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2.4Tendances de la population
Vulnérable. La destruction de la population sauvage, qui dépasse 60%, est imputable aux prélèvements sans
discernement des rhizomes, avant même l'apparition des fruits, qui empêchent la régénération
naturelle de l'espèce. Des études de terrain répétées suggèrent que si ces prélèvements
soutenus et non planifiés se poursuivent, l'espèce est vouée à l'extinction dans un proche
avenir.
2.5Tendances géographiques
Selon les derniers rapports et études, l'espèce ne s'étend pas au-delà de son aire de répartition antérieure
(voir point 2.1).
2.6Menaces
La principale menace pesant sur l'espèce est sans aucun doute le prélèvement excessif de rhizomes à des
fins médicinales. La demande considérable dont cette espèce fait l'objet, sur le marché tant
intérieur qu'international, entraîne des prélèvements sans discernement dépassant de loin la
capacité d'utilisation et les besoins. Une enquête récente à permis de découvrir d'énormes
bottes de plantes déracinées dans la nature, transportées à dos d'âne vers le marché local.
L'autre facteur du déclin de cette espèce est, à l'instar de nombreuses autres espèces
rhizomateuses ou pulpeuses de la région himalayenne, la perturbation de l'habitat. Les grands
projets tels que barrages et construction industrielle entraînent la destruction massive de
nombreuses ressources génétiques potentielles de ce type, avec pour principaux effets
indirects à long terme la destruction de l'habitat, la modification de l'écosystème et la pollution.
La construction de routes entraîne aussi des destructions en ouvrant l'accès à des ressources
potentielles prospères.
3.Utilisation et commerce
3.1Utilisation au plan national
Les rhizomes de cette espèce sont utilisés par divers groupes ethniques des régions montagneuses depuis
des temps immémoriaux pour traiter différents maux et maladies. Ils constituent également un
élément important des médecines ayurvedique et du Yunnan. Avec les progrès de la
biotechnologie, la croyance grandissante dans les plantes médicinales et le développement de
l'industrie pharmaceutique, la demande a décuplé, entraînant le prélèvement et la
commercialisation de plus grandes quantités de plantes. Ces rhizomes sont également utilisés
comme adultérant ou substitut de la gentiane indienne Gentiana kurroo. Dans le Sikkim, des
quantités avoisinant 4000 kg de rhizomes ont été commercialisées entre 1993 et 1994.
3.2Commerce international licite
Une analyse récente des registres commerciaux révèle que d'importantes quantités de Picrorhiza kurrooa
sont exportées régulièrement de l'Inde vers le Sri Lanka, les Etats-Unis et l'Australie. Selon la
Wildlife Protection, Western Zone, Pune, quelque 7218 kg ont été exportés du port de Bombay
en 1992-93, 1000 kg en 1993-94, et 2060 kg en 1994-95; environ 4000 kg ont été exportés
du port de Calcutta en 1991-92, 9000 kg en 1994-95 et 300 kg en 1995-96, selon les
registres de la Wildlife Protection, Eastern Zone, Calcutta. Mais l'exploitation réelle dépasse
nettement ces chiffres, comme en témoigne notamment un rapport d'experts de l'UICN selon
lequel 10 à 24 tonnes de racines de Picrorhiza kurrooa sont exportées par les Etats de l'aire
de répartition, dont la majeure partie provient forcément de l'Inde.
3.3 Commerce illicite
Compte tenu de l'ampleur de la demande, principalement orientée vers l'exportation, un volume important
est forcément commercialisé illicitement, que ce soit en contrebande ou sous le nom d'une
autre espèce semblable.