellules contrôles (Fig 42). De plus, après un temps donné en culture,
les clones observés en absence de Pol η (environ 30 à 50 cellules par clone) sont plus petits
que les clones observés dans les cellules contrôles (environ 80 à 100 cellules par clone),
confirmant le défaut de prolifération des cellules déficientes en Pol η.
147
B. Nouveau rôle pour Pol η dans le maintien de la stabilité du génome
Résultats
Efficacité de clonage (%)
30
Figure 42. Efficacité de clonage des
cellules contrôles (CTR1, CTR2) et des
cellules déficientes en Pol η (shη1, shη2).
Les
différentes
cellules
ont
été
ensemencées en triplicats dans des boîtes 6
puits à 500 ou 1000 cellules par puits. Les
clones ont été colorés au cristal violet 8
jours après ensemencement. La moyenne
de trois expériences en triplicats est
représentée sur ce graphe et les barres
d’erreur correspondent aux écart-types.
25
20
15
10
5
0
CTR1
CTR1
CTR2
CTR2
hETA1
shη1
hETA2
shη2
2. Observation d’une augmentation d’instabilité génomique en absence
de Pol η
Nous nous sommes ensuite intéressés aux cassures de l’ADN. Pour cela, nous avons
utilisé deux techniques différentes : le marquage en immunofluorescence de γH2AX, un
variant d’histone phosphorylé spécifiquement aux sites de cassures de l’ADN, et l’analyse des
anormalités chromosomiques sur plaques métaphasiques. Nous avons observé une
augmentation d’un facteur 2 du pourcentage de cellules positives pour γH2AX dans les
clones shη1 et shη2 par rapport aux clones contrôles (article II, figure 4A-B). Cette
augmentation n’est pas significative dans les clones déficients en Pol ι. Cependant, le clone
shι2 présente une légère augmentation de γH2AX pouvant être expliquée par le rôle de Pol ι
au niveau des dommages oxydatifs endogènes (Petta et al, 2008). D’autre part, le nombre de
métaphases présentant une ou plusieurs cassures de chromatides est aussi augmenté d’un
facteur 2 en absence de Pol η dans les cellules tumorales U2OS (shRNA) et dans les
fibroblastes primaires MRC5-N (siRNA) et d’un facteur 3 dans les lignées immortalisées
provenant d’un patient XP-V (POLH mutée) (article II, Figure 3). Il est important de noter que
cet effet est augmenté par addition d’aphidicoline, un inhibiteur de la réplication, suggérant
que Pol η pourrait intervenir au cours de la phase S.
Cette augmentation d’instabilité génomique conduirait à l’activation du point de
contrôle de phase G2/M, Chk2 phosphorylé, comme observé lors des expériences
d’immuno-fluorescence (article II, figure 4C). Toutefois, lors des analyses par western-blot de
l’activation de la kinase majeure du point de contrôle des dommages de l’ADN, Chk2, aucune
148
B. Nouveau rôle pour Pol η dans le maintien de la stabilité du génome
Résultats
activation de cette protéine par phosphorylation sur la théronine 68 n’a pu être mise en
évidence en absence de Pol η (Fig 43). Il est possible que le nombre de cellules présentant
une activation de Chk2 ne soit pas suffisant pour que le signal puisse être détecté en
western-blot. Pour augmenter ce signal, il aurait fallu synchroniser les cellules et analyser le
signal P-Chk2 en phase G2/M du cycle cellulaire. Cependant, toutes les méthodes de
synchronisation actuelles induisent des stress génotoxiques aux cellules, il est donc difficile
d’analyser l’activation du point de contrôle des dommages de l’ADN dans ces conditions.
D’autre part, la protéine majeure du point de contrôle de phase S, Chk1, ne semble pas activée
par phosphorylation sur la sérine 345 en absence de Pol η, ni de Pol ι (Fig 43). De manière
similaire à Chk2, il est possible que le western blot ne soit pas suffisamment sensible pour
détecter une faible activation de Chk1.
A
B
U2OS
+ UV
- UV
U2OS
CTR1
CTR2
shη1
shη2
shι1
shι2
+ UV
P-Chk2
P-Chk1
Chk2
Chk1
- UV
CTR1
CTR2
shη1
shη2
shι1
shι2
Actine
Figure 43. Analyse par western blot de l’activation des points de contrôle médiés par
Chk1 et Chk2. Les cellules des clones shRNA sont lysées en présence d’anti-phosphatases. 100µg de
protéines totales sont déposées sur un gel SDS/PAGE 10%. La migration est réalisée à 120V pendant
1h30 et le transfert à 100V pendant 2h. Le blocage des membranes PVDF est réalisé dans une solution
de TBST 0,1% triton contenant 3% de lait, 3% de BSA et des inhibiteurs de phosphatases. Les
membranes sont incubées pendant au moins 2h avec l’anticorps primaire anti-Chk1 (Cell Signalling,
1/1000) ou anti-P-Chk1 (Cell Signalling 1/1000) ou anti-Actine (Chemicon International C4, 1/10000)
puis avec l’anticorps secondaire couplé à HRP pendant 1h à température ambiante. La révélation avec
de l’ECL (Pierce) permet d’obtenir les résultats présentés qui ne montrent pas d’activation de Chk2
(A) et Chk1 (B) par phosphorylation en absence de Pol η et de Pol ι. Les pistes +UV et –UV
représentent respectivement des contrôles positifs et négatifs d’activation des points de contrôle. Le
niveau d’expression de Chk2 ou Chk1 phosphorylé est comparé au niveau d’expression de Chk2 ou
Chk1, l’actine étant un contrôle de dépôt supplémentaire.
Suite à l’observation d’une augmentation des cassures de chromatides en absence de
Pol η nous nous sommes intéressés aux sites fragiles communs. En effet, ces séquences
particulières de l’ADN sont très fragiles, et fréquemment cassées suite à un stress réplicatif
comme semble produire la perte de Pol η. Les sites fragiles communs sont souvent impliqués
dans des réarrangements comme ceux observés dans les cellules tumorales : en cas
d’apparition de délétions, amplifications ou translocations, on parle de l’expression des sites
fragiles communs. Les sites fragiles communs les plus étudiés sont FRA3B et FRA16D.
149
B. Nouveau rôle pour Pol η dans le maintien de la stabilité du génome
Résultats
Cependant, ces deux sites ne sont pas exprimés dans les cellules U2OS, probablement dû au
fait qu’ils soient déjà réarrangés dans cette lignée cellulaire tumorale (Casper et al, 2002).
Nous avons donc étudié un autre site fragile commun, FRA7H, couramment utilisé par FISH
et qui n’est pas réarrangé dans les cellules humaines U2OS. Après avoir validé la spécificité
de la sonde par un double marquage sonde FRA7H/sonde centromérique, nous avons mis en
évidence une augmentation d’un facteur 2 des réarrangements (amplifications, délétions,
translocations) de ce site fragile commun en absence de Pol η par rapport aux clones contrôles
(article II, figure 5 A-D). Cet effet est à nouveau amplifié par de très faibles doses
d’aphidicoline (100nM), inhibiteur de la réplication de l’ADN qui est connu pour activer
l’expression des sites fragiles communs (Fig 44). Il est important de noter que cette
augmentation d’expression de FRA7H n’est pas observée en absence de Pol ι (Fig 44). Par
ailleurs, le nombre de métaphases présentant des cassures de chromatides est diminué après
réintroduction de la protéine humaine Pol η dans les cellules XP-V (article II, figure 3). Ces
deux derniers résultats suggèrent que le rôle dans la stabilité des sites fragiles communs mis
en évidence ici est bien spécifique de Pol η.
Expression de FRA7H induite par l’aphidicoline(%)
40
35
30
25
20
15
10
5
0
CTR1
CTR2
shη1
shη2
shι1
shι2
Figure 44. Analyse de l’expression du site fragile commun FRA7H par hybridation in
situ (FISH) dans les clones shRNA. Les cellules sont ensemencées dans des boîtes de 10cm de
diamètre avec 500 000 cellules, traitées avec 100nM d’aphidicoline 24h après ensemencement. Les
métaphases sont réalisées 24h après traitement. L’hybridation de la sonde FRA7H est effectuée
comme présenté dans la section matériel et méthodes de l’article II. Les réarrangements tels que les
amplifications, les délétions et les translocations ont été quantifiés sur plus de 50 métaphases et sur
trois expériences indépendantes (sauf pour les clones shRNA iota pour lesquels une seule expérience à
été réalisée). Les barres d’erreur représentent les écart-types.
Pour confirmer ces résultats, il aurait été intéressant d’analyser l’expression d’autres
sites fragiles communs tels que FRA3B ou FRA16D dans une lignée diploïde comme les
150
Résultats
B. Nouveau rôle pour Pol η dans le maintien de la stabilité du génome
MRC5-N (en utilisant dans ce cas des siRNA). A plus grande échelle, il serait intéressant de
réaliser une expérience d’hybridation génomique comparative sur puce (CGH array) afin
d’identifier les régions de remaniements en absence de Pol η. Pour cela, il faudrait construire
de nouveaux clones cellulaires stables exprimant les deux séquences indépendantes de shRNA
dirigées contre les transcrit de Pol η et la séquence contrôle dans une lignée cellulaire diploïde
(les cellules mammaires immortalisées mais non transformées MCF10, par exemple). Ensuite,
les ADN génomiques extraits de ces différents clones, après traitement à l’aphidicoline,
seraient hyrbidés sur une puce CGH contenant de nombreux sites fragiles communs (FRA3B,
FRA16D, FRA7G, FRA1F, FRA1G, FRA1K, FRA1H, FRA1I, FRA8B, FRA8C, FRA8D,
FRA17B, FRAXB, FRAXC, FRAXD) et quelques sites fragiles rares (FRA8F, FRA8A,
FRA8E, FRA17A, FRAXE), et disponible sur la plateforme CGH de Montpellier (C. Theillet,
IRCM, Montpellier). La comparaison des profils obtenus en absence et en présence de Pol η
permettrait ainsi de déterminer si le rôle de Pol η observé au niveau de FRA7H dans les
cellules U2OS, est vérifié au niveau d’autres sites fragiles communs dans une autre lignée
cellulaire.
En accord avec l’implication de Pol η au niveau de la stabilité des sites fragiles
communs, les cellules déficientes en Pol η sont sensibles à la caféine (article II, figure 5E),
même à des doses faibles qui avaient été décrites comme n’engendrant pas de stress réplicatif
dans des cellules contrôles (Stary et al, 2003). Or la caféine est un inhibiteur d’ATR, et cette
kinase a été impliquée dans le maintien de la stabilité des sites fragiles communs. En effet, en
absence d’ATR dans des conditions normales de croissance ou après un stress réplicatif,
l’expression des sites fragiles communs est fortement augmentée (Casper et al, 2002). Notre
hypothèse est donc que les fourches de réplication bloquées sur les sites fragiles communs en
absence de Pol η ne soient pas stabilisées lorsqu’ATR est inhibée par la caféine, conduisant
de ce fait à de l’instabilité génomique et dans certains cas à la mort cellulaire, d’où la
sensibilité accrue des clones déficients en Pol η à ce traitement. La caféine permettant aussi
d’inhiber ATM, il serait important de valider la sensibilité des cellules déficientes en Pol η
après traitement avec un inhibiteur plus spécifique d’ATR.
3. Démonstration d’une perturbation de la phase S en absence de Pol η
L’augmentation d’instabilité génomique et le défaut de phase G2/M observés en
absence de Pol η pourraient être expliqués par un défaut en fin de phase S du cycle cellulaire,
151
Résultats
B. Nouveau rôle pour Pol η dans le maintien de la stabilité du génome
moment où sont répliqués les sites fragiles communs. Par conséquent, nous avons analysé
précisément la phase S du cycle cellulaire.
Dans un premier temps, lors de l’analyse de la durée de la phase S, nous avons pu
mettre en évidence que l’absence de Pol η perturbait légèrement la progression en fin de
phase S (article II, figure 6A). Nous avons ensuite analysé l’impact de l’extinction de Pol η
sur la progression des fourches de réplication par peignage moléculaire de l’ADN en
collaboration avec Julia Sidorova et Raymond Monnat (Université de Washington, Seattle).
L’absence de Pol η n’induit pas de modification de la vitesse des fourches de réplication
au niveau du génome global (article II, figure 6B-D). Cependant, ces résultats n’excluent par
un rôle de Pol η lors de la réplication en fin de phase S et plus précisément au niveau des
séquences particulières de l’ADN difficiles à répliquer. Finalement, nous avons montré que la
dynamique des foyers de réplication au cours de la phase S était affectée en absence de
Pol η (article II, figure 7 et figure supplémentaire 2). En effet, dans les cellules humaines, la
réplication a lieu au niveau de foyers discrets visibles en microscopie qui contiennent de
l’ADN associé à la machinerie de réplication incluant notamment l’anneau de processsivité
PCNA. Les foyers de réplication subissent des changements reproductibles au cours de
chaque phase S (article II, figure 7A). Ainsi, en suivant le marquage PCNA par
immuno-fluorescence, nous avons montré que l’absence de Pol η induit une augmentation des
cellules avec des foyers de début de phase S concomitante avec une baisse des cellules
présentant des foyers de fin de phase S (article II, figure 7). Ce phénotype est complémenté
par la réintroduction d’une protéine ectopique Pol η sauvage (WT), suggérant qu’il est bien
spécifique de l’absence de Pol η (article II, figure 7C). En revanche, la complémentation par
le mutant catalytique de Pol η (Dead) ne permet pas de restaurer une répartition normale des
cellules au cours de la phase S, suggérant que l’activité catalytique de Pol η est nécessaire
(article II, figure 7D).
En accord avec ce rôle de Pol η au cours de la phase S, les clones shRNA déficients en
Pol η sont sensibles à deux inhibiteurs de la réplication (Fig 45), l’aphidicoline qui inhibe
les ADN polymérases réplicatives et l’hydroxyurée qui diminue le pool de dNTP en agissant
au niveau de la ribonucléotide réductase.
152
B. Nouveau rôle pour Pol η dans le maintien de la stabilité du génome
Résultats
Survie (%)
Survie (%)
100
100
10
10
CTR1
CTR1
CTR2
CTR2
shEta1
shEta1
shEta2
shEta2
1
1
0
50
100
150
200
250
Aphidicoline (nM)
300
0
100
200
300
400
Hydroxyurée (µM)
Figure 45. Sensibilité des cellules déficientes en Pol η à deux inhibiteurs de la réplication,
l’aphidicoline et l’hydroxyurée. Les cellules shRNA contrôles et les cellules déficientes en Pol η ont
été ensemencées dans des boîtes 6 puits à 500 ou 1000 cellules par puits. Elles sont traitées avec 100 et
250nM d’aphidicoline ou avec 100, 250 et 350µM d’hydroxyurée 24h après ensemencement et
colorées au cristal violet 8 jours après le traitement. Ce test de clonogénie permet de déterminer
l’efficacité de clonage des cellules ainsi que la survie cellulaire à l’aphidicoline ou à l’hydroxyurée.
Les survies cellulaires ont été normalisées par rapport aux efficacités de clonage des cellules. La
moyenne de trois expériences en triplicats est représentée sur ce graphe et les barres d’erreur
correspondent aux écart-types.
4. Article II : “Human DNA polymerase eta is required for common
fragile site stability during unperturbed DNA replication”
Un article relatant la majorité des résultats présentés ci-dessus a été publié dans le
journal «Molecular and Cellular Biology ».
153
MOLECULAR AND CELLULAR BIOLOGY, June 2009, p. 3344–3354
0270-7306/09/$08.00⫹0 doi:10.1128/MCB.00115-09
Copyright © 2009, American Society for Microbiology. All Rights Reserved.
Vol. 29, No. 12
Human DNA Polymerase ␩ Is Required for Common Fragile Site
Stability during Unperturbed DNA Replication䌤
Laurie Rey,1,2 Julia M. Sidorova,3‡ Nadine Puget,1,2‡ François Boudsocq,1,2† Denis S. F. Biard,4
Raymond J. Monnat, Jr.,3,5 Christophe Cazaux,1,2 and Jean-Sébastien Hoffmann1,2*
CNRS, IPBS (Institute of Pharmacology and Structural Biology), 205 Route de Narbonne, F-31077 Toulouse, France1; University of
Toulouse, UPS, F-31077 Toulouse, France2; Department of Pathology3 and Department of Genome Sciences,5 University of
Washington, Seattle, Washington 98195-7705; and CEA-DSV-IRCM/INSERM U935, Institut A. Lwoff-CNRS,
7 Rue Guy Moquet, BP 8, 94801 Villejuif, France4
Received 26 January 2009/Returned for modification 26 February 2009/Accepted 9 April 2009
however, replicate past a limited number of other types of
DNA damage in vitro, albeit with a lower level of efficiency
than past CPDs (21). Whether the bypass of these lesions is
performed in vivo by Pol ␩ is less clear. For example, XP-V
cells are sensitive to cisplatin, suggesting that bypass of cisplatin lesions may depend on Pol ␩ (1). Combined NER- and Pol
␩-mediated lesion bypass has also been suggested as the likely
mechanism for repairing DNA interstrand cross-links formed
by mitomycin C (46) and psoralen (32). In contrast, Pol ␩ does
not appear to play a role in replication past endogenous lesions
such as 8-oxoguanine (3) or abasic sites (2).
It has been difficult to visualize or identify sites of action of
Pol ␩ or any of the other TLS polymerases by immunofluorescence due to their low levels of expression. However, in cells
that mildly overexpress Pol ␩, it has been possible to localize
the polymerase to nuclear replication factories during S phase.
This localization depends on several motifs located close to the
C terminus of Pol ␩, including an NLS and a ubiquitin-binding
zinc finger domain (7, 18). Localization of Pol ␩ in replication
factories may concentrate the polymerase near sites of replication to facilitate recruitment to carry out TLS. If cells cannot
remove or synthesize through a lesion blocking the replication
fork, then homology-dependent recombinational repair
(HRR) may be used to restart the replication fork (11, 34).
RAD51-mediated HRR has been shown to be important for
the repair of DNA damage during replication in all organisms
(20, 31, 42). Recent evidence has suggested that Pol ␩, in
addition to its role in TLS, may participate in HRR. This has
been suggested by analyses of gene conversion in chicken
DT40 cells during immunoglobulin gene diversification (19), as
well as by in vitro experiments showing that Pol ␩ is capable of
promoting extension of the invading strand in D-loop struc-
Mutations in the POLH gene that encodes DNA polymerase
␩ (Pol ␩) are responsible for the variant form of xeroderma
pigmentosum (XP-V). XP-V is a rare autosomal recessive disorder characterized by extreme sensitivity to sunlight and a
very high incidence of sunlight-induced skin cancer, as are the
other forms of “classical” XP (17, 27). However, in contrast to
the other nucleotide excision repair (NER)-defective XP
complementation groups (XP-A to XP-G), XP-V cells have
normal NER but cannot support translesion synthesis (TLS)
past DNA-containing cyclobutane pyrimidine dimers (CPDs)
(27). Purified Pol ␩, the TLS polymerase that is mutated in
XP-V, is able to synthesize past this lesion with a high level of
efficiency (28), and in a majority of cases it inserts the correct
nucleotide, adenine, opposite the two thymines contained in
the cyclobutane pyrimidine dimer ring (26).
The ability to replicate efficiently past UV pyrimidine dimers
has been the principal—or sole—function assigned thus far to
Pol ␩. In the absence of Pol ␩, cells display an increased rate
of UV-induced mutagenesis and carcinogenesis (23) that may
reflect inefficient or error-prone synthesis by another polymerase. In mouse cells, this back-up polymerase may be Pol ␫ (12).
Despite its ability to replicate past cyclobutane pyrimidine
dimers, Pol ␩ does not appear to be able to carry out TLS past
the other major UV photoproduct, the pyrimidine (6-4)
pyrimidone photoproduct [(6-4)PP] in vitro or in vivo. It can,
* Corresponding author. Mailing address: CNRS, UMR 5089, 205
Route de Narbonne, F-31077 Toulouse, France. Phone: 33 5 61 17 59
75. Fax: 33 5 61 17 59 94. E-mail: [email protected].
† Present address: CNRS, UMR 5099, LBME, and Université Paul
Sabatier, F-31062 Toulouse, France.
‡ J.M.S. and N.P. contributed equally to this work.
䌤
Published ahead of print on 20 April 2009.
3344
Downloaded from mcb.asm.org by on May 28, 2009
Human DNA polymerase ␩ (Pol ␩) modulates susceptibility to skin cancer by promoting translesion DNA
synthesis (TLS) past sunlight-induced cyclobutane pyrimidine dimers. Despite its well-established role in TLS
synthesis, the role of Pol ␩ in maintaining genome stability in the absence of external DNA damage has not
been well explored. We show here that short hairpin RNA-mediated depletion of Pol ␩ from undamaged human
cells affects cell cycle progression and the rate of cell proliferation and results in increased spontaneous
chromosome breaks and common fragile site expression with the activation of ATM-mediated DNA damage
checkpoint signaling. These phenotypes were also observed in association with modified replication factory
dynamics during S phase. In contrast to that seen in Pol ␩-depleted cells, none of these cellular or karyotypic
defects were observed in cells depleted for Pol ␫, the closest relative of Pol ␩. Our results identify a new role
for Pol ␩ in maintaining genomic stability during unperturbed S phase and challenge the idea that the sole
functional role of Pol ␩ in human cells is in TLS DNA damage tolerance and/or repair pathways following
exogenous DNA damage.
Pol ␩ FUNCTIONS DURING UNPERTURBED DNA REPLICATION
VOL. 29, 2009
TABLE 1. Oligonucleotides and sequences used in this study
Oligonucleotide
Oligonucleotide sequence
sh␩1 ...................................5⬘-GTGTTGAAGTGATGGAGAT-3⬘
sh␩2 ⫽ si␩ (3⬘ UTR) ......5⬘-GCAATGAGGGCCTTGAACA-3⬘
sh␫1 ....................................5⬘-CTCAGTCCTTTAGTGAAGA-3⬘
sh␫2 (3⬘ UTR) ..................5⬘-GAAGTAAATTCTGGCACAA-3⬘
FLAG................................5⬘-AGCTTTTAATTAAGCCGCCACCAT
GGATTATAAAGATCATGACATCGA
TTACAAGGATGACGATGACAAGGC
TAGCG-3⬘
MCS ..................................5⬘-CTAGTAAGCTTGGGTTAATTAAGG
ATAGCTAGCGCAGGCGGATCCGGC
GGAAAAGCGGCCGCTTAC-3⬘
Eta Fw...............................5⬘-CGCGGATCCCTTATGGCTACTGGA
CAGGATCG-3⬘
Eta Rev .............................5⬘-TTTTCCTTTTGCGGCCGCCTAATGT
GTTAATGGCTTAAAAAATG-3⬘
MATERIALS AND METHODS
Pol ␩ cloning and mutagenesis. The human Pol ␩ coding sequence was cloned
as a NheI-XhoI fragment from the pGBKT7-hpoleta vector (44) into pET28
(Novagen). A catalytically inactive mutant of human Pol ␩ (Dead Pol ␩) was
constructed by using QuikChange (Stratagene) according to the manufacturer’s
instructions to incorporate mutations (D115A and E116A) as well as a silent
SacII site used for the mutant selection. The resulting products were sequence
verified prior to transfection into Escherichia coli host strain BL21-CodonPlus(DE3)-RIL (Stratagene) for protein production. The open reading frames of
native and Dead Pol ␩ were also subcloned into the cytomegalovirus-driven
expression vector pcDNA.3.1/Hygro (Invitrogen) to allow transient ectopic expression of Pol ␩. A new multiple cloning site (Table 1) was introduced into the
pcDNA3.1/Hygro vector (Invitrogen) as a NheI-XhoI fragment. A double FLAG
sequence (Table 1) has been inserted as a HindIII-BamHI fragment. Finally, the
Pol ␩ PCR product obtained from pET28 plasmid using Eta Fw and Eta Rev
primers (Table 1) was cloned into the modified pCDNA3.1/Hygro vector as a
BamHI-NotI fragment.
RheoSwitch-inducible system (New England Biolabs) for the regulated expression of native and catalytically inactive ectopic Pol ␩. A double FLAG tag
(Table 1) was introduced in the pNEBR-X1 plasmid as a BamHI-HindIII fragment. The open reading frames were cloned in the pNEBR-X1-FLAG expression vector as a BamHI-NotI fragment. The pNEBR-R1 vector was transfected
into U2OS cells, and clones were selected with neomycin (Invitrogen) at 50
␮g/ml for 15 days. To select the best repressor clone, we have transiently trans-
fected the pNEBR-X1 vector expressing green fluorescent protein into these
clones and we have analyzed green fluorescent protein expression by flow cytometry 24 h after the addition of the RSL1 ligand (500 nM; New England
Biolabs). The best clone was then cotransfected with the pNEBR-X1-FLAG
vector expressing either the wild-type (WT) Pol ␩ or the Dead Pol ␩ together
with the pcDNA3.1/Hygro vector (Invitrogen), so selection was achieved by
addition of hygromycin (Invitrogen) at 250 ␮g/ml for 15 days. Regulated expression of proteins was assayed after RSL1 induction, followed by Western blotting.
Clones presenting the expression level of ectopic Pol ␩ similar to the endogenous
Pol ␩ were used in this study.
Cell culture. U2OS cells, MRC5 fibroblasts, and XP-V XP30RO cells (kindly
provided by Patricia Kannouche, Villejuif, France) were grown as described
previously (18, 38, 43). Control or depletion replicative vectors (pEBVsiRNA)
(6) were calcium phosphate transfected into U2OS cells. Individual stable clones
were selected and maintained in 200 ␮g/ml hygromycin-B (Invitrogen). For
transient depletion experiments, 100 nM of control small interfering RNA
(siRNA) (Eurogentec) or a Pol ␩-specific siRNA (Sigma) (Table 1) was transfected 24 h after seeding by using the Lipofectamine 2000 protocol.
Cell growth and survival assays. Growth curves were determined by seeding
75,000 cells in duplicate into six-well plates, counting duplicate wells each day
over the subsequent 4 days of growth. Doubling time [Td ⫽ ln(2)/slope], means,
and standard deviations were calculated from three independent experiments.
For cell survival after UVC radiation (2.5 and 5 J/m2) or caffeine (100, 500, and
1,000 ␮M) exposure, 500 to 1,000 cells were seeded into six-well plates and
treated 24 h after seeding, and 8 days later cells were stained with crystal violet.
Mean survivals and standard deviations were determined from three independent experiments.
Antibodies for Western blot analysis. We used primary antibodies against Pol
␩ (50 ␮g/ml; Abcam ab17725), Pol ␫ (a gift from R. Woodgate [NIH, Bethesda,
MD]), phosphorylated Ser345-Chk1 (1:1,000; 133D3; Cell Signaling), total Chk1
(1:1,000; G-4, Cell Signaling), Ku70 (1:10,000; N3H10; Interchim), and actin
(1:10,000; C4; Chemicon).
Immunofluorescence. Experiments were performed as described in reference
18. Different primary antibodies directed against PCNA (1:500; Abcam ab18197), Pol ␩ (1:100; FLAG M2 F-3165; Sigma), ␥-H2AX (1:500; JBW 301;
Upstate Biotechnology), and pChk2 (1:100; pThr68-Chk2; Cell Signaling) were
used. Alexa Fluor 488 and 594 (Fisher) were used as secondary antibodies at a
dilution of 1:1,000. All antibody incubations were performed for 1 h at 37°C.
Images were collected through a 12-filter set on a Leica microscope (⫻100
objective), using a CoolSNAP HQ charge-coupled-device camera (Photometrics,
Roper Scientific) driven by MetaMorph software (Roper Scientifics).
Cell cycle. To determine the cell cycle phase distribution, cells were fixed in
70% ethanol and then labeled with propidium iodide as described previously
(35). S-phase progression analysis was performed as described in reference 37,
except that cells were blocked in G2/M phase by the addition of colcemid (0.1
␮g/ml; Gibco). Cells were then incubated for 15 min at 37°C in phosphatebuffered saline (PBS)-5 mM EDTA containing 10 ␮g/ml propidium iodide
(Sigma) and 1 mg/ml RNase A (Sigma). Fluorescence-activated cell sorter
(FACS) analysis of the doubly labeled cells was performed on a FACScan
(Becton Dickinson). Results were analyzed using ModFIT or WinMDI 1.8 software. Means and standard deviations were calculated from three independent
experiments.
DNA fiber stretching. DNA was stretched on silanized glass and loaded into
channels by capillary tension as described in reference 41. Immunodetection with
confocal microscopy of stretched DNAs was performed on the Zeiss Axiovert
microscope with a ⫻63 objective. Up to 70 merged two-color digital images of
tracks were collected and saved. Lengths of tracks were subsequently measured
in these images using the attached Zeiss AxioVision software.
Metaphase. Cells (500,000) were seeded into 10-cm dishes in growth medium
for 24 h, at which point 100 nM aphidicolin (Sigma) was added or not for an
additional 24 h. Colcemid (0.1 ␮g/ml; Gibco) was added for the last 3 h to
accumulate mitotic cells prior to centrifugation, resuspension in PBS, and hypotonic swelling in 0.075 M KCl for 6 min at 37°C. Cells were then centrifuged,
rinsed, and fixed in methanol-acetic acid (3:1). Spread chromosomes were
stained for 5 min with 70 ␮g/ml acridine orange (Sigma), washed with several
changes of PBS, and then mounted on slides in mounting medium (DakoCytomation) prior to microscopy (see “Immunofluorescence”).
FISH analysis. A total of 500 ng of FRA7H probe (BAC 36B6 RP-11) was
labeled with Chromatid Alexa Fluor 488 dUTP (Invitrogen) using the BioPrime
DNA labeling system (Invitrogen), purified on Probe Quant microcolumns (GE
Healthcare), and then ethanol precipitated with human Cot-1 DNA (Invitrogen;
0.1 ␮g/␮l) overnight at ⫺20°C. Precipitated DNA was collected by centrifugation
(30 min at 10,000 ⫻ g) and incubated for 2 h at 37°C in hybridization mix (45)
Downloaded from mcb.asm.org by on May 28, 2009
tures to facilitate RAD52-mediated second-end capture during
recombination-mediated repair (29, 30). The functional importance of this observation is less clear. Recent evidence from
yeast argues that the bulk of heteroduplex DNA strand extension during HRR is mediated by the preferential recruitment
of a replicative DNA polymerase, Pol ␦ (25). Moreover, there
is no obvious recombination deficit in XP-V patients or in
XP-V cells beyond a modest elevation in the frequency of
UV-induced sister chromatid exchanges (10).
In order to better understand the functional roles and importance of Pol ␩ in human cells, we used short hairpin RNAs
(shRNAs) to selectively deplete Pol ␩ from cells and then
determined how the loss of Pol ␩ affected cell cycle progression, DNA replication dynamics, and cell proliferation in otherwise unperturbed cells. These experiments revealed an unexpected role for Pol ␩ in maintaining chromosomal stability
and preventing common fragile site (CFS) breakage during
unperturbed S phase. Our results thus broaden the functional
role of Pol ␩ in human cells to include the maintenance of
genomic stability during unperturbed DNA replication in S
phase.
3345
3346
REY ET AL.
MOL. CELL. BIOL.
prior to use. A human chromosome 7-specific centromeric probe labeled with
Cy3 was also used according to the supplier’s recommendations (Cambio). A
fluorescence in situ hybridization (FISH) experiment was carried out as described in
reference 45. Analyses were performed on a Zeiss microscope Imager.Z1 (⫻100
objective) coupled with a SenSys camera using the CytoVision software measuring
module (Applied Image Corp.).
RESULTS
Generation of Pol ␩- and Pol ␫-depleted human cells. We
constructed independent clonal derivatives of human p53-proficient osteosarcoma U2OS cells in which the expression of
POLH or POLI had been silenced by using replicative vectors
(pEBVsiRNA) (6) expressing independent shRNA sequences
specific for the POLH (sh␩1 and sh␩2) or POLI (sh␫1 and
sh␫2) mRNAs (see Materials and Methods) (Table 1). The
control shRNA sequence was previously validated in several
studies (5). This vector system produced stable gene silencing
even after several months in culture, with substantial depletion
of Pol ␩ (90% and 70% for sh␩1 and sh␩2, respectively) or Pol
␫ (75% and 80% for sh␫1 and sh␫2, respectively) as assessed by
Western blot analysis (Fig. 1A and B). We verified both the
extent and specificity of depletions by using real-time PCR as
well and used the same method to demonstrate that expression
of none of the other replicative or Y family DNA polymerases
that were examined was altered in cells depleted of Pol ␩ or
Pol ␫ (data not shown). The phenotype of Pol ␩-depleted cells
was further verified by demonstrating increased UV sensitivity
compared to cell clones expressing control shRNAs (Fig. 1C
and D).
Pol ␩-depleted cells have G2/M and proliferative defects.
We used quantitative FACS analysis to determine whether Pol
␩- or Pol ␫-depleted cells displayed a cell cycle progression
defect in the absence of DNA damage. These analyses were
Downloaded from mcb.asm.org by on May 28, 2009
FIG. 1. Pol ␩ depletion from U2OS cells affects UV survival. (A
and B) Western blot analyses of whole-cell extracts prepared from
U2OS cell clones that are expressing either a control shRNA (CTR1,
CTR2), Pol ␩ shRNAs sh␩1 or sh␩2, or Pol ␫ shRNAs sh␫1 or sh␫2
revealed near-complete depletion of both polymerases by each polymerase-specific shRNA. Ku70 was used as a loading control. (C and D)
Colony-forming assay results of Pol ␩- and Pol ␫-depleted U2OS cells
described above were determined as a function of UV dose. Cells
depleted of Pol ␩ (sh␩1 and sh␩2) (dotted lines) displayed a significant
dose-dependent decrease in survival after UVC radiation, in contrast
to Pol ␫-depleted or control cells. Experiments were done twice, with
triplicate samples for each UV dose, in order to determine mean
colony-forming assay results, and the standard deviations are indicated
by error bars.
performed using asynchronous cultures of sh␩1- and sh␩2depleted and CTR1 and CTR2 clones in order to avoid potential artifacts introduced by synchronization. Flow analyses revealed a modest but significant (P values of 0.002 for sh␩1 and
0.01 for sh␩2) accumulation of Pol ␩-depleted cells in G2/M
with a correspondingly reduced G1 fraction compared with
that in control cells (Fig. 2A). In agreement with these results,
Pol ␩-depleted cells proliferated more slowly in exponential
culture (Fig. 2C) with a doubling time ⬃7 h longer than that of
control cells (37 and 38 h for sh␩1 and sh␩2, respectively,
versus 30 and 31 h for CTR1 and CTR2, respectively). In
contrast, we observed no difference in cell cycle phase distribution or doubling time in cells depleted of the Y family Pol ␫
(Fig. 2B and D).
Spontaneous chromosome abnormalities in Pol ␩-depleted
cells. We analyzed metaphase spreads prepared from Pol ␩
(sh␩1 and sh␩2)-depleted and control (CTR1 and CTR2) cells
to further investigate the consequences of loss of Pol ␩ for
chromosomal stability. Pol ␩ depletion from U2OS cells resulted in a significant increase in the frequency of cells displaying chromatid breaks in the absence of exogenous DNA damage or S-phase perturbation (7 to 8% of metaphases in
depleted cells versus 2 to 3% of metaphases in control cells)
(Fig. 3A). Two additional experiments were performed to
demonstrate the specificity of this effect for Pol ␩ loss of
function. First, we depleted Pol ␩ from normal diploid human
MRC5 fibroblasts using si␩2 (Table 1) and confirmed the
karyotypic instability first observed in Pol ␩-depleted U2OS
cells (Fig. 3B). Second, we confirmed an elevated level of
spontaneous chromatid breaks in XP30RO cells from an XP-V
patient who carries a POLH gene deletion that leads to truncation of Pol ␩ at residue 35 (Ala35) (17) and demonstrated
that breakage was suppressed when these cells were complemented with a POLH cDNA encoding full-length Pol ␩ (Fig.
3B). Chromatid breaks and gaps were the most common abnormalities in all of the Pol ␩-deficient cell lines analyzed (Fig.
3C). We also observed a substantially higher frequency of
aberrant metaphases with more than two breaks or gaps per
metaphase in Pol ␩-depleted cells treated with the replication
inhibitor aphidicolin (Fig. 3A). This observation, together with
the preponderance of chromatid-type lesions, indicates that
most or all chromosomal abnormalities in Pol ␩-depleted cells
are likely to be replication dependent (Fig. 3A). These data
are, to the best of our knowledge, the first demonstration that
spontaneous chromosome instability occurs in XP-V/Pol ␩-deficient cells in the absence of exogenous stress.
Pol ␩ depletion leads to DNA break-mediated damage signaling. We noticed that a subset of Pol ␩-deficient cells showed
elevated levels of ␥-H2AX focus formation, an indicator of
DNA strand breakage, in the absence of exogenous DNA
damage (Fig. 4A and B). Although the intensity of the
␥-H2AX response in Pol ␩-depleted cells was weaker than that
after exposure to exogenous DNA damage, it was reproducible
and significantly elevated over the background compared with
that in Pol ␩-proficient cells. We also observed, although at a
lesser extent and at a lesser intensity, elevated ␥-H2AX focus
formation in Pol ␫-depleted cells (Fig. 4B), probably due to the
recently identified novel role of Pol ␫ in protecting cells from
endogenous oxidative damage (36).
These focus-forming data indicated that Pol ␩ might be local-
VOL. 29, 2009
Pol ␩ FUNCTIONS DURING UNPERTURBED DNA REPLICATION
3347
izing to sites of DNA double-strand breaks (DSBs) marked by
␥-H2AX in Pol ␩-depleted cells.
In order to further investigate this possibility, we determined
the level of expression and the phosphorylation status of two
central transducer kinases in DNA damage response signaling,
Chk1 and Chk2. These kinases are phosphorylated by the apical DNA damage response kinases ATR and ATM in response
to replication stress (33). The level of phosphorylated Chk1,
assessed by Western blotting with a Chk1 anti-phosphoserine
345-specific antibody, did not change when either Pol ␩ or Pol
␫ was depleted from U2OS cells (data not presented). In contrast, there was a twofold induction of pThr68-Chk2 formation
in cells depleted of Pol ␩ (Fig. 4C). This response was not
observed in mock-depleted cells and was observed to a lesser
extent in cells depleted of Pol ␫ (Fig. 4A and C). Double
immunostaining revealed that pThr68-Chk2 colocalized in nuclear foci with ␥-H2AX in cells depleted of Pol ␩ (Fig. 4A).
These results indicate that depleting Pol ␩ from human cells
causes increased genomic instability, DSB accumulation, and
damage-induced focus formation in the absence of added
DNA damage and suggest that these events occur late in S
phase or in G2 phase.
Increased CFS expression following Pol ␩ depletion. The
karyotypic and cytologic results reported above raised the
question of whether specific chromosomal regions might be
preferentially affected or destabilized in Pol ␩-depleted cells.
We focused first on CFSs, specific regions of the human karyotype that preferentially exhibit metaphase gaps or breaks fol-
lowing partial inhibition of DNA synthesis. These sites are also
frequently “expressed” in human tumors, meaning rearranged
or lost as a consequence of chromosomal breakage, and may be
sensitive indicators of replication stress in premalignant cells
(4, 14). The most highly expressed CFSs in human cells include
3p14.2 (FRA3B), 16q23 (FRA16D), 6q26 (FRA6E), 7q32.3
(FRA7H), and Xp22.3 (FRAXB). Fragile site sensitivity is in
part cell line dependent, and among the sites listed above, the
typical expression of the only 7q32.3 FRA7H CFS can be
observed in U2OS cells, probably due to rearrangements in
other CFSs in this tumor cell line (9). In order to determine
whether depletion of Pol ␩ from U20S cells promoted instability at the 7q32.3 (FRA7H) fragile site, we used a FISHbased assay to quantify the fraction of chromosomal breaks
that localized to 7q32.3 (FRA7H) in Pol ␩-depleted U2OS
cells (Fig. 5).
We first verified the specificity of our FRA7H probe by
hybridizing it along with a chromosome 7-specific centromeric
probe to metaphase spreads from diploid cells. FRA7H probe
was then used to assess expression of the FRA7H fragile site in
Pol ␩-depleted cells. We observed an eightfold increase in
FRA7H expression (translocations, amplifications, deletions)
under conditions of replication stress in Pol ␩-depleted cells
(Fig. 5D). When we analyzed the same cells under unperturbed growth conditions, there was a threefold increase of
FRA7H expression in Pol ␩-depleted cells compared with that
in control cells (Fig. 5A to D). FRA7H expression was not
elevated in either mock-depleted or Pol ␫-depleted U2OS cells
Downloaded from mcb.asm.org by on May 28, 2009
FIG. 2. Pol ␩-deficient cells present a defect of cell cycle progression. (A and B) Cell cycle progression was investigated by flow cytometry
analysis after propidium iodide incorporation on controls (CTR1, CTR2) and Pol ␩-deficient cells (sh␩1, sh␩2) (A) and on controls (CTR1, CTR2)
and Pol ␫-deficient cells (sh␫1, sh␫2) (B). Experiments were done three times, and standard deviations are indicated by error bars. P values were
calculated using the Student t test (P values of 0.002 for sh␩1 and 0.01 for sh␩2). (C and D) Growth curve analysis was done over 96 h on control
cells (CTR1 and CTR2) (full line) and on Pol ␩-deficient cells (sh␩1 and sh␩2) (dotted line), shown in panel C, and on control cells (CTR1, CTR2)
and Pol ␫-deficient cells (sh␫1 and sh␫2) (dotted line), shown in panel D. Experiments were done three times in triplicate, and standard deviations
are indicated by error bars. The doubling time was calculated from this curve.
3348
REY ET AL.
MOL. CELL. BIOL.
Downloaded from mcb.asm.org by on May 28, 2009
FIG. 3. Loss of Pol ␩ affects chromosomal stability. The frequency
of spontaneous chromatid breaks in three independent experiments
(⬎50 metaphases for each) was quantified from spread metaphase
analysis by fluorescence microscopy from U2OS control (CTR1 and
CTR2) and Pol ␩-deficient U2OS cells (sh␩1 and sh␩2) treated or not
treated with 100 nM of aphidicolin (A) and XP30RO/XP30RO-Pol ␩
cells and MRC5 cells (untransfected [NT], siCTR and si␩2) (B). Standard deviations are indicated by error bars. (C) Illustration of chromatid breaks (noted with arrows) in all Pol ␩-deficient cell lines.
(not shown). These results indicate that Pol ␩ may contribute
to CFS stability under conditions of unperturbed growth as
well as under conditions of replicative stress.
ATR was found to play a major role in maintaining the
stability of CFSs by directing the cellular checkpoint response
to stalled replication at these sites (9). Cells lacking ATR
showed a dramatic increase in CFS expression following treatment with low doses of aphidicolin (50 and 100 nM). Furthermore, ATR deficiency alone induced a low frequency of spontaneous gaps and breaks at CFSs, showing that ATR is
required for CFS stability even during unperturbed replication,
as we show here for Pol ␩. One prediction from these observations was that Pol ␩-depleted U2OS cells should have enhanced sensitivity to the ATR inhibitor caffeine compared to
FIG. 4. Increase of DNA breaks and activation of cell cycle checkpoint Chk2 in the absence of Pol ␩. (A) ␥H2AX and P-Chk2 focus
formations were analyzed by immunofluorescence in control cells
(CTR1) and Pol ␩-deficient cells (sh␩1) 48 h after seeding. DNA
content was visualized by 4⬘,6-diamidino-2-phenylindole (DAPI) coloration. Merged images show the partial colocalization of each protein. The number of cells with ␥H2AX or P-Chk2 foci (called positive
cells) was determined in control cells (CTR1 and CTR2), in Pol ␩-deficient cells (sh␩1 and sh␩2), and in Pol ␫-deficient cells (sh␫1 and sh␫2).
The quantification in three experiments (⬎100 cells) is presented in
panels B and C, and standard deviations are indicated by error bars.
cells expressing control shRNAs. The data demonstrate that
this is the case: the absence of Pol ␩ in conjunction with ATR
deficiency further suppresses cell viability (Fig. 5E). This result
further supports a role for Pol ␩ in maintaining CFS stability.
VOL. 29, 2009
Pol ␩ FUNCTIONS DURING UNPERTURBED DNA REPLICATION
3349
Analysis of replication dynamics in Pol ␩-depleted cells.
Our fragile site results led us to examine replication dynamics
in Pol ␩-depleted cells. CFSs are known to be induced by
inhibitors of DNA synthesis, are late replicating, and are dependent upon a functional intra-S checkpoint for expression
(14). These observations have led to the hypothesis that CFSs
may result from the delayed or incomplete replication of
genomic regions that are inherently difficult to replicate, with
the production of stalled or broken replication forks or DNA
single-strand gaps. In order to better understand how Pol ␩
depletion was contributing to CFS expression in the absence of
added DNA damage, we determined whether Pol ␩-deficient
cells had altered S-phase progression, replication fork rates, or
S-phase nuclear replication factory dynamics.
We analyzed the duration of S phase in Pol ␩-depleted and
control cells by performing a flow cytometric analysis of cells
that had been pulse-labeled for 15 min in early S phase with
bromodeoxyuridine followed by a thymidine “chase” and were
then analyzed over a 10-h time course (Fig. 6A). Pol ␩-depleted cells and control cells did not differ significantly in
progression through S phase until 6 h after labeling, when a
slight delay in S phase was observed in Pol ␩-depleted cells
(Fig. 6A).
We next asked whether Pol ␩-depleted cells exhibited alterations in the rate of replication fork progression on undamaged DNA. For this analysis, we used a newly developed
method in which replicated DNA is labeled in vivo with the
halogenated nucleosides IdU and CldU and then isolated and
stretched by passive flow through microchannels prior to capture on silanized glass coverslips (see Materials and Methods).
Newly replicated regions (“replication tracks”) in the stretched
DNA molecules could then be visualized and measured by
immunostaining with antibodies that are specific to CldU or
IdU (41). This method enabled us to monitor replication fork
progression at the level of individual replicating DNA molecules (Fig. 6B) and to show that, as it was recently observed in
avian cell lines (15), fork progression rates did not differ between Pol ␩-depleted cells and control cells in the absence of
DNA damage (Fig. 6C and D).
We also determined whether Pol ␩ depletion affected replication factory dynamics over the duration of S phase in otherwise unperturbed cells (Fig. 7). DNA replication in human
Downloaded from mcb.asm.org by on May 28, 2009
FIG. 5. Role of Pol ␩ in CFS stability. (A) Localization of FRA7H probe (in green) was analyzed by using FISH in control cells (CTR1) and
checked using a centromeric probe (in red) specific to chromosome 7. (B and C) Expression of the CFS FRA7H (translocations, amplifications,
deletions) was analyzed by using FISH in Pol ␩-deficient cells (sh␩1 and sh␩2). The quantification of FRA7H expression in cells treated or not
treated with aphidicolin (100 nM) for 24 h is presented in panel D (three experiments; ⬎50 metaphases), and standard deviations are
indicated by error bars. (E) Colony-forming assay of Pol ␩-depleted U2OS cells was determined as a function of caffeine concentration.
Experiments were done three times, with triplicate samples for each caffeine dose, in order to determine mean numbers of CFUs, and
standard deviations are indicated by error bars.
3350
MOL. CELL. BIOL.
REY ET AL.
DISCUSSION
Pol ␩ is best known for its role in responding to genome
damage that arises when a cell is exposed to an extrinsic genotoxic stress, such as UV irradiation. Individuals with mutations
in the human POLH gene are affected by the variant form
XP-V, a rare, autosomal recessive human genetic syndrome
with sun hypersensitivity associated with UV hypermutability,
numerous skin abnormalities, and a high level of early and
multiple skin cancers on sun-exposed sites of the body, which
Downloaded from mcb.asm.org by on May 28, 2009
FIG. 6. Analysis of S-phase duration and fork progression in Pol
␩-deficient cells. (A) Percentage of cells in S phase for control (CTR1,
CTR2) and Pol ␩ shRNA clones (sh␩1, sh␩2) as determined by bromodeoxyuridine incorporation is presented. Experiments were done
three times, and standard deviations are indicated by error bars.
(B) Analysis of replication fork progression at a single-molecule level
in Pol ␩-depleted cells as described in Materials and Methods. Replication tracks that represented individual ongoing forks, for example,
labeled with both IdU (green) and CldU (red) as shown in the image
(marked by green and red arrows), were identified and the lengths of
their IdU and CldU segments (on average, 100) were measured for
each sample. (C and D) Fork rates in micrometers/10 min were determined by dividing the length of IdU or CldU segments by the
labeling time coefficient (1.5 and 3, respectively). (C) Cumulative plot
of typical fork rate distributions derived from CldU segments in one of
the experiments. (D) Summary of the rates obtained by measuring
lengths of IdU or CldU segments in ongoing forks in all three independent experiments. In this case, median fork rates were calculated
and then averaged between experiments. Error bars indicate standard
deviations. Of note, fork rates estimated on the basis of IdU or CldU
segment lengths were very similar, as anticipated.
cells takes place at discrete sites in the nucleus, termed replication factories, where DNA is colocalized with large protein
complexes that contain DNA polymerases and accessory replication proteins such as PCNA. These replication foci undergo
reproducible changes in number, size, and location during Sphase progression (22). During early S phase, hundreds of
small factories are distributed throughout the nucleoplasm,
with the exception of the nucleoli (Fig. 7A). In late S phase,
replication foci decrease in number but increase in size and
often form characteristic ringlike structures in the nucleoplasm
together with factories distributed along the nuclear membrane (Fig. 7A). We found that Pol ␩-depleted U2OS cells
contained predominantly early replication factories with fewer
cells displaying late replication factory morphologies (Fig. 7B).
In order to determine whether these changes in replication
factory dynamics depend on Pol ␩ catalytic activity, we used a
RheoSwitch-regulated, inducible gene expression system (see
Materials and Methods) to reexpress at comparable levels (as
evidenced by the intensity of the green flag-stained cells) catalytically active or inactive Pol ␩ in depleted cells (Fig. 8) prior
to analyzing replication factory morphology by PCNA immunostaining (Fig. 7C and D). The catalytically inactive mutant of
Pol ␩ (Dead Pol ␩) contains two mutations (D115A and
E116A) in the two critical active site residues. This mutant Pol
␩ open reading frame was also tagged with a double FLAG
epitope tag to facilitate cytologic analyses (see Fig. S1A in the
supplemental material). The absence of catalytic activity of this
double mutant form of Pol ␩ was verified by purifying Dead
Pol ␩ and showing that it was not able to replicate past CPDs
in vitro (see Fig. S1B in the supplemental material). We demonstrated that replication factory abnormalities observed in
Pol ␩-depleted cells could be suppressed by native, though not
catalytically inactive, Pol ␩ (Fig. 7C and D). We observed
similar perturbed replication factory dynamics in Pol ␩-depleted normal human diploid fibroblasts and in XP-V cells
prior to complementation with catalytically active Pol ␩ (see
Fig. S2A and B in the supplemental material). These results
collectively indicate that Pol ␩ activity is required for normal
replication factory formation and maturation during S phase.
Our results provide the first documentation of an altered
DNA replication program in XP-V or Pol ␩-depleted cells in
the absence of exogenous DNA damage that is associated with
and may be mechanistically linked to fragile site expression.
Interestingly, we observed similar changes in replication factories in cells partially depleted for Rad51 by siRNA (40; data
not shown), a key component in HRR. This could reflect the
presence or persistence of DSBs occurring during replication
of CFSs, or that Pol ␩ and Rad51 act in the same postreplication repair pathway during S phase.
VOL. 29, 2009
Pol ␩ FUNCTIONS DURING UNPERTURBED DNA REPLICATION
is consistent with the ability of Pol ␩ to support efficient and
error-prone TLS across one of the sites of major UV damage,
the cyclobutane thymine dimer.
We used shRNA-mediated Pol ␩ depletion from human
cells to explore and better understand physiologic roles of Pol
␩ in both unperturbed S phase and in cells following the addition of replication inhibitors. Pol ␩-depleted cells demonstrated two consistent abnormalities that may be mechanistically linked: altered replication factory dynamics and elevated
instability of a CFS. Of importance, these abnormalities were
demonstrated in unperturbed replicating cells and in several
different cell types, including primary fibroblasts, and appeared
to depend on Pol ␩ catalytic activity as demonstrated by a
combination of depletion and complementation experiments.
Moreover, these effects are specific to Pol ␩ since none of these
cellular or karyotypic defects was observed in cells depleted for
Pol ␫, the closest relative of Pol ␩. These observations provide
new information on the role of Pol ␩ during S phase in unperturbed normal cells and extend the function of Pol ␩ to normal
DNA replication in cycling cells.
This newly identified role of Pol ␩ in suppressing CFS instability is of particular interest as the regulation of CFS stability is still poorly understood. CFSs are typically relatively
large (several-hundred-kilobase) regions of chromosomal
DNA of unremarkable sequence that are replicated in late S
phase. Delay or inhibition of replication has been shown to
induce chromosomal breakage at these sites. CFS instability is
enhanced in ATR-deficient cells (9) or when Chk1 activity is
compromised (13). These results have led to the proposal that
the ATR pathway stabilizes replication forks stalled within
fragile site sequences to ensure replication and the completion
of S phase while avoiding DNA breakage (14). We found that
cells lacking Pol ␩ were hypersensitive to the ATR inhibitor
caffeine. One mechanistic explanation for this observation is
that fork stalling in the absence of Pol ␩ cannot be stabilized in
cells where ATR is inhibited by caffeine. The resulting collapsed or broken forks, at CFS and other genomic sites undergoing replication, would be predicted to lead to chromosomal
instability and cell death. This model would explain the observation made by several groups that XP-V cells are hypersensitive to killing by UV irradiation in the presence of caffeine (8,
24, 43). Thus, combined treatment with UV and caffeine may
target functional roles for Pol ␩ in human cells in the TLS of
UV damage and in ensuring CFS stability.
We also analyzed the replication program of Pol ␩-depleted
cells by examining replication fork rates and replication factory
dynamics. Using replication track analysis (RTA) on stretched
DNA, we detected no change in global fork progression rates
in cells depleted of Pol ␩ compared to those in controls. However, if replication in Pol ␩-depleted cells is impaired only at a
specific subset of loci, such as CFSs, our assay may not reveal
it. In the future, it should be possible to apply a variant of
RTA, RTA-FISH with a FRA7H probe, to determine whether
fork rates in FRA7H itself are altered in Pol ␩-deficient cells
prior to and after DNA damage. Our analyses of replication
factory dynamics, in contrast, revealed an unexpected decrease
in the proportion of cells with a late-replication foci pattern
and a corresponding increase in cells with early patterns in Pol
␩-depleted cultures. This may be an indication of delayed
completion of bulk replication occurring in early S and/or a
Downloaded from mcb.asm.org by on May 28, 2009
FIG. 7. Depletion of Pol ␩ affects the spatial organization of active
replication foci in U2OS cells. (A) An image of early and late replication PCNA foci in U2OS cells analyzed by immunofluorescence.
(B) Quantification of cells with early and late replication foci was
performed in three experiments (⬎100 cells) for control cells (CTR1,
CTR2) and Pol ␩-deficient cells (sh␩1, sh␩2). (C and D) Normal
replication focus pattern is restored after expression of a WT form, but
not a catalytically inactive form, of Pol ␩ in U2OS cells containing a
RheoSwitch-inducible system. Cells with early and late replication foci
were quantified in untransfected cells (NT), cells transfected by control
siRNA, or cells transfected by Pol ␩ siRNA after induction or not of
ectopic Pol ␩ forms by the RSL1 ligand (500 nM) (see Materials and
Methods). Standard deviations are indicated by error bars.
3351
3352
REY ET AL.
MOL. CELL. BIOL.
Downloaded from mcb.asm.org by on May 28, 2009
FIG. 8. Rescue experiments by the RheoSwitch-inducible system. (A and C) Western blots of whole-cell extracts prepared from U2OS cells
containing a RheoSwitch-inducible system, cells not transfected (lane 1 and 4), and cells transfected by control siRNA (lane 2 and 5) or Pol ␩
siRNA (lane 3 and 6). Blots were incubated with DNA Pol ␩ antibody and Ku70 antibody, with the latter used as a normalization control. The
Pol ␩ siRNA (si␩2) used in this experiment corresponds to the sequence of the shRNA used to construct sh␩2 stable clones. To induce the
expression of the tagged WT form of Pol ␩ (FLAG-WT Pol ␩) (A, lanes 4 to 6) or the tagged catalytically inactive mutant of Pol ␩ (FLAG-Dead
Pol ␩) (C, lanes 4 to 6), cells were exposed to the ligand RSL1 (500 nM) (see Materials and Methods). (B and D) Induction of the expression of
tagged FLAG-WT Pol ␩ and FLAG-Dead Pol ␩ was analyzed by immunofluorescence in control cells (siCTR) and in Pol ␩-deficient cells (sh␩1).
The DNA content was visualized by staining with 4⬘,6-diamidino-2-phenylindole (DAPI).
delayed or impaired onset of late replication. One potentially
interesting experiment would be to determine whether the
timing of FRA7H replication is delayed or otherwise altered in
Pol ␩-depleted cells, as little is known about mechanisms that
regulate replication timing or switching between early and late
replication timing.
One of the most intriguing ideas suggested by our results is
that Pol ␩ may have two fundamentally different functional
roles in human cells, one in the context of the replisome, where
Pol ␩ is recruited to allow the replication of UV dimers and
related types of DNA damage, and a second role in the context
of DNA synthetic events that do not involve the full replisome.
Two roles of the latter type may be envisioned. Pol ␩ may
extend invading strands in D loops as it has been recently
proposed (19, 29, 30), and in addition, Pol ␩ may be recruited
at the termination of replication when DNA between two converging forks needs to be completely replicated prior to topological resolution of the two replicated sister chromatids. Alternatively, Pol ␩ may be required for the replication per se of
naturally occurring DNA structures capable of forming unusual secondary structures, as many breakage hot spots in the
human genome are mapped inside or near sequences that have
the potential to adopt non-B DNA structures. A failure of any
of these postulated roles for Pol ␩ would be expected to pro-
Pol ␩ FUNCTIONS DURING UNPERTURBED DNA REPLICATION
VOL. 29, 2009
ACKNOWLEDGMENTS
This work was supported by an INCa award (Checkpol Projet Libre
2007) and an Association pour la Recherche sur le Cancer (no. 4887)
to J.-S.H., by a Canceropole Grand Sud Ouest 2004–2009 award to
C.C., by an NIH PO1 award (PO1 CA77852) to R.J.M., and by an EDF
(Electricité de France) award to D.S.F.B. L.R. received a fellowship
from La Région Midi-Pyrénées–CNRS.
We thank M. Yerle and F. Mompart (INRA-Toulouse) for helpful
advice for FISH analysis and A. Tissier (Marseille) for the Pol ␩
cDNA.
J.-S.H. and C.C. jointly direct the Genetic Instability and Cancer
Group at IPBS.
REFERENCES
1. Albertella, M. R., C. M. Green, A. R. Lehmann, and M. J. O’Connor. 2005.
A role for polymerase eta in the cellular tolerance to cisplatin-induced
damage. Cancer Res. 65:9799–9806.
2. Avkin, S., S. Adar, G. Blander, and Z. Livneh. 2002. Quantitative measurement of translesion replication in human cells: evidence for bypass of abasic
sites by a replicative DNA polymerase. Proc. Natl. Acad. Sci. USA 99:3764–
3769.
3. Avkin, S., and Z. Livneh. 2002. Efficiency, specificity and DNA polymerasedependence of translesion replication across the oxidative DNA lesion 8-oxoguanine in human cells. Mutat. Res. 510:81–90.
4. Bartkova, J., Z. Horejsi, K. Koed, A. Kramer, F. Tort, K. Zieger, P. Guldberg, M. Sehested, J. M. Nesland, C. Lukas, T. Orntoft, J. Lukas, and J.
Bartek. 2005. DNA damage response as a candidate anti-cancer barrier in
early human tumorigenesis. Nature 434:864–870.
5. Biard, D. S. 2007. Untangling the relationships between DNA repair pathways by silencing more than 20 DNA repair genes in human stable clones.
Nucleic Acids Res. 35:3535–3550.
6. Biard, D. S., E. Despras, A. Sarasin, and J. F. Angulo. 2005. Development of
new EBV-based vectors for stable expression of small interfering RNA to
mimick human syndromes: application to NER gene silencing. Mol. Cancer
Res. 3:519–529.
7. Bomar, M. G., M. T. Pai, S. R. Tzeng, S. S. Li, and P. Zhou. 2007. Structure
of the ubiquitin-binding zinc finger domain of human DNA Y-polymerase
eta. EMBO Rep. 8:247–251.
8. Broughton, B. C., A. Cordonnier, W. J. Kleijer, N. G. Jaspers, H. Fawcett, A.
Raams, V. H. Garritsen, A. Stary, M. F. Avril, F. Boudsocq, C. Masutani, F.
Hanaoka, R. P. Fuchs, A. Sarasin, and A. R. Lehmann. 2002. Molecular
analysis of mutations in DNA polymerase eta in xeroderma pigmentosumvariant patients. Proc. Natl. Acad. Sci. USA 99:815–820.
9. Casper, A. M., P. Nghiem, M. F. Arlt, and T. W. Glover. 2002. ATR regulates
fragile site stability. Cell 111:779–789.
10. Cleaver, J. E., V. Afzal, L. Feeney, M. McDowell, W. Sadinski, J. P. Volpe,
D. B. Busch, D. M. Coleman, D. W. Ziffer, Y. Yu, H. Nagasawa, and J. B.
Little. 1999. Increased ultraviolet sensitivity and chromosomal instability
related to P53 function in the xeroderma pigmentosum variant. Cancer Res.
59:1102–1108.
11. Cox, M. M. 2001. Recombinational DNA repair of damaged replication
forks in Escherichia coli: questions. Annu. Rev. Genet. 35:53–82.
12. Dumstorf, C. A., A. B. Clark, Q. Lin, G. E. Kissling, T. Yuan, R. Kucherlapati, W. G. McGregor, and T. A. Kunkel. 2006. Participation of mouse
DNA polymerase iota in strand-biased mutagenic bypass of UV photoproducts and suppression of skin cancer. Proc. Natl. Acad. Sci. USA 103:18083–
18088.
13. Durkin, S. G., M. F. Arlt, N. G. Howlett, and T. W. Glover. 2006. Depletion
of CHK1, but not CHK2, induces chromosomal instability and breaks at
common fragile sites. Oncogene 25:4381–4388.
14. Durkin, S. G., and T. W. Glover. 2007. Chromosome fragile sites. Annu. Rev.
Genet. 41:169–192.
15. Edmunds, C. E., L. J. Simpson, and J. E. Sale. 2008. PCNA ubiquitination
and REV1 define temporally distinct mechanisms for controlling translesion
synthesis in the avian cell line DT40. Mol. Cell 30:519–529.
16. Inui, H., K. S. Oh, C. Nadem, T. Ueda, S. G. Khan, A. Metin, E. Gozukara,
S. Emmert, H. Slor, D. B. Busch, C. C. Baker, J. J. DiGiovanna, D. Tamura,
C. S. Seitz, A. Gratchev, W. H. Wu, K. Y. Chung, H. J. Chung, E. Azizi, R.
Woodgate, T. D. Schneider, and K. H. Kraemer. 2008. Xeroderma pigmentosum-variant patients from America, Europe, and Asia. J. Investig. Dermatol. 128:2055–2068.
17. Johnson, R. E., C. M. Kondratick, S. Prakash, and L. Prakash. 1999.
hRAD30 mutations in the variant form of xeroderma pigmentosum. Science
285:263–265.
18. Kannouche, P., B. C. Broughton, M. Volker, F. Hanaoka, L. H. Mullenders,
and A. R. Lehmann. 2001. Domain structure, localization, and function of
DNA polymerase eta, defective in xeroderma pigmentosum variant cells.
Genes Dev. 15:158–172.
19. Kawamoto, T., K. Araki, E. Sonoda, Y. M. Yamashita, K. Harada, K. Kikuchi, C. Masutani, F. Hanaoka, K. Nozaki, N. Hashimoto, and S. Takeda.
2005. Dual roles for DNA polymerase eta in homologous DNA recombination and translesion DNA synthesis. Mol. Cell 20:793–799.
20. Kraus, E., W. Y. Leung, and J. E. Haber. 2001. Break-induced replication: a
review and an example in budding yeast. Proc. Natl. Acad. Sci. USA 98:
8255–8262.
Downloaded from mcb.asm.org by on May 28, 2009
duce the phenotype that we have observed, namely, chromatid
breaks with the accompanying damage response activation,
CFS expression, and potentially altered maturation of replication factories as seen with replication focus patterns.
The XP-V syndrome has been estimated to comprise 20% of
XP patients with mild or severe clinical features, including
late-onset skin cancers (16). Most mutations in the POLH gene
in XP-V patients are heavily biased toward the N-terminal
region and encode a Pol ␩ protein with either missense mutations or severe truncations that abolish both DNA polymerase
and bypass activities. Our results make several predictions
about the pathogenesis of XP-V and suggest additional analyses of tumors arising in XP-V patients as well as in acquired
Pol ␩ deficiencies and in Polh mutant mice.
First, CFS instability should be elevated in otherwise normal
XP-V cells and may lead to a higher percentage of cell death
or senescence in vivo in the absence of exogenous DNA damage. A prediction is that the frequency of senescent cells
should be higher in tissue from XP-V patients or Polh mutant
mice. It may also be possible to address this issue by determining the mitotic history of cells from XP-V patients and controls
(39), where the prediction is that cells from XP-V patients or
Polh mutant mice would have undergone more mitotic divisions at any given chronological age due to higher cell loss
during and after development.
A second prediction is that CFS instability in Pol ␩-deficient
cells may be further accentuated by exposure of UV or other
forms of DNA damage, such as cisplatin, that may depend on
Pol ␩ for accurate replication or repair. This type of analysis
could be performed initially in cell lines or strains and could be
readily extended to primary cells from XP-V patients or from
Polh mutant mice. A related, third prediction is that there
should be a higher frequency of CFS-associated loss of heterozygosity in tumors arising in sun-exposed skin and perhaps
at other sites of the body exposed to high levels of exogenous
or endogenous DNA damage (e.g., the liver and kidney) and
that instability or loss of heterozygosity would be more pronounced in the absence of Pol ␩.
The tumor spectrum in XP-V patients and in Polh mutant
mice argues that Pol ␩ deficiency alone may lead to instability
or mutagenesis but is not sufficient to cause tumors in mice or
humans. The absence of Pol ␩ becomes a powerful cocarcinogen only in conjunction with a strong “driver” that could be
either chemical (in the form of DNA damage) or genetic. This
requirement likely reflects the relatively highly specialized
functional roles that Pol ␩ appears to fill in mammalian cells.
It should be possible to further explore the mechanistic and
molecular aspects of these roles using human cells that are
either mutant for or depleted of Pol ␩, as well as in Polhdeficient mice with biochemical and cellular defects that
closely resemble the Pol ␩-deficient/XP-V human phenotype.
Our results provide an important contribution to these analyses by identifying an unexpected new function of Pol ␩ during
S phase in unperturbed normal human cells that is in addition
to the well-established role of Pol ␩ in TLS.
3353
3354
REY ET AL.
35.
36.
37.
38.
39.
40.
41.
42.
43.
44.
45.
46.
induced by double-strand breaks in Saccharomyces cerevisiae. Microbiol.
Mol. Biol. Rev. 63:349–404.
Peng, M., R. Litman, J. Xie, S. Sharma, R. M. Brosh, Jr., and S. B. Cantor.
2007. The FANCJ/MutLalpha interaction is required for correction of the
cross-link response in FA-J. cells. EMBO J. 26:3238–3249.
Petta, T. B., S. Nakajima, A. Zlatanou, E. Despras, S. Couve-Privat, A.
Ishchenko, A. Sarasin, A. Yasui, and P. Kannouche. 2008. Human DNA
polymerase iota protects cells against oxidative stress. EMBO J. 27:2883–
2895.
Pillaire, M. J., R. Betous, C. Conti, J. Czaplicki, P. Pasero, A. Bensimon, C.
Cazaux, and J. S. Hoffmann. 2007. Upregulation of error-prone DNA polymerases beta and kappa slows down fork progression without activating the
replication checkpoint. Cell Cycle 6:471–477.
Puget, N., M. Knowlton, and R. Scully. 2005. Molecular analysis of sister
chromatid recombination in mammalian cells. DNA Repair (Amsterdam)
4:149–161.
Salipante, S. J., and M. S. Horwitz. 2007. A phylogenetic approach to
mapping cell fate. Curr. Top. Dev. Biol. 79:157–184.
Schwartz, M., E. Zlotorynski, M. Goldberg, E. Ozeri, A. Rahat, C. le Sage,
B. P. Chen, D. J. Chen, R. Agami, and B. Kerem. 2005. Homologous recombination and nonhomologous end-joining repair pathways regulate fragile
site stability. Genes Dev. 19:2715–2726.
Sidorova, J. M., N. Li, A. Folch, and R. J. Monnat, Jr. 2008. The RecQ
helicase WRN is required for normal replication fork progression after DNA
damage or replication fork arrest. Cell Cycle 7:796–807.
Sonoda, E., M. S. Sasaki, J. M. Buerstedde, O. Bezzubova, A. Shinohara, H.
Ogawa, M. Takata, Y. Yamaguchi-Iwai, and S. Takeda. 1998. Rad51-deficient vertebrate cells accumulate chromosomal breaks prior to cell death.
EMBO J. 17:598–608.
Stary, A., P. Kannouche, A. R. Lehmann, and A. Sarasin. 2003. Role of DNA
polymerase eta in the UV mutation spectrum in human cells. J. Biol. Chem.
278:18767–18775.
Tissier, A., P. Kannouche, M. P. Reck, A. R. Lehmann, R. P. Fuchs, and A.
Cordonnier. 2004. Co-localization in replication foci and interaction of human Y-family members, DNA polymerase pol eta and REVl protein. DNA
Repair (Amsterdam) 3:1503–1514.
Yerle, M., A. Goureau, J. Gellin, P. Le Tissier, and C. Moran. 1994. Rapid
mapping of cosmid clones on pig chromosomes by fluorescence in situ
hybridization. Mamm. Genome 5:34–37.
Zheng, H., X. Wang, A. J. Warren, R. J. Legerski, R. S. Nairn, J. W.
Hamilton, and L. Li. 2003. Nucleotide excision repair- and polymerase
␩-mediated error-prone removal of mitomycin C interstrand cross-links.
Mol. Cell. Biol. 23:754–761.
Downloaded from mcb.asm.org by on May 28, 2009
21. Lehmann, A. R. 2002. Replication of damaged DNA in mammalian cells:
new solutions to an old problem. Mutat. Res. 509:23–34.
22. Leonhardt, H., H. P. Rahn, P. Weinzierl, A. Sporbert, T. Cremer, D. Zink,
and M. C. Cardoso. 2000. Dynamics of DNA replication factories in living
cells. J. Cell Biol. 149:271–280.
23. Lin, Q., A. B. Clark, S. D. McCulloch, T. Yuan, R. T. Bronson, T. A. Kunkel,
and R. Kucherlapati. 2006. Increased susceptibility to UV-induced skin
carcinogenesis in polymerase eta-deficient mice. Cancer Res. 66:87–94.
24. Maher, V. M., L. M. Ouellette, R. D. Curren, and J. J. McCormick. 1976.
Caffeine enhancement of the cytotoxic and mutagenic effect of ultraviolet
irradiation in a xeroderma pigmentosum variant strain of human cells. Biochem. Biophys. Res. Commun. 71:228–234.
25. Maloisel, L., F. Fabre, and S. Gangloff. 2008. DNA polymerase ␦ is preferentially recruited during homologous recombination to promote heteroduplex DNA extension. Mol. Cell. Biol. 28:1373–1382.
26. Masutani, C., R. Kusumoto, S. Iwai, and F. Hanaoka. 2000. Mechanisms of
accurate translesion synthesis by human DNA polymerase eta. EMBO J.
19:3100–3109.
27. Masutani, C., R. Kusumoto, A. Yamada, N. Dohmae, M. Yokoi, M. Yuasa,
M. Araki, S. Iwai, K. Takio, and F. Hanaoka. 1999. The XPV (xeroderma
pigmentosum variant) gene encodes human DNA polymerase eta. Nature
399:700–704.
28. McCulloch, S. D., R. J. Kokoska, C. Masutani, S. Iwai, F. Hanaoka, and
T. A. Kunkel. 2004. Preferential cis-syn thymine dimer bypass by DNA
polymerase eta occurs with biased fidelity. Nature 428:97–100.
29. McIlwraith, M. J., A. Vaisman, Y. Liu, E. Fanning, R. Woodgate, and S. C.
West. 2005. Human DNA polymerase eta promotes DNA synthesis from
strand invasion intermediates of homologous recombination. Mol. Cell 20:
783–792.
30. McIlwraith, M. J., and S. C. West. 2008. DNA repair synthesis facilitates
RAD52-mediated second-end capture during DSB repair. Mol. Cell 29:510–
516.
31. Michel, B., M. J. Flores, E. Viguera, G. Grompone, M. Seigneur, and V.
Bidnenko. 2001. Rescue of arrested replication forks by homologous recombination. Proc. Natl. Acad. Sci. USA 98:8181–8188.
32. Mogi, S., C. E. Butcher, and D. H. Oh. 2008. DNA polymerase eta reduces
the gamma-H2AX response to psoralen interstrand crosslinks in human
cells. Exp. Cell Res. 314:887–895.
33. Nyberg, K. A., R. J. Michelson, C. W. Putnam, and T. A. Weinert. 2002.
Toward maintaining the genome: DNA damage and replication checkpoints.
Annu. Rev. Genet. 36:617–656.
34. Pâques, F., and J. E. Haber. 1999. Multiple pathways of recombination
MOL. CELL. BIOL.
Résultats
B. Nouveau rôle pour Pol η dans le maintien de la stabilité du génome
Supplemental figure 1: Construction of a Catalytic inactive mutant of Pol η (Dead Pol η).
Panel A, SwissPDB viewer generated model of tri-dimensional structure of Human N-terminal Pol η
with two mutations in the catalytic site. Figure was generated by Pymol (http://www.pymol.org).
Panel B, Ability of purified proteins Pol η WT and Pol η Dead to replicate through a CPD lesion. To
purify the Pol η proteins, overnight cultures of E. coli containing pET28 plasmids encoding either
native or Dead mutant Pol η were diluted 1:100 into fresh Luria-Bertani media containing 50µg/ml
kanamicin and growth at 37°C to an OD/A 600 of 0.5. Protein production was then induced by adding
1mM IPTG followed by growth for 3 hrs at 25°C. Cells were harvested by centrifugation, and cell
pellets were resuspended in 20ml of buffer A (20mM Tris-HCl pH 7, 500mM NaCl and 5mM imidazole)
then frozen for 16 hrs at -70°C. Cells were lysed by slowly thawing frozen cell pellets on ice in the
presence of 20 mg/ml lysozyme, 1% Triton X100 and an EDTA-free protease inhibitor cocktail
(Roche). Insoluble debris was removed by centrifugation at 8000xg for 15 min, and the remaining
supernatant was applied to a Ni-chelating column (Ni Trap FF, GE Healthcare) following the vector
manufacturer’s instructions (Novagen). Bound protein was then eluted using a linear 5-500mM
gradient of imidazole in buffer B (500mM imidazole, 20mM Tris-HCl pH 7, 500mM NaCl). Fractions
containing Pol η were pooled and concentrated using Vivaspin 20ml 30K spin filters (Sartorius) before
being applied to a Superdex 200 gel filtration column (GE Healthcare). Gel filtration fractions
containing Pol η were concentrated using a Vivaspin 2ml 30K filter prior to being stored at -80°C in
20mM Tris HCl pH 7, 150mM Nacl, 0.1mM EDTA, 1mM DTT and 20% glycerol. Protein purity was
estimated after 8% SDS-polyacrylamide gels by visual inspection of Coomassie Blue-staining and
Western blotting.
Measure of the in vitro activity of the purified forms of Pol η was performed by primer extension on a
template containing a single site-specific CPD followed by electrophoresis of the extension products.
The negative control was the Taq DNA polymerase and the positive control was the Archae DNA
polymerase DPO4. Decreasing concentrations of purified proteins were used (0.1, 0.05 and 0.01 µM).
Standard primer extension reactions were performed at 37°C for 1hr as previously described
(Boudsocq et al, 2001) using a partially single-stranded template. The primer consisted of
oligonucleotide P16 (sequence 5'- CACTGACTGTATGATG-3′) that was labelled at the 5’ end using T4
32
polynucleotide kinase (New England Biolabs) and γ- P-ATP (5000 Ci/mmol; Amersham Pharmacia
Biotech). The template strand consisted of a single-stranded oligonucleotide that contained a single
cys-syn cyclobutane pyrimidine thymine-thymine dimer (a generous gift from Shigenori Iwai and Fumio
Hanaoka; 3'-GTGACTGACATACTACT^TCTACGACTGCTC-5′) (Servant et al, 2002).
165
18
16
16
14
14
12
10
8
6
4
2
0
Cells with
early replication foci (%)
B
Cells with
late replication foci (%)
18
siCTR
10
8
6
4
2
NT
siη2
siCTR
siη2
20
30
25
20
15
10
5
0
12
0
NT
Cells with
late replication foci (%)
Cells with
early replication foci (%)
A
XP30RO+η
XP30RO
15
10
5
0
XP30RO+η XP30RO
Supplemental Figure 2 : Quantification of early versus late replication foci in
various cell lines with compromised Pol η expression
The quantification was performed in three independent experiments (n>100
cells) for each cell line, in normal diploid MRC5 cells (Panel A), and in
XP30RO/XP30RO-Pol η cells (Panel B).
Résultats
B. Nouveau rôle pour Pol η dans le maintien de la stabilité du génome
5. Discussion des résultats publiés dans l’article II
L’ensemble de nos données suggèrent donc que Pol η ait deux rôles distincts : un rôle
déjà bien établi dans la synthèse translésionnelle des dommages induits par les UV (dimères
de thymines) et un rôle ici mis en évidence au niveau de la stabilité des sites fragiles
communs qui pourrait être étendu à d’autres séquences particulières de l’ADN, telles que les
séquences riches en G comme nous l’avons vu dans le chapitre A. Ces résultats permettent
notamment d’expliquer pourquoi la caféine (un inhibiteur d’ATR, impliquée au niveau du
maintien de la stabilité des sites fragiles communs) et les UV ont un effet additif sur la
sensibilité des cellules déficientes en Pol η, comme cela avait été montré dans des lignées
XP-V (Stary et al, 2003). De même que précédemment, il reste à déterminer si Pol η intervient
directement au niveau de la réplication des sites fragiles communs, ou bien si Pol η intervient
plus tardivement au niveau de la réparation des cassures générées à ces sites par
recombinaison homologue.
a- Quel est précisément le rôle de Pol η lors de la réplication des SFC ?
D’après les résultats de peignage moléculaire de l’ADN, Pol η n’est pas impliquée au
niveau de la réplication globale du génome comme cela avait été montré dans les cellules de
poulet DT40 (Edmunds et al, 2008). Afin de déterminer si Pol η intervient au niveau de la
réplication des séquences particulières de l’ADN en fin de phase S, nous avons
synchronisé les clones shRNA avec 0,5mM de L-mimosine (Sigma) qui bloque les cellules en
phase G1 du cycle cellulaire. Les cellules sont ensuite relâchées pendant 7h, moment où elles
sont en milieu de phase S. Elles sont ensuite traitées pendant deux heures avec 100nM
d’aphidicoline afin d’induire l’expression des sites fragiles communs, puis marquées deux
fois 30 minutes avec deux analogues de nucléotides successifs (Iodo-déoxyuridine et
Chloro-déoxyuridine). Pendant ces marquages, les cellules sont en fin de phase S, moment où
sont répliqués les sites fragiles communs (Hellman et al, 2000). Les cellules sont ensuite
récupérées et incluses dans des blocs d’agarose. Une expérience de peignage moléculaire de
l’ADN classique permettra dans un premier temps de déterminer si l’absence de Pol η
modifie les vitesses de réplication de fin de phase S. Dans un deuxième temps, le couplage de
l’hybridation in situ (FISH) de la sonde FRA7H et du peignage moléculaire de l’ADN
permettra de déterminer si l’absence de Pol η modifie les vitesses de réplication au niveau du
site fragile commun FRA7H.
167
Résultats
B. Nouveau rôle pour Pol η dans le maintien de la stabilité du génome
D’autre part, nous avons entrepris des expériences d’immuno-FISH afin de
déterminer si Pol η Dead contrairement à Pol η WT est localisée au niveau du site fragile
commun FRA7H après traitement avec 100nM d’aphidicoline. En effet, nous pensons que le
mutant catalytiquement inactif de Pol η pourrait agir comme un dominant négatif sur Pol η
endogène et donc figer le système. De manière similaire, nous pourrons étudier d’autres
mutants de Pol η notamment au niveau du domaine d’interaction avec PCNA ou du domaine
d’interaction avec l’ubiquitine afin de caractériser les domaines de Pol η critiques pour le
maintien de la stabilité des sites fragiles communs. Enfin des expériences de fractionnements
cellulaires ou d’immuno-précipitations permettront de déterminer quels sont les partenaires
de Pol η après traitement à l’aphidicoline ou en absence de stress exogène.
L’absence de Pol η induit aussi une modification de la dynamique des foyers de
réplication au cours de la phase S. Ceci pourrait être dû à un défaut ou un retard de réplication
en début ou fin de phase S. Il serait donc intéressant de déterminer si la cinétique de
réplication du site fragile commun FRA7H est retardée ou perturbée en absence de Pol η
via une hybridation in situ avec une sonde spécifique de FRA7H sur noyaux interphasiques.
b- Existe-t-il un rôle de Pol η au niveau des séquences répétées ?
Les sites fragiles rares sont dus à des expansions d’éléments répétés, tels que des diou tri-nucléotides. Ces expansions sont anormales et peuvent créer de nombreuses maladies. Il
est important de noter que ces séquences répétées peuvent adopter différentes structures
secondaires de l’ADN (pour revue, (Mirkin, 2006)).
Dans les systèmes modèles, la réplication est clairement impliquée dans l’expansion
des répétitions. En effet, la stabilité des répétitions de tri-nucléotides dépend de leur
orientation par rapport aux origines de réplication, que ce soit chez la bactérie, la levure ou
dans les cellules humaines en culture (pour revue, (Mirkin & Mirkin, 2007)). De plus, des
mutations dans la machinerie de réplication chez la bactérie ou la levure, augmentent
l’instabilité des répétitions de tri-nucléotides (pour revue, (Mirkin & Mirkin, 2007)). Un des
modèles, utilisé actuellement, suggère que les expansions ou les contractions de répétitions
ont lieu au cours de la synthèse du brin continu après un blocage de fourche de
réplication et le redémarrage dans la séquence répétée (Fig 46).
168
Résultats
B. Nouveau rôle pour Pol η dans le maintien de la stabilité du génome
Répétition
Répétition
Répétition
Répétition
Brin
complémentaire
Brin
complémentaire
Pol η
Répétition
Brin
complémentaire
Figure 46. Modèle d’expansion des triplets de nucléotides. La réplication est tout d’abord
bloquée par la formation d’une structure secondaire de l’ADN sur le brin discontinu. Une réversion de
fourche se produit sûrement, assistée par diverses protéines. L’extrémité 3’ du brin continu
néo-synthétisé est sous forme simple-brin. Ainsi, il peut former à son tour une structure secondaire de
l’ADN en épingle à cheveux. La réplication est alors prête à reprendre mais l’ADN est toujours
structuré. Ainsi, le redémarrage de la fourche nécessite probablement d’autres protéines telles que des
ADN polymérases spécialisées (Pol η par exemple) et des ADN hélicases spécialisées. Le
redémarrage ayant lieu au niveau de la séquence répétée, des expansions peuvent survenir.
D’autre part, la coordination entre brin discontinu et brin continu peut être éliminée par le
blocage de la réplication au niveau du brin discontinu, dû à la formation de la structure secondaire au
niveau de la séquence répétée. La réplication peut redémarrer sur le brin discontinu après avoir laissé
une brèche en face de la structure secondaire. Des contractions peuvent alors survenir si l’ADN
polymérase impliquée dans la réparation de cette brèche ne prend pas en compte la partie structurée et
l’élimine. (Adapté de (Mirkin & Mirkin, 2007) et de (Mirkin, 2007))
Comme nous venons de démontrer, par deux fois (articles I et II), un rôle de Pol η au
niveau de certaines séquences particulières de l’ADN (G4 et SFC), il serait intéressant de
déterminer si Pol η ou une autre ADN polymérase de la famille Y est également impliquée au
niveau des séquences répétées. Bien que, chez la levure, Pol η ne semble pas impliquée au
niveau des répétitions de tri-nucléotides (CNG)n (Dixon & Lahue, 2002), cela mérite d’être
testé chez l’homme. Pour cela, une première expérience préliminaire serait de déterminer la
sensibilité des cellules déficientes pour une ADN polymérase de la famille Y au
methotrexate, un inhibiteur de la synthèse du folate, connu pour induire l’expression des sites
fragiles rares puisqu’il est important pour la synthèse de certaines bases de l’ADN. Par la
suite, les mêmes expériences que celles réalisées sur les sites fragiles communs pourraient
être appliquées aux sites fragiles rares afin de mieux comprendre le rôle des ADN
polymérases de la famille Y au niveau de ces expansions de répétitions, et le cas échéant leur
implication éventuelle dans les maladies à expansion de triplets. Il serait notamment
intéressant d’analyser les résultats obtenus lors de l’expérience de CGH array décrite à la
page 148 au niveau des sites fragiles rares afin de voir l’effet de l’absence de Pol η. Par la
suite, des expériences in vitro à partir de protéines purifiées (ADN polymérases spécialisées et
ADN hélicases) ou d’extraits cellulaires déplétés permettraient de déterminer si ces protéines
169
Résultats
B. Nouveau rôle pour Pol η dans le maintien de la stabilité du génome
peuvent répliquer des séquences répétées pouvant adopter des structures en éplingle à
cheuveux (Mirkin, 2006).
De plus en plus d’études récentes ont permis de mieux comprendre le rôle des
protéines des points de contrôle et des protéines de réparation des cassures de l’ADN au
niveau du maintien de la stabilité des séquences particulières de l’ADN, notamment les
séquences riches en G et les sites fragiles communs. Cependant, très peu de données sont
connues quant au mécanisme de réplication de ces séquences d’ADN non-B. Les résultats
présentés ici permettent de proposer un rôle de l’ADN polymérase spécialisée Pol η dans le
maintien de ces séquences lors de la phase S. Le rôle éventuel de Pol η au niveau des
séquences répétées pourrait concerner directement l’expansion de ces séquences (Fig 46) ou
alors leur stabilité. Ainsi, la découverte du mécanisme d’intervention de cette ADN
polymérase soit dans la réplication de l’ADN soit dans la recombinaison homologue
constituerait une avancée importante dans la compréhension de l’expression de ces sites
fragiles.
170
Résultats
C. Etude du rôle de Pol η dans la HR de l’ADN
C. Etude du rôle de Pol η dans la HR de l’ADN
Au vu des résultats précédents, il apparaît important de démontrer si Pol η intervient
dans la recombinaison homologue (HR) dans les cellules humaines. Ce rôle de Pol η a déjà
été montré in vitro et dans les cellules de poulet DT40. En effet, Pol η est capable in vitro
d’étendre une D-loop, un intermédiaire de la recombinaison homologue (McIlwraith et al,
2005), intéragit avec RAD51, et facilite aussi la capture du deuxième brin lors du processus
de recombinaison homologue (McIlwraith & West, 2008). Dans les cellules de poulet DT40,
l’absence de Pol η induit un défaut d’un facteur 10 des conversions géniques observées après
cassure de l’ADN (Kawamoto et al, 2005). Cependant, ce rôle reste encore controversé
puisque chez la levure, une ADN polymérase réplicative, Pol δ, serait préférentiellement
requise (Maloisel et al, 2008). Afin d’étudier le rôle de Pol η dans la recombinaison
homologue dans les cellules humaines, nous avons utilisé deux lignées cellulaires, les cellules
d’un ostéosarcome U2OS et les cellules XP-V, naturellement déficientes en Pol η. Différentes
approches, détaillées ci-dessous, ont été utilisées : par transfection transitoire du mutant
catalytiquement inactif Pol η Dead, par mesure du niveau d’expression des protéines de la HR
dans les cellules XP-V par rapport aux cellules complémentées, et en utilisant un substrat de
recombinaison homologue intégré dans les cellules U2OS ou dans les cellules XP-V.
1. Analyse d’un mutant catalytiquement inactif de Pol η
a- Validation biochimique du mutant Pol η Dead
Afin de construire le mutant catalytiquement inactif de Pol η, nous avons réalisé une
mutagénèse dirigée pour muter deux acides aminés de la triade du site catalytique en
alanine (D115A, E116A) (article II, figure supplémentaire 1A). Nous avons ensuite vérifié
que ce mutant était incapable de répliquer une lésion CPD (un dimère de thymines, induit
par les radiations UV), contrairement à la forme Pol η WT (article II, figure supplémentaire
1B). Une autre manière de valider in vivo le mutant catalytiquement inactif de Pol η serait
d’étudier la sensibilité aux UVC des cellules U2OS transfectées par un vecteur codant soit
pour Pol η WT, soit pour Pol η Dead. Les cellules exprimant Pol η Dead devraient être plus
sensibles que les cellules exprimant Pol η WT lors d’un test de clonogénie après irradiation
UVC.
171
C. Etude du rôle de Pol η dans la HR de l’ADN
Résultats
b- Localisation nucléaire de la protéine mutée Pol η Dead
Ensuite, nous avons analysé la localisation cellulaire de Pol η et de Pol η Dead.
Pour cela, des cellules U2OS ont été transfectées par un vecteur pcDNA3.1.Hygro exprimant,
avec une double étiquette FLAG en N-terminal, soit la forme sauvage soit la forme mutée de
Pol η. 48h après transfection, ces cellules ont été traitées ou non avec 10J/m² d’UVC. 5h
après traitement, nous avons analysé la localisation en foyers des deux formes de Pol η par
immunofluorescence (Fig 47). Pol η se localise en petits foyers ponctuels dans le noyau dans
la majorité des cellules (70% environ) seulement après irradiation UV (Fig 47A et
(Kannouche et al, 2002)). Cette localisation après irradiation UV est retrouvée pour le mutant
Pol η Dead (Fig 47B). En absence de radiation UV, Pol η sauvage se localise de manière
diffuse dans le noyau dans la majorité des cellules, seules 15 % des cellules présentent des
petits foyers ponctuels. Cependant, même en absence de dommage exogène de l’ADN, Pol η
Dead se localise en plus gros foyers dans environ 40% des cellules, suggérant la présence de
fourches de réplication bloquées (Fig 47B).
A
B
Pol η WT
-UV
-UV
+UV
DAPI
FLAG-eta WT
Pol η Dead
DAPI
FLAG-eta WT
+UV
DAPI
DAPI
FLAG-eta Dead
FLAG-eta Dead
Figure 47. Localisation en foyers de Pol η WT après UVC et de Pol η Dead même en
absence de dommage exogène de l’ADN. Les cellules U2OS sont transfectées au phosphate de
calcium avec 25µg de vecteur codant soit pour FLAG-Pol η WT, soit pour FLAG-Pol η Dead 24h
après ensemencement à 500 000 cellules dans une boîte de 10cm de diamètre. 24h après transfection
les cellules sont traitées avec 10J/m² d’UVC puis, fixées 5h après traitement avec une solution de
paraformaldéhyde 2%, perméabilisées et hybridées avec l’anticorps anti-FLAG (FLAG M2, Sigma,
1/100) pendant 1h, puis avec un anticorps alexa-fluor 488 (Fischer, 1/1000) pendant 1h. Le montage
avec du Vectashield-Dapi permet de marquer les noyaux des cellules.
c- Co-localisation de Pol η Dead avec des protéines de la HR
Afin de déterminer si la présence de foyers Pol η Dead en absence de dommage
exogène de l’ADN est due à un blocage de fourche de réplication et/ou à des dommages
endogènes de l’ADN, nous avons analysé le marquage de l’anneau de processivité PCNA et
172
C. Etude du rôle de Pol η dans la HR de l’ADN
Résultats
du marqueur des cassures de l’ADN γH2AX, en immunofluorescence, dans les cellules U2OS
transfectées par un vecteur codant soit pour Pol η WT, soit pour Pol η Dead. Seuls les foyers
de Pol η Dead, observés avec l’anticorps anti-FLAG, en absence de dommage exogène,
co-localisent avec les foyers PCNA et γH2AX (Fig 48). De plus, trois protéines de la HR,
RAD51, BRCA1 et BACH1 sont recrutées au niveau des foyers Pol η Dead (Fig 48).
En revanche, aucune co-localisation entre Pol η Dead et Pol α n’a été observée.
DAPI
FLAG
PCNA
Merge
DAPI
FLAG
γH2AX
Merge
DAPI
FLAG
RAD51
Merge
DAPI
FLAG
BRCA1
Merge
DAPI
FLAG
BACH1
Merge
Figure 48. Co-localisation des foyers de Pol η Dead et des protéines de la recombinaison
homologue en absence de dommage exogène de l’ADN. Les cellules U2OS sont transfectées au
phosphate de calcium avec 25µg de vecteur codant soit pour FLAG-Pol η WT, soit pour FLAG-Pol η
Dead 24h après ensemencement à 500 000 cellules dans une boîte de 10cm de diamètre. 48h après
transfection les cellules sont fixées avec une solution de paraformaldéhyde 2%, perméabilisées et
hybridées avec l’anticorps anti-FLAG (FLAG M2, Sigma, 1/100) et soit l’anticorps anti-PCNA
(Abcam ab18197, 1/500), soit anti-γH2AX (Upstate Biotechnology, JBW 301, 1/500), soit
anti-RAD51 (Calbiochem P1C130, 1/500) soit anti-BRCA1 (donné par Ralph Scully, Boston, 1/50),
anti-BACH1 (Abcam, ab16608, 1/300) pendant 1h, puis avec un anticorps alexa-fluor 488 ou alexafluor 594 (Fischer, 1/1000) pendant 1h. Le montage avec du Vectashield-Dapi permet de marquer les
noyaux des cellules.
173
C. Etude du rôle de Pol η dans la HR de l’ADN
Résultats
Une hypothèse permettant d’expliquer l’ensemble de ces résultats est de considérer
qu’en absence d’une ADN polymérase eta fonctionnelle, les séquences particulières de l’ADN
pourraient ne pas être correctement répliquées, entraînant par conséquent des blocages de
fourches de réplication (marquage PCNA). Ces fourches de réplication bloquées pourraient
dégénérer en cassures de l’ADN (marquage γH2AX). Les protéines de la recombinaison
homologue seraient alors recrutées pour réparer ces cassures (marquage RAD51, BRCA1,
BACH1). Par contre, en présence de Pol η sauvage, les séquences particulières sont
répliquées correctement, peut-être plus lentement, expliquant la localisation dans 15% de
cellules de Pol η en petit foyers qui co-localisent avec PCNA (Kannouche et al, 2002). Mais
les fourches de réplication ralenties par la présence de Pol η, de faible processivité, et par la
présence des structures secondaires de l’ADN, ne s’effondreraient pas, ne conduisant pas par
conséquent à une accumulation de cassures et à un recrutement des protéines de la HR.
En accord avec un rôle de Pol η au cours de la phase S au niveau des séquences
difficiles à répliquer, le point de contrôle de phase S est activé dans les cellules
transfectées par le mutant Pol η Dead, contrairement aux cellules transfectées par Pol η
WT. En effet, nous avons observé l’activation de la kinase majeure de ce point de contrôle,
Chk1, par phosphorylation sur la sérine 345, lors des analyses par western-blot (Fig 49).
NT
Vide
Pol η WT Pol η Dead
Flag-Pol η
P-Chk1
Chk1
Figure 49. Activation du point de contrôle de phase S après transfection transitoire d’un
vecteur codant pour Pol η Dead. Les cellules U2OS sont transfectées par la méthode au phosphate
de calcium avec 25µg de vecteur codant soit pour FLAG-Pol η WT, soit pour FLAG-Pol η Dead 24h
après ensemencement à 500 000 cellules dans des boîtes de 10cm de diamètre. 48h après transfection,
les cellules sont lysées en présence d’anti-phosphatases. 100µg de protéines totales sont déposés sur
un gel SDS/PAGE 10%. La migration est réalisée à 120V pendant 1h30 et le transfert à 100V pendant
2h. Le blocage des membranes PVDF est réalisé dans une solution de TBST 0,1% triton contenant 3%
de lait, 3% de BSA et des inhibiteurs de phosphatases. Les membranes sont incubées pendant au
moins 2h avec l’anticorps primaire anti-Chk1 (Cell Signalling, 1/1000) ou anti-P-Chk1 (Cell
Signalling 1/1000) ou anti-FLAG (Sigma M2, 1/5000) puis avec l’anticorps secondaire couplé à HRP
pendant 1h à température ambiante. La révélation avec de l’ECL (Piece) permet d’obtenir les résultats
présentés montrant une activation de Chk1 par phosphorylation après expression de Pol η Dead. Le
niveau d’expression de Chk1 phosphorylé est comparé au niveau d’expression de Chk1.
174
C. Etude du rôle de Pol η dans la HR de l’ADN
Résultats
De plus, comme lors de l’extinction de Pol η, la dynamique des foyers de
réplication est perturbée après transfection du mutant Pol η Dead contrairement à Pol η
WT. En effet, le nombre de cellules présentant des foyers PCNA de début de phase S est
augmenté après transfection du mutant Pol η Dead alors que le nombre de cellules avec des
foyers de fin de phase S diminue (Fig 50).
Cellules avec des foyers de
début de phase S (%)
Vecteur
vide
Pol η
WT
Pol η
Dead
Cellules avec des foyers de
fin de phase S (%)
Vecteur
vide
Pol η
WT
Pol η
Dead
Figure 50. Modification de la dynamique de réplication en présence de Pol η Dead. Les
cellules U2OS sont transfectées au phosphate de calcium avec 3µg de vecteur codant soit pour
FLAG-Pol η WT, soit pour FLAG-Pol η Dead 24h après ensemencement à 150 000 cellules dans des
boîtes de 6 puits. 48h après transfection, les cellules sont fixées avec une solution de
paraformaldéhyde 2%, perméabilisées et hybridées avec l’anticorps anti-PCNA (Abcam ab18197,
1/500) pendant 1h, puis avec un anticorps alexa-fluor 594 (Fischer, 1/1000) pendant 1h. Le montage
avec du Vectashield-Dapi permet de marquer les noyaux des cellules. La quantification du nombre de
cellules avec des foyers de début et de fin de phase S a été réalisée à partir de l’analyse de
3 expériences indépendantes sur plus de 100 cellules à chaque fois. Les barres d’erreur représentent les
écart-types.
Ces derniers résultats suggèrent donc un rôle de Pol η plutôt au cours de la
réplication, c’est-à-dire en amont de la recombinaison homologue.
2. Augmentation de l’expression des protéines de la HR dans les cellules
XP-V
Afin de valider ces résultats par une autre approche et dans un autre modèle cellulaire,
nous avons analysé l’expression des protéines de la HR dans les cellules XP-V et dans les
cellules XP-V + Eta qui expriment de manière stable l’ADN complémentaire (ADNc) de
Pol η sauvage.
Dans un premier temps, nous avons extrait les ARN de ces deux types cellulaires, puis
nous les avons rétro-transcrit en ADNc. Nous avons ensuite réalisé une PCR quantitative en
temps réel avec différentes sondes ciblant les gènes POLA et POLD codant pour les ADN
175
C. Etude du rôle de Pol η dans la HR de l’ADN
Résultats
polymérases réplicatives, les gènes POLH, POLI, POLK et REV1 codant pour les ADN
polymérases de la famille Y, le gène POLQ codant pour l’ADN polymérase Pol θ, et les gènes
RAD51 et BACH1 codant pour les protéines de la recombinaison homologue. Nous avons
observé des baisses de 30 à 40% des transcrits POLA, POLD, POLI et POLQ en absence de
Pol η lors de l’analyse de trois couples d’extraits XP-V/XP-V+Eta réalisés à différents temps
après leur mise en culture (Fig 51A). Cependant, ces variations ne sont pas significatives
puisqu’elles n’ont pas été retrouvées lors des analyses western-blot (Fig 51B). Il est plus
intéressant de préciser que nous avons observé une augmentation de 20 à 50% des
transcrits de deux protéines de la recombinaison homologue, RAD51 et BACH1, en
absence de Pol η dans les mêmes couples d’extraits XP-V/XP-V+Eta (Fig 51A). Ce résultat a
été confirmé par western-blot (Fig 51B) ; nous avons observé une augmentation d’environ
deux fois de RAD51 et d’environ trois fois de BACH1 en absence de Pol η par rapport aux
cellules complémentées.
A
Expression des transcrits
B
Pol α
XP-V
XP-V + η
X 0,8
2,0
XP-V
1,8
BACH1
XPV + Eta
1,6
1,4
X 2,4
Pol η
1,2
1,0
ACTINE
0,8
RAD51
0,6
X 3,2
0,4
Pol η
0,2
0,0
POLA
POLD
POLH
POLI
POLK
REV1
POLQ
RAD51 BACH1
Pol ι
X 1,3
ACTINE
Figure 51. Analyse de l’expression des ADN polymérases humaines et des protéines de la
recombinaison homologue, par PCR quantitative et par western-blot dans des couples d’extraits
XP-V/XP-V+Eta. (A) Les ARN ont été extraits de couples XP-V/XP-V+Eta à trois moments différents
après leur mise en culture. Ces ARN ont ensuite été rétro-transcrits. Les analyses par PCR quantitative
en temps réel ont été réalisées avec différentes sondes spécifiques de POLA, POLD, POLH, POLI,
POLK, REV1, POLQ, RAD51, BACH1. Les résultats ont été normalisés par rapport aux gènes de
ménage (YWHAZ, HPRT) et comparés aux valeurs obtenues pour les extraits XP-V+Eta. (B) Des
couples d’extraits protéiques XP-V/XP-V+Eta, réalisés à d’autres temps après leur mise en culture, ont
été analysés par western-blot. Les membranes ont été hybridées par l’anticorps anti-Pol α (Abcam
31777, 1/200), anti-BACH1 (Abcam, ab16608, 1/1000), anti-Pol η (Abcam, 17725, 1/1000), anti-Pol ι
(donné par Roger Woodgate, NIH Bethesda, 1/2500), anti-RAD51 (Calbiochem PC130, 1/500), antiActine (Chemicon C4, 1/10000). Les quantifications entre XP-V/XP-V+Eta normalisées par l’Actine
ont été réalisées via le logiciel ImageQuant.
176
C. Etude du rôle de Pol η dans la HR de l’ADN
Résultats
3. Etude de la HR dans deux modèles cellulaires différents
Suite à ces résultats, nous proposons l’hypothèse suivante qu’il serait intéressant de
tester : en absence de Pol η, des cassures de l’ADN seraient créées lors de la réplication,
nécessitant l’intervention de la recombinaison homologue en phasse S et G2 pour être
réparées. Ceci suggère que :
- soit Pol η est impliquée dans la HR : alors, en son absence, les cassures de l’ADN
ne peuvent pas être complètement réparées d’où l’accumulation des protéines de la HR. Nous
devrions observer une baisse des évènements de conversion génique mesurés via l’utilisation
d’un substrat de recombinaison intégré dans le génome.
- soit Pol η n’intervient pas dans la HR : alors, en son absence, les séquences
particulières de l’ADN ne peuvent pas être répliquées correctement, conduisant à des blocages
de fourches de réplication, puis à leur effondrement et donc à la présence de cassures de
l’ADN. Les protéines de la HR seraient alors recrutées pour réparer ces cassures de l’ADN.
Nous ne devrions observer aucune variation des conversions géniques mesurées par
l’utilisation d’un substrat de recombinaison intégré dans le génome après une cassure
double-brin dans le substrat.
Afin de tester cette hypothèse, nous avons initié l’analyse des évènements de
conversion génique dans deux types cellulaires humains, les cellules U2OS et les cellules
XP-V, contenant deux substrats de HR différents, intégrés dans le génome.
a- Analyse des évènements de conversion génique dans les cellules U2OS
Le substrat de recombinaison homologue intégré en copie unique dans les cellules
U2OS (Puget et al, 2005) permet de déterminer les évènements de réparation d’une cassure
double-brin induite spécifiquement dans le substrat par conversion génique en mesurant par
cytométrie en flux les cellules exprimant la GFP. Avec ce substrat, les évènements de
conversions géniques longues qui ont lieu uniquement entre chromatides homologues sont
mesurés en testant la sensibilité des cellules à la Blasticidine (Fig 52).
177
C. Etude du rôle de Pol η dans la HR de l’ADN
Résultats
I-SceI
I-SceI
intrachromatide
site
ISceI
GFP
B
A
B
GFP
A
A
B
GFP
=> cassure
double-brin
interchromatide
GFP
site
ISceI
=> cassure
double-brin
interchromatide
A
B
GFP
GFP
B
A
GFP
“longue”
conversion
génique
“courte”
conversion
génique
GFP
GFP
GFP
GFP
GFP +
B
A
GFP
=> duplication des exons
B
A
GFP + et Bsd R
Figure 52. Substrat de recombinaison homologue intégré en copie unique dans les
cellules U2OS (Puget et al, 2005). Ce substrat contient deux copies inactives du gène GFP : l’une est
tronquée puisqu’il manque les 12 premiers acides aminés et l’autre a été inactivée par insertion d’un
site de coupure unique pour l’enzyme I-SceI qui introduit un codon stop prématuré. Après transfection
d’un plasmide codant pour l’endo-nucléase I-SceI, la cassure double-brin générée dans la deuxième
copie inactive du gène GFP va induire des évènements de conversion génique. Ces évènements
peuvent être des conversions géniques courtes qui sont la résultante des évènements de recombinaison
au sein de la même chromatide ou entre chromatides homologues. La deuxième copie du gène GFP
alors réparée, devient fonctionnelle et les cellules expriment la protéine fluorescente verte. Ce substrat
contient aussi deux exons inversés (A et B), codant pour la résistance à la Blasticidine. Puisque dans le
substrat initial, ces exons sont inversés, le gène ne s’exprime pas. Après cassure de l’ADN par I-SceI,
des évènements de conversion génique longue entre chromatides sœurs permettent de dupliquer les
exons et donc de permettre la résistance à la Blasticidine. Les cellules expriment la GFP et sont en
plus résistantes à l’antibiotique.
Nous avons donc utilisé ce substrat afin de mesurer les évènements de conversion
génique en absence de Pol η. Pour cela, nous avons utilisé des transfections transitoires de
siRNA dirigés contre l’ARNm de Pol η (GCTGGAATTTCACACAATA) ou contre l’ARNm
de BACH1 (GTACAGTACCCCACCTTAT), seuls ou en association, ainsi qu’un siRNA
contrôle (Eurogentec). La technique utilisée est un peu complexe puisqu’elle nécessite deux
transfections avec deux agents différents ainsi que deux divisions successives (Fig 53).
178
C. Etude du rôle de Pol η dans la HR de l’ADN
Résultats
T0
T24h
Division 150 000
cellules par puits
T48h
Division 100 000
cellules par puits
Transfection des
siRNAs (100nM) à la
lipofectamine 2000
T56h
T72h
T168h
- Extraits pour western-blot
( 48h après siRNA et 16h
après ISceI)
- 10 000 et 50 000 cellules par
P100 pour résistance à la
blasticidine (duplicats)
Transfection ISceI au
phosphate de calcium
Analyse au FACS (5
jours après ISceI)
Figure 53. Protocole d’analyse des évènements de conversion génique dans les cellules
U2OS. Les cellules U2OS sont ensemencées à 150 000 cellules par puits dans des boîtes 6 puits 24h
avant d’être transfectées avec 100nM de siRNA à la lipofectamine 2000. 24h après transfection, les
cellules sont divisées et ensemencées à 100 000 cellules par puits, puis transfectées 10h après avec
3µg de vecteur exprimant I-SceI au phosphate de calcium. 72h après la division initiale, des extraits
sont réalisés pour mesurer l’efficacité d’extinction des protéines et l’efficacité de transfection d’I-sceI
par western blot. De plus, 10 000 et 50 000 cellules sont ensemencées en duplicats dans des boites de
10cm pour étudier la résistance à la Blasticidine. La Blasticidine est ajoutée à 10µg/mL le lendemain
de l’ensemencement. Les cellules seront colorées au cristal violet environ 20 jours après traitement.
5 jours après la transfection du vecteur codant pour I-SceI, le pourcentage de cellules exprimant la
GFP est mesuré par cytométrie en flux.
En utilisant cette technique, nous n’avons pas pu obtenir de résultats
reproductibles, ce qui est certainement dû à la complexité de la technique (deux divisions et
deux transfections successives) ainsi qu’à la faible reproductibilité d’extinction des protéines
d’intérêt par siRNA. Un exemple, le plus représentatif, mais à confirmer, de ce que nous
avons observé, est représenté sur la figure 54.
Au cours de ces expériences, nous avons majoritairement observé une légère baisse
des évènements de conversion génique après extinction de Pol η et de BACH1 (10 et 15%),
suggérant une faible implication de ces protéines dans la HR dans les cellules humaines
(Fig 54A). Or BACH1 semble critique pour la HR puisqu’une autre équipe a démontré que sa
déplétion conduit à une baisse de HR d’un facteur 10 (Litman et al, 2005). Cependant, les
études n’ont pas été faites avec le même type cellulaire, ni avec le même substrat de
recombinaison homologue, ce qui pourrait expliquer les divergences des résultats. Cette
baisse est fortement augmentée (environ 50%) après extinction simultanée des deux protéines,
suggérant une coopération fonctionnelle de ces deux protéines au niveau de la recombinaison
homologue (Fig 54A). De manière intéressante, nous avons observé, en absence de Pol η, une
augmentation d’un facteur 4 des évènements de conversion génique longue. Après extinction
simultanée de Pol η et BACH1, ces évènements sont stimulés d’un facteur 15 (Fig 54A). Les
conversions géniques longues ne sont pas fidèles puisqu’elles résultent de la duplication d’une
partie du substrat de HR. Ainsi, ces résultats préliminaires suggèrent que Pol η et BACH1
179
C. Etude du rôle de Pol η dans la HR de l’ADN
Résultats
n’interviendraient pas dans la réparation des cassures de l’ADN par HR mais plutôt qu’elles
seraient requises pour éviter des évènements de recombinaison homologue aberrante et non
fidèle. De manière similaire, en absence de cassure induite, les évènements de longue
conversion génique spontanés sont augmentés d’un facteur 2 en absence de Pol η et d’un
facteur 8 en absence de Pol η et BACH1 (Fig 54B). Ces résultats suggèrent donc que Pol η et
BACH1 seraient requises, même en absence de stress exogène, pour éviter les évènements de
HR aberrants.
C
A
Induites
Conversion
génique (%)
Conversion
génique longue
(%)
siRNA contrôle
18
0,4
siRNA Eta
16
10%
1,7
x4
siRNA BACH1
15
15%
0,2
x2
siRNA Eta + BACH1
8
55%
6,1
x15
siCTR
siBACH1
siEta
-
-
-
+
-
+
+
+
+
-
-
BACH1
Pol η
PCNA
B
Conversions géniques longues spontanées
(résistance à la Blasticidine)
siRNA
contrôle
siRNA
siRNA
siRNA
Eta Eta + BACH1 BACH1
x2
x8
x2
Figure 54. Analyse des évènements de conversion génique après transfection des siRNA
Eta et BACH1 dans les cellules U2OS. Le tableau A présente les résultats obtenus pour une
expérience de mesure de conversions géniques courtes et longues après transfection de siRNA
contrôle, Eta, BACH1 ou Eta + BACH1, suite à l’induction d’une cassure par transfection d’un
vecteur codant pour I-SceI. La figure B présente une photographie du résultat de résistance à la
Blasticidine après transfection des différents siRNA, en spontanné, c’est-à-dire sans induction de
cassures. Les colonies ont été colorées au cristal violet 20 jours après traitement. Le western-blot en C
présente les efficacités d’extinction des protéines d’intérêt 48h après transfection des siRNA.
Il est important de noter que lors de cette expérience, l’extinction de Pol η après
simple transfection de siRNA dirigé contre l’ARNm de Pol η n’est pas efficace alors que la
double extinction et l’extinction de BACH1 sont quasiment totales (Fig 54C). Par conséquent,
les résultats observés en absence uniquement de Pol η sont à nuancer. Il est important de
souligner que les efficacités de transfection, obtenues au cours de cette expérience en
transfectant transitoirement 2,7µg de vecteur codant pour I-SceI et 0,3µg de vecteur codant
180
C. Etude du rôle de Pol η dans la HR de l’ADN
Résultats
pour la GFP, étaient faibles mais similaires (environ 30%), et permettent donc de comparer
les résultats obtenus. Malheureusement, les écart-types entre les différentes expériences que
nous avons réalisées sont trop importants pour affirmer la validité de ces résultats.
Nous avons essayé de reproduire ces résultats dans les clones shRNA, afin de nous
affranchir de la transfection des siRNA. Malheureusement, nous n’avons jamais réussi à
observer une baisse de conversion génique quel que soit le contrôle positif utilisé
(RAD51/BACH1), probablement dû aux faibles efficacités de transfection du vecteur I-SceI
que nous obtenions.
D’autre part, l’utilisation de ce substrat intégré ne permet pas d’étudier la réparation
des cassures survenant uniquement en phase S, et notamment au niveau de séquences
particulières de l’ADN.
b- Analyse des évènements de conversion génique dans les cellules XP-V
Afin de contrecarrer ces problèmes techniques et d’essayer de déterminer si Pol η joue
un rôle dans la recombinaison homologue, nous avons utilisé un autre substrat de
recombinaison homologue intégré dans les cellules XP-V et dans les cellules MRC5
(Collaboration avec Patricia Kannouche, IGR, Villejuif).
Ce substrat de recombinaison homologue (Pierce et al, 1999), appelé DR-GFP, est
composé de deux copies inactives du gène GFP orienté en répétitions directes et séparées par
un marqueur de sélection de résistance à la Puromycine (Fig 55). Une des copies GFP
contient un site de coupure I-SceI. L’introduction de ce site génère une protéine tronquée
puisqu’un codon stop a été créé juste après le site I-SceI. Le deuxième gène GFP est aussi
tronqué en 5’ et en 3’. Deux types de produits de recombinaison homologue sont possibles :
les produits de conversion génique courte (Fig 55C) et les produits de délétion (Fig 55D). Les
produits de conversion génique courte résultent d’évènements de HR sans crossing-over et
utilisent l’homologie de séquence entre les deux copies de GFP, la deuxième copie GFP
servant de donneur. Les produits de délétion peuvent être dus à des évènements de conversion
génique longue avec cross-over ou au mécanisme SSA (Single Strand Annealing) au cours
duquel la séquence entre les deux copies de GFP est délétée. Alors que les évènements de
conversion génique courte restaurent une copie fonctionnelle GFP, les produits de délétion ne
possèdent que la partie 5’ de ce gène. Ainsi, par analyse en cytométrie en flux des cellules, il
181
C. Etude du rôle de Pol η dans la HR de l’ADN
Résultats
est possible de mesurer les évènements de conversion génique courte en quantifiant le nombre
de cellules exprimant la GFP.
A. Gène GFP modifié
B. Substrat de recombinaison homologue DR-GFP
C. Produits de conversions géniques courtes
D. Produits de délétion, médiés par l’homologie
Figure 55. Substrat de recombinaison intégré dans les cellules XP-V et MRC5. (A) Le
gène modifié GFP exprime une protéine EGFP fusionnée à un signal de localisation nucléaire (noté N)
et à un domaine Zinc-finger (noté Z). Le gène GFP modifié, appelé SceGFP, contient un site de
restriction I-SceI ainsi qu’un codon stop souligné. (B) Dans le substrat de recombinaison homologue
DR-GFP, la copie SceGFP est suivie par une autre copie tonquée en 5’ et 3’ du gène GFP, appelée
iGFP. (C) Au cours des évènements de conversion génique courte, la cassure double-brin générée par
I-SceI est réparée à partir de la copie iGFP située sur la même chromatide ou sur la chromatide sœur,
restaurant une copie fonctionnelle GFP. (D) Les produits de délétion sont dus au mécanisme de
recombinaison entre chromatides sœurs avec cross-over ou au mécanisme SSA.
Nous avons dans un premier temps validé le substrat intégré dans deux lignées
cellulaires, les cellules XP-V et les cellules MRC5 servant de contrôle, via la transfection d’un
siRNA dirigé contre l’ARNm de BACH1 (5’-GGAATTGCTAGATGGGAAA-3’). Lors
d’une première expérience préliminaire (voir protocole en annexe 4), nous avons observé une
baisse de 50% des évènements de conversion génique en absence de BACH1 dans le clone
cellulaire XP-V après cassure de l’ADN générée par I-SceI, suggérant que le substrat est bien
fonctionnel dans cette lignée cellulaire (Fig 56). En revanche, le niveau spontané de
conversion génique est anormalement élevé dans les cellules MRC5 suggérant que le clone
choisi n’est pas adapté pour notre étude. Un deuxième clone est en cours de validation.
182
C. Etude du rôle de Pol η dans la HR de l’ADN
Résultats
D’autre part, Il serait aussi intéressant de valider ce substrat après transfection d’un siRNA
dirigé contre RAD51. Cette validation a été réalisée dans le laboratoire de Patricia Kannouche
(IGR, Villejuif), mais il apparaît important de reproduire cette expérience avec nos méthodes
de transfection et nos critères d’analyse.
Conversion génique (%)
4,5
4
3,5
3
2,5
2
1,5
1
0,5
0
NT
NT
siBACH1
siBACH1
Figure 56. Analyse des conversions géniques dans les cellules XP-V. Les cellules sont
ensemencées à 100 000 cellules par puits, transfectées 24h après avec 100nM de siRNA ou non
transfectées. 24h après les cellules sont transfectées avec 3µg de vecteur exprimant I-SceI au JetPEI.
L’analyse des cellules exprimant la GFP est réalisée sur le FACScan (BD Dickinson) avec le logiciel
Cell Quest Pro (BD Dickinson) 72h après expression d’I-SceI. Le pourcentage de cellules GFP
positives donc présentant des évènements de conversion génique est présenté sur ce graphe.
Après validation d’un clone XP-V et d’un clone MRC5, nous envisageons de
déterminer le pourcentage de conversion génique en absence (XP-V) ou en présence (MRC5)
de Pol η, ainsi que dans les cellules XP-V complémentées soit par la forme sauvage de Pol η
soit par la forme mutée de Pol η. Si Pol η ne joue aucun rôle dans la recombinaison
homologue par conversion génique, alors les évènements de conversion génique ne devraient
pas varier.
4. Discussion des résultats préliminaires obtenus
L’ensemble de nos résultats suggère que Pol η joue plutôt un rôle en amont de la
recombinaison homologue. En effet, l’absence d’une ADN polymérase Pol η fonctionnelle
induit une augmentation des cassures de l’ADN ainsi qu’une augmentation de l’expression
des protéines de recombinaison et leur recrutement au niveau des cassures de l’ADN. Deux
expériences permettraient de conforter ces résultats : l’étude des échanges entre chromatides
sœurs et l’analyse des partenaires fonctionnels de Pol η et de Pol η Dead.
183
C. Etude du rôle de Pol η dans la HR de l’ADN
Résultats
a- Etude des échanges entre chromatides sœurs
L’utilisation des substrats de recombinaison intégrés dans le génome ne permet
d’étudier que les évènements de réparation par conversion génique qui interviennent à un site
unique de cassure, générée à n’importe quel moment du cycle cellulaire. Ainsi, il serait
intéressant de déterminer si l’absence d’une protéine Pol η fonctionnelle induit des
évènements de recombinaison homologue de manière spontanée, au cours de la phase S,
sans dommage exogène de l’ADN. Pour cela, nous allons étudier les échanges entre
chromatides sœurs après transfection d’un vecteur codant pour Pol η WT ou pour Pol η Dead
dans des cellules U2OS. 10µM de BrdU seront incorporés pendant deux cycles cellulaire, ce
qui permettra de distinguer les chromatides sœurs après coloration. Un choc hypotonique avec
une solution KCl à 75mM est réalisé avant de fixer les cellules par trois lavages avec une
solution d’acide acétique/méthanol. Les métaphases sont ensuite colorées avec de l’acridine
orange à 70µg/mL. L’analyse des plaques métaphasiques colorées permettra de déterminer le
nombre d’évènements d’échange entre chromatides sœurs.
Une autre manière d’analyser les évènements spontanés de recombinaison homologue
serait d’utiliser le substrat de recombinaison homologue intégré dans les cellules U2OS. En
effet, la résistance des cellules à la blasticidine, après transfection d’un vecteur codant soit
pour la forme sauvage soit pour la forme mutée de Pol η, permettrait de déterminer la
fréquence des évènements de conversion génique longue entre chromatides sœurs.
b- Existe-t-il différents complexes impliquant Pol η WT et Pol η Dead ?
Afin de vérifier le rôle de Pol η en amont de la recombinaison homologue, dans la
réplication, nous allons réaliser des immuno-précipitations sur la fraction chromatinienne
après transfection d’un vecteur codant soit pour Pol η WT, soit pour Pol η Dead. Si Pol η
joue vraiment un rôle en amont de la réparation par recombinaison homologue, les protéines
de la réplication telles que PCNA, Claspin, P-Chk1, seront recrutées avec Pol η WT mais
aussi plus fortement avec Pol η Dead dû à son actvité de mutant dominant négatif.
c- Quel serait le rôle de Pol η dans le redémarrage des fourches de
réplication bloquées ?
Bien que les résultats obtenus ne soient pas en faveur d’un rôle de Pol η dans la
réparation « globale » des cassures double-brin de l’ADN par recombinaison homologue,
l’implication de Pol η dans le redémarrage des fourches de réplication par recombinaison
184
Résultats
C. Etude du rôle de Pol η dans la HR de l’ADN
homologue est à prendre en compte. En effet, la recombinaison homologue apparaît
importante pour le redémarrage des fourches de réplication. D’une part, l’absence de la
majorité des protéines de la recombinaison homologue telles que RAD51, BRCA1, BRCA2,
BLM, est létale chez la souris (Chester et al, 1998; Gowen et al, 1996; Lim & Hasty, 1996;
Sharan et al, 1997; Shen et al, 1998b; Tsuzuki et al, 1996). De plus, les cellules de hamster
(CHO) déficientes pour des protéines de la recombinaison homologue progressent plus
lentement au cours du cycle cellulaire (Fuller & Painter, 1988; Griffin et al, 2000; Tebbs et al,
1995), sont hyper-sensibles à des agents bloquant la réplication (Lundin et al, 2002),
présentent des niveaux élevés d’apoptose spontanée (Hinz et al, 2003), une forte instabilité
chromosomique (Cui et al, 1999; Griffin, 2002), ainsi que de fort taux de mutations (Fuller &
Painter, 1988; Thacker et al, 1994). D’autre part, les agents inhibant la réplication de l’ADN
induisent la recombinaison homologue (Arnaudeau et al, 2000; Saintigny et al, 2001), ainsi
que la formation de foyers RAD51 (Lundin et al, 2002; Lundin et al, 2003; Saintigny et al,
2001). Par conséquent, la recombinaison homologue semble être un mécanisme clé pour
assister le redémarrage des fourches de réplication bloquées. Plus récemment, il a été montré
que des cellules de hamster déficientes pour la recombinaison homologue présentent des
vitesses de fourche de réplication au niveau du génome global plus faibles que des cellules
proficientes pour la recombinaison homologue (Daboussi et al, 2008). Cette baisse de vitesse
de réplication est toutefois compensée par une augmentation de l’activation des origines de
réplication (Daboussi et al, 2008). Ainsi, la recombinaison homologue jouerait aussi un rôle
important dans le contrôle de la vitesse de réplication et dans la distribution des évènements
d’initiation.
Chez la bactérie, les fourches de réplication bloquées pourraient être réversées et
former des structures en « chicken foot » pouvant conduire à une réparation, soit par synthèse
translésionnelle, soit par recombinaison homologue (pour revue, (McGlynn & Lloyd, 2002)).
Bien qu’aucune évidence n’existe, il est possible que le même mécanisme de réversion de
fourches de réplication ait lieu dans les cellules humaines. Il est important de souligner que
des lignées cellulaires humaines traitées avec de l’hydroxyurée, qui inhibe la réplication de
l’ADN, présentent une accumulation de cassures double-brin de l’ADN au niveau des
fourches de réplication (Lundin et al, 2002). Les deux mécanismes de recombinaison, la
recombinaison homologue et la recombinaison par jonction d’extrémités non homologues, ont
été impliqués au niveau de la réparation des cassures induites par l’hydroxyurée (Lundin et al,
2002). En revanche, lorsque les cellules sont traitées avec de faibles doses de thymidine qui
diminuent uniquement le pool en dCTP et qui ralentissent seulement la réplication de l’ADN,
185
Résultats
C. Etude du rôle de Pol η dans la HR de l’ADN
sans l’arrêter, aucune cassure double-brin n’est observée (Bjursell & Reichard, 1973). Dans ce
cas là, seule la recombinaison homologue est impliquée dans le redémarrage des fourches. Par
conséquent, une partie des évènements de recombinaison homologue semble spécifiquement
impliquée au niveau du redémarrage des fourches de réplication bloquées qui ne présentent
pas de cassures double-brin détectables.
Nous avons vu que l’absence de Pol η n’est pas létale, mais diminue la progression
des cellules au cours du cycle cellulaire. Ainsi, Pol η ne semble pas être une protéine clé des
mécanismes de recombinaison homologue permettant de réparer les cassures de l’ADN.
Cependant, elle pourrait être impliquée dans le redémarrage des fourches de réplication
bloquées à certains endroits du génome, comme par exemple, par les structures secondaires de
l’ADN. Ces blocages de fourches particuliers pourraient entraîner la formation de structures
en « chicken foot » stimulant la recombinaison homologue pour redémarrer les fourches de
réplication.
Chez la levure, la recombinaison homologue dépendante de Rad51 est essentielle pour
redémarrer les fourches de réplication bloquées suite à un stress réplicatif induisant
l’activation du point de contrôle de phase S médié par les protéines Mec1 er Mrc1 (ATR et
Claspin dans les cellules humaines) (Alabert et al, 2009). De plus, ce point de contrôle
permettrait aussi d’inhiber la recombinaison homologue au niveau des cassures double-brin de
l’ADN en présence d’un stress réplicatif en empêchant la dégradation des extrémités 5’ des
cassures de l’ADN (Alabert et al, 2009; Barlow & Rothstein, 2009). Ce mécanisme
permettrait par conséquent de réguler la recombinaison homologue afin d’éviter tout effet
délétère de celle-ci.
En accord avec un rôle potentiel de Pol η au niveau du redémarrage des fourches de
réplication par recombinaison homologue après un stress réplicatif, nous avons remarqué que
l’absence de Pol η « mime » l’absence de RAD51 dans les cellules humaines en terme de
dynamique de réplication (Fig 57C-D). En effet, le nombre de cellules présentant des foyers
de début de phase S (marquage PCNA) est augmenté alors que le nombre de cellules
présentant des foyers de fin de phase S est diminué en absence de RAD51. Le phénotype
intermédiaire observé en absence de la recombinase RAD51 est certainement dû à la faible
efficacité du siRNA qui ne permet pas une extinction totale de la protéine (Fig 57A) mais qui
entraîne toutefois une sensibilité des cellules aux radiations ionisantes (Fig 57B) (Collis et al,
2001; Taki et al, 1996). Ceci suggère donc que Pol η et RAD51 pourraient agir dans la
même voie au cours de la phase S du cycle cellulaire.
186
C. Etude du rôle de Pol η dans la HR de l’ADN
Résultats
A
B
Survie (%)
100
NT
siCTR
siETA2
siRAD51
Pol Eta
RAD51
no txn
siCTR
Actine
siETA2
siRAD51
10
0
C
1
2
D
Cellules avec des foyers de début de phase S (%)
18
3
IR (Gy)
4
Cellules avec des foyers de fin de phase S (%)
25
16
20
14
12
15
10
8
10
6
4
5
2
0
0
NT
NT
siCTR
siCTR
siETA2
siETA2
siRAD51
siRAD51
NT
NT
siCTR
siCTR
siETA2
siETA2
siRAD51
siRAD51
Figure 57. Analyse de la répartition des foyers de réplication en absence de RAD51.
(A) 100µg de protéines totales ont été déposées sur un gel SDS-PAGE 10%. La migration est réalisée
à 120V pendant 1h30 et le transfert pendant 2h à 100V. Le blocage des membranes PVDF est réalisé
dans une solution de TBST 0,1% triton contenant 3% de lait. Les membranes sont incubées sur la nuit
avec un anticoprs dirigé contre RAD51 (Calbiochem PC130, 1/500), dirigé contre Pol η (Abcam
ab17725, 1/1000), dirigé conte l’Actine (Chemicon International C4, 1/10000) puis avec l’anticorps
secondaire couplé à HRP pendant une heure. La révélation avec de l’ECL (Pierce) permet d’observer
une extinction totale de Pol η alors que l’extinction n’est que partielle pour RAD51 (siRNA 5'TGTAGCATATGCTCGAGCG-3’). (B) Les cellules ont été ensemencées à 500 cellules par puits,
puis traitées avec 2 ou 4Gy 24h après ensemencement et colorées au cristal violet 8 jours après. Les
résultats de deux expériences sont présentés et les barres d’erreur correspondent aux écart-types. (C-D)
Les cellules sont ensemencées à 100 000 cellules sur des lamelles dans des boîtes 6 puits puis
transfectées 24h après avec 100nM de siRNA dirigés soit contre l’ARNm de Pol η soit contre
l’ARNm de RAD51, soit avec un siRNA contrôle (Eurigentec) ou non transfectées (NT). Les cellules
sont fixées avec une solution de paraformaldéhyde 2%, perméabilisées et incubées avec un anticorps
anti-PCNA (Abcam ab18197, 1/500) pendant 1h puis avec l’anticorps secondaire Alexa-fluor 594
(Fischer, 1/1000) pendant 1h. Le montage avec du Vectashield DAPI permet de visualiser les noyaux
des cellules.
Ces résultats préliminaires seront intégrés dans un prochain article concernant le
rôle de l’ADN polymérase eta humaine dans la recombinaison homologue.
187
DISCUSSION ET
PERSPECTIVES
188
A. Un nouveau rôle inattendu pour Pol η
Discussion
Mes travaux de thèse ont permis d’étudier les conséquences de la sous-expression des
ADN polymérases translésionnelles Pol η et Pol ι dans les cellules humaines et ont conduit à
l’identification d’un nouveau rôle de Pol η au cours de la phase S en absence de dommage
exogène de l’ADN. Dans cette partie du mémoire, nous allons approfondir la discussion de
ces résultats, d’une part au niveau de l’apport fondamental de ces données en termes
mécanistiques de la réplication des séquences particulières de l’ADN, d’autre part en ce qui
concerne les patients atteints du Xeroderma pigmentosum variant, chez qui de nouvelles
analyses de tissus sains et tumoraux seraient importantes, et enfin leur impact sur la régulation
de Pol η et son rôle dans la progression tumorale.
A. Un nouveau rôle inattendu pour Pol η
Suite aux données obtenues au cours de cette thèse, nous pouvons donc proposer deux
rôles indépendants pour Pol η : un rôle, déjà bien établi dans la littérature, au niveau de la
synthèse translésionnelle des dommages induits par les UV (dimères de thymines) et un
nouveau rôle au niveau du maintien de la stabilité des sites fragiles communs, qui peut
s’étendre à d’autres séquences particulières de l’ADN, telles que les séquences riches en G
susceptibles d’adopter des structures en G-quadruplex (Fig 57).
Pol η
Ub
Pol η
^
TT
Ub
Pol η BACH1
WRN
REV1
Synthèse translésionnelle
des dommages UV
Maintien de la stabilité des
sites fragiles communs
Figure 57. Modèle pour illustrer les deux rôles indépendants de Pol η dans le maintien de
la stabilité du génome. Pol η aurait deux rôles indépendants : un rôle au niveau de la synthèse
translésionnelle des dimères de thymines induits par les UV, et un rôle au cours de la phase S dans le
maintien de la stabilité des sites fragiles communs, qui pourrait être étendu à d’autres séquences
particulières de l’ADN capables de former des structures d’ADN non-B. Les éléments permettant le
recrutement de Pol η au cours de la synthèse translésionnelle ont été étudiés et la mono-ubiquitination
de PCNA notamment semble importante. En revanche, il reste à déterminer quelles protéines
permettent le recrutement spécifique de Pol η au niveau de ces séquences particulières de l’ADN. En
se basant sur la littérature et sur nos propres données, nous pouvons proposer la mono-ubiquitination
de PCNA, l’interaction avec l’ADN polymérase de la famille Y REV1, servant de plateforme,
l’interaction avec des ADN hélicases spécialisées, telles que BACH1 et WRN, et/ou le recrutement via
les protéines du point de contrôle de phase S.
189
A. Un nouveau rôle inattendu pour Pol η
Discussion
1. Recrutement de Pol η au niveau des séquences particulières de l’ADN
Alors que les éléments divers permettant le recrutement de Pol η au niveau d’un
dimère de thymines ont beaucoup été étudiés, il reste maintenant à déterminer comment Pol η
est recrutée spécifiquement au niveau des séquences particulières de l’ADN. Plusieurs
hypothèses peuvent être envisagées (Fig 57).
a- La mono-ubiquitination de PCNA
Comme nous l’avons étudié dans l’introduction bibliographique (p.57), PCNA serait
mono-ubiquitinylé même en absence de dommage exogène de l’ADN au cours de la phase S
chez S. pombe (Frampton et al, 2006). Ainsi, les blocages de fourches de réplication au niveau
des sites naturels de pause, tels que les structures secondaires de l’ADN, pourraient induire la
mono-ubiquitination de PCNA. En accord avec ces résultats, des études in vitro à partir
d’extraits cellulaires humains ont permis de montrer que le blocage de fourches de réplication
par la présence d’une structure en épingle à cheveux induit la mono-ubiquitination de PCNA
au cours de la synthèse d’ADN (Schmutz et al, 2007). Il est donc légitime de penser que dans
les cellules humaines, la formation de structures secondaires au niveau des séquences
particulières de l’ADN puisse induire la mono-ubiquitination de PCNA. Il semblerait que
cette modification de PCNA augmente l’affinité des ADN polymérases de la famille Y pour
PCNA conduisant ainsi à un changement d’ADN polymérases entre les ADN polymérases
réplicatives et Pol η par exemple (Bi et al, 2006; Bienko et al, 2005; Guo et al, 2006a;
Kannouche et al, 2004; Watanabe et al, 2004). Par conséquent, il serait intéressant de tester si
la mono-ubiquitination de PCNA est requise pour le recrutement spécifique de Pol η au
niveau des séquences particulières de l’ADN au cours de la phase S du cycle cellulaire, en
testant dans un premier temps les régions riches en G et les SFC.
b- L’interaction avec REV1
Il a été montré récemment que Rev1 a un rôle prépondérant dans la TLS au cours de
la phase S (Edmunds et al, 2008). En effet, l’absence de Rev1 dans les cellules de poulet
DT40 conduit à des blocages des fourches de réplication plus fréquents après dommages de
l’ADN induits par les UV (Edmunds et al, 2008). En outre, le domaine C-terminal de REV1
est nécessaire pour la progression des fourches de réplication sur un ADN endommagé
(Edmunds et al, 2008). Il est important de rappeler que le domaine C-terminal de REV1
contient deux UBM ainsi qu’un domaine de liaison aux autres ADN polymérases de la famille
190
A. Un nouveau rôle inattendu pour Pol η
Discussion
Y (PBM) (Bienko et al, 2005; Guo et al, 2003). La complémentation des cellules déficientes
en Rev1 par un mutant délété du domaine PBM ou par un mutant délété des UBM, ne restaure
pas une progression normale des fourches de réplication après dommages de l’ADN
(Edmunds et al, 2008). Par conséquent, la liaison de REV1 aux autres ADN polymérases,
ainsi que sa liaison à de potentielles cibles ubiquitinylées, semblent cruciales dans ce
processus. Etant donné que REV1 peut interagir avec les autres ADN polymérases
translésionnelles (Guo et al, 2003; Ohashi et al, 2004; Tissier et al, 2004), cette protéine
pourrait servir « d’adaptateur » entre les ADN polymérases et PCNA comme semble le faire
l’ubiquitine. D’autre part, Rev1 apparait importante pour le maintien de la stabilité des
séquences répétées susceptibles d’adopter des structures en épingle à cheveux (Collins et al,
2007). Par conséquent, il serait pertinent de tester le rôle de REV1 dans le recrutement de
Pol η au niveau des séquences particulières de l’ADN au cours de la phase S du cycle
cellulaire.
c- L’interaction avec des ADN hélicases spécialisées
Nous avons vu au cours de l’introduction bibliographique que les ADN hélicases
BACH1 et WRN étaient impliquées au niveau du déroulement des séquences riches en G
susceptibles d’adopter des structures en G-quadruplex aussi bien in vitro qu’in vivo. De plus,
plusieurs données de la littérature indiquent que ces diverses protéines pourraient interagir ou
coopérer au niveau de ces structures. Ainsi, une interaction entre BACH1 et/ou WRN et
Pol η pourrait permettre le recrutement de cette ADN polymérase translésionnelle au niveau
des séquences particulières de l’ADN. En accord avec cette hypothèse, l’activité hélicase de
WRN est également importante pour le maintien de la stabilité des sites fragiles communs
(Pirzio et al, 2008). D’autre part, WRN, qui interagit avec l’ADN polymérase réplicative
Pol δ (Kamath-Loeb et al, 2001) et avec les ADN polymérases de la famille Y (Kamath-Loeb
et al, 2007), pourrait servir de « médiateur » et réguler le changement d’ADN polymérases au
niveau des séquences particulières de l’ADN.
d- Le recrutement par des protéines du point de contrôle de phase S
Il est important de rappeler que les ADN polymérases de la famille Y peuvent être
mono-ubiquitinylées au niveau des UBM (Bienko et al, 2005), mais aussi phosphorylées
comme cela a été observé pour Pol η et Rev1 (Chen et al, 2008; Sabbioneda et al, 2007). Ces
modifications post-traductionnelles pourraient jouer un rôle sur le recrutement des ADN
191
A. Un nouveau rôle inattendu pour Pol η
Discussion
polymérases translésionnelles au niveau des machineries de réplication (Chen et al, 2008)
mais leurs fonctions précises restent encore à élucider. Par conséquent, l’interaction avec des
protéines du point de contrôle telles qu’ATR pourrait être importante afin de recruter Pol η au
niveau des séquences particulières de l’ADN. Des travaux récents, menés dans l’équipe par
Valérie Bergoglio, ont permis de montrer que l’extinction des protéines du point de
contrôle de phase S, telles que la Claspin, ATR ou RAD17 dans les cellules humaines,
induit la localisation de Pol η en foyers dans un plus grand nombre de cellules par
rapport aux contrôles en absence de dommage exogène de l’ADN (données non publiées).
Par conséquent ces diverses protéines pourraient jouer un rôle important dans le recrutement
de Pol η au niveau des zones difficiles à répliquer.
e- Le recrutement par un facteur de chargement de PCNA
Quatre facteurs de chargement de PCNA ont été identifiés à ce jour : i) le complexe
RFC, qui permet le chargement de PCNA au cours de la réplication de l’ADN ; ii) le
complexe Rad17-RFC, qui est impliqué dans la signalisation des dommages via le point de
contrôle ; iii) le complexe Ctf18/Chl12/RFC (noté par la suite Ctf18-RFC), qui intervient dans
la cohésion des chromatides sœurs ; iv) le complexe Elg1-RFC, qui est important pour la
stabilité du génome (pour revue, (Aroya & Kupiec, 2005)). Parmi ces quatre complexes de
chargement de PCNA, deux présentent un lien direct avec Pol η. En effet, Ctf18 stimule
l’activité de synthèse de Pol η et interagit physiquement avec Pol η dans les cellules
humaines (Shiomi et al, 2007). De plus, Ctf18-RFC jouerait un rôle dans la réponse aux
dommages de l’ADN en favorisant le changement d’ADN polymérases (Shiomi et al, 2007).
Ainsi, Ctf18-RFC pourrait reconnaitre les structures d’ADN non conventionnelles créées
par des blocages de fourche de réplication au niveau des sites de dommages de l’ADN, ou
intervenir au niveau des problèmes de cohésion engendrés, et pourrait alors recruter PCNA et
Pol η, mais aussi les autres protéines nécessaires au passage de ces structures (Shiomi et al,
2007). D’autre part, Elg1-RFC participe au maintien de la stabilité du génome puisqu’en
absence d’Elg1 la recombinaison inter ou intra-allélique et les réarrangements
chromosomiques sont fortement augmentés (pour revue, (Banerjee et al, 2007)). De plus, cette
protéine semble interagir avec PCNA mono-ubiquitinylé, USP1 et Pol η (communication
personnelle de K. Myung, Keystone « Genome instability and DNA repair », 2009). Par
conséquent, ELG1 pourrait permettre d’éviter les erreurs de réplication en éliminant PCNA
mono-ubiquitinylé de la chromatine via son interaction avec USP1. Dans ce cas là, Pol η ne
192
Discussion
A. Un nouveau rôle inattendu pour Pol η
serait plus recrutée à la chromatine, permettant aux ADN polymérases réplicatives de
reprendre leur rôle. Ainsi, les deux facteurs de chargement de PCNA, Ctf18-RFC et
ELG1-RFC, pourraient jouer un rôle important dans le recrutement de Pol η au niveau des
structures particulières de l’ADN, mais aussi dans le changement suivant, permettant le retour
des ADN polymérases réplicatives pour reprendre leur rôle dans la réplication fidèle du
génome.
En conclusion, différents éléments pourraient permettre le recrutement spécifique de
Pol η au niveau des séquences particulières de l’ADN. La recherche des complexes formés
autour de Pol η après traitement ou non avec des faibles doses d’aphidicoline ou
d’hydroxyurée (permettant de ralentir la réplication et ainsi de favoriser les blocages de
fourches de réplication au niveau des séquences particulières de l’ADN) permettrait de mieux
appréhender le recrutement de Pol η au niveau des structures d’ADN non-B.
2. Modèle expliquant le rôle de Pol η au niveau des séquences
particulières de l’ADN
Les différents résultats obtenus au cours de ma thèse semblent suggérer un rôle de
Pol η au niveau de la réplication des séquences particulières du génome, en amont des
évènements de recombinaison homologue éventuellement engendrés à ces régions.
En effet, l’extinction de Pol η par interférence ARN perturbe la dynamique de
réplication, observée par la modification de la répartition des cellules au cours de la phase S
du cycle cellulaire. De plus, la progression au cours de la fin de phase S, moment où sont
répliqués les sites fragiles communs, est perturbée en absence de Pol η. Bien que Pol η ne
semble pas intervenir au niveau de la réplication globale du génome, elle pourrait tout de
même jouer un rôle important dans la réplication de fin de phase S, et plus précisément au
niveau des séquences particulières de l’ADN. Les résultats des expériences de peignage
moléculaire de l’ADN au niveau du site FRA7H nous permettront de valider ou d’infirmer
notre hypothèse.
D’autre part, les expériences réalisées avec le mutant catalytiquement inactif de Pol η,
Pol η Dead, ont permis de reproduire les phénotypes observés dans les clones défcients en
193
Discussion
A. Un nouveau rôle inattendu pour Pol η
Pol η au niveau de la dynamique de réplication. Ceci conforte l’idée que suite à l’expression
ectopique de la forme mutante, Pol η Dead exerce un rôle dominant-négatif sur la protéine
Pol η endogène. De plus, l’expression de Pol η Dead permet d’activer le point de contrôle de
phase S, suggérant que l’absence d’une protéine Pol η fonctionnelle perturbe la progression
des fourches de réplication. En outre, le mutant Pol η Dead se localise au niveau des fourches
de réplication bloquées (foyers PCNA), qui peuvent dégénérer en cassures double-brin de
l’ADN (visibles par marquage γ-H2AX), et ainsi recruter les protéines de la recombinaison
homologue (RAD51, BRCA1, BACH1) et cela même en absence de dommage exogène de
l’ADN, ce que ne fait pas la protéine Pol η WT. Enfin, le niveau d’expression des protéines
de la recombinaison homologue semble augmenté dans les cellules XP-V, naturellement
déficientes en Pol η, par rapport aux cellules XP-V complémentées avec l’ADN
complémentaire de Pol η. Ce résultat reste bien évidemment à être confirmé avec d’autres
couples de cellules XP-V.
L’ensemble de nos résultats me permet donc de proposer le modèle représenté sur la
figure 58 dans lequel Pol η jouerait un rôle en phase S, au cours de la réplication de l’ADN,
en amont de la recombinaison homologue induite par un blocage de fourche. En présence de
l’ADN polymérase eta sauvage et de ses partenaires fonctionnels, notamment les ADN
hélicases spécialisées, les structures secondaires rencontrées par les fourches de réplication
pourraient être déroulées et répliquées sans entraîner de cassures de l’ADN. En revanche, en
absence d’une ADN polymérase eta fonctionnelle, les fourches de réplication seraient
bloquées au niveau des séquences particulières du génome structurées en ADN non-B. Par
conséquent, une partie des fourches de réplication s’effondrerait conduisant à la formation de
cassures de l’ADN. Les protéines de la recombinaison homologue seraient alors recrutées au
niveau de ces cassures pour les réparer, probablement par conversion génique entre
chromatides sœurs afin de permettre un redémarrage de la réplication.
194
A. Un nouveau rôle inattendu pour Pol η
Discussion
En présence de Pol η
En absence de Pol η
Ub
Ub
Pol η BACH1
BACH1
WRN
REV1
WRN
REV1
Blocage de la fourche de
réplication et cassures
double-brin de l’ADN
Déroulement de la
structure et réplication
Recrutement des protéines
de la recombinaison
homologue et réparation
Rad55/
Rad57
Rad54
RPA
Rad52
Rad51
RPA
Figure 58. Modèle d’intervention de Pol η au niveau des séquences particulières de l’ADN. La
situation en absence de Pol η réfère dans nos expériences à trois systèmes modèles : i) l’interférence
ARN (siRNA ou shRNA dirigés contre les transcrits de Pol η) ; ii) les cellules de patients XP-V (gène
POLH muté) ; iii) l’expression d’un mutant dominant négatif Pol η Dead. Lors de la réplication de
l’ADN, un découplage entre ADN polymérases réplicatives et ADN hélicases peut se produire suite à
un stress réplicatif, des stuctures d’ADN non-B peuvent alors se former sur le simple-brin d’ADN au
niveau des séquences particulières (représentées en rouge). La présence de Pol η permettrait en
coopération avec d’autres co-facteurs de continuer la réplication. En revanche, en absence de Pol η,
les fourches seraient bloquées et des cassures de l’ADN créées. La chromatide sœur étant disponible
au cours de la phase S, la recombinaison homologue pourrait alors intervenir pour réparer les cassures
double-brin de l’ADN.
Des expériences réalisées in vitro (McIlwraith et al, 2005) ont montré que Pol η, et
non Pol δ ou Pol ι, est capable de synthétiser de l’ADN à partir d’une D-loop, un
intermédiaire de recombinaison homologue qui peut aussi être apparenté à une structure
secondaire de l’ADN. Ainsi, il peut sembler normal que Pol η contrairement à Pol δ, soit
capable de répliquer de tels substrats. D’autre part, les résultats obtenus in vivo dans le groupe
de Takeda montrent que l’absence de Pol η induit une baisse d’un facteur 10 de la fréquence
des évènements de conversion génique mesurés au niveau d’une cassure double-brin induite
195
Discussion
A. Un nouveau rôle inattendu pour Pol η
dans un substrat de recombinaison qui est intégré dans le génome et contient un site unique de
coupure pour l’enzyme I-SceI (Kawamoto et al, 2005). Ces dernières expériences ont été
effectuées dans des cellules de poulet DT40, qui présentent un cycle cellulaire très court, une
forte proportion de cellules en phase S, ainsi qu’une protéine p53 non fonctionnelle. Ainsi, le
rôle de Pol η mis en évidence dans ces cellules pourrait être en partie dû à ces différentes
caractéristiques qui exacerbent la recombinaison homologue. Enfin, il est important de noter
que les échanges entre chromatides sœurs sont fortement augmentés après irradiation UV
dans les cellules XP-V comparés aux cellules XP-V complémentées par l’ADNc de Pol η
(Cleaver et al, 1999).
Ainsi, il s’avère qu’en absence d’une ADN polymérase eta fonctionnelle, la
recombinaison homologue est amplifiée afin de réparer les nombreuses cassures produites par
les effondrements de fourches de réplication.
3. Emergence d’un nouveau concept
Jusqu’à présent, les ADN polymérases translésionnelles étaient considérées comme
« spécialisées » puisqu’on pensait qu’elles jouaient un rôle bien précis. Par exemple, Pol η
était spécialisée dans la synthèse translésionnelle des dimères de thymines induits par les
radiations UV (Johnson et al, 2000b; Masutani et al, 2000) et Pol κ dans la synthèse
translésionnelle des adduits benzopyrènes (Ogi et al, 2002). Il s’avère que ce concept d’une
seule fonction pour une ADN polymérase translésionnelle est sérieusement remis en question.
En effet, Pol η serait aussi impliquée au niveau des mécanismes de recombinaison homologue
(Kawamoto et al, 2005; McIlwraith et al, 2005; McIlwraith & West, 2008) et également au
cours de la réplication de l’ADN en absence de dommage exogène de l’ADN. De manière
similaire, Pol κ semble jouer un rôle au niveau du mécanisme de réparation par excision de
nucléotide (Ogi & Lehmann, 2006) et être importante pour la mise en place du point de
contrôle de phase S (données non publiées du laboratoire). Par conséquent, les ADN
polymérases translésionnelles semblent avoir des implications bien plus diverses que nous le
supposions lors de leur découverte.
196
Discussion
B.L’impact du nouveau rôle de Pol η sur la maladie XP-V
B. L’impact du nouveau rôle de Pol η sur la maladie du
Xeroderma pigmentosum variant
Il est important de souligner que les patients XP-V ont certes une sensibilité accrue
aux UV et du coup une prédisposition aux cancers de la peau mais ils n’ont apparemment
aucun problème de croissance, ce qui est surprenant compte tenu de nos résultats. Ceci
suggère que l’absence de Pol η in vivo dès le développement embryonnaire n’est pas
suffisante pour développer des modifications majeures et/ou qu’une redondance fonctionnelle
se produise chez ces patients. Dans ce dernier cas, il serait intéressant de déterminer quelle
ADN polymérase est utilisée pour remplacer la fonction de Pol η dans la réplication des
séquences particulières chez les patients XP-V. Il semble à la vue de mes résultats que ce ne
soit pas Pol ι puisqu’aucun phénotype observé au niveau somatique en absence de Pol η n’est
retrouvé en absence de Pol ι, du moins dans les cellules U2OS. Si nous nous référons aux
résultats obtenus lors des analyses de PCR quantitative, il ne semble pas que les ADN
polymérases de la famille Y soient plus exprimées pour contrecarrer l’absence de Pol η. Au
cours de ces analyses, nous n’avons pas étudié l’ADN polymérase Pol ζ qui est très
importante lors de la TLS de divers dommages de l’ADN et dans le maintien de la stabilité
génomique. Cette ADN polymérase moins fidèle, pourrait peut-être remplacer Pol η au
niveau des séquences difficiles à répliquer et permettre de pallier à l’absence de Pol η même
si elle est plus mutagène. En effet, Pol ζ est spécialisée dans la TLS des bases distordantes
telles que les mésappariements ou les agents pontants (Lawrence, 2004; Prakash et al, 2005).
Ainsi, il est possible que les structures secondaires de l’ADN soient reconnues par Pol ζ en
absence de Pol η. De plus amples études sur cette éventuelle redondance des ADN
polymérases translésionnelles sont nécessaires pour mieux comprendre leur implication dans
le maintien de la stabilité du génome.
1. Nouvelles études envisagées sur les cellules de patients XP-V
La majorité des études réalisées sur les cellules XP-V ont été effectuées à partir de
cellules transformées par le virus simien SV40. Puisque l’antigène T du virus SV40 piège la
protéine p53, le point de contrôle médié par p53 est donc défectueux et la progression dans le
cycle cellulaire n’est pas arrêtée en G1/S en cas de dommages à l’ADN. De ce fait, le défaut
197
Discussion
B.L’impact du nouveau rôle de Pol η sur la maladie XP-V
de croissance observé dans les cellules U2OS (p53 fonctionnel) en absence de Pol η n’est pas
retrouvé dans les cellules XP-V (p53 inactivé) (Stary et al, 2003) ni dans les cellules de poulet
DT40 également déficientes en p53 (Kawamoto et al, 2005). Il serait donc intéressant de
chercher dans des cellules primaires issues de patients XP-V les phénotypes observés en
absence de Pol η dans les cellules U2OS. Au vu de mes résultats, les cellules XP-V
primaires devraient présenter un plus fort pourcentage de mort cellulaire ou de sénescence
en absence de dommage exogène de l’ADN.
D’autre part, si Pol η a bien deux rôles distincts, l’instabilité génomique observée en
absence de Pol η devrait être augmentée par des dommages induits par les UV. Ainsi,
l’étude des effets additifs de la perte de Pol η sous traitement UV dans les cellules primaires
XP-V, ou dans un autre modèle cellulaire, permettrait de mieux analyser les deux rôles
distincts de Pol η. Il semble que l’absence de Pol η seule ne suffise pas pour induire des
tumeurs chez les humains ou dans les souris. Ainsi l’absence de Pol η deviendrait un
cocarcinogène uniquement après dommages exogènes de l’ADN ou en supplément d’un
autre défaut génétique. Ces résultats expliqueraient notamment la très forte incidence des
radiations UV sur les patients XP-V qui ont pourtant un système de réparation par excision de
nucléotide fonctionnel.
Enfin, si le rôle de Pol η au niveau du maintien de la stabilité du génome est retrouvé
dans les cellules XP-V primaires, nous devrions observer en absence de Pol η une fréquence
élevée de perte d’hétérozygotie ou LOH (Loss Of Heterozygosity) au niveau des sites
fragiles communs, dans des cellules exposées à de forts taux de dommages endogènes ou
exogènes de l’ADN.
2. Excès de recombinaison homologue chez les patients XP-V
Nous avons vu que le niveau d’expression des protéines de la recombinaison
homologue RAD51 et BACH1 était légèrement augmenté aussi bien au niveau des transcrits
qu’au niveau des protéines, dans les cellules XP-V par rapport aux cellules XP-V
complémentées par l’ADNc de Pol η. Si Pol η jouait uniquement un rôle au niveau de la TLS
des dommages induits par les UV, pourquoi la recombinaison homologue serait exacerbée
dans les cellules XP-V en absence de dommage exogène de l’ADN ? Le nouveau rôle de Pol η
mis en évidence au cours de ma thèse permet d’expliquer ce résultat. En effet, en absence de
Pol η, les protéines de la recombinaison homologue seraient recrutées au niveau des cassures
198
Discussion
C. L’impact de la dérégulation de Pol η sur la progression tumorale
générées lors des blocages de fourches au niveau des séquences particulières de l’ADN. Ceci
pourrait peut-être expliquer l’augmentation d’expression de ces protéines. Les résultats
trouvés au cours de ce travail de thèse corroborent ceux de la littérature. En effet, les
échanges entre chromatides sœurs sont fortement augmentés après irradiation UV dans les
cellules XP-V comparées aux cellules XP-V complémentées par Pol η (Cleaver et al, 1999).
Ces résultats suggèrent donc qu’un défaut de Pol η génère un excès de recombinaison
homologue, que ce soit en absence de dommage exogène de l’ADN ou après irradiation
UV. La détermination de la fréquence des échanges entre chromatides sœurs en absence de
dommage exogène de l’ADN dans les cellules XP-V permettrait d’avancer sur cette
hypothèse.
C. L’impact de la dérégulation de Pol η au niveau de la
progression tumorale
Nous avons montré au cours de cette thèse que Pol η est sous-exprimée dans les
cancers colorectaux aussi bien au niveau des transcrits mesurés par PCR quantitative qu’au
niveau des protéines visualisées par immuno-histochimie. De plus, cette protéine est aussi
sous-exprimée dans les cancers du poumon et dans les cancers de l’estomac (Pan et al, 2005).
Bien que l’absence de Pol η ne soit pas suffisante pour induire la prise de tumeur chez les
souris, elle pourrait être un facteur de prédisposition pour la progression tumorale. Il est
important de rappeler que plusieurs sites fragiles communs sont localisés au niveau de gènes
suppresseur de tumeur. Ainsi, la baisse d’expression de Pol η induisant des remaniements
chromosomiques au niveau des sites fragiles communs, il apparaît important de comprendre la
régulation de Pol η.
1. La régulation de l’expression de Pol η
Une étude du promoteur de POLH a été menée dans l’équipe par Fanny Lemée et
Clarisse Bavoux. Des résultats préliminaires ont permis d’identifier différentes régions
activatrices ou répressives. De plus, le facteur de transcription Sp1 semble induire
l’activité transcriptionnelle de ce promoteur. D’autres études plus approfondies
permettraient peut-être de compléter cette étude et de déterminer comment POLH est régulé
199
Discussion
C. L’impact de la dérégulation de Pol η sur la progression tumorale
au niveau transcriptionnel. Il apparaît tout de même intéressant de déterminer si le facteur de
transcription Sp1 est sous-exprimé ou muté dans les cancers colorectaux. Si tel est le cas, il
serait important de déterminer le facteur de corrélation entre la sous-expression des transcrits
de Pol η et la sous-expression des transcrits de Sp1 ou la mutation du gène Sp1.
La régulation de l’expression peut également avoir lieu au niveau de la protéine
par des modifications post-traductionnelles. Nous savons notamment que Pol η est une
protéine à demi-vie courte et qu’elle est dégradée via le protéasome (Skoneczna et al, 2007).
D’autre part, lorsque Pol η est associée au niveau des sites de dommages de l’ADN, elle est
sumoylée par GEI-17, une SUMO-E3 ligase (Kim & Michael, 2008). Si ce n’est pas le cas, la
voie CRL4-Cdt2 ubiquitinyle et dégrade Pol η avant qu’elle n’ait pu remplir sa fonction (Kim
& Michael, 2008). Même sumoylée, Pol η est aussi dégradée par la même voie mais cette
fois-ci après avoir rempli sa fonction dans la TLS (Kim & Michael, 2008). Ces résultats
suggèrent qu’il pourrait exister un mécanisme actif permettant aux ADN polymérases
translésionnelles d’être remplacées par les ADN polymérases réplicatives une fois la TLS
accomplie. En outre, les composants du mécanisme cité ci-dessus tels que GEI-17,
Cul4-Ddb1, Cdt2 et PCNA sont conservés dans les cellules humaines ainsi que les différents
sites de Pol η importants pour ce mécanisme, suggérant qu’un tel mécanisme puisse aussi
exister dans les cellules humaines. Dans un premier temps, il serait donc intéressant de
déterminer si cette même régulation de Pol η existe dans les cellules humaines. Dans un
deuxième temps, analyser l’expression des transcrits des protéines GEI-17, Cul4-Ddb1 et
Cdt2 dans les mêmes échantillons de cancer colorectaux et voir si leur sur-expression corrèle
avec la sous-expression de Pol η permettrait de mieux appréhender la dérégulation de Pol η
dans les cancers colorectaux.
2. L’effet délétère d’un excès de recombinaison homologue
Les échanges de matériel génétique entre séquences homologues, s’ils ne sont pas bien
régulés, par exemple excessifs, peuvent conduire à des translocations, à des duplications ou à
des délétions de certaines régions, eux-mêmes sources d’instabilité génétique. Par exemple,
l’augmentation transitoire de RAD51 au cours de la réparation des cassures double-brin de
l’ADN est suffisante pour induire des recombinaisons homologues avec des cross-over
aberrantes conduisant à des translocations, de l’aneuploïdie et de l’instabilité génomique
200
C. L’impact de la dérégulation de Pol η sur la progression tumorale
Discussion
(Richardson et al, 2004). Il apparaît donc important de réguler finement le processus de
recombinaison homologue afin d’éviter des excès. Afin de voir si une augmentation de
l’expression des protéines de la recombinaison homologue a un impact sur la progression
tumorale, nous avons analysé l’expression des transcrits de RAD51, BLM, BRCA1 et
BRCA2 dans les échantillons de cancers colorectaux. Ces transcrits sont effectivement
sur-exprimés dans la majorité des échantillons et ce de manière significative (données non
publiées). Nous avons donc par la suite voulu déterminer le facteur de corrélation entre la
baisse des transcrits de Pol η et la sur-expression des gènes de la recombinaison homologue.
Pour cela, nous avons utilisé un test non paramétrique de rang de corrélation de Spearman qui
permet de déterminer la corrélation entre deux gènes dans une cohorte d’échantillons. Plus le
coefficient obtenu est proche de 1 plus les expressions des deux gènes considérés sont
associées. Malheureusement, aucune corrélation n’a été retrouvée entre la sur-expression
des transcrits des protéines de la recombinaison homologue et la sous-expression des
transcrits de Pol η (Tableau 3). Cependant, la sous-expression des transcrits de Pol η est
fortement corrélée à la sous-expression des transcrits des autres ADN polymérases de la
famille Y (Tableau 3). Etant donné les différents rôles des ADN polymérases de la famille Y,
de nombreux mécanismes peuvent être perturbés par leur faible expression, conduisant à
l’augmentation de l’instabilité génomique et donc à des cassures de l’ADN. Ceci permettrait
peut-être d’expliquer la forte expression des gènes de la recombinaison homologue dans les
échantillons tumoraux par rapport aux échantillons sains. De manière alternative, les niveaux
élevés de RAD51 pourraient simplement refléter la forte capacité proliférative des cellules
tumorales et l’activité normale mais exacerbée de RAD51 au cours de la phase S du cycle
cellulaire.
Tableau 3. Analyse de la corrélation entre la sous-expression des transcrits de l’ADN
polymérase eta et la sous-expression des transcrits des ADN polymérases de la famille Y ou la
sur-expression des transcrits de la recombinaison homologue.
Gène
Facteur de
corrélation
POLI
POLK
REV1
RAD51
BRCA1
BRCA2
BLM
0,71
0,71
0,70
0,22
0,36
0,23
0,29
201
CONCLUSION
GENERALE
202
Conclusion
Les résultats obtenus au cours de ma thèse ont permis d’avancer dans la
compréhension des mécanismes impliqués au niveau des séquences particulières de l’ADN.
En effet, Pol η semble jouer un rôle dans la réplication de ces séquences particulières
susceptibles d’adopter des structures secondaires, telles que des épingles à cheveux, des
structures en cruciformes ou des G-quadruplex. Pol η semble particulièrement importante au
niveau des séquences riches en G, notamment retrouvées au niveau des télomères, et des
sites fragiles communs, souvent réarrangés dans les cellules tumorales. Par conséquent,
comprendre le mécanisme d’implication de Pol η au niveau de ces deux types de séquences
particulières relève d’un intérêt évident en cancérogenèse. En effet, Pol η pourrait être
importante pour contrecarrer le vieillissement prématuré dû à l’attrition des télomères mais
aussi pour éviter l’augmentation d’instabilité génomique pouvant conduire au développement
tumoral.
Bien que d’autres études soient nécessaires pour mieux comprendre le mécanisme
d’implication de Pol η au niveau des séquences particulières de l’ADN, plusieurs résultats
obtenus nous permettent d’impliquer Pol η en amont de la réparation par recombinaison
homologue. En effet, Pol η semble nécessaire pour la réplication de ces séquences puisque
son absence induit une augmentation des cassures de l’ADN ainsi qu’un recrutement des
protéines de la recombinaison homologue. Ce travail de thèse a donc permis de révéler une
deuxième fonction de Pol η, outre son rôle dans la TLS.
La progression tumorale est un processus qui sélectionne les évènements génétiques et
épigénétiques qui permettent aux cellules d’échapper aux mécanismes antiprolifératifs et de
mort cellulaire induite (Lowe et al, 2004). Un stress réplicatif précoce pourrait participer à la
progression tumorale en induisant de manière directe ou indirecte via la formation de cassures
de l’ADN, l’activation des points de contrôle du cycle cellulaire (Bartkova et al, 2005;
Gorgoulis et al, 2005). Nous avons montré au cours de cette thèse que la sous-expression de
l’ADN polymérase de la famille Y, Pol η, induit une augmentation des cassures de l’ADN et
une augmentation de l’instabilité génomique ainsi qu’une activation du point de contrôle
médié par Chk2. Ainsi, la dérégulation de cette protéine pourrait participer au stress réplicatif
observé au cours des phases précoces de la progression tumorale (Bartkova et al, 2005;
Gorgoulis et al, 2005). Cependant, la sous-expression de Pol η seule ne suffirait pas à
203
Conclusion
induire la prise de tumeurs, suggérant qu’elle n’agisse que comme cocarcinogène couplé
à des dommages exogènes de l’ADN ou à un autre défaut génétique (Fig 59).
Cancer
Hyperplasie
Instabilité
génomique
Attrition des télomères
Hypoxie
CDB
Stress réplicatif
Activation des
points de
contrôle du cycle
Apoptose
dépendante de p53
Sénescence
Sous-expression de Pol η ou absence de Pol η fonctionnelle
+ dommages exogènes de l’ADN ou autre défaut génétique ?
Figure 59. Modèle de l’implication de Pol η au cours de la progression tumorale. La
sous-expression de Pol η ou l’absence d’une protéine Pol η fonctionnelle conduit à un stress réplicatif,
à des cassures de l’ADN, à de l’instabilité génomique et à l’activation des points de contrôle (indiqués
en rouge). (Adapté de (Gorgoulis et al, 2005))
204
REFERENCES
205
Références
Acharya N, Brahma A, Haracska L, Prakash L, Prakash S (2007) Mutations in the ubiquitin
binding UBZ motif of DNA polymerase eta do not impair its function in translesion
synthesis during replication. Mol Cell Biol 27: 7266-7272
Acharya N, Yoon JH, Gali H, Unk I, Haracska L, Johnson RE, Hurwitz J, Prakash L, Prakash
S (2008) Roles of PCNA-binding and ubiquitin-binding domains in human DNA
polymerase eta in translesion DNA synthesis. Proc Natl Acad Sci U S A 105: 1772417729
Adachi M, Tsujimoto Y (1990) Potential Z-DNA elements surround the breakpoints of
chromosome translocation within the 5' flanking region of bcl-2 gene. Oncogene 5:
1653-1657
Adams KE, Medhurst AL, Dart DA, Lakin ND (2006) Recruitment of ATR to sites of
ionising radiation-induced DNA damage requires ATM and components of the MRN
protein complex. Oncogene 25: 3894-3904
Aguilera A (2001) Double-strand break repair: are Rad51/RecA--DNA joints barriers to DNA
replication? Trends Genet 17: 318-321
Aguilera A (2002) The connection between transcription and genomic instability. Embo J 21:
195-201
Ahn JY, Li X, Davis HL, Canman CE (2002) Phosphorylation of threonine 68 promotes
oligomerization and autophosphorylation of the Chk2 protein kinase via the forkheadassociated domain. J Biol Chem 277: 19389-19395
Akagi JI, Masutani C, Kataoka Y, Kan T, Ohashi E, Mori T, Ohmori H, Hanaoka F (2009)
Interaction with DNA polymerase eta is required for nuclear accumulation of REV1
and suppression of spontaneous mutations in human cells. DNA Repair (Amst)
Alabert C, Bianco JN, Pasero P (2009) Differential regulation of homologous recombination
at DNA breaks and replication forks by the Mrc1 branch of the S-phase checkpoint.
Embo J
Aladjem MI (2007) Replication in context: dynamic regulation of DNA replication patterns in
metazoans. Nat Rev Genet 8: 588-600
Albertella MR, Green CM, Lehmann AR, O'Connor MJ (2005) A role for polymerase eta in
the cellular tolerance to cisplatin-induced damage. Cancer Res 65: 9799-9806
Almeida KH, Sobol RW (2007) A unified view of base excision repair: lesion-dependent
protein complexes regulated by post-translational modification. DNA Repair (Amst)
6: 695-711
Alpi A, Langevin F, Mosedale G, Machida YJ, Dutta A, Patel KJ (2007) UBE2T, the Fanconi
anemia core complex, and FANCD2 are recruited independently to chromatin: a basis
for the regulation of FANCD2 monoubiquitination. Mol Cell Biol 27: 8421-8430
Alt A, Lammens K, Chiocchini C, Lammens A, Pieck JC, Kuch D, Hopfner KP, Carell T
(2007) Bypass of DNA lesions generated during anticancer treatment with cisplatin by
DNA polymerase eta. Science 318: 967-970
Alter BP (1996) Fanconi's anemia and malignancies. Am J Hematol 53: 99-110
Alter BP (2003) Cancer in Fanconi anemia, 1927-2001. Cancer 97: 425-440
Amitani I, Baskin RJ, Kowalczykowski SC (2006) Visualization of Rad54, a chromatin
remodeling protein, translocating on single DNA molecules. Mol Cell 23: 143-148
Andreassen PR, D'Andrea AD, Taniguchi T (2004) ATR couples FANCD2
monoubiquitination to the DNA-damage response. Genes Dev 18: 1958-1963
Arlt MF, Miller DE, Beer DG, Glover TW (2002) Molecular characterization of FRAXB and
comparative common fragile site instability in cancer cells. Genes Chromosomes
Cancer 33: 82-92
206
Références
Arlt MF, Xu B, Durkin SG, Casper AM, Kastan MB, Glover TW (2004) BRCA1 is required
for common-fragile-site stability via its G2/M checkpoint function. Mol Cell Biol 24:
6701-6709
Arnaudeau C, Helleday T, Jenssen D (1999) The RAD51 protein supports homologous
recombination by an exchange mechanism in mammalian cells. J Mol Biol 289: 12311238
Arnaudeau C, Tenorio Miranda E, Jenssen D, Helleday T (2000) Inhibition of DNA synthesis
is a potent mechanism by which cytostatic drugs induce homologous recombination in
mammalian cells. Mutat Res 461: 221-228
Arnaudeau C, Lundin C, Helleday T (2001) DNA double-strand breaks associated with
replication forks are predominantly repaired by homologous recombination involving
an exchange mechanism in mammalian cells. J Mol Biol 307: 1235-1245
Aroya SB, Kupiec M (2005) The Elg1 replication factor C-like complex: a novel guardian of
genome stability. DNA Repair (Amst) 4: 409-417
Auerbach AD, Wolman SR (1976) Susceptibility of Fanconi's anaemia fibroblasts to
chromosome damage by carcinogens. Nature 261: 494-496
Avkin S, Goldsmith M, Velasco-Miguel S, Geacintov N, Friedberg EC, Livneh Z (2004)
Quantitative analysis of translesion DNA synthesis across a benzo[a]pyrene-guanine
adduct in mammalian cells: the role of DNA polymerase kappa. J Biol Chem 279:
53298-53305
Aylon Y, Liefshitz B, Kupiec M (2004) The CDK regulates repair of double-strand breaks by
homologous recombination during the cell cycle. Embo J 23: 4868-4875
Bachrati CZ, Borts RH, Hickson ID (2006) Mobile D-loops are a preferred substrate for the
Bloom's syndrome helicase. Nucleic Acids Res 34: 2269-2279
Bai Y, Symington LS (1996) A Rad52 homolog is required for RAD51-independent mitotic
recombination in Saccharomyces cerevisiae. Genes Dev 10: 2025-2037
Bailly V, Lauder S, Prakash S, Prakash L (1997) Yeast DNA repair proteins Rad6 and Rad18
form a heterodimer that has ubiquitin conjugating, DNA binding, and ATP hydrolytic
activities. J Biol Chem 272: 23360-23365
Bakkenist CJ, Kastan MB (2003) DNA damage activates ATM through intermolecular
autophosphorylation and dimer dissociation. Nature 421: 499-506
Ball HL, Ehrhardt MR, Mordes DA, Glick GG, Chazin WJ, Cortez D (2007) Function of a
conserved checkpoint recruitment domain in ATRIP proteins. Mol Cell Biol 27: 33673377
Ballabeni A, Melixetian M, Zamponi R, Masiero L, Marinoni F, Helin K (2004) Human
geminin promotes pre-RC formation and DNA replication by stabilizing CDT1 in
mitosis. Embo J 23: 3122-3132
Bambara RA, Murante RS, Henricksen LA (1997) Enzymes and reactions at the eukaryotic
DNA replication fork. J Biol Chem 272: 4647-4650
Banerjee S, Sikdar N, Myung K (2007) Suppression of gross chromosomal rearrangements by
a new alternative replication factor C complex. Biochem Biophys Res Commun 362:
546-549
Baran N, Lapidot A, Manor H (1991) Formation of DNA triplexes accounts for arrests of
DNA synthesis at d(TC)n and d(GA)n tracts. Proc Natl Acad Sci U S A 88: 507-511
Barlow JH, Rothstein R (2009) Rad52 recruitment is DNA replication independent and
regulated by Cdc28 and the Mec1 kinase. Embo J
Bartkova J, Horejsi Z, Koed K, Kramer A, Tort F, Zieger K, Guldberg P, Sehested M,
Nesland JM, Lukas C, Orntoft T, Lukas J, Bartek J (2005) DNA damage response as a
candidate anti-cancer barrier in early human tumorigenesis. Nature 434: 864-870
207
Références
Bassett E, King NM, Bryant MF, Hector S, Pendyala L, Chaney SG, Cordeiro-Stone M
(2004) The role of DNA polymerase eta in translesion synthesis past platinum-DNA
adducts in human fibroblasts. Cancer Res 64: 6469-6475
Bavoux C, Leopoldino AM, Bergoglio V, J OW, Ogi T, Bieth A, Judde JG, Pena SD, Poupon
MF, Helleday T, Tagawa M, Machado C, Hoffmann JS, Cazaux C (2005) Upregulation of the error-prone DNA polymerase {kappa} promotes pleiotropic genetic
alterations and tumorigenesis. Cancer Res 65: 325-330
Baynton K, Otterlei M, Bjoras M, von Kobbe C, Bohr VA, Seeberg E (2003) WRN interacts
physically and functionally with the recombination mediator protein RAD52. J Biol
Chem 278: 36476-36486
Bebenek K, Tissier A, Frank EG, McDonald JP, Prasad R, Wilson SH, Woodgate R, Kunkel
TA (2001) 5'-Deoxyribose phosphate lyase activity of human DNA polymerase iota in
vitro. Science 291: 2156-2159
Bebenek K, Kunkel TA (2004) Functions of DNA polymerases. Adv Protein Chem 69: 137165
Bedinger P, Munn M, Alberts BM (1989) Sequence-specific pausing during in vitro DNA
replication on double-stranded DNA templates. J Biol Chem 264: 16880-16886
Bell SP, Stillman B (1992) ATP-dependent recognition of eukaryotic origins of DNA
replication by a multiprotein complex. Nature 357: 128-134
Bell SP, Kobayashi R, Stillman B (1993) Yeast origin recognition complex functions in
transcription silencing and DNA replication. Science 262: 1844-1849
Belot A, Grosclaude P, Bossard N, Jougla E, Benhamou E, Delafosse P, Guizard AV, Molinie
F, Danzon A, Bara S, Bouvier AM, Tretarre B, Binder-Foucard F, Colonna M,
Daubisse L, Hedelin G, Launoy G, Le Stang N, Maynadie M, Monnereau A,
Troussard X, Faivre J, Collignon A, Janoray I, Arveux P, Buemi A, Raverdy N,
Schvartz C, Bovet M, Cherie-Challine L, Esteve J, Remontet L, Velten M (2008)
Cancer incidence and mortality in France over the period 1980-2005. Rev Epidemiol
Sante Publique 56: 159-175
Bergoglio V, Bavoux C, Verbiest V, Hoffmann JS, Cazaux C (2002) Localisation of human
DNA polymerase kappa to replication foci. J Cell Sci 115: 4413-4418
Berneburg M, Lehmann AR (2001) Xeroderma pigmentosum and related disorders: defects in
DNA repair and transcription. Adv Genet 43: 71-102
Bernstein DA, Zittel MC, Keck JL (2003) High-resolution structure of the E.coli RecQ
helicase catalytic core. Embo J 22: 4910-4921
Bi X, Slater DM, Ohmori H, Vaziri C (2005) DNA polymerase kappa is specifically required
for recovery from the benzo[a]pyrene-dihydrodiol epoxide (BPDE)-induced S-phase
checkpoint. J Biol Chem 280: 22343-22355
Bi X, Barkley LR, Slater DM, Tateishi S, Yamaizumi M, Ohmori H, Vaziri C (2006) Rad18
regulates DNA polymerase kappa and is required for recovery from S-phase
checkpoint-mediated arrest. Mol Cell Biol 26: 3527-3540
Biard DS, Cordier A, Sarasin A (1992) Establishment of a human cell line for the detection of
demethylating agents. Exp Cell Res 200: 263-271
Biard DS, Despras E, Sarasin A, Angulo JF (2005) Development of new EBV-based vectors
for stable expression of small interfering RNA to mimick human syndromes:
application to NER gene silencing. Mol Cancer Res 3: 519-529
Biard DS (2007) Untangling the relationships between DNA repair pathways by silencing
more than 20 DNA repair genes in human stable clones. Nucleic Acids Res 35: 35353550
208
Références
Bienko M, Green CM, Crosetto N, Rudolf F, Zapart G, Coull B, Kannouche P, Wider G,
Peter M, Lehmann AR, Hofmann K, Dikic I (2005) Ubiquitin-binding domains in Yfamily polymerases regulate translesion synthesis. Science 310: 1821-1824
Bjursell G, Reichard P (1973) Effects of thymidine on deoxyribonucleoside triphosphate
pools and deoxyribonucleic acid synthesis in Chinese hamster ovary cells. J Biol
Chem 248: 3904-3909
Blastyak A, Pinter L, Unk I, Prakash L, Prakash S, Haracska L (2007) Yeast Rad5 protein
required for postreplication repair has a DNA helicase activity specific for replication
fork regression. Mol Cell 28: 167-175
Boehden GS, Akyuz N, Roemer K, Wiesmuller L (2003) p53 mutated in the transactivation
domain retains regulatory functions in homology-directed double-strand break repair.
Oncogene 22: 4111-4117
Boldog FL, Waggoner B, Glover TW, Chumakov I, Le Paslier D, Cohen D, Gemmill RM,
Drabkin HA (1994) Integrated YAC contig containing the 3p14.2 hereditary renal
carcinoma 3;8 translocation breakpoint and the fragile site FRA3B. Genes
Chromosomes Cancer 11: 216-221
Bomar MG, Pai MT, Tzeng SR, Li SS, Zhou P (2007) Structure of the ubiquitin-binding zinc
finger domain of human DNA Y-polymerase eta. EMBO Rep 8: 247-251
Branzei D, Vanoli F, Foiani M (2008) SUMOylation regulates Rad18-mediated template
switch. Nature 456: 915-920
Breen AP, Murphy JA (1995) Reactions of oxyl radicals with DNA. Free Radic Biol Med 18:
1033-1077
Bressan DA, Baxter BK, Petrini JH (1999) The Mre11-Rad50-Xrs2 protein complex
facilitates homologous recombination-based double-strand break repair in
Saccharomyces cerevisiae. Mol Cell Biol 19: 7681-7687
Brewer BJ (1988) When polymerases collide: replication and the transcriptional organization
of the E. coli chromosome. Cell 53: 679-686
Bridge WL, Vandenberg CJ, Franklin RJ, Hiom K (2005) The BRIP1 helicase functions
independently of BRCA1 in the Fanconi anemia pathway for DNA crosslink repair.
Nat Genet 37: 953-957
Brinton BT, Caddle MS, Heintz NH (1991) Position and orientation-dependent effects of a
eukaryotic Z-triplex DNA motif on episomal DNA replication in COS-7 cells. J Biol
Chem 266: 5153-5161
Brosh RM, Jr., Bohr VA (2007) Human premature aging, DNA repair and RecQ helicases.
Nucleic Acids Res 35: 7527-7544
Broughton BC, Cordonnier A, Kleijer WJ, Jaspers NG, Fawcett H, Raams A, Garritsen VH,
Stary A, Avril MF, Boudsocq F, Masutani C, Hanaoka F, Fuchs RP, Sarasin A,
Lehmann AR (2002) Molecular analysis of mutations in DNA polymerase eta in
xeroderma pigmentosum-variant patients. Proc Natl Acad Sci U S A 99: 815-820
Brown EJ, Baltimore D (2000) ATR disruption leads to chromosomal fragmentation and early
embryonic lethality. Genes Dev 14: 397-402
Brummelkamp TR, Bernards R, Agami R (2002) A system for stable expression of short
interfering RNAs in mammalian cells. Science 296: 550-553
Brun J, Chiu R, Lockhart K, Xiao W, Wouters BG, Gray DA (2008) hMMS2 serves a
redundant role in human PCNA polyubiquitination. BMC Mol Biol 9: 24
Bubley
GJ,
Ashburner
BP,
Teicher
BA
(1991)
Spectrum
of
cisdiamminedichloroplatinum(II)-induced mutations in a shuttle vector propagated in
human cells. Mol Carcinog 4: 397-406
Buchhop S, Gibson MK, Wang XW, Wagner P, Sturzbecher HW, Harris CC (1997)
Interaction of p53 with the human Rad51 protein. Nucleic Acids Res 25: 3868-3874
209
Références
Bugreev DV, Hanaoka F, Mazin AV (2007a) Rad54 dissociates homologous recombination
intermediates by branch migration. Nat Struct Mol Biol 14: 746-753
Bugreev DV, Yu X, Egelman EH, Mazin AV (2007b) Novel pro- and anti-recombination
activities of the Bloom's syndrome helicase. Genes Dev 21: 3085-3094
Bunting KA, Roe SM, Pearl LH (2003) Structural basis for recruitment of translesion DNA
polymerase Pol IV/DinB to the beta-clamp. Embo J 22: 5883-5892
Burgers PM (1998) Eukaryotic DNA polymerases in DNA replication and DNA repair.
Chromosoma 107: 218-227
Burr KL, Velasco-Miguel S, Duvvuri VS, McDaniel LD, Friedberg EC, Dubrova YE (2006)
Elevated mutation rates in the germline of Polkappa mutant male mice. DNA Repair
(Amst) 5: 860-862
Butturini A, Gale RP, Verlander PC, Adler-Brecher B, Gillio AP, Auerbach AD (1994)
Hematologic abnormalities in Fanconi anemia: an International Fanconi Anemia
Registry study. Blood 84: 1650-1655
Byun TS, Pacek M, Yee MC, Walter JC, Cimprich KA (2005) Functional uncoupling of
MCM helicase and DNA polymerase activities activates the ATR-dependent
checkpoint. Genes Dev 19: 1040-1052
Cadoret JC, Meisch F, Hassan-Zadeh V, Luyten I, Guillet C, Duret L, Quesneville H, Prioleau
MN (2008) Genome-wide studies highlight indirect links between human replication
origins and gene regulation. Proc Natl Acad Sci U S A 105: 15837-15842
Cantor S, Drapkin R, Zhang F, Lin Y, Han J, Pamidi S, Livingston DM (2004) The BRCA1associated protein BACH1 is a DNA helicase targeted by clinically relevant
inactivating mutations. Proc Natl Acad Sci U S A 101: 2357-2362
Cantor SB, Bell DW, Ganesan S, Kass EM, Drapkin R, Grossman S, Wahrer DC, Sgroi DC,
Lane WS, Haber DA, Livingston DM (2001) BACH1, a novel helicase-like protein,
interacts directly with BRCA1 and contributes to its DNA repair function. Cell 105:
149-160
Casper AM, Nghiem P, Arlt MF, Glover TW (2002) ATR regulates fragile site stability. Cell
111: 779-789
Cervi AR, Guy A, Leonard GA, Teoule R, Hunter WN (1993) The crystal structure of N4methylcytosine.guanosine base-pairs in the synthetic hexanucleotide d(CGCGm4CG).
Nucleic Acids Res 21: 5623-5629
Chalk AM, Wahlestedt C, Sonnhammer EL (2004) Improved and automated prediction of
effective siRNA. Biochem Biophys Res Commun 319: 264-274
Chalk AM, Warfinge RE, Georgii-Hemming P, Sonnhammer EL (2005) siRNAdb: a database
of siRNA sequences. Nucleic Acids Res 33: D131-134
Chang DJ, Lupardus PJ, Cimprich KA (2006) Monoubiquitination of proliferating cell nuclear
antigen induced by stalled replication requires uncoupling of DNA polymerase and
mini-chromosome maintenance helicase activities. J Biol Chem 281: 32081-32088
Chang DJ, Cimprich KA (2009) DNA damage tolerance: when it's OK to make mistakes. Nat
Chem Biol 5: 82-90
Chen L, Nievera CJ, Lee AY, Wu X (2008) Cell cycle-dependent complex formation of
BRCA1.CtIP.MRN is important for DNA double-strand break repair. J Biol Chem
283: 7713-7720
Chester N, Kuo F, Kozak C, O'Hara CD, Leder P (1998) Stage-specific apoptosis,
developmental delay, and embryonic lethality in mice homozygous for a targeted
disruption in the murine Bloom's syndrome gene. Genes Dev 12: 3382-3393
Cheung I, Schertzer M, Rose A, Lansdorp PM (2002) Disruption of dog-1 in Caenorhabditis
elegans triggers deletions upstream of guanine-rich DNA. Nat Genet 31: 405-409
210
Références
Chiu RK, Brun J, Ramaekers C, Theys J, Weng L, Lambin P, Gray DA, Wouters BG (2006)
Lysine 63-polyubiquitination guards against translesion synthesis-induced mutations.
PLoS Genet 2: e116
Chong JP, Mahbubani HM, Khoo CY, Blow JJ (1995) Purification of an MCM-containing
complex as a component of the DNA replication licensing system. Nature 375: 418421
Cimprich KA, Cortez D (2008) ATR: an essential regulator of genome integrity. Nat Rev Mol
Cell Biol 9: 616-627
Clark DR, Zacharias W, Panaitescu L, McGregor WG (2003) Ribozyme-mediated REV1
inhibition reduces the frequency of UV-induced mutations in the human HPRT gene.
Nucleic Acids Res 31: 4981-4988
Cleaver JE, Afzal V, Feeney L, McDowell M, Sadinski W, Volpe JP, Busch DB, Coleman
DM, Ziffer DW, Yu Y, Nagasawa H, Little JB (1999) Increased ultraviolet sensitivity
and chromosomal instability related to P53 function in the xeroderma pigmentosum
variant. Cancer Res 59: 1102-1108
Cleaver JE (2000) Common pathways for ultraviolet skin carcinogenesis in the repair and
replication defective groups of xeroderma pigmentosum. J Dermatol Sci 23: 1-11
Collins NS, Bhattacharyya S, Lahue RS (2007) Rev1 enhances CAG.CTG repeat stability in
Saccharomyces cerevisiae. DNA Repair (Amst) 6: 38-44
Collis SJ, Tighe A, Scott SD, Roberts SA, Hendry JH, Margison GP (2001) Ribozyme
minigene-mediated RAD51 down-regulation increases radiosensitivity of human
prostate cancer cells. Nucleic Acids Res 29: 1534-1538
Cooper MP, Machwe A, Orren DK, Brosh RM, Ramsden D, Bohr VA (2000) Ku complex
interacts with and stimulates the Werner protein. Genes Dev 14: 907-912
Coquelle A, Pipiras E, Toledo F, Buttin G, Debatisse M (1997) Expression of fragile sites
triggers intrachromosomal mammalian gene amplification and sets boundaries to early
amplicons. Cell 89: 215-225
Cordeiro-Stone M, Zaritskaya LS, Price LK, Kaufmann WK (1997) Replication fork bypass
of a pyrimidine dimer blocking leading strand DNA synthesis. J Biol Chem 272:
13945-13954
Cortez D (2005) Unwind and slow down: checkpoint activation by helicase and polymerase
uncoupling. Genes Dev 19: 1007-1012
Costanzo V, Paull T, Gottesman M, Gautier J (2004) Mre11 assembles linear DNA fragments
into DNA damage signaling complexes. PLoS Biol 2: E110
Counter CM, Avilion AA, LeFeuvre CE, Stewart NG, Greider CW, Harley CB, Bacchetti S
(1992) Telomere shortening associated with chromosome instability is arrested in
immortal cells which express telomerase activity. Embo J 11: 1921-1929
Couve-Privat S, Mace G, Rosselli F, Saparbaev MK (2007) Psoralen-induced DNA adducts
are substrates for the base excision repair pathway in human cells. Nucleic Acids Res
35: 5672-5682
Cox R, Mirkin SM (1997) Characteristic enrichment of DNA repeats in different genomes.
Proc Natl Acad Sci U S A 94: 5237-5242
Crabbe L, Verdun RE, Haggblom CI, Karlseder J (2004) Defective telomere lagging strand
synthesis in cells lacking WRN helicase activity. Science 306: 1951-1953
Cuadrado M, Martinez-Pastor B, Murga M, Toledo LI, Gutierrez-Martinez P, Lopez E,
Fernandez-Capetillo O (2006) ATM regulates ATR chromatin loading in response to
DNA double-strand breaks. J Exp Med 203: 297-303
Cui X, Brenneman M, Meyne J, Oshimura M, Goodwin EH, Chen DJ (1999) The XRCC2
and XRCC3 repair genes are required for chromosome stability in mammalian cells.
Mutat Res 434: 75-88
211
Références
Daboussi F, Courbet S, Benhamou S, Kannouche P, Zdzienicka MZ, Debatisse M, Lopez BS
(2008) A homologous recombination defect affects replication-fork progression in
mammalian cells. J Cell Sci 121: 162-166
Davies AA, Huttner D, Daigaku Y, Chen S, Ulrich HD (2008) Activation of ubiquitindependent DNA damage bypass is mediated by replication protein a. Mol Cell 29:
625-636
Davies OR, Pellegrini L (2007) Interaction with the BRCA2 C terminus protects RAD51DNA filaments from disassembly by BRC repeats. Nat Struct Mol Biol 14: 475-483
Davis AP, Symington LS (2004) RAD51-dependent break-induced replication in yeast. Mol
Cell Biol 24: 2344-2351
Dayn A, Samadashwily GM, Mirkin SM (1992) Intramolecular DNA triplexes: unusual
sequence requirements and influence on DNA polymerization. Proc Natl Acad Sci U S
A 89: 11406-11410
de Klein A, Muijtjens M, van Os R, Verhoeven Y, Smit B, Carr AM, Lehmann AR,
Hoeijmakers JH (2000) Targeted disruption of the cell-cycle checkpoint gene ATR
leads to early embryonic lethality in mice. Curr Biol 10: 479-482
De Weerd-Kastelein EA, Keijzer W, Rainaldi G, Bootsma D (1977) Induction of sister
chromatid exchanges in xeroderma pigmentosum cells after exposure to ultraviolet
light. Mutat Res 45: 253-261
Debatisse M, El Achkar E, Dutrillaux B (2006) Common fragile sites nested at the interfaces
of early and late-replicating chromosome bands: cis acting components of the G2/M
checkpoint? Cell Cycle 5: 578-581
Delacote F, Lopez BS (2008) Importance of the cell cycle phase for the choice of the
appropriate DSB repair pathway, for genome stability maintenance: the trans-S
double-strand break repair model. Cell Cycle 7: 33-38
Delarue M, Poch O, Tordo N, Moras D, Argos P (1990) An attempt to unify the structure of
polymerases. Protein Eng 3: 461-467
Delbos F, De Smet A, Faili A, Aoufouchi S, Weill JC, Reynaud CA (2005) Contribution of
DNA polymerase eta to immunoglobulin gene hypermutation in the mouse. J Exp Med
201: 1191-1196
Delbos F, Aoufouchi S, Faili A, Weill JC, Reynaud CA (2007) DNA polymerase eta is the
sole contributor of A/T modifications during immunoglobulin gene hypermutation in
the mouse. J Exp Med 204: 17-23
Dhar SK, Yoshida K, Machida Y, Khaira P, Chaudhuri B, Wohlschlegel JA, Leffak M, Yates
J, Dutta A (2001) Replication from oriP of Epstein-Barr virus requires human ORC
and is inhibited by geminin. Cell 106: 287-296
Ding H, Schertzer M, Wu X, Gertsenstein M, Selig S, Kammori M, Pourvali R, Poon S, Vulto
I, Chavez E, Tam PP, Nagy A, Lansdorp PM (2004) Regulation of murine telomere
length by Rtel: an essential gene encoding a helicase-like protein. Cell 117: 873-886
DiTullio RA, Jr., Mochan TA, Venere M, Bartkova J, Sehested M, Bartek J, Halazonetis TD
(2002) 53BP1 functions in an ATM-dependent checkpoint pathway that is
constitutively activated in human cancer. Nat Cell Biol 4: 998-1002
Dixon MJ, Lahue RS (2002) Examining the potential role of DNA polymerases eta and zeta
in triplet repeat instability in yeast. DNA Repair (Amst) 1: 763-770
Doublie S, Tabor S, Long AM, Richardson CC, Ellenberger T (1998) Crystal structure of a
bacteriophage T7 DNA replication complex at 2.2 A resolution. Nature 391: 251-258
Dronkert ML, Kanaar R (2001) Repair of DNA interstrand cross-links. Mutat Res 486: 217247
212
Références
Dua R, Levy DL, Campbell JL (1998) Role of the putative zinc finger domain of
Saccharomyces cerevisiae DNA polymerase epsilon in DNA replication and the S/M
checkpoint pathway. J Biol Chem 273: 30046-30055
Dudenhoffer C, Kurth M, Janus F, Deppert W, Wiesmuller L (1999) Dissociation of the
recombination control and the sequence-specific transactivation function of P53.
Oncogene 18: 5773-5784
Dumstorf CA, Clark AB, Lin Q, Kissling GE, Yuan T, Kucherlapati R, McGregor WG,
Kunkel TA (2006) Participation of mouse DNA polymerase iota in strand-biased
mutagenic bypass of UV photoproducts and suppression of skin cancer. Proc Natl
Acad Sci U S A 103: 18083-18088
Dupaigne P, Le Breton C, Fabre F, Gangloff S, Le Cam E, Veaute X (2008) The Srs2 helicase
activity is stimulated by Rad51 filaments on dsDNA: implications for crossover
incidence during mitotic recombination. Mol Cell 29: 243-254
Duquette ML, Handa P, Vincent JA, Taylor AF, Maizels N (2004) Intracellular transcription
of G-rich DNAs induces formation of G-loops, novel structures containing G4 DNA.
Genes Dev 18: 1618-1629
Durkin SG, Arlt MF, Howlett NG, Glover TW (2006) Depletion of CHK1, but not CHK2,
induces chromosomal instability and breaks at common fragile sites. Oncogene 25:
4381-4388
Durkin SG, Glover TW (2007) Chromosome fragile sites. Annu Rev Genet 41: 169-192
Dutrillaux B, Aurias A, Dutrillaux AM, Buriot D, Prieur M (1982) The cell cycle of
lymphocytes in Fanconi anemia. Hum Genet 62: 327-332
Edmunds CE, Simpson LJ, Sale JE (2008) PCNA ubiquitination and REV1 define temporally
distinct mechanisms for controlling translesion synthesis in the avian cell line DT40.
Mol Cell 30: 519-529
Ekholm SV, Reed SI (2000) Regulation of G(1) cyclin-dependent kinases in the mammalian
cell cycle. Curr Opin Cell Biol 12: 676-684
Elbashir SM, Harborth J, Lendeckel W, Yalcin A, Weber K, Tuschl T (2001) Duplexes of 21nucleotide RNAs mediate RNA interference in cultured mammalian cells. Nature 411:
494-498
Ellis NA, Groden J, Ye TZ, Straughen J, Lennon DJ, Ciocci S, Proytcheva M, German J
(1995) The Bloom's syndrome gene product is homologous to RecQ helicases. Cell
83: 655-666
Ensch-Simon I, Burgers PM, Taylor JS (1998) Bypass of a site-specific cis-Syn thymine
dimer in an SV40 vector during in vitro replication by HeLa and XPV cell-free
extracts. Biochemistry 37: 8218-8226
Epstein CJ, Martin GM, Schultz AL, Motulsky AG (1966) Werner's syndrome a review of its
symptomatology, natural history, pathologic features, genetics and relationship to the
natural aging process. Medicine (Baltimore) 45: 177-221
Errico A, Costanzo V, Hunt T (2007) Tipin is required for stalled replication forks to resume
DNA replication after removal of aphidicolin in Xenopus egg extracts. Proc Natl Acad
Sci U S A 104: 14929-14934
Esashi F, Galkin VE, Yu X, Egelman EH, West SC (2007) Stabilization of RAD51
nucleoprotein filaments by the C-terminal region of BRCA2. Nat Struct Mol Biol 14:
468-474
Faili A, Aoufouchi S, Weller S, Vuillier F, Stary A, Sarasin A, Reynaud CA, Weill JC (2004)
DNA polymerase eta is involved in hypermutation occurring during immunoglobulin
class switch recombination. J Exp Med 199: 265-270
Ferber MJ, Eilers P, Schuuring E, Fenton JA, Fleuren GJ, Kenter G, Szuhai K, Smith DI,
Raap AK, Brink AA (2004) Positioning of cervical carcinoma and Burkitt lymphoma
213
Références
translocation breakpoints with respect to the human papillomavirus integration cluster
in FRA8C at 8q24.13. Cancer Genet Cytogenet 154: 1-9
Ferreira MG, Cooper JP (2004) Two modes of DNA double-strand break repair are
reciprocally regulated through the fission yeast cell cycle. Genes Dev 18: 2249-2254
Fire A, Xu S, Montgomery MK, Kostas SA, Driver SE, Mello CC (1998) Potent and specific
genetic interference by double-stranded RNA in Caenorhabditis elegans. Nature 391:
806-811
Fischhaber PL, Gerlach VL, Feaver WJ, Hatahet Z, Wallace SS, Friedberg EC (2002) Human
DNA polymerase kappa bypasses and extends beyond thymine glycols during
translesion synthesis in vitro, preferentially incorporating correct nucleotides. J Biol
Chem 277: 37604-37611
Fish RJ, Kruithof EK (2004) Short-term cytotoxic effects and long-term instability of RNAi
delivered using lentiviral vectors. BMC Mol Biol 5: 9
Fishman-Lobell J, Haber JE (1992) Removal of nonhomologous DNA ends in double-strand
break recombination: the role of the yeast ultraviolet repair gene RAD1. Science 258:
480-484
Fishman-Lobell J, Rudin N, Haber JE (1992) Two alternative pathways of double-strand
break repair that are kinetically separable and independently modulated. Mol Cell Biol
12: 1292-1303
Flott S, Alabert C, Toh GW, Toth R, Sugawara N, Campbell DG, Haber JE, Pasero P, Rouse J
(2007) Phosphorylation of Slx4 by Mec1 and Tel1 regulates the single-strand
annealing mode of DNA repair in budding yeast. Mol Cell Biol 27: 6433-6445
Forterre P, Gribaldo S, Gadelle D, Serre MC (2007) Origin and evolution of DNA
topoisomerases. Biochimie 89: 427-446
Fortini P, Pascucci B, Parlanti E, D'Errico M, Simonelli V, Dogliotti E (2003) The base
excision repair: mechanisms and its relevance for cancer susceptibility. Biochimie 85:
1053-1071
Frampton J, Irmisch A, Green CM, Neiss A, Trickey M, Ulrich HD, Furuya K, Watts FZ,
Carr AM, Lehmann AR (2006) Postreplication repair and PCNA modification in
Schizosaccharomyces pombe. Mol Biol Cell 17: 2976-2985
Frank EG, Woodgate R (2007) Increased catalytic activity and altered fidelity of human DNA
polymerase iota in the presence of manganese. J Biol Chem 282: 24689-24696
Frank-Kamenetskii MD, Mirkin SM (1995) Triplex DNA structures. Annu Rev Biochem 64:
65-95
Frey S, Bertocci B, Delbos F, Quint L, Weill JC, Reynaud CA (1998) Mismatch repair
deficiency interferes with the accumulation of mutations in chronically stimulated B
cells and not with the hypermutation process. Immunity 9: 127-134
Fricke WM, Bastin-Shanower SA, Brill SJ (2005) Substrate specificity of the Saccharomyces
cerevisiae Mus81-Mms4 endonuclease. DNA Repair (Amst) 4: 243-251
Friedberg EC (2006) Reversible monoubiquitination of PCNA: A novel slant on regulating
translesion DNA synthesis. Mol Cell 22: 150-152
Fukuchi K, Martin GM, Monnat RJ, Jr. (1989) Mutator phenotype of Werner syndrome is
characterized by extensive deletions. Proc Natl Acad Sci U S A 86: 5893-5897
Fuller LF, Painter RB (1988) A Chinese hamster ovary cell line hypersensitive to ionizing
radiation and deficient in repair replication. Mutat Res 193: 109-121
Furnari B, Rhind N, Russell P (1997) Cdc25 mitotic inducer targeted by chk1 DNA damage
checkpoint kinase. Science 277: 1495-1497
Galli F, Piroddi M, Annetti C, Aisa C, Floridi E, Floridi A (2005) Oxidative stress and
reactive oxygen species. Contrib Nephrol 149: 240-260
214
Références
Gangloff S, Lieber MR, Rothstein R (1994) Transcription, topoisomerases and recombination.
Experientia 50: 261-269
Garcia-Higuera I, Taniguchi T, Ganesan S, Meyn MS, Timmers C, Hejna J, Grompe M,
D'Andrea AD (2001) Interaction of the Fanconi anemia proteins and BRCA1 in a
common pathway. Mol Cell 7: 249-262
Garg P, Stith CM, Sabouri N, Johansson E, Burgers PM (2004) Idling by DNA polymerase
delta maintains a ligatable nick during lagging-strand DNA replication. Genes Dev 18:
2764-2773
Garg P, Burgers PM (2005) Ubiquitinated proliferating cell nuclear antigen activates
translesion DNA polymerases eta and REV1. Proc Natl Acad Sci U S A 102: 1836118366
Gerlach VL, Aravind L, Gotway G, Schultz RA, Koonin EV, Friedberg EC (1999) Human
and mouse homologs of Escherichia coli DinB (DNA polymerase IV), members of the
UmuC/DinB superfamily. Proc Natl Acad Sci U S A 96: 11922-11927
Gerlach VL, Feaver WJ, Fischhaber PL, Friedberg EC (2001) Purification and
characterization of pol kappa, a DNA polymerase encoded by the human DINB1 gene.
J Biol Chem 276: 92-98
German J (1993) Bloom syndrome: a mendelian prototype of somatic mutational disease.
Medicine (Baltimore) 72: 393-406
Gibbs PE, Wang XD, Li Z, McManus TP, McGregor WG, Lawrence CW, Maher VM (2000)
The function of the human homolog of Saccharomyces cerevisiae REV1 is required
for mutagenesis induced by UV light. Proc Natl Acad Sci U S A 97: 4186-4191
Gilbert DE, Feigon J (1999) Multistranded DNA structures. Curr Opin Struct Biol 9: 305-314
Glover TW, Berger C, Coyle J, Echo B (1984) DNA polymerase alpha inhibition by
aphidicolin induces gaps and breaks at common fragile sites in human chromosomes.
Hum Genet 67: 136-142
Glover TW, Stein CK (1987) Induction of sister chromatid exchanges at common fragile sites.
Am J Hum Genet 41: 882-890
Gorgoulis VG, Vassiliou LV, Karakaidos P, Zacharatos P, Kotsinas A, Liloglou T, Venere M,
Ditullio RA, Jr., Kastrinakis NG, Levy B, Kletsas D, Yoneta A, Herlyn M, Kittas C,
Halazonetis TD (2005) Activation of the DNA damage checkpoint and genomic
instability in human precancerous lesions. Nature 434: 907-913
Gotter AL, Suppa C, Emanuel BS (2007) Mammalian TIMELESS and Tipin are
evolutionarily conserved replication fork-associated factors. J Mol Biol 366: 36-52
Gowen LC, Johnson BL, Latour AM, Sulik KK, Koller BH (1996) Brca1 deficiency results in
early embryonic lethality characterized by neuroepithelial abnormalities. Nat Genet
12: 191-194
Graeber TG, Peterson JF, Tsai M, Monica K, Fornace AJ, Jr., Giaccia AJ (1994) Hypoxia
induces accumulation of p53 protein, but activation of a G1-phase checkpoint by lowoxygen conditions is independent of p53 status. Mol Cell Biol 14: 6264-6277
Gray MD, Shen JC, Kamath-Loeb AS, Blank A, Sopher BL, Martin GM, Oshima J, Loeb LA
(1997) The Werner syndrome protein is a DNA helicase. Nat Genet 17: 100-103
Griffin CS, Simpson PJ, Wilson CR, Thacker J (2000) Mammalian recombination-repair
genes XRCC2 and XRCC3 promote correct chromosome segregation. Nat Cell Biol 2:
757-761
Griffin CS (2002) Aneuploidy, centrosome activity and chromosome instability in cells
deficient in homologous recombination repair. Mutat Res 504: 149-155
Griffith JD, Comeau L, Rosenfield S, Stansel RM, Bianchi A, Moss H, de Lange T (1999)
Mammalian telomeres end in a large duplex loop. Cell 97: 503-514
215
Références
Grompe M, D'Andrea A (2001) Fanconi anemia and DNA repair. Hum Mol Genet 10: 22532259
Gueranger Q, Stary A, Aoufouchi S, Faili A, Sarasin A, Reynaud CA, Weill JC (2008) Role
of DNA polymerases eta, iota and zeta in UV resistance and UV-induced mutagenesis
in a human cell line. DNA Repair (Amst) 7: 1551-1562
Guervilly JH, Mace-Aime G, Rosselli F (2008) Loss of CHK1 function impedes DNA
damage-induced FANCD2 monoubiquitination but normalizes the abnormal G2 arrest
in Fanconi anemia. Hum Mol Genet 17: 679-689
Guo C, Fischhaber PL, Luk-Paszyc MJ, Masuda Y, Zhou J, Kamiya K, Kisker C, Friedberg
EC (2003) Mouse Rev1 protein interacts with multiple DNA polymerases involved in
translesion DNA synthesis. Embo J 22: 6621-6630
Guo C, Sonoda E, Tang TS, Parker JL, Bielen AB, Takeda S, Ulrich HD, Friedberg EC
(2006a) REV1 protein interacts with PCNA: significance of the REV1 BRCT domain
in vitro and in vivo. Mol Cell 23: 265-271
Guo C, Tang TS, Bienko M, Parker JL, Bielen AB, Sonoda E, Takeda S, Ulrich HD, Dikic I,
Friedberg EC (2006b) Ubiquitin-binding motifs in REV1 protein are required for its
role in the tolerance of DNA damage. Mol Cell Biol 26: 8892-8900
Gupta R, Sharma S, Sommers JA, Jin Z, Cantor SB, Brosh RM, Jr. (2005) Analysis of the
DNA substrate specificity of the human BACH1 helicase associated with breast
cancer. J Biol Chem 280: 25450-25460
Gupta R, Sharma S, Sommers JA, Kenny MK, Cantor SB, Brosh RM, Jr. (2007) FANCJ
(BACH1) helicase forms DNA damage inducible foci with replication protein A and
interacts physically and functionally with the single-stranded DNA-binding protein.
Blood 110: 2390-2398
Guyton KZ, Kensler TW (1993) Oxidative mechanisms in carcinogenesis. Br Med Bull 49:
523-544
Halazonetis TD, Gorgoulis VG, Bartek J (2008) An oncogene-induced DNA damage model
for cancer development. Science 319: 1352-1355
Hamada H, Kakunaga T (1982) Potential Z-DNA forming sequences are highly dispersed in
the human genome. Nature 298: 396-398
Hammond SM, Bernstein E, Beach D, Hannon GJ (2000) An RNA-directed nuclease
mediates post-transcriptional gene silencing in Drosophila cells. Nature 404: 293-296
Hansen RS, Canfield TK, Lamb MM, Gartler SM, Laird CD (1993) Association of fragile X
syndrome with delayed replication of the FMR1 gene. Cell 73: 1403-1409
Haracska L, Prakash S, Prakash L (2000) Replication past O(6)-methylguanine by yeast and
human DNA polymerase eta. Mol Cell Biol 20: 8001-8007
Haracska L, Johnson RE, Unk I, Phillips B, Hurwitz J, Prakash L, Prakash S (2001a) Physical
and functional interactions of human DNA polymerase eta with PCNA. Mol Cell Biol
21: 7199-7206
Haracska L, Johnson RE, Unk I, Phillips BB, Hurwitz J, Prakash L, Prakash S (2001b)
Targeting of human DNA polymerase iota to the replication machinery via interaction
with PCNA. Proc Natl Acad Sci U S A 98: 14256-14261
Haracska L, Kondratick CM, Unk I, Prakash S, Prakash L (2001c) Interaction with PCNA is
essential for yeast DNA polymerase eta function. Mol Cell 8: 407-415
Haracska L, Unk I, Johnson RE, Johansson E, Burgers PM, Prakash S, Prakash L (2001d)
Roles of yeast DNA polymerases delta and zeta and of Rev1 in the bypass of abasic
sites. Genes Dev 15: 945-954
Haracska L, Prakash S, Prakash L (2002a) Yeast Rev1 protein is a G template-specific DNA
polymerase. J Biol Chem 277: 15546-15551
216
Références
Haracska L, Unk I, Johnson RE, Phillips BB, Hurwitz J, Prakash L, Prakash S (2002b)
Stimulation of DNA synthesis activity of human DNA polymerase kappa by PCNA.
Mol Cell Biol 22: 784-791
Hays SL, Firmenich AA, Massey P, Banerjee R, Berg P (1998) Studies of the interaction
between Rad52 protein and the yeast single-stranded DNA binding protein RPA. Mol
Cell Biol 18: 4400-4406
Helleday T (2003) Pathways for mitotic homologous recombination in mammalian cells.
Mutat Res 532: 103-115
Heller RC, Marians KJ (2006) Replisome assembly and the direct restart of stalled replication
forks. Nat Rev Mol Cell Biol 7: 932-943
Hellman A, Rahat A, Scherer SW, Darvasi A, Tsui LC, Kerem B (2000) Replication delay
along FRA7H, a common fragile site on human chromosome 7, leads to chromosomal
instability. Mol Cell Biol 20: 4420-4427
Heyer WD, Li X, Rolfsmeier M, Zhang XP (2006) Rad54: the Swiss Army knife of
homologous recombination? Nucleic Acids Res 34: 4115-4125
Hinz JM, Helleday T, Meuth M (2003) Reduced apoptotic response to camptothecin in CHO
cells deficient in XRCC3. Carcinogenesis 24: 249-253
Hirano S, Yamamoto K, Ishiai M, Yamazoe M, Seki M, Matsushita N, Ohzeki M, Yamashita
YM, Arakawa H, Buerstedde JM, Enomoto T, Takeda S, Thompson LH, Takata M
(2005) Functional relationships of FANCC to homologous recombination, translesion
synthesis, and BLM. Embo J 24: 418-427
Hirano Y, Sugimoto K (2006) ATR homolog Mec1 controls association of DNA polymerase
zeta-Rev1 complex with regions near a double-strand break. Curr Biol 16: 586-590
Hishiki A, Hashimoto H, Hanafusa T, Kamei K, Ohashi E, Shimizu T, Ohmori H, Sato M
(2009) Structural basis for novel interactions between human translesion synthesis
polymerases and proliferating cell nuclear antigen. J Biol Chem 284: 10552-10560
Hoeijmakers JH (2001) Genome maintenance mechanisms for preventing cancer. Nature 411:
366-374
Hoffmann JS, Pillaire MJ, Maga G, Podust V, Hubscher U, Villani G (1995) DNA
polymerase beta bypasses in vitro a single d(GpG)-cisplatin adduct placed on codon
13 of the HRAS gene. Proc Natl Acad Sci U S A 92: 5356-5360
Holmes A, Haber JE (1999) Physical monitoring of HO-induced homologous recombination.
Methods Mol Biol 113: 403-415
Hopfner KP, Craig L, Moncalian G, Zinkel RA, Usui T, Owen BA, Karcher A, Henderson B,
Bodmer JL, McMurray CT, Carney JP, Petrini JH, Tainer JA (2002) The Rad50 zinchook is a structure joining Mre11 complexes in DNA recombination and repair.
Nature 418: 562-566
Howlett NG, Taniguchi T, Durkin SG, D'Andrea AD, Glover TW (2005) The Fanconi anemia
pathway is required for the DNA replication stress response and for the regulation of
common fragile site stability. Hum Mol Genet 14: 693-701
Htun H, Dahlberg JE (1988) Single strands, triple strands, and kinks in H-DNA. Science 241:
1791-1796
Huang ME, Le Douarin B, Henry C, Galibert F (1999a) The Saccharomyces cerevisiae
protein YJR043C (Pol32) interacts with the catalytic subunit of DNA polymerase
alpha and is required for cell cycle progression in G2/M. Mol Gen Genet 260: 541-550
Huang S, Li B, Gray MD, Oshima J, Mian IS, Campisi J (1998) The premature ageing
syndrome protein, WRN, is a 3'-->5' exonuclease. Nat Genet 20: 114-116
Huang TT, Nijman SM, Mirchandani KD, Galardy PJ, Cohn MA, Haas W, Gygi SP, Ploegh
HL, Bernards R, D'Andrea AD (2006) Regulation of monoubiquitinated PCNA by
DUB autocleavage. Nat Cell Biol 8: 339-347
217
Références
Huang Y, Nakada S, Ishiko T, Utsugisawa T, Datta R, Kharbanda S, Yoshida K, Talanian
RV, Weichselbaum R, Kufe D, Yuan ZM (1999b) Role for caspase-mediated cleavage
of Rad51 in induction of apoptosis by DNA damage. Mol Cell Biol 19: 2986-2997
Hubscher U, Nasheuer HP, Syvaoja JE (2000) Eukaryotic DNA polymerases, a growing
family. Trends Biochem Sci 25: 143-147
Hubscher U, Maga G, Spadari S (2002) Eukaryotic DNA polymerases. Annu Rev Biochem
71: 133-163
Huertas P, Aguilera A (2003) Cotranscriptionally formed DNA:RNA hybrids mediate
transcription elongation impairment and transcription-associated recombination. Mol
Cell 12: 711-721
Huertas P, Jackson SP (2009) Human CtIP mediates cell-cycle control of DNA-end resection
and double-strand-break repair. J Biol Chem
Iftode C, Borowiec JA (1998) Unwinding of origin-specific structures by human replication
protein A occurs in a two-step process. Nucleic Acids Res 26: 5636-5643
Ip SC, Rass U, Blanco MG, Flynn HR, Skehel JM, West SC (2008) Identification of Holliday
junction resolvases from humans and yeast. Nature 456: 357-361
Ira G, Haber JE (2002) Characterization of RAD51-independent break-induced replication
that acts preferentially with short homologous sequences. Mol Cell Biol 22: 63846392
Ira G, Malkova A, Liberi G, Foiani M, Haber JE (2003) Srs2 and Sgs1-Top3 suppress
crossovers during double-strand break repair in yeast. Cell 115: 401-411
Ira G, Pellicioli A, Balijja A, Wang X, Fiorani S, Carotenuto W, Liberi G, Bressan D, Wan L,
Hollingsworth NM, Haber JE, Foiani M (2004) DNA end resection, homologous
recombination and DNA damage checkpoint activation require CDK1. Nature 431:
1011-1017
Ishiai M, Kitao H, Smogorzewska A, Tomida J, Kinomura A, Uchida E, Saberi A, Kinoshita
E, Kinoshita-Kikuta E, Koike T, Tashiro S, Elledge SJ, Takata M (2008) FANCI
phosphorylation functions as a molecular switch to turn on the Fanconi anemia
pathway. Nat Struct Mol Biol 15: 1138-1146
Ishida R, Buchwald M (1982) Susceptibility of Fanconi's anemia lymphoblasts to DNA-crosslinking and alkylating agents. Cancer Res 42: 4000-4006
Ito A, Koshikawa N, Mochizuki S, Omura K, Takenaga K (2006) Hypoxia-inducible factor-1
mediates the expression of DNA polymerase iota in human tumor cells. Biochem
Biophys Res Commun 351: 306-311
Ivanov EL, Sugawara N, White CI, Fabre F, Haber JE (1994) Mutations in XRS2 and RAD50
delay but do not prevent mating-type switching in Saccharomyces cerevisiae. Mol Cell
Biol 14: 3414-3425
Iyer RR, Pluciennik A, Rosche WA, Sinden RR, Wells RD (2000) DNA polymerase III
proofreading mutants enhance the expansion and deletion of triplet repeat sequences in
Escherichia coli. J Biol Chem 275: 2174-2184
Jansen JG, Tsaalbi-Shtylik A, Langerak P, Calleja F, Meijers CM, Jacobs H, de Wind N
(2005) The BRCT domain of mammalian Rev1 is involved in regulating DNA
translesion synthesis. Nucleic Acids Res 33: 356-365
Jansen JG, Langerak P, Tsaalbi-Shtylik A, van den Berk P, Jacobs H, de Wind N (2006)
Strand-biased defect in C/G transversions in hypermutating immunoglobulin genes in
Rev1-deficient mice. J Exp Med 203: 319-323
Jansen JG, Fousteri MI, de Wind N (2007) Send in the clamps: control of DNA translesion
synthesis in eukaryotes. Mol Cell 28: 522-529
218
Références
Jazayeri A, Falck J, Lukas C, Bartek J, Smith GC, Lukas J, Jackson SP (2006) ATM- and cell
cycle-dependent regulation of ATR in response to DNA double-strand breaks. Nat
Cell Biol 8: 37-45
Jazayeri A, Balestrini A, Garner E, Haber JE, Costanzo V (2008) Mre11-Rad50-Nbs1dependent processing of DNA breaks generates oligonucleotides that stimulate ATM
activity. Embo J 27: 1953-1962
Jia L, Geacintov NE, Broyde S (2008) The N-clasp of human DNA polymerase kappa
promotes blockage or error-free bypass of adenine- or guanine-benzo[a]pyrenyl
lesions. Nucleic Acids Res 36: 6571-6584
Joenje H, Patel KJ (2001) The emerging genetic and molecular basis of Fanconi anaemia. Nat
Rev Genet 2: 446-457
Johnson FB, Marciniak RA, McVey M, Stewart SA, Hahn WC, Guarente L (2001) The
Saccharomyces cerevisiae WRN homolog Sgs1p participates in telomere maintenance
in cells lacking telomerase. Embo J 20: 905-913
Johnson RE, Kondratick CM, Prakash S, Prakash L (1999a) hRAD30 mutations in the variant
form of xeroderma pigmentosum. Science 285: 263-265
Johnson RE, Prakash S, Prakash L (1999b) Efficient bypass of a thymine-thymine dimer by
yeast DNA polymerase, Poleta. Science 283: 1001-1004
Johnson RE, Washington MT, Prakash S, Prakash L (1999c) Bridging the gap: a family of
novel DNA polymerases that replicate faulty DNA. Proc Natl Acad Sci U S A 96:
12224-12226
Johnson RE, Prakash S, Prakash L (2000a) The human DINB1 gene encodes the DNA
polymerase Poltheta. Proc Natl Acad Sci U S A 97: 3838-3843
Johnson RE, Washington MT, Prakash S, Prakash L (2000b) Fidelity of human DNA
polymerase eta. J Biol Chem 275: 7447-7450
Johnston BH (1988) The S1-sensitive form of d(C-T)n.d(A-G)n: chemical evidence for a
three-stranded structure in plasmids. Science 241: 1800-1804
Johzuka K, Ogawa H (1995) Interaction of Mre11 and Rad50: two proteins required for DNA
repair and meiosis-specific double-strand break formation in Saccharomyces
cerevisiae. Genetics 139: 1521-1532
Jones NJ, Cox R, Thacker J (1987) Isolation and cross-sensitivity of X-ray-sensitive mutants
of V79-4 hamster cells. Mutat Res 183: 279-286
Kai M, Wang TS (2003) Checkpoint responses to replication stalling: inducing tolerance and
preventing mutagenesis. Mutat Res 532: 59-73
Kaiser TN, Lojewski A, Dougherty C, Juergens L, Sahar E, Latt SA (1982) Flow cytometric
characterization of the response of Fanconi's anemia cells to mitomycin C treatment.
Cytometry 2: 291-297
Kaliraman V, Mullen JR, Fricke WM, Bastin-Shanower SA, Brill SJ (2001) Functional
overlap between Sgs1-Top3 and the Mms4-Mus81 endonuclease. Genes Dev 15:
2730-2740
Kamath-Loeb AS, Shen JC, Loeb LA, Fry M (1998) Werner syndrome protein. II.
Characterization of the integral 3' --> 5' DNA exonuclease. J Biol Chem 273: 3414534150
Kamath-Loeb AS, Loeb LA, Johansson E, Burgers PM, Fry M (2001) Interactions between
the Werner syndrome helicase and DNA polymerase delta specifically facilitate
copying of tetraplex and hairpin structures of the d(CGG)n trinucleotide repeat
sequence. J Biol Chem 276: 16439-16446
Kamath-Loeb AS, Lan L, Nakajima S, Yasui A, Loeb LA (2007) Werner syndrome protein
interacts functionally with translesion DNA polymerases. Proc Natl Acad Sci U S A
104: 10394-10399
219
Références
Kang LE, Symington LS (2000) Aberrant double-strand break repair in rad51 mutants of
Saccharomyces cerevisiae. Mol Cell Biol 20: 9162-9172
Kannouche P, Broughton BC, Volker M, Hanaoka F, Mullenders LH, Lehmann AR (2001)
Domain structure, localization, and function of DNA polymerase eta, defective in
xeroderma pigmentosum variant cells. Genes Dev 15: 158-172
Kannouche P, Fernandez de Henestrosa AR, Coull B, Vidal AE, Gray C, Zicha D, Woodgate
R, Lehmann AR (2002) Localization of DNA polymerases eta and iota to the
replication machinery is tightly co-ordinated in human cells. Embo J 21: 6246-6256
Kannouche P, Fernandez de Henestrosa AR, Coull B, Vidal AE, Gray C, Zicha D, Woodgate
R, Lehmann AR (2003) Localization of DNA polymerases eta and iota to the
replication machinery is tightly co-ordinated in human cells. Embo J 22: 1223-1233
Kannouche PL, Lehmann AR (2004) Ubiquitination of PCNA and the polymerase switch in
human cells. Cell Cycle 3: 1011-1013
Kannouche PL, Wing J, Lehmann AR (2004) Interaction of human DNA polymerase eta with
monoubiquitinated PCNA: a possible mechanism for the polymerase switch in
response to DNA damage. Mol Cell 14: 491-500
Kapoor P, Frappier L (2003) EBNA1 partitions Epstein-Barr virus plasmids in yeast cells by
attaching to human EBNA1-binding protein 2 on mitotic chromosomes. J Virol 77:
6946-6956
Karow JK, Chakraverty RK, Hickson ID (1997) The Bloom's syndrome gene product is a 3'-5'
DNA helicase. J Biol Chem 272: 30611-30614
Karow JK, Constantinou A, Li JL, West SC, Hickson ID (2000) The Bloom's syndrome gene
product promotes branch migration of holliday junctions. Proc Natl Acad Sci U S A
97: 6504-6508
Kastan MB, Lim DS (2000) The many substrates and functions of ATM. Nat Rev Mol Cell
Biol 1: 179-186
Kawamoto T, Araki K, Sonoda E, Yamashita YM, Harada K, Kikuchi K, Masutani C,
Hanaoka F, Nozaki K, Hashimoto N, Takeda S (2005) Dual roles for DNA
polymerase eta in homologous DNA recombination and translesion DNA synthesis.
Mol Cell 20: 793-799
Kelly TJ, Brown GW (2000) Regulation of chromosome replication. Annu Rev Biochem 69:
829-880
Kenyon CJ, Walker GC (1980) DNA-damaging agents stimulate gene expression at specific
loci in Escherichia coli. Proc Natl Acad Sci U S A 77: 2819-2823
Kim SH, Michael WM (2008) Regulated proteolysis of DNA polymerase eta during the
DNA-damage response in C. elegans. Mol Cell 32: 757-766
Kinniburgh AJ (1989) A cis-acting transcription element of the c-myc gene can assume an HDNA conformation. Nucleic Acids Res 17: 7771-7778
Kinoshita Y, Johnson EM, Gordon RE, Negri-Bell H, Evans MT, Coolbaugh J, RosarioPeralta Y, Samet J, Slusser E, Birkenbach MP, Daniel DC (2008) Colocalization of
MCM8 and MCM7 with proteins involved in distinct aspects of DNA replication.
Microsc Res Tech 71: 288-297
Kraemer KH, Lee MM, Scotto J (1987) Xeroderma pigmentosum. Cutaneous, ocular, and
neurologic abnormalities in 830 published cases. Arch Dermatol 123: 241-250
Krasilnikov AS, Panyutin IG, Samadashwily GM, Cox R, Lazurkin YS, Mirkin SM (1997)
Mechanisms of triplex-caused polymerization arrest. Nucleic Acids Res 25: 13391346
Kremer EJ, Pritchard M, Lynch M, Yu S, Holman K, Baker E, Warren ST, Schlessinger D,
Sutherland GR, Richards RI (1991) Mapping of DNA instability at the fragile X to a
trinucleotide repeat sequence p(CCG)n. Science 252: 1711-1714
220
Références
Kruisselbrink E, Guryev V, Brouwer K, Pontier DB, Cuppen E, Tijsterman M (2008)
Mutagenic capacity of endogenous G4 DNA underlies genome instability in FANCJdefective C. elegans. Curr Biol 18: 900-905
Kubbies M, Schindler D, Hoehn H, Schinzel A, Rabinovitch PS (1985) Endogenous blockage
and delay of the chromosome cycle despite normal recruitment and growth phase
explain poor proliferation and frequent edomitosis in Fanconi anemia cells. Am J Hum
Genet 37: 1022-1030
Kumagai A, Dunphy WG (2000) Claspin, a novel protein required for the activation of Chk1
during a DNA replication checkpoint response in Xenopus egg extracts. Mol Cell 6:
839-849
Kumagai A, Dunphy WG (2003) Repeated phosphopeptide motifs in Claspin mediate the
regulated binding of Chk1. Nat Cell Biol 5: 161-165
Kumagai A, Lee J, Yoo HY, Dunphy WG (2006) TopBP1 activates the ATR-ATRIP
complex. Cell 124: 943-955
Kumaraswamy E, Shiekhattar R (2007) Activation of BRCA1/BRCA2-associated helicase
BACH1 is required for timely progression through S phase. Mol Cell Biol 27: 67336741
Kunkel TA (1993) Nucleotide repeats. Slippery DNA and diseases. Nature 365: 207-208
Labib K, Diffley JF, Kearsey SE (1999) G1-phase and B-type cyclins exclude the DNAreplication factor Mcm4 from the nucleus. Nat Cell Biol 1: 415-422
Lambert S, Lopez BS (2000) Characterization of mammalian RAD51 double strand break
repair using non-lethal dominant-negative forms. Embo J 19: 3090-3099
Lambert S, Watson A, Sheedy DM, Martin B, Carr AM (2005) Gross chromosomal
rearrangements and elevated recombination at an inducible site-specific replication
fork barrier. Cell 121: 689-702
Laud PR, Multani AS, Bailey SM, Wu L, Ma J, Kingsley C, Lebel M, Pathak S, DePinho RA,
Chang S (2005) Elevated telomere-telomere recombination in WRN-deficient,
telomere dysfunctional cells promotes escape from senescence and engagement of the
ALT pathway. Genes Dev 19: 2560-2570
Lavin MF (2008) Ataxia-telangiectasia: from a rare disorder to a paradigm for cell signalling
and cancer. Nat Rev Mol Cell Biol 9: 759-769
Lawrence CW (2002) Cellular roles of DNA polymerase zeta and Rev1 protein. DNA Repair
(Amst) 1: 425-435
Lawrence CW (2004) Cellular functions of DNA polymerase zeta and Rev1 protein. Adv
Protein Chem 69: 167-203
Le Beau MM, Rassool FV, Neilly ME, Espinosa R, 3rd, Glover TW, Smith DI, McKeithan
TW (1998) Replication of a common fragile site, FRA3B, occurs late in S phase and is
delayed further upon induction: implications for the mechanism of fragile site
induction. Hum Mol Genet 7: 755-761
Lee DG, Bell SP (1997) Architecture of the yeast origin recognition complex bound to origins
of DNA replication. Mol Cell Biol 17: 7159-7168
Lee GH, Matsushita H (2005) Genetic linkage between Pol iota deficiency and increased
susceptibility to lung tumors in mice. Cancer Sci 96: 256-259
Lee JS, Collins KM, Brown AL, Lee CH, Chung JH (2000) hCds1-mediated phosphorylation
of BRCA1 regulates the DNA damage response. Nature 404: 201-204
Lee SE, Moore JK, Holmes A, Umezu K, Kolodner RD, Haber JE (1998) Saccharomyces
Ku70, mre11/rad50 and RPA proteins regulate adaptation to G2/M arrest after DNA
damage. Cell 94: 399-409
Lehmann AR, Kirk-Bell S, Arlett CF, Paterson MC, Lohman PH, de Weerd-Kastelein EA,
Bootsma D (1975) Xeroderma pigmentosum cells with normal levels of excision
221
Références
repair have a defect in DNA synthesis after UV-irradiation. Proc Natl Acad Sci U S A
72: 219-223
Lehmann AR, Kirk-Bell S, Arlett CF, Harcourt SA, de Weerd-Kastelein EA, Keijzer W, HallSmith P (1977) Repair of ultraviolet light damage in a variety of human fibroblast cell
strains. Cancer Res 37: 904-910
Lehmann AR, Niimi A, Ogi T, Brown S, Sabbioneda S, Wing JF, Kannouche PL, Green CM
(2007) Translesion synthesis: Y-family polymerases and the polymerase switch. DNA
Repair (Amst) 6: 891-899
Lemarteleur T, Gomez D, Paterski R, Mandine E, Mailliet P, Riou JF (2004) Stabilization of
the c-myc gene promoter quadruplex by specific ligands' inhibitors of telomerase.
Biochem Biophys Res Commun 323: 802-808
Lemee F, Bavoux C, Pillaire MJ, Bieth A, Machado CR, Pena SD, Guimbaud R, Selves J,
Hoffmann JS, Cazaux C (2007) Characterization of promoter regulatory elements
involved in downexpression of the DNA polymerase kappa in colorectal cancer.
Oncogene 26: 3387-3394
Lengauer C, Kinzler KW, Vogelstein B (1998) Genetic instabilities in human cancers. Nature
396: 643-649
Lengsfeld BM, Rattray AJ, Bhaskara V, Ghirlando R, Paull TT (2007) Sae2 is an
endonuclease that processes hairpin DNA cooperatively with the Mre11/Rad50/Xrs2
complex. Mol Cell 28: 638-651
Lenne-Samuel N, Wagner J, Etienne H, Fuchs RP (2002) The processivity factor beta controls
DNA polymerase IV traffic during spontaneous mutagenesis and translesion synthesis
in vivo. EMBO Rep 3: 45-49
LeRoy G, Carroll R, Kyin S, Seki M, Cole MD (2005) Identification of RecQL1 as a Holliday
junction processing enzyme in human cell lines. Nucleic Acids Res 33: 6251-6257
Levine RL, Miller H, Grollman A, Ohashi E, Ohmori H, Masutani C, Hanaoka F, Moriya M
(2001) Translesion DNA synthesis catalyzed by human pol eta and pol kappa across
1,N6-ethenodeoxyadenosine. J Biol Chem 276: 18717-18721
Levitus M, Rooimans MA, Steltenpool J, Cool NF, Oostra AB, Mathew CG, Hoatlin ME,
Waisfisz Q, Arwert F, de Winter JP, Joenje H (2004) Heterogeneity in Fanconi
anemia: evidence for 2 new genetic subtypes. Blood 103: 2498-2503
Levitus M, Waisfisz Q, Godthelp BC, de Vries Y, Hussain S, Wiegant WW, ElghalbzouriMaghrani E, Steltenpool J, Rooimans MA, Pals G, Arwert F, Mathew CG, Zdzienicka
MZ, Hiom K, De Winter JP, Joenje H (2005) The DNA helicase BRIP1 is defective in
Fanconi anemia complementation group J. Nat Genet 37: 934-935
Levitus M, Joenje H, de Winter JP (2006) The Fanconi anemia pathway of genomic
maintenance. Cell Oncol 28: 3-29
Levran O, Attwooll C, Henry RT, Milton KL, Neveling K, Rio P, Batish SD, Kalb R,
Velleuer E, Barral S, Ott J, Petrini J, Schindler D, Hanenberg H, Auerbach AD (2005)
The BRCA1-interacting helicase BRIP1 is deficient in Fanconi anemia. Nat Genet 37:
931-933
Li S, Ting NS, Zheng L, Chen PL, Ziv Y, Shiloh Y, Lee EY, Lee WH (2000) Functional link
of BRCA1 and ataxia telangiectasia gene product in DNA damage response. Nature
406: 210-215
Li X, Zhao Q, Liao R, Sun P, Wu X (2003) The SCF(Skp2) ubiquitin ligase complex interacts
with the human replication licensing factor Cdt1 and regulates Cdt1 degradation. J
Biol Chem 278: 30854-30858
Liang F, Han M, Romanienko PJ, Jasin M (1998) Homology-directed repair is a major
double-strand break repair pathway in mammalian cells. Proc Natl Acad Sci U S A 95:
5172-5177
222
Références
Lim DS, Hasty P (1996) A mutation in mouse rad51 results in an early embryonic lethal that
is suppressed by a mutation in p53. Mol Cell Biol 16: 7133-7143
Limbo O, Chahwan C, Yamada Y, de Bruin RA, Wittenberg C, Russell P (2007) Ctp1 is a
cell-cycle-regulated protein that functions with Mre11 complex to control doublestrand break repair by homologous recombination. Mol Cell 28: 134-146
Limoli CL, Giedzinski E, Morgan WF, Cleaver JE (2000) Inaugural article: polymerase eta
deficiency in the xeroderma pigmentosum variant uncovers an overlap between the S
phase checkpoint and double-strand break repair. Proc Natl Acad Sci U S A 97: 79397946
Limongi MZ, Pelliccia F, Rocchi A (2003) Characterization of the human common fragile site
FRA2G. Genomics 81: 93-97
Lin FL, Sperle K, Sternberg N (1984) Model for homologous recombination during transfer
of DNA into mouse L cells: role for DNA ends in the recombination process. Mol Cell
Biol 4: 1020-1034
Lin Q, Clark AB, McCulloch SD, Yuan T, Bronson RT, Kunkel TA, Kucherlapati R (2006)
Increased susceptibility to UV-induced skin carcinogenesis in polymerase etadeficient mice. Cancer Res 66: 87-94
Lin W, Xin H, Zhang Y, Wu X, Yuan F, Wang Z (1999) The human REV1 gene codes for a
DNA template-dependent dCMP transferase. Nucleic Acids Res 27: 4468-4475
Ling H, Boudsocq F, Woodgate R, Yang W (2001) Crystal structure of a Y-family DNA
polymerase in action: a mechanism for error-prone and lesion-bypass replication. Cell
107: 91-102
Lipanov A, Kopka ML, Kaczor-Grzeskowiak M, Quintana J, Dickerson RE (1993) Structure
of the B-DNA decamer C-C-A-A-C-I-T-T-G-G in two different space groups:
conformational flexibility of B-DNA. Biochemistry 32: 1373-1389
Lisby M, Antunez de Mayolo A, Mortensen UH, Rothstein R (2003) Cell cycle-regulated
centers of DNA double-strand break repair. Cell Cycle 2: 479-483
Litman R, Peng M, Jin Z, Zhang F, Zhang J, Powell S, Andreassen PR, Cantor SB (2005)
BACH1 is critical for homologous recombination and appears to be the Fanconi
anemia gene product FANCJ. Cancer Cell 8: 255-265
Llorente B, Symington LS (2004) The Mre11 nuclease is not required for 5' to 3' resection at
multiple HO-induced double-strand breaks. Mol Cell Biol 24: 9682-9694
Lobachev K, Vitriol E, Stemple J, Resnick MA, Bloom K (2004) Chromosome fragmentation
after induction of a double-strand break is an active process prevented by the RMX
repair complex. Curr Biol 14: 2107-2112
London TB, Barber LJ, Mosedale G, Kelly GP, Balasubramanian S, Hickson ID, Boulton SJ,
Hiom K (2008) FANCJ is a structure-specific DNA helicase associated with the
maintenance of genomic G/C tracts. J Biol Chem 283: 36132-36139
Lone S, Townson SA, Uljon SN, Johnson RE, Brahma A, Nair DT, Prakash S, Prakash L,
Aggarwal AK (2007) Human DNA polymerase kappa encircles DNA: implications for
mismatch extension and lesion bypass. Mol Cell 25: 601-614
Longo NS, Lipsky PE (2006) Why do B cells mutate their immunoglobulin receptors? Trends
Immunol 27: 374-380
Lonn U, Lonn S, Nylen U, Winblad G, German J (1990) An abnormal profile of DNA
replication intermediates in Bloom's syndrome. Cancer Res 50: 3141-3145
Lopes M, Foiani M, Sogo JM (2006) Multiple mechanisms control chromosome integrity
after replication fork uncoupling and restart at irreparable UV lesions. Mol Cell 21:
15-27
Lowe SW, Cepero E, Evan G (2004) Intrinsic tumour suppression. Nature 432: 307-315
223
Références
Lundblad V, Blackburn EH (1993) An alternative pathway for yeast telomere maintenance
rescues est1- senescence. Cell 73: 347-360
Lundin C, Erixon K, Arnaudeau C, Schultz N, Jenssen D, Meuth M, Helleday T (2002)
Different roles for nonhomologous end joining and homologous recombination
following replication arrest in mammalian cells. Mol Cell Biol 22: 5869-5878
Lundin C, Schultz N, Arnaudeau C, Mohindra A, Hansen LT, Helleday T (2003) RAD51 is
involved in repair of damage associated with DNA replication in mammalian cells. J
Mol Biol 328: 521-535
Lutzmann M, Mechali M (2008) MCM9 binds Cdt1 and is required for the assembly of
prereplication complexes. Mol Cell 31: 190-200
Lydeard JR, Jain S, Yamaguchi M, Haber JE (2007) Break-induced replication and
telomerase-independent telomere maintenance require Pol32. Nature 448: 820-823
Machwe A, Xiao L, Orren DK (2004) TRF2 recruits the Werner syndrome (WRN)
exonuclease for processing of telomeric DNA. Oncogene 23: 149-156
Maga G, Stucki M, Spadari S, Hubscher U (2000) DNA polymerase switching: I. Replication
factor C displaces DNA polymerase alpha prior to PCNA loading. J Mol Biol 295:
791-801
Maga G, Villani G, Tillement V, Stucki M, Locatelli GA, Frouin I, Spadari S, Hubscher U
(2001) Okazaki fragment processing: modulation of the strand displacement activity
of DNA polymerase delta by the concerted action of replication protein A,
proliferating cell nuclear antigen, and flap endonuclease-1. Proc Natl Acad Sci U S A
98: 14298-14303
Mailand N, Falck J, Lukas C, Syljuasen RG, Welcker M, Bartek J, Lukas J (2000) Rapid
destruction of human Cdc25A in response to DNA damage. Science 288: 1425-1429
Maiorano D, Cuvier O, Danis E, Mechali M (2005) MCM8 is an MCM2-7-related protein that
functions as a DNA helicase during replication elongation and not initiation. Cell 120:
315-328
Maiorano D, Lutzmann M, Mechali M (2006) MCM proteins and DNA replication. Curr Opin
Cell Biol 18: 130-136
Malagon F, Aguilera A (2001) Yeast spt6-140 mutation, affecting chromatin and
transcription, preferentially increases recombination in which Rad51p-mediated strand
exchange is dispensable. Genetics 158: 597-611
Malkova A, Ivanov EL, Haber JE (1996) Double-strand break repair in the absence of RAD51
in yeast: a possible role for break-induced DNA replication. Proc Natl Acad Sci U S A
93: 7131-7136
Malkova A, Naylor ML, Yamaguchi M, Ira G, Haber JE (2005) RAD51-dependent breakinduced replication differs in kinetics and checkpoint responses from RAD51mediated gene conversion. Mol Cell Biol 25: 933-944
Maloisel L, Fabre F, Gangloff S (2008) DNA polymerase delta is preferentially recruited
during homologous recombination to promote heteroduplex DNA extension. Mol Cell
Biol 28: 1373-1382
Marechal V, Dehee A, Chikhi-Brachet R, Piolot T, Coppey-Moisan M, Nicolas JC (1999)
Mapping EBNA-1 domains involved in binding to metaphase chromosomes. J Virol
73: 4385-4392
Martin GM (1977) Cellular aging--clonal senescence. A review (Part I). Am J Pathol 89: 484512
Martomo SA, Yang WW, Wersto RP, Ohkumo T, Kondo Y, Yokoi M, Masutani C, Hanaoka
F, Gearhart PJ (2005) Different mutation signatures in DNA polymerase eta- and
MSH6-deficient mice suggest separate roles in antibody diversification. Proc Natl
Acad Sci U S A 102: 8656-8661
224
Références
Martomo SA, Yang WW, Vaisman A, Maas A, Yokoi M, Hoeijmakers JH, Hanaoka F,
Woodgate R, Gearhart PJ (2006) Normal hypermutation in antibody genes from
congenic mice defective for DNA polymerase iota. DNA Repair (Amst) 5: 392-398
Masutani C, Araki M, Yamada A, Kusumoto R, Nogimori T, Maekawa T, Iwai S, Hanaoka F
(1999a) Xeroderma pigmentosum variant (XP-V) correcting protein from HeLa cells
has a thymine dimer bypass DNA polymerase activity. Embo J 18: 3491-3501
Masutani C, Kusumoto R, Yamada A, Dohmae N, Yokoi M, Yuasa M, Araki M, Iwai S,
Takio K, Hanaoka F (1999b) The XPV (xeroderma pigmentosum variant) gene
encodes human DNA polymerase eta. Nature 399: 700-704
Masutani C, Kusumoto R, Iwai S, Hanaoka F (2000) Mechanisms of accurate translesion
synthesis by human DNA polymerase eta. Embo J 19: 3100-3109
Mathew CG (2006) Fanconi anaemia genes and susceptibility to cancer. Oncogene 25: 58755884
Matsuoka S, Huang M, Elledge SJ (1998) Linkage of ATM to cell cycle regulation by the
Chk2 protein kinase. Science 282: 1893-1897
Matsuoka S, Rotman G, Ogawa A, Shiloh Y, Tamai K, Elledge SJ (2000) Ataxia
telangiectasia-mutated phosphorylates Chk2 in vivo and in vitro. Proc Natl Acad Sci U
S A 97: 10389-10394
Matsushita N, Kitao H, Ishiai M, Nagashima N, Hirano S, Okawa K, Ohta T, Yu DS,
McHugh PJ, Hickson ID, Venkitaraman AR, Kurumizaka H, Takata M (2005) A
FancD2-monoubiquitin fusion reveals hidden functions of Fanconi anemia core
complex in DNA repair. Mol Cell 19: 841-847
McDonald JP, Rapic-Otrin V, Epstein JA, Broughton BC, Wang X, Lehmann AR,
Wolgemuth DJ, Woodgate R (1999) Novel human and mouse homologs of
Saccharomyces cerevisiae DNA polymerase eta. Genomics 60: 20-30
McDonald JP, Frank EG, Plosky BS, Rogozin IB, Masutani C, Hanaoka F, Woodgate R,
Gearhart PJ (2003) 129-derived strains of mice are deficient in DNA polymerase iota
and have normal immunoglobulin hypermutation. J Exp Med 198: 635-643
McGlynn P, Lloyd RG (2002) Recombinational repair and restart of damaged replication
forks. Nat Rev Mol Cell Biol 3: 859-870
McIlwraith MJ, Van Dyck E, Masson JY, Stasiak AZ, Stasiak A, West SC (2000)
Reconstitution of the strand invasion step of double-strand break repair using human
Rad51 Rad52 and RPA proteins. J Mol Biol 304: 151-164
McIlwraith MJ, Vaisman A, Liu Y, Fanning E, Woodgate R, West SC (2005) Human DNA
polymerase eta promotes DNA synthesis from strand invasion intermediates of
homologous recombination. Mol Cell 20: 783-792
McIlwraith MJ, West SC (2008) DNA repair synthesis facilitates RAD52-mediated secondend capture during DSB repair. Mol Cell 29: 510-516
McKee AH, Kleckner N (1997) A general method for identifying recessive diploid-specific
mutations in Saccharomyces cerevisiae, its application to the isolation of mutants
blocked at intermediate stages of meiotic prophase and characterization of a new gene
SAE2. Genetics 146: 797-816
McManus MT, Sharp PA (2002) Gene silencing in mammals by small interfering RNAs. Nat
Rev Genet 3: 737-747
McMillan TJ, Leatherman E, Ridley A, Shorrocks J, Tobi SE, Whiteside JR (2008) Cellular
effects of long wavelength UV light (UVA) in mammalian cells. J Pharm Pharmacol
60: 969-976
McMurray CT (1999) DNA secondary structure: a common and causative factor for
expansion in human disease. Proc Natl Acad Sci U S A 96: 1823-1825
225
Références
Meetei AR, de Winter JP, Medhurst AL, Wallisch M, Waisfisz Q, van de Vrugt HJ, Oostra
AB, Yan Z, Ling C, Bishop CE, Hoatlin ME, Joenje H, Wang W (2003) A novel
ubiquitin ligase is deficient in Fanconi anemia. Nat Genet 35: 165-170
Meetei AR, Medhurst AL, Ling C, Xue Y, Singh TR, Bier P, Steltenpool J, Stone S, Dokal I,
Mathew CG, Hoatlin M, Joenje H, de Winter JP, Wang W (2005) A human ortholog
of archaeal DNA repair protein Hef is defective in Fanconi anemia complementation
group M. Nat Genet 37: 958-963
Miret JJ, Pessoa-Brandao L, Lahue RS (1998) Orientation-dependent and sequence-specific
expansions of CTG/CAG trinucleotide repeats in Saccharomyces cerevisiae. Proc Natl
Acad Sci U S A 95: 12438-12443
Mirkin EV, Mirkin SM (2007) Replication fork stalling at natural impediments. Microbiol
Mol Biol Rev 71: 13-35
Mirkin SM, Lyamichev VI, Drushlyak KN, Dobrynin VN, Filippov SA, Frank-Kamenetskii
MD (1987) DNA H form requires a homopurine-homopyrimidine mirror repeat.
Nature 330: 495-497
Mirkin SM (2006) DNA structures, repeat expansions and human hereditary disorders. Curr
Opin Struct Biol 16: 351-358
Mirkin SM (2007) Expandable DNA repeats and human disease. Nature 447: 932-940
Mishmar D, Rahat A, Scherer SW, Nyakatura G, Hinzmann B, Kohwi Y, Mandel-Gutfroind
Y, Lee JR, Drescher B, Sas DE, Margalit H, Platzer M, Weiss A, Tsui LC, Rosenthal
A, Kerem B (1998) Molecular characterization of a common fragile site (FRA7H) on
human chromosome 7 by the cloning of a simian virus 40 integration site. Proc Natl
Acad Sci U S A 95: 8141-8146
Mogi S, Butcher CE, Oh DH (2008) DNA polymerase eta reduces the gamma-H2AX
response to psoralen interstrand crosslinks in human cells. Exp Cell Res 314: 887-895
Mohaghegh P, Karow JK, Brosh Jr RM, Jr., Bohr VA, Hickson ID (2001) The Bloom's and
Werner's syndrome proteins are DNA structure-specific helicases. Nucleic Acids Res
29: 2843-2849
Moldovan GL, Pfander B, Jentsch S (2007) PCNA, the maestro of the replication fork. Cell
129: 665-679
Moreau S, Ferguson JR, Symington LS (1999) The nuclease activity of Mre11 is required for
meiosis but not for mating type switching, end joining, or telomere maintenance. Mol
Cell Biol 19: 556-566
Moreau S, Morgan EA, Symington LS (2001) Overlapping functions of the Saccharomyces
cerevisiae Mre11, Exo1 and Rad27 nucleases in DNA metabolism. Genetics 159:
1423-1433
Morrow DM, Connelly C, Hieter P (1997) "Break copy" duplication: a model for
chromosome fragment formation in Saccharomyces cerevisiae. Genetics 147: 371-382
Mortensen UH, Bendixen C, Sunjevaric I, Rothstein R (1996) DNA strand annealing is
promoted by the yeast Rad52 protein. Proc Natl Acad Sci U S A 93: 10729-10734
Mosedale G, Niedzwiedz W, Alpi A, Perrina F, Pereira-Leal JB, Johnson M, Langevin F,
Pace P, Patel KJ (2005) The vertebrate Hef ortholog is a component of the Fanconi
anemia tumor-suppressor pathway. Nat Struct Mol Biol 12: 763-771
Motegi A, Kuntz K, Majeed A, Smith S, Myung K (2006) Regulation of gross chromosomal
rearrangements by ubiquitin and SUMO ligases in Saccharomyces cerevisiae. Mol
Cell Biol 26: 1424-1433
Motegi A, Liaw HJ, Lee KY, Roest HP, Maas A, Wu X, Moinova H, Markowitz SD, Ding H,
Hoeijmakers JH, Myung K (2008) Polyubiquitination of proliferating cell nuclear
antigen by HLTF and SHPRH prevents genomic instability from stalled replication
forks. Proc Natl Acad Sci U S A 105: 12411-12416
226
Références
Mullen JR, Nallaseth FS, Lan YQ, Slagle CE, Brill SJ (2005) Yeast Rmi1/Nce4 controls
genome stability as a subunit of the Sgs1-Top3 complex. Mol Cell Biol 25: 4476-4487
Murakumo Y, Mizutani S, Yamaguchi M, Ichihara M, Takahashi M (2006) Analyses of
ultraviolet-induced focus formation of hREV1 protein. Genes Cells 11: 193-205
Muramatsu M, Kinoshita K, Fagarasan S, Yamada S, Shinkai Y, Honjo T (2000) Class switch
recombination and hypermutation require activation-induced cytidine deaminase
(AID), a potential RNA editing enzyme. Cell 102: 553-563
Murchie AI, Lilley DM (1992) Supercoiled DNA and cruciform structures. Methods Enzymol
211: 158-180
Musio A, Montagna C, Mariani T, Tilenni M, Focarelli ML, Brait L, Indino E, Benedetti PA,
Chessa L, Albertini A, Ried T, Vezzoni P (2005) SMC1 involvement in fragile site
expression. Hum Mol Genet 14: 525-533
Myers JS, Cortez D (2006) Rapid activation of ATR by ionizing radiation requires ATM and
Mre11. J Biol Chem 281: 9346-9350
Myung K, Smith S (2008) The RAD5-dependent postreplication repair pathway is important
to suppress gross chromosomal rearrangements. J Natl Cancer Inst Monogr12-15
Nair DT, Johnson RE, Prakash S, Prakash L, Aggarwal AK (2004) Replication by human
DNA polymerase-iota occurs by Hoogsteen base-pairing. Nature 430: 377-380
Nair DT, Johnson RE, Prakash L, Prakash S, Aggarwal AK (2005a) Rev1 employs a novel
mechanism of DNA synthesis using a protein template. Science 309: 2219-2222
Nair DT, Johnson RE, Prakash L, Prakash S, Aggarwal AK (2005b) Human DNA polymerase
iota incorporates dCTP opposite template G via a G.C + Hoogsteen base pair.
Structure 13: 1569-1577
Nakanishi K, Yang YG, Pierce AJ, Taniguchi T, Digweed M, D'Andrea AD, Wang ZQ, Jasin
M (2005) Human Fanconi anemia monoubiquitination pathway promotes homologous
DNA repair. Proc Natl Acad Sci U S A 102: 1110-1115
Nasheuer HP, Moore A, Wahl AF, Wang TS (1991) Cell cycle-dependent phosphorylation of
human DNA polymerase alpha. J Biol Chem 266: 7893-7903
Nassif N, Penney J, Pal S, Engels WR, Gloor GB (1994) Efficient copying of nonhomologous
sequences from ectopic sites via P-element-induced gap repair. Mol Cell Biol 14:
1613-1625
Nelson JR, Lawrence CW, Hinkle DC (1996) Deoxycytidyl transferase activity of yeast
REV1 protein. Nature 382: 729-731
Nick McElhinny SA, Stith CM, Burgers PM, Kunkel TA (2007) Inefficient proofreading and
biased error rates during inaccurate DNA synthesis by a mutant derivative of
Saccharomyces cerevisiae DNA polymerase delta. J Biol Chem 282: 2324-2332
Nick McElhinny SA, Gordenin DA, Stith CM, Burgers PM, Kunkel TA (2008) Division of
labor at the eukaryotic replication fork. Mol Cell 30: 137-144
Niedzwiedz W, Mosedale G, Johnson M, Ong CY, Pace P, Patel KJ (2004) The Fanconi
anaemia gene FANCC promotes homologous recombination and error-prone DNA
repair. Mol Cell 15: 607-620
Niimi A, Brown S, Sabbioneda S, Kannouche PL, Scott A, Yasui A, Green CM, Lehmann AR
(2008) Regulation of proliferating cell nuclear antigen ubiquitination in mammalian
cells. Proc Natl Acad Sci U S A 105: 16125-16130
Nijman SM, Huang TT, Dirac AM, Brummelkamp TR, Kerkhoven RM, D'Andrea AD,
Bernards R (2005) The deubiquitinating enzyme USP1 regulates the Fanconi anemia
pathway. Mol Cell 17: 331-339
Nikolaishvili-Feinberg N, Jenkins GS, Nevis KR, Staus DP, Scarlett CO, Unsal-Kacmaz K,
Kaufmann WK, Cordeiro-Stone M (2008) Ubiquitylation of proliferating cell nuclear
antigen and recruitment of human DNA polymerase eta. Biochemistry 47: 4141-4150
227
Références
Nishitani H, Taraviras S, Lygerou Z, Nishimoto T (2001) The human licensing factor for
DNA replication Cdt1 accumulates in G1 and is destabilized after initiation of Sphase. J Biol Chem 276: 44905-44911
Nishitani H, Sugimoto N, Roukos V, Nakanishi Y, Saijo M, Obuse C, Tsurimoto T,
Nakayama KI, Nakayama K, Fujita M, Lygerou Z, Nishimoto T (2006) Two E3
ubiquitin ligases, SCF-Skp2 and DDB1-Cul4, target human Cdt1 for proteolysis.
Embo J 25: 1126-1136
Nojima K, Hochegger H, Saberi A, Fukushima T, Kikuchi K, Yoshimura M, Orelli BJ,
Bishop DK, Hirano S, Ohzeki M, Ishiai M, Yamamoto K, Takata M, Arakawa H,
Buerstedde JM, Yamazoe M, Kawamoto T, Araki K, Takahashi JA, Hashimoto N,
Takeda S, Sonoda E (2005) Multiple repair pathways mediate tolerance to
chemotherapeutic cross-linking agents in vertebrate cells. Cancer Res 65: 1170411711
Notenboom V, Hibbert RG, van Rossum-Fikkert SE, Olsen JV, Mann M, Sixma TK (2007)
Functional characterization of Rad18 domains for Rad6, ubiquitin, DNA binding and
PCNA modification. Nucleic Acids Res 35: 5819-5830
Nyberg KA, Michelson RJ, Putnam CW, Weinert TA (2002) Toward maintaining the
genome: DNA damage and replication checkpoints. Annu Rev Genet 36: 617-656
O'Driscoll M, Ruiz-Perez VL, Woods CG, Jeggo PA, Goodship JA (2003) A splicing
mutation affecting expression of ataxia-telangiectasia and Rad3-related protein (ATR)
results in Seckel syndrome. Nat Genet 33: 497-501
Ogi T, Kato T, Jr., Kato T, Ohmori H (1999) Mutation enhancement by DINB1, a mammalian
homologue of the Escherichia coli mutagenesis protein dinB. Genes Cells 4: 607-618
Ogi T, Shinkai Y, Tanaka K, Ohmori H (2002) Polkappa protects mammalian cells against the
lethal and mutagenic effects of benzo[a]pyrene. Proc Natl Acad Sci U S A 99: 1554815553
Ogi T, Kannouche P, Lehmann AR (2005) Localisation of human Y-family DNA polymerase
kappa: relationship to PCNA foci. J Cell Sci 118: 129-136
Ogi T, Lehmann AR (2006) The Y-family DNA polymerase kappa (pol kappa) functions in
mammalian nucleotide-excision repair. Nat Cell Biol 8: 640-642
Ohashi E, Bebenek K, Matsuda T, Feaver WJ, Gerlach VL, Friedberg EC, Ohmori H, Kunkel
TA (2000a) Fidelity and processivity of DNA synthesis by DNA polymerase kappa,
the product of the human DINB1 gene. J Biol Chem 275: 39678-39684
Ohashi E, Ogi T, Kusumoto R, Iwai S, Masutani C, Hanaoka F, Ohmori H (2000b) Errorprone bypass of certain DNA lesions by the human DNA polymerase kappa. Genes
Dev 14: 1589-1594
Ohashi E, Murakumo Y, Kanjo N, Akagi J, Masutani C, Hanaoka F, Ohmori H (2004)
Interaction of hREV1 with three human Y-family DNA polymerases. Genes Cells 9:
523-531
Ohashi E, Hanafusa T, Kamei K, Song I, Tomida J, Hashimoto H, Vaziri C, Ohmori H (2009)
Identification of a novel REV1-interacting motif necessary for DNA polymerase
kappa function. Genes Cells 14: 101-111
Ohkumo T, Kondo Y, Yokoi M, Tsukamoto T, Yamada A, Sugimoto T, Kanao R, Higashi Y,
Kondoh H, Tatematsu M, Masutani C, Hanaoka F (2006) UV-B radiation induces
epithelial tumors in mice lacking DNA polymerase eta and mesenchymal tumors in
mice deficient for DNA polymerase iota. Mol Cell Biol 26: 7696-7706
Ohta M, Inoue H, Cotticelli MG, Kastury K, Baffa R, Palazzo J, Siprashvili Z, Mori M,
McCue P, Druck T, Croce CM, Huebner K (1996) The FHIT gene, spanning the
chromosome 3p14.2 fragile site and renal carcinoma-associated t(3;8) breakpoint, is
abnormal in digestive tract cancers. Cell 84: 587-597
228
Références
Okada T, Sonoda E, Yamashita YM, Koyoshi S, Tateishi S, Yamaizumi M, Takata M, Ogawa
O, Takeda S (2002) Involvement of vertebrate polkappa in Rad18-independent
postreplication repair of UV damage. J Biol Chem 277: 48690-48695
Ollis DL, Kline C, Steitz TA (1985) Domain of E. coli DNA polymerase I showing sequence
homology to T7 DNA polymerase. Nature 313: 818-819
Opresko PL, von Kobbe C, Laine JP, Harrigan J, Hickson ID, Bohr VA (2002) Telomerebinding protein TRF2 binds to and stimulates the Werner and Bloom syndrome
helicases. J Biol Chem 277: 41110-41119
Opresko PL, Cheng WH, von Kobbe C, Harrigan JA, Bohr VA (2003) Werner syndrome and
the function of the Werner protein; what they can teach us about the molecular aging
process. Carcinogenesis 24: 791-802
Opresko PL, Otterlei M, Graakjaer J, Bruheim P, Dawut L, Kolvraa S, May A, Seidman MM,
Bohr VA (2004) The Werner syndrome helicase and exonuclease cooperate to resolve
telomeric D loops in a manner regulated by TRF1 and TRF2. Mol Cell 14: 763-774
Opresko PL, Mason PA, Podell ER, Lei M, Hickson ID, Cech TR, Bohr VA (2005) POT1
stimulates RecQ helicases WRN and BLM to unwind telomeric DNA substrates. J
Biol Chem 280: 32069-32080
Orren DK, Theodore S, Machwe A (2002) The Werner syndrome helicase/exonuclease
(WRN) disrupts and degrades D-loops in vitro. Biochemistry 41: 13483-13488
Osman F, Dixon J, Doe CL, Whitby MC (2003) Generating crossovers by resolution of
nicked Holliday junctions: a role for Mus81-Eme1 in meiosis. Mol Cell 12: 761-774
Otterlei M, Bruheim P, Ahn B, Bussen W, Karmakar P, Baynton K, Bohr VA (2006) Werner
syndrome protein participates in a complex with RAD51, RAD54, RAD54B and ATR
in response to ICL-induced replication arrest. J Cell Sci 119: 5137-5146
Ozeri-Galai E, Schwartz M, Rahat A, Kerem B (2008) Interplay between ATM and ATR in
the regulation of common fragile site stability. Oncogene 27: 2109-2117
Paeschke K, Simonsson T, Postberg J, Rhodes D, Lipps HJ (2005) Telomere end-binding
proteins control the formation of G-quadruplex DNA structures in vivo. Nat Struct
Mol Biol 12: 847-854
Palakodeti A, Han Y, Jiang Y, Le Beau MM (2004) The role of late/slow replication of the
FRA16D in common fragile site induction. Genes Chromosomes Cancer 39: 71-76
Pan Q, Fang Y, Xu Y, Zhang K, Hu X (2005) Down-regulation of DNA polymerases kappa,
eta, iota, and zeta in human lung, stomach, and colorectal cancers. Cancer Lett 217:
139-147
Papadopoulo D, Guillouf C, Mohrenweiser H, Moustacchi E (1990) Hypomutability in
Fanconi anemia cells is associated with increased deletion frequency at the HPRT
locus. Proc Natl Acad Sci U S A 87: 8383-8387
Pardo B, Gomez-Gonzalez B, Aguilera A (2009) DNA double-strand break repair: how to fix
a broken relationship. Cell Mol Life Sci
Parrilla-Castellar ER, Arlander SJ, Karnitz L (2004) Dial 9-1-1 for DNA damage: the Rad9Hus1-Rad1 (9-1-1) clamp complex. DNA Repair (Amst) 3: 1009-1014
Patel KJ, Joenje H (2007) Fanconi anemia and DNA replication repair. DNA Repair (Amst)
6: 885-890
Pavlov YI, Frahm C, Nick McElhinny SA, Niimi A, Suzuki M, Kunkel TA (2006) Evidence
that errors made by DNA polymerase alpha are corrected by DNA polymerase delta.
Curr Biol 16: 202-207
Pearson CE, Nichol Edamura K, Cleary JD (2005) Repeat instability: mechanisms of dynamic
mutations. Nat Rev Genet 6: 729-742
Pence MG, Blans P, Zink CN, Hollis T, Fishbein JC, Perrino FW (2009) Lesion Bypass of
N2-Ethylguanine by Human DNA Polymerase {iota}. J Biol Chem 284: 1732-1740
229
Références
Peng CY, Graves PR, Thoma RS, Wu Z, Shaw AS, Piwnica-Worms H (1997) Mitotic and G2
checkpoint control: regulation of 14-3-3 protein binding by phosphorylation of
Cdc25C on serine-216. Science 277: 1501-1505
Peng M, Litman R, Xie J, Sharma S, Brosh RM, Jr., Cantor SB (2007) The
FANCJ/MutLalpha interaction is required for correction of the cross-link response in
FA-J cells. Embo J 26: 3238-3249
Pestov DG, Dayn A, Siyanova E, George DL, Mirkin SM (1991) H-DNA and Z-DNA in the
mouse c-Ki-ras promoter. Nucleic Acids Res 19: 6527-6532
Petta TB, Nakajima S, Zlatanou A, Despras E, Couve-Privat S, Ishchenko A, Sarasin A, Yasui
A, Kannouche P (2008) Human DNA polymerase iota protects cells against oxidative
stress. Embo J 27: 2883-2895
Pichierri P, Rosselli F, Franchitto A (2003) Werner's syndrome protein is phosphorylated in
an ATR/ATM-dependent manner following replication arrest and DNA damage
induced during the S phase of the cell cycle. Oncogene 22: 1491-1500
Pichierri P, Rosselli F (2004a) Fanconi anemia proteins and the s phase checkpoint. Cell
Cycle 3: 698-700
Pichierri P, Rosselli F (2004b) The DNA crosslink-induced S-phase checkpoint depends on
ATR-CHK1 and ATR-NBS1-FANCD2 pathways. Embo J 23: 1178-1187
Pierce AJ, Johnson RD, Thompson LH, Jasin M (1999) XRCC3 promotes homology-directed
repair of DNA damage in mammalian cells. Genes Dev 13: 2633-2638
Pillaire MJ, Betous R, Conti C, Czaplicki J, Pasero P, Bensimon A, Cazaux C, Hoffmann JS
(2007) Upregulation of error-prone DNA polymerases beta and kappa slows down
fork progression without activating the replication checkpoint. Cell Cycle 6: 471-477
Pirzio LM, Pichierri P, Bignami M, Franchitto A (2008) Werner syndrome helicase activity is
essential in maintaining fragile site stability. J Cell Biol 180: 305-314
Plank JL, Wu J, Hsieh TS (2006) Topoisomerase IIIalpha and Bloom's helicase can resolve a
mobile double Holliday junction substrate through convergent branch migration. Proc
Natl Acad Sci U S A 103: 11118-11123
Plosky BS, Vidal AE, Fernandez de Henestrosa AR, McLenigan MP, McDonald JP, Mead S,
Woodgate R (2006) Controlling the subcellular localization of DNA polymerases iota
and eta via interactions with ubiquitin. Embo J 25: 2847-2855
Poot M, Hoehn H, Runger TM, Martin GM (1992) Impaired S-phase transit of Werner
syndrome cells expressed in lymphoblastoid cell lines. Exp Cell Res 202: 267-273
Popuri V, Bachrati CZ, Muzzolini L, Mosedale G, Costantini S, Giacomini E, Hickson ID,
Vindigni A (2008) The Human RecQ helicases, BLM and RECQ1, display distinct
DNA substrate specificities. J Biol Chem 283: 17766-17776
Prado F, Aguilera A (2005) Impairment of replication fork progression mediates RNA polII
transcription-associated recombination. Embo J 24: 1267-1276
Prakash S, Johnson RE, Prakash L (2005) Eukaryotic translesion synthesis DNA
polymerases: specificity of structure and function. Annu Rev Biochem 74: 317-353
Prasad R, Bebenek K, Hou E, Shock DD, Beard WA, Woodgate R, Kunkel TA, Wilson SH
(2003) Localization of the deoxyribose phosphate lyase active site in human DNA
polymerase iota by controlled proteolysis. J Biol Chem 278: 29649-29654
Prasad R, Liu Y, Deterding LJ, Poltoratsky VP, Kedar PS, Horton JK, Kanno S, Asagoshi K,
Hou EW, Khodyreva SN, Lavrik OI, Tomer KB, Yasui A, Wilson SH (2007) HMGB1
is a cofactor in mammalian base excision repair. Mol Cell 27: 829-841
Puget N, Knowlton M, Scully R (2005) Molecular analysis of sister chromatid recombination
in mammalian cells. DNA Repair (Amst) 4: 149-161
Pursell ZF, Isoz I, Lundstrom EB, Johansson E, Kunkel TA (2007) Yeast DNA polymerase
epsilon participates in leading-strand DNA replication. Science 317: 127-130
230
Références
Rada C, Ehrenstein MR, Neuberger MS, Milstein C (1998) Hot spot focusing of somatic
hypermutation in MSH2-deficient mice suggests two stages of mutational targeting.
Immunity 9: 135-141
Rada C, Williams GT, Nilsen H, Barnes DE, Lindahl T, Neuberger MS (2002)
Immunoglobulin isotype switching is inhibited and somatic hypermutation perturbed
in UNG-deficient mice. Curr Biol 12: 1748-1755
Rada C, Di Noia JM, Neuberger MS (2004) Mismatch recognition and uracil excision provide
complementary paths to both Ig switching and the A/T-focused phase of somatic
mutation. Mol Cell 16: 163-171
Radhakrishnan I, Patel DJ (1994a) DNA triplexes: solution structures, hydration sites,
energetics, interactions, and function. Biochemistry 33: 11405-11416
Radhakrishnan I, Patel DJ (1994b) Hydration sites in purine.purine.pyrimidine and
pyrimidine.purine.pyrimidine DNA triplexes in aqueous solution. Structure 2: 395-405
Ralf C, Hickson ID, Wu L (2006) The Bloom's syndrome helicase can promote the regression
of a model replication fork. J Biol Chem 281: 22839-22846
Raynard S, Bussen W, Sung P (2006) A double Holliday junction dissolvasome comprising
BLM, topoisomerase IIIalpha, and BLAP75. J Biol Chem 281: 13861-13864
Reisman D, Yates J, Sugden B (1985) A putative origin of replication of plasmids derived
from Epstein-Barr virus is composed of two cis-acting components. Mol Cell Biol 5:
1822-1832
Reynaud CA, Aoufouchi S, Faili A, Weill JC (2003) What role for AID: mutator, or
assembler of the immunoglobulin mutasome? Nat Immunol 4: 631-638
Rhee S, Han Z, Liu K, Miles HT, Davies DR (1999) Structure of a triple helical DNA with a
triplex-duplex junction. Biochemistry 38: 16810-16815
Rich A, Nordheim A, Wang AH (1984) The chemistry and biology of left-handed Z-DNA.
Annu Rev Biochem 53: 791-846
Richardson C, Stark JM, Ommundsen M, Jasin M (2004) Rad51 overexpression promotes
alternative double-strand break repair pathways and genome instability. Oncogene 23:
546-553
Ried K, Finnis M, Hobson L, Mangelsdorf M, Dayan S, Nancarrow JK, Woollatt E,
Kremmidiotis G, Gardner A, Venter D, Baker E, Richards RI (2000) Common
chromosomal fragile site FRA16D sequence: identification of the FOR gene spanning
FRA16D and homozygous deletions and translocation breakpoints in cancer cells.
Hum Mol Genet 9: 1651-1663
Rimokh R, Berger F, Cornillet P, Wahbi K, Rouault JP, Ffrench M, Bryon PA, Gadoux M,
Gentilhomme O, Germain D, et al. (1990) Break in the BCL1 locus is closely
associated with intermediate lymphocytic lymphoma subtype. Genes Chromosomes
Cancer 2: 223-226
Ristic D, Modesti M, van der Heijden T, van Noort J, Dekker C, Kanaar R, Wyman C (2005)
Human Rad51 filaments on double- and single-stranded DNA: correlating regular and
irregular forms with recombination function. Nucleic Acids Res 33: 3292-3302
Robert T, Dervins D, Fabre F, Gangloff S (2006) Mrc1 and Srs2 are major actors in the
regulation of spontaneous crossover. Embo J 25: 2837-2846
Rodriguez-Lopez AM, Jackson DA, Iborra F, Cox LS (2002) Asymmetry of DNA replication
fork progression in Werner's syndrome. Aging Cell 1: 30-39
Romano G, Claudio PP, Tonini T, Giordano A (2003) Human immunodeficiency virus type 1
(HIV-1) derived vectors: safety considerations and controversy over therapeutic
applications. Eur J Dermatol 13: 424-429
231
Références
Ross AL, Simpson LJ, Sale JE (2005) Vertebrate DNA damage tolerance requires the Cterminus but not BRCT or transferase domains of REV1. Nucleic Acids Res 33: 12801289
Ross AL, Sale JE (2006) The catalytic activity of REV1 is employed during immunoglobulin
gene diversification in DT40. Mol Immunol 43: 1587-1594
Rothfuss A, Grompe M (2004) Repair kinetics of genomic interstrand DNA cross-links:
evidence for DNA double-strand break-dependent activation of the Fanconi
anemia/BRCA pathway. Mol Cell Biol 24: 123-134
Rupp WD, Howard-Flanders P (1968) Discontinuities in the DNA synthesized in an excisiondefective strain of Escherichia coli following ultraviolet irradiation. J Mol Biol 31:
291-304
Sabbioneda S, Bortolomai I, Giannattasio M, Plevani P, Muzi-Falconi M (2007) Yeast Rev1
is cell cycle regulated, phosphorylated in response to DNA damage and its binding to
chromosomes is dependent upon MEC1. DNA Repair (Amst) 6: 121-127
Sabbioneda S, Gourdin AM, Green CM, Zotter A, Giglia-Mari G, Houtsmuller A, Vermeulen
W, Lehmann AR (2008) Effect of proliferating cell nuclear antigen ubiquitination and
chromatin structure on the dynamic properties of the Y-family DNA polymerases. Mol
Biol Cell 19: 5193-5202
Saintigny Y, Rouillard D, Chaput B, Soussi T, Lopez BS (1999) Mutant p53 proteins
stimulate spontaneous and radiation-induced intrachromosomal homologous
recombination independently of the alteration of the transactivation activity and of the
G1 checkpoint. Oncogene 18: 3553-3563
Saintigny Y, Delacote F, Vares G, Petitot F, Lambert S, Averbeck D, Lopez BS (2001)
Characterization of homologous recombination induced by replication inhibition in
mammalian cells. Embo J 20: 3861-3870
Saintigny Y, Lopez BS (2002) Homologous recombination induced by replication inhibition,
is stimulated by expression of mutant p53. Oncogene 21: 488-492
Samadashwily GM, Raca G, Mirkin SM (1997) Trinucleotide repeats affect DNA replication
in vivo. Nat Genet 17: 298-304
Sanchez Y, Wong C, Thoma RS, Richman R, Wu Z, Piwnica-Worms H, Elledge SJ (1997)
Conservation of the Chk1 checkpoint pathway in mammals: linkage of DNA damage
to Cdk regulation through Cdc25. Science 277: 1497-1501
Saparbaev M, Prakash L, Prakash S (1996) Requirement of mismatch repair genes MSH2 and
MSH3 in the RAD1-RAD10 pathway of mitotic recombination in Saccharomyces
cerevisiae. Genetics 142: 727-736
Sartori AA, Lukas C, Coates J, Mistrik M, Fu S, Bartek J, Baer R, Lukas J, Jackson SP (2007)
Human CtIP promotes DNA end resection. Nature 450: 509-514
Sasaki MS, Tonomura A (1973) A high susceptibility of Fanconi's anemia to chromosome
breakage by DNA cross-linking agents. Cancer Res 33: 1829-1836
Schenten D, Gerlach VL, Guo C, Velasco-Miguel S, Hladik CL, White CL, Friedberg EC,
Rajewsky K, Esposito G (2002) DNA polymerase kappa deficiency does not affect
somatic hypermutation in mice. Eur J Immunol 32: 3152-3160
Schmitt E, Boutros R, Froment C, Monsarrat B, Ducommun B, Dozier C (2006) CHK1
phosphorylates CDC25B during the cell cycle in the absence of DNA damage. J Cell
Sci 119: 4269-4275
Schmutz V, Wagner J, Janel-Bintz R, Fuchs RP, Cordonnier AM (2007) Requirements for
PCNA monoubiquitination in human cell-free extracts. DNA Repair (Amst) 6: 17261731
Schroeder TM, Anschutz F, Knopp A (1964) [Spontaneous chromosome aberrations in
familial panmyelopathy]. Humangenetik 1: 194-196
232
Références
Schroeder TM, German J (1974) Bloom's syndrome and Fanconi's anemia: demonstration of
two distinctive patterns of chromosome disruption and rearrangement. Humangenetik
25: 299-306
Schroth GP, Chou PJ, Ho PS (1992) Mapping Z-DNA in the human genome. Computer-aided
mapping reveals a nonrandom distribution of potential Z-DNA-forming sequences in
human genes. J Biol Chem 267: 11846-11855
Schroth GP, Ho PS (1995) Occurrence of potential cruciform and H-DNA forming sequences
in genomic DNA. Nucleic Acids Res 23: 1977-1983
Schwartz M, Zlotorynski E, Goldberg M, Ozeri E, Rahat A, le Sage C, Chen BP, Chen DJ,
Agami R, Kerem B (2005) Homologous recombination and nonhomologous endjoining repair pathways regulate fragile site stability. Genes Dev 19: 2715-2726
Schwarz DS, Hutvagner G, Du T, Xu Z, Aronin N, Zamore PD (2003a) Asymmetry in the
assembly of the RNAi enzyme complex. Cell 115: 199-208
Schwarz JK, Lovly CM, Piwnica-Worms H (2003b) Regulation of the Chk2 protein kinase by
oligomerization-mediated cis- and trans-phosphorylation. Mol Cancer Res 1: 598-609
Seite P, Leroux D, Hillion J, Monteil M, Berger R, Mathieu-Mahul D, Larsen CJ (1993)
Molecular analysis of a variant 18;22 translocation in a case of lymphocytic
lymphoma. Genes Chromosomes Cancer 6: 39-44
Seki S, Ohzeki M, Uchida A, Hirano S, Matsushita N, Kitao H, Oda T, Yamashita T,
Kashihara N, Tsubahara A, Takata M, Ishiai M (2007) A requirement of FancL and
FancD2 monoubiquitination in DNA repair. Genes Cells 12: 299-310
Semple JW, Da-Silva LF, Jervis EJ, Ah-Kee J, Al-Attar H, Kummer L, Heikkila JJ, Pasero P,
Duncker BP (2006) An essential role for Orc6 in DNA replication through
maintenance of pre-replicative complexes. Embo J 25: 5150-5158
Shachar S, Ziv O, Avkin S, Adar S, Wittschieben J, Reissner T, Chaney S, Friedberg EC,
Wang Z, Carell T, Geacintov N, Livneh Z (2009) Two-polymerase mechanisms
dictate error-free and error-prone translesion DNA synthesis in mammals. Embo J
Sharan SK, Morimatsu M, Albrecht U, Lim DS, Regel E, Dinh C, Sands A, Eichele G, Hasty
P, Bradley A (1997) Embryonic lethality and radiation hypersensitivity mediated by
Rad51 in mice lacking Brca2. Nature 386: 804-810
Shechter D, Costanzo V, Gautier J (2004a) Regulation of DNA replication by ATR: signaling
in response to DNA intermediates. DNA Repair (Amst) 3: 901-908
Shechter D, Costanzo V, Gautier J (2004b) ATR and ATM regulate the timing of DNA
replication origin firing. Nat Cell Biol 6: 648-655
Shen J, Loeb LA (2001) Unwinding the molecular basis of the Werner syndrome. Mech
Ageing Dev 122: 921-944
Shen JC, Gray MD, Oshima J, Kamath-Loeb AS, Fry M, Loeb LA (1998a) Werner syndrome
protein. I. DNA helicase and dna exonuclease reside on the same polypeptide. J Biol
Chem 273: 34139-34144
Shen SX, Weaver Z, Xu X, Li C, Weinstein M, Chen L, Guan XY, Ried T, Deng CX (1998b)
A targeted disruption of the murine Brca1 gene causes gamma-irradiation
hypersensitivity and genetic instability. Oncogene 17: 3115-3124
Sherman LA, Gefter ML (1976) Studies on the mechanism of enzymatic DNA elongation by
Escherichia coli DNA polymerase II. J Mol Biol 103: 61-76
Sherr CJ, Roberts JM (1999) CDK inhibitors: positive and negative regulators of G1-phase
progression. Genes Dev 13: 1501-1512
Shibutani S, Takeshita M, Grollman AP (1991) Insertion of specific bases during DNA
synthesis past the oxidation-damaged base 8-oxodG. Nature 349: 431-434
Shiloh Y, Kastan MB (2001) ATM: genome stability, neuronal development, and cancer cross
paths. Adv Cancer Res 83: 209-254
233
Références
Shin-ya K, Wierzba K, Matsuo K, Ohtani T, Yamada Y, Furihata K, Hayakawa Y, Seto H
(2001) Telomestatin, a novel telomerase inhibitor from Streptomyces anulatus. J Am
Chem Soc 123: 1262-1263
Shiomi Y, Masutani C, Hanaoka F, Kimura H, Tsurimoto T (2007) A second proliferating cell
nuclear antigen loader complex, Ctf18-replication factor C, stimulates DNA
polymerase eta activity. J Biol Chem 282: 20906-20914
Shiotani B, Zou L (2009) Single-stranded DNA orchestrates an ATM-to-ATR switch at DNA
breaks. Mol Cell 33: 547-558
Sidorova JM (2008) Roles of the Werner syndrome RecQ helicase in DNA replication. DNA
Repair (Amst) 7: 1776-1786
Simpson LJ, Sale JE (2003) Rev1 is essential for DNA damage tolerance and non-templated
immunoglobulin gene mutation in a vertebrate cell line. Embo J 22: 1654-1664
Simpson LJ, Ross AL, Szuts D, Alviani CA, Oestergaard VH, Patel KJ, Sale JE (2006)
RAD18-independent ubiquitination of proliferating-cell nuclear antigen in the avian
cell line DT40. EMBO Rep 7: 927-932
Singh TR, Ali AM, Busygina V, Raynard S, Fan Q, Du CH, Andreassen PR, Sung P, Meetei
AR (2008) BLAP18/RMI2, a novel OB-fold-containing protein, is an essential
component of the Bloom helicase-double Holliday junction dissolvasome. Genes Dev
22: 2856-2868
Skoneczna A, McIntyre J, Skoneczny M, Policinska Z, Sledziewska-Gojska E (2007)
Polymerase eta is a short-lived, proteasomally degraded protein that is temporarily
stabilized following UV irradiation in Saccharomyces cerevisiae. J Mol Biol 366:
1074-1086
Smith CE, Llorente B, Symington LS (2007) Template switching during break-induced
replication. Nature 447: 102-105
Smits VA, Reaper PM, Jackson SP (2006) Rapid PIKK-dependent release of Chk1 from
chromatin promotes the DNA-damage checkpoint response. Curr Biol 16: 150-159
Smogorzewska A, Matsuoka S, Vinciguerra P, McDonald ER, 3rd, Hurov KE, Luo J, Ballif
BA, Gygi SP, Hofmann K, D'Andrea AD, Elledge SJ (2007) Identification of the
FANCI protein, a monoubiquitinated FANCD2 paralog required for DNA repair. Cell
129: 289-301
Solomon DA, Cardoso MC, Knudsen ES (2004) Dynamic targeting of the replication
machinery to sites of DNA damage. J Cell Biol 166: 455-463
Sommers JA, Rawtani N, Gupta R, Bugreev DV, Mazin AV, Cantor SB, Brosh RM, Jr.
(2009) FANCJ uses its motor ATPase to disrupt protein-DNA complexes, unwind
triplexes, and inhibit rad51 strand exchange. J Biol Chem
Song B, Sung P (2000) Functional interactions among yeast Rad51 recombinase, Rad52
mediator, and replication protein A in DNA strand exchange. J Biol Chem 275:
15895-15904
Soria G, Podhajcer O, Prives C, Gottifredi V (2006) P21Cip1/WAF1 downregulation is
required for efficient PCNA ubiquitination after UV irradiation. Oncogene 25: 28292838
Spiro C, Pelletier R, Rolfsmeier ML, Dixon MJ, Lahue RS, Gupta G, Park MS, Chen X,
Mariappan SV, McMurray CT (1999) Inhibition of FEN-1 processing by DNA
secondary structure at trinucleotide repeats. Mol Cell 4: 1079-1085
Stary A, Kannouche P, Lehmann AR, Sarasin A (2003) Role of DNA polymerase eta in the
UV mutation spectrum in human cells. J Biol Chem 278: 18767-18775
Steitz TA (1998) A mechanism for all polymerases. Nature 391: 231-232
Stelter P, Ulrich HD (2003) Control of spontaneous and damage-induced mutagenesis by
SUMO and ubiquitin conjugation. Nature 425: 188-191
234
Références
Stevens C, Smith L, La Thangue NB (2003) Chk2 activates E2F-1 in response to DNA
damage. Nat Cell Biol 5: 401-409
Subramanian PS, Nelson DL, Chinault AC (1996) Large domains of apparent delayed
replication timing associated with triplet repeat expansion at FRAXA and FRAXE.
Am J Hum Genet 59: 407-416
Sugawara N, Wang X, Haber JE (2003) In vivo roles of Rad52, Rad54, and Rad55 proteins in
Rad51-mediated recombination. Mol Cell 12: 209-219
Sun H, Treco D, Szostak JW (1991) Extensive 3'-overhanging, single-stranded DNA
associated with the meiosis-specific double-strand breaks at the ARG4 recombination
initiation site. Cell 64: 1155-1161
Sun H, Karow JK, Hickson ID, Maizels N (1998) The Bloom's syndrome helicase unwinds
G4 DNA. J Biol Chem 273: 27587-27592
Sun L, Chen ZJ (2004) The novel functions of ubiquitination in signaling. Curr Opin Cell
Biol 16: 119-126
Sung P (1997) Yeast Rad55 and Rad57 proteins form a heterodimer that functions with
replication protein A to promote DNA strand exchange by Rad51 recombinase. Genes
Dev 11: 1111-1121
Sutherland GR, Baker E, Richards RI (1998) Fragile sites still breaking. Trends Genet 14:
501-506
Suzuki N, Shiratori M, Goto M, Furuichi Y (1999) Werner syndrome helicase contains a 5'->3' exonuclease activity that digests DNA and RNA strands in DNA/DNA and
RNA/DNA duplexes dependent on unwinding. Nucleic Acids Res 27: 2361-2368
Suzuki N, Ohashi E, Kolbanovskiy A, Geacintov NE, Grollman AP, Ohmori H, Shibutani S
(2002) Translesion synthesis by human DNA polymerase kappa on a DNA template
containing a single stereoisomer of dG-(+)- or dG-(-)-anti-N(2)-BPDE (7,8dihydroxy-anti-9,10-epoxy-7,8,9,10-tetrahydrobenzo[a]pyrene). Biochemistry 41:
6100-6106
Svoboda DL, Briley LP, Vos JM (1998) Defective bypass replication of a leading strand
cyclobutane thymine dimer in xeroderma pigmentosum variant cell extracts. Cancer
Res 58: 2445-2448
Sweasy JB, Lauper JM, Eckert KA (2006) DNA polymerases and human diseases. Radiat Res
166: 693-714
Szostak JW, Orr-Weaver TL, Rothstein RJ, Stahl FW (1983) The double-strand-break repair
model for recombination. Cell 33: 25-35
Szuts D, Marcus AP, Himoto M, Iwai S, Sale JE (2008) REV1 restrains DNA polymerase
zeta to ensure frame fidelity during translesion synthesis of UV photoproducts in vivo.
Nucleic Acids Res 36: 6767-6780
Tada S, Li A, Maiorano D, Mechali M, Blow JJ (2001) Repression of origin assembly in
metaphase depends on inhibition of RLF-B/Cdt1 by geminin. Nat Cell Biol 3: 107113
Taki T, Ohnishi T, Yamamoto A, Hiraga S, Arita N, Izumoto S, Hayakawa T, Morita T
(1996) Antisense inhibition of the RAD51 enhances radiosensitivity. Biochem
Biophys Res Commun 223: 434-438
Taniguchi T, Garcia-Higuera I, Xu B, Andreassen PR, Gregory RC, Kim ST, Lane WS,
Kastan MB, D'Andrea AD (2002) Convergence of the fanconi anemia and ataxia
telangiectasia signaling pathways. Cell 109: 459-472
Tarkoy M, Phipps AK, Schultze P, Feigon J (1998) Solution structure of an intramolecular
DNA triplex linked by hexakis(ethylene glycol) units: d(AGAGAGAA-(EG)6TTCTCTCT-(EG)6-TCTCTCTT). Biochemistry 37: 5810-5819
235
Références
Tateishi S, Niwa H, Miyazaki J, Fujimoto S, Inoue H, Yamaizumi M (2003) Enhanced
genomic instability and defective postreplication repair in RAD18 knockout mouse
embryonic stem cells. Mol Cell Biol 23: 474-481
Tauchi H, Kobayashi J, Morishima K, van Gent DC, Shiraishi T, Verkaik NS, vanHeems D,
Ito E, Nakamura A, Sonoda E, Takata M, Takeda S, Matsuura S, Komatsu K (2002)
Nbs1 is essential for DNA repair by homologous recombination in higher vertebrate
cells. Nature 420: 93-98
Tebbs RS, Zhao Y, Tucker JD, Scheerer JB, Siciliano MJ, Hwang M, Liu N, Legerski RJ,
Thompson LH (1995) Correction of chromosomal instability and sensitivity to diverse
mutagens by a cloned cDNA of the XRCC3 DNA repair gene. Proc Natl Acad Sci U S
A 92: 6354-6358
Thacker J, Ganesh AN, Stretch A, Benjamin DM, Zahalsky AJ, Hendrickson EA (1994) Gene
mutation and V(D)J recombination in the radiosensitive irs lines. Mutagenesis 9: 163168
Thacker J, Zdzienicka MZ (2003) The mammalian XRCC genes: their roles in DNA repair
and genetic stability. DNA Repair (Amst) 2: 655-672
Thomas BJ, Rothstein R (1989) Elevated recombination rates in transcriptionally active DNA.
Cell 56: 619-630
Tissier A, Frank EG, McDonald JP, Iwai S, Hanaoka F, Woodgate R (2000a) Misinsertion
and bypass of thymine-thymine dimers by human DNA polymerase iota. Embo J 19:
5259-5266
Tissier A, McDonald JP, Frank EG, Woodgate R (2000b) poliota, a remarkably error-prone
human DNA polymerase. Genes Dev 14: 1642-1650
Tissier A, Kannouche P, Reck MP, Lehmann AR, Fuchs RP, Cordonnier A (2004) Colocalization in replication foci and interaction of human Y-family members, DNA
polymerase pol eta and REVl protein. DNA Repair (Amst) 3: 1503-1514
Tomari Y, Zamore PD (2005) Perspective: machines for RNAi. Genes Dev 19: 517-529
Tourriere H, Versini G, Cordon-Preciado V, Alabert C, Pasero P (2005) Mrc1 and Tof1
promote replication fork progression and recovery independently of Rad53. Mol Cell
19: 699-706
Trinh TQ, Sinden RR (1991) Preferential DNA secondary structure mutagenesis in the
lagging strand of replication in E. coli. Nature 352: 544-547
Trujillo KM, Yuan SS, Lee EY, Sung P (1998) Nuclease activities in a complex of human
recombination and DNA repair factors Rad50, Mre11, and p95. J Biol Chem 273:
21447-21450
Tsubouchi H, Ogawa H (2000) Exo1 roles for repair of DNA double-strand breaks and
meiotic crossing over in Saccharomyces cerevisiae. Mol Biol Cell 11: 2221-2233
Tsuji Y, Watanabe K, Araki K, Shinohara M, Yamagata Y, Tsurimoto T, Hanaoka F,
Yamamura K, Yamaizumi M, Tateishi S (2008) Recognition of forked and singlestranded DNA structures by human RAD18 complexed with RAD6B protein triggers
its recruitment to stalled replication forks. Genes Cells 13: 343-354
Tsuzuki T, Fujii Y, Sakumi K, Tominaga Y, Nakao K, Sekiguchi M, Matsushiro A,
Yoshimura Y, MoritaT (1996) Targeted disruption of the Rad51 gene leads to lethality
in embryonic mice. Proc Natl Acad Sci U S A 93: 6236-6240
Turchi JJ, Huang L, Murante RS, Kim Y, Bambara RA (1994) Enzymatic completion of
mammalian lagging-strand DNA replication. Proc Natl Acad Sci U S A 91: 9803-9807
Tuteja N, Tuteja R (2004) Prokaryotic and eukaryotic DNA helicases. Essential molecular
motor proteins for cellular machinery. Eur J Biochem 271: 1835-1848
Tye BK (1999) MCM proteins in DNA replication. Annu Rev Biochem 68: 649-686
236
Références
Uljon SN, Johnson RE, Edwards TA, Prakash S, Prakash L, Aggarwal AK (2004) Crystal
structure of the catalytic core of human DNA polymerase kappa. Structure 12: 13951404
Unk I, Hajdu I, Fatyol K, Szakal B, Blastyak A, Bermudez V, Hurwitz J, Prakash L, Prakash
S, Haracska L (2006) Human SHPRH is a ubiquitin ligase for Mms2-Ubc13dependent polyubiquitylation of proliferating cell nuclear antigen. Proc Natl Acad Sci
U S A 103: 18107-18112
Unsal-Kacmaz K, Chastain PD, Qu PP, Minoo P, Cordeiro-Stone M, Sancar A, Kaufmann
WK (2007) The human Tim/Tipin complex coordinates an Intra-S checkpoint
response to UV that slows replication fork displacement. Mol Cell Biol 27: 3131-3142
Usdin K, Woodford KJ (1995) CGG repeats associated with DNA instability and
chromosome fragility form structures that block DNA synthesis in vitro. Nucleic
Acids Res 23: 4202-4209
Vafa O, Wade M, Kern S, Beeche M, Pandita TK, Hampton GM, Wahl GM (2002) c-Myc
can induce DNA damage, increase reactive oxygen species, and mitigate p53 function:
a mechanism for oncogene-induced genetic instability. Mol Cell 9: 1031-1044
Vaisman A, Masutani C, Hanaoka F, Chaney SG (2000) Efficient translesion replication past
oxaliplatin and cisplatin GpG adducts by human DNA polymerase eta. Biochemistry
39: 4575-4580
Vaisman A, Frank EG, Iwai S, Ohashi E, Ohmori H, Hanaoka F, Woodgate R (2003)
Sequence context-dependent replication of DNA templates containing UV-induced
lesions by human DNA polymerase iota. DNA Repair (Amst) 2: 991-1006
Vaisman A, Takasawa K, Iwai S, Woodgate R (2006) DNA polymerase iota-dependent
translesion replication of uracil containing cyclobutane pyrimidine dimers. DNA
Repair (Amst) 5: 210-218
van Brabant AJ, Ye T, Sanz M, German IJ, Ellis NA, Holloman WK (2000) Binding and
melting of D-loops by the Bloom syndrome helicase. Biochemistry 39: 14617-14625
van Dongen MJ, Doreleijers JF, van der Marel GA, van Boom JH, Hilbers CW, Wijmenga SS
(1999) Structure and mechanism of formation of the H-y5 isomer of an intramolecular
DNA triple helix. Nat Struct Biol 6: 854-859
Van Dyck E, Stasiak AZ, Stasiak A, West SC (1999) Binding of double-strand breaks in
DNA by human Rad52 protein. Nature 398: 728-731
Vaziri C, Saxena S, Jeon Y, Lee C, Murata K, Machida Y, Wagle N, Hwang DS, Dutta A
(2003) A p53-dependent checkpoint pathway prevents rereplication. Mol Cell 11: 9971008
Veaute X, Jeusset J, Soustelle C, Kowalczykowski SC, Le Cam E, Fabre F (2003) The Srs2
helicase prevents recombination by disrupting Rad51 nucleoprotein filaments. Nature
423: 309-312
Venkitaraman AR (2000) The breast cancer susceptibility gene, BRCA2: at the crossroads
between DNA replication and recombination? Philos Trans R Soc Lond B Biol Sci
355: 191-198
Vidal AE, Kannouche P, Podust VN, Yang W, Lehmann AR, Woodgate R (2004)
Proliferating cell nuclear antigen-dependent coordination of the biological functions of
human DNA polymerase iota. J Biol Chem 279: 48360-48368
Vidal AE, Woodgate R (2009) Insights into the cellular role of enigmatic DNA polymerase
iota. DNA Repair (Amst)
Vispe S, Cazaux C, Lesca C, Defais M (1998) Overexpression of Rad51 protein stimulates
homologous recombination and increases resistance of mammalian cells to ionizing
radiation. Nucleic Acids Res 26: 2859-2864
237
Références
Voelkel-Meiman K, Roeder GS (1990) Gene conversion tracts stimulated by HOT1-promoted
transcription are long and continuous. Genetics 126: 851-867
Vogelstein B, Lane D, Levine AJ (2000) Surfing the p53 network. Nature 408: 307-310
Voineagu I, Narayanan V, Lobachev KS, Mirkin SM (2008) Replication stalling at unstable
inverted repeats: interplay between DNA hairpins and fork stabilizing proteins. Proc
Natl Acad Sci U S A 105: 9936-9941
Volkening M, Hoffmann I (2005) Involvement of human MCM8 in prereplication complex
assembly by recruiting hcdc6 to chromatin. Mol Cell Biol 25: 1560-1568
Voloshin ON, Mirkin SM, Lyamichev VI, Belotserkovskii BP, Frank-Kamenetskii MD
(1988) Chemical probing of homopurine-homopyrimidine mirror repeats in
supercoiled DNA. Nature 333: 475-476
Waga S, Stillman B (1998) The DNA replication fork in eukaryotic cells. Annu Rev Biochem
67: 721-751
Wagner J, Gruz P, Kim SR, Yamada M, Matsui K, Fuchs RP, Nohmi T (1999) The dinB gene
encodes a novel E. coli DNA polymerase, DNA pol IV, involved in mutagenesis. Mol
Cell 4: 281-286
Wagner J, Fujii S, Gruz P, Nohmi T, Fuchs RP (2000) The beta clamp targets DNA
polymerase IV to DNA and strongly increases its processivity. EMBO Rep 1: 484-488
Walter J, Newport J (2000) Initiation of eukaryotic DNA replication: origin unwinding and
sequential chromatin association of Cdc45, RPA, and DNA polymerase alpha. Mol
Cell 5: 617-627
Wang G, Vasquez KM (2004) Naturally occurring H-DNA-forming sequences are mutagenic
in mammalian cells. Proc Natl Acad Sci U S A 101: 13448-13453
Wang G, Christensen LA, Vasquez KM (2006a) Z-DNA-forming sequences generate largescale deletions in mammalian cells. Proc Natl Acad Sci U S A 103: 2677-2682
Wang G, Carbajal S, Vijg J, DiGiovanni J, Vasquez KM (2008) DNA structure-induced
genomic instability in vivo. J Natl Cancer Inst 100: 1815-1817
Wang HC, Chou WC, Shieh SY, Shen CY (2006b) Ataxia telangiectasia mutated and
checkpoint kinase 2 regulate BRCA1 to promote the fidelity of DNA end-joining.
Cancer Res 66: 1391-1400
Wang X, Andreassen PR, D'Andrea AD (2004a) Functional interaction of monoubiquitinated
FANCD2 and BRCA2/FANCD1 in chromatin. Mol Cell Biol 24: 5850-5862
Wang X, Ira G, Tercero JA, Holmes AM, Diffley JF, Haber JE (2004b) Role of DNA
replication proteins in double-strand break-induced recombination in Saccharomyces
cerevisiae. Mol Cell Biol 24: 6891-6899
Wang Y, Patel DJ (1994) Solution structure of the Tetrahymena telomeric repeat d(T2G4)4
G-tetraplex. Structure 2: 1141-1156
Wang Y, Seimiya M, Kawamura K, Yu L, Ogi T, Takenaga K, Shishikura T, Nakagawara A,
Sakiyama S, Tagawa M, J OW (2004c) Elevated expression of DNA polymerase
kappa in human lung cancer is associated with p53 inactivation: Negative regulation
of POLK promoter activity by p53. Int J Oncol 25: 161-165
Warren AJ, Maccubbin AE, Hamilton JW (1998) Detection of mitomycin C-DNA adducts in
vivo by 32P-postlabeling: time course for formation and removal of adducts and
biochemical modulation. Cancer Res 58: 453-461
Washington MT, Johnson RE, Prakash L, Prakash S (2002) Human DINB1-encoded DNA
polymerase kappa is a promiscuous extender of mispaired primer termini. Proc Natl
Acad Sci U S A 99: 1910-1914
Watanabe K, Tateishi S, Kawasuji M, Tsurimoto T, Inoue H, Yamaizumi M (2004) Rad18
guides poleta to replication stalling sites through physical interaction and PCNA
monoubiquitination. Embo J 23: 3886-3896
238
Références
Waters LS, Walker GC (2006) The critical mutagenic translesion DNA polymerase Rev1 is
highly expressed during G(2)/M phase rather than S phase. Proc Natl Acad Sci U S A
103: 8971-8976
Weaver DT, DePamphilis ML (1982) Specific sequences in native DNA that arrest synthesis
by DNA polymerase alpha. J Biol Chem 257: 2075-2086
Weitzmann MN, Woodford KJ, Usdin K (1997) DNA secondary structures and the evolution
of hypervariable tandem arrays. J Biol Chem 272: 9517-9523
Weksberg R, Buchwald M, Sargent P, Thompson MW, Siminovitch L (1979) Specific
cellular defects in patients with Fanconi anemia. J Cell Physiol 101: 311-323
Wells RD (2007) Non-B DNA conformations, mutagenesis and disease. Trends Biochem Sci
32: 271-278
West SC (1997) Processing of recombination intermediates by the RuvABC proteins. Annu
Rev Genet 31: 213-244
White CI, Haber JE (1990) Intermediates of recombination during mating type switching in
Saccharomyces cerevisiae. Embo J 9: 663-673
Wilke CM, Guo SW, Hall BK, Boldog F, Gemmill RM, Chandrasekharappa SC, Barcroft CL,
Drabkin HA, Glover TW (1994) Multicolor FISH mapping of YAC clones in 3p14
and identification of a YAC spanning both FRA3B and the t(3;8) associated with
hereditary renal cell carcinoma. Genomics 22: 319-326
Willers H, McCarthy EE, Wu B, Wunsch H, Tang W, Taghian DG, Xia F, Powell SN (2000)
Dissociation of p53-mediated suppression of homologous recombination from G1/S
cell cycle checkpoint control. Oncogene 19: 632-639
Williamson JR, Raghuraman MK, Cech TR (1989) Monovalent cation-induced structure of
telomeric DNA: the G-quartet model. Cell 59: 871-880
Wohlschlegel JA, Dwyer BT, Dhar SK, Cvetic C, Walter JC, Dutta A (2000) Inhibition of
eukaryotic DNA replication by geminin binding to Cdt1. Science 290: 2309-2312
Wolfl S, Wittig B, Rich A (1995) Identification of transcriptionally induced Z-DNA segments
in the human c-myc gene. Biochim Biophys Acta 1264: 294-302
Wolfle WT, Washington MT, Prakash L, Prakash S (2003) Human DNA polymerase kappa
uses template-primer misalignment as a novel means for extending mispaired termini
and for generating single-base deletions. Genes Dev 17: 2191-2199
Wong AK, Ormonde PA, Pero R, Chen Y, Lian L, Salada G, Berry S, Lawrence Q,
Dayananth P, Ha P, Tavtigian SV, Teng DH, Bartel PL (1998) Characterization of a
carboxy-terminal BRCA1 interacting protein. Oncogene 17: 2279-2285
Wood A, Garg P, Burgers PM (2007) A ubiquitin-binding motif in the translesion DNA
polymerase Rev1 mediates its essential functional interaction with ubiquitinated
proliferating cell nuclear antigen in response to DNA damage. J Biol Chem 282:
20256-20263
Woodford KJ, Howell RM, Usdin K (1994) A novel K(+)-dependent DNA synthesis arrest
site in a commonly occurring sequence motif in eukaryotes. J Biol Chem 269: 2702927035
Wu L, Davies SL, Levitt NC, Hickson ID (2001) Potential role for the BLM helicase in
recombinational repair via a conserved interaction with RAD51. J Biol Chem 276:
19375-19381
Wu L, Hickson ID (2003) The Bloom's syndrome helicase suppresses crossing over during
homologous recombination. Nature 426: 870-874
Wu L, Bachrati CZ, Ou J, Xu C, Yin J, Chang M, Wang W, Li L, Brown GW, Hickson ID
(2006) BLAP75/RMI1 promotes the BLM-dependent dissolution of homologous
recombination intermediates. Proc Natl Acad Sci U S A 103: 4068-4073
239
Références
Wu X, Chen J (2003) Autophosphorylation of checkpoint kinase 2 at serine 516 is required
for radiation-induced apoptosis. J Biol Chem 278: 36163-36168
Wu Y, Shin-ya K, Brosh RM, Jr. (2008) FANCJ helicase defective in Fanconia anemia and
breast cancer unwinds G-quadruplex DNA to defend genomic stability. Mol Cell Biol
28: 4116-4128
Xu D, Guo R, Sobeck A, Bachrati CZ, Yang J, Enomoto T, Brown GW, Hoatlin ME, Hickson
ID, Wang W (2008) RMI, a new OB-fold complex essential for Bloom syndrome
protein to maintain genome stability. Genes Dev 22: 2843-2855
Xu X, Tsvetkov LM, Stern DF (2002) Chk2 activation and phosphorylation-dependent
oligomerization. Mol Cell Biol 22: 4419-4432
Yamamoto K, Ishiai M, Matsushita N, Arakawa H, Lamerdin JE, Buerstedde JM, Tanimoto
M, Harada M, Thompson LH, Takata M (2003) Fanconi anemia FANCG protein in
mitigating radiation- and enzyme-induced DNA double-strand breaks by homologous
recombination in vertebrate cells. Mol Cell Biol 23: 5421-5430
Yamamoto K, Hirano S, Ishiai M, Morishima K, Kitao H, Namikoshi K, Kimura M,
Matsushita N, Arakawa H, Buerstedde JM, Komatsu K, Thompson LH, Takata M
(2005) Fanconi anemia protein FANCD2 promotes immunoglobulin gene conversion
and DNA repair through a mechanism related to homologous recombination. Mol Cell
Biol 25: 34-43
Yang W (2005) Portraits of a Y-family DNA polymerase. FEBS Lett 579: 868-872
Yang XH, Shiotani B, Classon M, Zou L (2008) Chk1 and Claspin potentiate PCNA
ubiquitination. Genes Dev 22: 1147-1152
Yang XH, Zou L (2009) Dual functions of DNA replication forks in checkpoint signaling and
PCNA ubiquitination. Cell Cycle 8:
Youds JL, O'Neil NJ, Rose AM (2006) Homologous recombination is required for genome
stability in the absence of DOG-1 in Caenorhabditis elegans. Genetics 173: 697-708
Youds JL, Barber LJ, Ward JD, Collis SJ, O'Neil NJ, Boulton SJ, Rose AM (2008) DOG-1 is
the Caenorhabditis elegans BRIP1/FANCJ homologue and functions in interstrand
cross-link repair. Mol Cell Biol 28: 1470-1479
Yu CE, Oshima J, Fu YH, Wijsman EM, Hisama F, Alisch R, Matthews S, Nakura J, Miki T,
Ouais S, Martin GM, Mulligan J, Schellenberg GD (1996) Positional cloning of the
Werner's syndrome gene. Science 272: 258-262
Yu X, Baer R (2000) Nuclear localization and cell cycle-specific expression of CtIP, a protein
that associates with the BRCA1 tumor suppressor. J Biol Chem 275: 18541-18549
Yu X, Chini CC, He M, Mer G, Chen J (2003) The BRCT domain is a phospho-protein
binding domain. Science 302: 639-642
Yuan J, Narayanan L, Rockwell S, Glazer PM (2000) Diminished DNA repair and elevated
mutagenesis in mammalian cells exposed to hypoxia and low pH. Cancer Res 60:
4372-4376
Yuasa MS, Masutani C, Hirano A, Cohn MA, Yamaizumi M, Nakatani Y, Hanaoka F (2006)
A human DNA polymerase eta complex containing Rad18, Rad6 and Rev1; proteomic
analysis and targeting of the complex to the chromatin-bound fraction of cells
undergoing replication fork arrest. Genes Cells 11: 731-744
Yun MH, Hiom K (2009) CtIP-BRCA1 modulates the choice of DNA double-strand-break
repair pathway throughout the cell cycle. Nature
Zamore PD, Tuschl T, Sharp PA, Bartel DP (2000) RNAi: double-stranded RNA directs the
ATP-dependent cleavage of mRNA at 21 to 23 nucleotide intervals. Cell 101: 25-33
Zaug AJ, Podell ER, Cech TR (2005) Human POT1 disrupts telomeric G-quadruplexes
allowing telomerase extension in vitro. Proc Natl Acad Sci U S A 102: 10864-10869
240
Références
Zeng X, Winter DB, Kasmer C, Kraemer KH, Lehmann AR, Gearhart PJ (2001) DNA
polymerase eta is an A-T mutator in somatic hypermutation of immunoglobulin
variable genes. Nat Immunol 2: 537-541
Zeng X, Negrete GA, Kasmer C, Yang WW, Gearhart PJ (2004) Absence of DNA
polymerase eta reveals targeting of C mutations on the nontranscribed strand in
immunoglobulin switch regions. J Exp Med 199: 917-924
Zhang H, Lawrence CW (2005) The error-free component of the RAD6/RAD18 DNA
damage tolerance pathway of budding yeast employs sister-strand recombination. Proc
Natl Acad Sci U S A 102: 15954-15959
Zhang H, Freudenreich CH (2007) An AT-rich sequence in human common fragile site
FRA16D causes fork stalling and chromosome breakage in S. cerevisiae. Mol Cell 27:
367-379
Zhang J, Willers H, Feng Z, Ghosh JC, Kim S, Weaver DT, Chung JH, Powell SN, Xia F
(2004) Chk2 phosphorylation of BRCA1 regulates DNA double-strand break repair.
Mol Cell Biol 24: 708-718
Zhang Y, Yuan F, Wu X, Rechkoblit O, Taylor JS, Geacintov NE, Wang Z (2000a) Errorprone lesion bypass by human DNA polymerase eta. Nucleic Acids Res 28: 47174724
Zhang Y, Yuan F, Wu X, Wang M, Rechkoblit O, Taylor JS, Geacintov NE, Wang Z (2000b)
Error-free and error-prone lesion bypass by human DNA polymerase kappa in vitro.
Nucleic Acids Res 28: 4138-4146
Zhang Y, Yuan F, Wu X, Wang Z (2000c) Preferential incorporation of G opposite template
T by the low-fidelity human DNA polymerase iota. Mol Cell Biol 20: 7099-7108
Zhang Y, Yuan F, Xin H, Wu X, Rajpal DK, Yang D, Wang Z (2000d) Human DNA
polymerase kappa synthesizes DNA with extraordinarily low fidelity. Nucleic Acids
Res 28: 4147-4156
Zhang Y, Yuan F, Wu X, Taylor JS, Wang Z (2001) Response of human DNA polymerase
iota to DNA lesions. Nucleic Acids Res 29: 928-935
Zhang Y, Wu X, Rechkoblit O, Geacintov NE, Taylor JS, Wang Z (2002) Response of human
REV1 to different DNA damage: preferential dCMP insertion opposite the lesion.
Nucleic Acids Res 30: 1630-1638
Zheng H, Wang X, Warren AJ, Legerski RJ, Nairn RS, Hamilton JW, Li L (2003) Nucleotide
excision repair- and polymerase eta-mediated error-prone removal of mitomycin C
interstrand cross-links. Mol Cell Biol 23: 754-761
Zhou BB, Chaturvedi P, Spring K, Scott SP, Johanson RA, Mishra R, Mattern MR, Winkler
JD, Khanna KK (2000) Caffeine abolishes the mammalian G(2)/M DNA damage
checkpoint by inhibiting ataxia-telangiectasia-mutated kinase activity. J Biol Chem
275: 10342-10348
Zhu M, Weiss RS (2007) Increased common fragile site expression, cell proliferation defects,
and apoptosis following conditional inactivation of mouse Hus1 in primary cultured
cells. Mol Biol Cell 18: 1044-1055
Zhuang J, Zhang J, Willers H, Wang H, Chung JH, van Gent DC, Hallahan DE, Powell SN,
Xia F (2006) Checkpoint kinase 2-mediated phosphorylation of BRCA1 regulates the
fidelity of nonhomologous end-joining. Cancer Res 66: 1401-1408
Zhuang Z, Johnson RE, Haracska L, Prakash L, Prakash S, Benkovic SJ (2008) Regulation of
polymerase exchange between Poleta and Poldelta by monoubiquitination of PCNA
and the movement of DNA polymerase holoenzyme. Proc Natl Acad Sci U S A 105:
5361-5366
241
Références
Zlotorynski E, Rahat A, Skaug J, Ben-Porat N, Ozeri E, Hershberg R, Levi A, Scherer SW,
Margalit H, Kerem B (2003) Molecular basis for expression of common and rare
fragile sites. Mol Cell Biol 23: 7143-7151
Zou L, Elledge SJ (2003) Sensing DNA damage through ATRIP recognition of RPA-ssDNA
complexes. Science 300: 1542-1548
Zou L, Liu D, Elledge SJ (2003) Replication protein A-mediated recruitment and activation of
Rad17 complexes. Proc Natl Acad Sci U S A 100: 13827-13832
Zou L (2007) Single- and double-stranded DNA: building a trigger of ATR-mediated DNA
damage response. Genes Dev 21: 879-885
242
ANNEXES DE
MATERIEL ET
METHODES
243
Annexe 1
Séquences particulières de l’ADN utilisées
Annexe 1 : Différentes séquences utilisées formant des
structures secondaires de l’ADN
MYC PROMOTER
ATGCGTTGCTGGGTTATTTTAATCATTCTAGGCATCGTTTTCCTCCTTATGCCTCTATCATTC
CTCCCTATCTACACTAACATCCCACGCTCTGAACGCGCGCCCATTAATACCCTTCTTTCCTCC
ACTCTCCCTGGGACTCTTGATCAAAGCGCGGCCCTTTCCCCAGCCTTAGCGAGGCGCCCTGCA
GCCTGGTACGCGCGTGGCGTGGCGGTGGGCGCGCAGTGCGTTCTCGGTGTGGAGGGCAGCTGT
TCCGCCTGCGATGATTTATACTCACAGGACAAGGATGCGGTTTGTCAAACAATACTGCTACGG
AGGAGCAGCAGAGAAAGGGAGAGGGTTTGAGAGGGAGCAAAAGAAAATGGTAGGCGCGCGTAG
TTAATTCATGCGGCTCTCTTACTCTGTTTACATCCTAGAGCTAGAGTGCTCGGCTGCCCGGCT
GAGTCTCCTCCCCACCTTCCCCACCCTCCCCACCCTCCCCATAAGCGCCCCTCCCGGGTTCCC
AAAGCAGAGGGCGTGGGGGAAAAGAAAAAAGATCCTCTCTCGCTAATCTCCG
Les trois séquences formant du Z-DNA sont surlignées en jaune, la séquence formant du HDNA est surlignée en rouge; et celle formant un G-quadruplex est soulignée.
BCL-2 MBR
GTCATGTGCATTTCCACGTCAACAGAATTGTTTATTGTGACAGTTATATCTGTTGTCCCTTTG
ACCTTGTTTCTTGAAGGTTTCCTCGTCCCTGGGCAATTCCGCATTTAATTCATGGTATTCAGG
ATTACATGCATGTTTGGTTAAACCCATGAGATTCATTCAGTTAAAAATCCAGATGGCAAATGA
CCAGCAGATTCAAATCTATGGTGGTTTGACCTTTAGAGAGTTGCTTTACGTGGCCTGTTTCAA
CACAGACCCACCCAGAGCCCTCCTGCCCTCCTTCCGCGGGGGCTTTCTCATGGCTGTCCTTCA
GGGTCTTCCTGAAATGCAGTGGTGCTTACGCTCCACCAAGAAAGCAGGAAACCTGTGGTATGA
AGCCAGACCTCCCCGGCGGGCCTCAGGGAACAGAATGATCAGACCTTTGAATGATTCTAATTT
TTAAGCAAAATATTATTTTATGAAAGGTTTACATTGTCAAAGTGATGAATATGGAATATCCAA
TCCTGTGCTGCTATCC
La séquence formant du H-DNA est surlignée en rouge.
Far right-hand end of the KSHV genome
CTGCAAAAAGCTGATAATGTAACACTGCATCCTGGTGTTTTTGATTGTAGCGGAAAAA
TGTAATAAATTTTACAGACAGTTTTGCCTACTGAGAACATGTTGAAAAAAAGGCACTA
AGGGCTTTTTTGCCAAAGGAAAAATGCCCCCGTGGGGTTAGGGGAAAGGGGGGATGGG
GTGATGGGGGAATGGTGGGAAAGGGGGGATGGGGTGATGGGGGAATGGTGGGAAAGGG
GTGATGGGGTGATGGGGGAATGGGGGGAAAGGGGGAATGGGGGGAAAGGGGGAATGGG
GGGAAAGGGGGAATGGGGGGAAAGGGGGGATGGGGGGAAAGGGGGAATGGGGGGAAAG
GGGGAATGGGGGGAAAGGGGGGATGGGGGGAAAGGGGGAATGGGGGGAAAGGGGGGAT
GGGGGGAAACGGGGGATGGGGGGAAAGGGGGGATGGGGGGGAAAGGGGGGATGGGGGG
GAAAGGGGGGATGGGGGGGAAAGGGGGGATGGGGGGGAAAGGGGGGATGGGGAAGGGG
GGGGGGAGGGGGAAGGGGGTGAAGGGGGAAGGGGGGAGGCGAGTATGGGAGAAAGAGT
GTGAGGAGCGACATGTGAAATGTGGCTACAGTGTGCCCTGCCTAACGGCCACACCTAT
ATCCGCACGTGTGTTTCCGGGGCGGCGGAGCGTTTTTTTCGGGGGCGGGGGNCGGGGG
AGGGGGGGTAAAACAGGGGGGGGGGGGGAT
La sequence riche en GA qui peut former du H-DNA est surlignée en rouge.
LONG CONTROL
244
Annexe 1
Séquences particulières de l’ADN utilisées
GGATGCCTTTGTGGAACTGTACGGCCCCAGCATGCGGCCTCTGTTTGATTTCTC
CTGGCTGTCTCTGAAGACTCTGCTCAGTTTGGCCCTGGTGGGAGCTTGCATCAC
CCTGGGTGCCTATCTGGGCCACAAGTGAAGTCAACATGCCTGCCCCAAACAAAT
ATGCAAAAGGTTCACTAAAGCAGTAGAAATAATATGCATTGTCAGTGATGTACC
ATGAAACAAAGCTGCAGGCTGTTTAAGAAAAAATAACACACATATAAACATCAC
ACACACAGACAGACACACACACACACAACAATTAACAGTCTTCAGGCAAAACGT
CGAATCAGCTATTTACTGCCAAAGGGAAATATCATTTATTTTTTACATTATTAA
GAAAAAAAGATTTATTTATTTAAGACAGTCCCATCAAAACTCCTGTCTTTGGAA
ATCCGACCACTAATTGCCAAGCACCGCTTCGTGTGGCTCCACCTGGATGTTCTG
TGCCTGTAAACATAGATTCGCTTTCCATGTTGTTGGCCGGATCACCATCTGAAG
AGCAGACGGATGGAAAAAGGACCTGATCATTGGGGAAGCTGGCTTTCTGGCTGC
TGGAGGCTGGGGAGAAGGTGTTCATTCACTTGCATTTCTTTGCCCTGGGGGCTG
TGATATTAACAGAGGGAGGGTTCCTGT
245
Annexe 2
Immuno-précipitation de chromatine
Annexe 2 : Protocole de l’immuno-précipitation de chromatine
(ChIP) couplée à la PCR quantitative (Q-PCR)
1. Préparation du lysat
- Cultiver les cellules jusqu’à sub-confluence
- Réaliser l’étape de crosslink et de trypsinisation des cellules avec le Red-CHIP KIT en
suivant les recommandations du fabricant (Diagenode).
- Lyser les cellules avec le Red-CHIP KIT en suivant les recommandations du fabricant et en
doublant les volumes de tampons D.
- Soniquer les extraits pendant deux cycle de 15 minutes (30 secondes ON, 30 secondes OFF,
position High du bioruptor de Diagenode).
- Garder une fraction non soniquée et une fraction soniquée comme contrôle de l’efficacité de
la sonication
2. Immuno-precipitations
- Garder une fraction de lysat comme input
- Pour chaque IP, mettre 20 µL de billes Dynabeads Protein A (Dynal) dans un tube (low
binding) de 1,5mL
- Laver les billes 3 fois avec 1mL de PBS-BSA-0,1%Tween 20 et resuspendre avec 20 µL de
PBS-BSA-0,1%Tween 20.
- Ajouter 2,5µg d’anticorps (IgG contrôle ou FLAG M2, Sigma)
- Agiter sur une roue à 4°C pendant au moins 3h
- Laver les billes couplées à l’anticorps 3 fois avec 1mL de PBS-BSA-0,1%Tween 20 et
resuspendre dans 20µL de PBS-BSA-0,1%Tween 20.
- Dans la glace, ajouter 1,9mL de dilution buffer additionné d’inhibiteurs de protéases à
100µL de lysat. Mélanger en inversant le tube et laisser dans la glace 10 minutes.
- Ajouter les 20µL de complexe billes-anticorps et incuber sur une roue toute la nuit à 4°C
- Laver les billes-anticorps-protéines 2 fois avec 1mL :
a) Low salt immune complex wash buffer, 2 lavages
b) High salt immune complex wash buffer, 2 lavages
c) LiCl immune complex wash buffer, 2 lavages
d) TE buffer, 2 lavages
246
Annexe 2
Immuno-précipitation de chromatine
3. Reversion du crosslink et extraction d’ADN
- Culotter les cellules après le dernier lavage
- Eliminer le maximum de tampon et resuspendre dans 250µL de Talianidis buffer.
- Vortexer brièvement et placer les échantillons à 65°C pendant 10 minutes.
- Transférer le surnageant dans un nouveau tube et répéter l’élution.
- Combiner les surnageants
- Ajouter 250µL NaCl (5M) et reverser le crosslink en chauffant pendant 4-5h à 65°C.
Remarque : Pour vérifier en western-blot si les IP sont correctes rajouter directement le Laemmli 2X
avec les billes et faire bouillir 30mn avant de déposer sur un gel SDS/PAGE 10
Ajouter les inputs et les contrôles de sonication à cette étape : rajouter 500µL de talianadis
buffer et procéder de la même manière.
- Ajouter 40µg de Protéinase K et incuber 2h à 37°C
- Extraire deux fois l’ADN avec 0,5mL de phénol/Chloroforme/isoamylalcohol. Ajouter 20µg
de glycogène et mélanger. Ajouter 40µL de NaOAc et mélanger. Précipiter 1mL d’éthanol et
placer à -20°C toute la nuit.
- Centrifuger 10 minutes à 13000rpm à 4°C
- Laver le culot avec 500µL d’éthanol 70%.
- Laisser sécher le culot et resuspendre avec 30µL de tampon TE contenant 10µg de RNAseA.
- Incuber 1h à 37°C.
- Purifier l’ADN avec le kit Qiagen PCR purification kit en suivant les recommandations du
fabricant. Eluer dans 100µL
- Précipiter à nouveau l’ADN avec 10µL de NaOAc, 2µL de Glycogène, 250µL d’éthanol
100% toute la nuit à 4°C.
- Centrifuger 10 minutes à 12000rpm à 4°C, laver le culot avec de l’éthanol 70% et
resuspendre dans 11µL d’eau.
- Pour les tests de sonication : les faire migrer dans un gel d’agarose 1,5% à 100V pendant 30
minutes.
4. PCR quantitative
- Utiliser 3ng des produits d’IP par PCR
- Ajouter 10µL de mix SybrGreen 2X et 5µL d’un mélange des deux amorces à 1,2µM
chacun
247
Annexe 2
Immuno-précipitation de chromatine
- Programme : 10 minutes à 95°C, puis 40 cycles (15 secondes à 95°C, 1 minute à 60°C), pour
les courbes de dissociation, rajouter une augmentation de température de 60°C à 90°C
pendant 20 minutes.
5. Différents tampons utilisés
Lysis buffer
1% SDS;10mM EDTA pH 8,0; 50mM Tris-HCl pH 8,0
PMSF 1mM; Leupeptine 1µg/ml; Aprotinine 1µg/ml; Pepstatine 1µg/ml
Ajouter les inhibiteurs de proteases juste avant l’utilisation ou utiliser un cocktail
d’inhibiteurs (Complete mini EDTA-free, Roche)
IP dilution buffer
0,01% SDS; 1.1% Triton X-100; 1,2mM EDTA, 16,7mM Tris-HCl pH 8,0; 150mM NaCl;
PMSF 1mM; Leupeptine 1µg/ml; Aprotinine 1µg/ml; Pepstatine 1µg/ml
Ajouter les inhibiteurs de proteases juste avant l’utilisation ou utiliser un cocktail
d’inhibiteurs (Complete mini EDTA-free, Roche)
Low Salt Immune Complex Wash buffer
0,1% SDS; 1% Triton X-100; 2mM EDTA pH 8,0; 20mM Tris-HCl pH 8,0; 150mM NaCl
PMSF 1mM; Leupeptine 1µg/ml; Aprotinine 1µg/ml; Pepstatine 1µg/ml
High Salt Immune Complex Wash buffer
0,1% SDS; 1% Triton X-100; 2mM EDTA pH 8,0; 20mM Tris.Cl pH 8,0; 500mM NaCl
LiCl Immune Complex Wash Buffer
0,25M LiCl; 1% NP-40; 1% Na-Deoxycholate; 1mM EDTA pH 8,0; 10mM Tris-HCl pH 8,0
TE
10mM Tris-HCl pH 8,0; 1mM EDTA pH 8,0
Talianidis
70mM Tris-HCl pH 8,0
1mM EDTA pH 8,0
1,5% SDS
248
Annexe 3
Fractionnement celllulaire
Annexe 3 : Protocole de fractionnement cellulaire
- Ensemencer 4 boîtes de 10 cm de diamètre par condition à 106 cellules
Æ 2 boîtes pour un extrait total (WCE)
Æ 2 boîtes pour la fraction chromatinienne (P2)
- 24h après gratter les cellules deux fois au PBS à 4°C
- Centrifuger à 1500rpm pendant 4 minutes à 4°C
- Pour le WCE, reprendre le culot dans 150µL de tampon B et congeler à -20°C
- Pour le P2, reprendre le culot dans 200µL de tampon B additionné de 0,1% triton X100.
Laisser 10 minutes dans la glace avant de centrifuger à 14000rpm pendant 3 minutes à 4°C.
Reprendre le culot dans 100µL de tampon B additionné de 0,2mg/mL de RNAseA. Incuber
sur agitation de 30 secondes toutes les 2 minutes pendant 30 minutes à 25°C. Centrifuger à
14000rpm pendant 3 minutes à 4°C. Ajouter 150µL de tampon B, vortexer et congeler à 20°C.
- Le jour du dépôt : chauffer à 100 °C pendant 10 min et vortexant de temps en temps.
Refroidir dans la glace avant de soniquer (Amplitude 30, durée des pulses 2sec, deux séries de
15 pulses). Déposer sur gel SDS/PAGE 10%.
Tampon B
Hepes KOH pH 7,5 (M)
NaCl (5M)
EDTA (0,5M)
Aprotinine (20mg/mL)
Pepstatine (1,5mg/mL)
Leupeptine (3mg/mL)
PMSF (0,1M)
NaF (1M)
Glycérophosphate (1M)
Orthovanadate (0,2M)
Cantharidine (0,1M)
Concentratiopn finale (M)
0,05
0,30
0,001
0,01
0,003
0,006
0,001
0,010
0,010
0,001
0,0001
249
Annexe 4
Recombinaison homologue
Annexe 4 : protocole d’analyse de la recombinaison homologue
1. Culture cellulaire
-
-
Ensemencer les cellules à 100 000 cellules par puits
Transfecter 24h après 100nM de siRNA à la lipofectamine 2000 (Invitrogen)
Transfecter 24h après 3µg de vecteur codant pour I-SceI au Jet PEI (Polyplus
Transfection) ou 2,7µg de vecteur codant pour I-SceI + 0,3µg de vecteur codant pour
la GFP
Récupérer les cellules 72h après transfection du vecteur codant pour I-SceI dans
400µL de PBS (après trypsinisation 0,25%, centrifugation 1000rpm pendant 5
minutes, lavage avec 5 mL de PBS, centrifugation 1000rpm pendant 5 minutes et
reprendre dans 400µL de PBS)
2. Analyse par cytométrie en flux
-
Analyses sur le cytomètre FACScan (BD Dickinson) FL1-H/FL2-H
Utilisation du logiciel Cell Quest pro (BD Dicknison)
Les cellules GFP positives sont repérées sur le canal FL1-H, l’auto-fluorescence des
cellules vertes est repérée sur le canal FL2-H
Une compensation FL2-H- 25% FL1-H permet de repérer les cellules faiblement
positives pour la GFP
Paramètres d’acquisition
FSC
SSC
FL1
FL2
Seuil : FSC-H
P1
P2
P3
P4
= 52
Voltage
Voltage
Voltage
Voltage
E-1
320
500
450
Amplifier Gain 3.50
Amplifier Gain 1.00
Amplifier Gain Amplifier Gain -
lin.
lin.
log.
log.
Acquisition de 40 000 évènements
Remarques sur les vecteurs utilisés
- Le vecteur permettant l’expression d’I-SceI est un plasmide pcDNA3-mycNLS-I-SceI
qui est une version modifiée du plasmide pCMV-I-SceI contenant la séquence codante
d’I-SceI fusionnée en 5’ avec une triple étiquette Myc et un signal de localisation
nucléaire dans le vecteur pCDNA3β.
- Le vecteur codant pour la GFP est un vecteur pcDNA3 dans lequel la séquence
codante de l’EGFP a été clonée.
250
Annexe 5
Tissue micro-array
Annexe 5 : Tissue micro-array (TMA)
-
Par l’utilisation du TMA (Beecher Instruments, Alphelys), retirer deux « carottes » de
1mm de diamètre des blocs de paraffine contenant les tissus sains et tumoraux.
-
Démasquage antigénique par régénération au micro-onde à 65°C dans plusieurs
tampons (citrate pH=6, EDTA pH=8)
-
Inhibition de la biotine endogène par ajout d'albumine bovine afin de limiter les
artéfacts d'interprétation
-
Réaliser l’immuno-marquage avec l’anticorps anti-Pol η (Santa Cruz) pendant 1h.
-
Détecter la liaison de l’anticorps via le système de detection iVIEWTM (Ventana);
-
Analyser les lames au niveau de la station de travail Spot Browser (Alphelys) en
quantifiant l’intensité du marquage dans les tissus cancéreux et dans les tissus sains.
251
Téléchargement