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RÉSUMÉ ANALYTIQUE
L’économie du Burundi s’est bien comportée en 2008, bien que les chocs sur les prix
des produits alimentaires et des combustibles aient maintenu l’inflation à un niveau
élevé. La croissance du PIB réel a atteint 4½ %, principalement grâce à une bonne récolte
caféière et au nombre plus élevé de projets financés par les bailleurs de fonds. Sous l’effet
de la hausse des cours mondiaux des produits de base au premier semestre de l’année,
l’inflation, en glissement annuel, a culminé à environ 30 % en juin avant de se replier à
environ 26 % à la fin de l’année. L’appui accru des bailleurs de fonds a contribué à porter
les réserves officielles brutes à un niveau équivalant à environ 6½ mois d’importations.
La monnaie s’est appréciée de 16 % en termes effectifs réels.
Dans un environnement post-conflit difficile, les résultats du programme FRPC ont
été généralement satisfaisants. La plupart des objectifs indicatifs pour fin décembre
2008 ont été atteints, tous les critères de réalisation quantitatifs et structurels pour mars
2009 ont été respectés et les réformes structurelles se déroulent comme prévu. En
particulier, la loi portant établissement de la taxe sur la valeur ajoutée a été promulguée,
la gestion de la paie a été transférée au Ministère des finances et le recensement des
agents de l’État a été achevé. Les réformes des secteurs monétaire et financier ont en
outre bien progressé et le système d’adjudication des devises est en cours de
remaniement.
Les perspectives macroéconomiques du Burundi pour 2009 demeurent positives,
mais elles sont moins favorables qu’elles ne l’étaient du fait de la crise financière
mondiale. D’après les projections, la croissance économique, qui était de 4½ % en 2008,
se repliera à 3,2 %, principalement sous l’effet de : i) la réduction de la demande
d’exportations ; ii) un recul des cours mondiaux du café ; et iii) une baisse des transferts
privés et des investissements directs étrangers. Face à une faible croissance économique
et au tassement des cours mondiaux du pétrole et des produits alimentaires, l’inflation en
glissement annuel devrait diminuer et se situer à 9 % à la fin de l’année.
Les entretiens ont porté sur les moyens d’atténuer l’effet négatif du ralentissement
économique mondial sur le Burundi. La politique budgétaire sera assouplie (environ
1,3 % du PIB) face au manque à gagner temporaire dû à la crise financière mondiale. En
outre, le programme budgétaire révisé incorpore des dépenses additionnelles financées à
l’aide de dons, d’un niveau égal à 1,5 % du PIB, qui sont destinées à atténuer l’impact de
la crise sur les pauvres. La politique monétaire sera légèrement relâchée tout en
conservant son objectif de réduction de l’inflation à un niveau à un chiffre. Le régime de
taux de change flexible aidera lui aussi à l’ajustement de l’économie.