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des Réfutations ou alors si on est carnapien, des Confirmations. Ces deux conclusions ne
peuvent être obtenues que par la lecture proprement dite, et c’est ce que j’indique en fermeture
de propos, mais naturellement, de telles paroles échappent à votre vision perfidement rabougrie.
J’écris en effet, en espérant que vous lisiez cette fois-ci : « …je ne puis m’avancer plus loin dans
ces HYPOTHÈSES puisque je n’ai pas moi-même pris la peine et le temps de lire le livre en
question. JE SUSPENDS DONC MON JUGEMENT JUSQU’À LA LECTURE DE
CETTE
APOLOGIE
. » (Je souligne) : Voilà ma seconde précaution et contrairement à vous, je
suis honnête.
Plutôt que de m’effrayer avec vos griffes de tigre – je ne suis qu’un pauvre humain frêle
et fragile –, je vous conseille, Professeur, de nouveau, de « prendre le temps de lire », mais cette
fois-ci, lire avec objectivité et sans arrière-pensées néfastes, les propos du « philosophe en
herbe » et du simple « étudiant » que je suis. D’ailleurs à propos de votre « tigritude », je vous
réponds ce que répondit jadis Senghor à Soyinka (Ce sont des philosophes comme vous l’aurez
remarqué…)
Vous dites que je vous ai reproché de ne pas avoir « cité » des auteurs, notamment
Blondel, mais n’importe quel lecteur peut à présent juger de la pertinence de cette déclaration
en s’aidant de cette précision. DISCUTER un auteur comme je l’ai indiqué en HYPOTHÈSE,
ce n’est pas le citer, au contraire, c’est le « discuter » et ce mot signifie ce qu’il signifie, c'est-à-
dire le critiquer, l’évaluer, le juger pour retenir chez lui ce qui nous sert et rejeter ce qui ne nous
sert pas. Ce mot dans ma bouche a le même sens que « penser » dans la bouche de Towa.
Ouvrez
L’idée d’une philosophie négro-
africaine à la page 7 et vous lirez ceci – je ne doute
d’ailleurs que vous l’ayez déjà fait vu votre cadence de lecture ahurissante – : « Le pensée est
prise ici dans un sens restrictif : au sens de peser, de discuter (…), de les confronter, d’examiner
le pour et le contre de chacune, de les trier, de les critiquer (…) ». En transformant mon
DISCUTER en CITER, je constate une dégradation essentielle de la teneur de mon propos à
des fins que j’ai déjà eu à indiquer. Et puis, comment aurais-je pu vous reprocher de n’avoir pas
« cité » tel ou tel auteur puisque je n’ai pas lu votre livre ? Vous exagérez donc grandement
lorsque vous dites que mon intention était de « déposséder [votre] ouvrage de toute
pertinence. » Il y a dans cette affirmation la marque d’un réel fantasme. Si vous aviez accepté de
comprendre la nuance qui existe entre mon exhortation à discuter les auteurs et votre
focalisation sur la citation, vous auriez sûrement compris que « vouloir toujours tout faire avec
les grands esprits, [ce n’est pas] perdre en efficacité », c’est l’inverse. Alain que vous convoquez
ne dit d’ailleurs pas autre chose, car « lire » les penseurs, ce n’est pas les « citer », mais bien les
« discuter », c'est-à-dire cheminer avec eux à la lumière de notre propre pensée. Néanmoins,
j’accepte votre « conseil » immense Professeur, vous dont la légende n’est plus à construire ;
vous dont l’expérience dans le domaine de la philosophie est avérée et dont la renommée
dépasse de loin les frontières de la terre. J’accepte votre « conseil », car vous savez sûrement
dans cette matière qu’est la philosophie beaucoup plus de choses que moi, choses que vous avez
acquis en lisant un livre par ci et un autre par là entre deux livres d’économie (de
l’environnement). Ceux qui ont passé tout leur temps à lire des livres de philosophie doivent
sûrement être en dessous de la compréhension que vous avez de cette discipline, j’en suis
intimement convaincu. Malheureusement, je n’ai pas pour habitude de lire les « biographies »
des auteurs, je préfère leurs livres, mais évidemment cette méthode révèle un ignoble défaut,
celui d’un « intellectualisme angélique, vantard et tapageur ». Peut-être ces « biographies »
m’aideraient-elles à sortir de mon « isolément intellectuel », ainsi qu’à augmenter « l’audience
flottante » de mon blog, tout en me permettant de prendre le chemin de votre éloquence et de
votre modestie à la place de ma « vantardise tapageuse ». Il est assez désolant de constater