L'intégration des volontaires étrangers.
Dès le déclenchement des hostilités, les volontaires étrangers affluent en
nombre pour servir dans les rangs de l'Armée française. Quelque peu
méfiante devant ces volontaires, elle cherche à en affecter le plus grand
nombre à la Légion étrangère. Parmi les 52 nationalités représentées, on
trouve essentiellement des Russes, des Italiens, des Roumains, des
Suisses, des Belges, des Anglais et des Américains.
Si certains volontaires n'apprécient guère cet engagement forcé dans la
Légion étrangère, celle-ci n'est guère plus satisfaite devant cette
augmentation trop brutale de ses effectifs.
En 1914, les deux régiments étrangers comptent 5 bataillons au Maroc,
4 en Algérie et 3 au Tonkin. Ceux d'Algérie reçoivent l'ordre d'envoyer
la moitié de leurs effectifs en France pour servir d'ossature à 4 nouveaux
régiments : les 2e, 3e et 4e régiments de marche du 1er étranger et le 2e
régiment de marche du 2e étranger. L'encadrement doit néanmoins être
complété avec des réservistes. Ainsi, les cadres du 3e régiment sont
presque tous des pompiers de Paris sans grande compétences militaires.
Par ailleurs, les légionnaires allemands ou autrichiens doivent rester
outre-mer, conformément au droit international.
A la fin du mois d'août, les légionnaires du 1er étranger débarquent dans
le sud de la France. Les volontaires sont rapidement incorporés avant
que les unités remontent vers la ligne de front. Certains contingents
nationaux sont si nombreux que le principe de l'amalgame se trouve
remis en question. Ainsi, le 4e régiment de marche est entièrement
composé d'Italiens qui combattent sous le commandement du
lieutenant-colonel Giuseppe Garibaldi.