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RÉSUMÉ ANALYTIQUE
Bien que l’économie du Burundi ait été éprouvée par la crise mondiale en 2009, la
baisse des prix des produits alimentaires et des carburants a maintenu l’inflation
faible. Le PIB réel a diminué de 3½ % à cause de la baisse des transferts privés et des
investissements directs étrangers. Comme les cours du pétrole et des produits
alimentaires ont chuté, le taux d’inflation sur 12 mois est tombé de 26 % en 2008 à un
niveau inférieur aux 9 % envisagés dans le programme. L’allocation de DTS a permis de
porter les réserves officielles brutes à l’équivalent de 7 mois d’importations. Le taux de
change effectif réel s’est déprécié d’environ 2 %.
Dans un climat difficile post-conflit, le déroulement du programme soutenu par la
FEC a été satisfaisant. Tous les critères de réalisation pour la fin septembre 2009 ont été
observés et les réformes structurelles sont en bonne voie. La fermeture des comptes
extrabudgétaires constitue un pas important dans la voie de l’établissement d’un compte
unique du Trésor. La taxe sur la valeur ajoutée et le tarif extérieur unique de la CEA ont
été institués en juillet et le Parlement a adopté la loi portant création de l’office burundais
des recettes. La réforme de la filière café a progressé du fait de la privatisation d’un
certain nombre de stations de lavage.
Les perspectives macroéconomiques du Burundi pour 2010 sont favorables, pour
peu que les effets de la crise financière mondiale s’estompent. Le taux de croissance
devrait passer à 3,9 %, contre 3½ % en 2009, grâce à la vigueur de la production de café
et de l’assistance des bailleurs de fonds. L’inflation globale devrait rester à un chiffre, à
7½ %, en raison principalement de la modération des prix des produits alimentaires. Les
réserves officielles brutes baisseraient à l’équivalent de 6 mois d’importations.
Le programme pour 2010 vise à consolider la stabilité économique et à soutenir le
rétablissement progressif de l’économie. Une politique monétaire prudente aidera à
ancrer les anticipations inflationnistes tout en donnant une marge de croissance
économique. En matière de finances publiques, le but est d’accroître les recettes
intérieures et de réaffecter les dépenses vers les secteurs liés aux Objectifs du Millénaire
pour le développement. Les réformes structurelles continueront à être axées sur la gestion
des finances publiques et le système de sauvegardes de la Banque centrale.
Comme le Burundi est un pays qui sort d’un conflit, les risques qui pèsent sur le
programme restent non négligeables. Le principal serait une dégradation de la situation
politique, sociale et sécuritaire à l’approche des élections générales vers le milieu de
l’année 2010. Les autres risques pourraient être liés à des dérapages de la gouvernance,
aux incertitudes du climat extérieur et à l’aggravation des pénuries d’énergie.
Les services du FMI recommandent l’achèvement de la troisième revue, au vu des
bons résultats du Burundi et de la vigueur du programme.