417
SENAT
SECONDE
SESSION
ORDINAIRE
DE
1976-1977
Annexe
au
procès-verbal
de
la
séance
du
23
juin
1977
.
RAPPORT
FAIT
au
nom
de
la
commission
des
Affaires
économiques
et
du
Plan
(
1
)
sur
le
PROJET
DE
LOI
,
ADOPTÉ
PAR
L'
ASSEMBLÉE
NATIONALE
,
APRÈS
DÉCLA
RATION
D'
URGENCE
,
relatif
au
contrôle
de
la
concentration
écono
mique
et
à
la
répression
des
ententes
illicites
et
des
abus
de
position
dominante
.
Par
M.
OCTAVE
BAJEUX
,
Sénateur
.
(
1
)
Cette
commission
est
composée
de
:
MM
.
Jean
Bertaud
.
président
;
Paul
Mistral
,
Joseph
Yvon
,
Marcel
Lucotte
,
Michel
Chauty
,
vice-présidents
;
Jean-Marie
Bouloux
,
Fernand
Chatelain
,
Marcel
Lemaire
,
Jules
Pinsard
,
secrétaires
;
Charles
Alliés
,
Octave
Bajeux
,
André
Barroux
,
Charles
Beaupetit
,
Georges
Berchet
,
Auguste
Billiemaz
,
Amédée
Bouquerel
,
Frédéric
Bourguet
,
Jacques
Braconnier
,
Marcel
Bregegere
,
Raymond
Brun
,
Paul
Caron
,
Auguste
Chupin
,
Jean
Colin
,
Francisque
Collomb
,
Jacques
Coudert
,
Maurice
Coutrot
,
Pierre
Croze
,
Léon
David
,
René
Debesson
,
Hector
Dubois
,
Emile
Durieux
,
Gérard
Ehlers
,
Jean
Filippi
,
Léon-Jean
Grégory
,
Mme
Brigitte
Gros
,
MM
.
Paul
Guillaumot
,
Rémi
Herment
,
Maxime
Javelly
,
Pierre
Jeambrun
,
Alfred
Kieffer
,
Pierre
Labonde
,
Maurice
Lalloy
,
Robert
Laucournet
,
Bernard
Legrand
,
Léandre
Letoquart
,
Paul
Malassagne
,
Louis
Marré
,
Pierre
Marzin
,
Guy
Millot
,
Henri
Olivier
,
Louis
Orvoen
,
Robert
Parenty
,
Albert
Pen
,
Pierre
Perrin
,
André
Picard
,
Jean
-
François
Pintat
,
Richard
Pouille
,
Henri
Prêtre
,
Maurice
Prevoteau
,
Jean
Proriol
,
Roger
Quilliot
,
Jean-Marie
Rausch
,
Jules
Roujon
,
Guy
Schmaus
,
Michel
Sordel
,
Pierre
Tajan
,
René
Travert
,
Raoul
Vadepied
,
Jacques
Verneuil
,
Charles
Zwickert
.
Voir
les
numéros
:
Assemblée
nationale
(5
e
législ
.)
:
2388
,
2754
,
2954
et
in-8°
692
.
Sénat
:
371
(
1976-1977
).
Concurrence
Ententes
-
Concentration
des
entreprises
-
Commission
de
la
concurrence
-
Commission
technique
des
ententes
et
des
positions
dominantes
-
Procédure
pénale
-
Crimes
et
délits
-
Code
pénal
.
1
Sénat
417
.
1
SOMMAIRE
Pages
Introduction
3
I.
Le
problème
de
la
concurrence
5
A.
Les
entreprises
face
à
la
concurrence
5
B.
Politique
de
la
concurrence
et
croissance
équilibrée
13
II
.
Les
données
économiques
et
institutionnelles
17
A.
L'
évolution
de
la
concentration
en
France
17
B.
Les
législations
étrangères
27
C.
Le
projet
communautaire
de
contrôle
des
concentrations
32
D.
Les
insuffisances
actuelles
de
la
politique
française
35
III
.
Économie
générale
du
projet
de
loi
41
A.
Les
objectifs
du
projet
de
loi
41
B.
Le
dispositif
prévu
par
le
projet
de
loi
43
Examen
des
articles
57
Tableau
comparatif
101
Amendements
présentés
par
la
commission
119
Audition
de
M.
Claude
Lasry
,
président
de
la
commission
technique
des
ententes
125
et
des
positions
dominantes
3
MESDAMES
,
MESSIEURS
,
Le
projet
de
loi
relatif
au
contrôle
de
la
concentration
écono
mique
et
à
la
répression
des
ententes
illicites
et
des
abus
de
position
dominante
,
a
été
déposé
sur
le
bureau
de
l'
Assemblée
nationale
le
12
juin
1976
.
Une
commission
spéciale
fut
alors
créée
pour
l'
examiner
.
Le
20
janvier
1977
,
une
lettre
rectificative
modifiait
le
texte
initial
sur
quelques
points
.
Ce
n'
est
que
le
9
juin
dernier
,
après
que
le
Gouver
nement
ait
brusquement
déclaré
l'
urgence
du
projet
de
loi
,
soit
,
à
trois
jours
près
,
un
an
après
le
dépôt
du
projet
,
que
l'
Assemblée
nationale
délibérait
enfin
en
séance
publique
,
apportant
au
texte
de
nombreuses
modifications
de
forme
sans
en
transformer
beaucoup
le
fond
.
Le
Sénat
et
sa
commission
des
Affaires
économiques
et
du
Plan
n'
ont
ainsi
été
saisis
que
le
10
juin
.
La
Commission
a
examiner
définitivement
le
présent
rapport
dès
le
23
juin
,
n'
ayant
donc
pas
eu
le
temps
de
procéder
à
toutes
les
investigations
et
à
toutes
les
audi
tions
qu'
elle
jugeait
indispensables
à
une
appréciation
suffisante
des
dispositions présentées
.
La
Commission
a
demandé
à
son
Rapporteur
d'
exprimer
l'
irritation
de
tous
les
commissaires
devant
d'
aussi
déplo
rables
méthodes
de
travail
législatif
,
une
précipitation
désordon
née
doit
succéder
à
une
lenteur
incompréhensible
.
Ces
conditions
imposées
paraissent
d'
autant
plus
regrettables
à
la
commission
des
Affaires
économiques
que
le
présent
projet
de
loi
est
d'
une
importance
tout
à
fait
considérable
,
car
il
concerne
un
phénomène
essentiel
de
l'
évolution
économique
contemporaine
.
Il
n'
est
pas
excessif
de
dire
que
la
concentration
croissante
des
entre
prises
et
le
développement
des
ententes
et
des
positions
dominantes
modifient
profondément
le
fonctionnement
de
la
vie
économique
,
tant
au
niveau
des
structures
de
production
et
de
distribution
qu'
à
celui
des
rapports
des
producteurs
entre
eux
et
avec
les
consomma
teurs
.
Les
Pouvoirs
publics
,
légitimement
soucieux
d'
assurer
«
l'
utili
sation
optimale
de
nos
ressources
dans
le
cadre
d'
une
croissance
équi
librée
par
le
maintien
d'
une
concurrence
satisfaisante
entre
les
entreprises
»,
se
devaient
de
mieux
contrôler
le
vaste
mouvement
de
concentration
des
entreprises
,
ainsi
que
les
diverses
formes
d'
ententes
et
de
position
dominante
qui
surgissent
constamment
.
On
peut
même
se
demander
si
ces
mesures
indispensables
viennent
à
leur
heure
ou
4
si
elles
ne
sont
pas
trop
tardives
car
,
ainsi
qu'
une
personnalité
émi
nente
en
la
matière
l'
a
déclaré
à
un
hebdomadaire
,
le
19
mai
dernier
:
«
la
plupart
des
grandes
concentrations
sont
derrière
nous
».
Certains
estiment
toutefois
que
les
regroupements
à
venir
justifieront
plus
souvent
que
ceux
du
passé
l'
institution
d'
un
contrôle
effectif
qui
existe
déjà
dans
d'
autres
Etats
industriels
.
Dans
cette
dernière
opti
que
,
le
présent
projet
de
loi
est
donc
présenté
au
moment
il
est
indispensable
.
5
I.
LE
PROBLÈME
DE
LA
CONCURRENCE
La
concurrence
s'
oppose
à
la
planification
comme
type
d'
orga
nisation
économique
en
ce
qu'
elle
fait
dépendre
l'
allocation
des
res
sources
d'
un
système
de
prix
résultant
du
libre
jeu
de
l'
offre
et
de
la
demande
.
Ce
mode
de
régulation
décentralisé
de
l'
activité
écono
mique
présente
,
en
fait
,
les
caractères
d'
un
système
autorégulateur
dans
la
mesure
il
repose
sur
l'
interaction
des
initiatives
des
diffé
rents
agents
parmi
lesquelles
la
compétition
entre
les
entreprises
joue
un
rôle
essentiel
.
De
ce
point
de
vue
,
il
s'
apparente
,
par
son
fonc
tionnement
,
à
un
jeu
collectif
,
une
espèce
de
sport
dangereux
puisqu'
il
y
va
théoriquement
de
la
vie
et
de
la
mort
économique
des
entreprises
qui
y
participent
.
La
concurrence
est
ainsi
doublement
menacée
:
de
l'
extérieur
,
par
ceux
qui
dénoncent
l'
irrationalité
d'
une
compétition
la
réus
site
dépend
tout
autant
de
la
chance
que
de
la
technique
;
de
l'
inté
rieur
,
parce
que
les
entreprises
cherchent
naturellement
à
s'
affranchir
de
ses
aléas
.
Aussi
l'
État
,
garant
du
progrès
et
de
la
sécurité
économique
,
ne
peut
-il
laisser
faire
en
matière
de
concurrence
.
Son
rôle
est
cependant
fondamentalement
ambigu
:
arbitre
ayant
pour
tâche
de
faire
res
pecter
aux
entreprises
les
règles
du
jeu
de
la
concurrence
,
il
est
éga
lement
conduit
à
en
corriger
les
conséquences
les
plus
brutales
et
même
à
y
porter
atteinte
afin
de
renforcer
la
compétitivité
de
notre
économie
sur
les
marchés
internationaux
.
A.
Les
entreprises
face
à
la
concurrence
.
Il
existe
une
abondante
littérature
économique
sur
le
thème
de
la
concurrence
s'
affrontent
laudateurs
et
détracteurs
,
les
uns
pour
en
vanter
la
rigueur
théorique
,
les
autres
pour
en
dénoncer
l'
ina
déquation
à
la
réalité
.
Il
ne
s'
agit
pas
,
ici
,
de
prendre
part
au
débat
mais
simplement
de
constater
que
la
théorie
de
la
concurrence
consti
tue
un
cadre
de
référence
utile
à
la
compréhension
des
phénomènes
concrets
.
Ainsi
,
un
bref
rappel
des
mécanismes
de
la
concurrence
permet
de
mieux
comprendre
pourquoi
les
entreprises
ont
une
ten
dance
naturelle
à
essayer
d'
y
échapper
.
En
effet
,
quelles
que
soient
les
altérations
que
ces
mécanismes
peuvent
subir
dans
leurs
traduc
tions
concrètes
,
on
constate
que
les
pressions
et
les
incertitudes
que
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