VI. Le monde grec : la période classique (V e – IVe siècles av. J.-C.)

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François LAFRENIÈRE
GRÈCE ET ROME (332-300-SF)
VI. Le monde grec : la période classique (Ve – IVe siècles av. J.-C.)
A. Les principales étapes
1. Les guerres médiques (490-479)
a) Les causes
Lien avec le cours de niveau Initiation : À la découverte des civilisations disparues (332-101SF) et l’étude de cas de l’Acropole d’Athènes.
D’abord, notre source : HERODOTE, Enquête (Histoires).
Hérodote (484-424 av. J.-C.). Historien et voyageur grec originaire de Grèce d’Asie (Halicarnasse). Il
appartenait à une famille noble et aisée. Il consacra plusieurs années à voyager en Thrace, dans l’empire
perse (Asie Mineure, Mésopotamie, Médie), peut-être jusque chez les Scythes d’Asie, en Égypte et peutêtre en Libye. De ces voyages, il assembla les matériaux destinés à la rédaction de son Enquête où, avant
d’entreprendre la narration détaillée des guerres Médiques, il rapporte une multitude d’éléments et de
faits, souvent saisis sur le vif, concernant les pays visités, ce qui fait de lui, non seulement le premier
géographie et historien (on l’a dit « le père de l’histoire ») dont on ait conservé l’ensemble de l’œuvre,
mais aussi le premier ethnographe. Il résida sans doute à Athènes et il accompagna peut-être les premiers
colons sollicités par Périclès pour peupler la nouvelle fondation coloniale de Thurium en Grande Grèce,
en 443. C’est là qu’il termina ses jours et, sans doute y écrit-il la plus grande partie de son ouvrage.
(RACHET, « Hérodote », Dictionnaire de la civilisation grecque, 1992).
Ensuite, les causes du conflit… Les cités grecques de la côte ouest de l'Asie mineure, de même
que les cités situées sur les îles de cette côte, sont sous la domination perse à la fin du VIe s.
av. J.-C.
L’empire perse (achéménide). Au début du VIIe siècle av. J.-C. les tribus perses installées dans le Fârs
étaient organisées en un petit État, sous la conduite du roi Achéménès (d’où achéménides). Au milieu du
VIe siècle avant J.-C., Cyrus II le Grand fonde l’empire perse des Achéménides, qui connaît sa plus
grande expansion en particulier sous Darius Ier.
L’empire s’étend ainsi de la Libye à l’Indus et des provinces d’Ionie jusqu’ à la Nubie (soit un peu plus
de 23 peuples différents). Pour la première fois dans l’histoire, tout le Proche-Orient et le Moyen-Orient
sont réunis sous un seul et même sceptre. Cet empire est gouverné par une administration héritée de
l’Assyrie et de Babylone.
Tout l’édifice reposait sur le sentiment de loyauté des sujets envers la dynastie régnante, dont le
représentant était révéré comme une divinité et entouré d’une pompe saisissante. Le roi, Grand Roi, est
un autocrate absolu qui gouverne de loin. Les populations soumises conservent leur organisation propre,
leur religion, leurs chefs même. Mais tous les sujets jusqu’aux plus hautes charges sont considérés
comme des bandaka du roi, c’est-à-dire des personnes liées par un lien de fidélité absolue. La stabilité
dynastique permit une stabilité politique et même lors de la conquête Alexandre, les satrapes resteront
parfaitement loyaux.
Toutefois, le déclin et la chute de l’empire perse s’expliquent peut-être par les mêmes raisons qui ont
conduit à l’éclatement de tous les empires : l’affaiblissement du pouvoir central (intrigues au harem, vie
des dirigeants « à l’orientale »), les rebellions nationales (Grèce, Égypte) peut-être exagérées par la
propagande alexandrine, mais renforcées par les défaites perses durant les Guerres Médiques, et la
décomposition générale du système (affaiblissement de l’armée, soulèvement des satrapies, décadence
des mœurs). Toutes choses qui entraîneront l’écroulement quasi immédiat de l’empire quand surgira le
génial Alexandre et ses énergiques soldats. (CLIO LA MUSE, «L’Empire perse»
http://www.cliolamuse.com/spip.php?article90, octobre 2010, 1p.)
Voir à bien situer l'empire perse sur une carte !
2015-10-30
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Le fait majeur du début du Ve siècle est constitué par la révolte – et ses conséquences – des
cités grecques d’Ionie (en Asie Mineure) contre l’autorité perse. En 498, une petite coalition
de cités grecques entre en campagne militaire en Asie mineure contre les Perses. Elles
remportent une courte victoire. Cette année-là, la cité lydienne de Sardes est mise à sac par les
Grecs. La révolte se répand en Carie, en Lycie et à Chypre. En Ionie même, la révolte fut
sentie comme une libération. Cependant, en 494, les Perses s’emparent de Milet et reprennent
le contrôle de l'Asie mineure.
b) Première guerre médique : Marathon 490
Darius Ier, roi des Perses, débarque à Marathon avec son armée. Voir HERODOTE, Enquête, VI,
102-107. Les Athéniens repoussent l'ennemi (stratège Miltiade). Selon la tradition, il y aurait
eu 9000 Athéniens, 1000 alliés Platéens pour 20 000 Perses sur le champ de bataille. 6400
Perses auraient péri, contre 192 Athéniens. Un messager quitte Marathon vers Athènes pour
annoncer la victoire (= un marathon moderne, soit 42,192 km).
La bataille de Marathon est restée bien ancrée dans la mémoire collective des Athéniens.
C'était pour eux le symbole du triomphe de la civilisation sur la barbarie, le triomphe des
forces armées disciplinées sur la force brute du nombre. Cette victoire deviendra le symbole
de la grandeur de la cité d'Athènes.
c) Deuxième guerre médique : Salamine et Platée 480-479
En 480, sous le règne de Xerxès, roi des Perses et fils de Darius, l’armée perse menace encore
sérieusement les cités de Grèce propre. Les Athéniens, cette fois, ne sont pas seuls, il existe
une alliance entre Athéniens, Spartiates et cités alliées du Péloponnèse – l’entente de l'Isthme
– et les Eubéens, Béotiens et Thessaliens).
Les Grecs choisirent d’établir une ligne de défense aux Thermopyles, passage obligé vers la
Grèce centrale. Au bout de quelques jours, le roi de Sparte Léonidas succomba glorieusement
avec ses 300 soldats face aux Perses qui avaient réussi à le prendre à revers (HERODOTE,
Enquête, VII, 201-203). Pendant ce temps, l'épisode du Cap Artémision au large de l'Eubée
(bataille navale). L’armée de Xerxès envahit la Béotie et l’Attique. Les Athéniens s’étaient
réfugiés à Salamine, à Égine et à Trézène. Les bâtiments de l’Acropole furent détruits, en
représailles de la destruction de Sardes.
L'épisode de Salamine en 480 (HERODOTE, Enquête, VIII, 74-96 ; ESCHYLE, Les Perses, pièce
jouée en 472). Célèbre bataille navale où étaient présente une flotte de 200 navires athéniens.
Déroute des Perses. L'épisode décisif de la bataille de Platées en 479 et le Spartiate Pausanias
(bataille terrestre) (HERODOTE, Enquête, IX, 25-85). Les restes de l’armée perse évacuent la
Grèce. Les Grecs remportent aussi au cap Mycale, en Ionie, une autre victoire navale. Les
Perses sont chassés de l'Égée.
La marine de guerre grecque. L’armée grecque a remporté une victoire convaincante et
décisive lors de la bataille navale de Salamine grâce à l’emploi de la trière (trirème). La trière
est un navire de guerre en bois à trois rangs superposés de rameurs. Le vaisseau fait env. 40 m
de long sur 7 m de large. À la proue se trouve l’éperon. Elle comprend 170 rameurs, 30
membres d’équipage (manœuvres), 10 hoplites (fantassins) pour repousser les attaques, le
triérarque qui est le responsable du navire (c’est une magistrature à Athènes), un pilote et un
quartier-maître pour donner la cadence aux rameurs. La trière n’a qu’une voile. Elle peut
atteindre une vitesse de 18 km heure. La stratégie employée avec ce type de navire est
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d’éperonner le flanc du bateau ennemi, puis de l’abandonner ou de le détruire. On peut aussi
longer le bateau ennemi en relevant les rames pour fracasser les rames ennemies. Lors de la
bataille de Salamine en 480 av. J.-C., 400 bateaux perses sont présents dans le détroit et 300
trières grecques. Les Perses perdront la moitié de leurs navires, les troupes grecques en
perdront 40 seulement. Le poète Eschyle, qui était présent lors de cet événement, nous le
raconte dans sa pièce Les Perses.
› Voir la reconstitution d’une trière antique Olympias : reconstitution d’après J.S. Morrison,
J.S. Coates et F. Welsh. Paleon Faliron Musée de la marine antique. http://www.marineantique.net/L-Olympias-reconstitution-d-une Et sur Youtube:
http://www.youtube.com/watch?v=UWlgxhUH3JQ ou
http://www.youtube.com/watch?v=7da52cJLwW8
d) Conséquences de la victoire grecque
• Conséquences sur l'imaginaire collectif (= conséquences psychologiques) :
Cette victoire devient le symbole de la lutte victorieuse de la civilisation sur la
barbarie. Avec des forces inférieures en nombre, mais disciplinées, les Grecs étaient
venus à bout des barbares.
• Conséquences politiques pour les Grecs :
1. Début de l'hégémonie athénienne (hégémonie = suprématie d'une cité sur une autre,
du grec hégémon = chef), concrétisée autour de la Ligue de Délos (fédération de cités
alliées). La Ligue de Délos, établie en 478-/477, représente un moment décisif dans le
développement de la puissance athénienne. Les Athéniens ont conclu une alliance avec
les autres cités grecques de la mer Égée afin d’assurer la sécurité du secteur contre le
retour des Perses. L’organisation systématique de cette Ligue autour d’Athènes et en
fonction de ses intérêts a permis à cette puissance de s’imposer durablement en Grèce.
Les cités grecques doivent payer un tribut – phoros –qui est déposé dans le trésor de la
Ligue. La puissance navale des Athéniens est sans équivalent dans le monde grec de
l’époque. En 449/448, les Athéniens concluent avec le roi des Perses la paix dite de
Callias. Athènes est devenue une cité démocratique, mais impérialiste…
2. Formation du bloc péloponnésien autour de Sparte, la cité oligarchique.
Les conséquences politiques consistent donc en une scission du monde grec en deux
blocs d'idéologie politique différente : Athènes et Sparte.
2. Athènes au siècle de Périclès
Le siècle d'Or d'Athènes n'est que de 15 ans : 446-431 !
Périclès : citoyen athénien, il occupe la fonction politique (magistrature) de stratège : 443429. Lire le document distribué en classe.
Les réalisations culturelles : Le prestige de la cité s'étend dans tout le monde grec :
rayonnement culturel. De grands accomplissements culturels : philosophie, théâtre, art et
architecture.
Impérialisme athénien avec les revenus tirés de Ligue de Délos. Les Athéniens transfèrent le
trésor de la Ligue à Athènes et l’utilisent à leurs propres fins, soit construire les monuments de
l’Acropole : propylées, Parthénon, Érechthéion, temple d’Athéna Nikè.
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Une réalisation politique : une égalité des citoyens entre eux et l'égalité des citoyens devant la
loi i.e. l'isonomie.
3. La guerre du Péloponnèse (431-404)
a) Les causes
D’abord, notre source : THUCYDIDE, La Guerre du Péloponnèse. (entre 460 et 455 – 404 av.
J.-C.) Thucydide est un Athénien. Il rédige une Histoire de la guerre du Péloponnèse. Le sujet
principal de son œuvre est le conflit qui a opposé les Athéniens aux Spartiates.
THUCYDIDE occupe une place unique parmi les historiens. Racontant une guerre qu'il avait vécue, il en a donné
une analyse si profonde qu'il a réussi à en faire, comme il se l'était proposé, une « acquisition pour toujours », où
chaque époque apprend, à travers ce récit du Ve siècle avant J.-C., à mieux comprendre ce qu'elle vit. Thucydide
a raconté la guerre du Péloponnèse, c'est-à-dire l'affrontement qui, de 431 à 404 avant J.-C., opposa les deux
grandes cités grecques alors à leur apogée : Sparte, qui dirigeait la confédération péloponnésienne, et Athènes,
dont l'empire, né au lendemain des guerres médiques, n'avait cessé de s'accroître et jouissait, sous l'impulsion de
Périclès, d'un prestige rayonnant, dont portent témoignage les monuments de l'Acropole.
La vie de Thucydide est toute mêlée à cette guerre, elle lui est subordonnée. Il avait conçu dès le début l'idée de
s'en faire l'historien. Il y prit part lui-même : apparenté à l'une des familles nobles d'Athènes, il fut même pourvu
d'un commandement. Mais son échec à Amphipolis, en 424, lui valut d'être exilé. Il consacra alors tout son temps
à sa tâche d'historien. Il était riche ; il put voyager, enquêter dans les deux camps. Lorsque finit la guerre, en 404,
il vivait encore, puisqu'il fait allusion dans son œuvre aux événements d'alors ; rentré ou non à Athènes, il dut
mourir peu d'années après cette date ; son histoire, en tout cas, demeure inachevée : elle s'interrompt, avec l'actuel
livre VIII, vers la fin de l'année 411. Autrement dit, Thucydide ne semble avoir existé que pour s'intéresser avec
passion à cette grande expérience contemporaine et pour chercher à en exprimer le sens dans une œuvre qui en
fût digne. (J. DE ROMILLY, « Thucydide », Universalis, http://www.universalis-edu.com, 20 octobre 2014).
Ensuite, les causes du conflit…
Au lendemain des guerres médiques, l’impérialisme était pour Athènes une nécessité,
le moteur économique fondé sur le contrôle des routes maritimes et des territoires qui
fournissaient des matières premières…
mais aussi l’instrument de sa puissance militaire et de son rayonnement culturel.
Sans les ressources — le tribut, phoros — de la Ligue de Délos, Athènes n’aurait pu financer
les grands travaux qui stimulaient son activité.
Les causes s’énoncent ainsi :
1. Le développement de la puissance athénienne et la crainte de Sparte. L’enjeu est la
domination sur le monde grec.
2. La rivalité de deux hégémonies : Athènes sur mer et sur le littoral de l’Égée et Sparte
dans le Péloponnèse et en Béotie.
b) Fin de la guerre et conséquences
La guerre est très dure entre ces deux cités et leurs alliés respectifs. C’est une lutte sans merci.
Paix en 404 imposée à Athènes par Sparte.
Sparte exige alors :

la dissolution de la confédération athénienne (Ligue de Délos);

l’abandon de toutes les possessions athéniennes extérieures;
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
destruction des Longs Murs d’Athènes (fortifications);

réduction de la flotte athénienne à 12 navires (la flotte d’origine était de 300 navires !);

adhésion à la ligue péloponnésienne.
Mais, Sparte n’impose pas l’oligarchie aux Athéniens (elle viendra en 404).
4. Philippe II et la conquête macédonienne (360-336)
a) La Macédoine
La Macédoine était située aux franges du monde grec, mais elle participe à la civilisation
grecque. On y parle un dialecte grec. Les Macédoniens participaient aux Jeux Olympiques.
Cependant plusieurs Grecs les considéraient comme des barbares.
Le propre de la Macédoine est d’avoir conservé une organisation en ethnè, en «peuple» ou en
«nation». Un roi entouré d'une aristocratie dirigeait cet état. C'est une puissance monétaire par
les gisements d'or du mont Pangée et une puissance militaire (mais pas au début !).
b) Philippe II
L’avènement
En 360/59 Perdiccas III, roi de Macédoine meurt dans une bataille contre les Illyriens. Le
royaume de Macédoine est alors menacé de toutes parts. Les Illyriens agressent le royaume à
l’Ouest, les Péoniens au Nord et les Thraces à l’Est. En 360, Philippe II hérita du royaume
macédonien. Perdiccas était l’oncle de Philippe, qui était alors gouverneur d’une région de
Macédoine depuis quelques années. Au moment où Philippe prend le trône, la Macédoine est
au bord de la catastrophe. L’héritage qu’il reçoit alors est terrible. Moyens : Philippe
emploiera à la fois la stratégie, la diplomatie et la force pour se sortir de ces difficultés. Il
gagne d’abord du temps en signant des traités ou des trêves avec ses agresseurs. Ceci lui
permet de se regrouper et de se retourner.
Les réformes de Philippe II
Une fois au pouvoir, il entreprend une réforme de l’armée pour assurer la sécurité aux
frontières et pour assurer le développement économique. L’armée macédonienne était alors
une armée pauvre, formée de paysans et de montagnards volontaires, mais peu formés.
Voyons un peu l’évolution de cette armée dans le temps :
 En 358, au début du règne de Philippe, l’armée était formée de 10 000 fantassins et de
600 cavaliers.
 En 352, elle était comprenait 20 000 fantassins et de 3 000 cavaliers.
 En 334, au moment où son fils Alexandre entreprendra la conquête de l’Orient, cette
armée sera formée de 12 000 fantassins et de 1 800 cavaliers prêts à prendre la route,
plus 24 000 soldats grecs, plus 12 000 fantassins et 1 800 cavaliers qu’il laissera à son
général Antipater pour qu’il garde la Macédoine et la Grèce en son absence.
La réforme touche à la fois la cavalerie et l’infanterie. Philippe attribue un rôle premier à la
cavalerie sur l’infanterie. La cavalerie aura pour rôle d’attaquer les flancs ennemis, tandis que
les fantassins fonçaient vers le centre. L’infanterie macédonienne comprend la phalange (ordre
de bataille) qui est organisée en régiments. La phalange utilise une arme nouvelle : la sarisse ;
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une longue pique de 4,25 à 5,50 m de long en bois de cornouiller et avec une pointe de fer.
Elle fait 3 fois la longueur de la lance traditionnelle. La sarisse était portée de façon verticale
par les soldats, mais les 5 premiers rangs la baissaient en position horizontale. Les rangs
arrières suivaient les premiers rangs. Selon les circonstances, la phalange était formée de 8 ou
de 16 rangs de soldats. Le soldat d’infanterie portait aussi en bandoulière un petit bouclier
rond d’un diamètre de 60 cm appelé pelta. Il portait aussi un casque et des cnémides de bronze
et une tunique de tissu. La cavalerie, quant à elle, était divisée en escadrons. Le cavalier portait
un casque de fer, une cuirasse de bronze ou de cuir, une lance traditionnelle et une épée courte.
La cavalerie macédonienne devint une force remarquable et redoutée dans tout le monde grec.
Avec son armée, Philippe réussira à faire l’union de la Macédoine, l’intégration de nouveaux
territoires et de peuples.
Les objectifs de Philippe II
Au début, il n'a pas dû penser à la conquête du monde grec. Il protège d'abord le territoire
macédonien. Ensuite, il veut ouvrir son royaume sur la mer Égée, ce qui le fera entrer en
conflit avec Athènes, car le nord de l'Égée est la chasse gardée des Athéniens. Au moment de
la conquête macédonienne, aucune cité grecque n'est en mesure d'opposer son hégémonie
militaire aux Macédoniens. Philippe a comme objectif l’unification du monde grec sous la
gouverne macédonienne. Un objectif très ambitieux, quand on connaît la nature de la polis
grecque…
Athènes n'en a pas les moyens, mais à partir de 351, Démosthène, célèbre orateur athénien se
fera le champion de la cause antimacédonienne et forcera l'offensive.
c) La Macédoine à la tête de la Grèce
En 338-37 La ligue des Hellènes (Koinon des Hellènes ou Ligue de Corinthe) est formée dont
Philippe est l'hégémon, le chef militaire et politique.
Objectifs de cette ligue des Hellènes :
 Établir une paix commune aux Grecs ;
 Réunir les cités grecques dans une guerre contre les Perses (constitution d’une armée
panhellénique).
Conséquence sur le monde grec : Ceci signe la fin de l'indépendance et de la souveraineté des
cités grecques.
336 meurtre de Philippe.
› Voir la tombe de Philippe à Vergina. (ppt)
5. Alexandre le Grand et l’hellénisation de l’Orient
a) Les objectifs d’Alexandre
› Voir carte géographique de la conquête de l’empire perse (ppt).
Succession du royaume à Alexandre qui a 20 ans en 336 = il devient à son tour hégémon.
Objectifs de la conquête :
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 Déjà, Philippe II sait que les Perses veulent empêcher le maintien d’une hégémonie en
Grèce et veulent agiter les Grecs contre la Macédoine. Alexandre veut donc repousser
cette menace et entreprend un projet plus large (+ que l’Asie Mineure seule).
 Dans ce monde grec unifié depuis la création de la Ligue de Corinthe, cette guerre est
perçue comme une source de revenus (butin de guerre).
 Il veut aussi faire la conquête de l'empire perse et venger les affronts que les Perses ont
faits aux cités grecques.
Il entreprend une épopée de 10 ans qui fera de lui l'un des plus grands conquérants de l'histoire
de l'humanité. On est surpris de l’efficacité d’une armée d’invasion aussi limitée
comparativement aux moyens dont dispose le roi des Perses Darius III (120 000 hommes à la
bataille d’Issos).
La conquête : En 334 Alexandre passe en Asie Mineure, en 333 il est au Levant, en 332 il
conquiert facilement l’Égypte (fondation d’Alexandrie), en 331 la Mésopotamie et les
capitales de la Perse. En 330 Alexandre roi achéménide (perse), Darius III est assassiné. 330327 conquête difficile du nord de l’Iran et passage jusqu'à l'Indus (Pakistan). Ses soldats,
épuisés, refusent de se rendre au Gange. 326 le retour est sonné par voie de terrestre et
maritime. 324 retour à Babylone.
Il meurt en 323 à Babylone, en Mésopotamie, frappé de maladie à l'âge de 33 ans.
b) Les conséquences de ses conquêtes en Orient
Il s’agit de la deuxième grande vague d’hellénisation en Méditerranée après la colonisation
archaïque (voir bloc III du cours).
Alexandre contribue à une large hellénisation de l'Orient. Il contribue à répandre la culture
grecque.
Une langue et des institutions communes
La langue grecque est l’instrument de communication commun dans l’ensemble de
l’Empire.
Il y a des fondations de nouvelles cités grecques dont 34 Alexandrie pour des
nécessités militaires, administratives, économiques, et pour l’installation des soldats
grecs et macédoniens.
Ce sont des cités grecques avec leurs institutions démocratiques, leurs lois, mais
soumises à un pouvoir supérieur, celui du chef.
Les cités deviennent des foyers de culture grecque.
Une même culture universelle
La culture dominante est grecque.
Ce qui unit cet immense territoire c’est cette culture grecque partagée par tous.
Alexandrie d’Égypte deviendra un grand foyer de diffusion de la culture hellénique.
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Sources
AMOURETTI, M.C. et F. RUZÉ. Le monde grec antique : Des palais crétois à la conquête
romaine, Paris, Hachette, Histoire université, 2003.
BRUN, P., Le monde grec à l’époque classique (500-323 avant J.-C.), Paris, A.Colin, 2003.
BUTTIN, A.-M., La Grèce classique, Paris, Les Belles Lettres, 2002.
CABANES, P. Petit Atlas historique de l'Antiquité grecque, Paris, A. Colin, 1999.
ÉTIENNE, R., C. MÜLLER, et F. PROST, Archéologie historique de la Grèce antique, Paris,
Ellipses, 2000.
GOUKOWSKI, P., «Alexandre le Grand, Universalis, http://www.universalis-edu.com/, 1er
octobre 2012.
GOUKOWKSI, P., «Philippe II», Universalis, http://www.universalis-edu.com/, 1er octobre
2012.
HOLTZMANN, B. et Cl. MOSSÉ, «Macédoine antique», Universalis, http://www.universalisedu.com/, 1er octobre 2012
KAPLAN, M, dir. Histoire ancienne tome 1 : Le monde grec, Paris, Bréal, Grand amphi,
1995.
MOSSÉ, C. et A. SCHNAPP-G. Précis d’histoire grecque, Paris, Armand Colin, Histoire
ancienne, 1990.
ORRIEUX, C. et P. S.-PANTEL Histoire grecque, Paris, PUF, Premier cycle, 1995.
WORTHINGTON, I., Philippe II de Macédoine : Stratège, diplomate, créateur d’empire,
Paris, Économica, 2011.
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